Il me faudra du temps pour explorer intérieurement et digérer cette expérience saoudienne.
J’étais parti, comme à chacun de mes voyages, en me disant que l’image que l’on a d’un pays depuis notre occident, si fier et sûr de lui, est toujours tronquée. Je crois en effet qu’il est assez pratique pour nos élites auto-déclarées de montrer du doigt « les autres » pour nous ancrer dans certaines certitudes, quitte à entretenir la haine afin de préserver un système économique devenu absurde, qui ne profite plus qu’à une poignée d’individus totalement hors-sol. Pardon pour ceux que je choque en disant cela. Je ne crois pas que l’humanité soit capable d’inventer un autre système économique sans qu’il fasse aussi des ravages. Je rêve juste d’un capitalisme plus sage et partageur, avec des biens communs qui ne puissent appartenir à des entreprises privées : l’eau, l’éducation, la santé, l’énergie, les transports. Un capitalisme comme il était il y a seulement 40 ans en fait, avant qu’on se mette à élire des gens prêts à tailler en pièce notre vivre–ensemble pour refiler des parts de marché à leurs petits copains. Fermons la parenthèse.
Le déplacement en vélo est un formidable moyen pour explorer « la vraie vie ». Cela s’est particulièrement vérifié en Iran en 2000 (pas en vélo mais pour grimper), au Mexique en 2019 et en Colombie en 2022. Cette fois, je ne sais pas trop quoi dire sur ce gap supposé entre l’image et la réalité. Ma réalité en tout cas, qui reste très subjective. Parfois je me demande si je ne rentre pas de ce pays avec une idée bien pire que celle que ma culture occidentale m’en donnait au départ.
En descendant la chaîne des Monts Sarawat sur environ 2500 km, je n’ai vu qu’une toute petite partie de l’Arabie Saoudite. Celle, je pense, des campagnes « profondes », très traditionnelles, conservatrices, ancrées dans un dogmatisme religieux… qui m’a dépassé. De ce que j’ai pu lire, avant, pendant et après mon voyage, et que j’ai brièvement vu à Riyad, la vie en ville est très différente, avec des évolutions notables vers le « modernisme ». Ce dernier reposant par exemple sur le fait que la police qui surveillait que les gens fassent bien la prière cinq fois par jour a été supprimée en 2016 ; ou qu’une des dernières réformes fut d’autoriser les cabines d’essayage pour les femmes.
Mon regard est subjectif et clafi de certitudes occidentales. Pourtant, j’essaye de ne croire que ce que je vois. Dès mon entrée dans le pays, j’ai été marqué par l’absence de vie sociale. Des villes de taille moyenne traversées sans apercevoir la moindre possibilité de lien entre les gens. Si ce n’est celle du livreur de l’épicerie avec l’épicier lui-même. Des villes fantômes, faîtes de résidences énormes sans y apercevoir signe de vie. Les théâtres et les cinémas sont interdits. Dans les endroits que j’ai traversé, un café ou un thé ne se boit pas dans un espace commun mais seulement sous forme de drive dans les stations-services. Je n’ai pas entendu une seule note de musique ni observé quelque forme d’expression artistique que ce soit dans les régions où « El Caminante » m’a mené.
Dès le début, bien avant que la police ne me « protège » en m’harcelant jusqu’à ce que je finisse par partir, et malgré mon envie de détruire tous les clichés que je pouvais avoir sur ce pays, le premier mot qui me venait à l’esprit était « obscurantisme », sans trop savoir ce que cela signifiait exactement. En cherchant sa définition, on tombe sur : « attitude de ceux qui s'opposent à la diffusion de l'instruction, de la culture ». Le second mot qui me venait en observant était « fondamentalisme » : « se manifeste par un engagement envers des doctrines radicales et peu nuancées ».
Selon la version officielle des attentats de septembre 2001, 14 des 19 terroristes étaient saoudiens. Suite à cela, la communauté internationale a demandé à l’Arabie Saoudite de faire des efforts concernant l’éducation de son peuple. Ce qui a été fait, d’après ce que j’ai lu. Je me suis notamment plongé avant et pendant mon voyage dans le livre « Arabie Saoudite, Islam et Pétrole » d’Alan Philowitz. Pourtant, 20 ans plus tard, tant de personnes rencontrées, si sympathiques, avenantes, aidantes, joyeuses, arborant une magnifique voiture, une tenue très digne de notable… mais ne sachant absolument pas lire ou restant comme si je leur parlais de la planète Mars quand je leur disais que j’étais parti de Jordanie, pays pourtant limitrophe.
J’ai souvent été invité et je remercie tous les gens qui l’ont fait, même si je sais avec le recul que certaines invitations venaient de policiers en civil. J’ai passé d’excellents moments avec eux, vraiment. À partir du jour où je me suis aperçu que j’étais suivi, j’ai constaté, en observant toutes les voitures garées innocemment avec quelqu’un dedans, ou tous ces gars portant des lunettes noires, les yeux artificiellement rivés sur leur téléphone, à quel point tout le monde surveillait tout le monde.
Parmi toutes ces rencontres, innocentes ou non, aucun sujet autre que le football, unique préoccupation géopolitique m’a t’il semblé dans ce pays, n’a été abordé.
Plusieurs fois, on m’a demandé, de manière plus ou moins directive de me couper les cheveux. Souvent, on a regardé ma boucle d’oreille de manière suspecte avec un geste brusque pour l’enlever. Porter un bijou pour un homme ne se fait pas, à part, de ce que j’ai lu, une bague en argent après le mariage. Il est arrivé que des gars en voiture la voit, ralentissent pour revenir à ma hauteur et qu’ils me fassent des grands signes un peu inquiétant concernant celle-ci. J’ai fini par la retirer, par respect des traditions locales mais surtout pour éviter les ennuis. Une personne rencontrée sur trois commençait la discussion en voulant savoir si j’étais musulman et on m’a parfois tourné le dos quand je répondais que non, en m’excusant la main sur le cœur. J'ai souvent entendu aussi que ce n’était pas un problème, qu’il y avait de la place pour tout le monde dans l’humanité, à condition que chacun respecte l’autre. Pour ma part, je suis athée, croyant cependant en la puissance de la nature et que nos avons tous un destin, contre lequel à rien de sert de lutter. Une fois seulement, une personne m’a fait peur. Alors que ma traque policière avait commencé, un gars aux yeux exorbités, comme possédés, m’a apostrophé, me demandant ce que je faisais dans son pays sans être musulman. Ça semblait le dépasser complètement. Je lui ai répété plusieurs fois que l'Islam était la plus belle religion et il est finalement parti.
Ce qui m’a beaucoup marqué en rapport au poids de la religion, c’est cette terreur permanente pour les magasins de ne pas avoir fermé leurs portes à l’heure précise de l’appel à la prière. Une peur panique, observée plusieurs fois.
Et les femmes ? Je suis resté discret à ce propos sur mon blog, de peur qu’il ne soit suivi par les services saoudiens et bien que recevant des injonctions à m’exprimer ou des interrogations légitimes de la part d’amies.
Je me méfie de la bien-pensance occidentale à ce sujet. Un président des États-Unis démocratiquement élu à priori, n’a t’il pas déclaré qu’avec les femmes « vous pouvez faire ce que vous voulez, les attraper par la chatte » ? En France, le droit de vote des femmes n’est pas si ancien, comme celui d’avoir un compte en banque. La réalité de beaucoup de femmes occidentales est d’être moins payées que les hommes pour une fonction équivalente, de majoritairement assumer toutes les tâches du quotidien dans la famille, de faire tourner la boutique en assurant des emplois souvent précaires et peu valorisant, qu’elles devront supporter jusqu’aux portes du caveau au rythme où s’enchaînent les réformes de la retraite. Le tout avec l’injonction de rester séduisantes, mais pas trop quand même, on ne sait jamais.
Je ne suis pas musulman, je n’ai pas grandi en Arabie Saoudite, je ne connais pas les codes de ce pays, je ne sais pas si les femmes sont plus ou moins heureuses et épanouies amoureusement et sexuellement dans leur couple que chez nous. Je ne prétendrais pas avoir compris quoi que ce soit sur cet aspect.
Je peux juste dire ce que j’ai vu. C’est d’abord une jeune saoudienne dans l’avion entre Amsterdam et Riyad faire du « rentre dedans » à un bel américain à côté duquel elle s’est retrouvée assise. Ils ont fini avec des mains baladeuses sous les couvertures de KLM, collés l’un à l’autre et bien tristes m’a t’il semblé que l’un continue jusqu’à Damman alors que l’autre descendait à Riyad.
Ensuite, la dame qui s’occupait d’enregistrer mes bagages pour prendre mon vol vers Amman, m’a parlé pendant 15 minutes tout naturellement, s’intéressant à mon voyage, à la vie en France, à ma vie, sans que je ne sente aucune gène ni censure.
Les deux fois où j’ai dormi à l’hôtel, la réception était tenue par des femmes, portant un niqab et un chador mais plutôt en mode décontracté, ouvert, laissant paraître une tenue de ville à l’occidentale dessous et n’hésitant pas à discuter longtemps de tout et de rien, me demandant si elles pouvaient me prendre en photo. À Riyad, j’ai vu des bandes de copines sortir manger ensemble, certaines sans voile.
99,9 % de mon voyage s’est passé dans les campagnes et montagnes. Là, je n’ai aperçu des femmes que très furtivement, toujours avec le chador et le niqab, vêtements qui étaient portés, rappelons le quand même, avant la naissance de l’Islam. J’y ai vu uniquement des femmes avec leurs maris en voiture, s’arrêtant pour m’encourager, discuter ou m’offrir une bouteille d’eau ou quelque chose à manger. Elles n’hésitaient pas à me regarder dans les yeux, parler un peu, très rarement quand même, ou me prendre en photo, très souvent par contre.
Dans les rues et épiceries de ces campagnes, je ne voyais presque que des hommes. Je n’ai été invité que par des personnes masculines et chez eux, j’ai parfois vu leurs enfants, rarement, mais jamais leurs femmes. La plupart du temps, je mangeais seul, avec un repas que mon hôte allait acheter au restaurant du coin.
Lors de ma dernière invitation, je jouais avec les enfants et leurs vélos devant les maisons du cercle familial, frères et sœurs habitants souvent la même rue. Par inadvertance, je suis apparu devant une maison alors qu’une dame, cheveux non voilés, étaient sur le pas de sa porte pour regarder ce que les enfants faisaient. Quand elle m’a vu, elle est rentrée à la vitesse de la lumière, j’ai senti qu’un drame venait de se jouer. Plus tard, la même ou une autre de ces sœurs ou belles-sœurs est sortie devant les maisons alors que je m’y trouvais encore. Elle avait rajouté à son niqab un voile devant ses yeux, finissant par marcher en titubant avec son bébé dans les bras, bien que je me sois éclipsé au plus vite pour bien lui montrer que je ne souhaitais pas la déranger.
Pendant ce temps, le gars qui me recevait n’arrêtait pas de me montrer qu’il était en tchat avec des filles un peu partout dans différents pays, que celle-ci ou celle-ci il pouvait l’avoir pour telle ou telle somme, qu’il avait été passer des vacances en Azerbaïdjan où des prostituées l’avaient obligé à faire du sexe et que son frère était son modèle car il avait 4 femmes et 20 enfants, grâce à une « bite bien dure », littéralement dans le texte. Le lendemain je suis parti le plus tôt possible de chez ce gars, auquel je me suis bien gardé de donner mon avis sur quoi que ce soit pendant la soirée, mais c'est après l’avoir visité que ma traque policière a commencé, coïncidence ou pas, je ne le saurai jamais. Toujours est-il qu’il m’a harcelé de messages jusqu’à la fin pour savoir vers où j’allais.
On m’a parfois demandé si ce voyage serait possible pour une femme. Je pense sincèrement que oui, à la seule condition de pédaler avec des vêtements amples couvrant les jambes. Elle serait abordée et invitée par les hommes comme je l’ai été, car presque seuls les hommes sont dehors, de manière respectueuse j’en suis sûr et elle aurait par contre la possibilité de vraiment rentrer dans le cercle familial car une fois à la maison, elle serait avec les femmes. Je pense aussi que si elle devait subir une surveillance policière, elle serait plus discrète que ce que j’ai vécu. Voici le lien vers le podcast d’une jeune voyageuse qui a parcouru le Moyen-Orient seule récemment :
https://art19.com/shows/je-t-emmene-en-voyage/episodes/8f3988f1-f967-4535-b387-45c0d2c126b0
C’est en grande partie en l’écoutant que j’ai décidé de prendre un billet pour ce pays.
Ce qui m’a frappé aussi, c’est que le simple fait de naître saoudiens semble suffire à toucher de la part de l’état un revenu minimal très confortable, permettant de vivre dans l’oisiveté, de conduire une belle voiture et d’habiter une grande maison. Un système communiste en fait, inscrit sur les marchés mondiaux du capitalisme le plus abouti. Tout travail manuel est mal considéré, il est donc réalisé par une immigration massive venue du Pakistan, du Bangladesh, d’Inde et d’Afghanistan. De ce que j’ai vu, ces travailleurs obtiennent des salaires et conditions de vie correctes. Par contre j’ai souvent entendu des propos racistes ou de "mise en garde" à leur égard. Pour ma part, c’est avec ces nationalités que les échanges ont été les plus riches et que j’ai eu moyen de parler d’autres choses que de savoir si Messi ou Mbappé était le meilleur joueur du monde.
Au vu de ce que m’a répondu le ministère du tourisme saoudien quand je leur ai fait part de mon expérience policière, tout en leur expliquant que leur pays était fantastique pour développer le cyclotourisme, je sais que je ne reviendrai pas là-bas de si tôt. Le tourisme que j’ai pratiqué en pensant aller et venir librement dérange trop les autorités, pour le moment. Ce que ces dernières souhaitent développer, il me semble, est un tourisme de masse, de luxe si possible, encadré par des tour-operators ou structures qui montreront ce qu’il faut montrer et feront penser ce qu’il faut penser. La ville "futuriste" de Néon sera probablement un grand succès, avides que nous sommes de mondes parfaits, si artificiels soient-ils, dopés au fake et au story-telling…
Pour conclure, de manière abrupte sûrement : j’ai le sentiment d’avoir voyagé dans une dictature coranique féodale cherchant à améliorer artificiellement son image à l’internationale. J'en reste pas moins ravi d'avoir vécu cette expérience aux multiples facettes, souvent envoutante grâce aux paysages, au plaisir de pédaler dans ces wadis serpentant à l'infini, à la gentillesse des gens... tout en ayant en permanence un arrière-goût bizarre, comme si je n'avais rien à faire là. Je remercie finalement la police de m'avoir poussé prématurément vers la sortie, car je suis rentré au début d'un magnifique créneau pour faire de la cascade de glace et me suis régalé de cette activité que j'avais moins eu l'occasion de pratiquer ces derniers hivers.
Le parcours total si ça intéresse de futurs cyclistes...
J 1. 31/12/22 : Amman Airport - Madaba . 22 km / 1h05 / D+ 200 m. Nuit : Madaba Hotel. 9 JD avec pt déj
J 2. 01/01/23 : Madaba - Al-Karak . 87 km / 5h20 / D+ 1640 m. Nuit : Cairwan Hotel. 14 JD avec pt déj
J 3. 02/01/23 : Al-Karak - Dana. 96 km / 6h30 / D+ 2200 m. Nuit : Dana Tower Hotel. 25 JD demi-pension
J 4. 03/01/23 : Dana - Wadi Rum. 170 km / 8h05 / D+ 1540 m. Nuit : chez Atayek
J 5. 04/01/23 : repos à Wadi Rum
J 6. 05/01/23 : Wadi Rum - Bir Bin Hirmas. 53 km / 2h25 / D+ 30 m. Nuit : chez Naïf
J 7. 06/01/23 : Bir Bin Hirmas - UTM 37R 267138 3099989 (route 8900). 115 km / 5h20 / D+ 300 m. Nuit : bivouac
J 8. 07/01/23. UTM 37R 267138 3099989 (route 8900) - 37R 281880 3038965 (route 8900). 91 km / 5h20 / D+ 1300 m. Nuit : dans un abris de bergers
J 9. 08/01/23. UTM 37R 281880 3038965 (route 8900) - Abu Al Gazaz (route 8776). 114 km / 5h30 / D+ 300 m. Nuit : invité chez Ali
J 10. 09/01/23. Abu Al Gazaz - UTM 37R 329417 2901813. 115 km / 5h / D+ 450 m. Nuit : bivouac
J 11. 10/01/23. UTM 37R 329417 2901813 - Al Marameh. 110 km / 5h45 / D+ 430 m. Nuit : invité chez Ahmed
J 12. 11/01/23. Al Marameh - UTM 37R 424969 2792374 (18 km qu sud de Murraba’a, route 328). 102 km / 5h50 / D+ 500 m. Nuit : bivouac
J 13. 12/01/23. UTM 37R 424969 2792374 (18 km qu sud de Murraba’a, route 328) - Khef Hussain . 118 km / 5h15 / D+ 400 m. Nuit : bivouac
J 14. 13/01/23. Khef Hussain - Al Sudayrah. 78 km / 4h / D+ 400 m. Nuit : bivouac
J 15. 14/01/23. Al Sudayrah - Al Ghzlan. 103 km / 5h10 / D+ 1300 m. Nuit : bivouac
J 16. 15/01/23. Al Ghzlan - UTM 37Q 576165 2596515 (Musaith). 92 km / 4h30 / D+ 700 m. Nuit : bivouac
J 17. 16/01/23. UTM 37Q 576165 2596515 (Musaith) - Almwared. 112 km / 6h20 / D+ 900 m. Nuit : invité chez Abraar et Ismael
J 18. 17/01/23. Repos Almwared . Nuit : invité chez Abraar et Ismael
J 19. 18/01/23. Almwared - UTM 37Q 604569 2486176 . 93 km / 4h45 / D+ 700 m. Nuit : bivouac
J 20. 19/01/23. UTM 37Q 604569 2486176 - Ar Rudaymah (route 4710). 127 km / 6h05/ D+ 800 m. Nuit : bivouac
J 21. 20/01/23. Ar Rudaymah (route 4710) - Al Hasasinah (route 15, pied de la montée d’Al Hada). 110 km / 5h20 / D+ 500 m. Nuit : bivouac
J 22. 21/01/23. Al Hasasinah (route 15, pied de la montée d’Al Hada) - Taïf. 45 km / 3h15 / D+ 1420 m. Nuit : hotel Swiss Style. 200 Rials
J 23. 22/01/23. Repos Taïf. Nuit : hotel Swiss Style. 200 Rials
J 24. 23/01/23. Taïf - UTM 37Q 683289 2320553 (route 205). 65 km / 3h30 / D+ 880 m. Nuit : bivouac
J 25. 24/01/23. UTM 37Q 683289 2320553 (route 205) - UTM 37Q 690416 2266903 (avant Almohdar). 104 km / 5h40 / D+ 1580 m. Nuit : bivouac
J 26. 25/01/23. UTM 37Q 690416 2266903 - Al Jaizah . 35 km / 1h50 / D+ 300 m. Nuit : invité chez Ahmed
J 27. 26/01/23. Al Jaizah - Jabal Shada. 110 km / 6h10 / D+ 1850 m. Nuit : bivouac
J 28. 27/01/23. Jabal Shada - Sabt Shamram. 96 km / 4h35 / D+ 690 m. Nuit : bivouac
J 29. 28/01/23. Sabt Shamram - Al Namas. 103 km / 7h / D+ 3100 m. Nuit : hotel Taj Alnamas. 120 Rials
J 30. 29/01/23. Al Namas - UTM 38Q 201979 2030033 (route 211). 135 km / 6h20 / D+ 1170 m. Nuit : bivouac
J 31. 30/01/23. UTM 38Q 201979 2030033 (route 211) - Abha. 81 km / 5h40 / D+ 2650. Nuit : hotel King Khalid Road. 100 Rials