Par regjac
"L'avenir n'est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire." Henri Bergson 1859-1941
Mai 2019
913 jours
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6
avr

Il y a quelques années commence à germer l'idée d'un grand voyage avec quatre questions simple!

Quand? Où? Combien de temps? Comment?

L'ATLANTIC SEA, notre cargo, dans le chenal du terminal d'Anvers

Quand; ce sera au printemps 2019.

Où; le continent nord Américain, rejoindre l'Alaska avant fin juillet, en fonction de la météo, les USA, le Mexique, l’Amérique Centrale et retour au Canada par la côte est des USA au cours de l'été indien. (Octobre 2021)

Durée; deux ans 1/2 .

Comment; notre camping car baptisé: J.R.. (comme Jacky/Régine)

Préparer le voyage est complexe. L'aide de la communauté des voyageurs en partance, sur la route ou rentrée au pays est essentielle. Amis rencontrés au salon du véhicule de l'aventure, consultations des forums, lecture de récits de globe-trotteurs, tous les sujets sont abordés, comme la préparation du véhicule, formalité, assurance, météo, sécurité, budget, santé, visa, internet, itinéraire, bivouac...La date approche, les réservations se confirment.

Ainsi, le transfert du camping-car est prévu le 16 mai 2019 sur le cargo « Atlantic Sea »* au port d'Anvers. Occupant l'une des 5 cabines proposées par la compagnie Grimaldi durant les onze jours de traversée, notre voyage débutera réellement à Halifax (Nouvelle Écosse) le 27 mai.

Mais nous n'en sommes pas là !

*Pour suivre la route maritime de "l'Atlantic Sea": https://www.marinetraffic.com/en/ais/details/ships/shipid:4012055/mmsi:235116052/imo:9670597/vessel:ATLANTIC_SEA

Itinéraire envisagé!... sera-t-il maintenu! l'avenir sera ce que nous allons en faire!
6
avr

Obtenir un visa B-2, c'est la garantie de pouvoir séjourner aux États-Unis pendant 180 jours par an, au lieu des 90 légal. Cette journée si particulière à l’ambassade des États Unis à Paris, consiste à passer un entretien avec un officier d’immigration. En clair : on est supposé immigrant jusqu’à preuve du contraire. Premièrement, nous devons démontrer comment nous devons financé notre séjour, pas question d’invoquer le secret bancaire ! Ensuite, vous devons justifier que nous n'allons pas chercher du travail une fois sur place! Enfin, il faut prouver que nous sommes bien résidents Français et que nous retrouverons bien nos proches à la fin de notre American trip. Autant vous dire que notre dossier est béton, passeports, relevés bancaires, photos de famille, d'identité, carte de l'itinéraire, attestation de domiciliation, .,,,,,, Mercredi 14 novembre, c'est le grand jour, bus, métro, stress, . Bien entendu, tenue correcte, on a tout prévu. L’ambassade des USA est sous haute sécurité, nous sommes en territoire américain. Première file d’attente, premier entretien, première prise d’empreintes digitales, premières questions… et… à nouveau file d’attente. C'est à nous, c’est lors de cet entretien qui se déroule en Français, que tout va se jouer. L’officier consulaire nous demande nos passeports et notre formulaire DS-160. Nouvelle prise d' empreintes, pourquoi nous souhaitons un Visa? A nous de le convaincre de votre projet de voyage, de montrer que nous avons les fonds nécessaires pour vivre 6 mois aux États-Unis, on s’efforce de garder le sourire, on sort quelques documents et puis… ! « Your US Visa demand is approved » annonce l'officier. .c'est bon? Il conserve les passeports que nous recevrons sous quelques jours avec le précieux visa qui fait toute la différence..nous nous dirigeons vers la sortie de l'ambassade,ouf! nous l'avons enfin ce visa. Au final tout c'est bien passé. Il nous reste l'après midi pour nous balader rive droite, rive gauche de la Seine, sous un beau ciel bleu.

8
avr

Malgré de nombreuses recherches , aux US , par courtier , en sondant les spécialistes en assurances ... en cherchant sur les blogs des pionniers du tour du monde en camping car....

Malgré toute l'énergie déployée je n'ai obtenu qu'un seul devis , par l'intermédiaire de SEABRIDGE ....c'est Thum Insurance. Si l'on arrive en cargo via SEABRIDGE, cette compagnie est en accord avec THUM et gère le dossier mais.. J'ai cru à une hallucination! 6 fois le prix d'une assurance en France

Ça aurai pu tourner à la méningite foudroyante, il faut trouver autre chose...

Une autre solution s'offre à nous de l'ordre des tarifs en France, Progressive Insurance aux USA, assure uniquement les RV (pour véhicule recreative). La démarche se fait en ligne sur leur site MAIS il faut indiquer une adresse aux États Unis, un grand merci à nos amis de Caroline du Nord, qui nous ont autorisé à utiliser leur adresse postale.

Voilà ce qui a animé ces derniers jours , les étapes suivantes : Finaliser la préparation du campingCar.

8
avr

J.R., où comment voyager deux années dans 13m2.

Visite guidée:

Le coin repas, dédié aux jeux, à la lecture, mais également pour le plaisir de partager, il peut accueillir des invités (deux ou plus si on se serre un peu!) .

La cuisine? lieux de toutes les expériences et découvertes culinaire, l'évier bien pratique pour la corvée de vaisselle.

la salle de bain, expression un peu excessive pour évoquer une salle d'eau, le lieu est exigu mais fonctionnel.

Tout au fond du couloir, le lit est confortable, installé sur la soute on y accède par une petite échelle amovible.

A l’extérieur sur 360°, le jardin...géant , sa faune et sa flore. En toile de fond les forêts, les lacs, la mer, la montagne, les déserts au gré des haltes.

Une vie de nomade nous attend, nous allons renoncer à notre confort habituel et perdre de vue ce qui nous est familier. Il faut être prêt à le gérer quelque soit la durée, l'itinéraire, les imprévus.

Allez hop, on y va, en route pour l'aventure!

3
mai

Ah! je suis sure que j'oublie quelque chose d'important!! ah! le chat qui s'est caché dans le camion! bon, on est toujours à la Chapelle Basse mer, mais le départ est imminent!

12
mai

Ce paragraphe relate notre départ de la Chapelle Basse Mer à destination du port Anvers d'où nous embarquerons le vendredi 17 mai. En attendant, voici quelques étapes.

il est temps de partir, Richard se demande quand vont partir les parents. Allez hop on y va, coup de klaxon et c'est au revoir par la vitre, çà y est ! 2 km plus tard un petit café chez le frère de Jacky, un au revoir, à bientôt. Bon çà y est! et non 1km plus loin nouvel arrêt chez des amis, ils ne sont pas là, un petit mot glissé dans la porte. Cette fois c'est le bon départ.... Peut-être!

Après 110 km, il faut dire qu'il est 17h, une pose pour la nuit. Nous avons bien roulé? C'est juste pour embrasser mon frère et sa petite famille. Nous nous installons dans son jardin, un petit verre c'est pas de refus. Une nuit très calme, un café. Merci pour l'accueil JP et Christelle, au revoir.

prêts pour la route où presque!

La Normandie, dimanche matin, un petit air frais mais bien ensoleillé après le petit déj, nous décidons de randonner jusqu'à l'Abbaye du Valasse, très beau monument qui ressemble plus à un château qu'à une abbaye. une découverte surprenante, nous quittons ce lieu paisible et verdoyant.

 Abbaye Cistercienne du Valasse en Seine Maritime

Nous sommes en Belgique, il est l'heure de se restaurer, il nous faut trouver un joli coin. Le parking d'un château fera l'affaire, mais quel château mesdames et messieurs! Là encore c'est une belle découverte. Nous sommes lundi, la visite du château est fermé? un tour dans le parc nous à permis de l'admirer sous un rayon de soleil.

Château de Seneffe, XVIII e, en Wallonie.
Chez Christian et Monique à Louvain-la-Neuve

Sur les traces de Tintin et Milou au 26 rue du Labrador.


Fan inconditionnelle depuis mon plus jeune âge de Tintin, le célèbre reporter à la houppette. C’était donc inévitable d’aller faire un petit tour avec notre ami Christian, au musée Hergé installé dans une architecture moderne et aérée à Louvain-la-Neuve.

Georges Rémi, alias Hergé, est l’un des plus grand artiste belge du 20e siècle. Curieux, créatif, Tout le monde le connaît comme étant le père de Tintin et de ses dizaines d’aventures à travers les quatre coins du monde, récits palpitants et personnages haut en couleurs.

Hergé 


Ce musée est un beau cadeau pour les amateurs de Tintin


Et pour terminer la visite, nous avons adopté un petit Milou !

14
mai

Un lieu incongru qui mérite le détour m’a conseillé une amie, Mais, arrivés sur place… quelle surprise !

Son histoire:

Qu’a-t-il bien pu se passer ici ? Doel se situe dans la très importante zone portuaire d’Anvers, En 1998, un projet de construction d’un nouveau dock a été décidé pour étendre le port, La petite ville et ses 900 habitants de l’époque n’ont alors pas pesé lourd face aux impératifs économiques. Du coup, les habitants ont été exproprier (contre compensation financière). Mais tous ne sont pas de cet avis et certains résiste! 17 habitants dont Steven qui nous a si gentiment reçu dans sa maison et offert un café, nous racontant l'histoire de sa ville. Le projet d’extension est donc remis en cause mais c’est une ville en sursis, pour combien de temps,

La découverte de Doel se fait en se baladant dans les rues aux allures de ville fantôme. Nous sommes lundi et seul quelques touristes l’appareil photo en bandoulière traversent le village ou l’ambiance est vraiment prenante. On trouve un vieux bar, une école, une église et son cimetière, un garage et une ancienne pompe à essence, On peut pensé à « Silent Hill » la petite Sharon qui rêve de vivre dans une ville abandonnée, le lieu idéal pour l’adepte de lieux désertés, quartiers désaffectés, Doel est un site incontournable qu’il faut connaître!

Avec l’autorisation d’un riverain irréductible, nous y passerons les deux dernières nuits avant notre départ, sur un parking bien,,,,,,tranquille, Non non , même pas peur des fantômes!

16
mai

Aujourd’hui, lavage très complet du CC, protection intérieur de la cellule, transfert en soute fermée de nos vêtements, autoradio et quelques objets que nous ne pouvons prendre avec nous. Un premier rendez vous au bureau du port pour l’enregistrement du p'tit camion puis le passage d'un poste de contrôle, badge, gilet jaune obligatoire, carte magnétique et documents, La bascule et dimension exacte du véhicule ( 3140 kg sans eau, ni gaz et carburant au 1/4) puis un agent nous guide à notre parking, il pose un imprimé codé sur la vitre, nous demande de prendre toute les faces du CC en photo et de suspendre les clés au tableau de bord! On abandonne notre compagnon, les portes non verrouillées, entre un 4x4 cellule du département 22 et un autre baroudeur dont les cartes du monde collées sur la carrosserie indique qu'il à déjà bien baroudé! Retour au premier poste de contrôle pour rendre les papiers, nous clôturons par le bureau Grimaldi afin de connaître la marche à suivre comme passager en cabine, demain, nous devrons prendre un taxi pour l'agence d'immigration sur Anvers. Nous sortons du terminal 1h30 après notre arrivé et nous rejoignons à pied notre B&B situé à 5 km, au milieu des polders.

Balades à vélo dans le Hobokense Polder

Nous avons une journée de temps libre (moment suffisamment rare pour être signalé!) , le B&B nous propose gentiment des vélos, manière rapide de se déplacer, pour la journée, C’est avec le casse croûte et un vent arrière généreux au départ des 40 km prévus, que nous partons découvrir l’une des plus belles et plus vaste zones vertes d’Anvers, l’endroit est réputé parfait pour quelques heures de ballade, Le polder Hobokense doit son nom aux anciens polders qui s’étendaient le long de la rive gauche de l’Escaut, terres plus basse qui étaient régulièrement inondées et qui étaient labourées par de modestes agriculteurs. Leurs rehaussements à partir des années 60 ont créé un nouveau paysage ainsi que sa faune et sa flore actuelle, Chemin faisant, quelques photos d'oiseaux des marais dont le nom m'est inconnu , la pause déjeuné à observer passez les immenses cargos sur le fleuve, et le retour au B&B? longeant les nombreuses jolies fermes du pays de Waes, cette fois-ci... avec le vent de face !


21
mai

Anvers, nous posons notre sac à bord du cargo «Atlantic Sea» pour 12 jours. C’est accompagné de Benny et Rena, un couple Germano-Néerlandais que nous rejoignons, après le passage au bureau d’immigration, les voyageurs Allemand embarqués à Hambourg. Les 6 cabines sont occupées, nous entendons parler la langue de Goethe pendant tout le voyage!

L'Atlantic Sea à quai, notre cabine d'équipage .

L’équipage est Polonais, Ukrainien, Anglais et philippin, commandé par le seul maître à bord, le Master Jacub Kaminski Piotr, secondé par 4 officiers et 19 hommes d’équipage, ingénieurs électro-mécanicien, cuisinier et cadet.

Le commandant : Jacub Kaminski Piotr, un mécanicien à son poste.


The Capt',  l'Atlantic Sea et l'équipage. 

«L’Atlantic Sea», container carrier Ro Ro (roll on, roll off), 296 mètres de long pour 37,40 m de large, il a une capacité de transport de 1600 containers et 10000 véhicules sur12 niveaux modulables. Le cargo appartient à la compagnie ACL, qui fait partie du groupe Grimaldi. Ses 100 540 tonnes sont propulsées par un moteur principal de 31 000 CV à une vitesse maximum de 19 nœuds, soit 35 km à l’heure. (Consommation en fuel lourd: 70 tonnes par jour…).


Le cargo suit une route en boucle d’une durée de 5 semaines, Hambourg-Anvers-Liverpool-Halifax-New York-Baltimore-Liverpool-Hambourg.

Il participe activement lors de ses traversées à l’organisation EUMETNET. Il s’agit d’un centre météorologique géré par l’Allemagne et financé par tous les pays européens. Il lâche tous les matins à la même heure, un ballon doté de sondes qui s’élève à 25 km d’altitude pour communiquer des données de température, d’hygrométrie, de pression et autres par satellite. Dans un filet traîné, il recueille le plancton destinée à des analyses en laboratoires,

Ballon Météorologique. 

Au large de Liverpool, c’est en uniforme que le Capt’ accueille le pilote du port, arrivé par bateau rapide, il prends possession du cargo pour le guider dans le chenal et le passage de l’écluse donnant accès aux docks. Il faut l’aide de deux remorqueurs, ce n’est pas de trop pour manœuvrer ce géant, car ce cargo a été construit à la largeur de l’écluse. Comme à Anvers, une fois à quai, le ballet des grandes «girafes» et des grues transportant les containers d’acier sur fond de concert métallique et d’alarmes, sous les puissants projecteurs, assurent le spectacle.

23
mai

Au milieu de l’océan, ni internet, téléphone ou journal télévisée. La journée est rythmée par les trois repas: le petit déjeuner à 7h30, lunch à 12 h et le dîner à 17h30 pris avec les officiers. Une salle de sport, un sauna, quelques films en anglais sur un grand écran et de la lecture sont à notre disposition.


Chaque matin, au breakfast, le Capt’ nous annonce le programme: exercice de sauvetage, visite de la passerelle, des machines, des ancres, lâché de ballon météorologique…. Tous les jours, il nous faut aussi retarder notre montre d’une heure, nous finissons par manger le dîner à midi!

L’alarme retentit! Équipage et passagers sont sur le pont, nous devons nous équiper de notre «Marine Live-Jacket» et combinaison étanche stockées dans notre cabine. Nous suivons les instructions d’évacuation du Capt’, sur quelle plate-forme nous devons nous rendre, Alpha, Bravo ou Charlie. Sincèrement nous n’avons pas de préférence, si ce n’est de ne pas avoir à les utiliser . Mais Charlie située à l’arrière du cargo demeure la plus impressionnante, la chute vertigineuse du canot de sauvetage (Live-Boat) de 47 places ferait pâlir les plus grands amateurs de parcs à sensations.

27
mai

Nous avons quitté Liverpool depuis maintenant plus de 6 jours, route vers l’Ouest.

Le cargo oscille d’avant en arrière sur une forte houle, nous passons entre deux dépressions annoncées par le bulletin météorologique. Notre nuit est bercée par le roulis, le vent fort dans la structure métallique et un bruit de ferraille venant d’un container juste sous notre hublot. Le lendemain , le calme est revenu mais un épais brouillard enveloppe le navire, nous ne distinguons plus la proue. Nous croisons de près la route d’un cargo, la corne de brume retentit toute les minutes.

L’arrivée à Halifax du cargo, est retardée de 12 heures, nous sommes dérouté plus au sud par la présence d’icebergs, le Capt’ en profite pour nous informer du passage de «L’Atlantic Sea» au-dessus du «Titanic»

Bien sûr, ce n’est pas une croisière avec casino, bar, soirées spectacle et c’est bien ce que nous voulons, une vie de partage avec l’équipage, nous pouvons circuler sur le pont, observer les différents postes de travail à bord et dans les ports.

Ce mardi matin après le petit déjeuner, la capitaine nous annonce que nous allons pouvoir visiter Liverpool, nous sommes tous heureux de visiter cette ville, temple de musique des années 60. Il garde nos passeports, des copies suffiront, retour au bateau, au plus tard 20h.

Située sur les rives de la Mersey River, que nous avons remonté à bord de l’Atlantic Sea, la veille au soir. Liverpool, très industrielle est aussi la ville des Beatles, le groupe le plus célèbre du monde. C’est l’occasion unique de faire une pause musicale, elle nous emmène au «Cavern Club», sur la trace de quatre garçons qui au cours des années 60 ont changé l’histoire du rock.

Au début des années 60, le centre de Liverpool fourmille de bars et de clubs où la musique résonne du matin au soir. Appelé « le plus fameux club de musique du monde », le «Cavern Club» est en effet une institution sur Mathew Street. The Beatles y ont joué 292 fois de 1961 à 1963 et ont donné la célébrité à cette cave.

Descendre les escaliers sur leurs pas qui mènent à la salle voûtée historique, lieu unique, ou plusieurs groupes se succèdent sur scène, ou les clients reprennent le refrain de «Let it Be» ou «Yellow Submarine»,et bien d’autre succès. on y boit de la bière et on y danse le rock. La musique continue d’y vivre chaque jour de l’année, des jeunes artistes musiciens y viennent tentés leurs chances sur cette scène. C’est presque un passage obligé pour être découvert dans le monde du showbiz.

Ensuite, nous rejoignons à pied le quartier des docks, une immense zone portuaire au bord de la Mersey River, elle a fait l’objet d’une restauration est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les anciens entrepôts ont été transformés en café, boutiques et musées. On y retrouve bien entendu un musée consacré aux Beatles! Sur l’esplanade, des statues de bronze, les quatre Beatles, John, Paul, George et Ringo marchent ensemble d’un pas déterminé. Liverpool est devenu une ville d’art moderne et d’histoire, l’architecture futuriste côtoie les bâtiments anciens. Il faut oser, le rendu est surprenant comme les anglais.

Nous, nous avons plutôt marché vers la gigantesque cathédrale Anglican de Liverpool, la plus grande de tout le Royaume-Uni. Ses vieilles pierres sont du plus belle effet, Nous avons assisté à une répétition d’une comédie musicale interprété par des collégiens. Le retour vers le centre, nous fait traverser le quartier chinois, mais le temps passe, il nous faut trouver un taxi, Nous devons être de retour au contrôle de la passerelle du cargo, un peu avant 20h.

3
juin

La Nouvelle-Écosse

Située face à l’Atlantique, elle est la deuxième plus petite province canadienne en termes de superficie (après l'Ile du Prince-Édouard). Bien que la population francophone y soit minoritaire, la Nouvelle-Écosse fût une terre Acadienne majeur, avant la déportation de 1755. (Le grand dérangement) et on y parle encore fréquemment le Français Acadien.

En tant que Français on s’y sent franchement bien accueillis, les gens sont sympas, la vue de notre « camper » comme ils disent, les interpellent , ils viennent nous parler, prennent des photos. Le premier soir sur le parking du Walmart d’Halifax, alors que nous n’avions aucune idée où faire le plein d’eau, Paul et Meredith nous ont spontanément proposés de remplir le réservoir chez eux.

Halifax, nous passerons deux journées, sur le front de mer et le centre ville, le froid et le temps couvert nous décourage malgré les belles maisons colorées et le cœur de la ville attrayant.

Arrivée à Halifax et ballade dans la ville. 
Démonstration des pompiers dans une école. 

Après une nuit isolée sur le bord de l'estuaire, les cornes de brume des grands navires nous réveillent, enveloppé dans un épais brouillard, peu importe nous avons prévu la visite de la « Redoute York » à quelques kilomètres de notre étape, un lieu que la beauté, l’isolement et la brume rendent décidément bien mystérieux!, Nous poursuivons notre descente vers le sud par la très belle route côtière.

Peggys Cove, un incontournable de la province que nous voulons découvrir pour son coucher de soleil. Situé dans la baie de St. Margarets, c’est un petit village de pêcheurs pittoresque. Alors oui, c’est très touristique, avec son phare, ce lieu est même l’un des plus photographiés au Canada. Perché sur d’énormes rochers de granit, il est juste d’une grande beauté! Dommage le soleil n'est pas au rendez vous. Nous passons la nuit face à la mer avec l’accord du bureau du tourisme.

Lunenburg se trouve à environ une heure de route. inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO Mais avant de découvrir Lunenburg, nous traversons Mahone Bay, devant la mignonnerie des lieux, il est impossible de ne pas nous arrêter! ce sera notre étape pour la nuit, avec la permission d’un riverain, sur le parking devant sa maison. Un petit village coloré, au bord de l’eau et aux allures de carte postale (sous la pluie!) avec ses trois églises protestantes, Luthérienne, Méthodiste, Baptiste, érigées par des immigrants allemands et Suisses. au XVIII e.

À notre arrivée à Lunenburg, les quelques éclaircies matinales se font de plus en plus rares, la pluie ne nous laisse que peut de répit. Cela ne nous empêche pas d’apprécier la ville, son architecture si originale et colorée et les vieux gréements à quai dont le 3 mâts barque de 1928, le "Picton Castle", il ne manque que Moby Dick remontant des profondeurs glacée! Nous avons garé le CC sur le parking du port et avons passé le reste de la journée à explorer la vieille ville. Au « Fish Shark » nous n’avons pas résisté à l’appel du lobster roll, cet excellent hamburger homard, mayo, frite.

Ce soir, après avoir évité avec le CC, une biche et son faon, nous avons rejoint un parking au milieu du « Kejimkujick National Park Seaside ».

 La maman biche à été trop rapide pour la photo!
5
juin

Le Parc National côtier Kejimkujik est l’annexe sur la côte du grand Parc National et Historique du Canada Kejimkujik, situé en plein cœur de la Nouvelle Écosse.

A Kejimkujik, bord de mer, les tribus Micmacs, qui autrefois le peuplaient, y avaient établi leur camp de chasse et de pêche.

Caps, îles et baies se laissent admirer, On aperçoit des phoques se prélassant au soleil sur les îlots côtiers, un site de nidification du pluvier siffleur (une espèce en péril), nous pouvons croiser des ours noirs au détour d'un sentier. Nous, nous verrons de près, des tiques...des mous-tiques, un cerf de Virginie aussi surpris que nous sur le chemin, des phoques et lions de mer, un aigle pêcheur, des excréments d'ours tout frais et un curieux rocher, nous l'avons appelé "Lucy".


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"Ah! j'y crois point" répète OLEN D'ENTREMONT, dans son parlé Français-Acadien, haut en couleurs, nous apercevant descendre l'allée du Village Historique Acadien de Pubnico.

Le port de Pubnico est le plus important du Canada pour la pêche aux homards, abritant 130 bateaux. 

il y a 4 ans, en poussant les portes à battant d'un saloon d'une petite ville de L'Alberta, nous avions rencontrer Sheila et Olen Dentremont. Nous leurs avions dit! "un jour, nous passerons vous voir pour visiter votre Village Historique Acadien" Voilà c'est aujourd'hui! quel plaisir de vous écouter nous raconter en détail la vie extraordinaire! de vos ancêtres les D'Entremont dont votre ascendant Sieur Philippe Mius D'Entremont, arrivé probablement de Normandie, créa la colonie en 1653. la triste épopée du "Grand Dérangement" en 1755 ou ils furent déportés et jetés sur les côtes du Massachusetts et leurs retours à Pubnico, 9 ans plus tard pour prospérer dans la pêche en mer, sur plusieurs générations jusqu'à aujourd'hui.

Vous nous avez fait découvrir les jolies maisons d'architecture acadienne, le port et l'usine à poissons, la dégustation du homard chez "Denis point"! Ce qui nous à peut-être le plus marqué, c’est l'accueil amical des gens et la fierté d’appartenance au peuple Acadien. La culture Acadienne demeure bien vivante dans ses accents et l'histoire de son peuple!

En 1604, un groupe de colons français s’installe à l’île Sainte-Croix, située à la frontière entre ce qui est aujourd’hui le Nouveau-Brunswick et le Maine. Après un hiver rude, ils relocalisent la colonie en 1605 à Port-Royal*. Ce sera là le point de départ de l’Acadie, qui finira par désigner le territoire de la Nouvelle-Écosse actuelle. Peu à peu, l’Acadie se peuple de pionniers provenant de la France.

En 1713, le traité d’Utrecht met fin au règne français en Acadie qui devient une colonie britannique. Les Acadiens, parlant le français et catholiques, refusent toutefois pour la plupart de prêter serment d’allégeance à la couronne britannique. Quoiqu’ils désirent rester neutres en situation de conflit, les nouveaux dirigeants anglais craignent, entre autres, de voir les Acadiens se ranger du côté de la France. En 1755 commence la déportation systématique du peuple acadien vers les colonies américaines, l’Angleterre et la France.

Ce Grand Dérangement durera jusqu’en 1763, date à laquelle les Acadiens auront le droit de revenir s’installer sur l’ancien territoire acadien*, à condition de se disperser en petits groupes. C’est ainsi que les Acadiens se retrouvèrent un peu partout dans les provinces Maritimes.À travers les années, les habitants. conserveront leur langue, leurs coutumes, leur histoire et leurs traditions..

* Port Royal a été fidèlement reconstruit sur le site d'origine et d'après les plans de Champlain.

*Le destin de la famille D'entremont

8
juin

La ville de YARMOUTH est imprégnée d'une riche histoire maritime, les maisons des capitaines de son quartier historique, bâtit entre 1850 et 1900, témoignent de l'importance de la mer et de la richesse qu'elle a générée! les tourelles au dessus les toitures permettaient aux épouses de veiller l'arrivée des bateaux.

Main street est tout aussi coloré!

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Au CAP SAINTE MARIE, nous avons l’impression d’entrer dans une autre dimension. Le ciel est gris et le brouillard encercle complètement le cap. Nous comprenons mieux pourquoi la zone était réputée pour ses naufrages… Le décor des falaises abruptes, la corne de brume toute proche qui nous fait sursauter rendent ce paysage mystique!

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ANNAPOLIS ROYAL, fréquemment appelée PORT ROYAL, se trouve être la colonie Européenne la plus ancienne au nord de la Floride. Fondée par Samuel Champlain et Pierre Duga de Mons en 1605. De ce fait la petite ville de 500 habitants est très attachée à son histoire et au lien qui l'unit à la France et particulièrement Royan avec laquelle elle est jumelée. Royan était la ville d'origine de Pierre Duga, dont Annapolis Royal, honore la mémoire.

Nous avons le plaisir de rencontrer Christine et son mari Pierre. Christine est présidente du jumelage des deux villes et passionnée d'histoire locale. Ils nous reçoivent, pendant deux jours, dans le magnifique cadre de leur maison face à la rivière Annapolis.

Nos hôtes Christine et Pierre, nous ont conseillé de faire un tour au marché local qui a lieu chaque samedi sur la place principale de la ville. La veille, lors du "First Friday", Christine nous a présenté Monsieur le Maire (Mayor). Au mois d’Octobre, il accompagnera Christine à Royan dans le cadre du jumelage des deux villes. Ce lien historique entre le lieu de naissance de Pierre Duga, sieur de Mons et la première implantation européenne en Amérique du Nord permet des échanges culturels, éducatifs et touristiques.

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Aujourd’hui, retourné territoire Mik’maq, le «Fort Anne», situé sur les berges de la rivière Annapolis fut au 17 et 18e siècle une des parcelles de terre les plus âprement disputée de tout le continent Nord Américain. Ce terrain convoité a fait l’objet d’affrontements successifs entre Français et leurs alliés Mi’kmaq, Anglais et Écossais.

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La fondation d’une colonie à Port Royal,

En 1603, le roi Henry IV, concéda à Pierre Duga, sieur de Mons et originaire de Royan, un monopole de la traite des fourrures sur un vaste territoire de l’Amérique du Nord, à la condition qu’il y fonde des colonies. En 1604, De Mons dirigea une colonie à l’île Ste Croix (dans le Maine actuel). Les rigueurs de l’hiver et le manque de provisions eurent raison de la moitié des colons. De Mons entreprit un périple vers le sud dans l’espoir de trouver un meilleur emplacement. Les colons s’établirent dans le magnifique havre abrité de Port Royal ou ils construisirent des bâtiments fortifiés. Les autochtones Mi’kmaq les accueillir sur leur territoire, ils se lièrent d’amitié avec les Français, échangeant les coutumes et connaissances, ainsi les colons arrivèrent à survivre dans leur nouvel environnement.

En 1613 pendant l’absence des colons, un groupe d’Anglais en expédition depuis la Virginie, pillèrent l’habitation et y mirent le feux. Les colons survécurent à l’hiver grâce à l’aide des Mi’kmaq mais sans soutient financier, découragés, la plupart retournèrent en France.

Le gouvernement Canadien reconstruisit l’habitation, de 1939 à 1941, se laissant guider par les descriptions et croquis laissé par Samuel Champlain et De Mons, utilisant les matériaux et technique de construction traditionnels.

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Les jardins d'Annapolis Royal

9
juin

Burntcoat Head dans la Baie de Fundy, se distingue par l’amplitude de ses marées les plus fortes au monde, 16 mètres de la haute mer à la basse mer.

11
juin

Cape Breton Highlands, appelé ainsi en raison de sa ressemblance avec les Highlands d’Écosse. Contraints de quitter les hautes terres de l'Ile de Skye, les immigrant écossais vinrent s'établir dans cette forêt vierge au début 1800.

Ici c’est le gaélique qui accompagne la langue de Shakespeare sur les panneaux de signalisation. Musique écossaise, tartans, objets à l’effigie du drapeau écossais, vêtements en laine… Tout y est !

Mais il s’agit pour nous de parcourir le Cabot Trail, de nous aventurer « hors des sentiers battus » et nous avons été conquis.

Démarrer ce séjour par Chéticamp ou l’on parle Français Acadien, située à l’entrée ouest du parc, il faut faire une halte au Centre d’Accueil pour retirer le plan du parc, acheter nos passes pour tous les Parcs Nationaux du Canada, valables une année et demander conseil aux rangers sur place. Le parc propose de très nombreuses randonnées, 26 au total,. il faut faire des choix, nous avons prévu 3 jours ! Alors, nous avons sélectionné une randonnée longue, plusieurs petites et quelques arrêts le long du Cabot Trail.


Pour parcourir le Skyline Trail, notre premier sentier, il faut emprunter une boucle de 12 kilomètres Pendant cette randonnée, nous avons pu traverser la forêt boréale, habitat des orignaux, des ours ou encore des coyotes. Après les premiers kilomètres, la balade continue le long d’un promontoire en bois longeant la côte accidentée. C’était extrêmement venteux à cet endroit, alors il faut vraiment avoir les jambes solides si on ne veut pas s’envoler. Mais la vue est imprenable!

Certains chanceux réussissent même parfois à voir des baleines depuis la côte ! De notre côté, pas de mammifère marin mais sur le sentier... un animal sauvage qui nous à surpris par sa taille et sa puissance, Régine me lance un cri .....«un orignal», l’orignal déboule sur notre droite, dans la trajectoire de Régine, ses lourds pas résonnent! Whaaa! On est saisi par l’instant, Il fait un bond de côté et passe à 10 mètres derrière nous pour disparaître, écrasant sous ses sabots les pins rabougris. Ça a durer peut-être 10 secondes, on à pas eu le temps d’avoir peur, évidement, l’appareil photo est dans le sac à dos, mais nous avons cette image inoubliable en souvenir. Nous ne lâchons plus notre appareil photo et nous nous consolons avec un magnifique "Tétras du Canada" .

Pour cette première nuit dans le parc, nous la passons face à la mer à Pleasant Arbor

C'est dans la brume que nous prenons la direction de la courte randonnée du Lone Sheiing. Hyper facile, cette jolie balade nous permet de découvrir un ruisseau qui serpente au milieu d’érables à sucre vieux de 350 ans ainsi qu'une cabane du 18e siècle, de Berger Écossais.

Notre dernier trail est d'une durée de 3 heures, le Jigging Cove Lake, le Ranger nous a dit qu'il était possible de voir des orignaux près du lac et une faune diverse, le sentier au départ est aménagé puis devient impraticable, Régine fait demi tour au bout du lac. Je poursuis sur le chemin vers la mer, ici je ne croise personne, Je suis en territoire des ours et compagnie, les crottes d'orignaux sont nombreuses sur le sentier, plus loin, bloqué pas les arbres tombé en travers du sentier j’abandonne. Je ne traîne pas.

Le Cabot Trail, c ’est une boucle de 300 kilomètres de long, route panoramique, falaises abrupts, virages en lacet, vues sur l’océan, forêts boréales et rencontre imprévu avec sa faune, rien que ça ! ça mérite le voyage!

13
juin

Fondée en 1713, Louisbourg est déjà fréquentée par les pêcheurs basques, normands et bretons qui viennent y pêcher chaque année la morue. La forteresse est construite en 1719 pour protéger la Nouvelle-France de l’invasion britannique. Elle offre un port en eau profonde s'ouvrant sur l'Atlantique, ou l’océan ne gèle pas en hiver, permettant la navigation toute l’année à l’inverse du fleuve Saint Laurent couvert par les glaces plus de sept mois par an.

C'est la seule forteresse au Canada avec Québec, subissant deux sièges par les anglais, elle est dynamitée et démantelée pierre après pierre à la suite du siège de 1758.

Aujourd’hui reconstruite à un tiers de son origine, nous prenons beaucoup de plaisir à croiser soldats, Mik'maq, pêcheurs, domestiques, administrateurs, esclaves, qui nous font voyager jusqu’au 18e siècle.

Nous sommes accueilli comme si nous étions de vieux amis ! Chaleureusement, on prend réciproquement un réel plaisir à échanger, comme par exemple avec Mike de St Peter', qui nous montre fièrement sa "Plymouth 1978" ou bien à la "Goélette à Pépé" à Arichat. Nous avons rencontré un auteur local, Gabriel Leblanc, fier Acadien et raconteur connu, passionné, deux heures plus tard, nous ressortons avec ses deux ouvrages, et que dire de Madame Babin, la propriétaire du café et ses clients, difficile de dire au revoir! C’est le genre de rencontre qu’on adore !

En face de la "Goelette à Pépé" nous faisons provision de lobsters à des prix très étudiés, qui n'attendent plus que la mayo maison! Le très rare et magnifique homard bleu, qui a échappé à la marmite grâce à sa couleur, sera remis à la mer, bien vivant, après la saison d'été.


L'heure n'est pas encore au bilan du voyage mais nous quittons notre première province Canadienne, Nova Scotia, après un périple de 13 jours et 1350 km.

Après une météo pluvieuse et froide la première semaine, le soleil est de retour, entrecoupé de brumes et d'averses, à 18 ° la température est agréable depuis quelques jours.

Nous trouvons sans difficulté de belles étapes le soir: les ports, les bords de mer, les forêts, les petites villes ... Autonome en eau, gaz et électricité, nous délaissons les terrains de camping. Un soir à 22 h, la police monté a frappé à notre porte, nous nous étions installé à Pictou, sur le parking de la douane sans le savoir, emplacement surveillé par des caméras, le zodiac de la police y est stationné. L'officier reste à discuter ..une heure, trop content de parler en Français de son pays, de sa famille, curieux de notre voyage...., il nous quitte en nous disant"ok pour cette nuit" il nous souhaite une bonne nuit! Le matin nous avons d'autres visiteurs aussi curieux de notre présence , trois cerfs de Virginie!

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Quelques étapes... 

Le choix de l'alimentation! fini le fromage , il y a de bons fromages au Canada mais soyons clair ce n'est pas comparable avec les fromages Français, plus crème fraîche et de laitages en général, peu de pain et oublié la brioche vendéenne pure beurre. Un bon point dans le budget, le gas-oil est affiché à 1.08 dollars Canadien, le litre, soit: 0.72€.

Nova Scotia est très accueillante, les Acadiens comme les Anglophones viennent vers nous curieux de notre voyage et de notre petit camper, de belles rencontres, de belles personnes, des paysages, de la nature.

Nous poursuivons notre trip en prenant le ferry pour "Prince Edward Island", la plus petite province du Canada, ensuite le New Brunswick, le Québec l’Ontario.... pour rejoindre l'Alaska courant Juillet.

17
juin

Pour nous rendre sur l'île-du-Prince-Édouard, il nous faut prendre le ferry si on arrive de la Nouvelle-Écosse, et pour quitter l'Ile, il nous faut traverser le pont de la Confédération long de 13 km, où nous sommes délestés de 47,00 CAD au péage, rejoignant ainsi la province du Nouveau Brunswick.

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l'Île-du-Prince-Édouard.

Appelé l'Ile-St-Jean lorsque Jacques Cartier la découverte en 1534, elle affiche en arrivant son côté sauvage avec ses falaises et ses plages rouges au sud et son sable blanc au nord. La terre y est très fertile et propice à la culture de la pomme de terre, ce qui lui a valu le surnom de l'« île aux patates ».

En longeant la côte, on peut découvrir les 63 phares et feux d'alignements entre les villages de pêcheurs. La première nuit, un beau coucher de soleil sur le bord de la plage de Beach Point. Ici, nous sommes tranquille, personne aux alentours et aucune lumière pour nous déranger, si ce n'est celle d'un phare balise.

L'unique phare de l'ile avec ses couleurs noire et blanche, West Point, dans un paysage à couper le souffle, une famille Amish se promène sur la plage. La communauté amish est connue pour vivre à l'écart des technologies modernes, une dizaine de familles se sont installées sur l'Île-du-Prince-Édouard, dans le comté le plus rural de la province, nous n'avons pas croisé d'attelages, mais ils existent bien.


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Charlottetown du charme à profusion!

C’est une petite ville, la capitale de la province, toute mignonne, nous nous y sommes baladé jusqu'à tard en soirée parmi les passagers d'un gros bateau de croisière arrivant de Hambourg pour rejoindre Québec.

Le quartier historique de la ville est particulièrement coloré avec ses maisons ancestrales, la résidence du gouverneur style néo-classique 1833, toute blanche. Des artistes ont embelli les rues avec des statues.

Autres attraits historique, la Province House et la Salle des fondateurs, entre autre, pour qui est passionné par la politique canadienne, En 1864, Charlottetown est devenu le berceau de la nation lorsque les députés du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle Écosse, de l'Ontario et du Québec s'y sont rassemblés pour former une nouvelle nation.

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"Anne.....la Maison aux Pignons Verts".

La vraie célébrité sur l'ile c'est Anne, une petite orpheline adoptée par Matthew et Marilla, tous deux frères et sœurs. Anne est une rêveuse, dotée d’une imagination débordante, sans gène, rapidement la jeune fille subit les moqueries de ses camarades à cause de ses cheveux roux et tragédie, elle tombe "en amour" avec le beau Gilbert .

La maison, Green Gable qui à inspirée l'auteur, Lucy Maud Montgomery, respire la magie de l'ile. La décoration de l’époque va jusque dans les petits détails : robe laissée sur une chaise, service à thé sur la table, pommes dans un saladier, on dirait que les habitants ont disparus mystérieusement!… La visite est courte mais on peut se promener autour du cottage dans le bois. Ensuite, nous sommes allé jusqu'à la jolie maison jaune où a grandi L.M. Montgomery.

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Bienvenue aux "Maisons de Bouteilles"

25 000 bouteilles et 1500 jours de travail! le rêve d'un homme. De 1980 à 1984, Édouard Arsenault cimenta plus de 25 000 bouteilles de couleurs et formes varié pour édifier trois bâtiments qui font honneur à ce recycleur avant-gardiste.

Nous rencontrons Agathe, drôle et joviale, originaire de Bretagne, elle est insulaire depuis 18 mois et travaille aux Maisons des Bouteilles.

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Héron et famille d'aigles se prêtent au jeu de la photo animalière.

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Nous avons beaucoup aimé parcourir cette province, l’Île-du-Prince-Édouard dispose vraiment d'un charme à part. Cette île se distingue par sa terre rouge, ses champs de patates et ses lupins sauvages sur le bord des routes, mais elle est également riche en lieux à visiter et en histoire. Nous avons rencontrés des gens vraiment accueillant, ils s' expriment en français, pour nous c'est tellement appréciable.

26
juin

Le Nouveau-Brunswick, fierté acadienne, la culture francophone et ses drapeaux bleu, blanc, rouge avec l’étoile jaune, flottent devant les maisons.

Les sentiers du Parc National de Hopewell Rock traversent les bois et descendent la falaise, malgré la pluie et le vent, nous prenons grand plaisir à marcher sur le fond de la mer parmi les rochers sculptés par les marées les plus hautes du monde, 12 mètres d’amplitude en 6 heures, les rochers de Hopewell Roks émergent à marée basse, on imagine seulement les couleurs sous le soleil!

Nous traversons cette belle province, sous la pluie, qui nous accompagne toute la journée et nous fait capituler devant les belles promesses de visite en autre les vieux ponts couverts.

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La Baie des Chaleurs, doit son nom à Jacques Cartier en raison des brumes qui l’enveloppaient. Elle serait hantée, la légende du bateau fantôme remonte à des centaines d’année, dans l’obscurité, un trois-mâts en flamme apparaît parfois! Nous on a rien vu!

Mais, nous nous sommes passionnés pour la tragique histoire de la dernière bataille navale entre la France et l’Angleterre, pour la possession du territoire Nord Américain en Juillet 1760. (on connaît le dénouement!)

la Frégate « Le Machault », escorte 5 navires marchand composant la flottille de secours envoyée par la France pour aider en dernier recours sa colonie de Nouvelle France.

Les six navires quittent Bordeaux le 10 avril 1760, la traversée est périlleuse, deux sont arraisonnés par les vaisseaux Britannique alors qu’un troisième fait naufrage au large des Acores.

Le reste de la flottille s’engage dans la Baie des Chaleurs, se croyant à l’abri, elle est anéantie par les vaisseaux anglais. Le « Machault » se saborde le 8 juillet, plutôt que de se rendre.

Le renflouage partiel de la frégate a lieu entre 1969 et 1972. Les vestiges exceptionnellement bien conservés du « Machault » (80 % sont encore immergés) valent à ce site une exclusivité mondiale en matière de fouille archéologique sous-marine. Présenté dans un musée à la visite divertissante et instructive, le gouvernail, l’ancre , une impressionnante section de l’étrave. La reconstitution de la cabine des officiers ainsi des centaines d’objet retrouvé formant un riche témoignage. L’animation de chaque salle d'exposition est faite par les jeunes Rangers des Parcs Nationaux, parfaitement documentés et enthousiastes.


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Le site historique du banc-de-pêche-de-Paspébiac. Le complexe de pêche à la morue fut construit à partir de 1783. Plaque tournante pour le traitement et la transformation de la morue, des centaines d’ouvriers travaillaient dans cette véritable ville jusqu’à son déclin suite à un grand incendie en 1964.

Le Parc National de l’Ile de Bonnaventure et du Rocher-Percé. Ils sont fous ! Ces Fous de Bassan, ce grand oiseau marin doit son nom au fait qu’il pénètre dans l’eau à la vitesse vertigineuse de…..100 km/h! Assommé par l’onde choc, les poissons sont avalés aussitôt, facile non! Nous les observons en période de nidification, ainsi que les pingouins, sur l’Ile Bonnaventure où plus de 160 000 individus battent des plumes!

L'Eider à Duvet ou canard de mer, trouve son habitat dans l'estuaire du St Laurent 
L'Ile Bonnaventure et sa colonie de fous de bassan et autres pingouins! 
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C'est par les montagnes de la Haute-Gaspésie que l'on prévoit de commencer notre aventure dans ce coin très, très sauvage ! À Sainte-Anne-des-Monts, nous quittons la côte et ses villages pour nous enfoncer vers le parc de la Haute-Gaspésie, 45 km de route en forêts, entrecoupées de torrents, refuge des grands animaux. Arriver au centre d’accueil, nous nous décidons pour deux randos dans la journée. Le Lac-aux-Américains, 2 heures allez/retours et 90 mètres de dénivelé et on enchaînera, 10 km plus loin de piste tôle ondulée et poussiéreuse, pour la rando du mont Ernest Laforce (820 mètres) La randonnée en elle-même n'est pas excessivement dure, 3-4 heures aller-retour et 155m de dénivelé, surtout que nous partons avec l’espoir d'observer les orignaux .

Parc-National-de-la-Haute-Gaspésie 

Les rangers font la navette en véhicule tout-terrain entre les différents parkings, point de départ réel des randos. La réglementation est très stricte, le but étant de préserver au maximum les orignaux.

On s'échauffe avec le Lac-aux-Américains, les couleurs sont superbes ! Le soleil est de la partie! Cette petite rando ne nous ayant pas trop usés physiquement, on remet ça en fin d’après midi pour atteindre le sommet du mont Ernest Laforce. Une légère appréhension en ce qui concerne un ours annoncé par les rangers, sur un des sentiers... mais c'était surtout des maringouins et mouches à chevreuil qu'il fallait se méfier. Sur le plateau dénudé à l'approche du sommet, le panorama se dégage, la vue est magnifique à 360°. Nous scrutons les sous bois à travers la toundra, mais des orignaux ! on n'en voit aucun!

Lac-aux-Américains 

Nous entamons le retour par le même sentier, depuis l’épisode raté de l’orignal du Cap Breton, je me demande si l’occasion peut se représenter d’apercevoir ce magnifique animal!

La chance accompagne chacun d'entre nous! Reg me retient par le bras « à droite, à 50 mètres, une masse sombre en mouvement, pendant un quart d’heure nous suivons les déplacements de l’orignal mâle, ces animaux, dont les bois sont aplatis en éventail sont les plus grands cervidés actuels. Plus loin, une femelle dans les hautes fougères puis au détour du chemin, nez à nez, une autre accompagnée de son petit, semblant nous ignorer! les femelles peuvent être agressives, ne laissant personne approcher leur petit à moins de 25 m. Quelques photos et nous reculons prudemment. Whaaa ! Quelle émotion!

Le Mont-Ernest-Laforce 
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La Gaspésie par la route 132, en photos...

Village en chansons, Petite Vallée 
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Il est une fois...le train et... le truck 
J.R. et le voyage intrigue toujours, sur ce parking, ce sont les passagers d'un car d'excursion qui viennent à notre rencontre!
Rencontre amicale à la Fête National du Québec à Cap-Chat. Retrouvaille le lendemain avec Francine et Donald  à leur camping! 
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Le Nouveau-Brunswick à été gâté par la météo pourrie, promis nous y passerons plus de temps à notre retour!

La Gaspésie tient son nom du mot Micmac "Gespeg", qui signifie "le bout du monde" . Entourée d'eau avec le fleuve du Saint-Laurent, le Golfe du Saint-Laurent et la Baie des chaleurs, elle offre des paysages époustouflants, les amoureux de la montagne et de la nature y trouvent leur compte.

On y a fait de belles rencontres, de belles découvertes et créer de nouveaux souvenirs inoubliables.

Prochain rendez-vous, le Saguenay.

30
juin

Des Trois Pistoles sur la rive sud du St Laurent, le traversier nous laisse au port des Escoumins après 1h 1/2 de navigation dans le brouillard,. Une visite rapide au bureau du tourisme de Tadoussac, et nous débutons notre remontée de la rivière Saguenay par la rive Est, jusqu’au fjord du même nom, aux portes du lac Saint-Jean.

Le traversier Les Trois Pistoles....Les Escoumins sur le St Laurent et celui de Tadoussac sur la rivière de Saguenay
Tadoussac, La plus ancienne chapelle existante au Canada, 1750. Le premier poste de traite au Canada on y troquait des fourrures.
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Que nous réserve cette nouvelle étape! Le lac Saint-Jean, sur la carte du Québec, est représenté par une énorme tache bleue, c'est le troisième plus grand lac du Québec, 44 km par 24 km soit +1 000 km2. Il est nourrit par une dizaine de rivières aussi large que la Loire au Moulin-de- l’Ile .

Ce beau coin de pays est connu pour ses bleuets énormes et les guides touristiques sont plein de promesses! Plonger dans les années 1900 avec le village fantôme de Val-Jalbert, déguster les tartes aux bleuets bien épaisses.. Pourtant, après une belle première journée ensoleillée, la suite semble mal engagée avec la pluie orageuse qui n’arrête pas de tomber, La région était en alerte météo et on scrute les bulletins de vigilance.

Pont couvert sur la rivière Ste Marguerite. Étape sur les bords de la rivière Saguenay. rencontre avec Mathieu, sympathique Nantai...


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Val-Jalbert est un petit village fantôme au Québec dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean.

Étape sur le parking du village de Val-Jalbert 


Sûrement la ville abandonnée la plus populaire et la plus connue au Québec, Val-Jalbert a toujours frappé l’imagination en raison de son état de conservation unique.

Damase Jalbert vient d’ouvrir une usine de pulpe de bois abritant un moulin de pâte à papier au pied d’une très belle chute d'eau qui alimente le barrage hydro-électrique et permet ainsi le fonctionnement de défibreuses. En 1901, Damase Jalbert construit le village pour les personnes qui y travaillent et leurs familles.

Après des années de vache maigre, la fermeture de l’usine à papier en 1927 provoque sa mise en faillite et l'abandon du village par les 200 familles qui y vivent. La petite ville est rachetée par le gouvernement et en 1970, le lieu est transformée en site touristique.

La pulperie, le haut de la chute Ouiatchouan avec le lac St Jean en arrière plan, la chute Maligne en amont 
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Mais le village est-il hanté!! Beaucoup de phénomènes bizarres se produisent dans ces maisons de nos jours. Notre guide avoue que parfois, durant ses rondes de nuit, le gardien perçoit des pleurs d’enfants, des cris sans qu’aucune personne soit dans les maisons. Le magasin général est un lieu qui donne froid dans le dos pour les employés qui y travaillent, le soir des bruits de pas surviennent à l’étage et le couvent des sœurs serait un lieu très propice aux phénomènes, certains disent avoir vu un rockingchair se balancer seul.

Mais cela reste des rumeurs, nous avons passé une nuit tranquille sur le grand parking, n'ayant eu connaissance de phénomène paranormal que le lendemain!!

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  Selon la croyance il faudrait un bleuet pour faire une tarte!, comme nous avons douté! nous avons testé
Le"Pont Rouge" et le moulin de Ste-Jeanne-d'Arc


La chute St-Michel 
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Nous visitons le musée amérindien de Mashteuiatsh, une visite émotion pour un village au nom imprononçable (ou presque), C’est une autre culture, celle des premières nations, l’exposition permanente permet de parcourir 6000 ans d’histoire du peuple Ilnu.

Comprendre les distinctions entre tribus amérindiennes n'est pas forcément évident...

À Mashteuiatsh on est chez les Montagnais (le nom historiquement donné par les colons européens) qui se nomment Innus dans leur propre langue. Ils forment avec entre autres les Cris, les Micmacs et les Algonquins, la famille des Algonquiens sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent.

L'autre grande famille amérindienne du Québec porte un nom évocateur puisque ce sont les Iroquoiens, qui englobent en autre les communautés des Hurons.

Algonquiens et Iroquoiens forment les peuples des Premières Nations du Québec.

Enfin les Inuits, ou Eskimos qui vivent dans le Grand Nord du Québec et plus largement tout le Canada, ne sont pas considérés comme des Amérindiens.

Le Grand Manitou a dû être contrarié, nous reprenons la route sous un ciel menaçant.


Parc Provinciale des Laurentides, route 381 
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Le moulin seigneuriale des Éboulements,  1810
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Les Éboulements, le Musée Maritime situé sur l'ancien chantier naval. Ici, les goélettes sont à l'honneur. 
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Nous quittons le comté de Charlevoix sous un beau soleil . par l'Avenue Royale, 50 km d'élégantes maisons traditionnelles de l’aristocratie québecoise.

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Au programme, aller voir la Chute de Montmorency, haute de 83m, soit 30m plus haut que les Chutes du Niagara, elle se déverse dans le Saint Laurent.

Au sommet de la chute, le spectacle est superbe et très impressionnant! On traverse la passerelle, on peut alors bien se rendre compte de la puissance de l'eau. Pour rejoindre le bas, il y a 2 options, le téléphérique ou les escaliers de bois. Nous avons voulu jouer aux sportifs et prendre les 487 marches qu'il faut remonter bien sûr.

Une excellente pizza québecoise pour reprendre des forces 
6
juil

Visiter Québec ville, Il n’existe pas beaucoup de solutions de stationnement pour J.R., l’immense parking de l’ancien zoo situé à 15km de la ville est proposé sur Ioverlander, finalement c’est le bon plan , le bus nous conduit en 40 minutes dans le Vieux Québec, au pied des fortifications,

Si les colons se sont installés à Québec, à l'initiative de Samuel Champlain fondateur de la cité en 1608, ce n’est certainement pas un hasard, la ville surplombe le fleuve Saint-Laurent à l'endroit le plus étroit. Pour les Premières Nations, Québec signifie “là où le fleuve se rétrécit”.

Champlain y installe un poste de traite et développe un commerce de fourrures pour répondre à la demande croissante de l’époque en France.

Le Vieux Québec est constitué de la Haute-Ville et de la Basse-Ville;

La Haute-Ville, entourée de remparts est une agréable promenade avec ses points de vues.. canon! Le monument le plus emblématique de la Haute-Ville est le Château Frontenac, un hôtel de type victorien, qui domine le fleuve. De la terrasse Dufferin, devant le château, on y a une belle vue sur les toits de la Basse-Ville, en contrebas,

La Basse-Ville est quand à elle, sans aucun doute l’un des lieux les plus touristiques de la ville de Québec Pour y accéder, il faut empruntez l’escalier du casse-cou , peut-être appelé ainsi pour sa descente risquée par -20 degrés quand l’escalier est gelé. De là, se perdre dans les ruelles pavées et bordées de maisons ancestrales. Le quartier Petit-Champlain, ses rues piétonnes, commerçantes, toujours bondées de touristes. Sur la Place Royale, ici, c’est notre endroit préféré, la ressemblance avec la Bretagne est plus que flagrante. Au coin de la rue, la Fresque des Québécois montre son gigantisme et réaliste trompe-l’œil présentant les personnages célèbres qui ont marqué le Québec.

Place Royale,  En 1686, l’intendant de la Nouvelle-France y fait installer un buste en bronze du roi Louis XIV 

la ville de Québec nous est apparue familière avec ses vieilles pierres, sa culture francophone bien enracinée. Son centre historique nous a fait voyager au temps de la Nouvelle France.

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Montréal, lorsque qu’on arrive, elle impressionne, elle commence comme une grande ville américaine avec son réseau d’autoroutes urbaines et ses grandes avenues coupées à l’angle droit au milieu des grattes-ciel.

Nous attaquons la première matinée en laissant J.R. sur un parking municipal gratuit, autorisé 24 h, où nous avons passé la nuit. Pour nous déplacer, nous avons opter pour le métro proche de notre stationnement et le bus, un minimum de marche à pieds car il fait chaud ,très chaud!

Partons à la découverte du Vieux Montréal, le quartier historique, dont l’architecture rappelle l’Europe du 17ème siècle. Cafés avec terrasse, clochers, ruelles pavées. La vieille ville est attrayante.

Nous poursuivons par le centre ville, il n’y a plus de doute possible : Montréal est bel et bien une ville nord-américaine! Buildings écrasants, businessmen en costard qui courent de droite à gauche, hôtels clinquants… plus loin, la basilique Notre Dame est magnifique. Au charme incontestable de ses différents quartiers s’ajoutent des animations en tout genre, et ça tombe bien ,nous sommes en plein festival international de jazz! les différents groupes, tous aussi excellents les uns que les autres se produisent jusqu’à tard dans la nuit sur les divers podiums, pour le plus grand plaisir de la foule passionnée.

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Nous devons déplacer J.R. le lendemain sous peine d’amende et notre amie Luce que nous avions rencontré il y a quelques semaines en Gaspésie, nous propose le parking de la société de transports dont elle est la gérante, il se situe dans la banlieue ouest de la ville. Elle nous prend dans son «char» et c’est accompagné de Louise que nous entamons une journée découverte à travers les différents quartiers de la ville. Le plateau du Mont Royal , progressivement annexé par les français vivant ici , quartier résidentiel avec des maisons typiques, des commerces et des bars/restaurants, bref un quartier tendance bobo! le parc olympique et la tour de Montréal site des jeux olympique de 1976, Il s’agit d’une tour de 165m de hauteur et qui à la plus grande inclinaison du monde (45 degrés), Nous avons fait un passage rapide pour apercevoir les maisons et appartements typiquement québécois, avec leurs jolies escaliers extérieurs et leurs façades fleuries, puis direction le Parc du Mont Royal, de là haut, nous avons une vue imprenable sur Montréal, le Saint Laurent et l'île Sainte Hélène. La ville souterraine, une gigantesque toile d’araignée avec plus de 33 km de galeries où l’on peut errer la journée entière sans voir le jour ! Et tant de choses qu’il serait interminables de les d’écrire!

La ville souterraine, un authentique morceau du mur de Berlin est exposé dans une galerie! 

Enfin après avoir stationner J.R. devant leur maison, face au lac louis, nous terminerons la journée avec Luce et Louise, accompagnées de leurs amis, au restaurant de la marina.

Un BBQ organisé autour de la piscine, clôturera le lendemain ces trois journées Montréalaises!

Nous sommes conquis par la gentillesse et la sympathie de Luce et Louise. Le Canada, c’est vraiment le pays de la convivialité!

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Montréal n’est pas exactement américaine, ni tout à fait européenne d’ailleurs, mais l’accent de ses habitants nous rappelle toutefois que nous sommes bel et bien au Québec!



9
juil

Vaste territoire de prairies, de fermes et forêts, la province de l'Ontario est composée de milliers de lacs reliés par des cours d’eau utilisés autrefois par les amérindiens dans leurs canots en écorce de bouleau. Par la suite, elle fut explorée aux fils des siècles par les coureurs des bois, trappeurs et religieux en missions d’évangélisation, ils ne coulèrent pas vraiment des jours paisibles au pays des Hurons.


Pour nous, ce sera plus pacifique. Traverser la province de l'Ontario en roulant vers l'Ouest, c'est deux fois la France. C'est aussi un désert humain avec parfois 200 km sans le moindre village. Rural avec ses fermes Amish! tout comme dans l'ancien temps, elle est aussi largement habité par les amérindiens.

La route 17 est magnifique, bordée de forêts de sapins, de lacs et de rochers. c'est la trans-canadienne, une route qui part de la Nouvelle-Écosse à l'est, jusqu'à Vancouver.

Continuer plus loin vers l'ouest. entre Sault-Sainte-Marie et Wawa.Nous longeons le lac supérieur et les paysages sont vraiment grandioses.

Un soir, nous nous arrêtons sur un aire de pic-nique devant la rivière Outaouais. Le lendemain, la route continue, nous découvrons une petite crique au bord du lac Supérieur, encore un paradis perdu... on est seul au monde.

Wawa, c'est une petite ville au milieu de nulle part. . Wawa ça veut dire "oie" en langue Objibwai, c'est la photo obligatoire avec la grosse oie de Wawa.

White river, la ville où est née Winnie l'ourson. la véritable et émouvante aventure d’un ourson orphelin, surnommé Winnie* the pooh, devenu l’acolyte d’un jeune soldat canadien, qui a croisé son chemin totalement par hasard.

Elle est extraordinaire cette histoire! Harry Colebourn apprivoise l’ourse et la baptise Winnipeg en souvenir de sa ville natale. Il l'a acheté, à l'aube de la première guerre mondial, dans la ville de White-River à un trappeur qui venait de tuer la mère ourse! Mascotte du régiment pendant un temps, elle suit son maître comme si elle était son ombre. La guerre s'éternise et c'est la mort dans l'âme que le capitaine doit donner Winnie au Zoo de Londres. Il lui rend fréquemment visite pendant ses permissions . La guerre est finie, les adieux entre Harry et Winnie sont déchirants, lui retourne au Canada, Winnie vivra 20 ans au Zoo de Londres.. Un écrivain anglais, Alan Alexander Milne, écrira des contes sur elle. On connaît la suite.

*Le soldat était originaire de Winnipeg

Plus au nord, nous nous sommes aventurés dans le Ney's Provincial Park bordant le Lac Supérieur, connu pour ses caribous, nous randonnons aux alentours dans les magnifiques sous bois. Malmenés par les moustiques, après 43 piqûres et une rare photo d'orchidée sauvage, nous sommes de retour au parking sans avoir vu les caribous!

Fort William Historical Park se présente comme une reconstitution passionnante de l’ancien fort William tel qu'il existait en 1815. On y évoque la vie des habitants, coureurs des bois ,marchands de fourrure et Objibway, un vrai poste de traite comme dans le temps!

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Conclusion, Eh oui! que c'est long, la traversée de l'Ontario. Elle nous a permis d'explorer la diversité de ses grands espaces, nous avons volontairement fait abstraction des grandes villes Toronto et Ottawa ainsi que les chutes du Niagara!. C'est une province magnifique et complètement sauvage. La nature s'impose ici et est définitivement plus présente que l'homme.

15
juil

Les forêts et la toundra de l'Ontario faisant place au grenier du Canada, le canola, le blé, le maïs et l’agriculture en général nous dévoile ses couleurs. Ce sont les provinces du Manitoba, le Saskatchewan et l'Alberta que l'on parcourt pour se rendre vers l'ouest. Il nous faut continuer sur la Transcanadienne, celle qui traverse les 10 provinces du pays ! On nous a dit: " au Canada, les petites routes font les grandes routes" d’une longueur de 7821 Kilomètres, elle est en fait constituée de plusieurs routes provinciales.

Il est fréquent de croiser où doubler les trains transportant du pétrole où des marchandises dans le pays où circulent des convois jusqu'à trois kilomètres de long, pesant jusqu'à 18 000 tonnes. Au Canada les trains s'allongent sans limite.

Dans le paysage, les silos à grains modernes en ciment où en aluminium ont remplacé les anciens en bois, il est facile de croire que ces provinces nourrissent une partie de la planète en céréale.

Tout au long de notre voyage, vous avons de nombreuses opportunités de bifurquer sur d'autres routes qui nous guiderons vers des points d’intérêts à ne pas rater, telle que les réserves naturelles des Parc Nationaux de Riding-Mountain et Elk-Island, les lieux historiques des derniers élévateurs à grains, le Fort-Battleford, 1885, où la fameuse Police Montée contrôlait cette région peu peuplé de L’ouest Canadien.

Pélican, oie,  cerf de Virginie, castor, écureuil des prairies.

L’histoire du bison dépasse, et de beaucoup, la légende qui l’entoure. A une époque des millions de bisons habitaient les plaines, de l'Alaska jusqu'au sud des États-Unis. Mais en l'espace d'une vie humaine, la chasse à réduite la population de 75 millions de bisons en Amérique du Nord à quelques centaines. Quelques personnes ont prévenu de la disparition de l’espèce. En 1907, le Gouvernement du Canada a acheté une des dernières hardes de bisons et a expédié par train plus de 400 bisons sauvages dans les parc Nationaux de Ekl Island et Riding-Mountain. Aujourd’hui il y a plus de bisons en liberté dans ces dernières grandes prairies de fétuque que dans toute l'Amérique du Nord en 1890.

Au plus près de la nature, dans tous les parcs provinciaux, les "campsite" ont la politique du premier arrivé, premier servi. Pas de réservation, et le paiement se fait par auto-perception. En général, les sites sont bien aménagés quoique sans service. Certains campings sont même gratuits.


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En 1892, il existe, parsemé sur la prairie canadienne, moins de 100 élévateurs à grains. Au cours des années 40, leurs nombres s'élèvent à plus de 5 500. Pour plus de 100 ans, ces géants deviennent l'élément incontournable du paysage canadien.

Aujourd'hui la bourgade d'Inglis dans le Manitoba assure la conservation de la seule rangée complète d'anciens élévateurs à grains construits selon le plan normalisé au Canada.

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Norman et Martine Desrochers, agriculteurs près de Trois Rivières rendent visite à leur fille Catherine, en stage sur une exploitation du Manitoba. Nous les visiterons sur la route du retour.

Lors de nos étapes dans les petites bourgades, les habitants viennent à notre rencontre, ici à Shesho, c'est un truck qui s'arrête auprès de J.R., Where are you from?: France! Ah France!... descendant d'immigrés Ukrainiens en 1905, le fermier de 72 ans, nous parle de son métier, 2000 acres de terre, ses enfants, 6 garçons et deux filles, dont pas un seul ne reste sur l'exploitation, ses animaux. Les ours noirs et mooses, qui traversent ses cultures." je suis amis avec eux qu'il nous a dit", le grain qui sera fauché en septembre. La petite ville, en nous montrant l’hôtel est désertée, le train ne s'arrêtant plus ici. Ce fut une rencontre enrichissante pour nous.

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La route est longue entre chaque stations service, parfois plus de 200 km... 
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Quand la colonie de Battleford, située dans la région actuelle du centre Ouest de la Saskatchewan, devient la capitale des Territoires du Nord-Ouest en 1876, la police montée établit un poste en prévision de problèmes avec les autochtones. Au printemps de 1885, le fort Battleford sert d'abri aux colons et de base d'opérations aux troupes, les insurgés Amérindiens dévastant les fermes environnantes.

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Passé Grand Prairie en Alberta, la végétation change pour laisser place à un terrain vallonné, qui petit à petit fait place, aux montagnes. Nous quittons à Dawson Creek la Transcanadienne pour la mythique Alaska Hwy et les territoires du Nord-Ouest.

23
juil

Dawson Creek est essentiellement connue pour être le kilomètre 0 de l’Alaska Highway. C’est aujourd’hui plus de 30 000 touristes qui se rendent à Dawson Creek pour entreprendre leur voyage vers le nord. Un passage obligatoire, en somme.

La petite histoire de L’Alaska Hwy. Fruit d’un gigantesque chantier achevé en seulement 9 mois, initié par les américains pendant la Seconde Guerre, la route s’étend sur 2500 km de Dawson Creek en Colombie-Britannique à Fairbanks en Alaska. Au lendemain de la menace japonaise après le bombardement de Pearl Harbor, la liaison terrestre entre l’Alaska et le reste du continent devient impérative pour les américains. 10.000 militaires et plus de 15.000 civils américains et canadiens participent à cet ouvrage, construit en un temps record.

Devenue mythique au fil des ans, la route est un road trip hors-norme, traversant des paysages grandioses où la nature sauvage s’impose.

La route serpente à travers les montagnes, paradis pour la faune sauvage , on a la chance d’y apercevoir, ours noir, moutains goat, cerf mulet où encore renards, plus loin, c’est un bison que l’on croise au bord de la route,

Une traversée les yeux grands ouverts.

La forêt de panneaux indicateurs. Depuis peu classé lieu d’intérêt historique puisqu’elle rappelle la construction de la route, on retrouve cette forêt particulière à Watson Lake. Pour la petite histoire, « En 1942, Carl Lindley, un soldat américain de Danville, en Illinois, a ajouté un panneau portant le nom de sa ville, à côté d’une borne kilométrique de l’armée durant la construction de la route de l’Alaska». Depuis, des touristes de partout dans le monde ont ajouté plus de 75 000 panneaux indicateurs à la forêt, laissant un petit quelque chose de leur ville.


Lors d'une étape nature près d'un lac, un habitant accompagné d'un gros chien, nous met en garde sur la visite habituelle des ours noir sur le parking, nous ne verrons pas d'ours, mais suivons les fascinants allez et retour inlassables d'un castor renforçant son barrage!



Notre trip sur la superbe Alaska Hwy se termine à Whitehorse, nous sommes agréablement surpris par la capitale du Yukon , construite dans une petite vallée sur les bords de la rivière Yukon, elle regroupe 28 000 des 35 000 habitants du territoire (4/5 de la surface de la France !). Début 1900, elle est la plaque tournante de la rué vers l’or. Whitehorse s’est développée grâce à l'exploration minière (cuivre, or, argent) et au commerce de la fourrure avant de devenir une place stratégique lors de la construction de la route de l'Alaska.

Notre ami Luc , nous fait découvrir sa ville. C’est par Main Street, que nous débutons. Cette rue, et quelques autres, ont su conserver un air de far-west fort sympathique, la présence de nombreuses peintures murales retracent l'histoire minière de la ville. Autre attractivité de la ville, le S.S. Klondike, bateau à roues à aubes qui transportait des marchandises sur le fleuve Yukon durant la première moitié du XXe siècle, il est aujourd'hui transformé en musée. Nous visitons quelques garages dans l'espoir de changer notre pare brise fêlé, mais sans succès. Notre séjour chez Luc se clôture par une excellente pièce de bœuf accompagné de maïs et pomme de terre façon B.B.Q.

 Dolores et Alejondro, sympathique voyageurs de Buenos Aires, à bientôt sans doute!


Prochaine étape: Dawson City, par la Klondike Hwy

26
juil

540 km nous sépare de Whitehorse à Dawson City, nous ajoutons 250 km pour visiter Keno Hill, un cul de sac dans la montagne. Les rayons du soleil ne parviennent pas à venir à bout du nuage de fumée des incendies qui ravage le Yukon, la forêt est en feu, c'est triste à voir, les pompiers à l’œuvre sont impuissant face à l'ampleur de 58 feux déclarées sur le territoire!

La végétation reprends ses droits après les incendies de....1998! 

Keno City ! Un petit village situé, à 3 000 pieds d’altitude tout au bout de la route qu’on appelle la Silver Trail. Il a connu son heure de gloire dans les années 20, un ex-eldorado ayant attiré les ouvriers désillusionnés par le Dawson de l’après-ruée vers l’or.

Pour s’y rendre, c’est facile, quitter la Klondike Hwy à Crossing Stewart et suivre la route puis la piste sur 120 km. Quand on à l’impression d’être arrivés au bout de la fin, il faut continuer encore, on n’est pas assez loin tant que l’on a pas atteint Keno City.

La piste sud de 60 km est difficile pour arriver à Keno Hill, éprouvante pour J.R.! 

En 1989, quand les mines d’argent de Keno Hill ont fermé leurs portes du jour au lendemain, les habitants n’ont eu qu’un choix à faire : partir ou rester, aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une quinzaine à habiter la petite ville. Si Keno a connu des jours plus prospères, elle n’est pas un village fantôme pour autant, malgré ses allures, la petite localité s’accroche à la vie, les activités minières se poursuivent toujours, à moindre échelle et le tourisme fait sont apparition.

Keno City ce sont des chemins de terre battus qui serpentent entre les cabanes de bois défraîchies. Un vieux truck au capot rouillé stationné devant un garage, des bulldozers et cribleuses à graviers abandonnés par les prospecteurs, on pourrait croire qu’il s’agit d’un décor de plateau de cinéma.

Aussi, le temps s’écoule lentement, on peut en effet difficilement imaginer un endroit plus calme.

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Teddy nous accompagne un bout de chemin sur le retour de Keno Hill 
27
juil

Parce que le Yukon, ce n'est pas que la ruée vers l'or du Klondike, notre détour par la Silver Trail, la route des mines d'argent se poursuit. Après Keno City , nous partons à la découverte de Mayo. Peuplée de 225 habitants, elle borde la rivière Stewart.

Son histoire débute dans les années 1900. A l'époque, elle n'est qu'un campement pour les mineurs puis elle devient un port d'embarquement du minerai d'argent provenant des mines de Keno, le village voisin.

Nous poursuivons la visite de la ville, seulement quatre ou cinq rues, nous en faisons vite le tour. Ce n'est pas ce que l'on peut appeler une jolie ville, Mayo nous paraît misérable!

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Une histoire en or!

Pendant plusieurs siècles, la région de Dawson City fut d’abord habitée par les Tr’ondëk Hwëch’in, un peuple ayant vécu sur les berges du fleuve Yukon. A la fin du 19e siècle, le Klondike est pris d’assaut par des milliers d’hommes (et quelques femmes!) à la recherche d’or. Deux années (1897-1898) de pure folie! La conséquence de la découverte en 1896 par trois pionniers du Yukon, George Carmack, Dawson Charlie et Skookum Jim qui trouvèrent de l’or sur Rabbit Creek (actuelle Bonanza Creek) ainsi le bruit se répandit et ce fut le début de la ruée vers cette terre où « les pépites pouvaient être ramassées directement dans le ruisseau ».

SS Keno, bateau à vapeur, à aubes, 1922, utilisé sur la rivière Yukon 

100 000 personnes affluent sur le Klondike dans l’espoir de faire fortune mais seulement 30 000 parviennent à franchir le col de Chilkoot puis affronter les rapides sur des radeaux de fortune pour rejoindre ce petit camp de pêcheurs et le transformer en une véritable ville. Les participants qui n’ont d’ailleurs pas tous trouvé de l’or, pour beaucoup ce long voyage représentait aussi la possibilité de fuir une vie monotone en partant à l’aventure vers des territoires inconnus.

La rivière Bonanza en amont de la drague no 4, aujourd'hui ce sont les même moyens qu'il y a un siècle pour trouver de l'or 

Dawson City continua à prospérer jusqu’à ce que de l’or soit trouvé en Alaska en 1899. Beaucoup de personnes venues faire fortune dans le Klondike quittèrent alors la ville pour cette nouvelle contrée, ainsi les chercheurs d’or solitaires ont laissé la place à des sociétés qui ont su exploiter les champs aurifères autour de Dawson City, avec l’aide de dragues, d’immenses machines destinées à enlever le gravier du fond des cours d’eau pour en extraire l’or.

La drague no 4 sur la rivière Bonanza. Commencé en 1912, son activité a cessé en 1966 

Aujourd’hui, Dawson City, c’est un village surgi d’une autre époque dans un décor encore sauvage, On s’y arrête sur la route de l’Alaska, dans ces lieux figés dans un autre siècle. On y croise des touristes, des aventuriers haut en couleurs le canoë accrochés à la galerie du gros camper, des mineurs, encore nombreux dans la région, ils seraient 300 a posséder une concession minière.

Aucune photos n'est retouchées! les couleurs sont la combinaison des fumées des incendies, du soleil de minuit et vent de sable 

La meilleure manière de connaître Dawson City, c’est d’arpenter ses rues non asphaltées et ses trottoirs de bois poussiéreux devant lesquels les énormes pick-up ont remplacé les chariots.

Prendre part à une visite guidée des lieux historique, écoutés les légendes les plus célèbres. « Dawson City fût un temps la plus grande ville au nord de San Francisco, avec sa police montée, elle fût une des rares villes où l’ordre régnait» nous dit notre guide!

Le journal, la banque, le saloon.... 

Au Downtown Hôtel, il faut boire le fameux Sourtoe cocktail, un verre d’alcool (Yukon Jack Whisky) avec un orteil dedans. La légende raconte que l’orteil appartenait à un mineur qui travaillait dans la région. Ce dernier a dû couper son gros orteil, gelé lors d’un blizzard afin de prévenir la gangrène. Ses frères l’ont conservé dans une jarre remplie d’alcool pour témoigner de cette dure journée. Après plusieurs décennies, l’orteil a été retrouvé dans une cabane abandonnée.

Le Dowtown Hôtel, le Sourtoe Cocktail est devenue une tradition. 

Qui n’a pas entendu parler de L’appel de la forêt où de Croc-blanc? Originaire de Californie, l’auteur Jack London est devenu célèbre grâce à ses romans racontant la vie dans le Nord et immortalisant la ruée vers l’or du Klondike. Il a laissé quelques traces de son passage dans la région, dont sa cabane que l’on peut encore voir perchée sur une petite colline un peu à l’égard de la ville.

Jack London devant sa cabane 

Dawson, c'est aussi la rencontre de copains routards, Bernard, Michel, Hugues, Guy......Trouver Geneviève et Bernard était une belle surprise, nous sommes abonnés au carnet de voyage depuis 18 mois de ces globe trotteurs infatigable et plein d’humour, partis depuis plus de 4 ans visiter les Amériques. (blog ; GenevièveetBernardauxAmériques.fr)

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« L’ironie de la ruée vers l’or, c’est qu’après avoir risqué leur vie et leur fortune pour faire le voyage, la plupart des chercheurs d’or n’ont jamais fait fortune » The Klondike Nugget, 23 juin 1898.

28
juil

L'enfer de la "Dempster Hwy!" Quelque part au nord de Dawson, se trouve l’une des autoroutes les plus irréelles du monde. La Dempster Highway , plus de 1700 kilomètres de gravier allez et retour. Elle relie la Klondike Highway dans le Yukon pour terminer au beau milieu de nulle part à Tuktoyaktuk dans les territoires du Nord-Ouest sur la côte de la mer de Beaufort. Nous avons voyagé au long de cette route sur 360 km!

R.V. (camping-car) remorquant sa Jeep sur la Dempster Hwy 

Officiellement ouverte en 1979, La route est à deux voies, la surface en gravier est de conception unique, principalement en raison des conditions climatique difficiles. La route se trouve au sommet d’un remblai d’un à deux mètres de hauteur, en gravier, pour l’isoler du sol gelé en permanence. Sans ce remblai, le pergélisol fondant l’été, la route s’enfoncerait avec le passage des véhicules.

Quand on s’engage sur la Dempster, je l’avoue, je suis loin d’être rassuré, pourtant c’est une autoroute droite ne présentant aucune autre difficulté que de croiser un camion tous les 100 kilomètres. Mais à chaque croisement avec un autre véhicule c'est l’occasion de recevoir une magnifique pluie de gravillons propre à finir notre pare-brises déjà mal mené. Les candidats au jeu "les vitres cassées et pneus crevés" croisés sur la piste ont mis un frein à notre enthousiasme! Pour nous la route s’arrête au km 180, dans un bivouac grandiose et bien paisible.

Ce qui fait la force de la Dempster Highway, c’est la beauté des paysages du Parc National de Tombstone, les vastes montagnes, les routes qui se découpent au lointain sur le soleil couchant, les étendues vierges plus au nord où il est difficile de savoir quand s’arrêter pour le bivouac, surtout lorsque la nuit n’existe pas. Lors de notre trajet nous avons croisé une faune variée aussi prompte à fuir qu’à venir nous accueillir, Moose et sa progéniture dans un étang… Lynz discret, Tétra du Canada étonné, Willow Patarmigan, Yellowlegs Lesser et un Bald Eagle de trois ans (l'âge du piou piou étant vérifié sur photo par les rangers du parc).

Grizzly Lake Trail! une randonnée qui amène à de belles vues sur le lac du même nom. Au départ du parking, nous croisons quelques marcheurs sur le chemin du retour, munis de clochettes et bombe anti-ours à la ceinture. La première partie grimpe à allure constante puis le chemin part très vite en monté et devient vite épuisant, nous continuons notre ascension toujours plus raide. Le sentier sortant du bois pour nous ouvrir la vue sur le paysage, nous nous arrêtons au premier point de vue là où on dépasse la cime des sapins, à deux miles du départ, il est déjà 4 heure, nous n'avons plus le temps nécessaire pour poursuivre, il faut redescendre d’autant plus qu’il paraît que ça grouille d’ours bruns par ici!

Et notre J,R, dans tout ça et bien à part des bains de boue , il a survécu! question de chance.

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La "Top Of The World Highway" Pour se rendre en Alaska depuis Dawson City, il n’y a guère le choix : il faut quitter Dawson City en franchissant la Yukon River à bord d’un traversier, avant d’emprunter la splendide "Top of the World Highway", une route de terre et de gravillons, qui serpente sur 100 kilomètres pour arriver à Chicken à travers des paysages exceptionnels, la route (piste) se prolonge ensuite sur 100 km pour rejoindre Tok.

Bien entendu, il n’y a ni station-service, ni garage sur cette route jusqu’à Chiken, Il faut donc partir en ayant le plein d’essence.

Nous embarquons sur le ferry situé tout au bout de la ville. Ouvert de mai à septembre, il est gratuit, et il n’y a pas besoin de réserver. On fait la queue et on attend notre tour… En hiver, on roule sur la rivière gelée!

Depuis l’autre rive sur la hauteur, une vue splendide sur Dawson à travers les arbres, sur ce patelin légendaire où nous avons passé 4 jours.

Nous voici sur la Top of the World. Elle a longtemps été classée l’une des plus belles routes du monde par le magazine National Geographic. Son nom peut sembler étrange : on roule en moyenne à 1200 mètres d’altitude, ce qui est loin d’être le "sommet du monde"! Mais voilà, la Top of the World est une route de crêtes, à cause des rudes conditions liées à l’altitude et au climat, la végétation ne pousse pas, on domine ainsi le paysage et c’est magnifique. En regardant devant nous, on aperçoit la route qui se prolonge au loin, ici, il n’y a absolument rien que le wilderness à perte de vue.

Au beau milieu de nul part, soudain surgit une petite bicoque, plantée au milieu de la route. Derrière elle, c’est l’Alaska... Nous voici à Poker Creek, au poste-frontière qui sépare le Canada des États-Unis. L'endroit est surréaliste!

Poker Creek situé à 1200 m d’altitude, est le poste-frontière terrestre le plus au nord des États-Unis. Il est ouvert du mois de mai au mois de septembre. Un panneau précise : "Poker Creek - Population : 3" sans doute les trois gardes-frontière que nous voyons dans le bâtiment! Ils sont donc trois à vivre là, au milieu du wilderness, quatre mois sur douze.

Un officier nous demande nos passeports, si on a des armes? non, des végétaux? oui, 3 carottes, deux patates douce et une salade romaine ! Ok c’est bon. A l’intérieur du poste frontière, on nous prends nos empreintes digitales, photos, le visa se paie en USD et coûte 6 $, tampons sur les passeports validé pour 6 mois.

Côté Alaska, l’état de la Top of the World est pire que côté canadien et se dégrade rapidement. Ça monte sec et ça descend sec.

Puis on arrive enfin à Chicken, totalement surprenant, à commencer par son nom ! Initialement, le bled devait s’appeler "Patarmigan" (sorte de grosse perdrix), mais comme personne n’arrivait à écrire ni à prononcer correctement ce mot, ils l’ont remplacé par "Chicken". En hiver, la population est de 15, quelques personnes continuent ici à chercher le précieux métal jaune. . Il n’y a pas le téléphone, les portables ne captent pas. Il fait jusqu’à -65°C l’hiver. Le courrier arrive par avion chaque mardi et vendredi, si la météo le permet.

Nous passons une nuit, devrai t’on dire le jour, au calme à la sortie de la « ville » au bord de la rivière.

6
août

La Nature....Vous avez dit Nature? L’Alaska! on est saisi par l’immensité des paysages, des forêts à perte de vue, des montagnes énormes encadrants des vallées sans mesure, près de trois fois la France mais à peine 1 Million d'habitants et aussi 150 000 orignaux, 110 000 ours noirs, des milliers de glaciers et 35 000 grizzlys. Ce sont les Aléoutes qui ont donné son nom à l’Alaska qui signifie "Grande Terre". Ici les territoires sont vierges, pour traverser d'Est en Ouest et du Nord au Sud, deux routes principales, ensuite quelques réseaux secondaires et c'est tout.

Les Russes y arrivèrent au début du 18ème siècle. A l’époque, ils ne connaissaient pas vraiment les limites territoriales de leur Russie. Puis en 1867, les États-Unis l'achètent et le 18 Octobre de la même année, la garnison Russe est relevée, le drapeau emporté et l’Alaska devient officiellement américaine pour sept millions deux cent mille dollars.

La signature de la vente de l'Alaska.

La principale économie aujourd'hui est la production d'hydrocarbures (pétrole,gaz) depuis la découverte de gisements à Prudhoe Bay dans les années 1970.

Trans-Alaska Pipeline System L’oléoduc trans-Alaska relie les champs pétrolifères du nord de l'Alaska à Valdez, port maritime libre de glace d'où le pétrole peut être acheminé pour raffinage. Il traverse tout l'État, du nord au sud, sur 1 288 km. Mis en service en 1977, sa construction a nécessité un investissement de 8 milliards de dollars et le concours de près de 70 000 personnes.

Chaque heure, plus d'un million de dollars d'or noir le parcourt. Il faut au total entre 15 et 16 jours au fluide pour rallier l'extrémité sud du tube.

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Fairbanks ne ressemble pas aux villes américaines que l’on connaît! Aucun building, ! Pas de klaxon, pas d’embouteillage, peu de boutiques… Elle est une ville étape sans grand intérêts sinon faire le plein de provisions pour J.R. Un arrêt au Morris Thompson Cultural and Visitors Center vaut quand même la peine. Une belle exposition permet de découvrir la vie passée des inuits et la découverte de ces régions inaccessibles. On y trouve de la documentation sur les excursions et activités et on y achète notre pass annuel pour les parcs américains… bref tout ce qu’on attend d’un Visitor Center.

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Il est temps d’explorer la région ! Cap sur le Denali National Park . Sur les conseils d'amis voyageurs, nous ne prenons pas la route la plus direct mais la « Richardson Highway », à partir de Delta Jonction, puis la Denali Highway de Paxson à Cantwell sur plus de 200 km d’asphalte, de piste et gravel, pour terminer sous la pluie. N’hésitez pas, foncez qu'ils nous ont dit. Alors on a foncé.. et au risque de se répéter, sans nul doute une des plus belles routes de notre voyage, nous avons les yeux et notre appareil photo grands ouverts.

A Delta Jonction, le dernier "mile" de l'Alaska Hwy avec son petit musée en plein air. 
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Croiser la route d’animaux sauvages reste le hasard, les prendre en photo, idem. Orignaux femelles avec leurs rejetons! 
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Denali signifie en Athabascan «le plus grand» et c’est le nom du sommet qui se trouve dans ce parc (6193m), ce qui en fait aussi le plus haut sommet du continent nord américain. Le parc national s’étend sur 2,5 millions d’hectare soit l’équivalent de la Belgique. On l'explore sur la seule route présente, plutôt une piste en gravier de 150km, comme tout le monde, nous prenons la navette, d'ancien bus scolaire pour le visiter.

Nous quittons le parking à 10 h, Il pleut toute la journée, les montagnes Alaska Range sont totalement dans les nuages, comme si elles n’existaient pas. Le chauffeur donne un tas d’explications tout en conduisant et cherchant d’éventuels animaux. Tous les passagers sont attentifs et scrutent l’horizon jusqu’au moment où quelqu’un crie «stop» et indique ce qu’il a vu. L’excitation est à son comble , ainsi, nous observons les caribous, les mooses et les oreilles d’une maman grizzli surveillant ses oursons. Dans leur milieu naturel, tout ce petit monde semblent apprécier cet environnement.

Selon les statistiques, nous faisons parti des 70% de visiteurs qui ne voient pas la star du parc, le Mt McKinley 


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Au nord du parc de Denali, passé la petite ville d' Healy, on repère la Stampede Road, c'est le début de la piste qui mena Chris Mc Candless... into the wild. Mais il pleut tant que l’on à guère envie de rouler plus loin dans la boue et on a vraiment rien de la ténacité du héros. Nous retrouvons à Healy, la petite ville de départ de Chris McCandless et le deuxième bus no 142 (Magic bus), récupéré sur la Stampede Road, il sera utilisé pour les besoins du film. Les deux bus appartenaient à une société minière et servaient d'abri pour les employés. Celui habité par Mc Candless pendant 113 jours est localisé à 35 km sur la Stamped , en plein wilderness.



9
août

Nous quittons Denali plein sud par la Parks Highway, en retrouvant quelque chose que nous avions perdu depuis quelques jours… le soleil !

Sterling Highway , Péninsule de Kenaï
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Un excellent cheese burger au Trading-Post de Trapper Creek. Nous profitons aussi de sa laundry pour deux heures de lessive
Et une visite dans l'impressionnante brocante voisine 
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Anchorage. Avec ses 285000 hab. ce n'est pas la capitale de l'Alaska, Juneau tient ce rôle, mais c’est la plus grande ville, elle compte un peu moins de la moitié de la population de l’état. C’est également une ville jeune et prospère grâce à l’or noir, ses activités militaires et au tourisme.

Même si l’architecture n’a rien de particulier, si ce n’est quelques édifices publique modernes (mairie, bibliothèque, théâtre…), ses espaces verdoyant, en tout cas très fleurie lui donnant une allure sympathique. La visite d'Anchorage n'était pas programmé mais l'achat d'un filtre polarisant dans un magasin photo spécialisé s'imposait!

Enfin, le grizzli est le roi de la ville. On le trouve partout : au sol, en l’air, de toutes les tailles, on l’aime ici !

Anchorage est agréable, une impression de petite ville de campagne où rien ne manque et heureusement car l’on reste tout de même très éloigné de la Mère Patrie US

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Nous sortons d'Anchorage en longeant la Turnagain Arm, un long bras de mer, entre la voie ferré et la montagne, pour rejoindre les Russian Mountains. La magnifique Sterling Highway nous conduit à Homer: "the end of the road"

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Les travaux sont partout avant l'hiver, le gazon est semé et arrosé sur les bas-cotés en même temps que la pose de l'asphalte!  
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Homer est situé sur la Katchemak bay, à l'entrée du fjord Cook inlet. Après, c'est l'ile Kodiak. C'est un endroit d'où on peut admirer la mer, les glaciers et les volcans, dont l'origine est un glacier qui a déposé sa moraine située maintenant en mer. Cette presqu'île de 7 km de long, le Spit est parsemée de restaurants, boutiques de souvenirs et agences de voyage. Et qui voilà, Mireille et Bernard c'est un plaisir de les revoir.

Notre trip et J.R. interpellent souvent les gens, curieux de notre arrivé sur le continent 

Voici une étape sympa avec Mireille et Bernard, sur une plage de pêcheurs face au Lyama Volcano.

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Lyama Volcano 
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Ninilchik, Les Russes sont les premiers colons de l'Alaska, où vivaient déjà des natifs depuis 5000ans. Venus s'enrichir par le commerce des fourrures, ils eurent la mauvaise idée de vendre ce territoire aux États-Unis en 1867, mais des familles sont restées. Leur présence reste marquée par de belles églises et des cimetières pour le moins.... orthodoxes

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Moose Pass, un endroit superbe, il est notre point départ pour un survol des glaciers avec Scenic Moutain Air, petite compagnie d'aviation familiale. Vern, le papa, formateur pour de nombreux pilotes de l'armée ainsi que pour quelques astronautes, étant occupé, sa fille se fait un plaisir de vous emmener à bord de son hydravion.

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Nous poursuivons par une randonnée le long de Bear Lake pour y voir les saumons rouges (chinook salmon). Le sentier est beau, bordé de grandes fougères et de pin enveloppés de mousse, nous croisons quelques randonneurs tous équipés de bombe spray anti-ours, je prends l'habitude de porter la mienne à la ceinture lorsque nous sortons en rando. Reg traine un gros bâton, nous discutons fort pour signaler notre présence. Sur le chemin, les excréments et passages récents dans les buissons confirment que nous sommes bien sur le territoire des plantigrades.

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La petite ville de Hope se situe tout au Nord de la péninsule de Kenaï. Établie en 1896, elle s'est développée suite à la découverte d'un filon d'or dans la Resurrection Creek. C'est alors l'heure de la ruée vers l'or et la population augmente rapidement, les prospecteurs arrivant plus nombreux chaque jours. Puis le filon c'est épuisé, les prospecteurs sont partis, laissant un village quasi fantôme, figé dans le temps.

Aujourd'hui, les maisons en bois et rondins encore habitées sont coquettes, même si elles sont parfois plus que centenaires et malgré le climat qui sévit ici l'hiver. En conclusion, Hope mérite le détour pour son côté historique préservé et pour la nature qui l'entoure !

La Résurection creek se jette dans le Turagain arm. C'est ici qu'on peut voir les saumons frétiller ! Plus haut dans la montagne, ce sont les ours qui sont contents...

Si l'on regarde de plus près, nous voyons  un nombre incalculable de saumon, malgré le reflet de l'eau   

Les saumons. Quelle aventure cette folle migration ! Le risque, c'est de tomber entre 2 remontées et de les louper. Et ce serait dommage car c'est un spectacle étonnant. Qu'ils remontent de petits fleuves côtiers où le très long fleuve Yukon vers les affluents où ils sont nés, c'est un parcours du combattant. Repasser d'un milieu marin salé à l'eau douce, lutter contre le courant, sauter dans les rapides, éviter les prédateurs avec pour seul objectif: se reproduire et mourir.... quelle obstination!

La Hope Higwhay qui mène à Hope, longe le Turnagain Arm, nous y faisons une étape, face à des plages de sédiments immenses qui se découvrent à marée basse. Et c'est à marée haute qu'il y a le plus de chance d'observer des bélugas, nous les guettons en vain, ces baleines blanches, qui viennent chercher les poissons pris au piège dans le fond de l’estuaire.

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Open meadows pour le jeune cerf  élaphe, dans les Russian Mountains
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On accède à Whittier par un tunnel ferroviaire de plus de 4 km de long, étroit et mal éclairé, traversant la montagne et reliant la "ville" à l'intérieur des terres depuis 1943. L'année 2000, le tunnel est ouvert aux véhicules qui entrent dans Whittier, empruntant le tunnel une fois toute les heures. Le reste du temps, c’est réservé aux trains, il en ressort une curieuse sensation! rouler sur des rails, un moment, j’ai douté de ma route où de ma voie!

Bienvenue à Whittier. On dit que Whittier est à la fois belle et laide. Étrangeté de la guerre froide, situé au bord d'une nature sauvage, d’un fjord et de glaciers qui terminent en torrent dans le baie Prince William Sound. La «ville» est dominée par deux installations militaires de la guerre froide: le bâtiment Buckner, complètement ruiné, et les tours de Begich, un gratte-ciel de 14 étages datant des années 50, abritant la plupart des 214 habitants (2016), la poste, l'école, le centre de loisirs et tout ce que l'on pourrait souhaiter à l'intérieur pour éviter de sortir en hiver.

Ancienne caserne Buckner et les tours Begich 

Son port était une voie d'approvisionnement importante pendant la Seconde Guerre mondiale, il constitue aujourd'hui, une destination prisée pour les bateaux de pêche amateurs et plaisanciers.

A la sortie de Whittier, un panneau nous propose un trail vers une cascade que l’on aperçoit depuis la ville. Ici, les cascades et les glaciers se multiplient sur les montagnes, il faut faire des choix pour les randonnées. Il nous faudra une heure de marche sur le sentier en forêt puis en partie sur la roche et ça grimpe sec, pour atteindre le palier d’observation d' une cascade, en bref , rien d’insurmontable, au retour, nous trouvons plein de bleuets à cueillir, mais nous n’avons pas de sac où boite!

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Notre tour de la péninsule terminé, nous retraversons Anchorage et prenons la direction de Valdez.

N'hésitez pas à commenter et à partager les articles, ça nous fait toujours très plaisir de vous lire ! Rendez-vous très bientôt pour la suite !

16
août

Notre prochaine destination, Valdez. Nous empruntons, la Glenn Hwy puis la Richardson. Lors de l'étape sur le bord de la Matanuska River, nous retrouvons Christiane et Karlheinz, un sympathique couple d'allemand croisé il y a ...1 mois au Canada.

Entre deux nuages de brouillard, sous un ciel bleu, nous visitons l'ancienne mine de charbon de Sutton

Les cascades et les glaciers se multiplient sur les montagnes. La route est absolument magnifique, avec les monts enneigés à l'année. Nous traversons le Keystone canyon avec ses chutes ,ses falaises, pour rejoindre Valdez, située sur le golf de l'Alaska.

Il est difficile de passer à coté du Worthington Glacier. Le Worthington a un petit détail en plus : il est répertorié dans les National Natural Landmark. Il faut une marche d’un quart d’heure pour atteindre la base du glacier, rien d’insurmontable ! Sur le parking du glacier,nous passons une nuit plutôt agitée par de fortes rafales de vent qui nous obligent à 1 heure du matin, à déplacer J.R.

De nos jours, Valdez est une petite ville qui porte les stigmates des deux grandes catastrophes qui se sont abattues sur elle, le tremblement de terre de 1964 et la marée noire qui a suivi le naufrage de l’Exxon Valdez en 1989.

  Nous passons devant le terminal pipeline Trans/Alaska

Les nuages s’accrochent aux montagnes, mais la météo annonce plutôt du beau temps pour la journée. Nous réservons une croisière sur le LuLu Belle. C'est un très beau bateau. L'accueil de son équipage , la gentillesse du capitaine Fred, nous emmène à la rencontre du milieu marin, les loutres de mer, lions de mer, bald aigles, macareux...Puis le capitaine change de cap à la recherche des baleines et des orques, malgré ses efforts, nous n'en verrons pas, c'est la nature, on ne peut pas tout avoir sur commande. Nous prenons la direction du Glacier, tout au fond d'une immense crique. La température chute , les icebergs se font de plus en plus nombreux. Le capitaine nous indique au sondeur la présence de la Moraine qui délimitait le glacier à son apogée. Depuis il n'a fait que régresser de plusieurs kilomètres... dans 20 ans, il n'y aura plus de glacier! La glace atteint 100 mètres de haut, mais sous la surface une épaisseur de glace beaucoup plus importante que celle de la partie émergée, entre 700 et 800 mètres, sa largeur est de près d’un kilomètre! À mesure que l'on s'approche les bruits de craquements, nous assistons a des chutes de glace, le froid nous saisit, c’est carrément.. glacial !.

Sur la route du retour, des dizaines de bateaux tous différents, apparaissent au fil de notre avancée. Nous assistons à la mise à l'eau des filets avec l'aide des doris et à leurs levés chargés de saumons.

Nous rentrons vers 20H00, bien au delà des 8 heures initialement prévues, Le capitaine fait toujours des efforts pour trouver les animaux et ne lésine pas sur son temps et la distance parcourue. En arrivant au port nous croisons un bateau pompe faisant des essais.

Essais d'un des deux bateaux pompe protégeant Valdez des incendies.

Nous décidons de randonner à la recherche des stars locales, les saumons. Sac à dos et bombe à ours à la ceinture, nous suivons le cours d’une rivière qui se jette dans l’estuaire. Les saumons sont si nombreux qu’ils grouillent littéralement, épuisés, certains tentent leur chance en remontant les obstacles, d’autres attendent leur tour. Nous sommes rejoints par une famille d’américain équipée pour la pêche et la protection anti-ours avec le colt à la ceinture. Les armes sont utilisé pour effrayer l’animal et non dans le but de le tuer.

Il n’y a pas grand-chose à faire à Valdez, peu de touristes viennent ici, d’autant qu’il s’agit d’un cul-de-sac, aussi on ne peut s’empêcher de penser à ce que sera la vie ici, dans quelques semaines, quand le long hiver du nord se sera installé. C'était une superbe journée face au glacier Columbia.

Nous reprenons la Richardson Highway, prochaine étape , Kennicott Copper Mine.

Kenny Lake, petite bourgade traditionnellement agricole, que l'on traverse sans rien voir, tant les maisons sont dispersées. Aujourd'hui c'est la fête locale (fair), avec un très sérieux concours du plus beau légume! quand il fait o° le matin et 12° dans la journée à la mi-âout, il ne faut pas demander l'impossible à la nature.

Après quatre heures sur une route de 90 km en cul de sac, gravel et tôle ondulée et un bivouac parfait sur le bord de la Copper Creek, nous arrivons au village sans voitures de McCarthy, aux portes du parc national Wrangell-St Elias. Saloon, voitures abandonnées, mine rouillée, voie ferrée et pont en bois franchissant les ravins, on se croirait vraiment à l’époque de la ruée vers l’or !

Kennecott est un camp minier abandonné, au nord de Valdez ,situé dans le parc national de Wrangell-St. Elias. Proche de mines de cuivre les plus pures de la planète (70 % de cuivre dans le minerai), celles-ci furent exploitées jusqu'à leur épuisement, à la fin des années 1940. Le camp Kennecott a été déclaré National Historic Landmark en 1986.

Voici son histoire :

Dès 1898, de nombreux chercheurs d'or débarquent à Valdez et remontent la vallée de la Copper River (rivière du cuivre), pour rejoindre les concessions minières du Klondike. En aout 1900, un groupe de 11 prospecteurs, qui sondaient la Chitina River, observent de hautes falaises vertes, En s'approchant, ils découvrent qu'il s'agit d'un important affleurement de cuivre. Ils délimitent alors une concession qu'ils revendent à l'ingénieur des mines Stephen Birch. En 1905, un trust formé par les frères Guggenheim et le banquier J.P. Morgan rachète l'exploitation et entreprend d'aménager l'accès aux mines. Le lieu sera appelé Kennecott.

Après de nombreuses difficultés, s'ouvre en 1911 la Copper River and North Western Railway, destinée à transporter le minerai depuis Kennecott jusqu'à Cordova Alaska, sur 320 kilomètres.

En 1938, le filon étant épuisé, les installations de Kennecott sont abandonnées, ainsi que la petite ville de Mc Carthy, située à quelques kilomètres, laquelle hébergeait les commerces, saloons et autres lieux de distraction des mineurs. La mine avait produit 500 000 tonnes de minerai pour une valeur de 200 millions de dollars.

Ce qui est très spécial avec Mc Carthy, petite ville fantôme, c'est que la majorité des bâtiments de l'époque ont été conservés relativement intacts grâce à l'éloignement et l'absence de lien de communication terrestre.

La petite ville est impressionnante mais le site de la mine aussi. Il est située sur le flanc d'une haute montagne où coule les glaciers Root et Kennicott , qui ont laissé avec le retrait, un champs de moraine à perte de vue dans la vallée. Il y a cent ans, à l'ouverture de la mine, le glacier était encore à cet endroit avec une hauteur avoisinant les cent mètres. Un changement lent mais irréversible.

Le champ de moraine dans la vallée 

Nous nous promenons aux milieux des gros bâtiment où l'on traitait le minerai. Construit sur 14 étages le long de la pente de la montagne, cette usine permettait de réduire le minerai en fines particules puis d'extraire par gravité environ 80% du cuivre.

Autour, la centrale de vapeur et d'électricité et les bâtiments utilitaires pour loger et nourrir les employés, les bureaux pour l'administration, l’école, les soins hospitaliers.


Chitina était jadis le point de départ de la ligne de chemin de fer vers la mine de Kennecott. Elle est aujourd'hui, après la fermeture de la mine, une ville quasi fantôme (123 habitants en 2000). C'est la porte d'entrée (et de sortie) de la piste Mc Carthy Road pour accéder après 60 miles à Mc Carthy et à la mine abandonnée.


De Mc Carthy à Tok, nous longeons les Monts Wrangell-St-Elias.

 Mont St-Elias culmine à 5 489m.

C'est l'occasion de quelques rencontres avec la faune locale, ours brun, willow ptarmigan (sorte de perdrix), bald aigle, lièvres, mooses,,,,, Ce parc national du sud de l'Alaska fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco avec le Mont St-Elias qui culmine à 5 489m.

Retour à Tok, c’est la porte d'entrée et de sortie de l'Alaska, nous y sommes passé il y a un mois. Nous restons une nuit et une journée pour la lessive et nettoyer J,R. Une visite au garage « Tok Automotive » pour un check des plaquette de freins, nettoyage du filtre à air et pression des pneus, 3 employés qui patientaient au soleil, prennent en main nos demandes en nous posant des questions sur notre périple.

Un parcours un peu écourté, en Alaska, nous sommes le 20 Août et les premières neiges sont tombés sur les sommets, les habitants de Tok nous disent que c’est tôt pour la période, depuis le 16 août, nous avons 2° le matin et 12° dans la journée en moyenne , on a ressortie la grosse couette dans J.R. Mais rien à regretter, malgré une météo pluvieuse dans le nord de l'état, nous avons vu une partie de l’Alaska dans ce qu’il à de plus beau. Sur les 4200 km de route carrossable que compte l'Alaska, nous aurons parcouru 4450km au total, compris plusieurs centaine de km de piste. Nous repassons la frontière du Canada pour le Yukon demain, le voyage continue...

20
août

Passé la frontière de l’Alaska vers le Canada (Yukon), nous retrouvons la seule route présente: l’Alaska Hwy. Cette route nous permet, entre Beaver Creek, Destruction Bay et Haines Jonction, d’avoir un joli aperçu de Kluane National Park. Ce parc prolonge à l’est les parcs nationaux de Wrangell Saint Elias et de Glacier Bay. Ils forment à tous les trois la plus grande réserve internationale protégée du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Écureuil terrestre, Spermophyle 
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Kluane est habité par une faune parfaitement adaptée à sa rudesse climatique, mouflons, lièvres, grizzlis

Écureuil roux d'amérique  

et ...écureuils. C’est la plus grande concentration de grizzlis en Amérique du nord, si on est attentif et si la chance est au rendez-vous, alors on peut l'apercevoir le long de la route et depuis la voiture profiter de ce moment pour l’observer sans le déranger.

Grizzly bear 

Au pied de la Sheep Mountain, un territoire immense et quasiment vierge, où forêts, lacs et montagnes sont à perte de vue, on trouve le lac Kluane , une magnifique étendue d’eau qui s’étire sur,,,70 km de longueur, d’un bleu très particulier, c'est le plus grand lac du Yukon.

Ce qui nous surprend , ici en Alaska et au Yukon, Il y a des "Visitor Center" partout. Ils sont construit dans le style de la région et présente la faune, la flore et les coutumes locales. On peut y récupérer des cartes routières, des revues et des documentations sur le moindre lieux à visiter.

Visitor center de Haines Jonction 

Nous rejoignons Whitehorse pour saluer notre ami Luc, puis nous empruntons l'une des Routes du Klondike et de la ruée vers l'or destination: skagway.

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La ville de Carcross, à peine 400 âmes. Lieu historique, anciennement appelé Caribou Crossing. C’est la patrie de la Première Nation de Carcross/Tagish, Régine a fouiné dans les boutiques et les a trouvé très intéressantes car il y a beaucoup d’arts amérindiens.

L'endroit est connu pour être l'un des points de passage d'une ligne ferroviaire qui compte parmi les plus spectaculaires, la White Pass. La ville est un mix entre bâtiments parfaitement rénovés, comme la gare, et pas mal de maisons d'époque à l'abandon, le tout logé entre lacs, forêts et montagnes et un désert.

Carcross est connue pour son plus petit désert du monde, véritable mirage dans un paysage humide et pluvieux. Réputé pour ses très belles dunes de sable , ce sable provient des lacs qui se sont formés à cet endroit pendant la première période glacière. Il est très sympa à découvrir.

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En chemin, le Lac Emerald, creusé par les glaciers il y a de cela 14 000 ans. Il porte vraiment bien son nom, sa couleur émeraude avec ses montagnes en arrière-plan, donne l’illusion de se trouver devant une carte postale.

Emerald Lake 

Sur les recommandations d'un groupe de cyclistes féminine rencontrée à Carcross, nous bivouaquons sur le bord d'un pittoresque lac dans la région, Tutshi lake. Proche de nous, un camp de chasseurs, nous passons un peu de temps autour de leurs feux de bois.

Tutshi Lake et son canard "Common Loon"

La route se poursuit par le col de la White Pass, dissimulé par la brume, nous arrivons sur la frontière Canada / Alaska en apercevant les bâtiments au dernier moment.

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Skagway, là où débute la route du Klondike. Posée au fin fond d’une baie ouverte sur l’océan Pacifique, elle possède ce que beaucoup d'autres ne possèdent pas, une histoire hors du commun qui fit parler d'elle dans le monde entier. En 1887, un an après la découverte d'or au Nord ouest du Canada dans la région du Klondike, une véritable ruée commence. En quelques jours deux vraies villes vont voir le jour; Skagway et Dyea 15 km plus loin.100 000 chercheurs d’or vont y affluer vers le fleuve Yukon, pour rejoindre Dawson city situé à 900 km.

Aujourd'hui, c'est un décor de cinéma, toutes les maisons sont en bois, reconstruites où restaurées à l’identique, les trottoirs en bois. Un village historique de 850 habitants qui reçoit 700 000 croisiéristes par an. Deux boutiques sur trois sont des bijouteries, nous éviterons ce tourisme de masse.

Après avoir réservé au terminal du port notre ferrie pour Prince Rupert, nous faisons le tour des quelques maisons historiques. Le Capitaine William Moore fut le premier personnage a créer la ville en 1887. visionnaire, il construisit les quais 10 ans avant la ruée vers l'or. En 1897, afin de réguler l’afflux des chercheurs d’or désirant emprunter le col White Pass vers le Yukon, la petite ville fut construite en quelques mois. Skagway comptait déjà plus de 8 000 habitants dès l’automne 1897, sans compter le millier de prospecteurs transitant par la ville chaque semaine. Véritable ville du «Far West» sans foi ni loi avec ses saloons, bordels et resquilleurs de toute sorte, sa population déclina rapidement à la fin de la ruée vers l’or au début des années 1900.

La maison de William Moore 

Autre célébrité de la ville, Jefferson Randolph Smith connu sous le nom de "Soapy Smith" escroc et bandit notoire qui écuma de nombreuses villes de l'Amérique avant de déplacer ses opérations à Skagway en 1897. Il y ouvrit un bureau de télégraphe dont les fils ne passaient même pas le mur, ainsi que des saloons et des salles de jeux louches... jusqu'à ce que ses clients soient ruinés. Dans la soirée du 8 juillet 1898, une fusillade éclata et il fut mortellement blessé. Aujourd'hui, sa tombe et son saloon sont les lieux les plus visités de Skagway.

Soapy Smith, surnom donné à Jefferson Smith 

En attente du ferrie, nous devons trouver les stationnements pour 3 nuits à Skagway. La première nuit passée dans une rue tranquille. Le lendemain, on change de rue pour donner le change ! Et là ! Toc toc, le policier sans doute prévenu par un riverain "dont' sleep here, you must go to campground", il nous laisse terminer notre dîner, nous, on part dans la montagne sur la route de gravel, pour trouver un super coin au bord du delta de Dyea. Franchement on ne regrette rien, nous bivouaquons deux nuits au bord de la rivière Taiya, paysage magnifique, on a même des phoques qui viennent s'amuser avec les saumons, loutres de rivière féroces, bald aigles...

L'histoire de la dernière grande aventure du XIXe siècle est passé aussi par Dyea! La plupart des prospecteurs s'embarquaient de Seattle ou Vancouver sur des vapeurs à destination de Skagway ou de la ville voisine de Dyea, situé dans le delta du même nom.

Départ de la piste de Chilkoot, emplacement de la ville de Dyea, Blue Jail (geai), cimetière de prospecteurs

De là, deux chemins permettaient de traverser la chaine des montagnes côtières en direction du Klondike au Canada : la Piste du col de White (le White Trail) ou la Piste du col de Chilkoot (le Chilkoot Trail), toutes deux très difficiles. Une carte géographique de l'époque indiquait au voyageur hésitant : "Quelque soit le chemin que vous emprunterez, vous regretterez de ne pas avoir emprunté l'autre."

Chilkoot trail, Chaque homme devait partir avec 1 tonne de provisions, nécessitant plusieurs voyages .

Au cœur de la ruée vers l'or, Dyea, point de départ du Chilkoot Trail, comptait 8 à 10 000 personnes, plus de 150 commerces et un immense quai sur lequel les bateaux venaient s'amarrer. En 1900, il ne restait plus que...3 habitants. Avec la construction du chemin de fer Skagway-Bennett-Whitehorse, alors que la ruée vers l'or était terminée, la ville perdit sa raison d'être. Aujourd'hui, quelques vestiges de poteaux indiquent l'emplacement du quai.

Dyea en 1898 et aujourd'hui 

Avant d'embarquer en fin d'après-midi sur le ferrie, nous prenons l'excursion de l'antique train diesel à bord de wagons d'époque restaurés. Construit en deux ans, achevé en 1900 dans des conditions de terrain impossible , ce chemin de fer à voie étroite permet l’accès aux mines d'or du Klondike. Il suit une route difficile, aux paysages magnifiques. On atteint la White Pass après que le train s'élève de près de mille mètres sur 32 km, en traversant un nombre considérable de ponts.

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Au terminal du port, nous rencontrons le capt. Thomas O. Moore et son épouse Anna, nous voyagerons ensemble sur le "Malaspina", jusqu’à Ketchikan. Nous verrons comment Régine se retrouvera à la barre d'un bateau de plus de 100 mètres de longueur avec 500 passagers à bord, seule maitre à bord pendant quelques minutes. Bien d'autres rencontres, Marie et Erwan (Marie est Nantaise), ils voyagent en vélo... d'autres aventures nous attendent!

Le "Malaspina", capt Tom et Anna, Marie et Erwan 


4
sept

Le ferry nous emmène, à travers l'Inside Passage, de Skagway à Ketchikan, où nous débarquerons pour trois jours sur l'ile, puis nous reprendrons un ferry pour Prince Rupert, notre destination.

Le ferry "Malaspina" est bien plus vieux (1965) et rustique que les bateaux de croisière du port de Skagway mais bien plus sympathique. L’équipage est charmant, le cuistot nous sert copieusement avec sourire et humour, en explorant les coursives, on s’attend à croiser le capitaine Haddock sortant de la cambuse! Balade sur le pont, photos et discussions avec les voyageurs remplissent le temps. Les escales dans quelques petites villes, chacune sur son île respective, que seul le ferry où les hydravions déservent, nous font découvrir la manœuvre de l'équipage.

Le temps ensoleillé semble exceptionnel pour la saison et pour la région, on en profite bien. Le "Malaspina" nous entraîne dans un dédale d’îles sauvages bordées d’eaux d’un bleu profond, la vue est imprenable sur les fjords et glaciers d’Alaska. Au petit matin, tout le monde est sur le pont, des dizaines de baleines nous saluent, plongeant et s’agitant la queue dans le chenal, sous le vol des oiseaux marins qui suivent le sillon du ferry.

Nous rencontrons deux jeunes globe trotteurs , Marie et Erwan, Marie est originaire de ...Nantes, Erwan à la nationalité américaine. Ils voyagent à vélo pour deux années en l'Amérique du Nord et Central et nous écoutons avec intérêts leurs aventures. Ce qui est surprenant, c'est que nous avions entendu parlé d'eux par Michel et Maryse, qui les avaient croisé sur la Dalton Highway tout en haut de l'Alaska. Frigorifié! ils les avaient réconforté un moment dans leur camper! Nous nous reverrons peut-être au...Mexique l'année prochaine, nous leurs souhaitons bonne route!

Sur le port de Skagway le Capitaine "Tom" O Moore et son épouse Anna sont curieux de notre périple. Ils prennent le ferry pour rejoindre leur maison sur l'ile de Ketchikan. Nous retrouvons Capt' Tom sur le bateau, il nous invite à le suivre pour une visite de la passerelle, qu'il a commandé il y a quelques années. Moment exceptionnel, nous sommes accueillis par le capitaine et son second, qui nous expliquent le fonctionnement du navire, radar, sonar... Régine et moi, nous avons l'autorisation de barrer pendant quelques minutes le bateau de plus de 100 mètres de longueur et ses 500 passagers à bord.

La barre oscille : 5° left, 5° right,  et le navire va tout droit!

J'explique à Capt' Tom, que nous devons débarquer à Ketchican pour 3 jours sur une ile où il n'y a aucune route, est’il possible de changer la réservation et poursuivre sur le même bateau? Arrivé à Ketchican, il faut debarquer J.R., Capt' Tom nous accompagne au terminal du port et modification faite nous remontons sur le bateau pour arriver à Prince Rupert, 6 heures plus tard. Notre pied à terre sur l'ile aura duré en tout et pour tout 1h.

Le voyage maritime s’achève sur les docks de Prince Rupert. La ville vit de l’industrie forestière, du fret asiatique et de sa voie ferroviaire reliant l'Ouest à l'Est de ce pays immense. Je m'interroge sur le mode de transport des containers sur plate forme ferroviaire que l'on croise en d'interminable train quittant Prince Rupert pour toutes les destinations d’Amérique du Nord.

Le Cargo porte-containers Cosco Spain, 366 mètres de longueur pour 156 000 tonnes, en provenance de Tianjin, est amarré au terminal, avec 13360 containers. Il faut 45 trains de 150 wagons chacun, à raison de deux containers par plateforme, tractés par trois locomotrices, le tout formant un convoi de 3 km de longueur pour acheminer les marchandises de ce géant des mers à travers le continent!

Prince Rupert est une petite ville qui a du charme, nous y retrouvons par coïncidence.....Bernard et Mireille qui embarque le lendemain pour L'Ile de Vancouver.

Quelques jours plus tard, nous reprenons la route 16 entre rivière Skeena, montagne et voie ferré. A Terrace nous montons plein nord vers la vallée de la Nass, constituant le territoire traditionnel des Amérindiens Nisga'a, 4 villages aux noms imprononçables, échelonnés sur 170 km.

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Route 16 

La route traverse une impressionnante coulée de lave longue de 20 Kms, large de 3 Kms et atteignant jusqu'à 12 mètres de haut. Due à une éruption volcanique , il y a 300 ans, elle a recouvert deux villages natifs Nisga'a, ensevelit 2000 personnes et détournée la rivière Nass. Nous randonnons au milieu du champ de lave chaotique, étrange impression, une maigre végétation repousse sur un tapis de mousses et lichens. La lave incandescente a enveloppé les arbres, les brûlant en gardant leurs empreintes.

Porcupine (porc'épic) difficile à surprendre et un jeune bald aigle 

Au bout de la route, le fjord Portland et le village de Gingolx. Nous entrons dans un grand bâtiment en bois, c'est un beau gymnase. Une jeune adepte de la salle de musculation nous fait la visite.

 Gingolx village, Nisga'a Nation

Sur le retour, le village de Nisga'a ouvre les portes de son musée, présentant des objets usuels et de cérémonie: masques, vêtements.. amérindiens.

Quelques Mâts Totémique plus loin, ce sont les ruisseaux, devenus plus où moins souterrains qui réapparaissent par endroit en piscines vert émeraude. un sentier nous conduit vers les sources d'eau chaude "hots spring" et l'odeur de souffre caractéristique, mais sans avoir croisé l'ours kermode qui vit ici, (sous espèce rare de l'ours noir appelés « ours esprits » en raison de leur pelage blanc).

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Village de Gitlaxt'aamiks 

Nous quittons à nouveau la route 16 à Kitwanga pour rejoindre Stewart puis Hyder. Ces deux villages se trouvent tout au fond du très long Canal de Portland.

Copieux breakfast et le plein de GO, à la jonction de la 16

A Mézaidin Junction, nous prenons la Glacier Highway vers Stewart. Bear Glacier apparait sur la gauche, sa langue de glace atterrit dans un petit lac, ensuite la route s'enfonce dans une vallée étroite, parcourue par des torrents impétueux, des chutes d'eau dévalent des glaciers.

Les paysages de la Cassiard Highway. 
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Sur la Cassiard, rencontre avec un gros black bear 
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Bear Glacier 
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Plus loin, une nouvelle rencontre, plus dangereuse, l'ourse avec son petit! 

Nous arrivons à Stewart, c'est un village charmant de 700 Habitants, Initialement nommé Portland City au début des années 1900, la ville était partiellement construite sur pilotis dont on peut en voir les vestiges. nous y avions séjourné il y a 4 ans et retrouvons vite nos repaires. Située sur l'estuaire dans un paysage lacustre, on s’y arrête pour revoir les anciennes habitations en bois, restaurées ou à l’abandon, c’est aussi le lieu du tournage du film « Insomnia » (2002) avec Robin Williams, dans un de ses rôles les plus sombre, l’atmosphère de Stewart y est bien présente.

Nous continuons en longeant le magnifique estuaire du Canal de Portland.

Hyder, population : 100, se trouve en Alaska. Il n'y a personne au poste frontière américain, c’est une route en cul de sac qui s'arrête dans les montagnes de Tongass National Park. Traversé Hyder, quelques kilomètres plus loin, c’est Fish Creek. Cette rivière, remontée par les saumons, est un site très fréquenté par les grizzlis et les ours bruns... Pendant notre séjour de 4 jours, nous répétons les passages en douane (Canadienne) pour rejoindre Stewart.

Frontière Alaska/Canada, Fish Creek 

Un soir, en traversant Hyder, nous suivons des yeux un ours noir vadrouillant, nonchalant sur la pelouse d’une maison, le chien cours vers lui en aboyant, l’ours tournent les talons tranquillement pour rejoindre les marais de l’estuaire, épisode de la vie courante, ici on les appellent les ours urbain!

Nous multiplions aussi les rencontres sympathiques et enrichissantes. Annette et Billy un couple de Santa Fé.

Andréas et Ellen, un couple Allemands en motor-home de location, nous préparent un copieux petit déjeuné. Ils n’osent pas s’aventurer sur la piste de gravel pour rejoindre Salmon Glacier. Nous y sommes allez la veille, nous leurs proposons de les accompagner avec notre véhicule. Tout le long, le paysage est spectaculaire, une mine est toujours en activité près d’un magnifique lac. La piste grimpe dure, il faut éviter de nombreux nids de poule.

Le ciel bleu et le fait d'être un peu au-dessus du glacier rend la vue remarquable, la veille le ciel était gris. Une heure et quelques dizaines de photos plus tard, nous redescendons avec la chance exceptionnelle de croiser deux grizzlys!

Salmon Glacier 
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Décidément, Stewart est notre coup de cœur, nous arpentons la jetée en bois qui s'avance dans la lagune en lisière de la ville, à la recherche de photos de piou piou!


Un matin de retour d'une ballade, impossible d'ouvrir de l'extérieur la porte de la cellule. Un américain stationné près de nous me donne un bout de fil de fer et je parviens à crocheté la serrure...ouf!! maintenant il faut réparer, le constat est rapide, c'est un ressort cassé, aucun garage RV avant Prince George: 700km, nous faisons le tour de stewart dans l'espoir de trouver une solution. Mike est devant sa maison à discuter avec Richard qui parle le Français. Mike propose de m'aider, essai de réparer sans succès et finalement fabrique un ressort, bingo! plus solide que l'original, merci Mike , combien je te dois? rien il ne veux pas accepter d'argent, je t'ai rendu un service me dit'il. Aucun garage n'aurait fabriquer un ressort! Merci Mike.

Sur la Fish Creek, nous verrons quelques ours noir et deux grizzlys attraper des saumons, plus haut sur le bord de la rivière en prenant soin de bien fermer les portes, nous passons les nuits tranquilles avec de magnifiques couchés de soleil. Les sorties pipi derrière J.R., se font avec la bombe à ours dans la poche arrière du jean! les ours utilisant fréquemment le chemin.

Nos étapes dans la montagne, les ours de Fish Creek 
17
sept

Nous laissons Stewart derrière nous. Un dernier regard sur Bear Glacier, le soleil du matin accentue son bleu...glacial. La Cassiar Highway est vraiment remarquable jusqu'à sa jonction avec la route 16 à Kitwanga ensuite, la transition est brutale, on quitte le Grand Nord et sa beauté sauvage.


Mais auparavant, juste avant de traverser la Meziadin River, nous nous enfonçons dans la forêt de sapins. La piste descend vers la rivière ou se trouve un camp d’été de pêche des natives amérindien de la région, Nous y retrouvons René devant les quelques bâtiments servant d’abris et fumage des saumons. Le camp est désert, l’endroit est superbe, la Mediazine est barrée par une chute d’eau que les saumons tentent de franchir, sur la berge les trembles prennent leurs couleurs automnale.

Nous avons rencontré René il y a trois jours à Stewart, un sac à dos, deux appareils photos en bandoulière et un 4x4. Son job, faire du repérage photographique animalier et nature, préparer des itinéraires hors sentiers battus pour touristes exigeants. C’est un globe trotteur qui bourlingue ente la Jordanie, le Mexique et le grand Nord. Alors forcément on s’est bien entendu et nous avons passé des heures à discuter baleine bleue de Baja California, ours d'Alaska et forteresse antique romaine dans le désert Jordanien.

Nous partons muni de nos appareils photos et bombe anti-ours, longeant le cours de la Mezaidin river sur un sentier utilisé par les natives. Il rejoint une plage de sable noir au confluent de la Mezaidin et de la Nass River. Les traces de grosses pattes et excréments récents témoignent de la présence d'ours dans les parages, quelques photos , René est satisfait. A notre retour, un groupe de natives amérindien pêche le saumon à l’aide d’une grande épuisette, nous échangeons quelques mots, certains saumons sont marqués, enregistrés informatiquement et relâchés dans le courant.

Après le déjeuner, nous nous séparons, René part du côté de Kitamat, sur les traces de l'ours Kermode et nous sur celles des prospecteurs d'or de Barkerville. Nous devons nous revoir à Vancouver. A la sortie de la forêt, nous croisons l'ami Teddy, Celui de la trace?

Notre étape dans un petit village des "First Nation", Kitwancool, sous la protection des mâts totémique.

Nous suivons le cours supérieur de la Skeena River, les paysages sont remarquable. Les villages dévoilent la richesse de la culture des Premières Nations "Gitxsan" qui vivent ici. Gitxsan signifie "Le Peuple de la Rivière des Brumes"

Au confluent des deux puissantes rivières, carrefour fréquenté autrefois par de nombreux canoës, huit villages "Gitan'maaaxs (peuple qui pêche à la lumière de la torche), Gitwangax (Peuple du lapin), Halwilget (Peuple Taciturne) Sigit'ox (Montagne derrière le village).... .Les mois d'été étaient propice à la cueillette, la pêche et la chasse, Ensuite on fumait ces provisions et on les mettaient en réserve pour les long mois d'hiver. Pendant l’hiver, chaque famille se retiraient dans les "Longues Houses" pouvant abriter dans leurs murs jusqu’à 60 personnes, pour tisser, sculpter et décorer les objets traditionnels.

Les mâts totémiques se lisent du pied jusqu’à la figure la plus élevée. Ils sont composées de scultures de personnes d'un même clan et de créatures provenant des légendes Gitxsan. Ce sont des lieux de fêtes rituelles, aujourd'hui encore comme le"Shame Feast" ou une personne tombée en disgrâce doit faire ses excuses publiques.

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La population de nombreux peuples de la côte Nord-ouest commença à décroitre au 19e siècle avec l'apparition de maladies comme le choléra, la variole apporté par les blancs, elles dévastèrent des villages entiers.


Après Prince Georges sur la 16, on se lance dans une longue traite de route plein sud, la Cariboo Highway

Étape déserte en bas des pistes de ski 
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La faune du pays sur la Barkerville Road, Cerf de Virginie, Black Bear, Grues du Canada 

Dans cette région reculée du centre de la Colombie-Britannique, Barkerville la ville fantôme de l'or.

Été 1862. William Barker, dit Billy, trouve de l’or dans les montagnes Cariboo. Sa découverte donnera lieu à la fondation de la ville de Barkerville.

William Barker 

Le goût de l’aventure anime Billy Barker, il voyage de l’Angleterre à la Californie au milieu du XIXe siècle. Il arrive à San Francisco juste à temps pour être témoin de la fin de la ruée vers l’or en Californie. Entendant peu après des rumeurs selon lesquelles de l’or aurait été découvert très loin au nord, dans les terres intérieures de la Colombie-Britannique, Barker se rend à la vallée du fleuve Fraser dans les Cariboo Mountains. Son comparse, Dutch Bill y trouve effectivement de l’or. Le coup de chance de Dutch encourage Barker à poursuivre sa prospection. Il fouille plusieurs concessions du secteur jusqu’à ce qu’il découvre enfin, en aout 1862, 60 onces d’or à une profondeur de 50 pieds. Sa concession s’avère être la plus riche de la région, Barker y extrait plus de 37 000 onces d’or (1150 kilos). Malgré sa bonne fortune, il mourra sans le sou à Victoria en 1894. Un sort fréquent pour les mineurs chanceux ainsi que... pour les autres.

Barkerville, un temps, elle a été la plus grande ville au nord de San Francisco et à l'ouest de Chicago. Elle compte plusieurs magasins généraux, des forges, des écoles, des églises, des maisons closes, des salons de barbier, un dentiste et même une société littéraire. En 1868, un incendie détruit presque toute la ville. Elle est rapidement reconstruite, mais la ruée vers l’or ralentissait déjà à cette époque. Dans les années 1930, Barkerville vit une dernière et brève ruée, ce sera le sursaut final!

Aujourd’hui, Barkerville réunit plus de 100 bâtiments historiques . On s'aventure entre les bâtiments de bois et les trottoirs surélevés . Derrière la ville minière,, les collines ont été lavées par les canons à eau et nombre de mineurs ont été lessivé par cette roue de Cornouailles, une machine permettant de pomper l’eau servant à laver le gravier pour en extraire l’or.

Nous faisons la connaissance de Michèle en costume d’époque, elle joue le rôle d’une danseuse. Elle raconte comment les «danseuses à gogo» étaient en fait de pauvres adolescentes arrachées en Allemagne à leurs familles endettées, puis utilisées jusqu'à remboursement de la somme due, y compris les frais de transport et d'hébergement. Chaque danse coûte un dollar aux mineurs et qu’un seul réussit à «sonner la cloche» (renverser sa cavalière en la tenant par les hanches) «gagne un whisky" et la considération de ses pairs qui ont vu les dessous de la demoiselle».

Michèle nous présente un Native amérindien qui nous retrace avec beaucoup d’émotion, la disparition de son peuple par le virus de la variole transmit par les couvertures contaminées, distribuées par les blancs.

Michèle rencontré dans la rue et qui nous a raconté Barkerville, Bone...? native amérindien, remarqué la position de ses mains 

Dans la rue boueuse, on s'écartent à l'arrivée d'une diligence des Messageries Barnard, il ne manque que Jack London,,,

Un voyage à Barkeville, c'est découvrir un morceau de l'histoire canadienne et qui sait peut-être trouver de l'or

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La météo étant de notre côté, et l'appel de la nature étant le plus fort, nous prenons la direction du Wells Gray National Park et ses cascades en pleine nature.

Le paysage change, ici ce sont les grands ranchs 

Wells Gray est une immense réserve naturelle de 540 000 ha, au cœur des moyennes montagnes de la Colombie Britannique, seule une infime partie du parc provincial est facilement accessible. Au-delà, il faut sortir les canots pour s'enfoncer dans une région de grands lacs au milieu de nulle part...

Nous commençons par la star entre toutes c'est Helmcken Falls, 141 mètres de chute, pour situer Niagara Falls c'est 53 mètres. Le son de la cascade est amplifié par la grande voûte creusée dans la roche, ce qui donne un rendu sonore assez unique.

Ray Farm, Ce sont les vestiges d'une ferme occupée par une famille de pionniers (John et Alice Ray) et leurs 3 enfants au milieu du XXème siècle jusqu’à leurs expropriation en 1946 pour préserver le parc. Le sentier de randonnée part dans la forêt et traverse une prairie où l'on découvre une source minérale qui attire les animaux. Cerfs principalement, un élan ou un ours noir sont espérable sur un coup de chance. Échec total pour les animaux, mais c'était une belle ballade !


Les Dawson Falls font partie de la quarantaine de cascades recensées à Wells Gray, surnommé en conséquence Waterfall Park , .


Notre dernière chute d’eau avant de quitter le parc, les Spahats Creek Falls. Tout aussi impressionnante que les autres.

Il est temps de prendre la route pour Vancouver. Ici, nous longeons le Canyon de la Fraser River, les forêts de pins laissent la place aux plaines arides et leurs buissons de sauges sauvages.



Lilooet est situé au Kilomètre 0 du Cariboo Trail, point de départ de la Ruée vers l’or de 1861. Les curieux d’histoires se régalent en découvrant les sites patrimoniaux et les adeptes de paysages changeant sont gâtés.

Lilooet sur la rivière Fraser, Joffre Lake, Alexander Falls, Nairn Falls


La 99 nous mènera à Vancouver. Cette route construite dans les années 60, puis améliorée à l’occasion des Jeux Olympiques d’Hiver de Whistler en 2010, elle est plus connue sous le nom de Sea to Sky Highway.



18
sept

Quittant Whistler, nous avons une centaine de kilomètres à faire par la "Sea to Sky" pour rejoindre notre dernière étape, Vancouver, avant de franchir la frontière avec les USA.

Même si Vancouver est la ville qui a accueilli officiellement les jeux olympique de 2010, c’est bien Whistler qui a récupéré toutes les épreuves nordiques de la compétition (biathlon, de ski de fond, de combiné nordique et de saut à ski ). Les infrastructures qui ont servi pendant les J.O. comme le Parc Olympique, se trouve au terme de la route menant au Parc Provincial Callaghan et comprennent 14 kilomètres de sentiers de ski de fond et de biathlon et deux sauts à ski. Nous faisons étape dans la montagne près des Alexanders Falls, belles chute d'eau un peu perdue vers le site olympique. Le site olympique quand à lui est fermé mais une personne présente à la barrière nous laisse entrer, nous mettant en garde seulement de la présence d'ours.

La mine de cuivre Britannia a été conçu pour traiter 2 500 tonnes de minerai par jour, elle fut l'une des plus importantes exploitations minières au Canada, de sa découverte en 1888 à sa fermeture en 1974. Les conséquences furent catastrophique sur l'environnement, Britannia Creek, un ruisseau voisin qui se jette dans le détroit de Howe a été historiquement l'un des cours d'eau les plus pollués en Amérique du Nord. Ce n'est qu'après l'achèvement de l'usine de traitement des eaux en 2006, qu'il a été estimé que 90% de la pollution de Howe Sound avait été arrêtée. En 2011, le saumon rose est revenu dans le ruisseau Britannia pour la première fois depuis plus d'un siècle.


La "Sea to Sky"se poursuit en longeant la côte Pacifique, la baie Howe livre des vues incroyables sur les fjords et les îles réparties le long de la côte, ce ne sont pas les arrêts photos qui manquent.

Il y a 4 ans nous avions aimé parcourir Vancouver, moderne et américaine, elle fait la part belle aux building de verre et d'acier, au grands parcs et espaces naturel! Vancouver où il y a énormément de choses à découvrir, mais cette fois ci, durant ces trois jours la météo n'est pas très clémente.

Par bonheur, notre plaisir de retrouver René et Hilde qui nous accueillent dans leur maison de la banlieue ainsi que Aurélie habitant proche du centre ville, aura contribué à rendre très positif notre séjour.

Spanish Banks beach, notre étape pour 3 nuits ne partage pas la même réputation que les autres plages de Vancouver. Son caractère est plus sauvage! Des plages recouvertes de troncs d'arbre apportés par la mer et échoués sur les cailloux. Nous admirons les montagnes qui nous font face ainsi que Vancouver City dans la brume.

Le Musée d’Anthropologie de Vancouver nous plonge dans le monde amérindien.

Très beau musée sur la culture et les arts de tous ces peuples qui vivaient avant l'arrivée des Européens. La richesse et la diversité des collections ( sculptures miniatures inuits, porcelaines de chine, objets de cultes indiens et hindous, exposition de marionnettes provenant de plusieurs pays...) et bien sûr la spectaculaire salle des Totems.

Direction, la frontière US! Ambiance ciel plombé entrecoupé d’averses. On arrive vite au poste frontière de Sumas et ses duty free shop. il y a de l'attente dans les files de voitures de tourisme, un peu moins dans celles des campers. Quand vient notre tour, l'agent de la police des frontières américain nous pose quelques questions: Avez vous des végétaux?-dans quelles villes allez vous?-Vous rentrez en France après? C'est bon, le gars nous rend nos passeports en nous appelant chacun par notre prénom. On est de retour aux USA! Destination : le Mont Baker.


Mont Baker est en fait un volcan toujours en activité, situé dans l'état de Washington à quelques kilomètres de la frontière avec le Canada. Avec ses 3285 m, il culmine en solitaire sur la région des Cascades.

Le visitor center 

Malgré une météo pluvieuse, l'appel de la montagne a été le plus fort, passé le visitor-center, la route de 30 km zigzague jusqu'au départ du trail Artist Point. Elle coupe et recoupe une rivière au milieu de la forêt au bord de laquelle nous faisons étape. Autour de nous les arbres sont couvert de mousses de de lichens, il fait froid dans le sous-bois, plus loin une belle cascade Nooksack Falls, elle vient directement des glaciers alentours. Nous serons réveillés par un visiteur nocturne qui grignotera la tablette de chocolat et repartira sa gourmandise satisfaite.

Étape dans la montagne , 

Le lendemain, nous arrivons au bout de la route, une station de ski et un parking, nous sommes dans les nuages, il a suffi d'une éclaircie pour apercevoir le Mont Baker!

Artist Point trail 
Mont Baker 


Notre prochaine étape nous conduira dans l' Olympic National Park, à l'Ouest de Seattle, hors saison touristique, l'idéal pour découvrir une nature hallucinante autant que pour se retrouver... seul.

27
sept

La Péninsule Olympique ne fait pas franchement partie de notre itinéraire mais nous avons beaucoup de chance avec la météo, aussi l’envie de profiter des paysages de cette région située à quelques heures à l’ouest de Seattle, spécialement des impressionnants arbres recouverts de mousse si typique des forêts humides, les Rains Forest. Cela restera pour nous, un coin franchement étonnant et l’un des beaux moments de notre voyage.

Débarquant du ferry, Port Townsend a un petit air de bout du monde. La ville a du charme, sur le front de mer et dans les quartiers un peu huppés, les maisons sont de style victorien et donnent de la classe à l'endroit. Galeries et petites boutiques d'art se succèdent, nous avons poussé quelques portes pour le plaisir des yeux!

Nous poursuivons notre route vers l'ouest, nous dirigeant vers le lake Crescent à la recherche de l’un des nombreux trails qui part en forêt. En cette période de l'année c'est un vrai plaisir, les parc nationaux sont pratiquement vide de touriste.

la réserve indienne Makah est l'étape suivante, tout au nord de la Péninsule Olympique. Il nous faut un permis à $10 que nous achetons au général store de Neah Bay afin de pouvoir circuler librement dans la réserve, puis nous poursuivons notre route jusqu’à Cape Flattery.

C'est le début d'un trail en forêt qui mène au sommet d'une falaise découvrant le détroit de Juan de Fuca et l'océan Pacifique. Nous sommes en période de migration des baleines et nous avons la chance incroyable de voir défiler à quelques mètres de nous, à nos pieds, une baleine grise soufflant et plongeant en frôlant les rochers, nous sommes tellement fasciné qu’on en oublie de prendre des photos.

Les deux dernières photos sont les seules de notre baleine 

Les Makahs sont un peuple amérindien qui habitent les terres du nord de la Péninsule Olympique depuis plus de 3 800 ans. Dans leur langue, ils se nomment Kwih-dich-chuh-ahtx ce qui signifie : «Peuple qui vit avec les rochers et les mouettes» Autrefois, ils pêchaient le saumon et chassaient la baleine en utilisant des canoës sculptés dans des troncs de cèdre rouge. La tradition de la chasse à la baleine est très ancienne dans la tribu, durant les années 1920, à la suite de la diminution importante des baleines, la chasse est interdite. La population de baleines grises ayant augmenté par la suite, Ils ont ainsi le droit depuis 1999, de prelever une baleine par an. Ils utilisent toujours des canoës en bois ainsi qu’un harpon. La baleine est ensuite tirée jusqu’à la plage où après une cérémonie traditionnelle, elle est découpée et partagée entre les membres de la tribu.

Shi-Shi beach se situe à la limite sud de la frontière de la réserve Makah. Cette immense plage déserte est vraiment magnifique et nous l'avons apprécier en la parcourant au couché du soleil comme au lever. Notre bivouac étant au bord de celle-ci, à l'abri des dunes dans un campsite obligatoire dans les parcs nationaux.

Rialto Beach est la plage du petit port de pêche La Push, situé dans un site majestueux protégée de l’océan pacifique par une barrière naturelle d'ilots.

Rialto Beach 

Plus sauvage, Second Beach, est elle aussi recouverte d'énormes troncs d’arbres rejetés par les courants. On y arrive en traversant une forêt, une zone de Vampires et de Loups Garous. Bien sûre, on parle d’une fiction, la saga Twilight, inspirée par les légendes amérindiennes est une série de romans paranormaux de Stephenie Meyer publiée entre 2005 et 2008, ensuite adaptée au cinéma. Aux abords de la forêt, lieu de tournage de la série, on trouve même un baromètre pour mesurer le danger potentiel imminent de présence de vampires.

La péninsule n'a pas encore fini de nous en faire voir. Forks aurait pu rester une ville banale, traversée par une highway, un supermarché, quelques motels de bords de route et la forêt tout autour. Oui mais! c'est ici qu'a été aussi tourné la saga Twilight. C'est le pèlerinage obligé de tous les fans, en autres pour voir le collège. Quelques photos et nous poursuivons en direction de Hoh Rain Forest.

Nous faisons étape au milieu de l'immense forêt à quelques kilomètres de la côte pacifique, cette impression d’être loin, mais très loin de chez nous.

Hoh Rain forest, nous nous sommes retrouvé au cœur d'une forêt tempérée humide dont le décor d'arbres, de branches entremêlées envahies par la mousse sur laquelle poussent des fougères, donne des allures de forêt magique. La végétation pousse partout, sur le sol, les troncs, tout est verdoyant grâce à une humidité permanente, les précipitations sont de plus de quatre mètres par an. Au milieu de ces arbres géants nous ne faisons que lever la tête.

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Kalalock Beach 

Nous entamons la ballade du tour du lake Quinault, route bitumé puis chemin de gravel, n'y a personne d'autre que nous, la lumière est superbe et puis on est en automne alors forcément les couleurs sont belles. Dans ce coin des États-Unis, on trouve certains des arbres les plus grands et vieux du monde. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Lake Quinault est surnommé la "vallée des géants".

Alors on s'est rendu aux pieds de l'épicéa le plus grand du monde, avec plus de 58 mètres haut, et un cèdre géant complètement torturé qui dû en supporter des intempéries du haut de ses 53 mètres. On se sent petit mais c'est aussi leur âge qui nous frappe, plus de 1000 ans. Durant des siècles, des gens se sont arrêtés à leurs pieds et aujourd'hui c'est notre tour..

Épicéa et cèdre  
Quelques rares maisons en lisière de la forêt et un ranch
Étape à South Bend Arbor 

L’état de Washington est maintenant derrière nous, alors que nous prenons le splendide pont qui enjambe la Colombia River pour nous emmener à Astoria, Oregon.

Astoria Bridge sur la Colombia River
2
oct

Bienvenue à Astoria, Oregon, fondée en 1811, elle est historiquement la plus ancienne colonie d'immigrants américains à l’ouest des Rocheuses, c'est aussi le terme de l'expédition Lewis&Clark à travers le continent nord-américain (1803-1806). Une ville attachante, comme figée dans le temps, des vieux magasins, des maisons victoriennes colorées, des rues en pente, des docks restaurés, on s'y sent bien, on s'y installe pour deux jours.

Nous avons choisi le parking du Safeway comme lieu de stationnement pour la nuit. On se rendra vite compte qu'à une encablure face à nous une colonie de lions de mer aboient jour et nuit, squattant un ponton du Pier 36.

Bref, une fois n'est pas coutume, comme restaurant du soir sur les docks on valide le Bridgewater Bistrot. Huitres frite et clams sauce citron dans nos assiettes, Pinot Noir de Washington State dans nos verres, avec vue sur les pontons et sur la rivière Columbia.

Et puis, Astoria, c’est la ville des Goonies le film d’aventure de 1985, dont le scénario est signé Spielberg. Les Goonies, c’est une bande de gamins à la recherche d’un trésor de pirate et aux prises avec une famille de gangsters, c'est ici que ce déroule l’histoire! On part à la recherche de quelques lieux emblématiques du film.

La maison des Goonies, la prison où s'échappe Jake, Flavel House  

Outre d’intéressants musées comme le musée maritime qui met à l'honneur Jean Michel Cousteau. On peut y admirer sur les hauteurs de la ville, une colonne ornée d’une fresque qui retrace l’histoire de la région. nous grimpons au sommet de ce monument pour une vue panoramique à 360°.

Le USCGC Steadfast est un navire de la Garde côtière amarré près du musée maritime lorsqu'il n'est pas en mission. Le Steadfast est rentré en juillet de sa dernière patrouille antidrogue avec une saisie record de cocaïne, interceptant cinq bateaux de contrebande et saisissant plus de 23 000 livres de cocaïne. Un record pour un navire de cette taille en un seul déploiement, selon les Gardes-côtes.

Nous quittons Astoria direction le Fort Clatsop, situé à 8 km au sud où l'expédition Lewis & Clark décida d'installer son bivouac d'hiver 1805/1806.

Voici l'histoire en bref: En 1803, Bonaparte cède la Louisiane aux Américains. Il a besoin de la neutralité américaine ainsi que d'argent pour financer ses guerres, il ne veut pas non plus prendre le risque que l'Angleterre mette la main sur la Louisiane. Il décide donc, au grand bonheur des Américains, de leur vendre cet immense territoire.

Après l'acquisition de la Louisiane, en 1805, le président des Américains Thomas Jefferson envoi William Clark et Meriwether Lewis, explorer les terres qui s’étendent à l'époque jusqu'aux Montagnes Rocheuses et ainsi poursuivre vers l'ouest jusqu'à l’océan Pacifique. Cette expédition militaire est censée apporter une meilleure connaissance des régions, étendre le territoire et le commerce de la nouvelle nation des États-Unis et rechercher un passage vers le Nord-Ouest. Le fort Clapsop, du nom d'une tribu indienne locale, est édifié par les membres de l'expédition, près de l'embouchure de la Columbia River dans les marécages bordant le Pacifique. L'expédition qui y passe l'hiver 1805-1806 dans des conditions très difficiles. Le fort a été leur dernier campement avant d'entreprendre leur voyage retour vers Saint Louis, après deux années et 4 mois d'aventures.

Nous nous mettons en route sur l'Historic US 30 Highway qui longe la Columbia River, ses gorges et ses cascades. Pour n’en citer qu'une, la cascade Multnomah (Multnomah Falls), particulièrement impressionnantes avec 186m de haut et un pont qui fait tout son charme. Pas la peine de chercher plus loin, c'est la cascade la plus haute de l'Oregon.


L'après-midi se poursuit avec la visite du barrage et des écluses de Bonneville, premier d'une longue série de barrages qui domptent la Columbia River. Le complexe est équipé de baies vitrées immergées qui permettent d'observer les saumons se faufiler dans l'échelle à poisson, contournant ainsi les turbines hydraulique.

Dans les bassins, un esturgeon dénommé Herman, de 3 mètres de long pour plus de 190 kg et âgé de 60 ans


Le temps ne s'arrange pas, c'est sous la pluie que nous arrivons de nuit à notre nouvelle étape, un parking routier sur la Route 26 à Govermment Camp. Nous sommes à 10 km du Timberline Lodge, un luxueux hôtel accroché sur les flancs du Mont Hood, la neige tombe à gros flocon. Oui! mais je veux voir le Timberline Lodge. Cet hôtel a une histoire particulière puisqu’il a servi au tournage des scènes du film Shining de Stanley Kubrick (1980).

La montée vers Timberline Lodge, comme dans le film! 
Même paysage enneigé, on retrouve l'atmosphère du film, j'ai cru croiser le gamin sur son tricycle dans les couloirs 

Nous sommes au plus près du Mont Hood, nous sommes dessus. Ce volcan endormi, isolée que l’on découvre à des kilomètres à la ronde par temps clair, nous ne le voyons pas. C'est décidé, la météo annonce une amélioration pour le lendemain. Nous redescendons passer la nuit sur un immense parking désert.

Le matin.. 
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Le torrent coule sur le lit de rocher et de sable de lave 

De nombreux vestiges parsèment la "Piste de l'Oregon" qu'empruntèrent 200 000 pionniers de 1853 à 1870, (le dernier chariot est passé en 1906). C’était la principale voie terrestre de 3200 km, franchissant les Montagnes Rocheuses, d'Indépendence dans le Missouri pour rejoindre Oregon City. Ici c'est une tombe anonyme sur le bord de la piste.

En traversant la dynamique Hood River, ses vignes, ses vergers nous visitons un producteur de vin qui nous fait le tour du propriétaire, le tout avec de magnifiques vues sur deux montagnes de la chaine des Cascades, le Mont Hood et le Mont Adams.

Patrick le propriétaire 
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Découverte des produits locaux 

En quittant Hood River vers l'Est, ce qui nous a sûrement le plus impressionné c’est le changement de décor, d’environnement, de température en quelques dizaines de kilomètres où nous sommes passés des forêts humides aux prairies sèches typiques de l’Oregon. Tout au long de la Route US 30 on accède à des points de vue sur la Columbia River comme celui de Rowena Crest View Point.

Rowena Loops, une route qui a servi de décors à plusieurs publicités de voitures 

Dalles, la porte d'entrée du plateau semi-aride vers l'est. Petite ville accueillante avec ses fresques murales et son centre ville art-déco était jadis un lieu de rassemblement des Amérindiens puis des pionniers de la piste de l'Oregon....

La suite de notre voyage nous conduira à travers des villes semi-fantôme de l'Oregon, jusqu'au John Day Fossil Beds National Monument, l'ancien territoire des tigres à dents de sabre et les Painted Hills, nous offrant des panoramas inoubliables!

8
oct

Le versant Est de la Chaine des Cascades, chaine de montagne s'étendant sur 1100 km face à la côte Pacifique, diffère totalement du versant Ouest plus humide, le ciel y est immense et l'horizon s’étend sur des kilomètres rendant impressionnantes les vues sur le Mont Hood et le Mont Adams.

Mont Adams 
Mont Hood 

Dans ce coin de l’Oregon , simplement quelques petites villes perdues sur des centaines de kilomètres et leurs habitants aux allures de cowboys. Wasco, Moro et son musée de la vie amérindienne et de la migration sur la piste de l'Oregon. Plus loin, c'est Grass Valley, bourgade fantôme ou presque qui ne semble pas avoir changée depuis l'époque de la conquête de l'ouest.

Wasco, Moro, Grass Valley 

Shaniko, autrefois dans les années 1880 elle était la plaque tournante mondiale de la laine, aujourd’hui c'est une ville quasi-fantôme malgré son hôtel historique et son General Store. La route mène ensuite à Antelope, ville tenue par les Rajneeshees (les fidèles du gourou) dans les années 80, elle est aujourd'hui redevenu Antelope

Shaniko, Antelope 

Nous passons sur une portion de route très pittoresque aux pieds d'immenses formations rocheuses croisant peu de touristes aussi nous avons le plaisir d'échangé avec un couple de voyageurs Belge, Claudine et Marc.

La route US 26 nous emmène à une quinzaine de bornes de la petite ville de Mitchell qui donne accès aux Painted Hills, nous y sommes le soir au coucher du soleil. Vieilles collines marquées de bandes de cendre volcanique, de couleurs ocre, or et bronze, remarquable panoramas. Le soleil disparait, la visite se poursuivra le lendemain au soleil levant.

La route d’accès 
Panorama de Painted Hills 
Panorama de Painted Cove 
Notre bivouac à l'entrée du parc, les stationnements de nuit sont interdits dans tous les parcs nationaux.

La route serpente le long de la John Day River et nous conduit au visitor Center de Sheep Rock, célèbre pour la richesse paléontologique de sa collection, des fougères fossilisées aux tigres à dents de sabre qui vivait ici il y a entre 2,5 millions d'années et 10.000 ans.

John Day River 
Le Visitor Center et son musée 

James Cant Ranch, dont voici la belle histoire: James Cant, né en Ecosse en 1879 quitte son pays à l'âge de 20 ans pour l'Amérique du Sud où il passe cinq ans à élever des chevaux. Immigré aux États-Unis en 1905, il se rend par voie terrestre en Oregon. Alexander Murray y possède un grand ranch à l'ouest de Dayville, il embauche Cant comme éleveur de moutons. Cant fait venir son amie d'enfance, Elizabeth Grant, toujours en Écosse. Ils se marient à Canyon City en1908. Can continue à travailler au ranch Murray pendant deux années jusqu'à ce qu'il en ait suffisamment épargné pour acheter son propre Ranch en 1910 qu'il fera prospérer.

Maison date de 1915 et 1918, le ranch passera de 360 acres à son achat en 1910 à 11 000 acres (4500 ha) en 1965

En suivant le cours de la John Day River nous arrivons au départ d’un trail (Sheep Rock Unit) qui suit le fond d’un canyon et monte en longeant les parois bleus/verts provenant de la transformation d'anciennes cendres volcaniques devenues roche. Le soleil est de la partie.

Blue Bassin 

Escapade à Sumpter, 170 habitants. Pour avoir une idée de la riche histoire de cette région isolée du Nord Est de l'Oregon nous montons dans les Blues Mountains sur la route7 à la découverte de Sumpter, une ville fantôme, minière aurifère, entourée de paysages magnifiques.

Vue des Blues Mountains avant de les franchir.
A Sumpter, nous passons la nuit sur le gravier aurifère laissé par la drague il y a plus de 50 ans

Au début des années 1900, de nombreuses mines d'or opéraient autour de Sumpter, desservant une population d'environ 3 000 personnes. En 1913, les mines on commencées à perdre du rendement alors est arrivé le dragage de la rivière à l'aide de machines et les habitants de la ville ont à nouveau prospérés. Au total, environ 10 millions de dollars en or ont été récupérés ici. Enfin, en 1954, lorsque les dépenses ont dépassé les profits, le bruit des godets à drague a été étouffé pour toujours. Les activités minières ont cessé, les gens sont partis chercher un autre emploi et Sumpter est finalement devenue une ville fantôme.

Drague à godets identique à celle que nous avons vu à Dawson, Yukon 

Aujourd'hui la petite ville n'est pas complètement déserte. Malgré le froid, en se promenant en ville aux allures Far-West, nous croisons des dindons sauvages, des cerfs de Virginie, un chien qui attend patiemment son maitre qui prends un café, quelques habitants pas frileux dans le restaurant, une pompe a essence qui vends du propane pour les recharges en bouteille. On peut jetez un coup d'œil au coffre-fort de la Sumpter Bank, toujours debout et pour les bonnes affaires il y aurait un marché aux puces annuel chaque week-end de Labor Day, attirant des milliers de visiteurs.

Les sites incontournables sont nombreux à travers les montagnes à l'Est de Sumpter, territoire de chasse des amérindiens Nez-Percé et leur célèbre leader: Chief Joseph, mais le froid et la neige nous décourage et nous quittons avec regrets cette région riche en beauté et en histoire, pour le Sud/Est de l'Oregon.

14
oct

A Burns, nous faisons le plein de gasoil et de provisions avant de nous diriger vers le sud sur la Route 205. Depuis quelques jours, on a l’impression de vivre complètement hors de la civilisation, on n’a peu de wifi, de téléphone et de nouvelle, loin des sentiers battus, la route s'aventure dans les vastes prairies, dans les montagnes Steens et dans le désert d'Alvord. Un aperçu de l'Oregon à la fois rude et imposant.

P

Terres humides et lacs au milieu des prairies, refuge national pour de très nombreux oiseaux et animaux, c'est une zone de reproduction et d'arrêt pour les migrateurs en autres les oies des neiges au printemps, en fait nous ne sommes pas au bon moment! Nous nous contentons de la collection d'oiseaux naturalisés du George Benson Memorial museum et quelques clichés de piou piou aux abords du sentier.

Notre itinéraire se poursuit vers le sud pour découvrir les coulées de lave de la Diamond Craters Natural Area auxquelles il a fallu des milliers d'année d’activité volcanique pour se former. Situées dans le haut désert et très isolé nous y passerons une nuit calme, sans autres âmes qui vivent que nous à des kilomètres à la ronde. Pour la randonnée, certaines précautions doivent être prise car c'est un terrain idéal pour les crotales qui y sont nombreux les journées de grand soleil.

Dans la région, plusieurs bâtiments associés au ranch French-Gleen existent encore aujourd'hui, en autre le Round Barn, (grange ronde) de1880, qui servait au dressage des chevaux pendant les rudes hivers du haut désert.

Voici résumé l'histoire agitée de ces ranchers: Éleveur prospère, Gleen envoya son employé et gendre Pete French dans le Nord depuis la Californie avec 6 vaqueros et 1200 têtes de bétail, pour étendre leurs élevages. Fougueux, French s'est mis à dos un grand nombre de propriétaires fermiers locaux en développant la French-Gleen Livestock Compagny pour en faire un des plus grand ranch de l'Ouest. En 1897, son chef d'équipe étant tombé malade une nuit, French assume le lendemain matin les fonctions de chef de piste. Il est tué par balle après un litige autour d'une clôture. Le tueur est rapidement acquitté par un jury composé de colons. L'empire du Baron du bétails s'était élargi pour inclure la Diamond Valley, la Blitzen Valley et la Catlow Valley, englobant environ 160 000 à 200 000 acres (65 000 à 80 000 ha) et...800 kilomètres de barbelés.

Les nouveaux ranchers, malgré les camions tout terrain, le travail se fait toujours avec les chevaux montés comme il y a un siècle...

Une route de gravel de 100 kilomètres desservant quelques ranchs en longeant la montagne Steens, nous conduit au désert d’Alvord,

Le Désert d'Alvord, une immense étendue aride qui semble aussi isolée que la lune, formée par la barrière pluviométrique naturelle de la montagne Steens. Le grand jeu est de rouler dessus où d’y faire des photos marrantes. Nous y passons une nuit avec -7 degrés le matin. Mais qu’est ce que c’est beau !.

Fields, en 1881, le colon Charles Fields y fit construire un bâtiment en pierre à cette endroit pour servir de relais pour les diligences. Aujourd’hui encore ce lieu reste un point de ravitaillement pour ceux qui explorent la région. Nous rencontrons un américain à la station service qui tout en bavardant nous donne une bouteille de vin de la Napa Valley et des filets de truite sortis de sa glacière à la l’arrière du Pickup. Donnant-donnant, Régine lui confie le secret de la recette de la sauce au beurre blanc.

Filet de truite au citron, "Ancient vInes" Cline, Carignane California 

Quittant Fields pour rejoindre Lakewiew à l'Ouest, pas d'autre choix que de passer par le Nevada pour ensuite retrouver l'Oregon un peu avant notre destination . 230 kilomètres d'espace encore plus reculé et vaste, traversant une réserve, véritable refuge pour les mouflons, pronghorns, faucons des prairies et aigles royaux.

Surnommée « the tallest town in Oregon » à cause de son altitude, Lakeview se situe au pied des Warner Mountains. Elle ressemble plus à une bourgade qu’à une grande ville. Un stop incontournable pour se ravitailler au Safeway. où nous sommes accueillis par un cowboy géant.

Bienvenue dans cette partie de l'Oregon des plaines parsemées d'armoises et de genévriers dont certains disent qu'il rappel l'outback australien. Les routes sont toutes droites pour remonter vers le Nord, un grands nombre des territoires environnant font partie du ZX Ranch, l'un des plus grand élevage du pays. La descente vertigineuse, d'un grand escarpement de 48 kilomètres de long, fournie des vues spectaculaires sur les vallées et le Sylver Lake, un bassin asséché qui ne se remplit d'eau de pluie que...une fois tous les 30 ans.

Fort Rock est un ancien cratère volcanique qui se dresse à 100 mètre au dessus de la plaine

Ville fantôme prés du site 

L'itinéraire rejoint.... La Pine, une bourgade au drôle de nom avec lequel on a un peu déliré. Rencontre au trucks wash avec un patron grumier bien sympathique.

Le Dodge de 1977 est à vendre...$1900 

C'est aussi l'endroit où les forêts de pins pondéreras dit pins à sucre typique de l'Oregon ont repris sur le désert.

Bend, la plus grande ville de l'Oregon Central nous plaît direct , son centre ville animé, partout des petites boutiques sympas, des bâtiments historiques longent la rivière Deschutes et l'historique Drake Park.

La ville a beaucoup à offrir mais ses environs aussi !. Le lendemain, nous débutons la journée par la route qui grimpe très vite vers le Mont Bachelor, la forêt se transforme en pins et sapins, à droite un chemin nous emmène à Todd Lake.

Moment exceptionnel, nous observons pendant de longues minutes un couple de loutres de rivière pêcher puis faire la sieste sur un tronc d'arbre mort.

La route descend du col, un chemin de 4 kilomètres dans la forêt nous conduit à Sparks Lake.


une étendue d'eau exceptionnelle dont les rives sont en partie taillées dans la lave. Le lieu a été le sujet favori d'un photographe primé: Ray Atkerson. Nous passons la nuit près de la petite plage dans cet endroit pittoresque.

Plus loin un enchevêtrement de blocs de lave dégringole de Devils Hill. Dans les années 1960, les astronautes de la NSA se sont entrainés sur ces champs de lave à l'aspect lunaire. James Irwin a même emporté un morceau de rocher de Devils Hill lors de la mission Apollo 15 et l'a déposé sur la lune (J'ai aussi pris une pierre, je ne sais pas encore où je vais la poser). En longeant la rivière Deschutes vers le sud nous passerons devant d'autres lacs.

Notre prochaine étape nous conduira au magnifique Crater Lake puis à la visite privé du plus grand domaine viticole du sud de l'Oregon....

19
oct

Crater Lake National Park est à peine à 3 heures de route au Sud du Mont Bachelor. Alors, on file sur les lignes droites interminables pour arriver au milieu de l’après-midi à l'entrée Nord du parc. Nous découvrons Crater Lake sous un ciel bleu, légèrement voilé par les fumées des incendies de forêts de la région. La Rim Drive, une route de 53 kilomètres qui encercle le cratère nous donne le choix: vers l'Est où vers l'Ouest, nous partons vers l'Ouest afin d'avoir le soleil couchant pour une meilleur photo. C'est juste sublime sur notre droite, à perte de vue, un paysage de pierre ponce, preuve de l'éruption massive du Mont Mazama, sur la gauche son cratère effondré sous la pression, créant le lac d'un bleu électrique. Nous roulons jusqu’à la sortie Sud profitant des points de vue. Nous sommes à 2000 mètres d'altitude, la neige est annoncée pour la nuit. Nous ne traînons pas, avant de quitter le parc, nous faisons un arrêt au Rim Village pour jeter un œil sur Crater Lake Lodge, une construction de 1915 en pierre et bois.

La route descend, traverse la forêt de vieux sapins pour pénétrer ensuite dans les gorges de la Rogue.

Bivouac dans une clairière. 

Un chemin nous emmène à Natural Bridge, un tunnel de lave effondré où la rivière s'engouffre formant ainsi un pont terrestre.

Nous suivons la Rogue River jusqu'à la ville animée de Medford. A la sortie de celle-ci vers le Nord par l'interstate 5, le paysage change, après la grande plaine ou s'étale la ville, les collines aux couleurs rouge et or encadrent sur des kilomètres la rivière. Un grand panneau publicitaire annonce déjà le domaine « Del Rio ». Nous découvrons les bâtiments d’exploitation peints en rouge et les vignes plantées à flanc de montagnes jusqu’à la limite de la route historique Stage Coach Old qui longe la rivière. Nous allons à la rencontre de Jean-Michel, originaire du Loroux Botterau.

Jean-Michel est employé comme vigneron en chef (winemaker) sur le plus grand domaine viticole du Sud de L'Oregon, Del Rio Vineyards, situé dans la Rogue Valley., Il nous reçoit au chais pour une dégustation de chardonnay nouveau, de rosé ( sucré spécial femme) puis les rouges en barrique, Merlot, Syrak, Malbec et Pineau noir. Nous le félicitons pour sa vinification de grande qualité qui fait la réputation des vins Del Rio aujourd’hui. Nous grimpons dans le pick-up pour un tour des vignes dont certaines restent à vendanger. Pour la production de ses vins le grand domaine de près de 300 hectares, idéalement enveloppé d’un micro climat côtier, est situé dans un environnement de collines appelée Gold Hills, en référence aux découvertes de filon d’or au milieu du 19 ème siècle.


Le lendemain, Jean-Michel nous invite à passer la soirée à son domicile, saumon beurre blanc accompagné de sa propre réserve: un excellent Blanc de Blanc « Maison Jussiaume » primé. Les nouvelles du pays, l'histoire du domaine, passé, présent et ses grands projets à venir ainsi que la vie aux États-Unis font des sujets passionnants qui prolongent la conversation tard dans la nuit.

Del Rio à aussi son fantôme, Les histoires de fantômes entourant la regrettée Hattie Haymond continuent de tourbillonner autour des vignobles Del Rio et de la Mystery House à Gold Hill.

Le lendemain, avant de quitter Medford, nous visitons la ville historique de Jacksonvile, plus tard nous nous arrêtons au domaine pour dire au-revoir à Jean-Michel et le remercier du temps passé avec nous.

En remontant vers le Nord nous faisons une pause à l’écart de l’Interstate 5. Mais nous ne résistons pas longtemps à l'appel d'une excursion de 140 km en suivant les contreforts de la chaîne des Cascades. Passé un joli pont couvert, l’itinéraire continue traversant fermes et forêts jusqu’à la station historique de Ranger de Tiller construite en 1930. La route se prolonge, serpentant sous les vieux sapins Douglas. Le doute s’installe, nous nous sommes trompés, le GPS est inexistant ainsi que le tracé sur la carte routière, demi-tour, de retour à la station de Ranger de Tiller nous tournons cette fois-ci vers le Nord dans la forêt National d’Umpqua. Le soir arrive, là encore nous ne somme pas sûr de nous, un truck est arrêté à la sortie d’un virage, le garçon nous explique comment rejoindre Myrtle Creek notre destination, 70 km avec des chemins de gravel. Nous n’avons pas compris tous les détails et décidons de rebrousser chemin pour dormir sur le parking désert de la station de Ranger, Le lendemain nous rejoignons sagement l’I 5 par l’itinéraire de l’aller.

Traversant à nouveau l’I5, cette fois-ci vers l’Ouest, nous partons pour 80 kilomètres pittoresques dans un canyon, la Oregon Historic Mine Road. Cette route borde la rivière aurifère Cow Creek et la voie ferrée de l’Oregon et de la Californie. Construite par les ouvriers chinois dans les années 1870, de nombreuses structures existent encore comme le tunnel No 1. Nous y faisons une rencontre sympathique avec une famille de chasseurs logeant dans une caravane au bord de la rivière.

Nous passons la nuit dans la petite ville de Glendal, le seul endroit pour faire le plein de gasoil pour poursuivre le lendemain à travers montagnes accidentées où les forêt de sapins et les feuillus de toutes les couleurs se donnent en spectacle. Le long de la Cow River, les zones d’orpaillage sont privées interdit d'y mettre un pied sous peine de se faire tirer dessus. L’or provenant de filons enfermés dans les montagnes se désagrègent dans les ruisseaux avec les pluies, invitant une nouvelle génération de prospecteurs à tenter leur chance car selon les estimations des géologues, depuis le milieu du 19 ème siècle, il n'a été trouvé que 25% de la part d’or de l’Oregon! Cet itinéraire authentique comme nous les aimons nous montre aussi des fermes, ranchs et scieries, s’achève avec le retour sur l’I5.

Pour rejoindre le Pacifique à Reedsport, nous suivons l’Umpqua River Scenic Byway. Des générations d’amérindiens, de trappeurs, maintenant de bûcherons et de fermiers ont prospéré sur ses rives. Nous commençons à Oakland, autrefois une gare ferroviaire très animé entre Portland et Sacramento. On adore, bâtiments de briques du 19 ème siècle, magasins d’antiquités et saloon ouvert tard le soir, ambiance locale garantie.

Puis les superbes vues sur le fleuve se succèdent, la vallée s’élargit et nous avons la chance d’observer en fin d’après midi, un troupeau de Wapiti de Roosevelt, une des quatre espèces d’elk les plus répandus en Amérique du Nord.


Tu seras un Wa-piti... avant d'être grand !    bof !! 

A Reedsport, la localité côtière, nous demandons à Zoa une charmante dame qui tentait de ramasser ses 4 chats, s'il est possible de stationner dans la rue pour la nuit, elle nous propose devant chez elle "Si les Cops (Constable on Patrol) viennent frapper à votre porte dites leurs que vous avez l'autorisation de Zoa". Le voisin nous rejoint et nous partons à la recherche des chats, s'ensuit une longue discussion animée sur le milieu de la rue, tranquille!


L'Oregon est déjà un état sublime à l'intérieur des terres, mais suivre la Highway 101, c'est découvrir une route scenique sous un ciel bleu où il y a un point de vue magnifique où incroyable (au choix) sur l'Océan Pacifique, tous les 500 mètres. C’est aussi la « route des baleines » parce qu’en automne et au printemps, elles passent en nombre, assez proche des côtes. Aussi, passionnés de phares, bienvenue au paradis !


23
déc

La côte de l’Oregon ! Il y a tellement de choses à voir! comme nous descendons vers la Californie, nous nous sommes concentré sur la route 101 qui longe le Pacifique, elle est noyée dans une végétation tellement luxuriante, imaginé des arbres vieux de plusieurs milliers d'années, cette végétation ne s'est pas faite par miracle car question météo, la côte est aussi belle que capricieuse, la parcourir en octobre c'est prendre un risque de pluie où de brouillard. Nous sommes chanceux, nous avons grand beau temps avec des températures moyenne de 15 °.

Depuis notre arrivée fin Mai en Nouvelle Écosse, seul quelques problèmes électronique mineurs sont survenus sur J.R. Nous allons vivre une semaine où tout arrive. En roulant, la chasse d'eau électronique se met à fonctionner provoquant une mini inondation dans le camping car. En fin d'après midi, quelle excellente idée de passer la nuit dans les dunes isolées au bout d'un chemin de sable, J.R. s'enlise, je prends la pelle et les plaques, deux jeunes chasseurs arrivent à la rescousse, nous sortons de ce mauvais pas. Le jour suivant, le ballon d'eau potable de 20 litres éclate dans le coffre, il faut tout sortir et tout sécher, la journée s'achève par mon hospitalisation aux urgences de Bandon puis de Coos Bay pour des douleurs intestinales dont les docteurs ne trouvent pas l'origine. J'ai évité de justesse le bloc opératoire et le rapatriement sanitaire. Quand à J.R., il reste sagement trois nuits sur le parking, spectateur privilégié de l’océan et sous la bonne garde des rondes de la police de Bandon.

Quatre jours plus-tard, nous reprenons notre road-trip avec une provision de brochures touristiques du visitor center de Coos Bay. La côte Pacifique nous tend les bras, nous oublions très vite les mésaventures, nous avons le soleil avec nous et cet air frais de l’océan pacifique qui fait du bien !

Coos Bay. 

La route 101 longe la côte, on peut s’arrêter librement pour apprécier différents points de vue, plages de sable noir, rochers. De nombreuses petites randos sont à faire pour découvrir des coins photos en pleine nature, nous sommes presque seuls sur les sentiers au bord de la côte.

Nos jeunes amis cyclistes globe-trotter Marie et Juan, rencontré sur le ferry il y a deux mois en Alaska nous ont rattrapé à Bandon, souvenez vous de leur périple! partir de Fairbank, Alaska pour rejoindre Ushuaïa à vélos en deux années. C'est promis nous nous reverrons au Mexique en début d'année!


De nombreuses randonnées permettent d’explorer cette côte volcanique. Un sentier s'enfonce dans la forêt, arrivés en haut, le point de vue est impressionnant avec ses rochers éparpillés le long des falaises où viennent se fracasser les vagues de l’Océan Pacifique.

Brookings, la ville de Christine et Richard rencontrés dans l’état de Washington un mois plutôt. Neuf kilomètres de route serpentant le long de la Chetco River nous conduisent à la dernière maison au fond d'un bois. Christine et Richard nous accueillent chaleureusement, s’ensuit trois journées entre visites de la région et repas gastronomique. Saumon pêcher et cuisiné par Richard et beurre blanc préparé par Régine.

Aujourd'hui, le panier garnit de sandwichs, Richard et Christine nous emmène en Californie dans une forêt où règnent les conifères géants, le Jedediah Smith Redwoods State ParK , l’un des quatre parcs formant le Redwoods Nat. Park en Californie à être classé au patrimoine mondial de l’Unesco et au registre des réserves internationales de la biosphère. Véritable icône pour les amoureux de la nature, les Redwoods (Séquoias Sempervirens) dont certains individus ont plus de 2000 ans, ont gardé leurs caractères sauvages et sont en grande partie inaccessibles.

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La Californie, nous changeons d'état, la température fait un bond avec un après midi à 30 °, du jamais ressentie depuis que nous sommes sur le continent américain. Les colons russes tentèrent en vain de s'approprier cette terre au début du XIX° siècle avant que les finlandais et les suédois ne dominent l'industrie de la pêche et de l'exploitation forestière. Les sols du Nord de la Californie ont donné naissance à des forêts splendides, les séquoias règnent dans le Redwood National Park, à leurs pieds les fougères sont luxuriantes dans ce monde étrange ou le soleil ne filtre qu'à travers les branchages.

Situé sur la côte, Crescent City est une petite ville qui a connu des coups durs, comme le Tsunami de 1964. Pourtant, Crescent City est un petit port tranquille à l’ambiance si typique de la Californie du Nord.

Nous sommes stationnés en face de Battery Point Ligthouse qui surplombe la mer sur sa petite île accessible uniquement à marée basse. Nous demandons à un promeneur, la casquette américaine vissée sur la tête, si nous pouvons rester pour la nuit sur le parking, "Non c'est no overnight", après notre balade ce monsieur nous attend auprès de J. R. "j'ai vu avec ma femme, on vous invite à souper et vous restez devant la maison pour la nuit", et nous voilà chez Angie et Roger, une magnifique maison face au phare. L’histoire dit que ce phare aurait été construit suite au naufrage du bateau Brother Jonathan, en 1856. La légende dit aussi que l’épave aurait sombré en emportant avec elle plus d’1,5 tonnes d’or, dont la majorité n’a jamais été récupérée… En attendant de plonger et chercher les lingots nous passons une superbe soirée chez nos hôtes.

Plus au sud, le parc d'état de Prairie Creek s'étire le long du littoral, les rangers nous indiquent l’accès de Revelation trail, le parcours est jalonné par plusieurs arbres que les incendies on évidés, il traverse les bois de séquoias où prospèrent lichens et champignons rouges, verts, jaunes ou oranges, sur le retour en fin d'après midi nous croiserons une harde d'une quarantaine de Wapitis, nom donné par les indiens aux cerf de Roosevelt.

Avant de rejoindre Eureka, nous faisons un détour, le Pacifique est proche nous sommes attiré par cette côte rude et sauvage ses senteurs de pin et de sauge, quelle belle ballade.

Eureka, capital de la puissante industrie du bois depuis la fin du XIX° siècle, elle réserve quelques belles surprises. La William Carson Mansion, 1884, une bizarrerie style Queen Anne que les architectes ont réalisé entièrement en séquoia pour un producteur de bois. En face, la J.Milton Carson House, toute rose, construite par William Carson pour son fils en 1889, nous profiterons d'une vente exceptionnelle d'objets et de meubles pour la visiter, la tentation était grande, bien sure Régine n'a pas résisté à quelques achats. Sur E. Street, la Clark House édifiée en 1888 pour le maire d'Eureka William Clark est maintenant un musée. En fait un rectangle délimité entre le boardwalk et la 4th street rassemble une centaine de bâtiments de style victorien (il y en a un millier dans toute la ville), des galeries et boutiques indépendantes, des restaurants et des peintures murales plus belles les unes que les autres. Ce serait l'un des districts victoriens les mieux préservés de l'Ouest.

William Carson Mansion, 1884 
Une des belles maisons parmi des centaines, de la ville  Euréka
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Eureka Harbor, le matin au petit déjeuné dans la brume


Le End of the Trail Indian Museum, c'est les contes et légendes amérindiens évoquant les histoires des tribus installées le long de la Klamath River en Californie du Nord , le musée abrite aussi une remarquable collection d'objets des peuples amérindiens de l'ouest du Missouri.

Plus au Sud la charmante petite ville de Ferndale a conservé ses rues dans leurs états d’origine depuis les années 1890.

De là, nous rejoignons l’océan Pacifique par la Ferndale-Petrolia Road, sélectionnée par National Geographic comme l’une des routes les plus pittoresques et dangereuses, traversant l'une des régions les plus reculées du pays. Partant du charmant village victorien de Ferndale, elle s'élève au sommet d'une crête de montagnes côtières, serpentant dans les collines de sable caractéristiques de ce littoral Californien, avec des vues spectaculaires sur les ranchs surplombant la mer bleue,. Ensuite, elle se dirige vers le cap Mendocino, après avoir descendu une côte à pic ou Régine s'est fait une peur bleue... et passé devant un grand ranch, seul habitation depuis des kilomètres, nous stationnons pour la nuit face à l’océan, le soleil se couche. "The Lost Coast" c’est magnifique.

la Ferndale-Petrolia Road rejoint la Hwy 101 en traversant la Rockfeller Forest, la plus grande forêt de séquoias Redwood du monde. Nous passons la tête par la fenêtre de J.R. pour voir les immenses arbres bordant l' Avenue of the Giants, une étendue de séquoias Redwood de 52 kilomètres de long. Mais nous nous arrêtons aussi pour marcher et respirer l'air de la forêt, écouter les ruisseaux, d'admirer ces arbres majestueux dont le plus grand chatouille les nuages à 112 mètres de haut, ainsi que le décor vert-émeraude dans lequel ils vivent.

Avenue of the Giants, Rockfeller Forest 
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« Lost California » la Californie perdue est notre prochaine étape, elle s’étend au Nord-Est où l'on peut rouler une journée entière dans les Trinity Alps en ne croissant que des pins immenses, pour rejoindre le Lassen Volcanic National Parc et le Lava Beds National Momunent,,,,,,

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7
nov

Nous quittons Eureka noyé dans la brume, notre voyage nous emmène à l'Est par la California 299 à travers les Trinity Alps. Mais que va t'on aller faire là-bas ? C'est la question que l'on peut se poser en quittant la magnifique côte Pacifique ! Eh bien, rejoindre les paysages extraordinaires du Mont Shasta et ses légendes, les parcs d’exception de Lava Beds et Lassen Volcanic National Park. Peu fréquentés sans doute à cause des distances impressionnantes qui peuvent décourager les plus pressés, nous, nous optons pour un rythme tranquille en contact avec la nature.

Notre première étape est Willow Creek. Malgré la petite taille de cette ville, l'histoire de Willow Creek est étroitement liée à celle de Bigfoot. C’est en effet près de Willow Creek en octobre 1958 qu'un conducteur de bulldozer, Jerry Crew, réalise un moulage en plâtre d'une empreinte de pied géante qu’il emporte ensuite dans les locaux du journal Humboldt Times. Le Journal invente le nom de Bigfoot et lance la folie Bigfoot. S'ensuit les premières expéditions à la recherche de cette créature mi-homme...mi-singe. Les chasseurs séjournent au Motel Wyatt's, qui a été renommé Motel Bigfoot. Il semble aussi que toutes les entreprises de la ville ont exploité le potentiel en tant qu’icône publicitaire. Bigfoot a son petit musée, malheureusement pour nous, il est fermé pour la saison.

La California 299, pittoresque, très sinueuse avec ses 55 virages en épingle à cheveux, suit la Trinity River pour déboucher soudainement au cœur de Wearverville, sur Main Street, bordée d'arbres et de bâtiments en brique où en bois. Fondée en 1850, comme beaucoup de villes pendant la ruée vers l'or en Californie Weaverville a sa propre histoire, le vieil ouest a bel et bien vécu ici avec ses fusillades, ses salons et même ses braquages ​​avec des bandits notoires comme Black Bart.

De Redding , l’ Interstate 5 traverse un bras du Shasta Lake, le plus vaste lac de barrage Californien. Nous arrivons au visitor center du barrage un quart d’heure avant sa fermeture. On nous passe un film dans une grande salle où nous nous trouvons les seuls spectateurs. Il relate la construction du barrage de 1935 à 1945, avec des interviews de vétérans nous expliquant en autre que Shasta Dam contient assez de béton pour construire un trottoir qui ferait le tour de la terre au niveau de l'équateur. C'est le plus grand barrage de Californie, le deuxième des USA.


La nuit tombe, nous avions repérer un parking à Shasta Lake pour notre étape du soir. Un couple de promeneurs s'approchent de nous, nous proposant de stationner devant leur maison à quelques rues plus loin, c’est ainsi que nous faisons la connaissance de Shane et Carla.

Le lendemain, un détour nous conduit aux Shasta Lake Caverns que l’on rejoint par une agréable mini croisière sur le lac Shasta. Ces grottes découverte en 1878, ont des proportions gigantesques. On y découvre une série de chambres souterraines décorées de multiples formations de stalactites et stalagmites très colorées.

Les impressionnantes aiguilles hautes de 2000 mètres du Castle Grag State Park, se dressent un peu plus au nord. En 1865 les colons avec l'aide des indiens Shasta, y livrent une lutte sans merci contre les Modocs qui défais, durent fuir la région.

Interstate 5 au Nord de Redding 


Castle Grag et le Mont Shasta 

A partir de là, sur quatre jours, nous faisons le tour du majestueux Mont Shasta. Son sommet à 4317 mètres est couvert par des neiges quasi-éternelles.

De nombreuses légendes courent au sujet du Mont Shasta. Ce volcan de la Cascade Range (chaîne volcanique qui s’étire depuis le Canada sur 1100 kilomètres), est considéré comme actif même si sa dernière éruption remonte à plus de deux siècles. Il fascine les visiteurs du monde entier, certains en quête de visions mystiques. Selon des légendes Amérindiennes, un puissant chef spirituel descendit du ciel sur cette montagne, le Mont Shasta est aussi mondialement connu pour ses très nombreuses observations de lumières non identifiées. D’autres sont attirés, comme nous, pour les merveilles que Mère Nature offre en cette région unique.

Le Mont Shasta vu sous les quatre angles cardinaux 

Nous débutons par une visite au bureau des rangers de l’ancienne ville forestière de McCloud, où l’on nous remet toute la documentation cartographique détaillée de la région.

Le plein d'eau chez les rangers, notre bivouac au bord de la McCloud River 

Le lendemain, après notre bivouac, nous découvrons par un itinéraire en forêt, les trois chutes d'eau de la McCloud River: lower, middle et upper. Territoire sacré de la tribu Wintun, ces extraordinaires cascades posséderaient des ondes particulièrement énergisantes et régénératrices, nous ne nous sommes pas baigné pour autant!

Aidé de la carte détaillée donné par le ranger, nous prenons la Modoc Volcanic Scenic Byway qui remonte vers le nord par le côté Est du volcan. A 2000 mètres d’altitude, passé la forêt de sapins, le paysage devient un champ de lave où pousse difficilement quelques conifères. La route n’est plus goudronnée mais elle est praticable pour rejoindre notre étape, Medicine Lake Volcano (2414 m). Le lac est majestueux, isolé, l’endroit nous plaît tout de suite. Sur le parking, un panneau en bois sur lequel est agrafé un papier griffonné de dessins d’aliens et d’un phrase «Here, daily, 3:33 AM , we will abduct you» Alors cela serai vrai: le Mont Shasta, point de puissance cosmique, point d’entrée dans la 5ème dimension!

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Le message nous fait changer d'avis, nous continuons la piste pour arriver à la nuit tombé à Lava Beds National Monument. A ce sujet, nous remarquons qu’ici, la nuit vient très vite, à 5 h de l’après-midi, il fait noir sans passer par le crépuscule, comme si on éteignait les lumières!

Lava Beds National Monuments, ici nous visitons des grottes, faisons de la photo animalière, grimpons sur un volcan contempler un champs de bataille et découvrons l’art rupestre des amérindiens.

Ces célèbres tunnels témoignent de l’activité volcanique vieille de 30000 ans formés par le refroidissement de la lave laissant un vide à l’intérieur comme une grosse bulle d'air. En descendant dans ces grottes on peut ainsi voir le résultat des impressionnantes coulées de lave. Les rangers du parc nous donnent toutes les recommandations pour les visites, être prudent, être accompagné et utiliser une bonne lampe de poche, ils proposent le matériel et les cartes qui indiquent que certaines grottes sont fermées pour protéger les colonies de chauve-souris.

Nous visitons sept grottes sur les vingt quatre avec des entrées accessibles. Elles varient toutes par leur longueur, leur difficulté. Pour descendre, les échelles se succèdent, souvent verticales, il faut parfois se courber car le plafonds est bas. Nombre de ces grottes ont les parois tapissées de lichens aux couleurs éclatantes bleu, vert fluo ou jaune.

Comme nous sommes amateurs de vie sauvage, nous ne manquons pas l'un des deux National Wildlive Refuge de plus de 70 000 hectares consacré à la protection des oiseaux aquatiques migrateurs. Nous passons la nuit sur un parking où s’étend devant nous: marais, prairies et lacs peu profonds, qui attirent en hiver un millions de canards, oies blanches, bernaches, hérons et cygnes. Nous assistons au spectacle des milliers d’oies des Neiges en migration vers le Mexique, ainsi que quantité de cygnes dans un mélange de cris sifflements et battement d'ailes, une cacophonie incroyable.



Autour de nous les cerfs mulet (mule deer) parcourent le désert dans un paysage remarquable de sauge armoise et de genévrier.

Le lendemain, nous randonnons autour du fort du Captain Jack Stonghold qui se dresse au centre du champs de bataille de la guerre des Modoc (1872/73) Durant cette période troublée, l’habile chef Modoc Captain Jack, surprit et défit l’armée américaine après une série d’escarmouches.

Nous rejoignons la Highway 139, mais avant, un dernier arrêt pour découvrir des exemples de l’art rupestre qui représente plus de 11 000 années de présence humaine dans cette région. Nous trouvons les pétroglyphes gravés sur une falaise, bien que beaucoup de dessins soit érodés ou à peine visible cela reste merveilleux.

En suivant la California 299 vers le sud, nous croisons des ranchs et des cafés à l'abandon.

McArthur-Bueney Falls est une chute d'eau de 40 mètres de haut, accessible par un sentier entre des bois de cèdres et de pins jaunes.

Au sud-Est, Lassen Volcanic National Park s’étend sur plus de 40 000 ha de nature sauvage. Il est dominé par le volcan de Lassen Peak qui entra en éruption pour la dernière fois en 1912 produisant un immense nuage de poussière qui recouvrit toute la région. Un authentique paradis s'ouvre à nos yeux, composé de mares volcanique bleu-vert, prairies, lac ou se reflètent les forêts et les montagnes.

Plus loin, il laisse place à un paysage volcanique d'outre tombe, le parc regorge de sources chaudes, marmites de glaise bouillonnantes, et fumeroles. On découvre sans risque cet environnement étonnant en suivant des pistes aménagées car les émissions de vapeurs et de boues instables cachent de nombreux dangers.

Nous quittons Lassen Volcanic, pour un bivouac en forêt. La Gold Country sera notre prochaine étape, elle a troqué ses bourgades sauvages et mal famées de la ruée vers l'or pour des petites villes aujourd'hui tranquilles où nous rencontrerons Kim et Pascal, nous avons un oncle et une tante en commun.

18
nov

Le pays de l'or de la Californie est jalonné par de petites villes pittoresques dans des paysages superbes qu'une journée suffirai à traverser entre Nevada City et Mariposa. Mais nous allons prendre notre temps, tout d'abord rencontrer Kim et Pascal. Pascal est originaire de St Julien de Concelles, expatrié en Californie depuis plus de trente ans, nous avons en commun le même oncle et la même tante et bien sur les cousins.

Vieux pont couvert sur la Yuba River, emprunté par les diligences au 19e siècle, elles desservaient North-San-Juan 

Kim et Pascal nous reçoivent donc dans leur maison de North-San-Juan, petite bourgade de 260 habitants dans les montagnes à 20 minutes de Nevada City. Le lendemain, le tour du vieux cimetière, terrain de jeux préféré de Jolie le chien de la maison, est suivi de la visite de la petite ville puis l’après midi de Nevada City.

Nevada City fut fondé en 1849 par des chercheurs d'or qui prospectaient les graviers de la région. Ils en tirèrent pour huit millions de dollars en poussière d'or en deux ans. La petite ville témoigne de cette richesse par son architecture de bâtiments historiques bien préservés. En flânant sur Main Street où commercial Street nous admirons ces maisons victoriennes du 19e siècle et leurs balcons de bois. La plus part sont aujourd'hui converties en boutiques et restaurants.

En soirée nous profiterons de l'excellente table du "New Moon" où travail Pascal, très demandé par les clients pour sa touche Frenchy à l'accent particulièrement sympa.

Nous quittons à nouveau des amis, Kim et Pascal sans oublier l’adorable Jolie et ce beau coin de la Californie, Nous les remercions de leurs chaleureux accueil, à bientôt sur les bords de la Loire.


En suivant le cours de la Yuba River sur la California 49, nous nous arrêtons à Downieville. Fondée en 1851, la légende raconte que l’endroit était si riche en or qu’en faisant cuire un poisson de la rivière on retrouvait de la poussière d’or au fond de la casserole.

La bourgade de Truckee est née à la fin du 19e siècle, d'abord sous la forme d'une simple halte de diligence avant de grandir, profitant de l’essor de l'industrie du bois. Au cours de l'hiver 1846, cette région inhospitalière à vécu le terrible épisode connu sous le nom de Donner Party (l’expédition Donner). évoquant la tragédie d'un groupe de 89 pionniers, hommes femmes et enfants, qui piégé par le mauvais temps durent se livrer au cannibalisme. Aujourd’hui, la route 40 monte de Reno vers le Donner Pass à 2350 mètres d’altitude, un col de la Sierre Nevada. Un musée et un monument s’y dresse en souvenir de cette tragédie, un couple en Bronze juché sur un socle de granit regarde vers la Californie.

Situé à la frontière de la Californie et du Nevada, se trouve le Lac Tahoe, un joyau bleu niché dans les montagnes de la Sierra Nevada. Particulièrement populaire, on y vient pour marcher sur ses berges, se baigner, faire du canoë où encore jouer au casino pour la partie coté Nevada. C'est d'ailleurs pour cette dernière raison que nombre de Californiens s'y rendent, les casinos étant interdits dans l'état de Californie.

Il faut y rester plusieurs jours pour pouvoir avoir le temps d'en faire le tour, mais connaissant déjà le lac, nous donc sommes passé en coup de vent et avons juste profité de quelques points de vue à différentes heures de la journée !

Empruntant la route 50 vers l'Est, nous entrons dans le désert du Nevada jusqu'à Fallon puis la route 95 nous conduit jusqu'à la ville fantôme de Bodie et le surprenant Mono Lake.

Sur la route 95, passez le Lac Fallon et notre bivouac, nous longeons sur des kilomètres la Naval Air Station Fallon (N.A.S.). Elle accueille l'école de formation de pilotage de combat de la marine où "Top Gun". Aux environs de la base, elle compte 34000 ha de terrains d'entrainement au bombardement.

Highway 50 

Bivouac sur le bord du lac Fallon, Nevada 
N.A.S. Fallon "Top Gun" et le musée. 

A chaque fois, l'histoire est la même où presque avec les ghost towns et Bodie, ville fantôme de Californie ne déroge pas à la règle. Il y a de l'or... et puis un jour, il n'y en a plus, la conquête de l'ouest américain a vu la création de villes champignons qui ont été désertées aussi vite qu'elles sont apparues. Les ghost town sont légions particulièrement dans l'ouest, Bodie est l'une des plus grandes et l'une des mieux préservées du pays. Il y a deux manières d'arriver à Bodie : la route 270, qui quitte la 395 où la Cottonwood Canyon Rd et fatalement nous prenons cette dernière, la pire. 16 km d' une piste à la qualité médiocre qui serpente dans la montagne jusqu’à 2600 mètres. Mais au moins, elle vous met directement dans l'ambiance et au bout de la route, il y a Bodie, la ville-fantôme.

La Cottonwood Canyon Road ,les mules deer et puis ...Bodie 

L'endroit surprend avec ces quelques habitations nichées dans une petite vallée en plein désert, un désert brûlant l’été, mais grelottant hiver, nous sommes à 2500 m d'altitude En 1859, un certain W.S. Bodey a trouvé de l’or et les prospecteurs ont afflué. En 1880, Bodie est la deuxième ville de Californie avec 10000 habitants et 2000 maisons. Deux banques, des journaux, une prison, 30 mines, 65 saloons sur la rue principale longue de deux kilomètres et une seule église. Au total, 90 à 100 millions de dollars d'or furent extraits de ces mines. La ville sentait la poudre : hold-up, bagarres, assassinats... le far-west. En 1881, le révérend F.M. Warrington en parlait ainsi : "Une mer de péchés, battue par les tempêtes de la luxure et de la passion".

Après ! les filons s'épuisent, les incendies en 1892 et 1898 et surtout un gigantesque feux en 1932, un garçon de 2 ans et demi qui jouait avec des allumettes et voilà 95 % des bâtiments partis en fumées, le pauvre gamin a du se prendre une rouste ! Les feux, la fermeture des mines,la dépression et la prohibition ont eu raison de la cité, en 1962, Bodie était encore habité puis est devenue Natural Historic Landmark puis State Historic Park.

Nous vous présentons Arnaud, Hélène, Fostine, Bertille, Clotaire et Diane, de St Nazaire sur les routes d'Amérique pour une année

Aujourd'hui, 10 % des bâtiments d'époque sont encore debout et l'intérieur des maisons a été laissé en l'état. Des rangers habitent sur place à l'année pour entretenir le site. Déambuler dans ces restes de far-west, des maisons, des carcasses de voitures où de calèches, est un régal pour les photographes. On s'amuse à deviner les saloons, commerces, croque-mort, mairie, station-service ? Et tout en haut, la mine qui domine le site. Bodie a ses histoires de fantômes : une domestique chinoise qui s'assoit sur la poitrine des gens pendant qu'ils dorment dans la maison Cain, une vieille femme assise dans un rocking-chair dans la Gregory House (véridique), l'odeur de cuisine italienne chez les Mendocini, une stèle d'un jeune enfant dans le cimetière. Dans les rues, les maisons regorgent d'objets d'époque, rien n’est reconstitué, tout est authentique, mais les photos parlent mieux que nous.

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Avant d'emprunter la Tioga Pass, qui traverse la Sierra Nevada, porte d'entrée du Yosemite Park, nous retournons (nous sommes venus ici en 2012) voir Mono Lake. Un immense lac salé du désert au cœur d'une ancienne caldeira, il a des curiosités à offrir. Depuis que quatre des cinq rivières qui alimentaient le lac ont été dévié vers l'aqueduc de Los Angeles en 1941, son niveau est descendu de 15 mètres. Cela donne un paysage incroyable avec ces tours minérales se reflétant sur les eaux du lac.



Le naturaliste John Muir, qui a sauvé la vallée du Yosemite en 1905 grâce à une loi qui l'a fait entrer dans les parcs nationaux, en parlait ainsi : "C'est de loin le plus grand temple de la nature dans lequel il m'a été permis d'entrer "

Mais pour rejoindre l'entrée du parc en venant de l'est il faut emprunter la Tioga Pass Road. Elle offre un nombre impressionnant de points de vue à condition évidemment que la route soit ouverte, nous concernant, elle fermait le lendemain à 3 pm pour cause de neige, c'était limite.

Yosemite est l'un des plus beaux parcs nationaux des États-Unis, la nature y est protégée. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1984 tout comme Yellowstone, ce qui caractérise le plus ce parc, ce sont ses immenses falaises de granit d'environ 1000 mètres de haut dont le très célèbre Half Dome, plongeant à pic dans les vallées boisées. On y trouve beaucoup de diversité, des montagnes granitique, des lacs, des prairies, des cascades mais aussi une faune allant des ours aux cerfs. Pour profiter du parc nous avons réservé un emplacement sur le campground, les bivouacs sauvages sont interdit. Les recommandations concernant les ours sont très strictes , toute la nourriture du camping-car doit être enfermée dans des grandes boites en métal prévues sur chaque emplacement, l’amende est de $5000 pour manquement. Les ours se baladent fréquemment sur le terrain, s'il sont affamés, ils peuvent ouvrir les véhicules comme une boite de conserve.

Connu pour ses séquoias géants, Sequoia National Park ,est l'un des plus vieux parcs des États-Unis, presque aussi vieux que Yellowstone qui date de 1890. Pour le rejoindre, direction Fresno puis vers l’est la route 180 qui rejoint l'entrée Nord et traverse le parc. Nous faisons donc la route tout en surveillant notre plein qui n'était pas franchement plein. La dernière bourgade avant de s’embarquer direction les montagnes qui abritent les séquoias, c’est Squaw Valley, avec une petite station essence. "Full Diesel please" (prononcé diiisel), Régine demande si nous pouvons stationner pour la nuit sur le parking, "No problem, you are welcome " pendant que je discute à la pompe avec le bûcheron du coin.

Le lendemain, ça grimpe dur sur la route sinueuse, le poste de ranger franchi, le visitor center nous apprends que la route 180 qui traverse le parc et le King Canyon est fermée pour cause de neige, seulement une infime partie appelé Grant Grove est visible autour du visitor center. Bon, on a qu'une envie, c'est d'aller crapahuter aux pieds des géants... Nous ne verrons pas le célèbre "General Sherman Tree", l'arbre le plus volumineux du monde mais le trail dans la forêt, nous permet de découvrir un certain nombre de séquoias et aussi d'en apprendre un peu plus sur ces géants, grâce à la présence de panneaux explicatifs.

Pour rejoindre le seul col franchissant la Sierra Nevada, nous traversons Central Valley réputée pour être la région la plus prolifique en agrume de la Californie ! nous nous en apercevons en suivant la route 245 qui descend des montagnes dans la vallée jusqu’à Visalia puis la 99 qui rejoint Baskerfield. Bordé d’arbres fruitiers en pleine récolte, la route devient le Fresno County Fruit Trail, (le sentier des fruits du comté). Nous découvrons qu'ici l'agriculture est reine avec ses milliers d'hectares d'orangers, mandariniers, citronniers et même des oliviers. Au début du printemps c'est le Blossom Trail, (le sentier des fleurs), 100 km de route colorés par ses arbres fruitiers en pleine floraison, un must à ce qu'il parait!


De Baskerfield nous traversons rapidement vers l'Est le col de Tehachati Pass, avant la neige annoncée. Nous arrivons de nuit à Mojave pour faire étape sur un parking routier face au va et vient ininterrompu des interminables trains de marchandises. La neige tombe sur la Sierra Nevada , il était temps.




26
nov

Vers Death Valley, les petites villes et les sites qui jalonne l’US 395 portent bien leurs noms, Little Lake, Lone Pine, The Alabama Hills, Independence... Immense lac asséché, désert où poussent quelques cactus, ce territoire inhospitalier témoigne de l’obstination de ceux qui luttèrent pour coloniser cette région. il n’est traversé que par de rare routes mais si on s’aventure un peu, on peut faire aussi de belles randonnées dans des paysages spectaculaire.

Cowboy rassemblant son troupeau, Little Lake Californie

Avant d'entrer dans la Vallée de la mort, nous faisons étape à Lone Pine, petite ville qui nous transporte à l’époque des cow boys. Crée au moment de la ruée vers l’or, elle est située dans un cadre de rêve ! entre la Ynio Mountains à L'Est et la sierra Nevada à l'Ouest dominée par le Mont Whitney et ses 4417 mètres de haut.

Si l'on prend la Witney Portal Road, à l'Ouest de Lone Pine, on accède aux Alabama Hills, le contraste est saisissant entre ces collines aux amoncellements de gros rochers de granit couleur marron avec en arrière plan la Sierra Nevada enneigée. Le paysage est grandiose, étonnant, très photogénique. Nous passons deux nuits au cœur d'un des plus important décor naturel du cinéma. Depuis 1920, plus de 400 long métrages en grande partie des westerns y ont été tournés, des grands acteurs ont foulé ces roches, John Wayne, Cary Grant ,Kirt Douglas, Roy Roger, Gene Autry et la nouvelle génération....Des films connus, Nevada Smith, Gladiator, Iron Man... En 2012 Quentin Tarrentino et son équipe sont resté 3 mois dans les Alabamas Hills pour le tournage de Django Unchained, on voit d’ailleurs la fameuse charrette du dentiste au musée du cinéma de Lone Pine. Il y a encore 40 tournages par an sur le site pour le cinéma, la télévision, la publicité.

Les Alabama Hills 

Un arrêt incontournable pour les cinéphiles avant de prendre la Movie Road et d'admirer le paysage, le musée du cinéma, sur Main Street à Lone Pine. Chaque année en Octobre, on y célèbre le Lone Pine Film Festival, en présence de nombreux réalisateurs et acteurs.

Pour rejoindre la Vallée de la Mort, nous longeons la petite ville fantôme de Keeler et le lac Owens, un ancien grand lac qui a été totalement asséché pour les besoins en eau de la ville de Los Angeles.

Puisqu'on qu'on aime bien se retrouver dans des déserts bien paumés, bien arides, on ne peux pas manquer de retourner pour la troisième fois dans un lieu unique: Death Valley National Park. Un groupe de mormons qui traversaient le désert de Mojave au milieu du 19e siècle a voulu rendre hommage au successeur de Moïse en nommant Joshua Tree ("l'arbre de Josué"), l'arbre du désert, qui les guidaient vers leur nouvelle "Terre Promise".

Le Joshua Tree , l'arbre du désert

Nous ne sommes pas déçus à nouveau, les Etats-Unis ont cette faculté de tout avoir en grand, là encore c'est démesuré, on s'en rends compte lorsque l'on traverse la Vallée de la Mort, c'est long... c'est large. On y reste 4 jours, on marche sur un désert de sel, dans des dunes de sable, le tout avec des couleurs splendide, on traverse une tempête de sable, des vents violent sur le bord du cratère Ubehebe, (« Ubehebe » signifie le panier dans la roche., en langue Shoshone). Death Valley, c'est le point le plus aride et le plus chaud des États Unis dépassant les 50° en été, mais aussi le point le plus bas sous le niveau de la mer, moins 86 mètres à Badwather

Badwater, le désert de sel de la Californie,- 86 métres en dessous du niveau de la mer 
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  Artists Palette Drive, une route avec de jolis points de vue sur les montagnes et canyons. Les couleurs proviennent des.....
......dépôts minéraux : le rouge, le rose et le jaune proviennent de sels de fer, le vert du mica, et le pourpre du manganèse. 
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Zabriskie Point,  tellement étonnant qu'il a servi de décor au film du même nom, un chef d’œuvre américain des années 70.  
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Le cratère Ubehebe d'origine volcanique, de 800 m de diamètre qui s'enfonce de 237 m, c'est formé il y a 6.000 ans. 
Ici , le vent souffle tellement fort que l'on à du mal à approcher le bord du cratère.

Death Valley, on a profité pour faire des photos, découvrir les couleurs d'un coucher de soleil magnifique. Mais on a aussi galéré pour trouver les bivouacs en oubliant que le parc est immense, que la nuit tombe très vite avec un ciel noir où l'on ne voit que des étoiles tandis que l'on entend japper les coyotes dans la montagne. C'est aussi le moment d'une rencontre sympa avec Pauline et Dany, Dany est originaire de la région de la Guerche de Bretagne où il a connu au collège, notre nièce Marjorie, incroyable rencontre.

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Au bout d'une piste rocailleuse, des fours à charbon construit en 1867 afin d'alimenter en charbon de bois les mines d'argent.  

Dire que Death Valley est un désert! Et bien avec Mesquite Flat Sand Dunes on peut dire qu'on se trouve en présence du désert au beau milieu du désert. Encore une fois, Death Valley vous dévoile une de ses merveilles, ses dunes formées par l'érosion des montagnes environnante, causées par les vents violents qui sont bien présents dans cette région. Le fait que le site de Mesquite soit entouré de montagnes explique que les dunes se sont formées ici et pas ailleurs.. Mesquite Flat Sand Dune et le cinéma, de nombreuses scènes de la saga Star Wars ont été tournées au cœur ces dunes et dans lesquelles on a pu voir évoluer les droïdes les plus célèbres au monde.

La Vallée de la mort doit son nom à tous ceux qui ont péri en la traversant. Voici l'histoire qui serait à l'origine du nom donné à ce désert: un groupe de chercheurs d'or se serait engouffrés dans la Vallée en 1849 pour chercher un passage vers la Californie. Les prospecteurs, piégés durant plusieurs mois, ont du leur salut en brûlant le bois des chariots, en mangeant leurs bœufs et en trouvant par miracle quelques sources d’eau ! Ils réussirent cependant à quitter la Vallée par le Col de Wingate Pass. Selon la légende une femme aurait dit en se retournant : « Goodbye Death Valley ». Du borax fut trouvé en 1881 (sa transformation servait notamment à la fabrication du savon). Le borax était transporté sur 270 km dans le désert, sous une chaleur accablante, par des chariots de 10 tonnes tirés par un équipage de 20 mules (twenty mule team).. L’exploitation minière se poursuivit jusque dans les années 1920.

La citerne en fin d'attelage fournissait en eau les mules durant la traversée. 

Après avoir traversé les décors fabuleux de la Vallée de la Mort, sur la route 190, au milieu du désert de Mohave se trouve la ville de Death Valley Junction. La ville ! Disons quelques bâtiments qui porte ce nom et actuellement habité par ....quatre personnes. Au début du 20e siècle, la ville compte environ 300 habitants. Death Valley Jonction, dans les années 20, l’architecte Alexander Hamilton McCulloch y conçoit une gare d’architecture néo-coloniale espagnole avec hôtel, théâtre et complexe de bureaux, puis les activités minières et la ville décline. Death Valley Jonction est un endroit où il n’y a aucune raison de s’arrêter, ni de rester, pourtant c’est là que Marta Becket s’arrêta un jour de 1967, et elle y resta jusqu’à sa mort. Elle voyageait avec son mari, ils ont eu une panne, il faut changer un pneu. Il n’y a rien autour d’eux, sinon des bâtiments à l’abandon, de style mexicain. Marta Becket s’en approcha et, à travers le trou d’une porte, elle découvrit… un théâtre avec une petite scène, des débris partout, des araignées et des rats du désert. Becket se produisit à l’Amargosa Opera House rénové et suscita un intérêt international pour sa danse et son théâtre. Marta Becket donna sa dernière représentation au théâtre d’Amargosa le 12 février 2012. Elle décéda en 2017 à l'âge de 92 ans.


Sur la route de Las Vegas, à Pahrump, on ne s'y arrête pas pour faire du tourisme mais pour rencontrer Éliette, Richard et Julien leur fils, une famille Française arrivé ici il y a trois ans pour y ouvrir une boulangerie-pâtisserie. L’accueil est chaleureux et nous passons une excellente soirée en leurs compagnie dans leurs maison en banlieue de la ville.

On roule sur de grandes lignes droite et puis un moment plus de désert, on ne voit qu'une chose : Las Vegas, la ville où l'on dort jamais.

 "Welcome to Fabulous Las Vegas, Nevada". dessiné en 1959 par Betty Willis est classé au registre historique américain

Las Vegas, vous êtes prêt à devenir riche !. Cette ville au beau milieu du désert est vraiment étonnante, le savoir faire mis en œuvre pour que les visiteurs restent dans cet univers complet où chaque casino à sa galerie marchande, ses restaurants, ses bars, chercher la sortie !... Ici tout est fait pour dépenser de l'argent, nous on n'y connait rien en jeux, on c'est contenté de regarder! Les casinos partout bien sûr, les machines à sous par milliers, les boutiques de souvenirs. Nous déambulons sur des kilomètres dans les méandres du Strip, le célèbre boulevard où se trouvent tous les casinos, on regarde les gens, on se marre, puis on se paume dans les longs couloirs d'hôtels dont on ne se souvient plus du nom.

Nous nous surprenons à visiter l'hôtel Paris, le Wynn où le Bellagio et passer d'un décor à un autre en quelques instants. Du vieux Paris cliché, très bien fait, au grand luxe moderne du Wynn où encore à l'Italie façon Renaissance, le souci du détail est impressionnant. Voici quelques exemples de ce monde de jeux pour adultes.

 Pour des Français la vue du Paris-Las Vegas ne laisse pas indifférent. Une tour Eiffel de 165 mètres, l’Opéra Garnier......
...........  le Louvre et l’arc de Triomphe n’ont pas été oubliés.
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 Le New York-New York affiche sur le Strip la statue de la Liberté, un grand huit, et les répliques de l’Empire State Building. 
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Flamingo,  le premier hôtel construit en 1946 à Las Vegas, en plein désert du Nevada, mythique avec ses 2000 machines à sous.
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Le Luxor est construit sur le thème de l’Égypte antique. une pyramide de 100 mètres de haut, le Sphinx de Gizeh, des obélisques...
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 Le César Palace, casino hôtel inspiré de Rome et de Jules César. inauguré en 1966. The Lost phantom qui hante les salles de jeux 
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Le thème du Wynn Las Vegas est le luxe. cet hôtel-casino est absolument magnifique. C'est notre coup de cœur 
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La magie des jets d'eau musicaux du Bellagio. C'est le Casino que braquent Georges Clooney et Brad Pitt dans "Ocean’s Eleven"


Le Strip 
Quelques autres casinos: Le Mirage, L'Excalibur, ..Le Venetian avec son gondolier.
Le Bubba Gump, c’est vraiment bon et rien que pour le décor sur le thème de Forest Gump, cela vaut le coup, tout y est délicieux

Le Gold & Silver Pawn shop ("les prêteurs sur gages d'or et d'argent") de Las Vegas est célèbre depuis 2009, grâce à l'émission de téléréalité à succès: Pawn stars ("Les rois des enchères" en français). Diffusé dans le monde, a fait de ses quatre experts de véritables stars. Il y a Rick Harrison, son père Richard, son fils Corey et un quatrième larron, Austin Russel.

Hors des sentiers battus, Fremont Street est situé dans le vieux Las Vegas, lui aussi différent de ce que l’on voit sur le Strip. Ici, pas de gigantesque hôtel-casino mais une rue piétonne couverte d'une voute mesurant 416 mètres de long, il s’agirait du plus grand écran géant du monde... Une fois ici, levez les yeux au ciel et admirez le spectacle visuel et musicale.

Fremont Street 
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Louise et Gérard de Québec, rendez vous en Baja California. J.R. en storage à Henderson. Le retour at home pour 5 semaines

Fin de la première partie. On ne vous apprend rien, nous sommes des mordus de l'Amérique du Nord, de ses grands espaces les plus reculées. Nous avons franchi l'Océan Atlantique avec notre J.R. nous nous sommes enfoncer dans les terres à la découverte des grands parcs, des forêts immenses et de leurs faunes, des déserts à perte de vue, redécouvrir une Amérique traditionnelle et authentique qui contraste avec les grandes villes dynamiques et surpeuplées que nous avons évité, vivre une aventure inoubliable à la rencontre des autres voyageurs, de l'accueil chaleureux des Canadiens et des Américains, ces rencontres, c'est ce qui a marqué le plus ce beau voyage, et ces personnes là seront notre plus grand souvenir !

Merci à tous de nous avoir suivi sur le carnet de voyage et sur la page Facebook, nous avons aimé vos commentaires. Ceci n'est pas la dernière publication de notre récit de voyage, vous pourrez continuer à nous suivre à partir du 12 janvier pour la seconde partie qui nous conduira à travers le désert de l'Arizona jusqu’à la Baja California pour une année au Mexique et en Amérique Central.

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d'année à tous !.

12
janv
Conseillé par  Philippe, je positionne la carte au début de l'étape 

Notre retour à Las Vegas, le 13 janvier, nous entrons tout de suite dans le vif du sujet avec la découverte à un peu plus d'une heure du Strip par l'Interstate 15, de Valley of Fire State Park. C'est l'escapade qu'il nous faut pour nous aérer l'esprit après 13 heures d'avion et 9 heures de décalage horaire. Ici c'est le désert, pas de néon, pas le bruit incessant de la ville, seulement des roches allant du rouge au crème, en passant par le rose, un vrai tableau, une palette d'artiste.

Valley of Fire "la vallée de feu" est un State Park du Nevada depuis 1935. Situé dans la Moaba River Indian Réservation, il nous faut sortir un billet de 10$ pour y entrer. Ses paysages sont grandioses, on y trouve des pétroglyphes dans un magnifique état de conservation et il offre un panel de randonnées digne d'un parc national.

Nous sommes à la bonne saison pour visiter l'endroit, très peu de visiteurs et malgré un -2° le matin nous avons une température de 18° dans la journée. En plein été, la chaleur est tout bonnement insupportable, dépassant très souvent les 45 degrés.

Il y a beaucoup à voir mais pour avoir un bon aperçu de Valley of Fire nous y passerons deux jours en bivouaquant dans le désert à la sortie du parc.

Depuis le Visitor Center, la route s'élève pour entrer dans le cœur du parc où elle serpente . C'est au bout de celle-ci que l'on trouve White Domes, d'immenses monolithes crème ayant servi plusieurs fois de lieu de tournage pour le cinéma. Beaucoup de westerns bien sûr (La Chevauchée Sauvage, Fureur Apache...) mais aussi des films plus récents comme Total Recall de Paul Verhoeven (1990), Casino de Martin Scorsese (1995) où Transformers de Michael Bay (2007).

 White Domes hiking trail

Les Professionnels, western de Richard Brooks (1966) avec Burt Lancaster, Lee Marvin et Jack Palance, a laissé une empreinte dans le parc. En parcourant le site de White Domes, nous découvrons les ruines d'une hacienda construite pour les besoins du tournage.

Mais avant, il y a la vue spectaculaire de Rainbow Vista, Mouse's Tank et la désormais célèbre Fire Wave, une vague bicolore magnifique que l'on atteint après un court trail

Fire Wave , (Karim et Evelyne nos jeunes parisiens en vacation pour une semaine à Las Vegas)
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Rainbow Vista hiking trail 
Mouse's Tank, ses pétroglyphes amérindien datés de 4000 ans 

La petite route continue permettant d’accéder à d'autres curiosités comme Windstone Arch et Atlatl Rock. Petroglyph Canyon ainsi que des formations rocheuses, des bois pétrifiés et un rocher en forme d'éléphant.

Elephant Rock 
Pétroglyphe amérindien Atlatl Rock. Arbres pétrifiés daté environ 150 000 000 d'années 
Bighorn sheep, (mouflon d’Amérique) 
Notre route croise de nombreux Bighorn Sheep

Clark monument, érigé en juin 1949 par les citoyens d'Overton au Nevada, pour honorer la mémoire du capitaine John G. Clark (1843-1915). La plaque à proximité explique que Clark fut blessé puis fait prisonnier pendant la guerre civile alors qu'il servait dans la compagnie B, 13th New York Cavalry. Après avoir été libéré, Clark a immigré en Californie du Sud. Un jour, alors qu'il voyageait de Bakersfield à Salt Lake City en buckboard, (carriole) Clark s'est arrêté, a dételé son cheval et l'a attaché à l'arrière de son chariot. Il a erré dans la région, cherchant de l'eau puis a finalement rampé sous son chariot où il est mort. Son corps est resté pendant plusieurs jours jusqu'au 30 juin 1915. Il a été enterré sur place.

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Le voyage peut être éprouvant pour J.R., il a enduré des centaines de kilomètres de pistes, avalé des kilomètres d'asphaltes, outre les entretiens périodique du moteur, ici chez Dodge à Las Vegas, il faut réparer les ennuis technique de la cellule. En faisant le plein des deux réservoirs de 100 litres d'eau nous découvrons une fuite sous le camion. Trouver un atelier pour déceler l'origine et réparer n'est pas si simple, après plusieurs tentatives auprès de concessionnaire RV nous rencontrons Tito gérant de "Oil Change Center" dans le centre ville. Plusieurs coup de fil, Tito nous trouve finalement un RV qui accepte de nous recevoir. La gentillesse et la disponibilité de Tito et de son collègue sont étonnante, ce sont franchement des super guys. Au final la fuite d'eau est dû à la corrosion de la vanne de vidange, aucun moyen de réparer sinon remplir au 2 tiers les réservoirs pour réduire la fuite.

Dodge Las Vegas 
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Tito et son collègue, Sahara RV 
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Nelson, ghost town, Nevada. Il est assez surprenant de penser qu'en une heure seulement, nous pouvons voyager d'un casino de Las Vegas Boulevard à une ville fantôme qui semble être au milieu de nulle part. Elle n'est référencée dans aucun guide, nous l’avons découvert par hasard il y a un an, lors d’un reportage TV. Situé à la fin d'une route sinueuse entourée de cactus cholla appelé aussi Teddy Bear Cactus (cactus nounours), nous découvrons Nelson, le site de l'une des premières grandes mines d'or du Nevada. Baptisé à l'origine Eldorado par les colons espagnols qui ont découvert les premiers de l'or en 1775. La bourgade s'est agrandie et a changé de nom après que les prospecteurs ont ouvert la mine Techatticup. Nelson est connu alors comme un endroit violent et sans loi. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus paisible, une fois sur place.. wow !! nous ne savons plus où regarder tellement le cadre est génial, Nous passons deux heures à nous balader dans ce vieux hameau abandonné, l'ancienne mine, les bâtiments et objets sont de véritables reliques, du vieux tacot tout rouillé à l'ancien camion, d’une vieille grange à une carcasse d’avion qui a servi d'accessoire dans le film 3,000 Miles to Graceland, de vieilles enseignes de routes et de stations-service. Pour terminer la visite, un étonnant musée avec des équipements miniers utilisés à l'époque où la mine d'or locale de Techatticup était en plein essor. Nelson, une machine à remonter le temps, c’était juste parfait !! .

Sortie de Nelson, la route se termine 15 kilomètres plus loin en cul de sac sur les rives du Colorado. Nous sommes au Nevada, de l'autre coté c'est l'Arizona.

Dans le désert, Il faut regarder où nous mettons les pieds , il est habité par de curieuses créatures

Étape à la station "Chevron" de Searchlight, sur la Route 95.

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Oatman, une ville fantôme bien vivante. Un itinéraire de la "Route 66" qui traverse les rudes Black Mountains,

La "Route 66". À l’époque où les voitures manquaient de puissance, certains locaux  gravissaient la côte en marche arrière.
 Les "wild burros », ces mules autrefois utilisées par les prospecteurs sont retournées à l’état sauvage parmi les "cactus Cholla"

La Oatman Hwy, autrefois un chemin emprunté par les premiers colons, puis par les prospecteurs à la recherche d’or. C'est un drôle d’endroit pour installer un village, mais au début du 20e siècle, la ruée vers l’or n’avait pas encore dit son dernier mot, Oatman allait prospérer jusque dans les années 30… Revenons sur l'origine du nom de la petite bourgade: Oatman tient son nom d’une famille de colons qui fut attaquée par des indiens en 1851. Olive, Mary et leur frère Lorenzo furent les seuls survivants du massacre. Lorenzo laissé pour mort, Olive et Mary Oatman furent capturées, les indiens en firent des esclaves puis elles furent vendue un an plus tard à une tribu Mohave avec laquelle elles vécurent plusieurs années. Mary finit par mourir de faim, mais Olive retrouva la liberté… cinq ans après sa capture.

Olive Oatman après sa libération, (Le personnage d'Eva de la série Hell on Wheels a été inspiré par Olive Oatman)

Au plus fort de la Ruée vers l’or, Oatman compte 10 000 habitants. Entre 1904 et 1931, l’équivalent de 36 millions de dollars d’or y furent collectés. Puis le filon s’épuisa et les prospecteurs quittèrent petit à petit la ville. Le déroutement de la Route 66 plus au sud à partir de 1953 achèvera de sceller le destin d’Oatman. Plus récemment, Clark Gable tomba amoureux de la région, au point d’y attirer son épouse Carole Lombard pour leur lune de miel, qu’ils passèrent au modeste Oatman Hotel le 18 mars 1939. Nous y fêterons mon anniversaire en toute simplicité devant un Hamburger. Pour l'occasion, l'Oatman Hotel m'offre le dessert allumé de sa bougie.

Aujourd'hui la mascotte d'Oatman: les "wild burros", des ânes où mules sauvages qui vivent par dizaines à Oatman et dans ses alentours. .. Descendants des mules des chercheurs d'or du siècle dernier, ces ânes ont bien compris que les touristes pouvaient les nourrir. Attention les plus jeunes ont un autocollant scotché sur le front : "Do not feed me anything" (comprendre : "Ne me nourrissez pas, je ne suis pas sevré") Il y a même des shows western, avec des cowboys qui tirent dans tous les coins et jouent de la musique "Western".

Notre intention est de rejoindre le Mexique, en traversant les déserts du sud du Nevada, l'Arizona et de la Californie, une petite partie de la "Route 66", pour poursuivre par les petites merveilles de Joshua Tree, Palm Spring... Cette première semaine avec la découverte de Valley Of Fire et quelques Ghost Town fut une belle introduction à notre nouveau périple , malgré les ennuis de fuite d'eau entre nos deux réservoirs, nous espérons vite y remédier.

Étape sur les hauteurs de Kingman 
23
janv

On s'est donc mis en route, après Kingman et la "Route 66", direction la Hwy 62. Une route particulièrement aride du désert de Mojave, destination: Joshua Tree National Park !

La Hwy 62 est longue, sans végétation hormis quelques buissons par çi par là, parallèle à la voie de chemin de fer, à cheval entre l'Arizona et la Californie, sur 200 km. On ne croise pratiquement personne donnant cette impression de roadmovie américain, découvrant des paysages comme dans les films avec l'envie de s’arrêter pour se balader au milieu du désert. Le soir, nous faisons étape quelques kilomètres avant le visitor center de Twentynine Palms, L'approche de la ville est caractéristique avec ses habitations dispersées dont nous découvrons à la nuit tombante, leurs lumières dans le désert.

Hwy 62, étape avant Twentynine Palms avec la visite  le matin de...la voirie
Habitations dans le désert 
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Le Joshua Tree. c’est un cactus où plus exactement un yucca. L’arbre de Josué, qui fleurit blanc au printemps et peut vivre 200 ans. Il doit son nom à un groupe de Mormons qui traversait le désert de Mojave au début du 19e siècle, ça leur faisait penser à Josué, bras tendus, montrant la terre promise, Il devait faire très chaud ce jour là! Il fut également utilisé par les hommes pendant des milliers d'années. Les indiens mangeaient fleurs et graines, et faisaient fermenter les fruits pour en tirer un alcool, souvent utilisé pour obtenir une vision.

Il pousse seulement dans le sud-ouest des États-Unis, dans ce désert de Mojave et c’est ainsi qu’est né le Joshua Tree National Park (créé en 1994). Avant cela, dans les années 70, c’était un lieu de retraite pour les hippies. Mais pas seulement, The Byrds, Crosby, Stills & Nash, Neil Young, the Eagles le considèrent comme un lieu sacré pour la musique.

Rolling Stone , 1969 Joshua Tree NP 
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Cholla Cactus appelé aussi Teddy Bear Cactus (où cactus nounours). Une balade mène au milieu de ces étranges cactus donc les épines pénètrent facilement la peau et sont difficiles à extraire, une boite à pharmacie est mise à disposition au départ du sentier.

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Malgré la dureté de l'environnement désertique, certaines personnes se sont installées dans ce qui est maintenant Joshua Tree National Parc . Les mineurs, Jepp et Tom Ryan ont construit une maison dans les Ryan Mountains en 1898. Plus de cent ans plus tard, une grande partie de leur ancienne structure en adobe est toujours debout. Éparpillés, on y trouve un moulin à vent effondré, un puits couvert de pierres, plusieurs tombes et des machines. Jepp et Tom Ryan ont habité ce site pour exploiter la source d'eau naturelle situé à 5 km . L'eau était essentielle à la mine d'or Lost Horse, qu'ils possédaient avec leur frère Matt et le prospecteur local Johnny Lang. Le bétail élevé ici a aidé à nourrir la famille et les travailleurs; une soixantaine de personnes vivaient et travaillait au ranch et à la mine pendant le boom de l'or. En 1908, l'exploitation à plein temps de la mine a cessé et les Ryans se sont dirigés vers l'élevage de bétail, jusqu'à ce que la création du Joshua Tree National Monument ait interdit pâturage et habitation.

Plus loin, un sentier mène à un petit barrage appelé Barker Dam, construit il y a plus d'un siècle par les premiers éleveurs dont l'un s'appelait Barker, désireux de préserver la ressource vitale du désert : l’eau. C'est une des rares réserves du parc, aujourd’hui, elle fournit de l’eau pour les animaux sauvages du parc. Au retour, le chemin mène à une cavité où figurent des pétroglyphes indiens.

Joshua Park pullule d'arbres/yuccas, mais d’autres plantes peuvent être observées, des genévriers où encore des chênes nains. Les cactus sont aussi redoutables qu’étonnant par leurs variétés et leurs nombre. Amoureux des déserts, Joshua Park nous à comblé.

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Desert Hills Premium Outlets. Les Outlets sont des endroit incontournables (enfin c'est ce que dit Regine) paradis du shopping avec plus de 180 magasins, à Desert Hills on y retrouve de grandes marques du prêt à porter, de chaussures, cosmétiques, articles de sport même des bijouteries, proposées à des tarifs plus bas que dans les boutiques en ville, sans nul doute il est difficile de repartir sans faire des achats.

Parking étape à Cabazon, proche du Outlet sur la Hwy 10 
Desert Hills Premium Outlets, Les magasins ouvrent leurs portes à 10 h !
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Étape avant Palm Springs, la végétation à fait place aux éoliennes, il y en auraitent plus de 3000 

Au sud de Joshua Tree National Park, Palm Spring est un oasis dans le désert où le soleil brille 325 jours par an ! . Sa situation proche de Los Angeles a attiré dès les années 1920 les vedettes d'Hollywood dont le contrat stipulait qu'elles ne devaient pas s'éloigner à plus de deux heures des plateaux de tournage. Des hôtels ouvrent alors pour accueillir Charlie Chaplin, Gary Cooper, Cary Grant puis Audrey Hepburn, Marilyn Monroe ou encore Kirk Douglas. Au programme pour la joyeuse bande: piscine, tennis et cocktails. Les stars Frank Sinatra, Clark Gable, Ava Gardner ou Steve McQueen veulent désormais leur propre home sweet home. Une nouvelle architecture voit le jour: du verre, de l’acier et du béton, des formes simples en accord avec la nature aride et le bleu horizon. On ne s'en lasse pas, de quoi être " détendu du springs" (jeu de mot qui n'est pas de moi)

On nous a dit allez voir une... porte rose. Quelle drôle d'idée, .mais ce n'est pas n'importe quelle porte.une véritable star, toute la mode,déco et design vient prendre la pose devant.. Il fallait qu'on y fasse un tour Elle doit sa renommée à son créateur, Moises Esquenazi, un artiste décorateur d'intérieur très en vogue.qui a acheté la maison avec son compagnon en 2004 et l'a entièrement re-designée. Revendue en 2008, les nouveaux propriétaires ont heureusement gardé la porte rose.

La maison à la porte rose a régulièrement été classée parmi les plus belles des Etats-Unis. 
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downtown  le soir
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Sur fond de musique d'époque, nous prenons de la hauteur en visitant le Palm Springs Air Museum qui présente une cinquantaine de superbe modèle vintage (Curtiss P-40 Warhawk, P-51 Mustang, Boeing B-17 Flying Fortress, ..). Tous, hormis deux modèles, sont état de marche nous dit un bénévole, lui même ancien pilote de la Navy, en répondant à nos questions.

Notre pilote de la Navy devant son avion 
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Désastre environnemental, le plus grand lac de la Californie, le Salton Sea : près de 1000km carrés d’eau empoisonnée. Le Salton Sea est né d’un accident, en 1905, le creusement d’un système d’irrigation ouvre une brèche dans le lit du fleuve Colorado, et déverse des millions de litres au cœur du désert, dans une vallée qui se remplit. L’inondation sera endiguée deux ans plus tard. Des stations balnéaires ont ouvert, les stars viennent en villégiature, achètent des maisons sur les rives du lac. Et puis soudain, dans les années 70, le Salton Sea s’est mis à mourir. Les rejets issus de l’agriculture dans la vallée de Coachella et les excès de sel de cette ancienne mer l’ont empoisonné, un lac mort au milieu du désert, aucun animal, aucune plante, aucun poisson, l'odeur nauséabonde envahit l’air. Alors aujourd’hui? quelques communautés vivent encore au bord du lac où tout est laissé en plan, des stations essences abandonnées depuis les années 70, des restaurants et hôtels en ruine, visions post-apocalyptiques de mobil homes, baraques miséreuses de bric et de broc! Les hommes habitent ici, tout près des trains de la Union Pacific Company roulant sur l’immense voie ferrée qui traverse le paysage.

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Non loin de Salton Sea se trouve un lieu vraiment à part : Slab City, ou The Slabs. Cette ancienne base militaire de la marine, le Camp Dunlap, construite dans les années 40 et abandonnée après la Seconde Guerre Mondiale et habitée par une étrange communauté indépendante, sans lois, sans impôts, sans taxes, sans eau courante ni électricité ni la moindre commodité ou administration, où cohabitent d'anciens soldats, des hippies, des sans-domicile, des campeurs, des anarchistes et ceux qu'on appelle les "winter birds", qui vont chercher chaleur et soleil pour la saison d'hiver, même la police n’intervient pas ici. . Bienvenue à Slab City, appelé "la dernière ville 100% libre des États-Unis", . On y a fait un tour après avoir "visité" la Salvation Mountain. Nous nous sommes mêler à cette communauté le temps d'un soir, le camping y est gratuit (il faut s'être ravitaillé avant, il n'y a rien sur place). Les habitants se retrouvent le samedi soir dans une espèce de discothèque-scène en plein air, "The Range", pour faire la fête jusqu'au bout de la nuit..

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Ce lieu est aujourd’hui populaire grâce à une œuvre devenue une véritable attraction: Salvation Mountain -“La montagne du Salut” C’est l’œuvre de Leonard Knight, dédié à l’amour de Dieu. Une colline recouverte de milliers de kilos de peinture multicolore! Décédé aujourd’hui, Knight reste le plus célèbre des Slabbers. Une belle histoire... Knight est arrivé dans la communauté de Slab City dans les années 80, avec une montgolfière comme remorque. À l’origine, son plan était d’utiliser Slab City comme base pour un voyage transcontinental en ballon! N’ayant pas trouvé la solution pour faire voler son engin, il s’est définitivement posé ici où il a souhaité transmettre et partager sa dévotion et son amour pour Dieu. Il a inspiré des réalisateurs comme Sean Penn dans “Into the Wild” . Longtemps décriée et vue comme l’œuvre d’un illuminé, Salvation Mountain et maintenant protégée.

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Quelques dizaines de miles après avoir quitté l'enfer de Salton Sea en direction du Sud Est, nous traversons Imperial Sand Dunes, une grande dune de 72 kilomètres de long sur 10 de large. Nous faisons un arrêt à l'écart de la route 78. La route d’accès aux dunes est en partie envahie par le sable et les énormes RV des amateurs de buggy et moto cross. Pour eux, Les dunes sont un beau terrain de jeu. Nous stationnons auprès de Marty et Nancy, des américains vivant à San Diego. Le dialogue s'engage et Marty (Marty Smith, champion national de moto cross, voir sur internet ses performances) nous invite a une ballade dans les dunes dans son super buggy. Afin de nous remettre de nos sensations! la soirée se termine avec un verre de téquila autour du braséro.

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El Centro est entouré par des milliers d’hectares de terres agricole qui ont transformé le désert en une des régions maraîchère les plus productives en Californie du sud (plus de 1 milliard $ annuelle) L’agriculture est donc l’industrie la plus importante et compte pour 50% de tous les emplois qui sont soumis à des variations saisonnières, comme toutes zones agricoles.


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Anza Borrego. Anza, c'est le nom d'un conquistador espagnol, Juan Bautista de Anza, menant en 1775 les colons du Mexique vers la Californie. Ce coin de la Borrego, nom espagnol donné au mouflon où bighorn sheep, a toujours été très sauvage mais a aussi été un lieu de passage pour les indiens, les explorateurs, les diligences.

Plus loin, au bord de la route qui traverse Borrego Valley, nous tombons sur d'étranges créatures. Ricardo Breceda, un mexicain, vie au sud de la Californie, il est fan de Jurassic Park. Improvisant, il fabrique un dinosaure géant en ferraille. Un riche californien, Denis Avery, propriétaire de terres près de Borrego Springs lui propose d'animer le désert autour de cette ville avec des animaux fossiles de la région, de créer, en fait, un gigantesque musée de fer à ciel ouvert. Breceda fait des recherches sur les fossiles, mais laisse aussi aller son imagination. Nous avons donc eu la chance de nous promener dans ce désert, où sont disséminés ces animaux extraordinaires, plus de 130. Breceda, maintenant fait des sculptures de métal dans le monde entier.

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Notre étape dans le désert proche de Borrego Springs . La vie le matin ,  "Jackrabbit",  "Gambel's Quai", "Copper's Hawk"

Hellhole Canyon Preserve dans la Valley Center est plus accueillant que son nom ne le suggère. Le premier kilomètre grimpe droit vers le canyon et est relativement aisé, le sentier est magnifique, nous gardons les yeux ouverts sur toutes sorte de plantes alors qu'au loin nous apperçevons les premiers palmiers. À partir d'ici, le sentier devient difficile à suivre, le soleil tape dur et pourtant on est pas en été. Ce coin est très sauvage, Il faut chercher son chemin parmi les éboulis de gros rocher qu'il faut parfois escalader. Le bosquet de Hellhole Palms est atteint à environ 3,5 km du début du sentier. Ces palmiers de Californie sont très curieux car leurs palmes mortes restent sur le tronc (ils sont aussi appelés palmiers jupons) .Le fruit de ces palmiers était consommé par les amérindiens, soit cru, soit cuit ou moulu en farine. Les palmes servaient à faire des sandales, des toits de chaume...

Le sentier du "Hellhole Preserve Canyon" 
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L'oasis 

Notre trip USA est terminé, nous sommes dans le programme. Prochaine étape, le passage de la frontière Mexicaine à Tecate, nous y serons vendredi 31 janvier, à 8 heure le matin pour descendre sur Ensenada dans la journée si possible!

1
fév

Nous trainons encore deux jours dans ces montagnes du sud de la Californie, on s'y sent bien sans doute en raison du côté très sauvage des étapes. En quittant Borrego Springs, nous allons donc faire un tour dans une région autrefois habitée par des amérindiens. Les kumeyaay, le nom kum eyaay veut dire : « ceux qui sont confrontés à l’eau d’une falaise ». Vivant en campements d’été dans les montagnes et l’hiver sur la côte, leur habitat est constitué de cabanes en branches et en bois. La chasse est celle du petit gibier, lapins, cailles et du plus gros, les antilopes et les cerfs. Ils cueillent noix, graines variées, haricots, des mesquites, agaves; les baies du juniperus sont mangée mûres et sèches, les noix et les graines sont écrasées, pilées dans les "morteros", trous creusés dans la roche. Les pétroglyphes sur les rochers, datant de 1000 ans témoignent de leurs présence dans ce canyon, c'est difficile de comprendre ce qu'ils ont voulu laisser comme message.

Après avoir passé la nuit en bas d'une falaise, quelques miles plus loin, un chemin de terre nous emmène au pied des Ghost Mountains, un autre mile de randonnée en montée raide nous emmène à une ancienne ferme, à la découverte une histoire extraordinaire, que nous avons voulu connaitre: celle de la famille Marshall South. Marshall South arrive en Californie en 1932, le couple charge tout ce qu'ils possède dans un modèle Ford T et s'installe dans le désert. Ce fut le début d'une expérience de vie primitive dans un endroit éloigné et complètement isolé dans les montagnes de Blair Valley que Marshall nommera "Ghost Mountains" . Un endroit sans eau, loin de la civilisation dans un environnement désertique brutal.. Ils ont 3 enfants et une vie belle, ils vivent nus, mangent les baies, des cactus, ils essaient de retrouver la vie des amérindiens. Mais Marshall a trop demandé à sa famille, c'est tellement dur que 15 après, sa femme Tanya le plante là, emmène les enfants et demande le divorce. Marshall décède un an plus tard, maladie? Chagrin?…Marshall South était un poète, un artiste, un rêveur, un visionnaire, un écrivain… et probablement complètement fou, le mystère et l'histoire perdurent aujourd'hui encore. Nous sommes seul sur la montagne et nous découvrons ce qui reste de l'habitation, passant un long moment au sommet, jetant un coup d'œil autour des vieilles ruines, admirant le paysage et essayant d'imaginer quelle vie dure cela devait être. En redescendant nous échangeons quelques mots avec un américain qui passera la nuit près des ruines, laissant son Hummer en bas du sentier.

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Le Mexique.

Baja California (Basse Californie) déroule sur plus de 1300 km des paysages de déserts, de plaines et de plages spectaculaire. Des panoramas grandioses ressemblant à des illustrations de bandes dessinées, cactus chandeliers pouvant atteindre 18 mètres de hauts, l’arbre Boojum, l’ocotillo, le cholla et autres merveilles poussent ici où il peut ne pas pleuvoir pendant dix ans. La Baja California, c’est aussi la découverte de villages reculés aux habitants accueillants, les missions du 17e siècle perdues au milieux de nul part. Ici le rapace tournoi dans un ciel bleu parfait, le piou-piou s’envole des buissons épineux et le coyote jappe au crépuscule,,

En entrant au Mexique par Tecate, nous évitons les longues files de Tijuana. Les formalités nous prennent environ deux heures, entre notre autorisation de visa de 6 mois et le permis d’importation temporaire de ,,,,10 ans pour J,R.. Les formalités terminées, le douanier sort de dessous son bureau du miel et des sauces épicées en nous déclarant: «Et maintenant passons aux choses non officielles»

 La frontière à Tecate

Tecate, ville frontière, nous donne une impression de nous retrouver dans une Espagne d’il y à longtemps, rue poussiéreuses, restaurants et boutiques de bric et de broc se succèdent, circulation désordonnée, énormes trous dans la chaussée que les voitures évitent sans prévenir, feux tricolore qui fonctionnent où pas, panneaux Alto (stop) cachés, il va falloir adapter notre conduite! Concernant la sécurité, pour les voyageurs, la violence est à peine perceptible que par le présence de barrages militaires fréquents. Quelques précautions sont a respecter, comme se tenir à l’écart des endroits douteux et ne pas circuler après la tombée de la nuit.

Contrôle militaire sur la Mex 1 

La «Ruta del Vino» direction Ensenada dévoile une des plus anciennes zone viticole du continent américain avec des vins bientôt aussi réputé que les vins de la Napa Valley. A Ensenada, au sud de la ville, un embranchement nous mène à «La Bufadora» (prononcer «la bouffe à Dora») la souffleuse bruyante, une grotte dans la falaise où l’océan s’engouffre et rejaillit en un puissant jet. Nous y retrouvons avec plaisir Dany et Alain, deux toulousains que nous avions rencontré il y a quelques semaines à Salton Sea.

La "Bouffe à Dora" heu..la "Bufadora "
La Bufadora 

Nous faisons le choix de la route des villages de montagnes en rejoignant par la Mex 3, San Felipe et la «Mer de Cortez». Nous nous arrêtons le soir dans le village d’Ejido Heroes de l’Independencia. Ce petit bourg de quelques misérables maisons dispersées autour de l’église, nous transporte un siècle en arrière et ses héros de l’indépendance, Viva Zappata , Viva Vila. Hormis la Mex 3, qui le traverse, toutes les rues sont en terre battue. Le propriétaire d‘une maison nous autorise à stationner pour la nuit devant son jardin, une nuit calme à partir de 11 h lorsque les musiques mexicaines cessent.

Quittant la route pour une piste qui rejoint le bord de la falaise où tournoient au dessus de la mer des pélicans, notre nuit est très agité non pas par les révolutionnaires de Pancho Villa mais par un vent violent qui nous fait déplacer J.R., à 2 h du matin pour un endroit plus abrité.

Un détour de 70 km nous conduit de la route principale à Bahias de Los Angeles, une baie grouillante de poissons où s’ébattent aussi des dauphins. L’endroit est superbe et nous croisons de nouveau nos amis toulousains, Dany et Alain. Soirée agréable autour d'un cabernet sauvignon rosée L,A, Cetto, Valle de San Vicente,

Bahias de Los Angeles 

Les Missions Religieuses de Basse Californie fondées à l’origine par les jésuites et les dominicains dans le but d’évangéliser les indiens, ont semée la désolation. Les indiens qui prospéraient depuis des millénaires sur ces terres ont été rapidement décimés par les mauvais traitements et les maladies introduites par les conquistadores et les religieux. A la Mission San Borja établit en 1762, José Gerardo, descendant des premiers indiens précolombiens nous raconte l’histoire de son peuple asservit et réduit à l’esclavage. La population, de plus de 2000 personnes en 1762 est tombé à 400 en 1800. Les missions furent abandonnées quand le nombre d’habitant ne justifiait plus leurs activités. Aujourd’hui, ces superbes édifices encore en exercices, où perdus dans des lieux isolés au bout de pistes parfois impraticables, sont des visites passionnantes.

Mission de San Borja 

La Mission de San Borja se situe au bout d’une piste cahoteuse de 36 km qui vaut à elle seule de détour. Traversant un désert spectaculaire où pousse les arbres Boojum et les cactus Saguaro (cactus chandelier), nous y faisons une étape. Arrivé à la mission, José Gérardo nous reçoit. Sa famille descend des habitants précolombiens de la région, il nous raconte la restauration à la force du poignet de la mission. Il est fière de nous montrer la source, le cimetière et les vieilles ruines jésuites. Construite en 1762, la mission religieuse sera définitivement abandonnée en 1823 par manque de pratiquant.

Un magnifique jardin autour d'une piste bien cahoteuse 
Comme nous sommes les seuls visiteurs,  nous avons droit à une visite guidée individuelle.
Quelques oiseaux du désert: Western Scrub-Jay, Cooper Hawk, Red -Tailed Hawk, Cactus Wren, Greater Road Runner, Turkey Vulture

Parcourir la Carretera Transpeninsular (Mex 1) c’est 1625 km, plusieurs points de contrôle militaire la jalonnent (nous sommes arrêté 6 fois en 4 jours, dont deux fouilles de J,R. nous pensons plus par curiosité). Sur la Mex 1, la circulation étonnamment fluide est déconseillée la nuit à cause des vaches qui peuvent y errer. Il faut garder les yeux bien ouvert sur la route et surveiller la jauge à carburant, entre El Rosario et Guerrero Negro, il y a 350 km sans station service. A Rosarito, nous repérons un car wash, il n'y a pas de nettoyeur à haute pression mais un bidon et la brosse, avec finition au chiffon pour la somme de,,,150 pesos. Pour les étapes, nous nous arrêtons tôt dans la soirée, en retrait de la route où les spots sont nombreux et agréable au milieux des cactus toujours sous un ciel étoilé à la tombée de la nuit.

La Mex 1 , pratiquement déserté par les voitures, elle est très utilisée par les camions mexicain
Ce chien mexicain à définitivement adopté Reg, nous le quitterons avec regret

La migration des baleines grises des eaux de Sibérie et d’Alaska, jusqu’aux lagunes de Basse Californie, est un extraordinaire événement dans le monde animal. De Septembre à Décembre, longeant les côtes sur 20 000 km à la vitesse de 8/10 km/h, les femelles enceinte arrivent progressivement dans la Laguna Ojo de Liebre et San Ignacio. Des bébés de 700 kilos voient le jour, découvrant le monde aquatique sous le regard attentif de leur mère. Ces gigantesques mammifères et leurs petit peuvent être observé dans ces lagunes jusqu’en Mars, avant leurs remonté vers le Nord pendant lequel il leurs faut échapper à leurs prédateurs naturels tel que les requins et ceux moins naturel: les hommes!

Maman baleine et son baleineau 

Guerrero Negro à poussé ici grâce à l’exploitation d’une saline isolée, C’est la ville de départ pour observer les baleines grises mais aussi les oiseaux qui peuplent les marais. Nous faisons la connaissance de la famille de Zihul, artisan coutelier qui nous invite a stationner gracieusement pendant deux nuits sur son futur campground, officiellement ouvert dans deux semaines. Nous sommes les premiers voyageurs à laisser nos coordonnées sur son livre d’or. Le lendemain, Zihul passe nous prendre à 7 h du matin.Il nous emmène chez l’un des opérateurs qui propose les circuits de 4 heures d’observation des baleines.

Chez Zihul, Guerrero Negro, les salines.. 

Après l’interminable Dieserto de Vizcaino, San Ignacio nous accueil avec ses palmiers-dattiers luxuriant et son paisible cours d’eau. Avec l’approbation de la police, nous passons la nuit face à la magnifique église San Ignacio de Kadakaaman, Les jésuites y fondèrent la mission en 1716 et les dominicains y supervisèrent la construction de l’église, elle domine la place ombragée d’immenses ficus Benjamina. construite en 1728 sur le site d’une rancheria (village) indienne, ses murs de bloc de lave de 1,20m d’épaisseur impressionnent, donnant un aperçu de l’histoire de la région, trois magnifiques retables du 18e ornent la sacristie et les chapelles. Les indiens Cochimi, (ethnie aujourd’hui disparue), furent les victimes des maltraitances des conquistadors et des épidémies qui firent passer leur population de 5000 à seulement 120 individus à la fin du 18e siècle.

San Ignacio, sa place centrale avec ses immenses ficus Benjamina , Arlette et Pascal de Bordeaux

Nous ne résistons pas longtemps à l’appel des «sirènes», partant de San Ignacio, une route puis une piste de 20 kilomètres nous conduit face à sa magnifique lagune. Des pêcheurs proposent des sorties pour l’observation des baleines grises, nous ne sommes que tous les deux au départ (les embarcations sont prévues pour 11 places), le puissant canot nous transporte pour 3 heures au milieu de dizaines de ces gigantesques mammifères de 15 mètres de longs et 20 tonnes et de leurs progénitures. Une maman a une réaction rare d’après Valentino notre pilote, la baleine pousse son petit a porté de nos mains et se laisse caressée pendant de longues minutes, soufflant bruyamment le long du bord de notre petite embarcation. Régine va jusqu’à dire que le baleineau a des moustaches! Pour nous un incroyable bonheur, émouvante sensation de douceur au touché. De retour, Régine poursuivra sa cueillette de coquillages sur la plage, nous passons la soirée dans les dunes face à un magnifique couché de soleil.

la piste de 22 km pour rejoindre la Laguna San Ignacio
Village de pêcheurs dans la Laguna San Ignacio 


En conclusion, cette première partie ne nous a pas déçu, les mexicains sont sympa, la côte est sublime, l’arrière pays aussi. Alors ! ne manquez pas la suite, le Sud de la Baja California sera notre prochaine étape, il y aura sans doute des cactus, des musiciens qui ont la classe, des tacos, des baleines dans la Mer de Cortez, l'atmosphère Mexicaine quoi !

22
fév

Nous quittons la lagune et ses baleines grise pour retrouver la palmeraie accueillante de San Ignacio. Un retour sur sa place centrale où se dresse l’une des plus belles missions Jésuite de la péninsule. Nous retrouvons Pascal et Arlette à la terrasse d'un restaurant, la soirée s’annonce agréable face au monument de pierre rose.

San Ignacio , la palmeraie , la mission

Santa Rosalia, un petit bout de France en Basse Californie, marquée par la présence des Français venu exploiter les mines de cuivre au 19e siècle, nous découvrons son style colonial, maisons en bois colorés, grandes vérandas. La curieuse histoire de son église nous a intéressé, conçue entièrement en métal par Gustave Eiffel, en tant que prototype d’église missionnaire française pour les territoires d'outre-mer, elle est présentée en 1889 à l'Exposition Universelle de Paris. Puis, après un court passage en Afrique, elle est démantelée et stockée dans un entrepôt à Bruxelles. Un jour, un employé de la compagnie El Boleo qui exploite les mines, l'a découvre par hasard, l'achète et l’a fait expédier au Mexique, où depuis 1897, elle a trouvé sa place à Santa Rosalía.


Iglesia Santa Barbara 
Ses belles maisons en bois du Canada, donne à Santa Rosalia son petit air colonial 

La route vers le sud nous conduit à Mulege, sa mission colonial construite en1705 est d'une sombre beauté avec ses murs de pierre sans ouverture, au-dessus de la rivière, cernée de cactus, elle domine la palmeraie.

Salvador Castro est le seul guide pour le Canyon de la Trinidad. Avec lui nous partons en 4x4 pour 4 heures, à la découverte des peintures rupestres datant de 4 à 6000 ans. Le site se situe sur une magnifique rancheria privé de 7000 hectares. Nous nous laissons conduire au cœur du canyon hors des sentiers battus par Salvador, intarissable sur l'histoire des indiens Cochimi, de la faune et de la flore environnante.

Cette peinture datée de 4000 ans représente un chaman  lors d'un rituel devant un cerf qui à été tué

Au bord de la Mer de Cortez, nous nous arrêtons pour une étape de deux nuits sur une de ses plages paradisiaque, la Playa El Requeson. Le hasard nous fait retrouver Alain et Dany, c'est toujours un grand plaisir de passer un moment ensemble dans la bonne humeur. A marée basse, nous pouvons traverser une bande de sable pour aller sur la presqu’ile recouverte de mangrove. Nous retrouvons aussi Lætitia, originaire de Montpellier et Antonia de Sofia en Bulgarie, rencontré à San Ignacio. Elles parcourent le Mexique, en bus, sac à dos depuis 4 mois. Elles voyagerons avec nous jusqu’à La Paz.

la Playa Requeson. 
Alain et Dany de Toulouse, Leatitia de Montpellier et Antonia de Sofia 
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La mangrove et ses oiseaux 

Sur la route de Loreto, les cactus sont à perte de vue dans une nature sauvage, avec la Mer de Cortez défilant à notre gauche. Loreto est une charmante ville, son agréable "maleçon", promenade en bord de mer et rue piétonnière bordée d’arbres taillés en forme d’arches, se font facilement à pied. Depuis sa mission fondée en 1697, s'organisera l’évangélisation de la péninsule par les jésuites. Le rythme est lent, on s'y sent bien, nous déambulons dans ses rues.

Au cœur de la Sierra Giganta à 40 km de Loreto, posée sur un plateau qu'entoure les montagnes, la "Mision San Javier". Pour l'atteindre, une route remarquable, gravit la montagne ocre rouge en suivant le cour d'un petit rio. "Vigge Biaundo", le nom indien de la mission signifie "terres hautes au-dessus des gorges", construite en 1699 par les jésuites, ses murs dépouillés surmontés de coupoles, tout en pierres rose de la sierra en font l'une de nos missions préférées. Plus tard, le propriétaire de la chambre de Leatitia et Antonia, nous propose une sortie en 4x4 sur une piste très cahoteuse de 30 km, vers une rancheria et la découverte de peintures rupestre dans la montagne.

Mision San Javier, 1699 
La traversée de la Sierra Giganta 
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La Mision San Javier 
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Les dessins rupestre on été découvert il y a 20 ans par Humberto, le rancher cherchait ses "chivas" égarés dans la montagne
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Nous traversons la péninsule pour rejoindre Puerto Adolpho Lopez Matheos, un endroit un peu sordide avec ses rues sablonneuses et ses pauvres maisons de pêcheurs. Une étroite langue de mer rend les baleines plus accessible et même visible de la côte, nous laissons les filles à l’hôtel et embarquons dans un canot pour deux heures de balade jusqu’à la forte houle de l'embouchure, les baleines nous entourent , l'une d'entre elle vient même pousser le canot balloté dans tous les sens, se laissant caresser pendant de longues minutes avant de disparaitre, c'est elle qui décide du moment!

Le clin d’œil de la baleine, caressée par Reg. 
La mangrove et ses frégates. L’hôtel des filles, la cantina et le super marché local , les rues sablonneuses, la vie à bord
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Trois vidéos de sorties différentes pour observer les baleines grises 

Après avoir descendu durant un mois, un coin de paradis, la Basse Californie du nord au sud entre la mer et le désert, nous arrivons à La Paz pendant son carnaval. La capitale de la péninsule Sud compte 200 000 habitants, elle n'a rien d’exceptionnel même si elle a conserver son authenticité avec ses rues colorées et vivantes. Restaurants occidentaux où petits bouis-bouis mexicains sont bons et pas chers ! Après son " mercado" grouillant de monde et de produits, la promenade du "Maleçon" permet d'admirer son coucher de soleil face au grand large et aux îles Espiritu Santo classées par l'UNESCO en tant que réserve mondiale de la biosphère.

Le carnaval, 6 jours de fiesta où le soir toute la ville se retrouve sur le "maleçon" 

Voyager ou vivre un long trip en camping car ne se maitrise pas. Le voyage, c’est le plaisir de l’instant, celui de profiter d’un paysage, de gens, chaque moment étant unique, tout est à retenir même les galères dont on parle peu et là en arrivant à La Paz, c'est la panne. Heureusement qu'elle n'est pas survenue dans le désert! les coyotes nous auraient mangé et nos os seraient en ce moment à blanchir au soleil. En laissant Leatitia et Antonia devant leur hôtel, nous découvrons une fuite de gas-oil sous le moteur, un RV Park est à quelques rues. Le lendemain, Renne, notre voisin du Colorado m’emmène chez Dodge Fiat où je commande la pièce défectueuse (sonde électronique qui détecte l'eau dans le filtre à GO). Heureusement, la pièce est disponible à Mexico City avec un délai de livraison de 4 jours. Adriane, mécanicien, un ami du gérant du RV Park, ce propose de remonter le filtre vendredi. Cela nous laisse le temps de nettoyer à fond J.R. , ensuite farniente puis carnaval le soir. Je me pose la question s'il ne l'a pas fait exprès de tomber en panne le J.R.

De la petite plage du RV Park nous assistons, en fanfare, au départ du patrouilleur "Tajin" . 
Au delà, les yachts sont ancrés devant La Paz, appartiennent 'ils aux narcos? alors qu'une vedette défile devant la mangrove.

Il nous reste quelques images à prendre de cette immense péninsule, nous aimons ses étonnants espaces, l'hostilité de ses déserts, la chaleur de ses habitants. Alors aussitôt J.R. remis en état, nous reprendrons la route du sud pour quelques jours, avant de passer sur le continent.

Notre plage privée, ratissée tous les matins. L'entrée du RV Park, les maisons des  américains du quartier très  protègé.

Renne et Laura nos voisins américain nous quittent aujourd'hui, ils ont été super sympa , ils nous ont emmené chez Fiat pour les pièces du CC, puis faire les courses. Renne qui a travaillé à l'US AIR FORCE nous offre le t-shirt au couleurs de la base de Colorado Spring. Ils nous invitent à passer les voir lors de notre remonté vers le nord des USA.

27
fév

Avant de quitter La Paz, une ville bien agréable dont le gros atout est incontestablement son "maleçon" prononcé: mal-é-konne, voilà comment on devient presque bilingue, nous arpentons une dernière fois cette voie piétonne débarrassée de son carnaval et balayée de ses confettis. Sur le maleçon, y a de quoi faire un bon petit footing, presque 9 km allez retour. Tout le long se trouve de jolies statues en forme d’animaux marins, des personnages dont une effigie du commandant Cousteau, celui-ci étant tombé amoureux de la diversité de la Mer de Cortez, il en avait fait un de ses aquariums favoris dans le monde.

Le  commandant Cousteau sur le maleçon 

J.R. est réparé, prêt à se lancer dans la poussière. Vers le sud de la péninsule, on est sur la route de Todos Santos où se succèdent les déserts à l'infini pour rejoindre le Pacifique. Todos Santos, une situation idéale au pied de la Sierra de Laguna, les missionnaires jésuites fondent, en 1723, le village de "Tous les Saints". Dans les années 1980, les artistes débarquent des États Unis, suivi de hippies, de surfeurs. Riche en tradition locale et art de vivre, les haciendas des anciens barons du sucre sont restaurées, sans oublier l'Hôtel California, qui selon les dire aurait donné son nom au hit du groupe de rock les Eagles. Aujourd'hui, en entrant dans cet l'oasis de palmiers, on traverse un village quadrillé par des rues sablonneuses, un peu à l'américaine avec des maisons coloniales rénovées, galeries d'art et chiens endormis sur les trottoirs, c'est joli tout plein.

Le tacos, spécialité mexicaine à...25 pesos (un peu plus d'un euro)

Une fois contournée la lagune d'eau douce, nous rejoignons pour trois nuits la playa Pastora. Nous y retrouvons Robert et Hélène du Perrier en Vendée, Georges et Irène de Suisse, et des nouveaux Michel et France, Frédéric et Alix de Québec. Une immense plage de 39 kilomètres de long s'offre à nous. Très prisée par les surfeurs, on y observe la migration des baleines grises parfois à quelques mètres du bord. En revenant un peu sur la palmeraie, sur la plage, se tient à la tombée de la nuit le rituel lâché de bébés tortues.

Ces vastes plages sont les lieux de naissance d’espèces de tortues protégées. Une association de conservation des tortues marine s’y retrouve chaque soir (en saison) pour la mise à l’eau des bébés tortues. Elle s'occupe de récupérer les œufs dans les nids, en creusant la plage, afin qu'ils éclosent en sécurité sous un abri. Chaque tortue est soigneusement inspectée pour ensuite être relâchée proche de la mer, évitant ainsi les rapaces. On assiste ainsi à leur libération, certaine tortue sont plus vivace que d’autre, certaine se retrouve sur le dos à la première vague pour être retournée à la suivante, c'est une course pour exister. Seulement une tortue sur mille survivra jusqu’à l’âge adulte.

Après trois nuits à la Pastora, nous changeons pour une plage de pêcheurs, Punta Lobos, à quelques kilomètres au sud de Todos Santos. hors des sentiers battus la plage est belle, le Pacifique y est violent, les baleines soufflent quelques mètres de nous.

Cabo San Lucas est situé à l’extrémité sud de la péninsule de la Basse Californie au Mexique, sur la route nous traversons le Tropique du Cancer. Cabo San Lucas est très touristique, américanisé avec ses plages privées version mexicaine, nous payons 100 pesos pour stationné sur un parking bondé qui sera rapidement investi par la "Marina Militare", effectuant des contrôles. Nous passons rapidement notre chemin.

L’intérêt de Cabo Pulmo c'est d'être en retrait de la zone touristique de Los Cabos, ce qui donne la sensation d’être coupé du monde. Les pêcheurs de la réserve se sont opposés au tourisme de masse qui aurait des conséquences dramatiques sur la faune et la flore de la réserve. La route sablonneuse longe l'océan sur 70 km desservant les plages sauvages, vide de gens, il y règne un calme absolu. Un matin, nous avons la chance d'assisté au passage d’un groupe de dauphins, nous retrouvons les québecois Michel, France, Frédéric et Alix sur la plage de Miramar. Quelques belles maisons de propriétaires étrangers surtout de riches américains (nous avons aussi rencontré un allemand) font face à l'Océan. Les terrains sont en vente à $50 000 et les résidences sont entre 1 et 3 millions de dollars, il faut savoir que le gouvernement mexicain redevient propriétaire des lieux après un bail de 99 ans (qu'il est possible de renouveler sous certaines conditions), cela s'applique jusqu’à 20 kilomètres à l'intérieur des terres.

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Le plus simple pour rejoindre Mazatlan sur le continent Mexicain depuis la Baja California est de shipper J.R. depuis La Paz. Deux compagnies permettent la traversée, TMC et Baja ferries et chacune proposant deux lignes régulières à destination de Topolobampo où Mazatlan. Pour Mazatlan le départ est lundi à 18h, cela nous permet de passer deux nuits sur l'une des plages paradisiaque de La Paz, la playa Tecolote, accessible à 10 km du terminal des ferries. Elle a conservé un côté sauvage car mise à part quelques campings cars, et trois restaurants, il n’y a pas d'autres installations. Nous posons J.R. pour deux nuits au milieu de la plage à quelques mètres de l'Océan, un peu plus loin nous retrouvons Georges et Irène , les Suisses rencontrés une première fois à Guerrero Negro puis à Playa Pastora, Bernadette et Hajo sont Allemands

Playa Tecolote 
Depuis le début du voyage, nous avons eu notre lot de belles plages. Iréne et Georges, Bernadette et Hajo

Le jour J ! nous nous présentons sans réservation au terminal, Baja ferries propose des cabines lors de la traversée de 16 heures, sans la possibilité de dormir dans le camping-car. Nous nous sommes naturellement dirigé vers TMC qui ne propose pas de cabines car elle ne transporte que des camions et remorques donc nous dormirons à l'intérieur de J.R sur le pont supérieur. Le prix comprend le transport du véhicule selon sa longueur, avec le conducteur, la passagère, le repas du soir, ici on mange comme les poules, 17h30 19h, et le petit déjeuner qui ressemble au diner: frijoles une purée de haricot blanc, riz, viande bouillie en sauce et, bien sûr !, des galettes de maïs tout chaudes, le tout bien épicé, servit avec un verre de.....lait de cannelle. Ça c'est sur, nous n'avons pas embarqué sur un bateau de croisière de luxe.


Durant c’est 6 semaines en Baja California ,nous avons parcourus 2800 kilomètres. Avec cette province encore assez peu connue des européens, c'est la découverte d'une immense péninsule faite de paysages étonnant, déserts sans fin, gigantesques cactus et canyons. Nous sommes passés d’une rive à l’autre entre l’Océan Pacifique et la Mer de Cortès pour découvrir après des kilomètres de poussières les missions jésuite du 18e siècle, le bleu de la Mer de Cortez habitées par des colonies de frégates, de pélicans, la côte Pacifique où nous avons eu la chance d’approcher les baleines grises, expérience vraiment unique. Un voyage très nature dans une contrée encore sauvage et isolée, sans ressentir de violence, appréciant l'accueil des habitants, particulièrement sympathique et décontracté. Dans les prochains mois, nous irons à la rencontre des villes coloniales du centre puis Mexico City et ses environs, Oaxaca et la côte Pacifique.

16
mars

Mazatlan, il s’agit de la capitale du Sinaloa, le Sinaloa, surtout connu pour son violent et tentaculaire cartel de drogue, du même nom … le Sinaloa. Comme les avis des uns et des autres sont concordants sur le sujet, nous les prenons au sérieux, première chose: trouver un lieu de stationnement tranquille. Sur le parking du Walmart où nous faisons les courses, Jean Claude, un Québecois, qui habite Mazatlan depuis 15 ans où il a enseigné le français, nous aborde, nous proposant son quartier la Plaza de la Bibliotéca comme un parking calme. Il nous présente les responsables de la bibliothèque et nous avons la permission de faire le plein d'eau au robinet municipal. Jean Claude est un personnage qui connait bien la ville et son histoire, durant notre séjour de trois jours, nous le verrons souvent , il nous conseille sur les visites historiques, les restaurants, le mercado, c'est un passionné d'histoire..alors...!

Notre stationnement Plaza de la Bibliotéca, ça fait pas rêver mais c'est tranquille.  
Notre quartier, plus haut la rue monte dans la favela et sa violence, Jean Claude nous recommande de ne pas y entrer.

Notre première visite est pour le mercado. Jean Claude nous a recommandé le plat de morue à l'ail pour quelques pesos. Dans le quartier, autour du marché, la circulation est dingue et traverser une rue devient une aventure, malgré tout nous nous installons sur le trottoir pour déguster un cocos, mais très vite nous fuyons la foule, le centre historique est proche et déserté par les touristes, nous y passons un bon moment à arpenter ses jolies rues avec leurs éclairages indirect à la tombé de la nuit.

Le mercado et ses rues 
 Centre historique, selon Jean Claude, l'influence coloniale française du milieu du 19e est très présente dans l'architecture
Le Maleçon, le front de mer, la cathédrale.. 
La cocos de Mazatlan 

Nous quittons le bord de mer pour la montagne, la "Sierra Madre Sur", Durango la capitale de l'état de Durango nous attend, le Mexique inconnu et difficile d’accès ! Deux solutions s'offrent à nous: une « autoroute » payante, où bien en parallèle sur la crête des montagnes, la Mex 40, aux paysages magnifiques sur 300 kilomètres. Désormais le plein du réservoir du CC fait, le GPS étant réglé sur les routes sans péage, ce sera la Mex 40. Nous traçons directement, nous élançant à l’assaut des sommets à plus de 2700 mètres d’altitude. Nous ne trainons pas, quelques photos et une pose déjeuner, conscients du fait que les mauvaises rencontres se font surtout la nuit sur ces routes presque déserte. Au milieu de nul part, des militaires la poitrine bardée de munitions et le fusil d’assaut à la main contrôlent les photocopies de nos passeport que je lui tends, sans en comprendre l'écriture, la discussion est écourtée par nos réponses "no comprendo espagnol", ils nous laisse partir. En fin d’après-midi, nous sommes sécurisé dans un park national pour quelques pesos, seul au milieu d'une forêt de pins peuplée de cerfs, on à l'impression d'être retournés au Canada!

La gigantesque Sierra Madre 
Quelques villages isolées. Notre étape dans le parc, le matin deux chiens sont couchés devant J.R., les cerfs ne sont pas loin 

Laissant la montagne derrière nous, la végétation change, le désert aride reprend le dessus sur la forêt de pins, nous croisons quelques rancherias assez misérables au bord de la route pour arriver à Durango sans encombre.

Durango, la ville, pas l’État, elle se situe hors des circuits habituel et le moins que l’on puisse dire c’est que les touristes ne sont pas légion! mais nous y passons deux excellentes journées, J.R. en sécurité sur un parking à deux pas du centre, le portail fermant à 21 H, le propriétaire nous confie une clé. La ville est jolie, sa rue piétonne de la constituçion, la Plaza de Armas et la cathédrale aussi. On y trouve d'authentique bâtiments coloniaux, le centre historique compte plus de mille édifices construits pendant la colonisation espagnole. Néanmoins, la spécialité de Durango semble être au marché municipal ! On y entre confiant, contournant des échoppes de fleurs ou d’herbes médicinales …Pour tomber nez à nez avec … des scorpions, il y en a partout ! Dans les bouteilles de Mezcal, les sucettes, en brochettes, dans les objets décoratifs...bref, les scorpions mis à part, la ville est une vraie tranquillité.

La Catedral del Basílica Menor
La banlieue, notre stationnement sécurisé et le quartier 
Il faut être un peu ...piqué..pour goûter la spécialité de Durango, nous passons notre chemin.
Le Mercado, son ambiance, ses couleurs, ses parfums, l'art et la manière de déguster les excellents tacos .
Dans la rue, une jeune femme nous propose d'assister à une représentation de tango au théâtre de l'université. Carlos Cardel.
Hommage à Carlos Gardel né en France en 1890 et mort le 24 juin 1935 dans un accident d'avion près de Medellin, Colombie.

Qui n’a jamais entendu parler de Pancho Villa ? Avec sa moustache, son large sombrero et ses cartouchières, Que l’on soit féru d’histoire où juste amateur d’aventures romanesque, Pancho Villa ne peut que fasciner. L’ancien bandit de grands chemins devenu héros national de la révolution est un personnage digne des westerns de Sergio Leone. José Doroteo Arango Arámbula, alias Francisco Villa (en hommage à son grand père maternel), dit Pancho Villa, est né le 5 juin 1878 à Rio Grande. Orphelin à l’âge de douze ans, il travaille dans des fermes et entame très vite une vie de hors la loi commettant homicides, vols, enlèvements. En 1910 il s'engage politiquement et change de vie. À l’époque, le président Porfirio Diaz dirige le pays depuis 34 ans, le régime demeure une dictature favorisant l'oligarchie des grands propriétaires terriens au détriment des petits paysans et notamment des peuples indiens. La recette idéale pour provoquer une révolte? Pire, une révolution. Après multiples aventures.. en 1920, la guerre civile est enfin terminé, . Pancho Villa est contraint de se retirer de la politique. On lui concède une hacienda à Canutillo où il restera jusqu’à la fin de ses jours. En 1923, alors qu’il se rend à un baptême dans la ville de Parral, il est assassiné. Sa voiture est criblée de dizaines de balles.. À sa mort, 25 femmes se manifestent comme épouses du Général Villa et revendiquent sa demeure de Chihuahua. Après des recherches, le gouvernement a finalement déterminé que Luz Corral était son épouse légitime, c’est donc elle qui hérite de la demeure, nommée la Quinta Luz. C’est aujourd’hui le musée de la révolution de la ville de Chihuaha. On peut le visiter, découvrir des objets de la révolution et surtout la Dodge criblée de balles que conduisait Pancho Villa quand il a été abattu. C’est ainsi que se termine l’aventure de Pancho Villa... enfin, pas tout à fait, En 1926, la tombe de Pancho Villa est profanée et sa tête est dérobée. En 1976, après la construction du monument à la révolution de la ville de Mexico, la dépouille de Pancho Villa y est transférée, mais sans sa tête... on raconte que c’est un millionnaire américain qui la garde chez lui en trophée, ou encore qu’elle a été vendue aux enchères à Sotheby’s Alors, drôle de destin pour un hors la loi devenu héros de la révolution ! Que viva la revoluçion amigos !


Francisco Villa, dit Pancho Villa 
 Durango perpétue le souvenir d'un enfant du pays, le légendaire Pancho Villa. 

Toute la région de Durango est un musée cinématographique vivant, ses rues, ses places, ses églises, ses édifices coloniaux ont servi de décors à plus de 120 productions mexicaines et étrangères..Tierra del Cine (terre du cinéma) John Wayne ( John Wayne avait acquis un ranch dans la région), Clark Gable, Steve McQueen, Robert Mitchum, Catherine Hepburn, Antony Quinn et bien d’autres ont fréquenté ces lieux, le film Bandidas avec Penélope Cruz et Salma Hayek, La Bataille de San Sébastian, Chisum, 100 Dollars pour un Shérif, Les Sept Mercenaires....

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Un routier à la sortie de Durango sur la Mex.45 

La fascinante Zacatecas, campé à 2500 mètres d'altitude, s’étend dans un vallée étroite dominée par une colline escarpée, La Buffa. Au sommet on découvre une vue magnifique, nous nous installons pour deux nuits, un policier nous indique une place de parking puis, un peu plus tard il vient frapper à notre porte nous assurant que les rondes leurs coûtaient de l'énergie, bon ! nous avons compris et nous lui donnons 50 pesos, c'est le petit prix à payer pour notre tranquillité.

Zacatecas vue de la Buffa 
 Cerro de la Buffa,  
Notre parking bien gardé, nous sommes tôt le matin pour faire les photos sur l'esplanade, les touristes ne sont pas arrivés.  

Un peu d'histoire: le peuple indien Zacatecos exploite les richesses minières des siècles avant l'arrivée des Espagnols. On raconte d’ailleurs que la ruée vers l'argent débuta lorsqu'un indien fit cadeau d'une pépite d'argent à un conquistador. Les Espagnols fondent ici, une colonie en 1548, et commencent à en extraire le précieux minerai qu'ils envoient caravane après caravane à Mexico. A cette époque, les mines de Zacatecas produisent 20 % de l'argent de la Nueva Espana au prix de nombreuses vies dans la communauté indigène. L'exploitation des mines y fut tellement prolifique qu’il s’y construisit une multitude d’églises, de palais et demeures bourgeoises. La ville devient aussi une base importante pour les missionnaires catholique.

A partir de la Buffa, trois solutions pour rejoindre le quartier historique, le taxi, le téléphérique, nous optons pour la descente des volées de marches raides en pierre à travers les maisons multicolores, serrées les unes contre les autres qui relient ruelles et rues. Nous emprunterons le téléphérique pour le retour, il s'élève à pic au dessus de Zacatécas et rejoint en cinq minutes le Cerro de la Buffa.

 Sa cathédrale, chef-d’œuvre de 1730,  dont la façade en grès rose est finement travaillée. 
L'importante collection de masques mexicains exposée dans les ruines d'un ancien couvent fondé en 1593  par les franciscains.

Sur la Mex 62 , pays d'élevage on peut encore voir les entrées de riches haciendas dans la campagne environnante, Le temps est orageux et chaud lorsque nous arrivons à Real de Catorce. Aprés 25 km de route pavée, nous arrivons devant l'entrée du tunnel, le parking est désert, nous y passons la nuit, on entend juste les aboiements des chiens une expérience « pueblo fantasma » assurée.

Entrée d'Hacienda, vaquero cherchant de l'ombre, son cheval le suit. 
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Real de Catorce ( Catorce pour 14 consquitadors qui auraient été tué par les indiens de la région en 1700) 
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La Mex62, 25 km de route pavée, notre étape et l'entrée du tunnel .

Real de Catorce est une ancienne ville minière située à environ 2500 mètres au-dessus du niveau de la mer dans l’Etat de San Luis Potosi, .De 1772 à la guerre d’Indépendance en 1810, on y a extrait de l’argent. Désormais. le lieu ressemble à un village fantôme (les gens parlent d'un « pueblo fantsama ») et semble avoir été figé dans le temps, sa vie rurale rappelle celle d’il y a un siècle. Anecdote: le village fût le lieu de tournage du Mexicain, film réalisé par Gore Verbinski avec Brad Pitt et Julia Roberts.

Real de Catorce est comme coupé du monde. C’est bien simple, pour accéder au village nous devons traverser un tunnel de 2,5 km (le tunnel Ogarrio), ancienne galerie de mine à sens unique, en montant à dix dans la benne d'un pickup. En semaine, le village semble vraiment vide, il regorge de boutiques d’artisanat et d’étals de vente dans la rue. On y trouve des sacs à dos en cuir, des bijoux en argent, des ponchos.... A Real de Catorce on se fait plaisir en s’achetant de jolies choses à des prix très abordables.

Bijoux Huichol en perles et des pierres de toute sorte : agate, citrine, améthyste, les habitations sont restaurées dans le style

L'histoire du peyote, le peyote est un cactus présent dans la région qui était utilisé par les Huicholes, peuple indigène vivant dans la Sierra Madre orientale, principalement dans les Etats de Jalisco, Zacatecas et Durango. Le peyote est encore utilisé, par cette tribu lors de cérémonies sacrées. La plante contient différents alcaloïdes dont la mescaline qui possède des propriétés enthéogènes, substances psychotropes induisant un état modifié de conscience et utilisé à des fins religieuses, spirituelles et chamaniques (source: wikipédia), En 1591, les espagnols prohibèrent son usage qu’ils assimilaient à un acte de superstition. Dans la tribu Huichol, le peyote est toujours consommé en groupe, lors de cérémonies, et a pour fonction de communier avec les Dieux : sa fonction est donc sacrée et thérapeutique (traitement de morsures de serpents par exemple).

Le Peoyte, Photo internet 

Il faut grimper dur, l'église est au bout du village avec son aspect si « Mexicain » plein de charme, malheureusement, le portail d'enceinte est fermé, nous n'y avons pas accès.

Avant de reprendre un pick-up pour traverser le tunnel, nous nous arrêtons dans un restaurant, à Real de Catorce comme partout au Mexique, la nourriture n’y est pas chère et généralement très bonne. En définitive, Real de Catorce est un village qui fait voyager dans le temps, le dépaysement y est garanti.

Nous continuons notre voyage vers Guanajuato et San Miguel de Allende... 

30
mars

Guanajuato est au cœur d’une vallée, la ville est surplombée de montagnes semi désertique, la Sierra de Santa Rosa. Pour y arriver nous passons San Luis de Potosi, 800 000 habitants, capital de l'état qui porte son nom. Nous faisons juste un arrêt au Walmart, la ville nous impressionne par sa circulation et ses travaux routiers, nous poursuivons vers Guanajuato.

La Sierra de Santa Rosa 
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Village étape dans la sierra, Monsieur le maire est venu à notre rencontre, nous assurant de la sécurité des lieux.

En arrivant à Guanajuato, on comprend que notre passage dans cette ville coloniale classée Patrimoine mondial de l’Unesco, sera unique. Au 19e siècle, un dédale de souterrains furent construits sous la ville pour détourner l’eau de la surface et ses risques d’inondations. Aujourd’hui, ces tunnels sont utilisés par les voitures pour désengorger les rues du centre historique. Sous terre, avec tous ces croisements, sans GPS, la conduite devient un vrai jeu vidéo, je ne vous raconte pas le labyrinthe pour arriver à notre stationnement sur la "route" panoramique.

Galère! vous avez dit galère! 
Difficulté dans les souterrains de Guanajuato  pour prendre la bonne sortie.

Sortis des entrailles de la ville, nous prenons de la hauteur pour profiter de la vue sur les maisons très colorées de Guanajuato. Avec l'aide de IOVERLANDER, nous trouvons un stationnement face à la ville. On pourrait passer des heures à observer toutes les maisons ! Vues d'en haut, tâches colorées d'un tableau impressionniste alors qu'à la tombée de la nuit on entend la musique et la fête qui se déroule en bas, on voit les maisons et la ville s’allumer peu à peu…féérique!


Nous laissons J.R et descendons à pied par les petites ruelles aux façades plus colorées et plus belles les unes que les autres. Quel plaisir de se perdre dans toutes ces rues paisibles et authentiques, la plus connue est la Callejon del Beso (la rue du baiser), pour sa légende des amoureux contraints de s’embrasser en cachette depuis leurs balcons qui se touchent dans cette ruelle étroite.

Danielle, une  policière, nous entend parler français,  elle a appris le français lors de ses études universitaire à Guanajuato.
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 Roland, originaire de la Vendée, Betty est Mexicaine. Ils sont installés ici depuis deux mois, un régal leurs crêpes!

Nous aimons les marchés pour leurs ambiances, parfums, couleurs mais aussi pour leurs architectures, comme le marché Hidalgo (qui serait un modèle d'une gare ferroviaire française), pour sa belle structure en fer. Guanajuato est aussi une ville étudiante très vivante, toute la journée les rues piétonnes autour de la place centrale, Jardin de l’Union et de la Plaza de La Paz, fourmille de monde qui se balade.

Mercado Hidalgo, Reg dit qu'il a un petit air de la gare de Limoges.
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Mais c’est le soir que ces rues sont le plus animées, les groupes de musique "Mariachi" sont de sortie. Ça chante à toute les terrasses de café, Guanajuato est d’ailleurs connue pour les Callejoneadas, ces sérénades conduites par les étudiants qui allaient chanter leur amour sous les fenêtres de leurs prétendantes. Aujourd’hui les Callejoneadas, devenues des attractions touristiques, sont prises d’assaut tous les soirs. .. Un des groupes termine sous la fenêtre de la Crêperie d'Or de Roland et Betty, où nous sommes installé devant une délicieuse crêpe, poire flambé à la téquila.

Callejoneadas devant la Crêpe d'Or 

Les Haciendas: instrument suprême de la domination espagnole. Les premières haciendas sont fondées par les espagnols lors de la colonisation des territoires. Basées sur les modèles agricoles Andalous de l’Espagne du 15ème siècle, elles sont reproduites en grand nombre dans toute la Nouvelle Espagne. Les conquistadors décident de mener une politique agricole importante pour développer le territoire, alors, naissent les haciendas. Véritable forteresse dans une logique autonome, les haciendas sont conçues pour résister aux attaques des indigènes. Leur organisation permette à l’exploitation de vivre en parfaite autarcie pour ne pas être vulnérable aux aléas des routes de commerce et aux situations de siège. Les familles espagnoles possèdent des propriétés de taille incroyable qui leur permettent d’accumuler des fortunes considérables. Elles cultivent les terres et élèvent le bétail, produisent du vin, de l’huile, des céréales mais aussi l'exploitation des minerais précieux comme l'or et l'argent, par exemple: l'Hacienda San Gabriel de Barrera de Guanajuato, Avec l’église, qui a sa place au sein de chaque hacienda par le biais d’une chapelle, les espagnols mettent au point un système totalitaire où ils ont droit de vie ou de mort sur leur territoire, décimant les indigènes par les combats, les exécutions sommaires, les maladies importées par les européens et le travail forcé dans les exploitations agricole et les mines. Ce système est d’ailleurs à l’origine de la révolution mexicaine, 1810, ayant conduit onze années plus tard à l’indépendance du pays. Les Haciendas sont abolies par la constitution Mexicaine de 1917.

C'est toujours excitant de remonter le temps en visitant une hacienda, connaitre cet endroit qui logeait une famille de seigneurs, dont une population entière dépendait du succès du rendement final de leur domaine. A la sortie de Guanajuato , l'hacienda de San Gabriel de Berrera est un ancien complexe minier colonial qui abrite de magnifiques jardins. Construite à la fin du 17e siècle sur ordre d'un magnat des mines d'argent, le capitaine Gabriel de la Barrera, cette hacienda abritait Barrera et sa famille, les pièces des anciens espaces de vie ont conservé la décoration des siècles passés. San Gabriel de Barreda comprenait des opérations d'extraction, où les roches étaient broyées, le traitement du minerai au mercure provoquait la séparation des pierres avec l'or et l'argent. L'eau de la rivière éliminait les impuretés jusqu'à l'obtention d'or et d'argent de la plus haute qualité. Pendant plus de cent ans, l' hacienda fonctionnera jusqu'à l'arrivée de l'indépendance du Mexique.

Lorsque l'on arrive à l'Hacienda San Gabriel, c'est difficile d'imaginer ce qui y a été vécu, ces énormes murs gardent les histoires fascinantes d'une époque qui ne reviendra jamais .Nous traversons des patios qui étaient autrefois des écuries et des endroits où la pierre était broyé, des arches, des colonnes nous accueillent et vous invitent à découvrir ses secrets.

La "Maison de maitre" est l'endroit où les propriétaires vivaient comme des rois tandis que leurs contremaîtres et ouvriers indigènes faisaient le dur travail. Nous montons les escaliers aux marches basses et larges, à cause des énormes robes que les dames de la noblesse portaient et qui pesaient jusqu'à 25 kilos. Les différentes pièces sont décorées avec des meubles originaux du 19e siècle de style et pays différents comme la France, l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre. Il y a un salon pour les hommes séparé du salon des femmes pour discuter où bien écouter de la musique sur un claquesin.

Pour les hommes d'église, il y a salle à manger, salle de bain, chambre, une salle de lecture. La chapelle avec un retable incroyable en feuille d'or et apporté de la cathédrale d'Asunción de Jaén en Espagne.

Les 22 000 m2 de jardin comprennent 17 thèmes différents, certains ont des sculptures, des fontaines, des ronds-points et un chemin qui mène à un autel abritant la Vierge de Guadalupe.


"La Galera Grande", un endroit sans toit, avec des arcades et beaucoup de végétation éclairé pendant la journée avec la lumière naturelle et la nuit avec une série torches. Entre deux arches, la sculpture de Saint François d'Assise.

L'hacienda est louée pour des événements familiaux, aujourd'hui la préparation de bouquets de fleurs pour un mariage, son magnifique décor est utilisé aussi pour le tournage de films, exemple: "El Hombre de los Hongos".


Notre itinéraire des villes coloniales du Mexique nous emmène à San Miguel de Allende. Ce sera notre longue étape de confinement covid-19. A l’heure où nous écrivons, nous sommes en sécurité sur un RV Park proche du centre ville. Après avoir longuement hésité sur l'option d'un retour en France en laissant J.R. en storage, où bien attendre ici l'évolution de la situation sanitaire, nous avons choisi de rester jusqu’à fin avril. Courage à tous.

La Mex 110 entre Guanajuato et Dolores Hidalguo. La pause lunch, il fait plus de 35° à l'ombre et il n'y a pas d'ombre!
9
avr
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C'est obligatoire, on se serrent sur la bande d’arrêt d’urgence. Et comme ça, il y a désormais 3 voies sur 2. Impeccable ! 

Après avoir quitté Guanajuato, nous profitons à nouveau des paysages mexicains, entre montagnes, plaines et cactus, pour arriver 2h30 plus tard à la charmante petite ville coloniale de San Miguel de Allende**. San Miguel, c’est en fait un peu l’image idéale que l'on ce fait du Mexique : gens souriants, ruelles colorées, haciendas et édifices religieux tous plus beaux les uns que les autres!

La cathédrale est un point de départ idéal pour la découverte de la ville et de ses quartiers historique. Calle Cuna de Allende, c'est l'une des plus belles rues, avec une perspective unique de la Parroquia de San Miguel Arcángel représentée sur les nombreuses photos dans les vitrines des magasins de la ville.

Calle Cuna de Allende, 

*Le célèbre magazine de voyage "Condé Nast Traveler" 2018 à publier le classement des destinations préférées des voyageurs. La ville mexicaine de San Miguel de Allende se positionne en première place.

*Lors de la remise du 26ème prix "Readers’ Choise Awards" 2013, les résultats, fruits des 1,3 millions réponses des lecteurs, place San Miguel de Allende sur la marche la plus haute du podium, devant Florence (Italie), Budapest (Hongrie), Salzbourg (Autriche), Charleston (États-Unis), San Sébastien (Espagne), Vienne (Autriche), Rome (Italie), Sienne (Italie),..


Le Covid-19 et la prudence nous fait nous installer pour quelques semaines (nous y resterons... 1 mois) dans un RV Park sécurisé et caché de la vue par de hauts murs, situé proche du centre ville à pied. Eau, électricité, internet et un petit chat qui nous tient compagnie, nous l’appelons "El Gato" . Nous sommes les seuls voyageurs avec un couple de Texan, sur le terrain.

Le RV Park & tennis, Calle San Antonio, notre lieu de  résidence à San Miguel.
La Parroquia San Antonio de Padua, l'église de notre rue. 
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Brève histoire de San Miguel de Allende. La ville reçoit différents noms au travers du temps. A l'origine, les indigènes l’appelle "Izcuinapan" , qui signifie "Lieu des chiens" et sans qu’on ne sache réellement pourquoi car il n'y en a pas plus ici qu'ailleurs. Le moine franciscain Juan de San Miguel y fonde une ville en 1542 et lui donne le nom de San Miguel el Grande. San Miguel doit affronter la redoutable résistance des indigènes Chichimèque jusqu'en 1555. Les espagnols installent alors une garnison pour protéger le ravitaillement de la route de l’argent, extrait des mines de Zacatecas. La ville de San Miguel est alors traversée par cette route, c’est en répondant aux besoins d’hébergement des voyageurs et en fournissant des provisions aux villes minières qu'elle fait sa fortune.

En 1826, la ville est renommée San Miguel de Allende, elle a vu naitre Ignacio Allende, capitaine de l'armée espagnole et héros de la Guerre d’Indépendance. En réalité, farouche partisan de l'indépendance du Mexique, il fut un de ces chefs. Son acte de trahison l’amena à être capturé puis exécuté par les autorités coloniales espagnoles en 1811. La guerre durera de 1810 à 1821, au terme de laquelle le Mexique devint indépendant du royaume d'Espagne et de ses colonies, Ignacio Allende est proclamé martyr.

Ignacio de Allende, héros de l'indépendance 

Aujourd'hui, son climat tempéré et son charme architectural de style colonial est mise en valeur par les écrivains, les artistes mexicains et étrangers. Son école des Beaux Arts de Allende est une des plus reconnues du Mexique.

La Parroquia San Miguel Arcángel, c'est l’incontournable de la ville. Cette église du 17ème siècle est unique au Mexique car réalisée en "cantera rosa", une pierre rose. A l’origine, la façade était typiquement mexicaine mais en 1880, Zeferino Gutierrez un maçon indigène et architecte autodidacte la transforme en style néo-gothique, s’inspirant de cartes postales et de lithographies des églises gothiques d’Europe en autre celle de Cologne.

Parroquia de San Miguel Arcàngel. 
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Face à la cathédrale, le jardin Principal avec ses énormes ficus benjamina. 
Plaza de la Conspiraçion.  Assise sur un banc public, une vieille dame offre à Reg, un attrapeur de rêves.

Depuis notre RV Park, nous traversons à pied le Parque Benito Juarez, pour rejoindre par les calles Santa Helena et Calzada del Chorro, le Mirador. Ça monte à pic et il fait très,très chaud, mais la vue est splendide sur la ville.

 El Mirador
Parque Benito Juarez 
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Les marches d'El Mirador , le lavoir.
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quelques rues insolites......... 
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Les Coccinelles, on en trouve plein au Mexique ! Autrefois elles étaient utilisées par les chauffeurs de taxis de Mexico City.

La ballade se poursuit à flanc de colline, nous sommes sous le charme des ruelles pavées bordées de façades coloniales rouge brique, jetant un œil à l'intérieur des patios aux fontaines fleuries. Les rues, quasi désertes, entre les vielles pierres et les boutiques d'artisanat, nous conduisent vers des églises remarquable et leurs jardins.

Le templo de San Francisco (1790), sa magnifique façade en pierre rose  et les énormes ficus de son jardin

La Plaza de Allende est bordée par l'admirable Templo de la Salud (1735) et son immense coquille Saint Jacques symbolisant le ciel. L'ancienne chapelle abritera la formation des chefs du mouvement de l'indépendance.

Templo del Salud , 1735
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Oratorio de San Felipe Neri, 1712, sa façade en pierres rose d'influence indienne indique qu'ils participèrent à sa réalisation.
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Convento de la Concepçion. Peut-être la plus belle église de S.M.A., son dôme se démarque parmi les autres bâtiments de la ville

Les anciens hôtels particuliers de la noblesse et les maisons de maitre, cachent derrière leurs façades des patios avec fontaines et arcades, Et lorsque les portes sont ouvertes, on découvre des trésors ! De nombreux bâtiments ont été reconvertis en hôtels où en restaurants.

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Une sélection des jolies portes et patios que compte la ville. Ne cherchez plus Napoléon, il s'y est installé discrètement.  
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San Miguel de Allende est une ville où l'on flâne sans carte ni parcours fixe, c'est une grande partie de son charme, se retrouver dans ses rues et dans ses couleurs. elles nous conduisent au mercado où nous achetons nos fruits et légumes, c'est le lieu de vie la plus authentique de la ville.


Une autre choses à faire et à ne pas manquer à San Miguel de Allende, c'est de se promener dans ses rues à la nuit tombante sous ses illuminations spéciales. La vie nocturne se déroule aussi au-dessus des toits de la ville. De nombreux bars et hôtels sont situés sur des terrasses de toit et offrent des vues uniques sur ses beaux quartiers historique.

La petite ville de San Miguel ferme ses parcs et bancs publics, les restaurants, désertés, tirent le rideau. Nous sommes sur liste d'attente à l'ambassade de France pour un rapatriement, un vol Air France est prévue le 22 avril, la progression de l'épidémie ayant pour conséquence la fermeture des RV Parks à travers tout le Mexique avec vraisemblablement des restrictions de circulation routière, Il nous faut rejoindre la banlieue de Mexico City et nous rapprocher de l’aéroport. Nous quittons avec regret San Miguel où nous avons passé un mois sans nous lasser de ce musée à ciel ouvert. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et magnifiquement bien conservée, elle semble être la ville coloniale mexicaine par excellence !

L'hôtel "Rosewood" et sa terrasse 
Rues désertes, mesure de confinement et traitement anti-moustique contre la 'dengue" 

A 40 kilomètres au nord de Mexico City, Tepotzotlán est une municipalité d’un peu moins de 70 000 habitants… C'est ici que nous parquons J.R. , chez Pepe's RV Park pour une période indéfinie, au moins jusqu'à septembre. L'endroit est une forteresse, double hauts portails et murs d'enceinte de 5 mètres, J.R. y sera en sécurité avec une quinzaine de camping cars en storage dont deux français. L'accueil de Benjamin le propriétaire et Raoul l'homme à tout faire est chaleureux. Benjamin nous emmènera à l'aéroport mercredi et reviendra nous chercher à notre retour. Nous rencontrons une famille française originaire de Rochefort, après avoir passé une année en Amérique du sud et tenté de franchir la frontière des USA, leur voyage s’achève ici, 3 mois plutôt que prévu. David, Sabrina, Lou et Pauline rentre en France dimanche. L'ambiance est sympathique et la discussion ce prolonge tard le soir autour d'une bière mexicaine.

Sabrina, Lou, Pauline et Davil, "El patron "Benjamin, raoul et Bibi le chien

Depuis que nous sommes chez Pépé's à Tepotzotlán, nous avons pris l'habitude de nous rendre sur la place centrale (zocalo) tous les jours. il y a pas beaucoup d'animation comme à San Miguel, les bandes jaunes enveloppent les bancs publics et l'accès à la magnifique cathédrale. Une cathédrale que nous nous promettons de visiter à notre retour, car on nous a dit que ça brillait de partout, qu'il n'y avait pas un seul espace sans sculptures en or, qu'il y avait un cloître, et aussi des petites cours intérieures avec des fontaines. Tepotzotlàn (nom que je n'ai toujours pas réussi à prononcer) fait parti des 111 "Pueblos Magicos", qui sont les plus beaux villages du Mexique, d'après le Ministère du Tourisme.


Je fais la connaissance de Nico... le garagiste. Après avoir fait le check de J.R., le rendez vous est pris à notre retour, pour un entretien complet avec le remplacement du pare brise. Nico me propose de visiter son atelier de restauration de voitures anciennes.

La dépanneuse dans la rue, Mustang Boss Fastback 1969 en préparation, Nico à droite. Chevrolet Camaro 1975 en attente...
Aéroport international Benito-Juárez les comptoirs enregistrements et boutiques désertés, Boeing 777-300, 296 places, 95 passagers

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Holà todos.......

Nous sommes à la fin de notre première année de voyage et nous tenons à vous remercier de nous avoir accompagné avec vos messages que nous avons appréciés. Nous remercions aussi tous les gens rencontrés pour les merveilleuses heures que nous avons partagées, intéressés par notre périple et notre mode de voyage, ils ont été curieux, chaleureux, généreux et nous ont donné des conseils, nous invitant a passer du temps avec eux et partager un peu de leur vie.

Le Canada, c'est une étendue infinie, une nature magnifique, les animaux sauvages que l’on peut observer avec un peu de patience, les sites d'orpaillage et leurs prospecteurs toujours à la recherche d'or. Les bâtiments tout en bois des villes fantômes de la ruée vers l’or, les vieux bateaux à aubes utilisés sur le fleuve Yukon..., et cet énorme oléoduc qui nous accompagne tout au nord. L'Alaska jouit d'une nature écrasante où les forêts semblent inépuisable malgré l'exploitation forestière et les dévastations dues aux incendies. Le changement climatique provoque le dégèle du pergélisol et des zones entières changent, en amputant leur réserve de nourriture, il pousse les ours et les mooses à l'intérieur des terres habitées, augmentant ainsi la probabilité de rencontre avec l'homme.

Nous avons croisé de jeunes touristes de l’extrême, Marie et Juan, cyclistes globe-trotters, ils connaissent les routes sans fin pour se rendre de Fairbanks à Ushuaïa. Nous avons créé des liens d’amitiés avec des camping-caristes Français, Québecois, Allemands, Suisses, Américains, rencontrés encore et encore sur de longues distances.

La frontière des États-Unis excite toujours. Nous roulons à travers les déserts, longeant d'énormes lacs, des cascades, des montagnes géantes dans les Rocheuses, de larges vallées fertiles, des glaciers et de vieux sentiers indiens et des histoires d'immigrants sur la piste de l’Oregon. Aux États Unis, les américains nous accueillent chaleureusement, nous invitent spontanément à déjeuner où dormir chez eux et nous recevons une aide naturelle partout où cela est nécessaire.

Passé la frontière du Mexique, une seule route, la Mex1, 1400 km, un coin préservé, une région hostile au milieu du désert, la Basse Californie. L'une des péninsules les plus longues du monde nous dévoile ses plages de rêve et ses missions espagnoles, ses moments émouvant aux contacts des baleines grise. Nous découvrons les spécialités culinaires pleines de saveurs piquantes et de couleurs, composante importante de tout voyageur. Il nous en fallait pas plus pour nous motiver.

Une fois traversé la Mer de Cortez, Nous partons à la découverte du fabuleux Mexique colonial...... Le Sinaloa nous accueil avec sa mauvaise réputation " Faut être un fou pour passer la frontière du Mexique les amigos" nous ont dit les américains ! Bien sur nous avons eu un peu peur... quelques fois... Quand les avertissements des uns et des autres sont concordants, nous les prenons au sérieux et recherchons les endroits sécurisés pour des nuits tranquilles. Mais sincèrement le Mexique, ça ressemble plus à Alice aux pays des merveilles qu'aux épisodes de Narcos sur Netflix!!!

Nous avons parcouru 38 000 kilomètres et la moitié du continent nord-américain, nous rentrons en France la tête pleine de souvenirs et d'expériences, bien sur, nous avons fait face à des problèmes techniques sur J.R. et mon hospitalisation dans l'Oregon mais c'est comme ça, c'est un peu l'aventure. Alors, nous attendrons avec impatience l'automne et l'amélioration sanitaire pour poursuivre notre voyage en Amérique Centrale.

Bon courage à toutes et tous, et surtout, bonne santé!!

Pour continuer à suivre nos aventures au Mexique et en Amérique Central, c'est par ici:

https://www.myatlas.com/regjac/mexique-amerique-centrale-1

Tracé indicatif de la première partie du voyage