Notre prochaine destination, Valdez. Nous empruntons, la Glenn Hwy puis la Richardson. Lors de l'étape sur le bord de la Matanuska River, nous retrouvons Christiane et Karlheinz, un sympathique couple d'allemand croisé il y a ...1 mois au Canada.
Entre deux nuages de brouillard, sous un ciel bleu, nous visitons l'ancienne mine de charbon de Sutton
Les cascades et les glaciers se multiplient sur les montagnes. La route est absolument magnifique, avec les monts enneigés à l'année. Nous traversons le Keystone canyon avec ses chutes ,ses falaises, pour rejoindre Valdez, située sur le golf de l'Alaska.
Il est difficile de passer à coté du Worthington Glacier. Le Worthington a un petit détail en plus : il est répertorié dans les National Natural Landmark. Il faut une marche d’un quart d’heure pour atteindre la base du glacier, rien d’insurmontable ! Sur le parking du glacier,nous passons une nuit plutôt agitée par de fortes rafales de vent qui nous obligent à 1 heure du matin, à déplacer J.R.
De nos jours, Valdez est une petite ville qui porte les stigmates des deux grandes catastrophes qui se sont abattues sur elle, le tremblement de terre de 1964 et la marée noire qui a suivi le naufrage de l’Exxon Valdez en 1989.
Nous passons devant le terminal pipeline Trans/AlaskaLes nuages s’accrochent aux montagnes, mais la météo annonce plutôt du beau temps pour la journée. Nous réservons une croisière sur le LuLu Belle. C'est un très beau bateau. L'accueil de son équipage , la gentillesse du capitaine Fred, nous emmène à la rencontre du milieu marin, les loutres de mer, lions de mer, bald aigles, macareux...Puis le capitaine change de cap à la recherche des baleines et des orques, malgré ses efforts, nous n'en verrons pas, c'est la nature, on ne peut pas tout avoir sur commande. Nous prenons la direction du Glacier, tout au fond d'une immense crique. La température chute , les icebergs se font de plus en plus nombreux. Le capitaine nous indique au sondeur la présence de la Moraine qui délimitait le glacier à son apogée. Depuis il n'a fait que régresser de plusieurs kilomètres... dans 20 ans, il n'y aura plus de glacier! La glace atteint 100 mètres de haut, mais sous la surface une épaisseur de glace beaucoup plus importante que celle de la partie émergée, entre 700 et 800 mètres, sa largeur est de près d’un kilomètre! À mesure que l'on s'approche les bruits de craquements, nous assistons a des chutes de glace, le froid nous saisit, c’est carrément.. glacial !.
Sur la route du retour, des dizaines de bateaux tous différents, apparaissent au fil de notre avancée. Nous assistons à la mise à l'eau des filets avec l'aide des doris et à leurs levés chargés de saumons.
Nous rentrons vers 20H00, bien au delà des 8 heures initialement prévues, Le capitaine fait toujours des efforts pour trouver les animaux et ne lésine pas sur son temps et la distance parcourue. En arrivant au port nous croisons un bateau pompe faisant des essais.
Essais d'un des deux bateaux pompe protégeant Valdez des incendies.Nous décidons de randonner à la recherche des stars locales, les saumons. Sac à dos et bombe à ours à la ceinture, nous suivons le cours d’une rivière qui se jette dans l’estuaire. Les saumons sont si nombreux qu’ils grouillent littéralement, épuisés, certains tentent leur chance en remontant les obstacles, d’autres attendent leur tour. Nous sommes rejoints par une famille d’américain équipée pour la pêche et la protection anti-ours avec le colt à la ceinture. Les armes sont utilisé pour effrayer l’animal et non dans le but de le tuer.
Il n’y a pas grand-chose à faire à Valdez, peu de touristes viennent ici, d’autant qu’il s’agit d’un cul-de-sac, aussi on ne peut s’empêcher de penser à ce que sera la vie ici, dans quelques semaines, quand le long hiver du nord se sera installé. C'était une superbe journée face au glacier Columbia.
Nous reprenons la Richardson Highway, prochaine étape , Kennicott Copper Mine.
Kenny Lake, petite bourgade traditionnellement agricole, que l'on traverse sans rien voir, tant les maisons sont dispersées. Aujourd'hui c'est la fête locale (fair), avec un très sérieux concours du plus beau légume! quand il fait o° le matin et 12° dans la journée à la mi-âout, il ne faut pas demander l'impossible à la nature.
Après quatre heures sur une route de 90 km en cul de sac, gravel et tôle ondulée et un bivouac parfait sur le bord de la Copper Creek, nous arrivons au village sans voitures de McCarthy, aux portes du parc national Wrangell-St Elias. Saloon, voitures abandonnées, mine rouillée, voie ferrée et pont en bois franchissant les ravins, on se croirait vraiment à l’époque de la ruée vers l’or !
Kennecott est un camp minier abandonné, au nord de Valdez ,situé dans le parc national de Wrangell-St. Elias. Proche de mines de cuivre les plus pures de la planète (70 % de cuivre dans le minerai), celles-ci furent exploitées jusqu'à leur épuisement, à la fin des années 1940. Le camp Kennecott a été déclaré National Historic Landmark en 1986.
Voici son histoire :
Dès 1898, de nombreux chercheurs d'or débarquent à Valdez et remontent la vallée de la Copper River (rivière du cuivre), pour rejoindre les concessions minières du Klondike. En aout 1900, un groupe de 11 prospecteurs, qui sondaient la Chitina River, observent de hautes falaises vertes, En s'approchant, ils découvrent qu'il s'agit d'un important affleurement de cuivre. Ils délimitent alors une concession qu'ils revendent à l'ingénieur des mines Stephen Birch. En 1905, un trust formé par les frères Guggenheim et le banquier J.P. Morgan rachète l'exploitation et entreprend d'aménager l'accès aux mines. Le lieu sera appelé Kennecott.
Après de nombreuses difficultés, s'ouvre en 1911 la Copper River and North Western Railway, destinée à transporter le minerai depuis Kennecott jusqu'à Cordova Alaska, sur 320 kilomètres.
En 1938, le filon étant épuisé, les installations de Kennecott sont abandonnées, ainsi que la petite ville de Mc Carthy, située à quelques kilomètres, laquelle hébergeait les commerces, saloons et autres lieux de distraction des mineurs. La mine avait produit 500 000 tonnes de minerai pour une valeur de 200 millions de dollars.
Ce qui est très spécial avec Mc Carthy, petite ville fantôme, c'est que la majorité des bâtiments de l'époque ont été conservés relativement intacts grâce à l'éloignement et l'absence de lien de communication terrestre.
La petite ville est impressionnante mais le site de la mine aussi. Il est située sur le flanc d'une haute montagne où coule les glaciers Root et Kennicott , qui ont laissé avec le retrait, un champs de moraine à perte de vue dans la vallée. Il y a cent ans, à l'ouverture de la mine, le glacier était encore à cet endroit avec une hauteur avoisinant les cent mètres. Un changement lent mais irréversible.
Le champ de moraine dans la vallée Nous nous promenons aux milieux des gros bâtiment où l'on traitait le minerai. Construit sur 14 étages le long de la pente de la montagne, cette usine permettait de réduire le minerai en fines particules puis d'extraire par gravité environ 80% du cuivre.
Autour, la centrale de vapeur et d'électricité et les bâtiments utilitaires pour loger et nourrir les employés, les bureaux pour l'administration, l’école, les soins hospitaliers.
Chitina était jadis le point de départ de la ligne de chemin de fer vers la mine de Kennecott. Elle est aujourd'hui, après la fermeture de la mine, une ville quasi fantôme (123 habitants en 2000). C'est la porte d'entrée (et de sortie) de la piste Mc Carthy Road pour accéder après 60 miles à Mc Carthy et à la mine abandonnée.
De Mc Carthy à Tok, nous longeons les Monts Wrangell-St-Elias.
Mont St-Elias culmine à 5 489m.C'est l'occasion de quelques rencontres avec la faune locale, ours brun, willow ptarmigan (sorte de perdrix), bald aigle, lièvres, mooses,,,,, Ce parc national du sud de l'Alaska fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco avec le Mont St-Elias qui culmine à 5 489m.
Retour à Tok, c’est la porte d'entrée et de sortie de l'Alaska, nous y sommes passé il y a un mois. Nous restons une nuit et une journée pour la lessive et nettoyer J,R. Une visite au garage « Tok Automotive » pour un check des plaquette de freins, nettoyage du filtre à air et pression des pneus, 3 employés qui patientaient au soleil, prennent en main nos demandes en nous posant des questions sur notre périple.
Un parcours un peu écourté, en Alaska, nous sommes le 20 Août et les premières neiges sont tombés sur les sommets, les habitants de Tok nous disent que c’est tôt pour la période, depuis le 16 août, nous avons 2° le matin et 12° dans la journée en moyenne , on a ressortie la grosse couette dans J.R. Mais rien à regretter, malgré une météo pluvieuse dans le nord de l'état, nous avons vu une partie de l’Alaska dans ce qu’il à de plus beau. Sur les 4200 km de route carrossable que compte l'Alaska, nous aurons parcouru 4450km au total, compris plusieurs centaine de km de piste. Nous repassons la frontière du Canada pour le Yukon demain, le voyage continue...