En arrivant à Mostar, on a faim : direction le restaurant Tima Irma, recommandé par un de nos guides, il est aussi excellemment bien noté sur google.
Lorène prend une formule végé, et je prend celle avec un mix de différente viandes. Ça consiste consiste en des poivrons rouge et tomates grillés, courgette, des sauces (hjvar)... pas mal de verdure aussi. C'est plutôt bon bien que simple, mais surtout hyper copieux !
Pour la 3ème fois de ma vie ne parviendrait pas à finir mon assiette au restaurant. Nous ressortons de là archi blindés, on traverse le vieux pont de Mostar, principalement attraction touristique et historique, puis une sieste dans un petit parc s'impose.
Nous parcourus la vieille ville et des ruelles, et essayons de nous renseigner pour comprendre pourquoi ce pont est si important.
Il a été construit initialement au XVIème siècle, puis détruit pendant la guerre du début des années 90... (en représailles de prisonniers froidement abattus par l'un des camps belligérant). Il domine la Neretva de 29m, et comporte une seule arche en forme de dos d'âne.
Un club de plongeon existe, attenant à l'un des côte du pont : les locaux ont en effet pour coutume de sauter de ce pont. Chaque année un concours de plongeons est organisé, et ils proposent des "formation", ou en quelques heures ils peuvent vous former pour vous préparer au grand saut. Différents plongeoirs sont proche du pont et permettent de s'entraîner, de différentes hauteurs (10m, 17m), par lesquelles il faut évidemment faire ses preuves avant de se lancer du pont.
Enfin on leur aussi y aller à la waneigaine et tenter le grand saut direct , mais il y a fréquemment des morts. Eh oui au moment de l'impact avec l'eau, le plongeur tombe à 80km/h...
Quand on se pose sur la rive sous le pont, 2 gars sont sur le rebord et semblent prêts à sauter. En fait ils demandent aux touristes de leur donner des sous pour qu'ils sautent. Ce jour là, on ne le verra pas sauter ! Ça nous a paru un bon attrape touriste au final (du genre " je saute quand j'aurais telle somme"), puis après y être repasse plusieurs fois on a trouvé ça drôle leur petit manège, avec leurs maillots de bain moulants, et leurs grands gestes pour faire croire qu'ils se préparent à sauter.
On en verra deux sauter, dont un touriste qui avait fait le cours préparatoire. Puis on monte jusqu'à une église en rénovation qui offre un point de vue sur la ville...
Nous allons dormir à Orlac, une banlieue proche du départ de la via ferrata que j'ai repéré, à côté d'une maison plus ou moins abandonnée (pas de fenêtre ni de toit à proprement parler, mais un potager et des chèvres sont parquées là...)
Mercredi 7 :
La nuit se passe bien, on avait un peu peur que quelqu'un débarque ou que les voisins qui nous ont vu arriver nous disent de partir. Les voyageurs en van sont très bien tolérés en Bosnie. Nous garons notre maisons à roulette 100m plus loin comme on a quand même bien l'impression d'être sur une propriété privée, et partons avec notre matos pour la via ferrata.
Très vite nous sommes dans le lit d'une rivière qui doit couler quand il pleut beaucoup pendant longtemps, de gros rochers à enjamber et escalader. Nous avons bien fait de partir tôt, les passages au soleil nous font transpirer.
La via reste tout le long dans ce lit de rivière, c'est original et une première pour nous.
Les passages câblés alternent avec un peu de marche, et dans les trous d'eau un nombre impressionnant de grenouille bougent lorsqu'elles nous voit approcher !
Elles occupent jusqu'à la moindre petite flaque.
L'ascension nous aura pris un peu plus d'une heure, on se désaltère puis nous poursuivons le chemin. En fait ça continue à monter, le soleil commence à taper, heureusement quelques arbres procurent de l'ombre.
Le chemin de redescente n'est pas toujours facile a suivre, et l'ombre devient inexistante, nous somme contents quand on rejoint le fourgon !
On s'arrête en bord de route pour prendre un gros dej tel qu'on aime le faire (surtout moi ! Tartines de pain-Beurre-confiture-miel, tahini,fromage, œufs, pancetta grillée, 1L de thé)
Enfin avant ça j'ai été me baigner et faire une toilette dans la rivière, toujours aussi fraîche (dans les 12°C), l'eau est tellement belle qu'on ne peut y résister ! Et avoir bien transpiré dans un tee shirt en polyester aide à trouver la motivation...
Du coup j'arrive facilement à convaincre Lorène que c'est hyper agréable d'être propre et rafraîchit, et lui présente la baignoire naturelle que j'ai trouvée. Je ne résiste pas un 2ème saut dans cette belle eau.
En remontant à la voiture nous apercevons un gros serpents qui part se cacher des les cailloux au bord du chemin... il devait bien faire 1,2m, marron assez clair, j'en reverrai des similaires plus tard à Pojcitelj. Et un petit dans l'eau à la cascade de Kravica.
Le vieux centre de Mostar nous ayant bien plu, nous retourner y faire un tour.
Nous visitons le musée du génocide, plutôt original, au rdc des panneaux de textes présentent des évènement racontés par des citoyens lambda, les histoires sont tragiques et souvent très violentes.
Nous prenons le temps de regarder davantage les boutiques, on a hésité à acheter des baskets, des stands proposaient de belles imitations de Salomon (30€, un équivalent non contrefait en France vaut 4 fois plus), de Converse, de vans : mais le confort n'était pas au rdv, après avoir assez longuement hésité on est resté raisonnables. On a essayé de négocier le prix en arguant que c'est évidemment des fausses moins confortables, mais la vendeuse n'a pas pu faire de rabais suffisamment intéressant pour conclure l'affaire. Bref, on a évité une dépense inutile !
On s'installe sous le pont, et regardons les loustics qui sous tirent de l'argent aux touristes en faisant mine qu'ils vont sauter... Et aussi des touristes téméraires qui eux se contentent des plongeoirs. Pour ma part la baignade me suffit. Le club de plongeon m'intrigue, en nous en approchant une dame assise là nous indique qu'il y a un café au dessus... Étant dans l'idée de profiter tranquillement, nous nous installons là haut : la vue sur le pont est top, il n'y a que 4 petites tables pouvant accueillir 2 personnes chacune, et seul un autre couple occupe la pièce . C'est carrément improbable qu'il y ait si peu de clients, mais du au fait qu'ils ne font pas de pub (en mettant un panneau dans la rue en dessous), et tel que nous l'explique le serveur "ici c'est pour les gens qui savent prendre le temps..." J'engage la discussions avec ce monsieur qui nous sert, il nous dit qu'il s'agit du 2ème plus vieux café d'Europe, nous parle à ma demande de la façon de sauter du pont... Et nous dit que nombre de célébrités sont venues boire un café ici, les guides locaux connaissent les bonnes adresse ! Iron Maiden, Bill Clinton, Georges Orwell sont passés par là, du coup nous nous sentons encore d'avantage privilégiés d'être tombés ici grâce à notre flaire et notre curiosité.
Une deuxième via ferrata avec une belle vue sur la ville nous attends, la rue pour stationner vers le chemin qui y mène est super raide (genre au moins 15%), ça fait un peu peur et nous mettons de grosse pierres derrière les roues pour avoir l'impression de sécuriser au mieux notre véhicule...
Lorène en a eu assez avec celle du matin, elle restera lire pendant que je me lance dans une pente abrupte.
C'est pas du tout indiqué, j'ai repéré cette via sur le site wikiloc, mais n'ayant pas internet sur le téléphone (et oui, la Bosnie, tout comme le Monténégro sont hors U.E. ), mon approche est assez approximative... Ouf, je trouve un endroit qui ressemble au départ, tel que semble l'indiquer une inscription sur un rocher.
Rapide ascension, je profite du point de vue, et réalise qu'en fait je n'ai pas pris la voie dans le bon sens... je traverse le pont de singe qui se trouve au sommet et redescend par là où je suis monté.
Puis en marchant en me basant sur ce que j'ai pu repérer d'en haut, trouve le vrai départ de la via ferrata, et remonte cette fois par le bon côté ! J'ai rapidement une petite centaine de mètre de vide sous les pieds, elle vaut le coup, mais est nettement plus courte que celle d'Orlac.
Quand je rejoins Lorène elle est en train d'observer des tortues ! Étonnant de les voir sur cette pente caillouteuse et aride : une des deu essaye de forniquer l'autre, qui n'a pas l'air tout a fait ok avec l'attitude de sa congénère...!
Après cette journée assez intense nous finissons à manger dans un autre resto recommandé, là aussi ce sera très copieux...
Nous prenons la route pour aller dormir une quinzaine de kilomètres plus loin, vers le fort St John qui surplombe le village de Blagaj.
Lorène a un bon coup de barre (trop mangé ? Trop de soleil ? Pas assez bu d'eau ?..) et se couche bien plus tôt que moi, qui lis sur ma chaise à côté du fourgon, en me faisant bouffer par d'insupportable mouchettes qui mordent !