Carnet de voyage

Népal

21 étapes
94 commentaires
Deux savoyards partent découvrir le monde : première étape de notre voyage, le Népal
Du 1 au 30 octobre 2018
30 jours
Partager ce carnet de voyage
27
sept

MISE À JOUR, le 25/04/22 :

Suite à l'incendie à Strasbourg qui détruisit des serveurs d'OVH, et fit partir en fumée des centaines d'heures de rédaction, de mise en page, et de mise en ligne des photos (avec des connexions souvent très rudimentaires !), la frustration de ne trouver plus que le texte sur nos carnets de voyage est grande. J'avais pu réaliser des exports en PDF de certains de nos carnets de voyage, celui du Népal se trouve ici !

Suite à pas mal de galères avec le site Blogger, on a décidé de changer de blog et de faire ça ici, sur myatlas : c'est nettement plus intuitif, et surtout ça beug moins lorsqu'on doit insérer des photos etc... Nous remettons donc tout ce qui était publié sur onirareblochonerchezvous ici, dans l'ordre.

Cela fait plusieurs semaines que certains nous le réclame, donc voici une carte décrivant notre itinéraire ! En rouge ce sont les trajets en avion, en bleu bus ou voiture, en violet en train. En cliquant sur les numéros d'étape on peut voir les dates approximatives.


M.A.J. le 14 juin 2019 : l'itinéraire a, comme il fallait s'y attendre, été modifié ! Les principaux changements :- moins d'étapes dans le sud de l'Inde, par manque de temps- pas d'étape sur Bornéo en Indonésie, ce pays étant beaucoup trop grand !- et SURTOUT : à la place de rentrer en transsibérien par la Russie, nous passerons notre dernier mois de voyage en Iran... Le côté aléatoire du programme a fait que nous aurions perdu beaucoup trop de temps à effectuer notre demande de VISA Russe à Bangkok (et ça aurait été plutôt complexe comme demande de VISA ) L'Iran, nous n'en avons que d'excellents retours par les voyageurs rencontrés lors de notre périple, donc nous avons très bien vécu ce changement de programme, bien que nous souhaitons toujours faire le trajet en transsibériens, un jour !

Cliquer ici pour voir l'itinéraire interactif détaillé

28
sept

Nous avons vidé les placards et rempli les sacs :

Concernant la carte interactive ci-dessus, en rouge ce sont les trajets qu'on effectuera en avion, en bleu bus, stop, ou bateau, en violet le Transsibérien, en bleu clair on sait pas trop encore, probablement de l`auto-stop.L'itinéraire en Malaisie et en Indonésie n'a pas encore été bien étudié, donc sur cette partie ne pas trop se fier à la carte. Ce sera mis à jour quand on se sera penchés sur la question. Puis d'une manière générale notre itinéraire n'est pas figé, il est surtout là pour nous permettre de nous repérer, et savoir si on est en avance ou à la bourre sur notre timing de 13 mois...Et il permet SURTOUT aux personnes qui souhaiterait nous rejoindre pour quelques jours/semaines d'avoir une idées des dates et points de chute possible !

- Vous pouvez cliquer sur les photos que vous voyez sur chaque article : elles s'afficheront en plus grand et vous pourrez les faire défiler lorsqu'on les publie en mode "mosaïque". Franchement, c'est beaucoup mieux !

Merci à Étienne pour ses photos de la grande soirée de départ. Merci à tous on a passé un excellent moment !

30
sept

Après une dernière semaine en Savoie pour le moins gastronomique, nous sommes montés à Paris avec Vincent en covoiturage. Sympa et arrangeant, le trajet est passé vite ! Puis là les gros problèmes ont commencés... Après avoir pensé in-extremis à embarquer mon plateau de fromage encore bien garni dans la capitale, nous l'avons oublié dans la voiture de notre covoit'... Thomas nous a bien accueilli, repas, discussions, dodo.

Tom nous dépose à la gare du nord d'où on chope un train pour rejoindre Cécile (tante de Lorène) et Éric (son compagnon). Là ce sera soirée apéro, crêpes, repos intense, histoire de partir sur de bonne bases !

Le dimanche avec l'heure du départ qui approche je stresse par rapport à mes batteries de drones (les Whatheure correspondent pas à ce qu'on est censé avoir le droit d'emmener dans l'avion), par rapport au fait que je suis obligé, selon les règles d'Air India, de faire voyager ce drone en soute, par rapport au fait que le check-in en ligne ne marche pas vraiment et qu'on a pas de billet d'avion ou de carte d'embarquement à présenter en arrivant à l'aéroport... Bref, j'ai hâte d'être arrivé à Katmandou avant même d'être parti ! Cécile et Éric sont aux petits soins et nous sont d'une aide précieuse dans les dernier préparatifs, merci à eux.

Arrivés à 18h à l'aéroport, décollage à 22h 

Le vol Paris - Dehli se déroule nickel, à peine partis on nous sert un repas, qui permet de faire passer le temps de plus vite, et de s'habituer doucement aux saveurs épicées qui nous attendent. Vers minuit on s'endort, pour ma part jusque vers 3h, Lorène jusqu'au levé du soleil vers 5h. Nous contemplons le lever du soleil, essayons de regarder un film, ensuite viens le petit dej' : au final quand on se pose à Dehli après 8h de vol, le trajet ne nous a pas paru trop long.

Il faut repasser un contrôle des bagages à main pour accéder à notre hall d'embarquement, le premier contact avec les indiens n'est pas terrible, en tout cas ceux travaillant à l’aéroport sont plutôt désagréables et tirent la gueulent. On était censé embarquer à 11h50 pour Dehli - Katmandou, au final à 12h50 on est toujours devant le hall d'embarquement... Aucune explications, on décollera finalement vers 13h45, avec près d'une heure de retard. Dans cet avion pas de TV, de toute façon on commence à être sérieusement HS, le vol censé durer 1h15 durera plutôt 1h45, on a tourné en rond au dessus de Katmandou avant de pouvoir se poser, je crois avoir compris qu'il y avait trop de vent...

On sent un net dépaysement par rapport à Dehli (et à Paris !), il y a de la verdure vers les pistes de l'aéroport, l'architecture n'a rien à voir; et les gens sont nettement plus souriants et aimables qu'à l'aéroport de Dehli ! Encore un contrôle de bagages à main à passer (= file d'attente, après plus de 10h de vol et 7h d'attente dans des aéroport ça commence à sérieusement nous gonfler), et enfin nous récupérons, intacts nos bagages (et surtout mon Mavic ! ^^)

Après avoir converti 10€ en roupies népalaise, on chope un taxi (plusieurs mecs nous sautent dessus pour nous trouver LE taxi), qui nous emmène vers Blue Mountain Homestay, notre hôtel. On se fait déposer à une petite dizaines de minutes à pied, apparemment après où on va c'est une autre zone, et un autre tarif. C'est pas plus mal, après avoir un peu halluciné pendant une demi heure de taxi sur le trafic routier, on peut voir ça de plus près ! Heureusement que dans les "grosses" rues les trottoirs font 50cm de haut, on s'y sent un peu protégés... C'est le gros bordel, ça klaxonne à tout va, aucun passage piétons, des flics font la circulation à certaines intersections mais on comprend pas trop ce que veulent dirent leurs coups de sifflets et gesticulements. On arrive néanmoins sans encombres à notre hôtel, où nous sommes très bien accueillis. La chambre est sympa, la douche correcte avec de l'eau chaude. Nous sortons manger dans un bui-bui au plus près, le gars à l'air un pooeu étonné de voir 2 européens en chemise venir manger chez lui : on se régale de "Momo", des raviolis farcis au poulet, épices et sûrement quelques légumes. 2 assiettes plus une boisson, on s'en sort pour 245 roupies népalaises, soit 1,8€...

On est morts, donc on rentre direct à l'hôtel, Lorène va dormir, je traîne un peu sur internet, retouche les photos que vous voyez dans cet article, et appelle mes parents via Whatsapp pour les rassurer, avant de rejoindre ma douce à 22h.

4h du matin les chiens aboient, ça réveille les coqs qui se disent qu'il est temps de se lever, et moi je traîne au lit jusque vers 5h30 du matin avant de décréter que j'arriverai jamais à me rendormir ! Puis je sors mon ordi et vous écrit cet article, en regardant la ville se réveiller doucement... c'est bon de sentir que nous sommes dans un pays, dans une ville très différente de ce qu'on connaît en Europe. Que le voyage commence !!

Je pense pas vous écrire des articles aussi détaillés pour raconter 3 jours de voyage à chaque fois, en tout cas ce matin j'avais du temps et l'envie de le faire ! Nous verrons bien au fil des jours et des semaines à quelle fréquence nous publions ...

1
oct

Nous avons commencé la journée par tenter de retirer du liquide : aux 3 premiers distributeurs auxquels on a essayé, ça ne marchait pas. Bon... Au 4ème au miracle, le débit de 25 000 roupies népalaises (189€) est accepté ! Sauf qu'après avoir fait du bruit de machine qui compte et prépare des billets pendant 2 minutes, après avoir affiché "please collect your cash', bah aucun cash n'est sorti. Et le bouton orange à côté de l'endroit d'où son censés sortir les billets s'est allumé. Hum hum...

Premier jour de voyage = première galère et grosse frayeur. Lorène est restée vers le distributeur pendant que j'ai essayé de trouver de l'aide et passer des coups de fils à la banque qui gère cet ATM... Après plusieurs tentatives infructueuses, un népalais sympa les a appelé pour moi, ils nous ont dit passez à l'agence... On a perdu du temps pour que la femme au comptoir nous dise "ça DEVRAIT vous être remboursé automatiquement... : OK ! On a chopé un wi-fi, checké le compte bancaire N26 de Lorène,et grâce à cette super banque qui affiche instantanément tous les débits/crédits de la CB on a vu que ça avait effectivement été débité puis remboursé ! Ouf, plus de peur que de mal, au final ça devait juste être qu'il n'y avait pas assez de monnaie dans la machine...

Pour décompresser de ces émotions nous buvons un verre en terrasse d'un resto assez chic (pour le Népal).

Ensuite nous poursuivons par une promenade dans Katmandou, direction "le temple des singes", Swamyanbunath. On avait envie de marcher, on est passés par des rues animées où l'on croise peut de touristes. Petit en cas de beignets frits à la pomme de terre. On paye avec un billet de 1000 roupies (7,4€) le mec qui tient le stand béni le billet et le posant sur son front et en l'embrassant, il a pas du en voir souvent. Il est obligé d'aller plus loin pour faire de la monnaie !

Le temple porte bien son surnom de "monkey temple", ils sont partout, se courent après, se cherchent les puces et se promènent au milieux des gens. Parfois ils se battent entre eux pour un bout de pain, voir parfois avec des chiens ! Dog VS Monkey, round one : FIGHT !

Nous ils nous laissent tranquille, nous gravissons les raides marches jusqu'au temple

On paye l'accès, comme tous les touristes. Les Népalais ont l'air d'être exonérés... Celui-ci domine la ville et offre un joli panorama. Cependant nous ne nous sentons pas trop en sécurité, on fait bien gaffe à nos sacs qui ont l'air d'intéresser certains groupes de jeunes... Nous apprécions la beauté des temple, dommage qu'il n'y ait aucun panneau d'information concernant son rôle, sa date de construction etc.

On chope un taxi pour Durban square, se déplacer à pied dans la ville avec toute l'agitation et le trafic qui y règne nous fatigue déjà. En arrivant là bas, nous engageons un guide pour avoir cette fois des explications sur les temples. La visite dure une heure, on en voit des différents, construits entre le XIIème et XVIIIème siècle. Plusieurs on été totalement détruits lors du séisme de 2015, c'est malheureux pour un site classé au patrimoine de l'UNESCO. Les travaux de reconstruction n'en sont qu'à leur balbutiements...

Durban square 
Temple Taleju, construit en 1564  

C'est un lieu très touristiques, les mendiants le savent et tentent d'obtenir quelque chose de nous. Une jeune femme ira jusqu'à envoyer son enfant presque nu d'environ 2 ans marcher dans nos jambes, en lui expliquant de nous dire "Hello", pour s'attendrisse et donne de l'argent. Une autre, alors que nous sommes assis, veut nous vendre de l'eau, comme on n'en veut pas elle commence à caresser le visage de Lorène : allez hop, on bouge !

Sur le trajet on croise une femme à terre, avec 2 enfants, l'un de 2 ans environ, sans vêtements, sur le trottoir, l'autre doit avoir 3-4 mois maximum. Et elle implore du regard un don de notre part. C'est dur...

Après la visite nous rejoignons notre quartier, Galko Paka, dans Thamel, une fois de plus nous sommes les seuls touristes à arpenter les rues. La plupart prennent certainement des taxis ou rickshaws ( ?) , en tout cas on croise pas beaucoup d'occidentaux.

Cette journée fut assez éreintante, nous rentrons dans un restaurant à 17h30, où nous commandons un plat typiquement népalais. C'était bon et copieux, assez épicé mais supportables pour nos papilles d'européens !

Repas népalais 

En sortant du resto il fait nuit et la digestion nous fout un coup de barre, nous rentrons à l'hôtel. Ça fait du bien de se retrouver dans un endroit calme, en arrivant le gérant nous offre du thé et nous invite à dîner avec lui le lendemain soir.

Après quelques discussions et recherches, nous décidons de déplacer le blog ici.


En bonus une vidéo d'un policier qui fait la circulation :

2
oct

Après avoir perdu pas mal de temps avec le proprio de l'hôtel qui possède plusieurs business et aimerait bien nous vendre certains services, nous nous dirigeons vers le service de délivrance des VISAS pour l'Inde. Une bonne heure et demi d'attente, qui nous laisse le temps de rédiger le précédent article ! On a croisé une française qui nous a filé de bons tuyaux, du moins confirmé certaines infos qu'on avait eu sur internet, notamment sur la possibilité de faire un trek sans guide... Grande déception quand vient notre tour de donner notre formulaire, certains trucs ne sont pas remplis tel que le souhaite l'ambassade : on le savait, donc pour des micro détails on doit refaire nos formulaires. Franchement : ils font chier !

Du coup il est l'heure de manger, pour se consoler de n'avoir pu entamer nos démarche de VISA pour l'Inde, on mange comme quatre des raviolis farcis et des nouilles ! Nous rentrons à l'hôtel pour re-remplir le formulaire, arrivé là on se dit qu'on va plutôt aller acheter notre permis de trek et régler le droit d'accès au parc des Annapurnas, du coup direction le "Tourist service center". Ce bâtiment est gardé comme un truc gouvernemental important, nous y allons en taxi, ça nous permet de pas avoir à être aux aguets constamment... Vu qu'il n'y a pas de trottoir (ou très rarement), pas de feux de circulation, pas vraiment de règle sur la route, se déplacer à pied dans le centre requiert beaucoup de concentration et de vigilance, si on veut rester en vie !

On chope le permis de trek et le papier pour le parc rapidement, et reprenons tranquillement le chemin de l'hôtel où le propriétaire nous attend à 20h pour le dîner, il nous invite. En route on se renseigne sur la possibilité d'envoyer un colis en France, on voit plein de joli objets/vêtements qu'on aimerait pouvoir emmener !.. Une agence de tourisme nous indique qu'il n'y a pas de bus touristique pour aller à notre prochaine étape, Dhulikhel. Nous avons repéré la gare centrale des bus locaux, en effet pour 44cts d'euro on pourrait aller à Dhulikhel mais ces bus n'ont rien de rassurant : ils sont blindés de monde, vieux, et personne ne trimballe de gros sac comme nous...

Nous buvons un verre dans un bar mexicain sympa (mais cher !), prenons notre repas du soir avec Kuti, le big boss de l'hôtel. Il a été guide de montagne (comme la plupart des népalais qui ont plus de 40 ans j'ai l'impression !) et gère différentes entreprises : agence de trek, de voyage etc... Il nous confirme qu'en Inde il faudra être nettement plus méfiants qu'ici. Le repas est très bon : chapatis (galette), concombre rouge au cornichons, légumes épicés, riz. L'accueil est top, et c'est la première fois du voyage que nous sommes invités par des locaux, on se sent un peu moins touristes.

Kuti nous arrange le trajet vers Dhulikhel avec un taxi, au lieu de mettre 2-3h pour faire les 26kms qui nous séparent de cette ville, on devrait mettre entre 1h et 1h30, et nous serons plus serein lors du trajet.

Là bas nous devons retrouvons Suraj, un népalais de 26 ans qui s'est proposé de nous héberger via couchsurfing, nous y passerons la nuit de ce soir, demain nous irons voir un monastère (Namo Buddha).

Là je range l'ordi, faut que j'aille ranger mon sac pour que nous libérions la chambre avant de retourner au service de demande de VISAS pour l'Inde : on espère que cette fois notre dossier leur conviendra !

Peu probable qu'on ait accès aussi facilement qu'ici à l'électricité et internet dans les prochains jours...

4
oct

Nous prenons le super petit dej' du BlueMountain Homestay et allons amener au service concerné le formulaire de demande de VISA pour l'Inde, qu'on a bien galéré à refaire en ligne (le genre de truc qui bug quand tu as passé 20 bonnes minutes à le remplir et que t'es obligé de tout recommencer...)

Le p'tit dej : banane, pomme, thé, pain grillé, mini-dose de confiture + beurre, omelette ou œufs durs !
Il nous faudra 1h30 pour parcourir les 31km qui nous séparent de Dhulikhel

Cette fois la demande de VISA est acceptée, nous devons revenir le 10/10 pour déposer nos passeports. Si tout va bien le 11/10 on récupérera ces derniers ainsi que notre VISA pour l'Inde... On repars soulagé en direction de l'hôtel, où un taxi nous attend pour nous déposer à Dhulikhel. Le trajet est l'occasion de découvrir d'autres paysages que la bruyante, poussiéreuse et stressante Katmandou. Les ravages du séisme de 2015 sont encore présents, et pas uniquement dans la tête des népalais...

nous arrivons à l'heure du repas, et la pluie nous accueille chaleureusement, super occasion d'étrenner nos Gore-Tex et housse de sac !

Rien d'intéressant à Dhulikhel, puis sous la pluie battante de toute façon on a pas envie de traîner, on cherche désespéramment un bus pour nous emmener à Kavre Bhanjyang, où Suraj, un couchsurfer, nous attend. En raison de la pluie, et d'un festival, ça paraît compliqué de trouver un bus (et oui, quand il pleut, ya moins de bus !), bref on monte dans la voiture d'un autochtone qui s'est présenté à nous comme chauffeur de taxi. Je pense qu'il est à peu près autant chauffeur de taxi que moi danseuse étoile, le trajet dans sa petite "voiture" sera assez funky : à côté, la Punto de Lorène, c'est une Rolls Royce ! C'est assez marrant de voir que le pote de notre conducteur arrive à lire son journal paisiblement, malgré la route qui tourne beaucoup, les bus qui nous frôlent, les nids de poules géants, les essuies-glace qui fonctionnent pas !..

Nous sommes super bien accueillis par Suraj et sa famille. Ils ont un enfant de 3 ans, et sont paysans.

Il nous emmène faire le tour du village, il connaît tout le monde, puisque c'est là qu'il est né et a grandi, jusqu'à ce qu'il parte faire ses études de management à Katmandou.

Super panorama depuis le sommet du village, on va tenter d'y aller au lever du soleil pour apercevoir la chaîne himalayenne

C'est très rural et pittoresque, nous rencontrons sa cousine, sa grand-mère... Et réalisons pleinement le grave impact qu'à eu le tremblement de terre en 2015 : 15 000 morts, des dégâts matériels énormes. Suraj a perdu son père, plusieurs proches, et sa maison familiale lors de cet événement tragique. Ça ne l'empêche pas d'avoir constamment le sourire et de l'énergie : il en faut pour faire tourner une ferme comme la sienne. Suite à 2015, avec sa femme et leurs bêtes ils ont dans un premier temps été logés sous des tentes d'une ONG venue aider à compter les morts et soigner les blessés. Son père en faisait parti et a succombé à ses blessures 8 jours plus tard... Ils ont ensuite logé un peu plus bas dans la vallée chez de la famille, avant de devenir gardiens du lieu qu'ils occupe actuellement. Cette ferme appartient à une famille de népalais partis au Canada, Suraj doit leur donner la moitié de ses récoltes en guise de loyer. Le problème c'est que d'ici 6 mois, un an, les propriétaires vont revenir et ils devront déménager. Mais ils n'ont nulle part où aller, le tremblement de terre de 2015 a détruit grosso-modo tout ce qu'ils possédaient. Ils n'ont reçu aucune aide du gouvernement, n'avaient évidemment pas d'assurance pour leurs biens, et les ONG ne sont pas restées longtemps : elles interviennent pour les situations de crise, mais pas dans la reconstruction sur le long terme malheureusement...

En plus de la culture de pommes de terre et de tomates, ils ont quelques bêtes : une vache, 5 chèvres, 5 poules. Tout ce petit monde habite dans la maison avec eux/nous ! :D Ils nous servent un repas népalais, on discute et il nous raconte les temps très difficiles vécus depuis 2015. Leur fils (Suri ? dure de mémoriser les prénoms, faut qu'on fasse un effort) est un vrai rayon de soleil dans leur histoire bouleversante, il est SUPER drôle ! On va rester ici vraisemblablement jusqu'à samedi ou dimanche, ensuite on aimerait visiter Bhaktapur, puis Patan et/ou le temple de Pashupatinath.


La vue devant chez Suraj, au village de Kavre Bhanjyang 
J'écris l'article et retouche les  photos depuis ici, en dégustant discretos une petite bière népalaise
5
oct

Après s'être fait servir le petit déjeuner au lit (thé-biscuits), nous sommes partis avec Suraj et Pauly, une autre couchsurfeuse, nous balader jusqu'au monastère Namo Buddha. Suraj nous annonce 1h de marche, ce sera plutôt 3h, les népalais compte pas les temps de marche comme nous !

De Kavre Bhanjyang à Namo Buddha 

Nous nous arrêtons manger dans un petit restaurant au monastère, mais c'est nettement moins bon que chez Suraj ! Le monastère compte environ 600 moines, ambiance zen, silencieuse et meditative. Nous sommes rentrés dans le temple, après avoir enlevé nos chaussures. Malheureusement les photos sont interdites à l'intérieur et c'est très dommage ! Les décors sont magnifiques, colorés et bien entretenus, c'est nettement moins moins austère qu'une église, même si ça fait parfois un peu kitch... (Selon Kevin)

À l'entrée du monastère se trouve une clinique, prévue pour les moines, mais qui peut servir aux locaux en cas de besoin.


Pauly part vers Panauti tandis que nous rentrons au village. On termine le trajet dans un bus scolaire dont Suraj connaît le chauffeur, il nous dépose pile devant chez lui. En effet une bonne partie de la rando est sur la "route", on est contents de se faire ramener comme nous sommes déjà passés par là ce matin.

Nous arrivons à temps pour esquiver la pluie du début d'aprem, et après une bonne sieste nous allons sur la colline la plus proche , pour voir le coucher du soleil. En fait une petite dizaine d'amis à Suraj sont là, il leur a parlé du Mavic et ont bien l'intention de le voir voler ! Du coup je fais un vol, c'est la première fois qu'un drone filme leur village, j'en suis assez fier, même si ce genre d'événement risque bien de se reproduire dans les mois à venir !

Applaudissements à l'atterrissage , vidéos du pilote en action, ce fut une sacré attraction !

Ce n'est pas aujourd'hui que nous distinguerons clairement la chaîne himalayenne, le ciel est toujours assez voilé à l'horizon. Ça fait 2 jours que nous allons à cet endroit au lever du soleil (5h45) avec l'espoir que ce soit dégagé, mais en vain. Nous décidons de rester encore une nuit, parce qu'on est pas pressés de retourner à la ville et que l'on sent que ça ne gêne pas.


Une rapide douche chez son cousin qui dispose salle de bain, et c'est l'heure du dîner, qui est toujours aussi bon. Les villageois sont souvent amenés à manger la même chose tous les jours car ils font avec les produits qu'ils ont à disposition et avec leur production.


Parfois l'électricité coupe, pendant une durée indéterminée, allant de 15min à plusieurs heures. Voilà pourquoi cet article a un peu tardé à être publié !

Chez Suraj et sa famille 
6
oct

Un petit tour sur la plus haute colline du village à 6h, mais cette fichue brume ne bouge pas, je distingue bien des montagnes, mais pas la chaîne himalayenne au loin... Dommage, c'est LE truc à voir depuis cet endroit. La mousson s'est terminée récemment, et on a de la pluie entre 13 et 16-17h généralement. Nous nous sommes adaptés au rythme des paysans, levé 5h45, p'tit dej, déjeuné à 10h, repas du soir vers 18h30. Nous nous sentons vivre en avance de 3h par rapport au rythme français, quand il est 13h dans mon corps c'est déjà la fin d'après-midi !

Matinée tranquille, jeux avec les enfants... 

La journée de Suraj commence avec la traite de la vache, il amène ensuite le lait au magasin du village qui le vend. Ensuite il sort les animaux, certaines chèvres restent attachés, parce-qu'elles iraient dégommer leur cultures, la vache probablement car ils n'ont pas d'enclos et qu'elle risquerait de s'enfuir loin... La pauvre reste attachée du début d'après-midi jusqu'au petit matin dans l'étable à l'intérieur de la maison, une fois dehors elle n'a toujours pas sa liberté de mouvement. Nos hôtes sont hindouistes et la vache est sacrée pour eux : cela signifie qu'ils n'en mange pas, ne sont pas censé la toucher (j'ai quand même vu Suraj la violenter un peu pour qu'elle se pousse), elle est l'incarnation de la bonté, l'altruisme et l'amour maternelle. Elle incarne également leur principal dieu : pour ma part, je me dit qu'une vache savoyarde a une bien plus belle vie, en ayant le bonheur de pouvoir brouter dans les alpages et être plus fréquemment libre de ses mouvements ! Peut-être vaut-il mieux finir en steack et vivre libre, qu'être vénérée sans réellement vivre comme une déesse, et finir enterrée ?

La femme de Suraj attaque sa journée par aller chercher du fourrage pour les bêtes, elle remonte avec environ 20 voir 30Kgs de verdure. Elle fait la vaisselle et différentes tâches ménagères. À chaque fois qu'on propose de l'aide ils nous réponde que c'est bon; sa femme n'a pas l'air de sortir beaucoup de la maison... Il faut dire qu'à chaque fois que nous sortons dans le village, on ne croise que des hommes, ou alors des femmes âgées.

Rien de bien planifié pour ce dernier jour ici, après notre déjeuné de 10h nous partons en direction du terrain de foot, se promener, en passant par des terrasses où la culture des patates prend le relais suite à la récolte de maïs.

On se pose regarder un peu les tirs au but au terrain de foot, puis nous montons au sommet de la colline à côté, contempler le paysage. Tout en écoutant les cigales locales, que voici :

Après un vol de drone et avoir pris un coup de chaud, on redescend vers le terrain de foot où un match démarre. Suraj n'a pas énormément d'occupation en ce moment, le maïs étant récolté et les pommes de terre en place, les paysans ont peu d'occupation dans le village à ce moment de l'année.


Quelques gouttes de pluie nous font rentrer à la maison, où l'on se pose pour discuter.

Journée reposante, au rythme des légumes qui poussent, Suraj nous raconte sa mésaventure lorsqu'il a tenté d'aller travailler à Dubaï pour gagner pas mal d'argent, mais qu'en fait pour faire court, il s'est grosso-modo fait entuber de 2000 US$. L'idée de venir travailler en Europe pour gagner rapidement ce qui représente une grosse somme d'argent au Népal (ici le SMIC mensuel est censé être à 175€, il nous a dit avoir travaillé à Katmandou dans un genre de petite épicerie, pour 73 US $/ mois), et pouvoir construire une maison solide pour sa famille, lui plaît beaucoup. Suraj nous a montré la maquette de la maison de ses rêves q'il a construit avec du carton. Il lui faudrait mettre 12 à 15 000$ de côté pour réaliser ce projet. Le souci est qu'il faut pouvoir obtenir le VISA français, et d'après ce que j'ai vu, le meilleur moyen pour le décrocher est de trouver un employeur et signer un contrat, pour pouvoir sortir du Népal... Nous verrons à notre retour si il est possible de l'aider en ce sens.

Ce soir pas d'électricité = dodo tôt !


Vous êtes désormais une vingtaine d'abonnés à nos publications, merci de nous suivre, de commenter, ça motive à continuer !

8
oct

Nous prenons un dernier repas (à 10h du matin) avec Suraj et sa famille, nous faisons nos aux revoir et le remercions chaleureusement. Ils nous offrent des cadeaux, un chapeau typiquement népalais que portent surtout les anciens, et un haut de tenue traditionnelle de paysanne : c'est très gentil et touchant de leur part. On remarque que les népalais taillent plus petit que nous !...




Nous partons à pied en direction de Dhulikhel, le cœur rempli d'émotions suite à cette magnifique rencontre.



Cette marche est l'occasion de traverser de nombreux petits hameaux avant de rejoindre la bruyante ville.


Environ 2h plus tard nous arrivons à Dhulikhel par des champs de riz.

Nous essayons les bus locaux pour la première fois, avec nos gros sacs à dos on prend beaucoup de place, mais les népalais n'hésitent pas pour autant à venir s'asseoir à nos côtés, les bus sont souvent bien remplis, et mieux vaut une petite place assise qu'une place debout ! L'ambiance est au rdv, avec la musique à fond, quand la radio veut bien capter ! Le trajet ne durera qu'une heure environ, bon il faut dire qu'on avait que 16km à parcourir...

Nous arrivons à Bhaktapur, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l'Unesco; nous nous acquittons de la taxe de 1500 roupies (11€ par personne) que chaque touriste doit payer. Nous constatons effectivement que le centre ville est plus propre que ceux que nous avons vu jusqu'à présent.

(Ça c'est juste avant de d'entrer dans la zone payante ! )

Il faut dire que franchement, le Népal est sale. En fait il n'y a tout simplement pas de poubelle, ce qui les dispense de mettre en place un système de ramassage des ordures... Nous cela nous gêne, nous nous trimballons parfois des déchets jusqu'à trouver un endroit "correct" où les laisser.

La ville est belle, nous la découvrons un peu tout en cherchant un hébergement, puis profitons du confort de l'hôtel une bonne partie de l'après-midi (douches, lessives, charge des appareils électroniques...)

Nous sortons manger dans un restaurant doté d'une agréable terrasse, mais très cher au vu de la qualité de ce qu'on a dans l'assiette, et du service assez déplorable : rien de grave, mais a été habitué différemment en France. Ici les plats n'arrivent pas forcément en même temps, on vous amène le dessert alors que vous êtes en train de finir le plat principal, quand je demande "il y avait pas un café ou thé prévu avec le dessert dans ce menu ?" un servir me répond non, sûr de mon coup je demande à un autre qui me dit "oui Monsieur, vous voulez un thé ou un café". Y'en a même un qui a tenté de m'enlever la mayonnaise alors que j'etais en train de finir mes frites ! Marteau le type... lui ait sorti les crocs il a vite reposé la mayo sur la table, après avoir compris qu'il venait de jouer avec sa vie. Bref, c'est foireux, et mieux vaut aller dans des bui-bui qui font de la bonne bouffe locale, ça revient 10 fois moins cher et c'est meilleur !

9
oct

Toujours calé sur le rythme campagnard, je sors vers 6h du matin faire un petit tour et surtout acheter de quoi prendre le petit dej' : et je comprend d'où venait ces bruits et chants qui ont aidé à me sortir du lit, c'est la prière commune des hindous.

C'est bien animé et plutôt plaisant d'avoir l'impression d'être le seul occidental à profiter de cette agitation originale, le marché bat son plein sur la place Taumadhi... Juste à côté d'où nous logeons se trouve le quartier de la poterie. J'achète quelques pâtisseries locales, qui rappellent sérieusement les pâtisseries arabes (mais moins de choix, et moins élaboré), chope 2 thés et nous déjeunons tranquillement dans notre chambre d'hôtel. Cette ville me rappelle étrangement Fès, au Maroc, résolument tournée vers ses traditions et riche de nombreux artisans.

Nous partons découvrir la ville, à pied, ce n'est pas très grand. Je laisse les photos parler, nous n'avons pas pas pris de guide, et comme il n'y a absolument aucun panneau informatif ou autre, pas appris grand chose culturellement : mais c'est BEAU.

Taumadhi sqaure

Jusqu'à présent on peut dire qu'on s'en sort bien niveau météo, il fait chaud et beau de 10h à 18h, et les nuits sont un peu fraîches, parfait pour bien dormir.

Place du Darbâr de Bhaktapur 
En chemin vers Dattatreya square 
Quelques bizarreries en vrac... 

Vous remarquerez que la rivière sert de dépotoir. On ne trouve des poubelles que dans les lieux classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, pour lesquels les touristes que nous sommes payent un droit d'entrée compris entre 7 et 12€.

Poisson chat, petit gâteau gras et sucré ? J'ai vite fait mon choix !



Nous nous rendons à la porte est de la ville (anciennement fortifiée), pour voir ces grands bassins :

Nous dînons sur une terrasse avec vue sur la place Dârbar, Lorène a pris un plat typique d'ici qu'elle a bien aimé, moi c'est carrément pas bon, très peu de saveur. Le service est toujours aussi foireux, au moment de payer je dis : "do you take credit card", le serveur me répond que oui, je lui file la CB, et il me sort "what's your PIN number sir ?" ... LOL

Nous descendons pour régler ( et que je puisse taper mon code sans avoir à le lui donner et en le laissant partir avec ma CB !), au bout de deux tentatives leur machine marche pas. Nous payons en cash, il a pas de quoi rendre la monnaie, monte de deux étages et jette de là haut la monnaie à nous rendre à son collègue cuistot resté avec nous... Très classe ! Sinon la bière locale est bonne, mais malheureusement c'est 3-4€ la pinte (voir 65cL des fois), quand on sait qu'on peut faire un repas pour 50cts d'€, ça fait un peu mal de mettre ce prix... Mais je l'apprécie d'autant plus, et c'est bien là le principal !

Seconde nuit à l'hôtel Subbah Guest house, re-petit dej' à base de pâtisseries sympas, dernier petit tour dans la ville pour passer la porte royale (derrière laquelle nous pensions ne pas avoir le droit d'aller), puis nous montons dans un taxi, après avoir obtenu la course à 50% du tarif proposé initialement, direction le temple de Pashupatinath, pour les hindous, le lieu saint le plus important du Népal, et le stuppa bouddhiste de Bodnath.


À découvrir dans le prochain épisode !..

10
oct

Nous avons quitté Bhaktapur pour se rapprocher d'avantage de Katmandou et visiter le temple hindou de Pashupatinath. C'est étonnant comme à chaque lieu sacré où l'on trouve un peu de verdure les singes aiment vivre ! Ce temple est le plus important du Népal pour les hindous, il est la maison du dieu Shiva, et se trouve au bord de la rivière sacrée Bagmati, qui se jette plus loin dans le Gange. En temps que non-hindous nous ne sommes pas autorisés à aller dans la cour du temple. C'est un lieu de crémation : après avoir été nettoyés et purifiés, les corps des défunts nus, sont emballés dans des tissus orange (symbole de purification) et blanc (couleur du deuil). Ici le corps meurt mais l'âme se réincarne. Les flammes qui embrasent et brûlent le corps produisent la fumée qui aide l'âme à s'élever. Selon notre karma (= Le Karma signifie action, et se réfère aux actions physiques, verbales ou mentales intentionnelles. Ces actions laissent des empreintes ou des graines sur nos courants d’esprit, et les empreintes mûrissent dans nos expériences lorsque les conditions appropriées se réunissent) nous serons réincarnés en humain, plante, insecte... Nous n'avons pas trop approfondi la question, initialement nous visitions par nous même, puis Hamit, un jeune népalais, est venu nous parler, il parlait très bien anglais et a expliqué énormément de choses sur leurs rituels, leurs dieux, leurs traditions, la façon dont se déroule la crémation... Mais tout ressortir ici serait exhaustif, et je dois avouer qu'avec l'effort de concentration pour comprendre sur le moment, j'ai eu du mal à intégrer beaucoup de choses.

En bas à gauche, des chaitya, sorte de mini-temple ! 

Hamit est né dans ce quartier et agrandi à Pashupatinath, ça se sent, il nous emmène à l'écart et nous montre un endroit inédit, où l'on trouve des statues et stuppa au fond de petites grottes. Les visiteurs sont donc autorisés à assister aux crémations. Lorsqu'un fils a perdu son père, il se fait raser la tête, pour porter son deuil. Nous ne voyons pas de femmes au bord de la rivière aux endroits où se déroulent les crémations (sur les ghâts), elles restent en retrait dans les bâtiments à côté apparemment.Les cendres du défunts seront jetées dans la rivière, le flot continu de celle-ci symbolisant l'éternel renouvellement, la fin d'un cycle et la renaissance sous une autre forme.

Nous croisons des Sadhus, assis autour des chaitya (les mini-temples), ils méditent car ils ont choisi la voie du renoncement, qui les fera errer de lieux saints en lieux saints, dans une longue quête pour s’affranchir de tout attachement. Ce sont des ascètes. Ces fidèles de Shiva se laissent pousser les cheveux et s’enduisent le visage de teinture ou recouvrent leur corps de cendres pour marquer leur allégeance au dieu rebelle. Ils posent volontiers sur une photo si vous leur donnez de l'argent !

La visite prend la forme d'une discussion, nous posons des questions et Hamit y répond; nous nous faisons "bénir" (est-ce que ça se dit pour les hindous ?..) :

Et on repart avec un point rouge au milieu du front et des fleurs par dessus l'oreille

Après avoir bien parcouru le parc de Pashupati en long, en large, en hauteur et en travers, nous quittons notre guide improvisé pour aller voir Bodnath, un temple bouddhiste.

Nous marchons une demi-heure pour nous y rendre, et traversons un quartier qui semble plutôt riche, avec des maisons dignes de ce nom (oui je sais, les photos ci-dessus illustrent mal ce que je raconte).

Lassés d'être pris pour des vaches à lait, nous faisons demi-tour quand à l'entrée principale du temple un garde nous ordonne d'aller payer la taxe.Nous avons déjà payé 7,4€ par personne pour accéder à Pashupatinath, et le fait que ce ne soit payant QUE POUR LES TOURISTES est un peu rageant (surtout lorsque nous n'avons même pas le droit de rentrer dans le temple)... Donc maintenant on a compris la combine, nous allons 100 mètres plus loin et accédons gratuitement par une petite ruelle au temple bouddhiste...

La fin d'après midi est idéale pour se rendre ici, avec le coucher du soleil et les gens qui marchent tous autour du temple dans le sens des aiguilles d'une montre, le spectacle est grandiose.

Bodnath 

Nous pouvons accéder à l'intérieur des temples bouddhistes, contrairement à certains temples Hindous. Le bouddhisme est d'avantage une philosophie qu'une religion, et nous paraît plus simple à comprendre que l'hindouisme.Certains bouddhistes me croient en aucun dieu. Malgré le monde nous nous sentons bien en ce lieu, et mangeons dans les parages, une excellente pizza !

C'est la première fois que nous trouvons de la nourriture occidentale correcte. Les plats népalais sont bons, mais vite répétitifs.

Cette journée fut assez intense et bien remplie au final, nous marchons beaucoup (25 000 pas d'après l'appli de Lorène, soit autant qu'une grosse journée de rando dans les Écrins !), et les trottoirs qu'on emprunte ne sont pas toujours nickel. Imaginez qu' une personne en fauteuil roulant doive passer par là... Bon courage !


Nous tenions à vous montrer à quoi ressemble les boucheries ici : l'usage du frigo est loin d'être la règle !

C'est la raison pour laquelle Lorène évite de manger de la viande ici

Vous boiriez laquelle ?

Celle de gauche sort du robinet de OYO Guest house, celle de droite est une eau en bouteille !.. ;) 
11
oct

Hier nous sommes allés déposer nos passeport à l'ambassade d'Inde, pour qu'ils collent le VISA dedans. Rdv pris pour le lendemain 16h, malheureusement pas possible avant, afin de récupérer le précieux papier.

Sur le chemin entre l'ambassade et le tourist center, l'armée semble s'entraîner, mais le public ne peut pas accéder au défilé

Ensuite on file au Tourist center payer notre droit d'entrée dans le parc des Annapurnas. Nous traînons dans l'après-midi dans les rues du quartier touristique Thamel, en quête d'infos sur les bus pour rejoindre Besisahar, en vue d'entamer enfin notre trek. La météo annonce -1 degrés au plus chaud de la journée au dessus de 4000m d'altitude, du coup nous nous procurons une paire de gants en laine made in Népal.

Rien de bien passionnant à vous raconter sur la fin de cette journée...

Les bus locaux sont toujours bondés... Dans un van, Toyota Hiace, ils rentrent à une bonne vingtaine !

Le lendemain ourah (!), nous chopons un ticket de bus pour quitter la capitale, et récupérons ENFIN notre VISA indien ! Voilà nos deux victoires de la journée. Pour fêter ça nous buvons une bière au jardin des rêves, parc paisible se trouvant en plein centre ville. Aucun parc gratuit n'existe (ici c'est 200 roupies), sur la carte de la ville on voit un grand espace de verdure, auquel personne n'a accès et qui a l'air de surtout servir à l'armée...

Ces deux dernières journées étaient plutôt chiantes, on connaît bien les rues de Katmandou désormais... Nous sommes contents de partir demain à 9h pour Besisahar (Le trajet est censé durer 6h pour 173km, apparemment en pratique c'est plutôt 7 voir 8h), et si le timing nous le permet, nous irons jusqu'à Jagat, endroit depuis lequel nous commençons le circuit des Annapurnas.

Voici donc le deuxième article publié ce jour, nous aurons sûrement très peu, voir pas du tout accès à internet pendant les deux semaines à venir, alors voilà ...


NAMASTE

12
oct

Levés à 6h15, petit dej' dans la foulée, nous partons à pied en direction du la "nouvelle gare de bus".

À vouloir prendre le chemin soit disant le plus court selon google maps on se retrouve vers un bidonville depuis lequel on ne peut accéder au parking des bus... Heureusement qu'on a prévu de la marge, obligés de faire un détour, puis ensuite un peu galère de trouver notre bus, on ne comprend pas trop comment c'est organisé cette gare de bus longues distances.

Vers 8h15 on a nos places attitrées, et à 9h10 le bus démarre, c'est parti pour Besisahar ! Niveau confort c'est correct, mon gros sac est calé sous nos sièges celui de Lorène entre nous deux au niveau des jambes.

Le trajet durera 7h, plus deux pauses d'une demi- heure chacune, un peu plus qu'annoncé mais avec les paysages tellement différent de ce qu'on connaît, ça ne nous a pas paru trop long : la pluie s'est mise à tombée vers la fin du trajet, et on avait même plus envie de sortir du bus à vrai dire !

Arrivé à Besisahar nous nous mettons en quête d'un lieu où dormir; le premier "hôtel"n'a qu'une chambre avec lit simple à nous proposer, on passe notre chemin (le proprio à pas trop l'air de comprendre pourquoi, il nous dit qu'on peut se serrer dans le lit !). Un mec nous alpague dans la rue pour nous emmener à l'hôtel de son pote, après 2min dans la chambre on se rend compte qu'il nous impossible de verrouiller les fenêtres de la chambre, et qu'il est vraiment facile d'escalader une petite baraque en tôle pour accéder à la fenêtre de notre chambre... J'explique le problème au réceptionniste (enfin un mec qui à l'air de bosser là, dur de comprendre qui gère quoi), qui n'a pas l'idée de nous proposer une chambre sécurisante, on bouge ! On va 20 mètres plus loin, et là nous trouvons une chambre acceptable. À partir d'ici c'est très touristique, donc les prix ont bien monté depuis Katmandou, et il faut négocier, chose que nous n'avons pas fait pour cet hôtel. En fait en gros faut gérer pour payer que la bouffe, qu'on est alors obligé de prendre là où on dort, et avoir la chambre gratuite...

Le restaurant de l'hôtel est doté d'une terrasse sympa avec une jolie vue. Le travail de design de la carte du resto est remarquable :

Généralement les carte des resto sont tellement sales qu'on essaye de ne pas trop les toucher !
13
oct

Nous avions trouvé un gars qui nous a proposé le trajet Besisahar-Jagat à un prix intéressant, départ prévu entre 7h30 et 8h, ce sera plutôt 8h30, le temps de réunir les 12 compères qui prennent part au voyage, plus un chauffeur qui fera le 13ème ! Nos sacs sont chargés, bâchés et sanglés à la népalaise sur le toit.

Après avoir roulé à peine 5min le conducteur s'arrête dans un garage, soulève le capot, à l'air d'ajouter de l'eau en guise de liquide de refroidissement, puis après on sait pas trop, le capot reste ouvert une bonne dizaine de minutes... Gonflage des pneus, et nous voilà partis pour de bon ! Forcément ça secoue un peu, nous avons la chance d'être devant avec le conducteur et d'avoir la vue sur la route et sur le paysage devant nous. Lors du passage d'une petite rivière, le 4x4 tangue un peu plus que la normale, et la tête d'un touriste assis deux rang derrière nous vient cogner contre la vitre, qui se brise ! Heureusement il n'a rien, en tout cas le chauffeur s'est même pas arrêter pour constater les éventuels dégâts...

Certains montent en moto, chargés, en passant dans la gadoue et dans des petites rivières (20 voir 30cm d'eau), ils ont peur de r...
Petite pause dans notre ascension motorisée vers Jagat ! 

Après 3 heures de Jeep pour parcourir environ 25km, nous nous faisons déposer à Jagat ; alors que nous chargeons nos sacs, deux petites filles nous réclament des bonbons, mais nous n'avons pas prévu ça !

La rando est assez facile, les montées-descentes alternent bien. Nous mangeons au « rainbow view restaurant », avec la vue sur une belle cascade. Ici à 1700m d'altitude nous croisons des bananiers. Par rapport à Katmandou, les prix ont déjà bien augmenté, en gros fois deux. Vers 16h30 nous nous arrêtons prendre une chambre à Tal, un village situé au cœur d'une vallée. Depuis tout petit je rêvais de me réveiller avec la vue sur une rivière (l'idée m'étais venue d'un livre où des enfants grandissent et construisent des cabanes dans la forêt au Canada), là je suis servi !

Tal 

La douche avec chauffe eau au gaz est chaude, celle dans la chambre avec l'eau chaude solaire nettement moins. Les hôtel ici font tous restaurant et d'ailleurs ils offrent parfois la chambre, en échange de quoi on s'engage à manger chez eux ; c'est ce que nous faisons ici. Vu les prix de la bouffe par rapport à la vallée, c'est bien comme ça. Nous mangeons local, Lorène du Dhal Bhat, le plat national qui nous était servi chez Suraj, je teste un pain tibétain recouvert d'un peu de fromage, franchement bon !

Dodo, un gros dej' et c'est parti. Pour cette deuxième journée de marche, je laisse parler les photos :

Niveau végétation c'est un peu la jungle, on ne connaît aucune plante hormis les fougères !.. Sur notre chemin nous apercevons un graaand singe (langur doré ?) qui traverse la route, dès qu'il nous voit il trace sa route, pas eu le temps de la photographier.

Nous distinguons de plus en plus de pics enneigés proches de nous, le chemin n'est pas très difficile à suivre, mais les indications de temps de marche et de dénivelés de notre carte sont souvent fausses ( du genre soit disant censé descendre de 150m de dénivelé en 30m, finalement ce sera 560m de dénivelé positif en 1h45!) Heureusement j'ai pris en photo une pancarte locale au début du trek, elle à l'air beaucoup plus juste que notre carte de rando...

Sur le trajet entre Jagat et Tal 

À chaque village les gens nous demandent si on a mangé et vantent les atouts de leur hôtel (« hot shower, wi-fi »!), ils sont bien à l'affût du touriste. Le midi c'est pizza à l'ail pour Lorène, yak en sauce curry pour moi. Cette pause du midi nous casse, en effet ici quand tu commande un pain tibétain, passe devant les cuisines 2 minutes après et tu verras un gars en train de pétrir la pâte... Du coup entre le moment où on commande et le moment où nous commençons à manger il se passe entre ¾ d'heure et une heure, plus le temps de manger, ça nous retarde pas mal, pour le moment nous avons du écourter nos étapes par rapport à ce que nous devions marcher.


Au soleil il fait chaude à l'ombre bien frais, cet après-midi est essentiellement en sous-bois donc on avance plutôt bien. À 16h Lorène en a marre de marcher et à peur de devoir terminer de nuit (ici à 18h c'est la nuit noire !), nous prenons une chambre à Timang, 2700 mètres d'altitude environ.


J’écris cet article avec la vue sur une montagne enneigée toute proche, le Manaslu (8163m), huitième montagne la plus haute du monde, ça y est nous nous sentons bien être dans l'Himalaya !

Et je le poste depuis Upper Pisang, à Timang la connexion ne marchait plus le matin. Nous sommes à 3300 mètres d'altitude et avons du mal à dormir...

15
oct

Nous avons rajouté une petite vidéo du trajet en 4x4 dans l'article précédent, pour ceux que ça intéresse !

La nuit à Timang sera assez fraîche, les chambres ne disposent pas de chauffage, les menuiseries des fenêtres sont tout sauf étanches, mais avec une petite couverture par dessus le duvet ça suffit pour ne pas être frigorifié pendant son sommeil. Pour une fois la douche est vraiment chaude ! Quand nous sommes arrivés les nuages cachaient les montagnes, le matin en rédigeant le précédent article j'avais la vue sur ça :

Manasalu, 8163m

Le serveur du restaurant était aux petits soins avec nous, nous rencontrons des Belges sympas lors du repas du soir, et c'est la première fois que nous ne sommes pas les seuls occupants de l'hôtel.

Nous sommes chanceux avec la météo, laissons parler les photos...

Après 5h de marche nous nous arrêtons manger dans le seul « resto » de Bratang , un hameau où poussent beaucoup de pommiers : nous mangeons la même chose pour une fois, super bons spaghettis. Je profite qu'il y ait une véritable machine à café pour prendre un expresso, ET un cappuccino pour digérer ; ici ils boivent plutôt du thé.



Nous reprenons notre chemin en direction d'Upper Pisang, 2h plus loin. En tout nous faisons environ 1400m de dénivelé positif sur à peu près 23km de distance, ça fait une bonne journée !




Nous nous arrêtons dans un des premiers hôtel sur lequel on tombe, il est tout neuf et en bois, nous demandons une chambre avec lit double avec la vue sur l'Annapurna II puisque de toute façon nous sommes les seuls clients ! La douche est foireuse, obligé de faire venir le gérant pour relancer le chauffe-eau au gaz en plein milieu de la douche de Lorène... Et pour moi ce sera pareil, obligé de sortir par 5 degrés max, caché dans une serviette, chercher le mec pour qu'il relance le bordel. Ces chauds/froid à répétition nous valent aujourd'hui comme un léger début de rhume...

Là aussi bon accueil, nous apprécions l'attente pour nous faire servir le repas vu qu'il y a un poêle tout neuf qui chauffe la pièce. Les népalais ne craignent pas le froid, ça ne les gênent pas de laisser la porte qui donne sur l'extérieur ouverte pendant ce temps là.

Nous goûtons des alcools locaux absolument infâmes ; Lorène une bière locale, qui n'a AUCUN point commun avec de la bière (sans bulle), moi du raksi, un vin local, on dirait de la gnôle coupée avec de l'eau chaude. On ne nous y reprendra pas ! D'autant plus que pour l'acclimatation à l'altitude l'alcool n'est pas conseillé !.. Nous dormons très mal, quelques difficultés à respirer pour ma part, Lorène a le cœur qui palpite. Ce sont là des symptômes normaux liés à l'altitude, nous sommes à 3300m.

Au réveil, la vue sur l'Annapurna II est superbe, nous empaquetons nos sacs et le petit dej' nous est servi dès que nous prenons place dans la salle commune.

Apparemment à partir de cette altitude les douches (censés être chaudes!) deviennent payantes, ça nous agace légèrement de devoir payer pour une douche chaude, vu comme celle-ci fut compliquée à prendre. En France quand on paye pour un service nous sommes habitués à ce que celui-ci soit exécuté parfaitement, ici c'est pas toujours le cas.

Une raide montée de 370m de dénivelé nous amène à Ghyaru, le panorama sur les Annapurna II et III est fantastique. En fait toute cette journée est incroyablement magnifique, nous traversons deux grandes vallée, pour finir à Manang, à 3540 mètres d'altitude. Pas mal de poussière, des paysages variés et assez secs, des animaux en libertés, des aigles qui passent à 10 mètres de nous, des randonneurs que nous croisons régulièrement depuis deux jours et avec qui nous prenons le temps de discuter, voilà quelques mots pour résumer cette journée de marche mémorable.

Nous avons traîné la patte tellement nous souhaitions nous imprégner de ces paysages grandioses, et préférons cuisiner nos noodles sur le réchaud au bord d'une rivière, plutôt que de s'arrêter dans un restaurant où le service est toujours très long.


Donc après 6h de marche (dont 3h30 en légère descente à un rythme contemplatif) nous nous accordons une pause déjeûné, qui ne durera qu'une demi-heure puisque il reste un peu plus de 2h de marche jusqu'à Manang.

Nous rencontrons nos premiers yaks, enfin les premiers vraiment poilus tel que nous nous les représentons en tant qu'occidentaux ! De belles bêtes assez impressionnantes, à priori dociles et vivant en totale liberté.

Dans la vallée un peu avant Manang 

Nous touchons au but, après environ 1100m de dénivelé positif, et plus de 20km : le tout au dessus de 3300m d'altitude et l'oxygène qui se fait rare, cela fait encore une bonne grosse journée. Nous sommes contents de trouver un hôtel où dormir, sur les trois premiers deux étaient complets, un avait l'air vraiment pas terrible. Presque tous les touristes restent ici deux nuits, situé à 3540m, il est judicieux d'observer un jour complet de repos afin d'habituer son corps au manque d'oxygène.

Je goûte au steak de yak, servi avec un sauce au champignons qui frétille fortement (tout le resto entend et regarde arriver mon assiette!), c'est un peu comme du bœuf ; content d'avoir goûté. Lorène mange un Dal Bhat (le plat national) mais décidément dans les restos c'est beaucoup moins bon que quand c'est un népalais qui le cuisine chez lui avec amour...

Nous passons une excellente nuit (10h de sommeil), signe que nos organismes se sont déjà bien acclimatés. Nous avons eu plus d'informations sur ce fameux mal aigu des montagnes : avec l'altitude, l'air est moins dense (mais il contient toujours 21% d'oxygène), et ils nous faut respirer d'avantage (plus fort, plus vite) pour apporter à nos muscles et organes la quantité nécessaire d'oxygène à leur bon fonctionnement. Tout simplement ! Donc avoir le cœur qui bat fort est normal, nos globules transportant moins d'O2, il faut que le sang circule plus vite pour amener ce dont ont besoin les machins qu'on a dans notre corps. Il faut aussi boire d'avantage d'EAU (3L/jour), donc forcément les passages aux toilettes sont plus fréquents... Bref, on a senti qu'il se passait quelque chose dans nos corps la nuit à Upper Pisang, là nous sommes contents et rassurés de l'évolution que ça prend.

Prochaine étape à Ledar, 4200 mètres d'altitude... Ça devient sérieux cette histoire !

17
oct

Après cette grosse journée de marche entre Upper Pisang et Manang (un peu plus de 1000m de dénivelé positif poir environ 22km parcourus) la journée d'acclimatation prévue ici sera un bon prétexte pour se reposer. Petite inquiétude quand nous arrivons, sur les 3 premiers hôtels auxquels nous nous adressons deux sont complets et l'autre a l'air assez pourri. À Manang la plupart des randonneurs font une journée de pause, pour s'habituer au manque d'oxygène, et certains se font monter en 4x4 jusqu'ici, ce qui explique que d'un coup il y avait beaucoup de monde. Aux étapes d'avant nous étions toujours accueillis d'un"Namaste ! " souriant, là l'accueil n'est plus du tout le même, les chambres étant déjà occupées...

Bref, nous nous retrouvons dans un gros hôtel plein de touristes. Nous nous installons, lavons, puis mangeons (le steak de yak, plutôt bon, assez tendre). Nous sommes crevés et à 19h50 nous sommes couchés !

Comme nous sommes ici pour nous reposer, bien qu'étant réveillés à 6h nous ne bougeons pas de la chambre avant 11h30, après avoir savouré de délicieux pains au chocolat locaux. Ils font du fromage au lait de yak, bien évidemment je teste ça DIRECT .

Nous avons passé une bonne nuit et nous nous réveillons sans mal de tête, bon signe concernant notre acclimatation à la haute altitude.

Nous sortons, légers (pouvoir laisser le gros sac de rando à l'hôtel après l'avoir trimballé pendant quatre jours est un véritable plaisir ! ) et montons en direction d'un lac proche du village. La crête qui le surplombe offre une belle vue sur la vallée et sur le glacier du Gangapurna. Sur les conseils d'une française croisée en chemin nous continuons l'ascension pour rejoindre un point de vue. Cette balade nous fera faire tout de même 200m de dénivelé, et aura été l'occasion de faire quelques plans de drone.

Nous rejoignons Manang pour aller manger, et dégotons une bonne adresse chez une bouddhiste ; repas zen, bien préparé et bon marché.

Le temps s'est couvert, nous laissons tomber l'idée de monter à un monastère 1h30 au-dessus du village, et nous allons assister à une "conférence" (séance d'information) sur le mal aiguë des montagnes. Ça serait long à raconter et j'écris déjà beaucoup trop ! Mais en gros c'est normal que Lorène ait eu comme des palpitations au cœur, le sang transportant moins d'oxygène il faut qu'il circule plus vite pour apporter aux organes et aux muscles ce qu'ils réclament. C'est également normal de se réveiller essoufflé la nuit, de jour on arrive naturellement à respirer plus vite et plus fort, en dormant ce n'est pas automatique... Nous testons la quantité d'oxygène contenue dans notre sang, on est entre 88 et 90 % , à 3550m d'altitude c'est très bien apparemment. Et comme on a pas de mal de tête, que nous dormons assez bien, et qu'on a un (super) bon appétit, c'est feu vert pour aller plus haut !

La fin d'aprem sera consacrée au tri/retouches de photos, de vidéos de drone... Cette fois je teste le burger de yak, et Lorène mange de bons macaronis.

Nouvelle bonne nuit de sommeil, nous partons le lendemain en direction de Ledar, 4200m d'altitude.

Ça y est nous sommes dans la partie la plus touristique du trek , nous sommes même coincés dans un embouteillage créé par un troupeau d'ânes qui montent du matos ! La marche se passe bien, nous sommes extrêmement gâtés par la météo depuis le début, et on s'en met plein la vue.

Nous apercevons ce genre de chamois, que j'appellerais plutôt antilope des montagnes, terme générique qui regroupe bien tous les machins à quatre pattes et avec des cornes qui gambadent dans les hauteurs.

Physiquement nous tenons le coup, mais à chaque petite côte nous ressentons bien que l’essoufflement vient très vite, et que notre vitesse moyenne en mouvement a diminué. De temps en temps vient un mal de tête , du à un rythme respiratoire insuffisant. Pas compliqué d'y remédier, une pause de 30sec en respirant fort et ça passe. L'air est très sec et nous buvons énormément (3L en 4h30 de marche).

Nous faisons donc halte à Ledar, c'est tout petit et Yoan, un français que l'on croise depuis le début du trek, nous attend devant un hôtel, où il a un peu négocié les prix pour nous. On prend une chambre, et déjeunons copieusement.

Nous rencontrons dans La salle commune 2 autres français, Arthur et Julia, partis en tour du monde depuis 7 mois, et passons l'après midi avec eux et Yoan, à discuter de voyage et de leurs expériences dans différents pays. On fait une partie de time's up tous ensemble, puis repas et dodo tôt !

Demain soir nous irons un peu au dessus du Mont Blanc, au High Camp, à 4900m...

19
oct

À 4200m le sommeil est plus léger, mais nous parvenons quand même à nous reposer convenablement. Il faut aussi s'habituer à se lever 2 voir 3 fois par nuit pour aller aux toilettes, quand la chambre n'est pas chauffée et qu'il fait -12 degrés dehors, ça demande un peut de volonté de s'extirper du duvet ! Le réveil est moins matinal que d'habitude (7h) comme nous n'avons que 3h de marche pour rejoindre High Camp.

À partir de cette hauteur nous croisons beaucoup de porteurs, d'ânes, de chevaux, qui transportent des provisions et matériel pour les refuges d'altitude. Tous les randonneurs marchent à un rythme assez lent, particulièrement dans les montées ! La fin de notre itinéraire de marche du jour est une raide montée de 300m de dénivelé, qui nous amène au High Camp, à 4900m d'altitude.


Nous arrivons à midi, Yoan nous a réservé une chambre; nous y déposons nos affaires et rejoignons nos copains les français dans une des salles communes. Repas, puis Kevin monte un peu plus haut sur un promontoire offrant une belle vue sur les sommets environnants.


Un peu au dessus du High Camp 

Nous sommes assez fiers du pouvoir dire que nous sommes montés plus haut que le Mont Blanc ! L'heure est venue d'aller faire une sieste. Nous lançons l'application de méditation 7Mind, histoire de se détendre, Lorène est angoissée depuis le début du trek par le passage du col Thorung La à 5416m... J'arrive presque à faire une sieste, Lorène absolument pas, elle a du mal à respirer. Nous retournons dans la salle commune, Lorène se sent super mal, nous demandons conseil au gérant du refuge, il lui conseille de prendre du Diamox (contre le mal des montagnes), un anglais nous en passe un comprimé. Ça met apparemment au moins 3-4h à agir et c'est plutôt un traitement préventif à la base... Sensation de cage thoracique comprimée, difficultés respiratoires, vertiges, une demi-heure après la prise du médoc nous prenons la décision de redescendre à Thorung Phedi, à 4500m, avant la nuit. Il est déjà 17h, donc nous réunissons nos affaires en vitesse, laissons le sac de Lorène à la réception du refuge, nous disant que comme à Ledar (4200) elle allait bien, nous devrions pouvoir le récupérer le lendemain en montant au col. Un groupe de pharmaciens français nous voit partir un peu précipitamment et nous abordent pour nous filer toute une plaquette de Diamox : merci les gars !

Ce sera beaucoup plus facile et rapide dans ce sens là, en une demi-heure nous sommes à Thorung Phedi et trouvons facilement une chambre où dormir malgré l'heure tardive. Nous mangeons, Dal Bhat pour Lolo histoire d'essayer de reprendre des forces. Nous allons dormir en espérant qu'elle aille mieux le lendemain. L'espoir fait vivre, mais cette nuit Lorène a plutôt l'impression qu'elle va y passer... À un moment de la nuit elle me laisse entendre que ça devrait le faire pour le col le lendemain, elle sent une nette amélioration. Effet du Diamox ? Peut-être, néanmoins elle n'arrivera à dormir que 2h entre 20h et 6h, moi un peu plus. Quand le réveil sonne c'est branle bas de combat, Lorène veut partir le plus vite possible et redescendre, et vu son état je ne peux pas la laisser partir seule (il y son sac à aller chercher 350m plus haut...). Je discute avec le patron du refuge pour organiser la récupération de son sac laissé au High Camp. Un de ses porteurs accepte la mission (financièrement ça vaut bien le coup pour lui !), il nous rapportera le sac en chemin vers Manang où nous pourrons voir un docteur. Nous achetons un paquet de biscuit et annulons le petit dej' prévu là et partons illico presto. Le début du chemin vers Ledar est un peu vallonné, monter des côtes est très difficile pour Lorène, quand je vois le temps qu'il lui faut pour reprendre son souffle après 2m de dénivelé positif, je décide de la porter dans quelques montées : à 4400, avec un sac de rando de 18Kgs, c'est assez sport ! Globalement plus on avance et moins c'est difficile pour Lorène, nous rejoignons assez rapidement Ledar.

Nous nous arrêtons là pour boire un jus de fruit, et laisser au porteur le temps de nous rattraper. Justement, il passe en courant et nous aperçois à travers la fenêtre du refuge où nous prenions une pause ! Parfait, nous récupérons le sac de Lorène, lui donnons son dû, et repartons vers Manang, qui se trouve 1000m plus bas que Thorung Phedi, quand on se sent mal en haute montagne il est conseillé de descendre d'au moins 500m, hier en fin d'après-midi nous n'avons pu descendre que de 300m... Le chemin nous paraît long, en effet nous connaissons déjà ces paysages, puis ce n'est pas la même chose de marcher en contemplant tranquillement que quand on est avec quelqu'un qui va mal. À 12h15, après 5h30 de marche dont une pause, nous voilà enfin à Manang; certes c'était essentiellement de la descente, mais heureusement car en distance nous venons de faire 2 étapes en une demi-journées.

Lorène se sent mieux, nous nous arrêtons pour manger chez la tibétaine. Le repas est assez long à venir, comme toujours. C'est étrange, on dirait que moins Lorène bouge, plus elle se sent mal... Elle regrette que nous nous soyons arrêtés manger avant d'aller voir un médecin : je préviens notre cuisinière qu'elle ne peut plus attendre et nous filons voir le docteur. Le diagnostic que nous supposions est vite confirmé, elle a fait un œdème pulmonaire; la doctoresse nous félicite d'avoir eu le réflexe de descendre au plus vite, c'est la meilleure chose que nous pouvions faire (et monter d'avantage aurait pu être fatal). Sur les conseils du médecin, Lorène passe une heure avec un masque à oxygène, après avoir pris un médicament qui diminue la pression sur les poumons, c'est magique et elle sent d'emblée que ça lui est très bénéfique ! Je la laisse allongée là, et part m'enquérir d'une jeep pour redescendre vers Besisahar, nous avons déjà effectué les 3/4 de notre trek, et passer le col à plus de 5400 étant impossible, nous sommes obligés de rebrousser chemin jusqu'au bout. Il est 14h et pour rejoindre Besisahar il faut compter 8h de jeep, donc le gars me dit de revenir demain à 7h30. C'est noté, je repasse chez notre tibétaine préférée manger mon chowmein (noodle) et récupérer les momos (raviolis) végé de Lorène. Je réserve une chambre juste à côté du poste de secours, et récupère ma Lolo nationale, quasi en pleine forme. Nous nous sentons rassurés et avons conscience d'avoir réussi à éviter un drame, on décompresse un peu dans la salle commune, je dégomme un super bon "Nilgiri special" (burger de yak avec du fromage de yak !), une bière, nous apprécions également de prendre notre première douche chaude digne de ce nom depuis au moins 4 jours !... D'ailleurs, nous tenions à vous montrer ce à quoi ressemble une salle de bain de rêve au Népal :

Nous sommes comme prévu à 7h30 au parking des 4x4, et à 8h15 nous sommes partis, direction Besisahar. Nous chargeons nos sacs dans la jeep et sommes étonnés et contents de voir que nous ne sommes que 4... Tu parles, fallait pas se réjouir trop vite, 10min plus tard nous nous arrêtons dans un bled où nous embarquons deux américains, leur guide, des locaux... Bref, on a fait 8h de jeep sur des chemins défoncés, à 8 dans une jeep prévue pour 6 maximum... À Besisahar nous nous rendons au comptoir d'achat des tickets de bus pour Pokhara, il est fermé, nous ne pouvons partir que le lendemain. Direction la guest house la plus proche, bien crade, mais internet marche et ya de l'eau chaude, donc nous sommes contents ! Et puis hier direction Pokhara dans un mini-bus un peu surchargé, presque 4h de trajet pour faire 71km... Bien arrivés ici où nous allons nous reposer et prendre le temps après cette péripétie ! Tout en surveillant l'état de Lorène, qui a encore eu la sensation de s'étouffer cette nuit...

22
oct
22
oct

Partis à 6h20 de Besisahar, le bus nous dépose à Pokhara vers 10h30. Nous logeons dans le quartier de Lakeside, en effet Pokhara, seconde ville du pays, se trouve à proximité du lac Phewa, deuxième plus grand lac du pays, incroyable mais vrai ! Bon là on a envie de dire c'est le re-paysement (contraire de dépaysement), c'est blindé d'occidentaux, les trottoirs sont larges ET PROPRES, les boutiques ressemblent à celle qu'on trouverait dans un lieu touristique en France : bref, Lakeside c'est pas trop le Népal. Pas grave, nous avons besoin de nous reposer, et ici on se sent pas trop perdu. On y passerai pas trop de temps non plus...

Notre chambre est idéalement située, nous sommes à 200m du lac, et en sortant de l'hôtel nous tombons direct sur la grande rue bondée et bien touristique. Lorène est inquiète pour sa santé, nous faisons un tour par les urgences pour s'assurer qu'il n'y a pas d'examens complémentaires à faire et que tout vas se rétablir par soi même. L'électrocardiogramme est bon, c'est normal que quelque jours après l’œdème pulmonaire elle se réveille parfois à bout de souffle, le médecin lui prescrit un médicament qui va l'aider à respirer...

Nous goûtons à une spécialité locale, dont nous avons pas eu le nom : des noodle pas cuites, écrasées en miettes, avec quelques épices, oignons, petits pois... Étrange, épicé, pas mauvais mais pas vraiment bon. C'est le monsieur sur la photo de droite qui nous l'a préparé.


Le temps de manger, de choisir notre logement, de se promener le long du lac, la journée est vite terminée, puis nous avons accumulé un peu de fatigue lors du trek !

La fête foraine bat son plein au bord du lac Phewa :

Un jus de fruit frais et un bon petit dej' nous donnent l'énergie nécessaire pour monter à la Pagode de la Paix

Nous passons par le bord sud du lac Phewa et par une forêt dans laquelle nous croisons beaucoup de singes. Ils ne sont pas très farouches, nous voyons les arbres bouger et des feuilles tomber, cette forêt est bien vivante !

Après environ 2h de marche et un peu de dénivelé nous atteignons la pagode :

Nous avons un beau panorama sur le lac, dommage que ce soit nuageux sinon on verrait la chaîne himalayenne.

Nous redescendons par un autre chemin et allons voir les chutes d'eau de David (Davi's Fall) : comme annoncé sur tripadvisor, c'est vraiment nul ! Mais rigolo de voir comme les touristes népalais et indiens ont l'air transporté par ce lieu où l'on peut se prendre en selfie devant de magnifique barreaux en métal. Un indien nous demande même de faire un selfie avec lui et son pote, on lui a fait sa journée il a l'air hyper heureux d'avoir pris une photo avec nous...

Nous enchaînons avec la visite d'une grotte juste à côté, là c'était censé être pas mal mais en fait c'est tout aussi bidon que Davi's Fall. Puis il faut chaut, humide, et on suffoque quelque peu là dedans. Il faut passer dans d'étroits couloirs, il y a trop de monde, l'eau nous goutte dessus, et dans la caverne principale des échafaudages viennent bien finir de gâcher le tout.

Nous rentrons à pied vers l’hôtel , nous passons par des quartiers où l'on voit de belles maisons...

Le soir nous allons manger dans un restaurant où ont lieu tous les soirs, pour le plus grand plaisir des touristes que nous sommes, des danses locales !

Déçu de ne pas avoir pu voir l'Himalaya depuis la pagode de la paix, je décide de mettre le réveil tôt (4h30), car à partir de 8h les montagnes se chargent vite de nuages en fait... Comme on se couche habituellement tôt (21-22h graaaand max, une heure plus tôt que ça pour Lorène) c'est gérable. La pleine lune permet de constater que le ciel a l'air clair, Lorène préfère rester sous la couette, je pars avec la frontale à travers Lakeside puis commence l'ascension de la colline de Sarangkot.

Je ressens d'une manière hallucinante les bienfaits sur mon corps d'avoir passé plusieurs jours (et nuits0 au dessus de 3300m d'altitude... Mon sang doit être comme neuf, je suis quasiment en train de courir dans la montée, et je n'arrive pas à être essoufflé ! D'habitude ce qui me ralenti quand il y du dénivelé c'est le souffle, là à force de bourriner je sens que ce sont les cuisses qui commencent à tirer (et le cœur bat fort aussi !). Environ 10km, 650m de dénivelé et 1h45 plus tard j'arrive au point de vue de Sarangkot.

Je recroise un allemand avec qui nous avions marché et discuté la veille, ainsi qu'un français rencontré lors de notre escale à Dehli, totalement par hasard ! J'apprécie le spectacle, même si honnêtement je trouve qu'il y a encore trop de brume persistante à mon goût.

Vers 7h45 j'entreprends de redescendre, histoire de faire voler le drone avant que tous les parapentistes rappliquent, puis parce-qu'on doit rendre la chambre d'hôtel avant midi. Je passe par un autre chemin pour changer, marche un peu avec un ancien, japonais, qui ne parle pas un seul mot d'anglais, et termine par un détour dans une partie du centre ville que nous n'avons pas encore vue.

Pokhara

Je retrouve Lorène, nous rangeons nos affaires pour aller rejoindre Deepak, un local qui accepte de nous accueillir en couchsurfing chez lui 2 jours consécutifs. En fait il tient un café à 5min à pied de l'hôtel où nous étions, et vient de construire (ou retaper ou sait ps trop) un bâtiment juste derrière son bar de bord de plage. C'est dans ce nouveau bâtiment (futur hôtel ou auberge de jeunesse) qu'il nous propose de dormir, nous partageons la chambre avec Claire, une écrivaine américaine qui rédige actuellement un ouvrage sur la politique d'Israël (elle a vécu deux ans en Palestine et est issue de parents juifs).

Du coup les lits, les draps, les couettes sont tout neuf, ça change des endroits où l'on dort d'habitude !

Nous mangeons au café de Deepak, en attendant que Julia et Arthur, rencontrés lors du trek dans les Annapurnas, nous rejoignent. Nous passons une après-midi très tranquille à discuter en buvant des bières...

Et le soir nous mangeons avec eux, une bonne rencontre, ils sont de Lille et ça fera plaisir de les revoir en France !

Au final nous n'avons pas fait grand chose avec notre hôte pour le moment, comme il n'a pas l'air surbooké avec la gestion de son bar nous organisons une virée à scooter le lendemain, au lac Begnas.

Le matin nous récupérons le scoot vers 9h30, nous ne prenons pas la bonne route pour monter au point de vue de Sarangkot où j'ai été à pied la veille, et sommes obligés de redescendre pour prendre la bonne route...

Cette fois le temps est bien plus clair, seuls quelques petits nuages sont accrochés aux hautes montagnes. La conduite (à gauche) se passe bien, apparemment il n'y a pas vraiment de règle sur la route, si ce n'est que pour montrer que tu existes il faut klaxonner. Nous rejoignons Deepak à son Hakunama tata café, et nous suivons le guide à travers le trafic assez dense du centre de Pokhara, pour aller jusqu'à ce fameux lac Begnas. Nous sommes contents de sortir un peu de l'agitation et des sentiers battus pour nous retrouver dans un coin de campagne qui aurait presque un air de Savoie !..

Petite marche en bord de lac, puis nos estomacs crient famine, nous goûtons à des poissons du lac, un vrai régal (top 3 de nos meilleurs repas au Népal !). C'est l'occasion de faire plus connaissance avec Deepak, 33 ans, une femme et une fille de 3 ans, il a un esprit entrepreneur et semble s'en sortir plutôt bien professionnellement.

Cette après-midi fait du bien mais passe trop vite, en fait le repas terminé il est déjà temps de retourner vers Pokhara, à 14km, nous pour rendre le scooter, puis Deepak pour aller voir si tout se passe bien à son café de bord de lac...

Le soir rien de bien palpitant, nous sortons manger des crêpes ! Puis préparons nos affaires en vue du départ en bus vers Lumbini, le lendemain à 8h30.

Le trajet fut long (9h en comptant 2 petites pauses), contre 7 voir 8h annoncé, nous sommes bien arrivés, fini les montagnes, nous sommes en plaine et le climat a bien changé (nettement plus chaud et humide).

En bonus à droite quelque chose d'assez surprenant au Népal, des déchets TRIÉS ! Le problème c'est que je suis pas certain qu'il existe des usines qui s'occupent de les traiter, voir de les recycler...

Nous commençons même à nous habituer à l'horrible odeur de plastique que font brûler les gens... À défaut d'avoir un service de ramassage et de traitement des déchets c'est la seule solution qu'on trouvé les habitants pour en faire disparaître une partie. C'est toujours choquant par contre de voir les gens jeter leur bouteille en plastique ou leur paquet de chips terminé par la fenêtre du bus, en pleine nature, sans vergogne !

Demain nous partons à la découverte de Lumbini, ville où naquit Bouddha en personne !

27
oct

Un bus touristique nous amène de Pokhara à Lumbini, il prendra un peu plus de temps que prévu; confortable, avec la clim, la télé (qui marchera moins de 5min), la musique qu'ils laissent éteinte ou à fond, mais ya pas de juste milieu...

Dès la sortie du bus des enfants mendiants viennent nous voir, nous mettent leur petit frère/soeur presque dans les bras. L'un d'eux semble convoiter le paquet de chips de Lorène mais malheureusement celui-ci est vide. Nous trouvons un hôtel qui semble correct, nous avons quand même un souris en coloc.

Je me régale des pâtisseries locales, nous sentons la proximité de l'Inde (regards insistants, couleur de peau plus foncée, pauvreté).

Nous venus ici car la suite du programme c'est l'Inde et Lumbini est proche de la frontière, et c'est un haut lieu du Bouddhisme, étant donné que Bouddha est né ici, vers le VIème siècle avant J.C.(de récentes fouilles ont fait reculer un peu la date probable de naissance du Bouddha). Beaucoup de fidèles accomplissent un pèlerinage jusqu'ici, certains marchent plusieurs mois pour atteindre cette ville sacrée. Nous commençons par la partie sacrée de la ville : en fait celle-ci ressemble plutôt à un grand parc de verdure qu'à une ville. Tout se visite gratuitement, sauf le bâtiment abritant LA PIERRE sur laquelle serait né le Bouddha... Nous faisons la queue comme tout le monde pour apercevoir l'incroyable caillou... (qu'on a pas le droit de photographier : franchement, vous loupez pas grand chose !) Nous ça nous a fait un peu rigoler, pour les autres c'est comme pour un musulman qui fait son pèlerinage à la Mecque... Les gens sont émus, il paraît que des fois yen a même qui pleurent !

Dans le jardin entourant le fameux Mayadevi temple nous voyons un grand arbre, les pratiquants y passe pour se recueillir. Pour donner naissance la mère de Bouddha s'y serait accrochée... Nous ne comprenons pas tout, comme il a pu naître là ET sur la pierre dans l'autre bâtiment ?... Puis elle aurait lavé son gosse dans le bassin que vous voyez ci-dessus après l'avoir pondu. Nous tombons aussi sur un groupe de japonais en train de faire une prière collective, c'est assez transcendant et fort.

Nous continuons la visite du parc, qui compte de nombreux temples bouddhistes, érigés par différentes nations : Corée, Thaïlande, Cambodge, Myanmar, Autriche, Vietnam, Inde... Place aux photos !

Lumbini

Cette journée n'est pas très reposante, nous avons beaucoup marché (20km), bien que les conducteurs du tuktuk nous aient un peu harcelé pour bous éviter des efforts trop importants ! Les touristes indiens pensent que nous sommes des stars, et adorent se prendre en selfie avec des blancs comme nous. Ils disent que nous sommes beaux ! ils n'osent pas trop nous aborder pour demander à prendre la photo, ils sont un peu timides, mais d'autant plus contents quand ils osent nous demander.

Une bien bonne journée ! Récompensée par une bière sur le balcon.

La journée suivante sera plus tranquille, je pars faire du drone et d'autres photos dans le parc au levé du soleil (en restant discret, pas réussi à savoir si il y avait un moyen d'obtenir une permission...)

Nous restons tranquillement à l'hôtel toute la journée, à part le grand parc il n'y a pas grand chose à faire ici, nous demandons nos e-visas pour la Birmanie, on se renseigne sur les transports pour aller à Varanasi, nous profitons aussi de cette journée pour regarder des documentaires sur le Bouddhisme. La sortie pour aller manger est l'occasion d'observer la vie dans la rue. Certains enfants vont à l'école d'autres non, ceux qui n'y vont pas semblent narguer les autres, voir les embêtent. Un gars arpente la rue en criant, manifestement il n'y a pas de prise en charge psychiatrique à Lumbini... Un gamin miséreux vient vers nous en tendant la main, nous lui proposons une tranche du pain de mie de notre petit dej', ça ne semble pas lui convenir, du coup on lâche l'affaire tant pis pour lui...

Ci-dessus le coiffeur de devant notre hôtel, les transports en commun locaux, du maïs (ou du riz ?) qui sèche sur un toit, et des filles qui font leurs devoir dès le retour de l'école.

Demain nous partons pour l'Inde, direction Varanasi !

30
oct

Nous avons passé un mois au Népal et voici nos impressions :

Ce que nous avons aimé :

- le pain tibetain

- le Dal bhat quand il est fait avec amour

- le fromage de yak

- les pains au chocolat de Manang

- le "Blue mountain home stay" (Katmandou)

- Namo Buddha et le chant Om Shankra

- Bhaktapur qui se réveille

- La gentillesse des népalais

- Les jerrys (pâtisseries extrêmement grasses et sucrées

- les paysages dans le parc des Annapurnas


Ce que nous n'avons pas aimé :

- La saleté (L'absence de poubelle)

- Les déchets plastiques qu'ils font brûler à l'air libre au cœur du parc des Annapurnas

- Les toilettes sans papier toilette

-Le vin et la bière locale de Pisang

- La pollution et la poussière de Katmandou

- Le service dans les resto/bars (parfois jusqu'à une demi heure de décalage pour que nous soyons tous les deux servis !

- La difficulté de se procurer de la mayo


Ce que nous avons trouvé bizarre/étonnant/surprenant :

- Les gros raclements de gorge suivi d'un crachat

- Les hommes qui se tiennent la main par amitié

- Les locaux mangent avec la main droite (sans couverts)

30
oct


Nous tenions à mettre la musique ''Om Mani Padme Hum - Mantras Tibétain" car nous l'avons entendue un peu partout au Népal durant notre voyage. Cette musique représente bien ce beau pays.

😀

Mettez le son à fond et chargez la vidéo en 1080p