Après avoir profité du confort à l'hôtel (wifi, lits, douche tiède), nous allons manger en début d'après-midi à Bosco Verde, un restaurant végan. Je suis agréablement surpris par mon steak Voronoff, Catherine et Lorène ont aussi bien apprécié leurs plats (pizza et lasagnes).
Nous passons par une ou deux boutiques de souvenirs, j'ai enfin pris le temps, pour la première fois en dix mois de voyage, d'acheter et d'expédier deux cartes postales !
Nous repassons par l'hôtel, Lorène tente sans succès d'acheter nos billets d'avion pour Téhéran-Lyon (foutu code promo qui veut pas marcher ) pendant que je retouche des photos et que Cathy vaque à ses occupations et réseaux sociaux.
Nous avions pris contact avec Ganchimeg, une couchsurfeuse mongole, et à 18h il est temps d'aller la rencontrer. Elle nous aide à acheter une carte sim avec un peu d'internet, nous ferons sans doute un peu de stop plus tard lors de notre voyage en Mongolie, sûrement quelques nuits sous la tente, donc ça peut servir. Nous avions auparavant essayé par nous même, mais disons que la pratique de l'anglais n'est pas très répandue ici, donc nous n'y sommes pas parvenus !
Cet achat réalisé, nous prenons place dans un restaurant coréen, afin de discuter de la suite de notre programme avec Ganchimeg. Elle mange, nous nous contentons de boire un thé, ayant déjeuné à 14h30...
Sa mère est amie avec une famille de nomades, et nous irons passer quatre nuits chez eux, ils vont pouvoir nous faire faire du cheval, et vivent en lisière de forêt, à 3km d'un lac, perdus à 200km à vol de faucon d'Oulan Bator. Ganchimeg a été guide par le passé, et travaille désormais à aider les expatriés à s'installer en Mongolie, du coup elle connaît bien la région de Kenthii, où ses parents et son frère vivent encore, et tiennent une boulangerie, et ont mis en gestion un restaurant ainsi qu'une épicerie. D'ailleurs, avant de rentrer à U.B., nous irons aider son frère une journée à faire du pain.
Elle essaye d'acheter nos tickets de bus en ligne mais ça ne veut pas marcher, du coup nous verrons directement à la gare de Bayanzurkh demain matin. Après avoir discuté des différents détails organisationnels, nous lui disons au revoir et la remercions chaleureusement pour son aide très précieuse ! En effet la partie Est de la Mongolie est probablement la moins touristique, en conséquence y voyager n'est pas aisé, et c'est aussi un privilège. Apparemment si l'on souhaite s'embringuer dans l'est profond, il faut obtenir des permis au préalable, louer une voiture (de préférence avec chauffeur et GPS), bref cela requiert une bonne organisation en amont. Voyager sans tour-opérateur en Mongolie ça se mérite !
Nous reverrons Ganchimeg à notre retour dans la capitale, c'est la première fois qu'elle envoie des touristes passer un séjour chez ces nomades, et aimerait avoir notre ressenti.
Pour la énième fois nous dînons au restaurant Green Zone, décidément leur pizza alsacienne me plaît bien, leurs frites sont aussi très bonnes et croustillantes !
Nous rentrons dormir, 6h réveil, petit dej dans l'sac nous partons à la gare de bus avec un taxi. Tickets en poche (3,3€ pour 200km), nous patientons un peu avant le démarrage du bus à 8h. Celui-ci est rempli de locaux, nous sommes les seuls touristes, et c'est très bien comme ça ! En route nous passons vers une grande statue argentée de Chenggis Khaan, et parcourons un bon détour en raison de travaux sur la route principale. Rien que pour sortir de la ville il nous aura fallu un peu plus d'une heure. À 13h, nous nous faisons déposer à Tsenkhermandal, où nous trouvons facilement Maggi, le frère de Ganchimeg. La dame nomade chez qui nous allons passer quatre jours est déjà là. Il nous offre des beignets/dumplings farcis à la viande, nous passons faire des courses dans la supérette familiale, puis grimpons dans la voiture des nomades. Incompréhensible comment nos trois gros sacs à dos, trois cartons de courses et six personnes ont pu rentrer dans cette voiture comparable à une Clio, mais c'est parti, avec papy-mamy et leur petite-fille, nous nous élançons à travers la steppe !
La petite Engtlii est très souriante et à l'air ravie d'avoir des touristes pour lui tenir compagnie. Nous croisons une voiture à qui papy-nomade fait coucou, nous nous arrêtons, les gens croisés descendent de leur véhicule, et ils se donnent de grande embrassades et accolades. Ce doivent être des membres de la famille ou amis qu'ils n'ont pas croisé depuis longtemps ! Le conducteur de l'autre voiture sort une bouteille de vodka (14h30, c'est l'heure de l'apéro) et c'est parti pour un baptême à la mongol ! La bouteille a été offerte à papy-nomade, c'est lui qui l'entame : la tradition veut que quand on vous serre un verre, vous trempiez votre auriculaire dedans, et projetez en l'air via une pichenette, quelques gouttes du breuvage (deux fois). Chacun des huit adultes présents aura droit à son verre, ceux des hommes sont un peu plus chargés, et il faut bien évidemment boire cul sec ! Autant dire que la bouteille sera torchée en moins de 10 minutes !..
Un beau moment de partage, de sourires et d'alcoolisme :) Descendre une bouteille de vodka en quelques minutes, à l'improviste, au beau milieu de la steppe : check ! Lorène s'entend bien avec la petite, après une petite danse d'au revoir, notre hôte raccompagne un des occupants de l'autre voiture à son siège, il semblerait qu'il n'en soit pas à sa première bouteille de la journée !.. Ragaillardis et d'excellente humeur après cet interlude, nous terminons notre trajet et arrivons à notre campement. Ô joie d'être hors des sentiers battus, en plus de la yourte des "propriétaires " il n'y a que deux yourtes pour les touristes, et nous sommes les seuls ! Nous nous installons bien confortablement dans notre ger (ici on dit pas yourte ! Mais bon c'est bien la même chose ;) ).
Elle dispose d'un poêle, de trois lits, et ça se voit qu'elle n'a quasiment pas servie, le tissu au mur est tout beau tout propre, la toile extérieure est impeccable... nous sommes comme des rois ! Alors que mamy allume le feu dans notre poêle pendant que Lorène et Cathy jouent avec Engtlii, je pars explorer les environs. Je marche quelques kilomètres en boucle en passant par un sommet, la vue à 270 degrés est grandiose.
Des nombreuses fleurs (edelweiss entre autres) embellissent la plaine, où une rivière coule. Cela fait un bail que nous n'avions pas vu autant d'arbres, personnellement ils m' avaient manqué.
Le soir nous sommes nourris par la famille qui nous héberge, de noodles fraîches accompagnées de mouton bouilli.
Après une nuit un peu fraîche, qui m'obligea à rajouter des couches de vêtements vers 3h du matin, nous nous faisons servir le petit-déjeuner dans la yourte : pain et thé au lait. Nous complétons avec un peu de confiture et jus de fruit que nous avons ramené. L'attraction de la matinée consistera à regarder un mouton se faire dépecer. Ils ont un élevage qui traîne dans les parages, et prélèvent régulièrement un bestiaux ! Concernant la mise à mort (que nous n'avons pas vu, mais qui nous a été expliquée par Begzsuren), le mouton, après avoir été assommé, est couché sur le dos, afin de voir le ciel, sa prochaine destination. Sa cage thoracique est ouverte au couteau, d'une entaille de 15-20cm, de manière à pouvoir passer la main à l'intérieur, et aller sectionner manuellement une artère située un peu plus profond, côté colonne vertébrale. Le reste du boulot consiste à détacher la peau de la chair, récupérer les osselets des genoux, qui serviront à faire des jeux !
Un van, plus en état de rouler, leur sert de présentoir pour vendre quelques trucs, une bonne partie de la viande sera accrochée là, pour aguicher les passants en manque de prot' !
Nous partons dans la forêt derrière les yourtes ramasser quelques fraises des bois, et participons aux différentes activités.
Après manger, nous partons en voiture voir les chevaux que nous devons monter prochainement. L'occasion de voir la traite d'une jument, de se faire offrir ce qu'ils appellent du yaourt séché (qui ressemble en fait à une croûte de fromage dur).
Les chevaux ne sont pas dispo aujourd'hui, peut-être que nous passions par là simplement pour dire au propriétaire des chevaux de nous les amener le lendemain... Nous ne comprenons pas toujours tout ce qu'il se passe, personne ne parle anglais chez ces nomades.
Nous remontons dans la voiture, essayons de refourguer le bout de viande que nous trimballons selon des normes d'hygiène irréprochables, et nous nous arrêtons chez de la famille sur le chemin du retour à notre campement. Nous ramenons les organes de mouton pour nourrir leurs trois gros et beaux chien. Le plus costaud embarque la tête de la bête et va la dévorer plus loin, les autres se régalent des viscères, estomac, intestins... Une bouteille de vodka fait une subite apparition, nous sommes invités à nous asseoir et partager le breuvage avec eux ! 15h semble être l'heure pour commencer à picoler en Mongolie ! Je me plie à la tradition locale, en recevant les tasses de vodka en maintenant la main gauche sous le coude droit, en signe de respect, et en buvant cul-sec tel que le fond les hommes ! Les femmes ne sont pas en reste, et comme la veille, la bouteille ne fera pas long feu.
Nous nous faisons aussi offrir du yaourt, un petit seau d'au moins 8kgs ! Sacrés mongols ! Ensuite nous passerons un super moment, chacun avec différentes personnes : Lorène va courir et jouer vers la rivière avec Engtlii, Cathy joue au ballon avec une petite de ce campement, et je joue au football avec deux garçons.
Ce moment de partage et de simplicité, dans la steppe, sera très fort et mémorable ! Leurs chiens, gros et impressionnants, sont de vraies bonnes pattes, contents de recevoir nos caresses. Il est temps de retourner à notre yourte. Un peu échauffés par la vodka (trois verres d'une dizaine de cL ça commence à faire !) Nous allumons la musique sur notre mini enceinte, cela plaît beaucoup à Engtlii, qui s'improvise prof de danse et nous fait réaliser de véritables chorégraphies ! À 9 ans elle a un bon sens du rythme, et nous reprend si nous n’exécutons pas comme il faut ce qu'elle nous montre. Petit à petit la notion du temps se perd, nous passerons sûrement au moins 1h30 à danser, sous les sapins, sur des musiques mongoles principalement. Le groupe The Huu produit un rock énergique, et intègre des instruments traditionnels ainsi qu'un peu de chant diphonique, nous sommes motivés, et les locaux aussi !
Bien sûr l'apéro se poursuit pendant que nous dansons. Des amis de la famille qui nous accueille arrivent et viennent danser un peu avec nous, nous prenons alors place dans la yourte familiale... bien évidement une bouteille de vodka est ouverte, et le papy nous rince bien comme il faut ! Nous remettons la musique en marche, et commençons à danser dans la yourte.
Une sacrée soirée, dont la fin sera un peu flou pour ma part. Ça se termine dans notre yourte, avec des chansons à cappella, tantôt mongoles tantôt françaises. Une nouvelle fois je me réveille au milieu de la nuit, quelque peu frigorifié, ayant omis de me glisser dans mon duvet avant de m'allonger. Au réveil ça pique un peu, mais nous sommes heureux de cette journée plutôt incroyable la veille, et des moments partagés avec toutes ces gentilles personnes. Notre campement est un peu plus animé ce matin là, des touristes mongols occupent la yourte voisine de la notre, ils sont plutôt bruyants.
De bon matin ils sont à nouveau en train de faire sa fête à un mouton. Ça occupe pas mal de monde, cette fois ils conservent les tripes, le foie, ça servira à faire des beignets fourrés pour ce soir... Moins d'une heure après le petit dej à base de pain, de confiture et de yaourt, ils nous servent des plats de nouilles avec du mouton bouilli : clairement nous n'avons pas faim, mais nous faisons honneur !.. Vers 11h notre guide cavalier arrive avec trois chevaux. Nous n'avons pas compris pourquoi la mamy de notre camp lui a dit de venir avec seulement trois chevaux, sachant que nous sommes trois et que nous ne nous sentons pas d'aller nous promener sans guide.
Du coup je part d'abord avec Catherine, dans la steppes immense. Nos chevaux sont un peu caractériels, le mien est un cheval de course (il a fini troisième à une courses où concourait cent chevaux !), je sens bien que le pas et le trot ne lui suffisent pas... Alors de temps en temps je lui souffle "tchou !!" À l'oreille, et part pour une ou deux minutes de galop. La sensation est extra, galoper au milieu de ces vastes plaine sera un souvenir très fort.
Je n'avais pas souvenir d'avoir déjà été aussi longtemps, aussi vite sur un cheval, mais je ressent que les heures passées avec mes cousines Charline et Océane lorsque j'étais petit, qui ont toujours eu des chevaux et m'ont initié, m'ont servies pour apprécier cette cavalcade dans la steppe. À un moment, avec la vitesse, ma casquette s'est envolée : j'ai réussi à stopper le galop, faire demi-tour, descendre du cheval et la récupérer. Ouf, c'est un des rare souvenir que je compte bien ramener en France ! Notre guide est très sympa et parle un peu anglais, la balade sera superbe. Nous rentrons au camp, et après une petite pause (manger yaourt!), je repars avec Lorène cette fois.
Assez rapidement je demande au guide si il peu lâcher la longe du cheval de Lorène, et nous partons tous deux au galop ! Encore des sensations fortes, bien que Lolo ait eu peur, elle a fini par réussir à stopper son cheval. Pendant ce galop j'ai à nouveau paumé ma casquette, mais cette fois j'ai continué pour accompagner ma chérie, qui avait l'air peu sereine sur son cheval de course lancé à toute blinde. Merci au guide d'avoir ramassé ma casquette ! Au final, je suis étonné qu'il ne nous ait pas suivi lorsque nous sommes partis galoper, ça aurait été plus rassurant. Du coup Lorène lui demande à ce qu'il tienne son cheval par la longe, et nous repartons tranquillement. Mine de rien, le galop, c'est (très) sportif ! Nous marchons sur une piste en terre, qui nous amène à un lac, haut lieu historique, puisque GENGIS Khan fut couronné ici. Aux abords du lac se trouvent des dizaines de yourtes, chalets, un très grand bâtiment, et les touristes mongols sont au rdv : nous réalisons que nous avons bien de la chance d'être dans un petit camp ne comprenant que deux yourtes pour les touristes, car ici c'est très animé et bruyant. Nous accrochons nos chevaux à des arbres, puis allons voir à pied le lac, de plus près.
Au retour nous reprenons le même chemin. J'ai très mal aux fesses, particulièrement au trot, ce doit être le manque d'habitude. À un moment je demande à notre guide de refaire du galop, mais cette fois tous ensemble : mon cheval s'écarte du chemin, il semble préférer courir dans l'herbe fraîche et slalomer à toute berzingue au milieu des sapins ! Pfffiou c'est éprouvant, je parvient à me rapprocher du guide et de Lorène, et lui dit "Can we stop?!", car cette fois mon cheval, voyant son maître au galop, ne semble pas vouloir obéir lorsque je tire sur ses rennes... Nous terminons la balade doucement, en arrivant au camp je refait un petit galop pour le plaisir et pour que Catherine puisse immortaliser ça en vidéo. Moins nerveux ce dernier galop, mon cheval doit commencer à fatiguer, cela fait quand même 4h qu'il me promène. Un excellente journée, où je me suis surpris à retrouver de bonnes sensations sur un cheval, Lorène en me voyant revenir de la première balade m'a même dit "mais on dirait que t'as fait ça toute ta vie !!" En tout cas ce fut une journée éprouvante, qui plus est un lendemain de cuite. Nous échangeons sur nos différentes sensations hippiques et après une petite douche improvisée derrière la yourte pour ma part, nous prenons un temps de repos mérité.
Vers 19h nous montons sur la colline en face du camp (la même où j'ai été le premier jour), nous nous y sommes pris un peu tard et le soleil est caché dans les nuages, mais la vue sur la steppe alentour nous fait nous sentir tout petits. De retour au camp, papy fait frire les beignets au mouton. Il semble étonné que Lorène n'en veuille pas, ça fait pourtant deux jours que nous sommes là et qu'elle s'obstine à expliquer qu'elle est végétarienne ! Heureusement la mamy est plus compréhensive et lui dégote une tomate, des nouilles et du fromage à hamburger !
Réchauffés par le poêle de notre yourte, nous mangeons avant de nous coucher, à différentes heures, selon si l'on a un bon bouquin en cours ou pas. Gentil papy vient remettre le poêle en route à 6h du matin, nickel il commençait à faire frisquet dans mon duvet. La nuit se prolonge alors jusque vers 9h ce matin là. Des membres de la famille (ceux qui ont déclaré l'apéro à 15h la veille) ont déposé une yourte, qu'ils monteront à côté de la notre. Chaque jour nous avons une activité originale à observer !
Là il y a aussi un monsieur qui brûle une tête de chèvre au chalumeau (pour l'afficher dans son salon ensuite ?.. sûrement), un mouton prêt à servir de déjeuner... on ne s'ennuie pas ! Nous regardons l'assemblage de la yourte, et aidons par moments : il faut être au minimum trois personnes pour faire ça correctement. La matinée s'écoule tranquillement, le déjeuner à base de riz au mouton avec un peu de carottes et de patates nous redonne des forces.
Puis nous patientons, notre guide équestre avait dit qu'il viendrait ce matin, il est 13h40 et nous ne l'avons pas encore vu: donner et respecter un horaire n'est pas chose habituelle pour un mongol. À 14h30 nous décidons de partir au lac à pied, histoire de ne pas passer la journée à attendre des chevaux qui auraient dû arriver ce matin, nous informons notre hôte, après un moment de battement, elle nous indique que Temuujin, notre guide équestre, ne devrait pas tarder... Effectivement nous le voyons débarquer quelques minutes plus tard, avec en tout quatre chevaux. Ils ont l'air un peu agités aujourd'hui, je reprend le même que la veille car nous nous entendons bien. Cathy et Lorène sont tenues par la longe, initialement Temuujin voulait que je tienne Lorène, les canassons semblant un peu excités, je lui ait fait comprendre que je préférais le laisser gérer ses bêtes. Très vite Catherine ne se sent pas à l'aise du tout, sont cheval remue la tête dans tous les sens, et elle préfère descendre et retourner au campement. Nous poursuivons donc avec Lorène et notre guide en direction du lac. Puis assez vite nous demandons au guide d'aller dans les grandes vallées de l'autre côté de la colline, c'est un territoire vierge, contrairement aux abords du lac, peuplé de touristes. Nous voyons alors passer la voiture de nos hôtes et comprenons qu'ils sont en train d'emmener belle-maman au lac, qu'elle n'a pas encore vu. Du coup nous reprenons le chemin du lac et faisons le même trajet que la veille. Sur place beaucoup moins de monde que la veille, nous prenons le temps de lire les résumés des membres de la dynastie Khaan, situés devant des totems en bois au sommet desquels est sculpté leur tête. Globalement ils vivaient rarement plus de 23 ans !.. Nous faisons quelques photos tous ensemble, c'est notre dernier jour parmi cette adorable famille, Lorène, propose à sa mère de rentrer en cheval, celle-ci accepte volontiers.
Au lac Har Dzurhniy Hoh Je négocie pour que nous passions par-derrière la colline et les grande plaines à l'est de notre campement, c'est nettement plus joli et grandiose que de marcher sur un large chemin emprunté par des voitures, sous les câbles électriques. Nous traversons un bout de forêt morte, un marais, escaladons une petite colline où j'offre l'apéro. Une fois dans la plaine, je profite de ces derniers instants sur mon cheval pour refaire quelques galops, parfois avec Temuujin et Catherine, parfois en solo. À nouveau je trouve la sensation de galoper dans l'immensité de la steppe absolument géniale ! La totale LIBERTÉ !
Personnellement, j'ai les muscles fessiers douloureux, d'avoir trop couru (à quand des selles sur coussin d'air ?!), mais garde un souvenir intense de cette belle expérience. Nous discutons avec Temuujin et poursuivons l'apéro, nous le remercions chaleureusement. Il part faire un tour avec la maman d'Engtlii à cheval, et revient un peu plus tard avec une grosse bouteille de bière à partager avec nous.
Enfin initialement il m'a dit "tu veux boire un coup" et nous avons été à notre yourte, mais j'ai ensuite été chercher ces dames, lui ça ne l'aurait pas choqué qu'on reste à boire entre hommes. Le dîner sera composé de chèvre bouillie, c'est fort en goût mais j'ai bien aimé.
Après quelques dernières photos, nous terminons la grande bière en discutant avec Temujjin dans notre yourte, puis rangeons nos sacs, demain mamy a dit départ à 5h pour nous ramener à la boulangerie Tsenkhermandal !
Nous partons sous la grisaille et la bruine, nostalgiques de ce lieux où nous avons vécus tant de moments forts, étranges, drôles, alcoolisés, et avant tout mémorables ! À la boulangerie à 6h du mat' personne n'est levé, il faudra patienter un peu pour voir émerger Maggi. Nous payons notre dû à la dame (3,35€ par personne par jour repas compris... 6,7€ par jour de cheval par personne ! C'est pas grand chose !), faisons nos aux-revoirs à elle et son mari, leurs glissons un pourboire, et les serrons dans nos bras, émus comme à chaque fois que nous quittons des personnes qui nous ont ouvert leur porte et permis de découvrir la vie locale, totalement authentique. Cette petite dame a beaucoup apprécié notre présence, et nous glissera même un mignon "love you". Maggi nous installe à l'étage au dessus de la boulangerie, et nous re-dormons 2-3h. Le temps est à la pluie, une fois de plus nous avons eu du beau temps lorsqu'il fallait ! Nous faisons la connaissance de Dan, un américain qui est arrivé la veille et passera deux semaines ici en tant que volontaire. Nous aidons à préparer le déjeuner, mangeons une soupe pleine de légumes, ça fait du bien après le régime féculents-moutons chez les nomades ! Vers 13h nous commençons enfin la préparation du pain, avec Dan nous allons chercher de l'eau, deux gros bidons bleu d'au moins 80L chacun. Puis dans des grands seaux, nous mettons les ingrédients, puis mélangeons énergiquement pendant plusieurs minutes : ça demande de la force de brasser 8kgs de pâte collante ! Voilà, après il faut laisser reposer...
Nous avons du temps, j'en profite pour trier des photos, Lorène s'ennuierait presque un peu. Pour finir nous étions à l'étage quand il a fallu mettre la pâte dans les moules, et personne ne a appelé pour demander notre aide. Après une après-midi plutôt longue, à attendre que la pâte gonfle, que le pain cuise, que la mère de Maggi arrive, nous prenons la route avec celui-ci, sa femme et leur bébé de 8 mois.
Nous dormirons chez ses beaux-parents ce soir, ça nous rapproche d'Oulan Bator. Maggi et sa femme sont très gentils, nous offrent le gîte et le couvert. Il a bossé au restaurant familial et ça se ressent, il nous cuisine quelques bouts de viande avec des patates et du riz, un plat simple mais très bon car bien assaisonné ! Tandis que les femmes vont se coucher, il me fait comprendre que nous allons rester discuter un peu tous les deux, tout en écoulant notre stock de bière. L'occasion d'évoquer nos projets de vie, et de constater nos différences culturelles. Le lendemain il toque à notre porte vers 8h40, il m'avait dit que nous partirions vers 10h mais en fait le chauffeur de taxi qui nous emmène jusqu'à Oulan Bator arrive d'une minute à l'autre ! Je ne peux refuser la soupe aux nouilles et mouton, rien de tel pour faire le plein de vitamines de bon matin, Lolo et Cathy s'en tiennent à des tartines de confiture. Maggi vient avec nous, il doit prendre un train pour la Chine, où il doit acheter des machines pour ouvrir sa boulangerie à Oulan Bator.
En chemin nous repassons devant la statue de Gengis Khan, cette fois nous avons l'occasion de nous y arrêter Elle est impressionnante, ceci dit ça ne vaut pas le coup de faire une journée d'excursion. Par contre si t'as qu'une journée en Mongolie ça vaut le coup, tu peux faire un tour de cheval de 3 min, un de chameau, faire une photo avec un aigle sur ton bras, rentrer dans la yourte qui vend des souvenirs, et bam, t'as découvert la Mongolie en une matinée ! Ah la joie des lieux touristiques...
Le taxi nous dépose juste devant l'immeuble où nous allons dormir en airbnb, et Maggi nous aide à trouver le lieu exact. Il s'avère qu'il connait Turo, le proprio de notre airbnb, après tout, la Mongolie n'est pas très peuplée ! Nous l'embrassons et le remercions pour sa gentillesse et son hospitalité, et allons désormais jouir du confort, qui, selon des critères français, n'existe que dans la capitale mongole !