Nous roulons de Hat Yai, notre dernière étape en Thaïlande, à Georgetown dans un mini-van luxueux, tel qu'on en voit que dans ce pays ! Quelques mots sur Hat Yai : il s'agit de la 3ème ville en terme de population au pays du sourire : nous n'avons pas vraiment compris pourquoi la Thaïlande est ainsi dénommée !.. S'ils sont globalement sympas, l'accueil dans les pays voisins est tout aussi bon, sinon meilleur. Le site Arianne déconseille de se rendre dans cette région de la Thaïlande, il y a eu quelques attentats par le passé, de la part d'indépendantistes musulmans qui ne vivent pas bien leur domination par le gouvernement thaï. En pratique à part des vigiles très souriants à l'entrée d'un immense centre commercial, qui nous ont fait ouvrir nos sacs, une présence musulmane plus marquée que dans le Nord du pays (mais identique à Koh Lanta), on se sent autant en sécurité à Hat Yai que dans n'importe quelle petite ville en France... De plus le passage de la frontière avec la Malaisie s'est bien passé, nous avons eu une heure de queue à faire avant d'obtenir nos visas malaisiens, avons fait scanner nos sacs aux rayons X (c'est bien la première fois que des douaniers asiatiques se donnent cette peine), et sommes remontés dans le TOYOTA Hiace du futur. Nous n'avons pas beaucoup potassé ce qu'il y a à faire à Georgetown, le fait que la ville soit classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et qu'on y trouve de nombreux graffs sur les murs de la ville nous a suffit à nous convaincre d'y faire une visite. En plus, j'ai (Kevin) trouvé un volontariat au sein d'un sanctuaire pour chats, sur l'île de Penang, où se trouve George Town, ce sera notre prochaine étape !
Au premier abord la ville impressionne: les immeubles de plus de 30 étages sont nombreux, ça nous fait penser à la côte d'Azur. Nous réalisions rapidement que la Malaisie est un pays riche, sûrement autant que la Thaïlande : ici que de belles voitures flambantes neuves, des bus publics climatisés avec affichage digital, wahou, que c'est moderne !! Notre chambre est hyper bien placée, elle ne dispose pas de fenêtre mais n'est étonnamment pas humide et ne sent pas mauvais.
Le réceptionniste parle couramment anglais, la Malaisie étant une ancienne colonie anglaise, il va être plus aisé d'utiliser la langue de Shakespeare pour se faire comprendre ici que ce ne le fut dans les précédents pays visités. Nous partons découvrir les alentours, en nous guidant vers les points de d'art de rue repérés sur Maps.me.
Nous sommes au cœur du quartier "Little India" : c'est un vrai bonheur de retrouver les odeurs de leur bouffe, leurs façon d'être et leur mimiques assez typiques. Nous qui évoquions quelques jours auparavant à quel point l'Inde fût incroyable et notre envie d'y retourner pour sûr, nous sommes ravis !
George Town est TRÈS cosmopolite, tous les principaux courant religieux cohabitent sereinement. Vous l'aurez compris la communauté indienne est ici importante, mais les chinois ne sont pas en reste; en tout cas la séparation des quartiers selon l'origine se fait ressentir. Ce qui est particulier dans la péninsule malaisienne (en fait le prolongement du sud de la Thaïlande, l'autre partie de la Malaisie se trouvant sur Bornéo) c'est que les malais sont... une minorité ! La ville connut une croissance continue avec son activité de négoce dès la première moitié du XIXème siècle et fut un port important.
Bon en attendant nous avons bien faim et optons pour une pizza, qui sera parmi les meilleures du voyage. La mosquée de Kapitan Kelig, proche de notre hébergement, est plutôt réussie d'un point de vue esthétique. Les bâtiments d'architecture coloniale donnent un certain charme à cette ville, qui étonne par ses contrastes et sa mixité.
Les temples hindous côtoient les mosquées, les temples confucianistes ne sont pas rares tout comme les églises, les synagogues bien que plus discrètes, existent. Mes papilles explosent de joie à la vue de pâtisseries indienne, quel bonheur de re-manger (entre autre) des jeleebee !
2ème jour : nous poursuivons notre jeu de piste à la découvertes des nombreuses œuvres disséminées dans la ville.
Cette fois le midi nous mangeons indien, le portefeuille est heureux de voir qu'ici il peut sustenter deux estomacs pour environ 3€ !.. Et nous pouvons même nous offrir le luxe de commander des boissons sans culpabiliser pour la facture finale.
Durant cette journée nous marchons beaucoup, à vrai dire je ressent un besoin de bouger assez intense.
Nos pieds nous mènent à la "Blue Mansion" une des gigantesques demeure bâties par les chinois au milieu du XIXème. Celle-ci fut la propriété d'un riche entrepreneur, qui aurait commencé comme vendeur d'eau dans la rue à Jakarta... La visite avec un guide équipé d'un micro, suivi par une centaine de touristes sera un peu spéciale. Au final nous n'avons pas retenu grand-chose, et avons du mal à comprendre pourquoi tant de chinois se sont installés ici deux siècles auparavant.
Nous découvrons encore des œuvres disséminées au quatre coins des rues, se balader à George Town est un vrai plaisir !
Le soir nous retournons manger indien, mais ce sera (pour ma part) nettement plus décevant qu'à midi; finalement parfois ça peut valoir le coup de demander à quoi correspond le plat totalement inconnu que je commande (celui ci-dessous à droite, à gauche c'est un dosa, ça je connais !)
3ème jour : ayant besoin de me dépenser physiquement, je me lève à 6h30 pour aller gravir la colline de Penang. Pendant ce temps Lorène s'occupera de la rédaction d'un article et de trier des photos, puis se reposer. 9km me sépare du début de la rando, je compte les parcourir en bus. Après 3/4 d'heure à voir défiler les bus mais jamais le bon numéro, j'en arrête un au hasard et explique au chauffeur où je veux aller : j'ai bien fait car sinon j'aurais pu attendre là... indéfiniment ! Bref après un changement de bus un peu spécial (notre chauffeur attendant avec ses passagers à l'arrêt de bus, et arrêtant ses collègues pour savoir où ils vont et s'ils peuvent nous emmener), je fini par arriver au pied de ma montagne, enfin, il est 9h15... c'était bien la peine de se lever aussi tôt pour essayer de marcher avant la grosse chaleur !
La montée est toute bétonnée, des marches facilitent le parcours. L'attraction du coin consiste à prendre le funiculaire pour monter au sommet, mon objectif, vous l'avez compris, est différent.
Quelques litres de sueur et 1h10 (deux courtes pauses incluses) plus tard, les 755m de dénivelés sont derrière moi. Le ciel est gris et la vue loin d'être splendide. Beaucoup de touristes vers l'arrivée du funiculaire, des attractions pour les occuper telle qu'un parc animalier où on vous emmène en voiturette de golf; sinon en montant par la forêt moi j'ai vu les singes juste là au-dessus ! Quelques gouttes commencent à tomber tandis que je m'éloigne du repère à touriste, afin de rejoindre un chemin différent pour redescendre.
Je m'éloigne progressivement de la civilisation, traverse ce qui semble être la propriété d'un vieux monsieur qui me dit "no way here !" (= pas de chemin par là !) et pénètre dans la jungle en suivant un vague chemin. Après environ une demi heure de descente à travers une végétation plus ou moins dense, je tombe sur un monastère bouddhiste qui paraît être à l'abandon. Ouf, tel que je m'en doutais, le vieux monsieur croisé plus haut m'avait menti et j'ai su rester sur un chemin !.. ;) Bon ok, il doit pas voir régulièrement des gens emprunter ce "chemin", encore moins des étrangers dans mon genre. Mon téléphone LG bugge de plus en plus suite à un peu d'humidité, heureusement j'ai prévu la housse étanche. Faut pas traîner la batterie baisse vite et j'ai besoin d'un GPS pour sortir de cette forêt en passant par le temple chinois Kek Lok Si. La descente me prendra au moins autant de temps que la montée.
Le temple chinois est composé de plusieurs bâtiments, à vrai dire je suis fatigué mais j'apprécie quand même la visite, ça change des temples que nous avons pu voir jusqu'à présent. L'ambiance est particulière : dans le rez-de-chaussée du plus grand bâtiment se trouve une sorte de grand marché où il est possible d'acheter un peu de tout. Alors il y a certes des bougies, de l'encens, destinés à la pratique religieuse, mais on y trouve également des hélicoptères radiocommandés, des sodas, et toutes sortes de merdouilles que vous ne vous attendez pas à trouver dans un lieu de culte ! Une grande statue domine ce complexe religieux, pour y accéder il faut OBLIGATOIREMENT payer un mini-funiculaire... je passe mon chemin ! Idem pour accéder à un autre édifice c'est payant. Une pluie forte commence à tomber : le moment de rejoindre notre hôtel est venu ! J'attends au premier arrêt de bus trouvé sur mon chemin, tous les malaisiens à qui je demande des informations sont aimables et contents de m'aider. Lorène a terminé son article sur Koh Lanta, trié des photos, je me suis bien dépensé et pue le bouc, après une bonne douche nous allons nous restaurer au "Book sandwich café". Les plats concoctés par le chef chinois sont succulents, Lorène se régale de pasta à la langouste, pendant que j'attaque par une très bonne salade au saumon fumé, suivie de côtelettes d'agneau avec une purée et une sauce... à tomber !
Les desserts ne sont pas décevants, nous sortons de là heureux et repus. Nous nous dirigeons vers un grand centre commercial faire des emplettes: mon portable est devenu inutilisable, il ne me permet plus d'avoir le retour vidéo du drone depuis plus de deux semaines, quand j'essaie de le charger il indique qu'il y a de l'humidité dans le port USB... Bref, j'ai réfléchi, la mère de Lorène le récupérera en Mongolie et le fera passer en garantie puisque celle-ci couvre jusqu'au 2/11. Le machin est soit disant résistant à une immersion d'une demi-heure à 1m de profondeur dans l'eau (norme IP68), tu parles !! Je préfère en racheter un autre, et une fois en France, revendre l'un des deux. Par acquis de conscience nous demandons quand même à quelques boutiques qui réparent les portables : LG n'existe (pour ainsi dire) pas en Malaisie donc ils n'ont pas les pièces détachées adaptées. Un réparateur s'engage quand même à essayer et nous dit de repasser une heure plus tard. Pendant ce temps nous faisons du lèche vitrine et j'achète un polo. Les centres commerciaux dans ce coin de l'Asie sont incroyablement grands !
Le réparateur de téléphone préfère abdiquer, et nous allons à la boutique Samsung officiel m'acheter le nouveau Galaxy A30. Décidément, l'électronique n'aime pas autant voyager que nous, Lorène avait acheté un nouveau portable moins d'une semaine avant...
4ème jour : Une dernière petite balade vers la jetée "Chew", une pause ravitaillement chinois où pour une somme dérisoire nous nous régalons, puis nous montons dans un bus direction Batu Ferringhi, ou nous serons logés pendant notre semaine de volontariat.
Georgetown fut une très agréable surprise, ville dynamique colorée d'un multi-culturalisme omniprésent, il y fait bon vivre et d'un point de vue culinaire c'est le pied ! Ce serait aux dires des locaux une des meilleurs destinations au monde pour la nourriture, il est vrai qu'entre les sushis japonais, les quelques resto français/grills, un gigantesque choix d'adresses indiennes et chinoises, des spécialités indonésiennes, locale et des quatre coins du monde, le voyage culinaire ne sera pas décevant et il faudra au minimum une semaine sur place pour tester un échantillon représentatif du choix disponible !