Suite à l'incendie des serveur d'OVH toutes les photos ont disparu de notre blog ( 😥), mais vous pouvez retrouver un PDF de l'Iran avec la bonne mise en page et les photos qui correspondent ici !Ça y est nous quittons l'Asie après y avoir passé un peu plus de 11 mois. Avant de rentrer en France nous faisons un arrêt au Moyen-Orient, en Iran. Bien que l'actualité soit négative et assez pessimiste par rapport au climat de crise qui règne en Iran, nous avons très envie de découvrir ce pays dont nous n'avons entendu que du bien !
Nos trois vols se déroulent bien, nous avons des repas dans chacun des avions et ce n'est pas si mauvais. (excepté le snack sur le vol de China Airlines). J'observe (Lorène) les femmes dans l'avion avant d'atterrir à Téhéran pour savoir à quel moment je vais devoir me couvrir la tête ! Dès que l'avion atterri c'est le moment et j’avoue que je ne me sens pas à l'aise du tout. En réalité je n'ai pas le choix (tout comme les femmes iraniennes), l’Iran est un pays islamique et le port du voile est obligatoire. Une écharpe fait très bien l'affaire, l'essentiel est de couvrir une partie des cheveux. La plupart des femmes iraniennes le porte en laissant dépasser leur frange et leurs cheveux à l'arrière. Heureusement ce n'est pas trop strict.
Nous n'aurions pas dû avoir d'inquiétudes par rapport à notre arrivée à l'aéroport de Téhéran car, d'une part il a été hyper facile de faire notre Visa d'un mois à l'arrivée et d'autre part, il n'y a eu aucun problème pour faire passer le drone de Kevin en bagage cabine. Il n'y a eu aucun contrôle à notre arrivé. Les agents à l'aéroport ont été très sympathiques, nous avons eu le droit à des "welcome in Iran" avec le sourire ! Dans notre passeport nous n'avons aucune trace, aucun tampon signifiant notre entrée dans le pays. C'est une bonne nouvelle, au moins si nous envisageons d'aller aux États-Unis nous ne serons pas obligés de refaire un passeport. Le but des iraniens est de s'ouvrir au tourisme alors ce n'est pas dans leur intérêt de mettre des bâtons dans les roues aux touristes. Nous cherchons un taxi à l'extérieur de l'aéroport et nous sommes surpris de voir à quel point les chauffeurs ne cherchent pas à nous accaparer. Un chauffeur nous trouve un collègue car lui attend déjà un client. Nous prenons place à bord d'un taxi jaune, le tarif est correct pour rejoindre le centre de Téhéran, nous ne cherchons même pas à négocier. En plus, notre chauffeur est très sympa, il nous offre une pomme et une bouteille d'eau. Nous avons un premier ressenti très positif sur ce pays. Le paysage autour est assez sec et sur la route nous croisons beaucoup de Peugeot, notamment des 206 ! Notre chauffeur nous dépose devant notre hôtel "See You In Iran". Un des hôtels les plus cher de notre voyage, avec une chambre à 23 euros la nuit ! L'hôtel est très bien organisé pour faciliter la vie des touristes, ils proposent de nombreux services. C'est un gros business !
Nous allons manger dans un des meilleurs restaurant de la ville qui se trouve à deux pas de chez nous le "Dizi Sara". Leur spécialité est le dizi, un plat à base de pois, d'agneau mariné dans une sauce bien grasse. Ici, ils le servent avec du pain, une petite salade, un caviar d'aubergine et une boisson au lait. C'est un vrai délice. Notre serveur nous montre la manière dont il faut manger ce plat. Au moment de payer nous sommes un peu sceptique sur le prix élevé, nous nous demandons s'ils font payer les touristes plus cher ou si c'est qu'ils sont tellement renommés et qu'ils en profitent. Le serveur quand à lui réclame son pourboire...
Nous retournons à notre hôtel, exténués de notre voyage et du décalage horaire nous allons nous coucher vers 17h. Pour moi ce sera une nuit de 15 heures sans souci, ce qui me fait direct prendre le rythme normal et éviter le ''jetlag''. Kevin s'est levé entre 20h et minuit par peur d'être complètement décalé dans les horaires.
Notre mission du jour est d'échanger nos dollars en monnaie locale. C'est le premier pays de notre voyage où nous sommes obligés de nous trimballer tout notre cash car toutes nos cartes bancaires ne marchent pas ici. Nous faisons plusieurs endroits pour comparer les prix et évitons de faire affaires avec les mecs dans la rue, le "marché noir". Cela nous prend pas mal de temps, et nous permet de découvrir un peu la ville et la population perse. Les gens dans la rue sont sympathiques et bienveillants à notre égard. Lorsque nous commandons une boisson dans la rue les serveurs ne cherchent pas à nous dire des prix exorbitants, ils nous rattrapent même dans la rue pour nous dire que l'on a oublié de récupérer notre monnaie. Bref, c'est assez incroyable !
Le midi nous allons manger dans un restaurant recommandé par le Lonely Planet, nous sommes encore une fois agréablement surpris par la nourriture, c'est bon, y a plein de légumes et de bonnes saveurs épicées, ça nous change après la Mongolie ! Le restaurant est décoré de photos d'artistes pour la plupart américains, c'est toujours étonnant de voir ça en Iran alors que les américains sont considérés comme des "ennemis" par le gouvernement.
Nous continuons notre journée avec la visite du musée des trésors royaux de l’Iran. Ce musée est situé dans une pièce coffre fort de la banque centrale d'Iran. Nous n'avons aucune photo car c'est interdit et de toute façon nous avons dû laisser toute nos affaires au vestiaire avant la visite. Ce musée est particulièrement magnifique et les objets royaux que l'on a pu voir ont une valeur inestimable. Vaisselles, épées, narguilés, bijoux, couronnes, trônes et vêtements ornés de pierres précieuses et diamants. Émeraudes, rubis, turquoises et diamants à profusion ! Ce musée est un trésor. Il comporte notamment le plus gros diamant du monde (182 carrats), une autre petit de 105 carrats, un globe serti de pierreries (environ 35 kg d'or et 51 000 pierres, essentiellement rubis, émeraudes et diamants)...
Nous nous dirigeons ensuite vers un parc peuplé de chats errants. Une galerie d'artistes se trouve dans ce parc où nous allons faire un tour.
Ce soir nous allons dormir chez des couchsurfeurs au nord-est de Téhéran. Pour nous y rendre nous pouvons prendre le métro, c'est le moyen le plus simple. En Iran dans les métros (et bus) les hommes et les femmes sont séparés. La partie des femmes se trouve aux extrémités du métro. Mais rien n'empêchent aux femmes d'aller dans la partie des hommes si elles le souhaitent, c'est ce que nous faisons avec Kevin, au moins nous pouvons rester ensemble. Dans le métro nous faisons la connaissance d'un iranien qui, après quelques minutes d'échanges nous invite à venir manger et dormir chez lui. Il nous dit qu'il commandera de la nourriture au restaurant et qu'il nous présentera à sa famille qui sera ravie de nous rencontrer. Il insiste gentiment mais nous lui expliquons que malheureusement nous avons déjà des personnes qui nous attendent. On nous avait prévenu, les iraniens sont vraiment très accueillants !
Nous arrivons à 19h chez Ali et Zahra, un jeune couple qui a accepté de nous héberger chez eux deux nuits. Tous les deux travaillent la journée : Ali travaille dans l'informatique et les réseaux, et Zahra est avocate dans un cabinet privé. Ce sont des aventuriers comme nous, ils aiment partir dès qu'ils peuvent visiter leur pays, camper, et voyager à l'étranger. Ils projettent de visiter le Laos et le Vietnam prochainement.
Nous quittons l'appartement dans la matinée pour profiter de notre dernière journée dans la capitale. Au guichet de la station de métro un iranien nous aide à prendre notre ticket et nous paye même une partie, sans qu'on lui ai demandé quoi que ce soit. C'est presque embarrassant. Nous avons lu dans un guide que les iraniens préfèrent donner que recevoir, effectivement nous ressentons bien cela. En France nous ne sommes pas si attentifs et généreux envers les inconnus, c'est étrange pour nous.
Nous allons nous promener dans l'immense bazar de la ville. Il abrite des commerces où l'on trouve vraiment de tout. J'en profite pour acheter un "mantô" comme ils appellent ce vêtement. Un gilet long que porte souvent les femmes iraniennes. Car en plus du foulard, il y a un code vestimentaire à respecter : pantalon pour les hommes (shorts interdits) et vêtements amples couvrant les fesses et les bras pour les femmes. À vrai dire, je n'avais pas beaucoup de chose à ma disposition dans ma "garde robe".
Une jeune iranienne dans la rue vient nous saluer tout naturellement et nous offre un thé qui vient du meilleur stand de thé du bazar "Haj Ali Dawish". Celui que nous avons choisi est à base de citron, menthe et safran. Honnêtement, le meilleur thé de notre voyage ! Le propriétaire du stand de thé nous offre une petite pièce souvenir. Il nous dit que c'est la maison de thé la plus petite du monde, 2m carrés environ ! Les iraniens sont décidément super sympas !
Le midi nous dégustons un sandwich falafel dans la rue. Nous pouvons mettre les légumes de notre choix dedans, franchement bon et économique (note totale pour deux personnes : 2 euros seulement avec une boisson !).
Nous croisons de nombreux passants avec du pain chaud dans les mains. Cela nous donne envie de nous en procurer aussi... Forcément, ça sent tellement bon ! A deux pas de notre restaurant se trouve une boulangerie. Ça enchaîne, les hommes font la queue et préparent leurs billets. Nous faisons de même ! 7cts d'euro le pain, cela nous permet d'avoir une idée sur le prix de la vie en Iran !
Nous marchons jusqu'au palais de Golestan. Sur la route nous rencontrons un jeune iranien qui nous demande notre ressenti sur l’Iran. Nous lui faisons part de notre coup de cœur pour ce pays et son peuple doté d'une gentillesse incomparable. Il conclut par "vous pourrez dire à vos amis que nous ne sommes pas des terroristes" et que si nous avons besoin de quoi que ce soit nous pouvons l'appeler sur son téléphone.
Palais de Golestan : Cet ensemble majestueux regroupe plusieurs bâtiments, encerclés par un jardin. À l'intérieur des différentes pièces nous pouvons découvrir l'artisanat persan traditionnel et l'architecture de l'époque. Le palais est l’un des plus anciens ensembles de Téhéran. Il était le siège du gouvernement par la famille dirigeante Qadjar au XVIeme siècle.
Pendant notre visite, nous sommes interpellés par un homme assis sur un banc. Il nous demande si nous avons 10 min à lui accorder pour pratiquer le français. Ce monsieur retraité âgé de 74 ans apprend seul le français car il aime cette langue. Il l'a trouve belle et romantique. Nous passons finalement une heure avec lui a échanger, en particulier sur la politique.
Nous avons ensuite tout juste le temps de visiter un dernier bâtiment du palais avant que le musée ne ferme.
Nous poursuivons notre balade dans la ville, en quête d'une boutique qui vend des carte SIM. Un monsieur tente de nous aider, nous offre des bouteilles d'eau, mais nous ne trouvons pas de kiosque qui en vend.. Nous traînons à une place qui regroupent plusieurs musée puis finissons par trouver un kiosque qui vend des carte SIM. Nous en achetons une avec forfait internet, la connexion internet des hôtels étant très mauvaise. L'utilisation des VPNs pour aller sur les sites comme Facebook, YouTube, Couchsurfing (sites interdits en Iran) font déjà suffisamment ramer nos appareils. Ce sera utile pour la suite !
Nous prenons le métro à l'heure de pointe vers 18h30. C'est blindé, certains hommes sont obligés d'aller dans la partie des femmes. Les gens sont étrangement relax et se marrent. En tout cas pour une capitale, nous nous ne sentons pas spécialement en insécurité dans le métro. Au contraire nous ressentons beaucoup de bienveillance et les gens nous laissent toujours une place pour que nous puissions nous asseoir. Ici, nous voyons un homme d'un certain âge se lever pour laisser sa place à une jeune femme : de vrais gentlemans ces iraniens.
Le soir nous passons de bons moments en compagnie de Zahra et Ali. Nous avons une conversation intéressante concernant le port du voile en Iran. La plupart des femmes voudraient pouvoir avoir le choix de le porter ou pas. En Indonésie, première nation musulmane au monde en nombre de pratiquants, les femmes décident ou non de le mettre, chacun pratique l'islam comme il le souhaite. De nombreuses iraniennes ne sont pas pratiquantes, le port du voile islamique n'a aucun sens pour elle. Sur la photo Zahra porte la tenue conforme à la loi mais en réalité chez elle, elle s'habille comme elle veut. La maison est un espace de liberté.
Le lendemain matin nous partons prendre le métro une dernière fois pour nous rendre au terminal de bus. Nous prenons la route en direction en direction du sud avec une halte à Kashan, un oasis dans le désert !