Carnet de voyage

Iran

10 étapes
28 commentaires
Dernier pays de notre voyage !
Du 22 septembre au 21 octobre 2019
30 jours
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22
sept

Suite à l'incendie des serveur d'OVH toutes les photos ont disparu de notre blog ( 😥), mais vous pouvez retrouver un PDF de l'Iran avec la bonne mise en page et les photos qui correspondent ici !Ça y est nous quittons l'Asie après y avoir passé un peu plus de 11 mois. Avant de rentrer en France nous faisons un arrêt au Moyen-Orient, en Iran. Bien que l'actualité soit négative et assez pessimiste par rapport au climat de crise qui règne en Iran, nous avons très envie de découvrir ce pays dont nous n'avons entendu que du bien !

Nos trois vols se déroulent bien, nous avons des repas dans chacun des avions et ce n'est pas si mauvais. (excepté le snack sur le vol de China Airlines). J'observe (Lorène) les femmes dans l'avion avant d'atterrir à Téhéran pour savoir à quel moment je vais devoir me couvrir la tête ! Dès que l'avion atterri c'est le moment et j’avoue que je ne me sens pas à l'aise du tout. En réalité je n'ai pas le choix (tout comme les femmes iraniennes), l’Iran est un pays islamique et le port du voile est obligatoire. Une écharpe fait très bien l'affaire, l'essentiel est de couvrir une partie des cheveux. La plupart des femmes iraniennes le porte en laissant dépasser leur frange et leurs cheveux à l'arrière. Heureusement ce n'est pas trop strict.

Nous n'aurions pas dû avoir d'inquiétudes par rapport à notre arrivée à l'aéroport de Téhéran car, d'une part il a été hyper facile de faire notre Visa d'un mois à l'arrivée et d'autre part, il n'y a eu aucun problème pour faire passer le drone de Kevin en bagage cabine. Il n'y a eu aucun contrôle à notre arrivé. Les agents à l'aéroport ont été très sympathiques, nous avons eu le droit à des "welcome in Iran" avec le sourire ! Dans notre passeport nous n'avons aucune trace, aucun tampon signifiant notre entrée dans le pays. C'est une bonne nouvelle, au moins si nous envisageons d'aller aux États-Unis nous ne serons pas obligés de refaire un passeport. Le but des iraniens est de s'ouvrir au tourisme alors ce n'est pas dans leur intérêt de mettre des bâtons dans les roues aux touristes. Nous cherchons un taxi à l'extérieur de l'aéroport et nous sommes surpris de voir à quel point les chauffeurs ne cherchent pas à nous accaparer. Un chauffeur nous trouve un collègue car lui attend déjà un client. Nous prenons place à bord d'un taxi jaune, le tarif est correct pour rejoindre le centre de Téhéran, nous ne cherchons même pas à négocier. En plus, notre chauffeur est très sympa, il nous offre une pomme et une bouteille d'eau. Nous avons un premier ressenti très positif sur ce pays. Le paysage autour est assez sec et sur la route nous croisons beaucoup de Peugeot, notamment des 206 ! Notre chauffeur nous dépose devant notre hôtel "See You In Iran". Un des hôtels les plus cher de notre voyage, avec une chambre à 23 euros la nuit ! L'hôtel est très bien organisé pour faciliter la vie des touristes, ils proposent de nombreux services. C'est un gros business !

Nous allons manger dans un des meilleurs restaurant de la ville qui se trouve à deux pas de chez nous le "Dizi Sara". Leur spécialité est le dizi, un plat à base de pois, d'agneau mariné dans une sauce bien grasse. Ici, ils le servent avec du pain, une petite salade, un caviar d'aubergine et une boisson au lait. C'est un vrai délice. Notre serveur nous montre la manière dont il faut manger ce plat. Au moment de payer nous sommes un peu sceptique sur le prix élevé, nous nous demandons s'ils font payer les touristes plus cher ou si c'est qu'ils sont tellement renommés et qu'ils en profitent. Le serveur quand à lui réclame son pourboire...

Nous retournons à notre hôtel, exténués de notre voyage et du décalage horaire nous allons nous coucher vers 17h. Pour moi ce sera une nuit de 15 heures sans souci, ce qui me fait direct prendre le rythme normal et éviter le ''jetlag''. Kevin s'est levé entre 20h et minuit par peur d'être complètement décalé dans les horaires.

Notre mission du jour est d'échanger nos dollars en monnaie locale. C'est le premier pays de notre voyage où nous sommes obligés de nous trimballer tout notre cash car toutes nos cartes bancaires ne marchent pas ici. Nous faisons plusieurs endroits pour comparer les prix et évitons de faire affaires avec les mecs dans la rue, le "marché noir". Cela nous prend pas mal de temps, et nous permet de découvrir un peu la ville et la population perse. Les gens dans la rue sont sympathiques et bienveillants à notre égard. Lorsque nous commandons une boisson dans la rue les serveurs ne cherchent pas à nous dire des prix exorbitants, ils nous rattrapent même dans la rue pour nous dire que l'on a oublié de récupérer notre monnaie. Bref, c'est assez incroyable !

Le midi nous allons manger dans un restaurant recommandé par le Lonely Planet, nous sommes encore une fois agréablement surpris par la nourriture, c'est bon, y a plein de légumes et de bonnes saveurs épicées, ça nous change après la Mongolie ! Le restaurant est décoré de photos d'artistes pour la plupart américains, c'est toujours étonnant de voir ça en Iran alors que les américains sont considérés comme des "ennemis" par le gouvernement.

Nous continuons notre journée avec la visite du musée des trésors royaux de l’Iran. Ce musée est situé dans une pièce coffre fort de la banque centrale d'Iran. Nous n'avons aucune photo car c'est interdit et de toute façon nous avons dû laisser toute nos affaires au vestiaire avant la visite. Ce musée est particulièrement magnifique et les objets royaux que l'on a pu voir ont une valeur inestimable. Vaisselles, épées, narguilés, bijoux, couronnes, trônes et vêtements ornés de pierres précieuses et diamants. Émeraudes, rubis, turquoises et diamants à profusion ! Ce musée est un trésor. Il comporte notamment le plus gros diamant du monde (182 carrats), une autre petit de 105 carrats, un globe serti de pierreries (environ 35 kg d'or et 51 000 pierres, essentiellement rubis, émeraudes et diamants)...

Nous nous dirigeons ensuite vers un parc peuplé de chats errants. Une galerie d'artistes se trouve dans ce parc où nous allons faire un tour.

Ce soir nous allons dormir chez des couchsurfeurs au nord-est de Téhéran. Pour nous y rendre nous pouvons prendre le métro, c'est le moyen le plus simple. En Iran dans les métros (et bus) les hommes et les femmes sont séparés. La partie des femmes se trouve aux extrémités du métro. Mais rien n'empêchent aux femmes d'aller dans la partie des hommes si elles le souhaitent, c'est ce que nous faisons avec Kevin, au moins nous pouvons rester ensemble. Dans le métro nous faisons la connaissance d'un iranien qui, après quelques minutes d'échanges nous invite à venir manger et dormir chez lui. Il nous dit qu'il commandera de la nourriture au restaurant et qu'il nous présentera à sa famille qui sera ravie de nous rencontrer. Il insiste gentiment mais nous lui expliquons que malheureusement nous avons déjà des personnes qui nous attendent. On nous avait prévenu, les iraniens sont vraiment très accueillants !

Nous arrivons à 19h chez Ali et Zahra, un jeune couple qui a accepté de nous héberger chez eux deux nuits. Tous les deux travaillent la journée : Ali travaille dans l'informatique et les réseaux, et Zahra est avocate dans un cabinet privé. Ce sont des aventuriers comme nous, ils aiment partir dès qu'ils peuvent visiter leur pays, camper, et voyager à l'étranger. Ils projettent de visiter le Laos et le Vietnam prochainement.

Nous quittons l'appartement dans la matinée pour profiter de notre dernière journée dans la capitale. Au guichet de la station de métro un iranien nous aide à prendre notre ticket et nous paye même une partie, sans qu'on lui ai demandé quoi que ce soit. C'est presque embarrassant. Nous avons lu dans un guide que les iraniens préfèrent donner que recevoir, effectivement nous ressentons bien cela. En France nous ne sommes pas si attentifs et généreux envers les inconnus, c'est étrange pour nous.

Nous allons nous promener dans l'immense bazar de la ville. Il abrite des commerces où l'on trouve vraiment de tout. J'en profite pour acheter un "mantô" comme ils appellent ce vêtement. Un gilet long que porte souvent les femmes iraniennes. Car en plus du foulard, il y a un code vestimentaire à respecter : pantalon pour les hommes (shorts interdits) et vêtements amples couvrant les fesses et les bras pour les femmes. À vrai dire, je n'avais pas beaucoup de chose à ma disposition dans ma "garde robe".

Une jeune iranienne dans la rue vient nous saluer tout naturellement et nous offre un thé qui vient du meilleur stand de thé du bazar "Haj Ali Dawish". Celui que nous avons choisi est à base de citron, menthe et safran. Honnêtement, le meilleur thé de notre voyage ! Le propriétaire du stand de thé nous offre une petite pièce souvenir. Il nous dit que c'est la maison de thé la plus petite du monde, 2m carrés environ ! Les iraniens sont décidément super sympas !

Le midi nous dégustons un sandwich falafel dans la rue. Nous pouvons mettre les légumes de notre choix dedans, franchement bon et économique (note totale pour deux personnes : 2 euros seulement avec une boisson !).

Nous croisons de nombreux passants avec du pain chaud dans les mains. Cela nous donne envie de nous en procurer aussi... Forcément, ça sent tellement bon ! A deux pas de notre restaurant se trouve une boulangerie. Ça enchaîne, les hommes font la queue et préparent leurs billets. Nous faisons de même ! 7cts d'euro le pain, cela nous permet d'avoir une idée sur le prix de la vie en Iran !

Nous marchons jusqu'au palais de Golestan. Sur la route nous rencontrons un jeune iranien qui nous demande notre ressenti sur l’Iran. Nous lui faisons part de notre coup de cœur pour ce pays et son peuple doté d'une gentillesse incomparable. Il conclut par "vous pourrez dire à vos amis que nous ne sommes pas des terroristes" et que si nous avons besoin de quoi que ce soit nous pouvons l'appeler sur son téléphone.

Palais de Golestan : Cet ensemble majestueux regroupe plusieurs bâtiments, encerclés par un jardin. À l'intérieur des différentes pièces nous pouvons découvrir l'artisanat persan traditionnel et l'architecture de l'époque. Le palais est l’un des plus anciens ensembles de Téhéran. Il était le siège du gouvernement par la famille dirigeante Qadjar au XVIeme siècle.

Pendant notre visite, nous sommes interpellés par un homme assis sur un banc. Il nous demande si nous avons 10 min à lui accorder pour pratiquer le français. Ce monsieur retraité âgé de 74 ans apprend seul le français car il aime cette langue. Il l'a trouve belle et romantique. Nous passons finalement une heure avec lui a échanger, en particulier sur la politique.

Nous avons ensuite tout juste le temps de visiter un dernier bâtiment du palais avant que le musée ne ferme.

Nous poursuivons notre balade dans la ville, en quête d'une boutique qui vend des carte SIM. Un monsieur tente de nous aider, nous offre des bouteilles d'eau, mais nous ne trouvons pas de kiosque qui en vend.. Nous traînons à une place qui regroupent plusieurs musée puis finissons par trouver un kiosque qui vend des carte SIM. Nous en achetons une avec forfait internet, la connexion internet des hôtels étant très mauvaise. L'utilisation des VPNs pour aller sur les sites comme Facebook, YouTube, Couchsurfing (sites interdits en Iran) font déjà suffisamment ramer nos appareils. Ce sera utile pour la suite !

Nous prenons le métro à l'heure de pointe vers 18h30. C'est blindé, certains hommes sont obligés d'aller dans la partie des femmes. Les gens sont étrangement relax et se marrent. En tout cas pour une capitale, nous nous ne sentons pas spécialement en insécurité dans le métro. Au contraire nous ressentons beaucoup de bienveillance et les gens nous laissent toujours une place pour que nous puissions nous asseoir. Ici, nous voyons un homme d'un certain âge se lever pour laisser sa place à une jeune femme : de vrais gentlemans ces iraniens.

Le soir nous passons de bons moments en compagnie de Zahra et Ali. Nous avons une conversation intéressante concernant le port du voile en Iran. La plupart des femmes voudraient pouvoir avoir le choix de le porter ou pas. En Indonésie, première nation musulmane au monde en nombre de pratiquants, les femmes décident ou non de le mettre, chacun pratique l'islam comme il le souhaite. De nombreuses iraniennes ne sont pas pratiquantes, le port du voile islamique n'a aucun sens pour elle. Sur la photo Zahra porte la tenue conforme à la loi mais en réalité chez elle, elle s'habille comme elle veut. La maison est un espace de liberté.

Le lendemain matin nous partons prendre le métro une dernière fois pour nous rendre au terminal de bus. Nous prenons la route en direction en direction du sud avec une halte à Kashan, un oasis dans le désert !

25
sept

Nous rejoignons facilement le terminal de bus du sud en métro, où à peine arrivés des rabatteurs font bien leur boulot et nous montons sans attendre dans un bus en direction de Kashan. Très luxueux, après quasiment un an de voyage et quelques dizaines de milliers de kilomètres parcourus en autocar, je peux vous assurer que celui là était d'une grande classe : écran vidéo avec films et musique au choix, port USB, soutien pour les pieds, plein de place, accoudoir central.

Trajet de Téhéran à Kashan 

Ça rigole pas ! Forcément nous sommes un peu déçu de ne passer que 3h dedans... Mohamed nous attends à la sortie du bus dans sa voiture, et nous accueille d'une manière extrêmement bienveillante. À peine arrivés chez lui, sa famille nous invite à déjeuner, en fait tout le monde attendait notre arrivée pour passer à table !

Nous partageons le repas avec un couple de tchèques qui ont également loué une chambre ici, et Chamsi, la mère de famille, Anita, leur fille, Alireza, j'ai nommé le fils. Le repas est bon et équilibré, quelle joie de retrouver des légumes et des fruits après plus de cinquante jours en Mongolie... Pas encore totalement remis du décalage horaire (Lorène a résolu ce souci en dormant 14h d'affilée dès notre arrivée sur le sol iranien !), nous nous reposons un temps, avant, en fin d'après-midi, de sortir découvrir la ville, accompagnés d'Alireza. Il parle parfaitement anglais et même un peu français, et il connaît bien sa ville, sa culture, sa région. Nous pénétrons dans le hammam du Sultan Amir Ahmad : d'une superficie de 1000m carrés, c'est un lieu très photogénique. Il fut construit au XVIème siècle, pendant l'ère Safavide, et reconstruit à la suite du tremblement de terre de 1778 qui détruisit la plupart des bâtiments à l'époque. De multiples dômes fermés avec du verre convexe permette d'éclairer l'espace intérieur, nul besoin de fenêtres.

Ali nous donne les informations essentielles, et ensuite nous partons voir la plus belle mosquée de la ville: Agha Bozorg. Nous sommes subjugués par la beauté du lieu. Contrairement aux idées reçues, les femmes sont les bienvenues dans une grande majorité des mosquées en Iran; d'ailleurs s'agissant d'idées reçues, nous allons en démonter plus d'une concernant cet extraordinaire pays !.. Aghah Bozorg date de la fin du XVIIIème et comporte une madreseh (madrassa), autrement dit une école coranique, ou université théologique musulmane.

Les gens viennent assez spontanément vers nous, nous saluent, et parfois entament la conversation, Lorène parle avec un jeune yamakasi afghan, pendant que deux iraniennes s'enquièrent de savoir si je suis célibataire ! Nous poursuivons vers le bazar, où nous allons nous installer dans un salon de thé et commandons des boissons (bières sans alcool, bienvenu en république islamique !) accompagnés d'une shisha.

Nous faisons davantage connaissance avec Ali et la jeune fille qui l'a rejoint, qui semble être sa copine. Après une petite heure il est temps de rentrer, nous sommes attendus pour dîner !

Mohamed part travailler, un peu avant 22h, et après avoir mangé rapidement en raison de notre retour tardif... qu'est-ce qu'ils sont polis et attentionnés ! Le petit déjeuner typique iranien est frais et goûtu, il s'agit de pain plat et fin, de fromage frais, souvent d’œufs mélangés à quelques légumes, et de thé.

Petit déj iranien, au top ! 

Ici nous goûterons à différents type de pâtes à tartiner assez épaisses, l'une à base de sésame, une autre de dattes, un régal ! Un chauffeur nous guidera pendant cette grosse matinée de visites, accompagnés de notre hôte Mohamed, comme guide. Nous stoppons quelques minutes sur le plus ancien site archéologique d'Iran et l'une des plus anciennes civilisations connues, les Sialks, dont des traces vieilles de 7000 avant J.C. ont été retrouvées ici.

Nous poursuivons dans un lieu saint où sont enterrés d'éminents représentants du clergé local.

Le premier gros point d'intérêt seront les jardins persans de Fin, ils se trouvent près de l'importante source de Soleymanieh : cette proximité, dans une région aride, a favorisé l'implantation humaine depuis les temps préhistoriques, et les souverains perses (Safavides essentiellement) prirent l'habitude de venir se relaxer ici pour échapper aux préoccupations de la capitale de l'époque, Isfahan.

Nous reprenons la voiture et nous dirigeons vers Abyaneh, un village historique, caractérisé par la couleur ocre de ses maisons. Le village est également connu pour les couleurs vives et bariolées des costumes traditionnels portés par les femmes du village.

Mohamad nous attend avec le chauffeur pendant que nous visitons cet endroit : ça fait du bien de sortir des villes bruyantes, et de se perdre dans ce dédale de ruelle atypiques.

Nous retournons à Kashan manger au restaurant, où nous invitons Mohamed et notre chauffeur.

Puis nous faisons déposer en ville, pour refaire un petit tour au bazar.

La place centrale du bazar 

Ensuite, nous allons visiter une maison ancienne. On en trouve plusieurs à Kashan, la plus belle est celle des Tabatabei, une riche famille de marchants de tapis.

Nous rentrons dîner avec nos hôtes, et passons une bonne partie de la soirée à discuter avec Mohamed, de son pays, de leur culture, de politique. Bien qu'il ne l'ait pas connu, nous ressentons qu'il est nostalgique de la période pré-révolution islamique. En fait, une très grande majorité des iraniens n'aiment pas leur gouvernement, ils ne se sentent pas soutenus en tant que peuple, la corruption est présente, et les sanctions américaines pénalisent uniquement le peuple iranien, les dirigeants n'en ont rien à faire (et certains envoient leurs enfants étudier aux États-unis !) Le problème est qu'il est impossible de critiquer leurs "hommes politiques ", cela reviendrait à critiquer la volonté d'Allah, la rébellion, la protestation, dans ce régime dictatorial qui contrôle les médias, semble inimaginable. Nous serons très chaleureusement remerciés pour cette intéressante discussion, et plus largement pour notre présence. Nous avons été accueillis comme des rois ! Nous décidons de décaler légèrement notre départ, et profitons de la matinée pour visiter deux autres belles maison anciennes, celle des Abassi et de Borjuredis.


Borjuredis 



Entre deux visites de maison nous avons droit à un petit tour sur le toit de bazar, grâce à un ami d'Alireza qui nous permet d'y accéder.

Vers 15h Mohamed nous emmène prendre le bus, nous partons à Ispahan, surnommée "la moitié du monde" !

27
sept

Nous arrivons à Ispahan en bus, Pourria notre couchsurfeur nous attend au terminal de bus avec sa voiture. Il nous emmène à la maison de sa tante, là où nous allons loger. Ce n'est pas tout à fait un réel couchsurfing puisque l'on paye pour dormir ici. Nous sommes vendredi, c'est un jour de repos en Iran, la famille de Pourria est réunie, tel un dimanche en famille en France. Le soir nous sommes invités à dîner avec eux. Pourria âgé de 30 ans est étudiant en chimie, il vient actuellement de terminer son master. Pour l'instant il n'a pas pu voyager en dehors de l’Iran car il n'a pas de passeport. En Iran, il n'est pas possible de se faire délivrer un passeport tant que l'on a pas fait son service militaire de deux ans. Si Pourria ne peut pas poursuivre ses études en thèse, il va devoir commencer son service militaire l'année prochaine, et à vrai dire, il n'a pas du tout hâte de le faire. Il craint que la guerre se déclare dans son pays à cause des tension avec les États-Unis. Lorsque nous abordons ce sujet nous voyons le désespoir se dessiner sur son visage... Pourria subit et vit mal les orientations du gouvernement iranien. Nous prenons possession de notre chambre décorée de tapis perses et allons nous coucher pour être en forme pour les visites.

Nous commençons notre journée par la visite du parc Rajayi où se trouve le palace de Hasht Behesht. Ispahan est un oasis dans le désert, il y a pas mal de verdure en centre ville. Nous visitons un autre palace, celui de Chehel Sotoun.

Nous avons rdv avec un mec qui nous a contacté par couchsurfing. Nous nous retrouvons à un café où nous échangeons quelques minutes. Il est organisateur de soirées alcoolisées, ce qui est complètement illégal en Iran. Il nous explique qu'en Iran il y a la vie dans la rue que l'on peut voir, conforme à la loi, mais qu'il existe aussi une partie cachée. Lui son job c'est d'emmener les touristes aux endroits "en dehors des itinéraires classiques". Son amie qui est avec lui nous confie qu'elle est juive et qu'elle donne des cours de danse de zumba en cachette, car il est interdit aux femmes de danser. Pour le coup sa proposition nous intéresse pas vraiment, nous n'aurons pas de temps à Ispahan pour aller dans les discothèques.

Nous continuons notre chemin avec la visite du Palace de Ali Qapu. C’est un bâtiment de six étages mais nous pouvons visiter seulement la terrasse et la salle de musique au sixième étage. Depuis la terrasse nous avons une vue exceptionnelle sur la place Naghsh-e Jahan. Ce square est l'une des places les plus belles du monde, elle relie le palace et les deux mosquées impressionnantes. Aussi, elle est entourée d'un grand bazar et d'une multitude de magasins de souvenirs et d'artisanats : tapis, vaisselles, nappes, bijoux, peinture miniatures...

En sortant du palace un mec qui parle assez bien français veux faire connaissance avec nous. Nous avons faim alors il nous emmène déjeuner dans un restaurant décoré de babioles en tout genre ! La nourriture est excellente et bon marché.

Après manger, il nous emmène dans sa boutique de tapis. Nous sommes déçu de constater qu'il était intéressé de passer du temps avec nous juste pour son business. Son collègue nous offre le thé et nous montre différents styles de tapis. Nous flashons sur un des plus onéreux, 700 euros le tapis (une partie est en soie) ! Le vendeur a une très bonne technique de vente, il nous ferait presque hésiter à acheter un de ses tapis. Mais malheureusement pour lui nous repartons sans rien, mettre autant d'argent dans un tapis qui nous plaît pas plus que ça, bof... Cette place est un peu trop touristique pour nous, tous les vendeurs de la place nous accostent de la même façon, nous prenons nos distances.

Naghsh-e Jahan 

Nous retrouvons vers 16h30 un guide qui nous a contacté par couchsurfing. Rasoul propose un tour gratuit en ville pour s'entraîner, c'est la première fois qu'il le propose à des touristes. Il nous emmène voir différents ponts de la ville : le pont des 33 arches, le pont Joubi et le plus impressionnant le pont Khaju.

Son tour est mal organisé au niveau des horaires, car après la promenade le long de la rivière nous avons 1h30 à tuer avant l'autre activité prévue. Nous passons par la grande place, son amie iranienne nous donne plus d'explications sur les monuments qui nous entourent. Nous allons ensuite manger au restaurant "Azadegan tea house", exactement le même que ce midi. C'est une adresse réputée ici.

Le temps de manger nous arrivons tard à la salle de sport : Le Zorkhaneh, sport gymnastique national iranien. C'est un sport collectif cumulant épreuves physiques et de souplesse, rituels spécifiques, et respect de règles morales et éthiques. Les exercices sont guidés par un homme situé en hauteur de la pièce, qui chante et joue de la percussion. Malheureusement nous assistons seulement à 15 min d'entraînement. C'est assez intrigant comme sport, nous serions bien resté plus longtemps. Nous rentrons vers 22h à la maison, ce fût une grosse journée !

Nous visitons aujourd'hui notre quartier et passons devant les minarets que Pourria nous a conseillé.

Nous visitons la vieille mosquée Jameh, vieille de plus de 1000 ans. Celle-ci se distingue des autres et est particulièrement imposante. La mosquée est entourée d'un bazar (comme souvent en Iran).

Nous rentrons dans l'après-midi rejoindre Pourria pour une pause thé avant de repartir avec lui.

Pourria nous emmène en voiture au coucher du soleil dans un parc qu'il affectionne. Ce parc dominant la ville permet d'avoir un point de vue dégagé sur Ispahan. Beaucoup de couples non mariés se retrouvent pour flirter en cachette. En Iran les démonstrations affectives en public sont interdites par la loi. Le terme de "petit(e) ami(e)" n'existe pas : c'est soit "ami(e)" soit "mari et femme".

Pourria nous fait découvrir ensuite le pont qu'il préfère à Ispahan. Nombreux iraniens se retrouvent le soir au bord de l'eau. Après une journée chaude, ici on trouve un peu de fraîcheur et de tranquillité.

Ce matin nous prenons le taxi pour quelques centimes d'euros pour rejoindre le quartier arménien. Pour vous donner une idée, un trajet de 5km coûte 40cts d'euros en snapp, l'équivalent de Uber. Le litre d'essence est le moins cher au monde, avec un prix au litre à 1000 rials, soit 8cts d'euro le litre ! Pour des français ça paraît vraiment donné, pour un local, dont le salaire est généralement compris entre 150 et 200$ par mois, ça représente déjà beaucoup comparativement. Les sanctions américaines (on pourrait dire sanctions " internationales"puisque aucun pays ne se risque à froisser ses relations avec le géant américains) suite au retrait sur le nucléaire par Trump, ont vraiment donné un énorme coup de frein à l'économie iranienne, il me semble que nous en avons déjà parlé dans un précédent article, mais les prix ont augmenté en moyenne de 40% par rapport à l'année dernière. C'est une moyenne, certains produits ont fait fois quatre...

Nous visitons la Cathédrale Saint Sauveur considérée comme la plus grande église des arméniens de la ville. Elle est joliment décorée de peinture illustrant la vie de J.C.. Kevin la considère comme une des plus belles cathédrale qu'il ait vu de sa vie, et celle-ci l'a plus marqué que Notre Dame de Paris.

Le midi nous fêtons nos 365 jours de voyage dans un bon restaurant italien. Nous trinquons à la bière islamique ! Sans alcool bien-sûr !




Nous avions gardé les plus jolies mosquées à découvrir pour ce dernier jour à Ispahan : nous commençons d'abord par la mosquée du Shah. Les images parlent d'elle-même, elle est splendide. Nous rencontrons là bas un Imam qui parle très bien français. Son rôle est de guider les prières et d'enseigner l'islam.

Nous passons dans la boutique de tapis d'un ami de Pourria. Il nous invite à prendre le thé et nous fait le même scénario que tous les vendeurs de tapis de la ville. Il joue beaucoup sur la tentation, il est près à baisser le prix au maximum pour que nous repartions avec un tapis sous le bras.

Nous allons ensuite voir la mosquée qui anciennement étaient réservées aux femmes. Cette mosquée est fermée sur l'extérieur.

Après nos visites de mosquées nous nous perdons dans le bazar (pour de vrai !). Une fois la sortie trouvée nous rejoignons Pourria qui semble apprécier passer du temps avec nous.

Il nous emmène voir la tombe d'un célèbre poète iranien. Sa tombe est en marbre et certains de ces poèmes sont incrustés dans la pierre en mosaïque.

Nous prenons un repas à emporter ainsi que des sucreries que nous adorons à base de sirop et d'huile sûrement. Après une bonne nuit de sommeil il est temps de quitter Ispahan. Nous prenons le bus en direction de Varzaneh, un village proche d'un désert, de sel et de dunes.

1
oct

Nous utilisons Snapp (équivalent de Uber, extrêmement utile et bon marché) pour aller au terminal de bus Jey. Nous patientons une bonne heure avant de monter dans un vieux camtar Mercedes qui va à Varzaneh. Un turc rencontré dans le bus nous suit jusqu'à la guesthouse où nous avons rdv avec Roohollah, il est apparemment lui aussi en voyage, le gars n'a pas de sac à dos ou autre contenant pour transporter des affaires, c'est intriguant !.. Nous rencontrons Roohollah, il nous a contacté après avoir vu notre voyage public sur couchsurfing, et nous avons dit oui pour faire un tour au désert de sel + coucher de soleil sur les dunes de sable. Finalement il réussi facilement à nous vendre en plus la nuit dans le désert... Allez laissons nous tenter, c'est pas tous les jours que nous avons l'occasion de dormir au milieu des dunes de sable ! Nous allons rapidement manger au seul "restau" de la ville ouvert, où nous rejoignent Hadi, un chouette type qui travaille plus ou moins à la guesthouse, Barack, le turc, et Karl, un suédois. À 15h nous partons en voiture avec Rooholah et les deux autres touristes, avec pour première étape le désert de sel.

L'occasion de faire voler mon drone pour la première fois en Iran ! Nous trempons les pieds dans une marre salée, c'est un peu gluant comme texture. Nous reprenons la route pour aller admirer le coucher de soleil depuis le sommet d'une dune, en faisant au passage un peu de snowboard !

La dernière étape consiste à rejoindre notre campement, qui a été installé par des potes de Roohollah. Le dîner est rapidement servi, Hadi nous rejoint, tandis que Roohollah retourne à Varzaneh. Nous montons sur une dune, Hadi nous joue un peu de flûte, nous regardons les étoiles et discutons. Moment sympa, dommage que nous soyons seulement à quelques kilomètres de la ville, c'est un peu bruyant et la pollution lumineuse gâche le spectacle qu'offrent les étoiles.

Nous redescendons nous asseoir autour du feu et je lance Hadi sur le thème du soufisme, mouvement dont il se revendique : il en parlera passionnément pendant environ 2h. Certains irons se coucher, moins passionnés que moi par sa description de cette philosophie que je trouve intéressante. Au final, cette discussion et cette rencontre seront les points forts de ce petit tour dans le désert, de mon point de vue ! À 5h30 du matin je réveil le campement, pour aller au sommet de la dune contempler le lever de soleil. Lorène reste sous sa couverture, il fait frais de si bon matin (11 ou 12 degrés).

Nous prenons notre temps, avant de redescendre prendre le petit dej.

Vers 9h nous sommes rentrés à la guesthouse, et traînons là quelques heures (douche, échange de musique, de photos) avant de nous faire emmener au bord de l'autoroute, où notre chauffeur de taxi nous fait monter dans un bus pour Yazd.

2
oct

Mohsen notre couchsurfeur vient nous chercher au terminal de bus à Yazd. Il nous accueille dans sa maison où il vit avec Zaynab sa femme, étudiante en littérature, et son fils Mohamed, âgé d'un an et huit mois. Mohsen, lui, est moniteur d'auto-école et pour arrondir ses fins de mois, il proposent des tours aux touristes qu'il trouve sur le site couchsurfing. Aujourd'hui rien de spécial à raconter nous nous reposons tout l'après-midi. La famille nous laisse la chambre de Mohamed.

Le repos accordé la veille nous permet de retrouver de l'énergie pour les visites. Selon l'UNESCO, Yazd est une des plus anciennes villes du monde. Yazd était connue 3000 ans av. J.-C. Nous pouvons voir de nombreuses tours du vent (badgir) dans cette ville. L'architecture de ces tours ont été étudiées pour permettre la ventilation des maisons quel que soit la direction du vent. Une clim à l'ancienne, nécessaire dans une région où les températures en été atteignent facilement et pendant plusieurs semaines d'affilé 40 degrés en juillet ! Nous apprécions nous promener dans la vieille ville. C'est la plus grande zone de construction uniquement en terre et argile du monde, avec au total 700 hectares. Les rues sont calmes car piétonnes et souvent à l'ombre, ce qui est appréciable sous cette chaleur de plomb.

Nous visitons l'ancienne prison d'Alexandre qui comporte aujourd'hui de nombreuses petites boutiques d'artisanat local.

Nous passons par le bazar pour nous rendre à la grande mosquée de Jameh. Il est midi et nous pouvons assister à la prière. L'espace est réservé aux hommes pendant le temps de prière.

Le midi nous mangeons dans un restaurant végétarien qui dispose d'un toit terrasse.

Nous poursuivons notre balade dans la vieille ville, et passons devant un endroit étrange où des hommes cuisinent dans des grosses marmites. Ils préparent certainement un gros festin ! Nous marchons jusqu'au complexe de Amir Chaqmaq.

Nous arrivons au temple de feu Ateshkadeh construit en 1934. C'est un temple zoroastrien, une religion monothéiste plus vieille que le christianisme, religion officielle du pays à l'époque. Aujourd'hui les zoroastriens sont seulement 190 000 dans le monde, ils vivent en particulier en Iran et en Inde. Le feu sacré serait allumé depuis 1550 ans. Seuls les zoroastriens peuvent accéder à l'espace près du feu, derrière la vitre.

Notre journée se termine sur un toit terrasse au coucher du soleil. Ici le dépaysement est total et l'ambiance des milles et une nuit nous plaît bien.

Sur la route sur le chemin du retour, nous sommes attirés par les couleurs d'une mosquée.

Un homme, Mehdi, nous invite à rentrer et propose à Kevin de lui faire visiter la partie des hommes. Moi je suis obligée de mettre le tchador, une sorte de grand drap qui cache toutes les parties de mon corps excepté le visage ! Une dame me propose de me faire visiter également. L'intérieur est grandiose, intégralement recouvert de miroirs. Mehdi donne nous donne son numéro et nous invite à venir passer du temps chez lui le lendemain. Il aimerait nous faire rencontrer sa famille.

À notre retour à la maison familiale nous sommes conviés à dîner. Nous mangeons par terre sur une nappe. Zaynab, la mère de famille, porte un voile à la maison, elle nous explique qu'elle le met en raison de la présence de Kevin.

Nous partons à 6h du matin avec Moshen, et récupérons un touriste allemand en route. Il nous emmène faire le circuit touristique incontournable autour de Yazd. Moshen nous conduit pour commencer dans le village de Kharanaq où nous prenons notre petit-déjeuner sur la place.

Kharanaq est vieux de plus de 1000 ans, aujourd'hui il n'est plus habité. Il est entièrement construit d'argile, terre et paille.

Nous continuons notre balade à Chakchak, temple zoroastrien ancré dans la montagne. C'est un lieu sacré, lieu de pèlerinage situé dans le désert. Dans la grotte artificielle se trouve trois flammes allumées éternellement.

Le troisième lieu où nous nous arrêtons est l'ancienne citadelle à Meybod. Nous terminons notre excursion vers midi, la chaleur commence à être intense, il est temps d'aller manger et de se reposer. Un orage se prépare au loin dans le désert.

Le soir nous ressortons au coucher du soleil boire un coup sur le toit terrasse du "Old café" où règne une ambiance digne du dessin animé Aladin.

Le lendemain il est temps de dire au revoir à Zaynab, Mohamed et Mohsen. Nous allons chez Mehdi, l'homme qui nous a invité deux jours plus tôt à la mosquée. Il vit dans une grosse maison digne d'un ancien palace. Il vit avec sa femme et ses enfants (3 filles et un fils). Nous sommes accueillis chaleureusement et ils se montrent très heureux de nous accueillir. Toutes les femmes dans la maison portent le tchador. Je ne suis pas invitée à enlever le voile, ici ils sont très croyants et pratiquants. Nous posons nos gros sacs et allons manger en ville le midi, au restaurant végétarien.

Nous traînons un peu, prenons le temps, nous n'avons pas un programme trop chargé aujourd'hui. Nous allons visiter la tour du silence au sud de la ville. Ce site archéologique est l'ancien lieu qui était destiné aux morts zoroastriens. À l'époque ils allongeaient les morts au sol et attendaient que les vautours viennent les picorer. Une fois chose faîtes, les os étaient déposés dans un grand trou et badigeonnés d'acide pour les décomposer.

Nous retournons chez nos hôtes, faisons la connaissance de toute la famille. Seul Mehdi et sa fille aînée parlent anglais. Ils sont curieux et ont envie d'échanger avec nous sur pleins de sujets. Mehdi nous invite à venir avec eux la semaine d'après pour une semaine de pèlerinage en Iraq. Nous refusons gentiment..! Au dîner nous mangeons comme des rois. La mère a passé toute la soirée au fourneaux pour nous préparer des plats typiques. Super bon ! Après le repas, ils nous préparent notre lit, insistent pour le faire. Ils nous disent qu'ils sont ravis de pouvoir accueillir des voyageurs, c'est la première fois qu'ils le font. La mère nous offre des cadeaux : assortiments de nappes perses et un tchador ! Le matin la famille nous sert de l'eau au safran et la mère nous prépare nos tartines (impossible de le faire par nous même, elle aime le faire pour nous). Nous partons prendre le bus et ils nous donnent un sacs avec de quoi manger dans le bus. Nous les remercions chaleureusement, heureux d’avoir accepté leur invitation et d'avoir pu partager de bons moments avec eux. Leur gentillesse et leur accueil furent exceptionnels, un exemple pour nous.

6
oct

Nous nous faisons déposer au bord de l'autoroute puis prenons un taxi pour nous rendre chez notre couchsurfeur qui vit dans la ville de Marvdasht. Reza âgé de 23 ans vit chez ses parents avec sa femme qui vient d'accoucher. Leur fils a un mois. Reza veut nous emmener visiter les environs de sa ville mais nous explique qu'il n'a pas de voiture. Il l'a vendu pour avoir de l'argent pour les travaux qu'il entreprend dans la maison familiale. Il nous propose de louer une voiture. Nous acceptons sans avoir vraiment eu le temps d'y réfléchir, et nous partons jusqu'à sa maison familiale à la campagne. Sur la route nous passons devant Necropolis, des tombes de rois situées dans la montagne. Un peu lassés des visites touristiques, regarder le lieu depuis la route nous convient.

Reza est fermier, il cultive du riz, des tomates, du maïs... Sa maison de campagne est inhabitée, Reza nous dit qu'ici il s’ennuie.


De retour à la maison familiale nous faisons connaissance avec sa belle-famille ainsi que sa femme qui ne nous adresse pas la parole. A peine un bonjour et pas de remerciement pour le cadeau que nous avons offert à son fils. Kevin propose à Reza de lui faire des photos de naissance. Toute la famille est enthousiaste et met en scène le bébé pour lui faire de jolies photos.




Le lendemain matin Amir, le père de famille nous emmène avec la voiture de location au site archéologique de Persépolis. Fondée par le roi de l'empire, Darius Ier en 518 av. J.-C., Persépolis fut la capitale de l'Empire achéménide. Cet ensemble était composé d'un splendide palais aux proportions imposantes. Persépolis est aujourd’hui un site archéologique classé au patrimoine de l'UNESCO, unique par l'importance et la qualité de ses vestiges monumentaux. C'est d’ailleurs l’un des plus grands sites archéologiques au monde.

Pendant notre tour sur le site nous avons un ressenti bizarre par rapport à Reza. Nous ne comprenons pas trop l'utilité d'avoir louer une voiture aujourd'hui alors que nous aurions pu prendre un taxi vu la distance parcourue (7km depuis chez lui). Louer une voiture pour faire moins de 20km dans la journée au total... Nous trouvons ça ridicule et proposons à Reza de profiter de la voiture pour aller visiter Psargardes, un village situé à 80km dont il nous avait parlé en mettant en avant le fait que c'était un autre site historique d'une grande importance. Il avait envisagé de nous y emmener. Reza s'énerve un peu par message wathsapp, nous dit que nous devons rendre la voiture à 13h après la visite de Persépolis. Et que Pasargades ne vaut pas le coup (le gars raconte tout et son contraire !) Arrivés à 13h à sa maison familiale, il n'est pas là, nous appelle et nous informe que finalement il ne pourra nous accueillir ce soir car ses parents doivent partir à leur maison de campagne. Bref, nous avons un mauvais pressentiment et de toute manière nous commençons à ressentir un malaise. Nous avons envie de partir et c'est ce que nous faisons !

Une fois après avoir quitté leur maison nous nous sentons libérés et soulagés. C'est notre première mauvaise expérience couchsurfing de tout notre voyage. Nous avons la mauvaise sensation que Reza est un menteur : il prétendait ne pas avoir de voiture alors nous a proposé d'en louer une pour les deux jours : 26 euros pour même pas 24h de location (très cher pour le pays). Seulement 80km pour aller visiter son village à la campagne puis moins de 20 km le lendemain pour aller à Persépolis (avec une voiture de location différente car soit disant l'autre avait un problème de moteur...) Lorsque nous lui exprimons que nous n'en avions pas besoin, il ne lisait pas nos messages... Il nous dit que ses parents doivent se précipiter pour partir à leur maison à la campagne alors qu'ils n'ont soit disant plus de voiture pour y aller.

Il est impossible qu'une famille possédant deux maisons distantes de 40km et 13 hectares de terres cultivées n'ai pas de voiture.Son comportement est étrange et hypocrite, nous avons eu affaire à un menteur. Nous prenons une navette pour nous rendre à Shiraz, finalement plus tôt que prévu... Heureusement, là-bas la couchsurfeuse qui devait nous accueillir à partir du lendemain veut bien que nous arrivions plus tôt que prévu ! 😀

10
oct

Ce nom vous dit certainement quelque chose ? C'est normal puisque vous êtes amateurs de bonnes choses ! Nous partons donc plus tôt que prévu de chez Reza, notre seule mauvaise expérience de couchsurfing en un peu plus d'un an de voyage. Désormais plus informés et débrouillards que les locaux, nous dégotons un mini-van pour Shiraz, deux locaux nous avaient assurés que ce trajet n'était possible qu'en taxi. Bien évidement ce sera beaucoup plus économique qu'un taxi, environ 60cts de $ à deux, pour faire une cinquantaine de kilomètres. Avec l'imprévu dû à cet escroc Reza, nous avons contacté Fatima, notre hôte à Shiraz, chez qui nous ne devions arriver que le lendemain, et elle a gentiment accepté que nous venions chez elle une nuit plus tôt ! En chemin nous rencontrons un écrivain fort sympathique qui parle très bien français.

La visite matinale de Persépolis, et les récents événements relationnels étranges, nous ont un peu crevés, nous décidons de passer l'aprèm dans un café sympa, en attendant que Fatima soit de retour chez elle.

Vers 20h nous la rencontrons et sommes très agréablement accueillis, elle est attentionnée et nous met rapidement à l'aise, ça fait plaisir de retrouver une personne gentille et honnête. J'aide de bon cœur sa sœur à installer son nouveau lit, nous nous rendons utiles comme nous pouvons. C'est la première fois que nous sommes logés dans un appartement de taille modeste, finalement, c'est ce que nous préférons, on s'y sent plus à l'aise ! Fatima est architecte d'intérieur, avec les sanctions économiques, sa situation financière n'est pas évidente, son activité a réduit de manière conséquente (elle n'a de quoi bosser que quelques heures par jour). Elle dit à Lorène que sa paye s'élève à 140$, une fois les 100$ de loyer payés, il faut faire attention, il ne lui reste à peine plus d'un dollar par jour pour manger, se vêtir, etc... Nous passons une bonne nuit, et y allons "à la cool", heureux de pouvoir profiter d'un logement à notre disposition.

Essayage du tchador offert par la famille de Mehdi, qu'en pensez-vous ? 

Nous déjeunons tous ensemble, des plats achetés à emporter pour notre part : c'est un concept à développer en France, la possibilité d'acheter rapidement, sans commander, des plats cuisinés chauds ou froid, à emporter. Nous commençons nos visites par le mausolée de Saadi, un des célèbres poètes de la ville. Nous sommes un peu déçus par cet endroit, manque de végétation et de fleurs dans les jardins, et au final aucune information sur la vie ou l'œuvre de l'artiste, pas de poème exposé, encore moins d'une traduction de l'un d'eux.

Nous allons vers le jardin Delgosha puis ensuite au centre ville, visiter l'école coranique Khan, où un jeune nous explique en français le travail de restauration entamé ici. Ils accomplissent un beau travail de menuiserie, sans clous. Ici zéro touriste, ça fait du bien.

Nous nous baladons dans le quartier du bazar ...

... et passons ensuite par une mosquée...

Un peu de temps passé en terrasse, puis retour au bercail, où nous mangeons le soir avec Fatima et Zahra (sa sœur), chez elles, un mélange d'œufs, tomates et de restes du midi.

Ce deuxième jour de visite commence plus tôt, nous sommes à la mosquée rose vers 8h15 : il aurait fallut y être au moins une heure plus tôt, l'affluence m'est insupportable, après un an de voyage, je ne peux plus encadrer les groupes de touristes à la recherche de la photo parfaite, "instagrammable" comme on dit en 2019, où ils feront tout pour faire croire qu'ils étaient en un lieu paisible et ont pu s'y prélasser et profiter de la beauté enchanteresse du lieu. En vrai ils font la queue, parfois plusieurs minutes, pour pouvoir se mettre à l'endroit où leur photo sera la mieux, et au bout de 20 au 30 secondes, doivent laisser la place aux suivants. L'intérêt de cette mosquée est de voir la lumière matinale traverser les vitraux et illuminer la pièce. Avec une centaine de touristes présents dans la salle, le spectacle est en grande partie gâché.

Nous visitons la citadelle de Karim Khan (Arg-e-Karim Khani), bâtie à l'instigation du premier roi de la dynastie Zand, Karim Khan, elle fut construite en l'espace de quelques années à partir de 1766.

Nous passons au mausolée d'un autre poète célèbre, Hafez, dont chaque famille en Iran possède un recueil de texte chez soi. Un jardin bien fleuri offre un cadre propice à la détente.

Nous retournons chez Fatima, manger et faire une sieste, puis elle nous emmène au lac rose, au sud-est de Shiraz.

L'endroit est original et vaut le coup d’œil, sa couleur est due à une bactérie, nous apprenons à mieux connaître notre hôte, et prenons le temps de faire des photos. Sur le chemin du retour, elle nous demande si nous sommes intéressés pour aller passer un moment à un endroit surplombant la ville, à l'occasion de l'anniversaire de sa sœur : nous acceptons de bon cœur, si elle nous avait prévenu avant nous aurions bien aimé faire un cadeau à Zahra ! Nous passons récupérer sa sœur et quelques affaires à la maison, puis au début de la montée nous rejoignent trois mecs, des potes à sa sœur à priori. L'ambiance est bon enfant, nous partageons boissons, gâteau et chips, et faisons un peu plus connaissance avec Zahra et Fatima.

Un de leur ami est photographe, il nous montre ses plus belles photos du pays, nous reconnaissons beaucoup d'endroits déjà visités ! Ce sera l'occasion de montrer, nous aussi, nos plus belles photos de voyage, Fatima semble particulièrement émerveillée par la Mongolie. Je n'irais pas jusqu'à dire que "sans alcool la fête est plus folle", en tout cas nous passons un bon moment arrosé de thé. Nous rentrons vers minuit (j'ai cru comprendre qu'il était très mal vu qu'une femme soit dehors après l'heure du crime), heureux d'avoir partagé un bon moment avec nos hôtes.

Les temps des aux-revoirs sont arrivés, Fatima fut vraiment une excellente hôte, à la fois une mère, une sœur et une copine ! Après avoir parcouru une bonne partie de la ligne de métro nous arrivons chez Zahra et Ali (encore eux ! Nan, ce sont simplement les deux prénoms les plus répandus parmi les 20-30ans..), que nous avons trouvé sur homestay.com, Fatima ne pouvant nous héberger une nuit supplémentaire. Une fois installés nous faisons rapidement connaissance avec Zahra, avant de retourner visiter le centre ville. Nous commençons par la maison Naranjestan, dotée d'un beau jardin.

Nous retournons manger au café Ferdowsi (poète célèbre, nous sommes dans une ville célèbre pour eux), qui cuisine des produits frais de manière originale, une excellente adresse à prix doux. En chemin nous visitons un lieu de culte où est enterré un martyr.

Nous terminons les visites par les jardins d'Eram.


En chemin nous voyons un joli restau, et le dernier lieu d'intérêt visité sera Chag-Tcheragh, une mosquée et mausolée, abritant les tombes des deux fils du septième imam chiite Moussa-al-Kazim. Nous seront guidés par un jeune homme un peu débordé, ce lieu n'est pas en accès libre au touristes, mais vaut clairement le coup d’œil. Malheureusement j'ai du laisser l'appareil photo au vestiaire à l'entrée (étrange d'avoir le droit de faire des photos avec un téléphone mais pas avec un appareil photo !)

Je dégote une bonne adresse, super pour finir en beauté à Shiraz.

À notre retour au homestay nous apercevons Ali pour la première fois, j'ai le sentiment que si je ne l'avait pas salué il m'aurait totalement ignoré. C'est assez inhabituel pour un iranien d'être aussi peu avenant avec des hôtes ! Pas pressé d'aller me coucher, contrairement à Lorène, je m'attarde un peu avec nos hôtes au salon, nous partageons une shisha et regardons leurs photos de mariage et bavardons. Un moment truculent de la conversation fut quand j'appris qu'à 21 ans ils n'ont encore jamais bu une goutte d'alcool de leur vie, et compte essayer prochainement lors d'un voyage en Turquie. J'y vais de mes bons conseils pour que ça se passe bien ! C'est dingue d'être déjà mariés depuis plus d'un an et de n'avoir jamais ingurgité une seule goutte d'alcool de sa vie ! Enfin pour un français né en 1989, ça paraît étrange. Après un bon repos nous partageons le petit déjeuner tous ensemble, puis réservons notre taxi pour la gare routière : direction le sud et son golfe persique, nous allons parcourir l'île d'Hormouz à pied, et camper !

11
oct

Nous partons plus au sud en direction de Bandar Abbas. Après plus d'un an à vadrouiller, nous ne sommes toujours pas lassés des trajets en bus. Faire 8h de bus en Iran n'est pas déplaisant, au contraire, cela nous permet de faire une pause dans l'enchaînement de nos visites touristiques... C'est un peu du repos en quelque sorte ! Nous sortons du bus et ressentons direct la chaleur étouffante du sud : 31 degrés à 18h30 ! Nous trouvons avec l'aide d'un local notre hôtel, indiqué nul part. Notre chambre est minable, sale et la clim ne fonctionne pas. Le gardien nous change de chambre : elle est plus spacieuse, avec une fenêtre, clim fonctionnelle et propre ! Ouf... Le lendemain matin nous partons faire quelques courses pour notre excursion sur l'île d'Homouz. Nous constatons beaucoup de pauvreté dans la rue, beaucoup de mendiants, des personnes handicapées. Nous remarquons également que les femmes sont plus couvertes, certaines portent même des masques qui laissent juste entrevoir les yeux, flippant... C'est intéressant de voir cet autre partie de l'Iran qui est différente des villes touristiques. Nous laissons une partie de nos affaires à l'hôtel et partons prendre le bateau. L'île est déserte en début d'après-midi, il fait tellement chaud que les gens doivent rester au frais... Nous arrivons à trouver un café restaurant ouvert. Les mecs qui tiennent le café sont sympas. Ils utilisent encore des cassettes audio dans un magnétophone pour mettre de la musique.

Nous partons vers 14h45 pour notre randonnée de deux jours pour faire le tour de l'île (25 km de marche au total). Nous avons peu de temps devant nous car à 18h il fait nuit. Nous faisons une pause sur la plage, Kevin en profite pour faire un plouf.

La lumière du coucher du soleil nous permet d'admirer les jolies couleurs arc en ciel de la montagne.

Nous sommes obligés de nous arrêter à la tombée de la nuit, nous trouvons un endroit sympa pour camper, un peu en hauteur. Nous mangeons froid car nous n'avons pas de gaz et de toute manière avec cette chaleur accablante c'est ce qu'il y a de mieux. Pour avoir plus d'air nous commençons la nuit en dormant à la belle étoile mais une fois les moustiques sortis nous décidons de monter juste l'intérieur de la tente. C'est presque la pleine lune, j'arrive à apercevoir des biches grimper sur la montagne.

À 7h nous sommes réveillés par la chaleur. Après un petit dèj nous partons pour 13km de marche. Nous sommes les seuls touristes à faire ça à pied, les autres utilisent les tuktuks. Nous marchons dans la vallée arc en ciel, c'est bien de prendre le temps...

Nous faisons une halte baignade à la plage argentée et rouge. L'eau est teintée ! Aucune femme ne se baigne ici... Elles sont couvertes, tout en noir. Moi j'ose (Lorène) enlever mon manteaux pour être en t-shirt et Kevin met le short (on est hors la loi !). Être aussi couvert avec une telle température et marcher sous une chaleur de plomb avec des sacs à dos lourds... c'est presque de la torture !

Nous pique-niquons à l'ombre d'un arbre, à l'écart de la route. Nous croisons plusieurs biches ! Nous nous demandons bien ce qu'elles boivent et mangent sur cette île désertique.

Lors de notre rando, nous passons dans une décharge à ciel ouvert. Nous sommes tristes de constater que nous avons beau faire attention et nous trimballer notre poubelle de camping, nos déchets finiront ici... c'est l'envers du décor d'un lieu touristique qui paraît propre au premier abord...

Nous marchons en plein soleil à la pire heure de la journée... ça commence à être dure pour ma part... et en plus les mouches de la déchèterie ne veulent plus nous quitter !

Avant de terminer les derniers kilomètres de marche nous faisons une pause au bord de l'eau, seul Kevin se baigne comme d'habitude. La fin de la rando est moins intéressante, nous acceptons la proposition d'un habitant qui rentre au village, il nous embarque à l'arrière de son véhicule, pour un peu moins de 2km. Nous nous sentons tellement sales (pire qu'une semaine de tour en Mongolie) que nous avons très envie de retrouver le confort d'une chambre climatisée et d'une douche. Nous prenons le bateau à 15h30 et rentrons à Bandar Abbas. Nous logeons à nouveau dans l'hôtel un peu pourri et le lendemain nous prenons le bus pour nous rendre à Kerman ! Nous avons hâte de retrouver un climat moins étouffant.

15
oct

Cet article est écrit plus d'un mois après les faits évoqués, pardonnez le manque de détails ...

Avant tout nous apprécions grandement d'être sortis de l'atmosphère suffocante du golfe persique : ici la température l'altitude est de 1750m et la température nocturne descend à 7 degrés !

Reza, notre hôte couchsurfer nous met à l'aise, il est sympa et pas prise de tête, chacun fait son programme un peu comme il veut, d'emblée il nous laisse une clef de chez lui... Nous passons une partie de la fin d'après-midi à faire connaissance.

Après avoir bien traîné le matin, pendant que Reza, ingénieur dans le bâtiment est parti au travail, nous sortons manger, je déguste un kalle joosh, une sorte de caviar d'aubergines, que vous voyez au dessus à gauche.

S'ensuit une visite du centre ville, et des flâneries dans de jolies boutiques, l'une spécialisée dans les poupées, d'autres dans de beaux tissus, une fois de plus la technique de tissage (dont j'ai oublié le nom) est propre à cette région, nous remarquons effectivement des différences.

Nous prenons un peu de hauteur en passant par un joli parc et en nous égarant dans des ruelles pas touristiques du tout.

Nous redescendons en passant vers un réservoir d'eau, puis allons visiter un temple zoroastrien, sans grand intérêt.

Nous avons déjà pas mal visité aujourd'hui, Lorène en a un peu marre mais grâce à ma détermination sans faille, nous passons quand même voir des coupoles qui abritent des cercueils de martyrs ! 😉

Globalement nous sommes assez surpris de voir un islam triste en Iran, où les musulmans pratiquants célèbrent fréquemment leurs morts, et leurs rendent hommage en versant des larmes...

Nous terminons par une mosquée, une rue marchande bien animée, et la visite du hammam.

Sur les conseils de jeunes rencontrés dans la rue, nous finissons dans une bonne adresse pour manger, sur un toit de dômes, le cadre est très agréable et le serveur super sympa, passe plusieurs minutes avec nous pour nous traduire son menu, ils viennent d'ouvrir et n'ont pas encore de carte en anglais.

Le deuxième jour à Kerman, nous mettons autant de temps, si ce n'est plus, que la veille à décoller de chez Reza : à vrai dire il s'agit de notre dernière étape avant l'ultime lors de laquelle nous embarquerons pour la France, et notre esprit n'est plus trop emballé par les visites touristiques, et pense déjà, presque constamment, au retour au pays. Le temps de manger, nous arrivons au mausolée Jabalieh avec un soleil déjà couchant, il est 16h15...

Nous allons vagabonder dans la forêt à côté, et sommes assez étonnés de voir autant de locaux par ici, cette mosquée au pied de la montagne attire du monde.

Non sans difficultés nous trouvons un endroit où se poser pour regarder le beau coucher de soleil !

Le soir nous retrouvons Reza, il nous emmène rejoindre un de ses amis, qui héberge également un couchsurfer, et tous ensemble nous allons voir les jardins Fathabad.

Après un dîner au restaurant tous les cinq, et après avoir donné un peu d'argent à un monsieur qui mangeait les "restes" dans la poubelle du restaurant, nous terminons chez son pote, qui nous fait goûter un petit vin local (épais et sirupeux, plutôt bon) et de l'arak, une eau de vie turc, ça c'est plus compliqué à boire, mais après 25 jours sans une goutte d'alcool, je prend ce qu'on me propose !

La journée suivant Reza est en congé, et nous avons réservé un "tour touristique"avec lui, vous l'aurez compris les iraniens utilisent très fréquemment couchsurfing pour gagner de l'argent.

Nous commençons par les jardins Shahzadeh, créés un en 1850, au sud-est de Kerman, et où sont utilisés des méthodes d'irrigations innovantes. Reza nous parle un peu de l'histoire du lieu.

Nous passons ensuite dans une lieu religieux, puis allons manger local et pas cher.


C'est un beau bâtiment, où nous prenons notre temps, finalement c'est déjà l'heure d'aller déjeuner ! Ci-contre, "Mein Kampf" d'Hitler, est en vente libre dans ce pays. Finalement ils ont choisi de ne pas tout censurer...

Nous reprenons la route en direction du désert des Kaluts, il nous faut d'abord franchir une chaîne montagneuse assez élevée : la route vaut le coup d’œil. Nous faisons une brève halte à Shahdad pour boire de l'eau fraîche, puis au beau milieu de nulle part, pour découvrir de petits monticules sableux, formés par le vent et les arbres, ou encore dans une forteresse laissé à l'abandon.


Nous aurons aussi la chance de découvrir un qanat de l'intérieur, c'est un canal d'irrigation souterrain (afin d'éviter l'évaporation), tout un réseau vieux parfois de plusieurs milliers d'années existe en Iran.

Nous avons pris notre temps et vu beaucoup de choses cet après-midi là, à tel point que malgré la vive allure à laquelle Reza a roulé à la fin, à quelques minutes près nous loupons le passage du soleil derrière la montagne, ou milieu des falaise des kaluts. D'abord déçus, nous nous consolons avec la panoplie de couleurs changeantes dans le ciel.

Kaluts 

Durant toute la route parcourue, soit au moins 5h de voiture sur cette journée, nous faisons vraiment plus ample connaissance avec notre hôte Reza, nous avons un bon contact et nous rigolons pas mal !Vers 17h30 il commence à faire bien sombre, mais il nous conseille d'attendre une petite demi-heure pour admirer les étoiles, et nous ne sommes pas déçus... étonnant de voir autant d'étoiles à 18h15 seulement ! Nous apprécions ce beau ciel étoilé, conscient que ce sera le dernier de ce beau et long voyage, les étoiles filantes (vous en distinguerez 3 rien que sur ma photo ci-dessous) nous permettent de faire quelques vœux.

Nous rentrons à Kerman, un peu émus de réaliser que c'était notre dernière escapade au grand air, notre dernier désert, notre dernier beaucoup de choses, de ce voyage !

La dernière matinée est calme, Reza est parti passer le weekend en famille, et nous laisse les clefs de chez lui avec pour consigne de les laisser à l'intérieur et de claquer la porte en partant. Après un restau et un dernier tour au centre ville, nous nous dirigeons vers la gare ferroviaire, notre dernier long trajet (1000km) se fera en train couchette, jusqu'à Téhéran.

18
oct

Nous nous rendons à Téhéran pour l'ultime étape de notre voyage ! Et nous optons pour un dernier voyage en train couchette. C'est le grand luxe !

Nous sommes hébergés en couchsurfing par Ferry (Fahrang) et Merry (Mernoosh), un couple iranien moderne et faisant preuve d'une grande ouverture d'esprit. Ils sont tous les deux bouddhistes, ils pratiquent le yoga, la méditation et sont végétariens. Ils travaillent ensemble dans leur salon de coiffure qui se trouve dans une pièce de leur appartement. Ferry lui s'occupe principalement des coupes et Merry des couleurs.

Nous sommes très bien accueillis, nous nous sentons à l'aise rapidement avec eux. En fait, cela fait un mois que nous sommes en contact via wathsapp et que nous attendons de nous rencontrer.

C'est le weekend et ils ont envie de passer beaucoup de temps avec nous. Nous allons visiter ensemble quelques endroits de la capitale en commençant par un pont qui rejoint un parc arboré.

Nous avons ensuite visité le musée national.

Le soir nous ressortons voir la tour Azadi, symbole de longue date de Téhéran. Elle est située sur un rond point, belle architecture !

Le lendemain matin nous nous réveillons une dernière fois à l'autre bout du monde... Ferry nous met de bonne humeur en mettant Joe Dassin sur sa chaine hifi. Il nous montre aussi comment danser sur une musique iranienne !

Grace à nos hôtes nous n'avons pas le temps de déprimer pour ce dernier jour de voyage. Tous les deux sont passionnés par la musique et le cinéma. Ils ont d'ailleurs un sacré répertoire !

Ferry coupe les cheveux de Kevin et Merry me boucle les cheveux, nous sommes chouchoutés.

L'après-midi nous sortons nous promener au palais de Saadabad. C'est un ensemble palatial construit par la dynastie Qadjar et la dynastie Pahlavi d'Iran, c'était notament la dernière résidence du shah avant qu'il soit extradé aux U.S.A. . Cet endroit nous a beaucoup plut.

Nous allons manger un kebab falafel en ville, ils insistent pour nous inviter et payer l'addition, ensuite nous faisons quelques derniers achats d'épices dans un bazar. C'est drôle de constater que Merry est prise pour une touriste. Elle respecte le code vestimentaire imposé par le gouvernement iranien mais elle affiche un style plus décontracté. Elle porte son voile à sa façon et ne met pas de long manteau, et en plus elle a un collier avec la tête de bouddha. Cela peut arriver que ses compatriotes iraniens lui parle en anglais, pensant qu'elle n'est pas d'ici.

Le soir nous dinons dans leur appartement. Merry, bienveillante, nous prépare des burgers végan pour l'attente à l'aéroport. Nous sommes très heureux de les avoir rencontrés et d'avoir pu passer nos derniers jours de voyage en leur compagnie. Merry et Ferry sont devenus très vite nos amis et nous sommes émus lorsque nous disons au-revoir devant le taxi. La toute dernière belle et inoubliable rencontre de ce voyage mémorable... Nous quittons l'Iran mais nous avons déjà envie de revenir dans ce pays qui nous a émerveillé de tout points de vue : Les gens, la nourriture, les paysages, l’architecture, l'ambiance, l'artisanat, la musique...


Nous arrivons comme à notre habitude en avance à l'aéroport. Nous prenons un premier vol jusqu'en Turquie puis un autre en direction de Lyon.

Nous sommes accueillis à l'aéroport par Jean, Marlène et Cathy ! C' est très bizarre pour nous de remettre un pied en France, d'entendre les gens parler français, de retrouver nos repères...

Nous passons un très bon moment entourés de notre famille et de bons produits du terroir ! C'est bon de revenir à la maison après pratiquement 13 mois de voyage !

Nous revenons avec pleins de beaux souvenirs en tête, heureux d'avoir réalisé notre projet qui remontait à plusieurs années en arrière.

Merci de nous avoir suivis, soutenus, c'était un plaisir de pouvoir partager un peu de notre périple !

Merci à toutes les personnes qui ont participé à la cagnotte pour la famille de Suraj. Je vous laisse visiter le site de la cagnotte où se trouve un petit bilan et remerciement de Suraj :

https://www.leetchi.com/c/famille-nepalaise-en-situation-durgence