Notre bus atteint Pondichery très tôt (5h30), nous trouvons un tuk-tuk qui nous emmène vers chez Kumsi, un jeune architecte qui veut bien nous accueillir en couchsurfing, bien qu'il y ai déjà plusieurs voyageurs chez lui. Nous allons d'abord sur la plage qui se trouve à 50 mètres de son logement : au programme levé de soleil sur le golf du Bengale. Ça vend beaucoup plus du rêve sur le papier qu'en vrai ! Hum Hum, disons qu'en arrivant sur la plage nos narines sont dérangées par une odeur peu ragoûtante.
"Ah puis tient là, regarde la grosse tortue morte !" Les corbeaux s'en font un bon petit'dej, bien qu'elle ne soit plus de toute fraîcheur... C'est étrange tous ces gens qui viennent s'accroupir au bord de l'eau à 6h du mat' ! "Aaaaah : en fait Auroville beach c'est les toilettes publiques ! D'où l'odeur de m..de... Rooh dommage trop de nuage pour voir le soleil de lever"
Bref, Kumsi nous ayant dit qu'il se lèverait à 7h pour nous accueillir nous entreprenons de trouver sa maison, et avec l'aide de quelques voisins nous y parvenons. Je lui écrit sur Whatsapp mais point de réponse. Son colloc ne tarde pas à se lever et nous montre où poser nos matelas gonflables, nous nous installons et complétons notre nuit qui fut courte.
Dans la matinée nous faisons connaissance avec notre hôte et certains de ses couchsurfers, dont Caroline une Française, et Julia, une allemande.
Ensuite un programme peut réjouissant nous attend : nous partons expédier un colis vers la France, qui contient quelques souvenirs, nos duvets, une polaire chacun. Vu l'itinéraire, ça ne resservirait pas avant septembre prochain... Bon pour ceux qui ont bien suivi le récit depuis le début, envoyer un colis en Inde n'est pas chose aisée, nous l'avons déjà expérimenté à Dehli ! Nous partons avec tout notre fatras dans mon grand sac, nous trouvons un carton, du scotch... jusque là ça se déroule plutôt bien. Puis direction le tailleur, pour faire coudre un drap blanc sur le carton (obligatoire ici...) Celui qui nous a été indiqué par Kumsi est fermé. Celui plus loin son magasin est ouvert, mais il est parti chercher sa fille, puis au temple, et ne sera pas là avant une bonne demi-heure. C'est un peu rageant car le temps presse, la poste qui se trouve à 3-4kms ferme à 16h30, il est 15h passé... Un tuk-tuk nous emmène 1km plus loin et nous dépose chez un tailleur ouvert. Il se lance dans la couture du truc et laisse ce qu'il avait en cours, comprenant que notre situation est un peu urgente, mais malheureusement il est souvent interrompu... ! 16h18 il a fini, nous payons et chopons rapidement un autre tuk-tuk direction la poste d'Auroville. 16h26 nous entrons dans la poste... Et le gars refuse notre colis "il fallait venir à 15h max"...Ppfff.... Mes tentatives de corruption larmoyantes n'y changeront rien. Et demain c'est le 25 Décembre donc tout sera fermé. Bref, on a bien couru de 13 à 16h30, tout ça pour se faire refouler avec notre colis alors que la poste était encore ouverte. Un peu démoralisés nous jetons un œil à Matramandir, le centre de méditation d'Auroville. Cette ville construite dans les années 1950 sur un lieu désertique a pour vocation d'être, selon les termes de sa conceptrice, « le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités". En fait c'est un peu comme l'ashram d'Amma, dans le sens où pour découvrir ce genre d'endroit, il faudrait pouvoir y passer au moins une semaine.
Nous retournons chez notre hôte en stop, à l'arrière d'un pick-up, c'est mieux que de se trimballer notre colis qui doit faire 4 ou 5 kilos à la main.
Les occidentaux prennent les choses en mains pour organiser le repas du réveillon, nous sentons que sinon cette histoire va finir en livraison de pizzas à domicile. Listes de courses et différentes équipes partent en mission. Lorène reste aider pour préparer une grande salade, et j'accompagne Kumsi sur sa moto, avec mon grand sac à dos, vide, pour ramener du charbon, du vin, des bières, du maïs à griller et du poulet. Barbeuc de Noël quand tu nous tient !... L'achat du poulet sera pour le moins original et dépaysant : ici les boucheries de poulet n'ont pas de frigo, ils gardent les poules vivantes en cage, ou parfois comme ici, en liberté dans la boucherie...) Donc bon je vais pas vous faire un dessin ! Enfin si vous insistez je peux vous expliquer...
ÂMES SENSIBLE DESCENDEZ DIRECTEMENT AUX PHOTOS
Le mec chope la première poule qui se laisse attraper, lui tord le coup, tranche la gorge, et la fout la tête en bas dans un seau le temps qu'elle trépasse. Pendant ce temps vous avez le loisir de regarder ses pattes s'agiter. Dès que ça ne bouge plus, hop quelques coups de machette, il tire un grand coup sec sur la peau, et le volatile n'est plus que bouts de viande.
Le poulet marinés, les sauces, tout est bon, la bière coule à flot, et nous passons une agréable soirées au cours de laquelle des amis de notre hôte passeront boire des coups et discuter. Bonne ambiance, la soirée terminera vers 4h du matin pour certains, à grand renfort de bouchons de rhums enflammés !
Après un réveil un peu laborieux, un petit déj', nous partons visiter Pondichéry. Le bus local attrapé au bord de la route (il n'y a pas vraiment à proprement parler d'arrêt de bus, c'est vous qui arrêtez le bus en lui faisant des signes), nous dépose au centre ville, et nous découvrons une ville relativement paisible pour l'Inde. C'est une ancienne colonie française, comme vous le devinez en voyant les noms de rue.
La promenade du bord de mer rappelle la promenade des anglais à Nice; néanmoins ici personne ne se baigne, de gros rochers jonchent toute la plage. Pondichéry n'est pas très touristique, c'est pourquoi il n'y a pas grand chose à faire, mais l'ambiance que lui confère sa proximité avec la mer est tranquille. Nous avons repéré une crêperie bretonne qui fera super bien l'affaire pour notre repas de Noël du 25/12 midi !
Retour au bercail, Lorène aide à la préparation du repas, je passe un long coup de fil à Tim pendant ce temps là... La soirée sera plus courte que la veille, et animée par des discussions, et un barbecue mené d'une main de maître par un pote néo-zélandais de Kumsi.
Notre dernier "long" trajet se fera en covoiturage, Blablacar fonctionne ici, et pour cette fois, c'est bien ce qu'on a trouvé de plus pratique pour rejoindre Chennai !
Nous voyageons avec quatre indiens conducteur compris, à part "Hello" les échanges seront inexistants lors de ce trajet. Enfin bon ya la clim', ça console.
À peine sortis de la voiture, nous filons dans un bureau de poste, pressés de réussir ENFIN à se débarrasser de notre foutu colis... Bon, la dame du guichet dit qu'il faut montrer ce qu'il y a dans le colis, à Delhi nous l'avions amené déjà cousu et ça avait pu partir comme ça.
Patience, patience !!! GGrrr, nous voilà en train de découper la couture que nous avons tant galéré à faire faire à Auroville !! Non sans avoir lancé haut et fort "It's incredible how complicated it's to send a package from India !!" Nous décousons un petit coin histoire de, j’amène le colis au big boss de la poste qui voit vite fait qu'en effet c'est bien des polaires et babioles qu'on expédie, et valide le machin... Opération couture dans la poste pour refermer le colis. Emballé et pesé, allez hop bon débarras !
Nous rejoignons notre hôtel en train (certaines villes n'ont pas encore de métro, mais des trains de centre ville disons), assez fiers de réussir à utiliser les transports locaux tel des indiens.
Il s'agit d'un vieil hôtel, on se croirait dans les années 60, les chambres sont grandes et lumineuse, très agréables.
Nous trouvons un restaurant assez atypique, qui ressemble à une cantine où tout le monde mange côte à côte, sur des tables en marbre, sur laquelle est posée une feuille de bananier. Ici nous mangeons comme tout le monde, avec les doigts !
Pour environ 1,5€ nous avons la panse bien remplie : il faut disposer le riz sur la feuille de bananier, et le serveur vient mettre une poudre dessus, des sauces, et donne des patates en sauce, des légumes... Bref, c'était bon, pas cher, et hors des sentiers battus. Nous adorons ce genre d'endroit, la principale difficulté étant de passer la commande, les serveurs parlant très rarement anglais dans ce genre d'endroit. Nous développons nos capacités de communication par les signes !
L'après-midi nous marchons jusqu'à la plage; elle est immense et beaucoup de personnes s'y trouvent, c'est le début les vacances de fin d'années pour de nombreux indiens.
Après avoir parcourus une belle distance à pied (nous sommes à 16km/jour en moyenne), retour à l'hôtel.
Nous terminons de regarder un film et passons une soirée tranquilou-bilou.
Notre dernier petit déj' sera indien, à base de dosa que vous voyez à droite ci-dessous.
Notre dernier jour en Inde sera consacré pour ma part à courir en différents point de la ville pour m'acheter mon cadeau de Noël (merci au vendeur de ne pas avoir mis à jour son adresse à jour sur google et de m'avoir fait marcher 10km pour rien en 2 jours 😀 ). Lorène rédige le précédent article pendant ce temps là. Nous prenons un Uber pour rejoindre un hôtel proche de l'aéroport.
Ça y est, bye bye India. Tu nous a surpris, enthousiasmés, dégoûtés, impressionnés, rendu malade... Et tu resteras sans nul doute dans nos mémoires comme un pays incroyablement et délicieusement dépaysant, pleins de contrastes, de coutumes et de cultures variés, qui en font un lieu humainement riche et déroutant. Il est fort probable que nous revenions, un jour, fouler ton sol et re-prendre une claque !