Bon en france on l'apelle plutôt Sokei Alain. Mais ici on utilise le nom de famille suivi de Sensei, qui veux dire professeur.
Sokei ca veut dire le détenteur, l'héritier d'une École.
Alain Sokei est un "old school", il fait partie de cette génération qui ont connu le début des arts martiaux en Europe.
De ce que j'en ai compris à travers nos discussions, il à pas mal voyagé pour aller trouver les "meilleures" écoles dans les disciplines qui l'interessaient:
Kenjutsu avec Obata Sensei, Ju jutsu brésilien avec la famille Gracié, Nitten ichi ryu, l'école de sabre de myamoto musachi, Daito ryu, Hakko ryu, et aussi kung fu.
Par la suite, il crée le Goshinkai ju jutsu, avec l'accord de ses maitres, pour proposer une école polyvalente: armes,pied poings, clés, projection, lutte, renforcement et santé. (On en trouve plus facilement aujourd'hui, mais à l'époque ça n'existais pas ou peu).
Les premiers jours, je suis en mode warrior, prêt à tout. Le matin on fait 30mn de kata et étirements, et puis on va prendre le petit déj.
Après on discute, il me raconte plein de truc, et moi je regarde l'heure en mode: ok, mais on y va ou quoi?
Faut dire que je suis habitué aux stages d'été de Bozendo, qui sont une épreuve d'endurance physique et mentales.
Mais la non. Je commence à comprendre que ca ne marche pas pareil. Je dois suivre le rythme patiemment et être prêt à tout moment à recevoir un cours.
Le soir il y a des élèves qui viennent, ca me permet de me tester un peu. L'énergie collective est toujours plus porteuse.
Au bout de 2 jours, je commence à accepter que c'est plutôt tranquille, j'aide Rika San à cuisiner, je révise mes katas de Bozendo dans mes temps libres.
Le 3 eme jours il me dit: viens j'ai des exercices pour toi. Et c'est parti: Abdo, pompes sur les poings (et sur le parquet) pendant 1h. Aprés travail au sac de frappe. Puis sabre. Je suis mort. Je me dit: ah ouais ca démarre maintenant en fait!
En fait petit à petit je comprend que mon entrainement est 24h/24. Je dois suivre, écouter les conseils, nettoyer le dojo, accueillir le élèves, je suis l'ombre de Sensei, un élément du dojo.
Rika me dit: si sensei ne s'assied pas, tu ne t'assied pas. Si il te demande de faire quelque chose, tu répond "Oss" (oui, daccord,trés bien, entendu, j'ai compris)
"This is Kenshusei!"
En dehors des temps de pratique, comme on s'entend bien, la relation deviens vite amicale. Je me sent comme en visite chez de la famille. Et Sensei à l'air content d'avoir quelqu'un avec qui parler la langue , partager des "french joke", et se plaindre du gouvernement francais.
Au final, Rika San m'apporte beaucoup sur l'aspect traditionnel et culturel, et avec Sensei j'ai accés à une compréhension et une pédagogie à l'occidentale. C'est ultra enrichissant!