Ce matin nous devons suivre une piste puis récupérer une digue sur un peu plus de 20km pour rejoindre les Saintes Maries de la mer. Nous longeons l'étang de Fangassier,
nous avons droit à un spectacle de couleur avec le sel qui se dépose le soleil qui joue ave les nuages,
alors que de l'autre côté de la piste un bras de mer s'avance dans lequel les flamands roses vaquent à leur occupation favorite, plonger la tête dans l'eau pour se nourir.
Des piquets longent le lac et les promeneurs y mettent leurs pierres, nous n'avons pas failli à la tradition.
Nous n'avons pas de mots pour décrire le résultat du travail de l'eau, du sel et du soleil. D'ailleurs parfois il est judicieux de ne rien dire, la parole coupe les sentiments personnels, cela éteind ce que l'on peut ressentir. Chut!
Cela nous donne envie de partir en Amerique du Sud voir le desert d'Uyuni.
Dans ce silence, juste le vent qui chante dans nos oreilles, le vol des cignes nous unis avec cet environnement ......
Apres moultes arrêts pour observer, admirer, la piste se transforme en chemin au milieu de dunes.
Le coup de pédale devient pénible et cette fois ci impossible. Face à nous une plage avec des traces de véhicules, au loin on aperçoit le phare de la Gacholle où passe la piste cyclable. Soit on fait demi tour au risque de faire un gros détour soit on pousse car dans ce sable impossible de rouler.
Nous sommes au Sahara? Non pas encore. Nous sommes à 5km environ du phare on décide de pousser et le vent dans le dos va nous aider!
Il faut trouver la bonne roue de voiture, celle qui a tassé le sable plus que les autres. Soulagement apres 4km sur notre droite une piste bien tassé qui va nous permettre de termier les 16 km restant dans la position noble du cycliste.
Voici Saintes Maries de la Mer, après ce que nous venons de vivre nous nous sentons en décalage dans ce monde de touristes.
Restaurants et marchands du temple envahissent les rues de ce qui a du être un charmant village de pêcheur, nous sommes déçu, nous nous attendions à un village paisible vivant dans le cadre de la beauté naturelle qui l'entoure.
Par curiosité nous allons jusqu'à l'eglise pour voir la vierge noire.
Si peu à l'aise que la photo en est floue!!! Mais notre attention sera plus intéressé par l'histoire du taureau Vovo. Né un jour de Noël de l'an 1944, Vovo eu une carrière de cocardier de 1946 à 1955. Il sillona toutes les arènes de la région. Sa domination en piste emprunte d'intelligence du jeu, de fureur, de force et d'agressivité fit de lui une star de la Camargue a tel point qu'il en a sa statut.
L'origine de la race du taureau de Camargue est controversée, mais cet animal spécifique remonte à l'antiquité. Il est rustique et résistant, essentiellement élevé pour la course camarguaise.
Nous sommes dans un monde particulier où s'unissent terre, mer,
marais, chevaux, taureaux, oiseaux, vent et soleil, avec des habitants très chaleureux.
Cheval Camarguais avec heron garde boeufCe soir nous tentons de nous trouver un endroit un peu à l'abri car le vent soufle fort. Mais dans cette plaine camarguaise ce n'est pas facile. Nous voici abrité d'une haie de roseaux celui qui se plie et ne se casse pas selon La Fontaine.
Cette nuit deux orages successifs avec des pluies violentes. Au matin tout est calme et le ciel encore bien enrhumé va se dégager au fil des heures.
Notre route nous mène le long de l'étang de Vacares.
Nombreux sont les flamants roses
et dans le fond on appercoit les Alpilles.
Ici un beau troupeau de chevaux et de taureaux vivant ensemble nous regarde passer tranquilement.
Depuis que nous sommes en Camargue nous voyons des cultures de riz,
nous nous sommes arrêté pour observer comment cela se présentait car nous ne connaissions pas du tout, si ce n'est les images des rizieres asiatiques.
Mais notre curiosité n'était pas assouvie et beaucoup de questions nous taraudaient. Sur notre route "la maison du riz ", une halte s'impose afin de combler nos lacunes en ce domaine.
En France la culture du riz date d'un décret de 1593 du roi Henri IV. Aujourd'hui 6000 hectares de rizière il y a un peu plus de 10 ans ce chiffre était de 20 000 hectares, cet effondrement est du à la concurence mondiale. Pourtant cette culture joue un role primordiale dans la sauvegarde de la biodiversité et dans la lutte contre la salanisation des sols.
Pour eviter les importantes innodation du Rhône un endiguement important est réalisé entre 1856 et 1869. Enfermant complètement la Camargue et l'eau douce n'arrive plus. La nappe phréatique c'est de l'eau de mer et la salinité remonte par capillarité, la où il y a du sel plus rien ne pousse. La Camargue risquait de devenir un desert de sel.
Les riziculteurs apportent 35 000 M3 d'eau douce par hectare pendant la periode d'irrigation qui va d'avril juste avant les semis à fin aout , la recolte ayant lieu en automne.
Ce volume d'eau va se répartir comme suit 1/3 repart dans le Rhône, 1/3 dans les marais et 1/3 en évaporation. La culture du riz céréale semi aquatique sauva la Camargue.
Mais aujourd'hui avec le recul des cultures le problème se pose à nouveau. Une solution existe, que les riziculteurs innodent des parcelles, des marais puisqu'ils ont tout le systeme de pompage. Probleme cela à un cout et personne ne veut payer.
En attendant le taux de salinisation du lac de Vacares est en hausse constante.
Nous passons le petit Rhône.
Et pas très loin de sa digue notre bivouac sera monté dans le vignoble cela nous permet de déguster du raisin oublié lors des vendanges.
Ce matin un beau soleil est à nouveau présent et nous continuons à silloner les routes camarguaises. Cette fois ci nous faisons une visite dans la réserve de Scamandre. Les pluies orageuses ont remis de l'eau dans les marais asséchés et il est surprenant de voir cette terre craquellée recouverte d'eau.
Si les oiseaux sont rares en cette saison la flore adopte les couleurs d'automne que la rende flamboyante.
A l'approche d'Aigues Mortes, la tour Carboniere
construite en 1240 par Louis IX, était une tour de contrôle et lisez vous même que les péages du XX ème siècle n'étaient pas une nouveauté et pas plus que le mécontentement citoyen.
Du sommet de cette derniere belle vue à 380 ° sur la Camargue
Nous voici à Aigues Mortes, très belle fortification protégeant un village envahit de touristes et nombre de terasses, restaurants et magasins de souvenirs nous donne juste envie de fuir. Dommage car cette petite ville a surement une belle histoire. Cette fortification difficile à photographier, parking d'un côté et la fête foraine de l'autre.
Une visite rapide nous permet d'apprécier la beauté de l'oeuvre architecrurale.
Nous trouvons une ruelle avec un peu de charme et de calme. Mais pourquoi les gens ont-ils besoin de s'entasser tous dans les même lieux et d'y acheter tant de choses inutiles, ce qui gâche ces constructions historiques qui mériteraient un plus grand respect.
Nous allons quitter la Camargue région très atypique et nous avons déjà envie d'y revenir pour de plus grandes promenades à pied surtout dans les périodes plus riches en présence d'oiseaux.
Cette region de 178 000 hectares à la forme d'un triangle avec une ouverture sur la mer de 60 kilomètres. Une belle region à visiter hors periode de vacances, du moins pour nous qui sommes un peu sauvage comme le taureau Camarguais!
Dernier bivouac au bord de l'étang du Ponant, relié à la mer. Au revoir la Camargue.