Partie en vélos le 10 mai d'Alsace, 1 juillet au Cap Nord, 5 janvier à l'extrême sud Tarifa. Nous partons faire un petit tour au Maroc
Janvier 2020
5 jours
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Nous avons nos billets!!

demain samedi 11 janvier départ pour la découverte d'un nouveau continent et d'une nouvelle culture. Nous quittons Tarifa avec le ferry de 9 heures qui part avec un peu de retard. Nos vélos sont bien fixés

nous nous installons pour une traversée annoncée de 35 minutes mais qui va durer un peu plus d'une heure. Ce n'est peut être pas facile de couper toute la navigation dans ce détroit. La mer à une légère houle et cela suffit pour mettre l'estomac de Laetitia à l'envers, moi cela me berce et je m'endors.

Nous voici à Tanger douane sympathique et nos premiers tours de roues sur le continent Africain. Première vue pour une mosquée toute ciselée

et les fortifications de Tanger.

Nous avons deux premières choses à faire, nous procurer des Dhirams cela n'est pas trop compliqué. Une carte bleue un distributeur et le tour est joué.

Plus compliqué il nous faut des cartes SIM pour nos portables afin de compter nos aventures... Un grand centre commerciale, mais le doute nous atteind? sommes nous vraiment au Maroc? Les mêmes enseignes que chez nous!! C'est quand même incroyable ces centres commerciaux quelques soit le pays on retrouve les mêmes constructions, la même disposition et les mêmes enseignes. Pour finir c'est dans un bazar que nous ferons installer nos cartes SIM.

Tanger doit certainement être une belle ville mais après notre semaine de repos nous avons plus envie de pédaler et de ressentir nos muscles travailler que de flâner dans des rues. Nous sommes servi un virage à droite et c'est une belle montée de plusieurs kilometres qui nous attend avec des sacrés coup de Q!! Une descente et nous arrivons au cap Spartel.

Le point extreme du nord-ouest de l'Afrique. L'océan s'étend devant nos yeux avec des couleurs qui doivent faire rougir de jalousie sa voisine la Méditerranée.

Ou alors est-ce de son flirt avec elle, il lui a emprunté ou volé ses couleurs qui nous régale. Au loin les côtes Espagnoles que nous retrouverons dans deux mois

en attendant les flots viennent fouetter les roches dans un mouvement de balancier qui existe depuis la nuit des temps.

Un peu plus loin nous visitons la grotte d'Hercule. Cette grotte à été formée par l'océan et celui-ci vient encore frapper à sa porte.

La main de l'homme la transforma au fil des siecles d'abord aux temps préhistorique pour s'abriter, se protéger;

Une apparition!!! 

puis dans un passé plus récent elle devint une carrière de meules.

Ce sont ces entailles demie arrondie qui donne l'idée du travail de forcat pour tailler ce calcaire dur.

Certaines meules attendent encore d'être extraites et pour notre plus grande admiration sont restées figées.

Nous reprenons notre route, des dromadaires pour promener les touristes,

tient celui-ci à plutôt fait l'école buissonnière,

spectacle qui nous confirme bien un changement de décor complet pour les semaines à venir. Pour notre première nuit en terre Marocaine nous respectons les règles et nous nous installons dans un camping où nous serons les seuls occupants. Le prix de 60 dhiram soit 5,50 € n'est pas une ruine. Nous verrons par la suite. Mais l'un des points noir du camping sauvage correspond à ce que l'on nous avait dit " il y a du monde partout même dans les lieux ou chez nous on ne verrai personne".

Nos premières impressions? Nous allons dire comme tout le monde " accueil chaleureux " signes de la main, pouce levé, leger coup de klaxon sont les manifestations que nous provoquons à notre passage.

A la réception du camping on nous offre le thé.

Sur la route l'automobiliste ne s'éloigne pas du vélo mais comme il ne roule pas trop vite nous ne nous sommes pas vraiment senti en danger.

Curieux les Marocains viennent vers nous pour savoir d'où nous venons, ou l'on va etc... Premiere belle journée avec soleil, ciel bleu et vent. 52 km pour 548 de D+

La nuit dans ce camping fut un peu perturbée par des aboyements de chiens. Nous repartons par un beau soleil et une température agréable. Le thermomètre jouera avec les 20° degrés.

Nous arrivons à Assilah, construit au XV ème siècle par les Portugais qui occupaient la région à cette époque, reste les remparts et differentes portes.

Les ruelles et maisons sont bien de style Marocain, cette ville est coquette et propre.

On y découvre le palais Raissouni.

C'est une ville où se reunisse des artistes Marocains et du monde. En Avril 2015 fut créé le concept du groupe " Rabïïy et arts" Pour la modernité, la créativité et l'épanouissement sur les nouveaux acquis des beaux arts à l'echelle mondiale.

Une exposition de peintures suite à ces rencontres est visible dans le centre culturel Hassan II.

Une maison complètement anachronique au milieu du style local.

Nous discutons longuement avec deux Tunisiens qui effectuent de la plongée sous-marine dans la région. Avant de repartir nous dégustons notre premier tagine poulet avec un thé à la menthe, délicieux.

La route de l'après midi nous éloigne de la mer , nous évoluons entre des collines où se côtoient tracteurs et le paysan, son boeuf et sa charrue. De nombreux bergers avec des troupeaux de moutons, chèvres et parfois vaches. Toujours du monde en bord de route en rase campagne qui hèle taxi ou bus et régulièrement des baraquements qui vendent cacahuètes, poteries ou plantes vertes. Qui dit colline, dit côte, au sommet de l'une d'elle nous avons une belle vue sur la campagne et en toile de fond la mer.

Nous approchons de la ville de Larache et avant d'y parvenir, nous pouvons admirer l'estuaire du oued Louxos.

La traversée de la ville de 115 000 habitants est un peu stressante, beaucoup de circulation et ça roule n'importe comment surtout dans les rond points. Enfin le camping à la sortie de la ville, bien mérité après 70 km et 549 de D+.

Journée un peu perturbée pour Laetitia qui vient d'apprendre que l'une de ces tante est en réanimation et pour moi qui avec ma culture franco-germanique ai beaucoup de mal avec la saleté ambiante, j'ai du mal à supporter de ce faire alpaguer à chaque détour ou contour de route. De plus on voit des gens vivrent dans une certaine désuétude et cela ne me laisse pas de marbre.

Donc nous allons continuer notre descente et allons observer mes capacités à repousser mes zones de confort.

A suivre....

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Lundi 13 janvier nous voici reparti sur les routes, doublés toujours à coup de klaxons.

Nous quittons la nationale pour nous diriger vers la lagune de Merja Zerga ou il y a deux campings d'après la carte. C'est un beau site d'observation d'oiseaux, dont des canards assez particuliers d'après le guide Michelin. Notre coup de pédale est vaillant nous réjouissant de ce qui nous attend.

Mais en définitive ce qui nous attend n'est pas un merveilleux spectacle de volatiles... Les bords de route, la campagne avoisinante, les lieux où paissent moutons, chèvres ou vaches sont joncher de détritus, plastiques...... En vélo non seulement nous avons la vue et nous avons aussi le bénéfice des odeurs. Ce n'est plus sale, c'est immonde.

A cela s'ajoute le fait, chaque fois que nous voyons des gamins ils nous courent après pour nous demander de l'argent. Beaucoup d'adultes nous disent bonjour sympathiquement mais d'autres hurlent on ne sait quoi nous prenons cela comme un salut amical mais nous n'en sommes pas certain. Un caillou atterrit quand même sur l'une des saccoches de Laetitia.

Et pour conclure les campings que nous espérions n'existent plus. Nous abandonnons l'idée de voir la lagune. Nous avons déjà un peu plus de 50 km au compteur et le prochain camping est à 70 bornes il est 14h oo. C'est tellement sale que cela nous coupe l'appétit.

Nous arrivons à trouver un coin tranquille et prenons un petit encas. Car l'autre point noir il n'est pas question de faire du bivouac sauvage car même dans les endroits les plus incongrus tout à coup quelqu'un apparait.

La seule chose qui nous réconforte c'est le regard des femmes et leurs sourires, beaucoup de douceur. Est-ce aussi une vision de la liberté pour elle que de voir Laetitia sans voile mais avec un casque et les bras et mollets dénudés !!! A mon avis tchador, voile, enfermé la femme n'est pas une société d'avenir car Ferrat nous le chantait si bien:

" La femme est l'avenir de l'homme"

Des micros pauses, de fort coup de pédales, de temps en temps un gamin qui cherche juste une tape dans la main et super heureux quand c'est réussi, mais ne jamais s'arrêter. D'autres sont content de pouvoir nous doubler avec leur vélo et l'exploit réussi nous laisse filer en riant.

Pour notre plaisir une espèce de la gente volatile se présente à nous. L'emblème de ma région natale, celle qui amène les bébés.🤣

Nous realisons notre exploit il 18h30 et nous arrivons à Kenitra après 129 km, 514 m de D+ et 6 h30 de vélo soit une moyenne de 20km/h.

Le camping indiqué existe bien, OUF!! Nous sommes bien les seuls campeurs cernés de camping-car Francais.

Repas, massage et dodo mais il nous reste 1300 kilometres jusqu'aux portes du désert et nous ne les ferons pas dans ces conditions.

Il n'y avait rien à photographier si ce n'est la misère et ça c'est pas mon truc. La question! Comment notre planète, comment la terre mère peut elle absorber tout ces détritus. Ce que nous voyons n'est qu'une infime partie de la pollution et du non respect humain.

La planète ne peut que se révolter, ouragan, tsunamis, volcan pour arriver à se nettoyer un tant soit peu.

Cela me fait mal pour la terre envers laquelle j'avais tant de respect lorsque j'étais paysan éleveur, cela me donne envie de pleurer et me démotive de continuer dans un tel contexte.

Cela renforce notre sentiment que nous deux, sommes plus des Êtres sauvages aimant les grands espaces peu habité. C'est là que nous sommes comme des poissons dans l'eau!!!😊

Ce mardi nous décidons d'aller visiter Salé. Nous nous y rendons en train. Devant la gare une représentation du TGV marocain dont-ils ont l'air très fier.

Nous avons remarqué que la ligne LGV est bien surveillé. Voici Salé une énorme muraille cerne la médina

avec la porte Bab Mrisa qui date de 1260 et porte un décor sculpté d'inscriptions et d'entrelacs floraux.

Cette porte enjambait autrefois un canal. Passé la porte nous sommes plongé dans les ruelles marocaine avec la vie des autochtones. Le souk el Ghezel est typique avec une belle architecture.

Nous flanons encore dans le quartier ou se succèdent marchand de poisson, légumes, viande....Pas très propre ni alléchant.

Pour nous se pose aujourd'hui une question essentielle, que fait-on???

Continuer ? Arrêter ?

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Nous savions que plus on allait vers le sud et moins il y avait de propreté, nous avions déjà vecu cela en descendant les Balkans Montenegro, Albanie, Grèce. Mais là, nous avons touché le sommum, voici un infime aperçu de ce que nous avons vécu pendant 2 jours.

Nous nous posons une autre question n'est ce pas indécent de venir au milieu de cette pauvreté avec notre richesse ?? Encore nous n'avons que des vélos, mais que ressentent ces gens quand ils voient ces camping car ???

Est-ce étonnant si les gamins lancent des cailloux ?? En France n'y a t'il pas la même réaction envers les privilèges des plus riches ?? Le Maroc nous interpelle beaucoup, dans ce pays se cotoye le XXI ème siècle avec le TGV qui passe dans les campagnes où les gens vivent comme à l'époque féodale.

Des paysans avec chevaux ou boeufs et d'autre part d'énormes serres pour cultiver la banane.

Énormément de Policiers, partout de très fréquent ralentissement sur les routes avec des barrages filtrant. Nous avons constaté que certaines infos via Facebook étaient bloquées.

Dans nos visites nous n'avons rien trouvé de remarquable et il faut toujours être vigilant entre celui qui accueil avec son coeur et celui qui est accueillant en te voyant comme un nabab.

De tous les pays que nous avons traversé c'est le seul où quand on regarde une carte et que quelqu'un veut venir nous aider on est méfiant et on refuse car on sait que cela se termine toujours par une histoire d'argent. En Allemagne, en Suède...même en France pays sois disant insécuritaire selon les politiques, spontanément des gens viennent t'aider. Un de ces aides est même devenu un fidèle lecteur de notre blog! Ceci est impossible à vivre pour nous! Depuis notre départ nous vivons sur des bases de confiance et ça à marché.

A Assilah j'ai fait confiance, quelqu'un m'acoste en Français, s'interesse à notre voyage , parle de son séjour en France. Nous invite à nous faire découvrir la ville. Cela se termine par une négociation de fric. Du coup on se méfie de tout et de tout le monde. Et l'on se met a vivre à l'inverse de nos pratiques qui sont d'acheter sur les marchés ou dans des petits commerce.

Ici nous sommes allés en grande surface, au moins les prix sont affiché, on est tranquil. Rien de positif pendant cette journée pour contre balancer notre décision de quitter le Maroc. Discussion avec des camping caristes qui confirme que tout le nord c'est pas terrible , enfin un couple de cyclo Allemand qui arrive dans la soirée au camping sont dans le même état de désespoir que nous hier au soir.

Cela renforce notre décision de quitter le Maroc. Nous nous sommes remis en question sur notre manière d'être, de faire, de voir les choses. Nous avons persévéré en recherche de signes positifs, nous avons essayé mais quand le plaisir et la joie ce sont évaporé et que l'angoisse monte à l'approche d'un village à notre avis il faut être honnête avec soi même et savoir dire stop.

Nous avions déjà pris la même décision en Norvège de quitter ce pays et rejoindre la Suède.

Nous louons une voiture à Rabat car Laetitia ne se sent pas la force ni le courage mental et psychologique de revivre ce que nous avons vécu.

Rabat, Tanger en voiture, en dehors des autoroutes pas facile la circulation, il faut tout faire au forcing mais il faut reconnaître qu'à la difference de chez nous il n'y a pas d'agressivité.

L'Espagne à portée de vue nous redonne le sourire. Surtout avec un bon thé à la menthe.

Le Maroc c'est peut être super dans le sud et dans les montagnes. Le sud est à 1300km et dans les montagnes il fait froid. Cela fait deux nuits que le thermomètre descend en dessous de 5° le matin. Malgré notre bon équipement nous n'avons pas trop chaud. Donc pas question de s'aventurer en altitude.

Dans mon métier d'éleveur dans les Vosges j'ai eu très froid, aujourd'hui je recherche la clémence météorologique. Alors le Maroc peut être une autre fois! Nous sommes conscient que l'on ne se fait pas une idée d'un pays avec ce que nous avons vu.

Pour l'instant nous allons retrouver notre moral dans la douceur Andalouse avec une bonne sangria. Nous partons pour la visite de Cadiz et Seville avant de rejoindre le Portugal.

Sur le port de Tanger dernier thé à la menthe Marocain , tout va déjà mieux je rassure nos lecteurs inquiets, Laetitia à retrouvé le sourire!

En conclusion:

Chacun a sa manière de voyager, chacun à sa vision des choses. La base de la vie et encore plus particulièrement du voyageur à vélo c'est le respect et la tolérance.

Certains voyagent pour avaler 200km jour, d'autres essayent de voyager ultra léger, d'autres encore aiment s'aventurer dans des climats difficiles, d'autres n'ont qu'une envie c'est de rencontrer les autres ou d'autres comme nous serons plus sauvages ou auront plus de difficulté avec l'insalubrité .

Il n'y en a pas un qui est mieux ou meilleur et c'est cela la liberté. Ne pas vouloir faire et dire comme les autres. Que chacun vive ce qui lui sied et le monde vivra heureux !!!😊😊


Ayant quitté le Maroc, nous allons clôturer ce carnet.

Merci à tous nos abonnés et lecteurs.

Nous allons debuter prochainement une nouvelle aventure en Andalousie...