A 7H30 un minibus pour Luang Prabang est passé nous chercher devant notre Guesthouse. C'était un véhicule en bon état apparent; la galerie, les soutes et les sièges arrières étaient pleins de marchandises. On s'est installés sur les sièges de l'avant dernier rang...Ce sont des sièges posés sur le plancher de la soute arrière: il n'y a pas de place pour les jambes. C'est un peu comme un siège de plage sans pieds, sauf que là les sièges devant nous obligeaient à garder les talons près des fesses... Ca devient vite inconfortable.
Alors que nous pensions le bus plein, nous avons continué à charger du fret et des passagers sont venus s'asseoir dans l'allée sur des strapontins...
Jusqu'à la frontière c'est une route de montagne en mauvais état; assez large pour 2 véhicules mais dont seul la partie centrale et goudronnée ; le bas côté est en cailloux concassés.
Au bout de 2h30 de route nous sommes arrivés à la frontière Vietnam _ Laos ... L'occasion de nous dégourdir les jambes et de faire tamponner nos passeports.
Lors d'un passage de frontière terrestre la sortie du territoire est généralement une formalitée... Mais un couple Anglophone n'a pas été autorisé à quitter le Vietnam car ils étaient rentrés avec un eVisa et, notre petit poste frontière n'était pas informatiquement équipé pour valider la sortie... Il a fallu retrouver leurs bagages dans les soutes. 45 minutes.
Les postes frontières Laossien sont aussi réputés pour fonctionner au bakchich... Mais ils sont mieux organisés qu'au Cambodge. Ils ont organisés un parcours payant... C'est d'abord un premier guichet ou contre 2$ on vous remets 2 formulaires à remplir (si tu payes pas t'as pas tes formulaires)... Au guichet suivant on te colle le visa sur ton passeport contre 30$...au guichet suivant c'est 4$ pour les coups de tampons... Au guichet suivant un type te prends la température sur le front avec un pistolet thermique: consultation qui te coûtera 2$...Dans tous ces guichets t'as intérêt à avoir l'appoint parce que l'escroc derrière le comptoir : il te rend pas la monnaie (et 4$ de moins pour ma pomme).
On a fait connaissance avec Inès une française qui se rendait à Luang Prabang. Elle nous a expliqué qu'on lui avait conseillé de prendre en photo les guignols dernière leurs comptoirs et qu'en général ils rendent le trop perçu...Mais une connaissance à elle a été refusé sur le territoire et à dû changer de poste frontière parce qu'elle avait fait des photos avant qu'on tamponne son visa... Alors personne a fait de photos.
Bref: on a payé plus cher mais on est rentré au Laos.
On a donc reambarqué sur nos "sièges de plage" et on s'est beaucoup baladé dans les villages frontaliers pour déposer du fret ou des voyageurs. À chaque fois, il fallait vider la soute ou la galerie... Beaucoup de temps perdu . A 14h00 nous avons profité de l'accès internet d'un couple d'étranger pour localiser le chemin restant. Il nous restait 134 km. En 6h30 nous avions parcouru moins de la moitié du trajet annoncé sur Google map.
Contrairement à ce que nous avions lu, les routes que nous avons empreinté au Laos sont très bonnes...mais le nombre de camions ralentissement la progression. Le manque de visibilité ou de puissance moteur ne permettait pas à notre minibus de doubler.
Aucun ATM depuis la frontière, nous n'avons toujours rien mangé et nous n'avons pas pu retirer des Kips pour acheter quoi que ce soit. Il nous reste encore le second cake au raisins... Ici finira son voyage... Merci Maman.
Vers 16h30 nous pensions pouvoir changer d'assises car notre bus s'était vidé de ses strapontins...mais nous avons récupéré les voyageurs et bagages d'un mini bus de la même compagnie.
À 18h30 nous sommes enfin invité à descendre. Le temps que je récupère les bagages, Cathy se renseigne auprès des locaux pour s'assurer que nous sommes bien à Nong Khiaw... Personne ne parle anglais dans la rue ou l'on nous débarque mais les réponses aux questions de Cathy ne sont pas affirmatives... On re saute dans le minibus qui redémarre, mais le chauffeur est affirmatif : Nong Khiaw c'est ici !...
Il nous arrête 200 mètres plus loin.
On est dans un village. Il commence à faire nuit.
Depuis notre passage frontière nos cartes sim sont obsolètes pour geolocaliser et nous n'avons pas de Kips pour en racheter une, pour acheter à manger ou payer une chambre...Notre priorité était de trouver un ATM.
Un villageois parlant anglais nous expliquera qu'il n'y en a pas... On finira par trouver un taxis à une station de bus ou un second anglophone nous servira d'interprète...
Le chauffeur doit nous amener à l'ATM de Nong Khiaw pour 150.000 Kips (15€)...
Je ne sais pas quel était le nom du village mais il nous a fallu 45 min en taxis pour rejoindre Nong Khiaw (salopard de chauffeur de minibus qui a sûrement voulu raccourcir sa route).
Alors qu'il fait maintenant nuit noire nous essayons de trouver notre Guesthouse.
C'est la fête au village: un groupe de gens fêtent qq chose. Ils ont réquisitionnés la route, montés un chapiteau et disposés des chaises.
Sur les indications de plusieurs habitants nous cherchons l'école, puis à gauche nous quittons la route goudronnée pour rejoindre notre Guesthouse.
C'est peu après qu'un incident aurait pu mettre un terme à notre voyage. En cherchant notre chemin sur un chemin de terre non éclairé, Cathy est tombé dans un trou... Une chute de trois mètres .
Par bonheur rien de pointu ou de très dur au fond du trou: de la tôle, du plastic, des branchages et des ordures.
Cathy n'a pas de plaies ni de fractures. Elle est tombée sur le dos; elle est un peu mâché, mais le sac a dû amortir.
Ce matin je suis retourné prendre des photos du trou... Plus de peur que de mal, aujourd'hui on se repose...🎶
Demain on reprend le voyage ...