Carnet de voyage

A pied du Puy en Velay à Cahors

Dernière étape postée il y a 425 jours
A pied du Puy en Velay à Cahors
Juin 2023
20 jours
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Publié le 15 juin 2023

Telle une belle recette de cuisine, un voyage ça se prėpare. Comme je rėunirais les ingrédients pour réussir un petit plat, je rassemble tout ce qui me sera utile pour réaliser ce périple. Sauf que là, je vais devoir faire la chasse à l'inutile, mettre de côté les "au cas où", oublier les "en cas de besoin", proscrire les "ça peut toujours servir". Le STRICT minimum, voire moins que ça encore 😀

La pharmacie ? Arnica et nux vomica en homéopathie, pansements et quelques dolipranes et antidouleurs si vraiment c'est grave ! Une pince anti tiques, pour les tocs j'ai rien trouvé 😕

Le strict minimum en vêtements, adieu la mode, place à ce qui prend peu d'espace, qui se lave en vitesse et sèche vite, si possible ! Bref, à cinq jours du départ (déjà ! !), un test sérieux va s'imposer dans les jours qui arrivent 😊 Et pour le reste ? Ben rien, deux bâtons, une paire de chaussures, telle la tortue de la fable j'aurai ma maison sur le dos, en espérant avoir une vitesse de déplacements plus élevée quand même 🐢

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Publié le 19 juin 2023

Le week-end a été rempli d’enseignements, autour du vidage et remplissage du sac… Une vraie danse du ventre 😅

C’est où Cahors ?
C’est où Cahors ?



C’est où Cahors ?




1,4 kg de gagné après 15 km sous le chaud soleil broyard (il parait qu’il y a des orages en France 🤔) et une tablette inutile en moins, puisque j’écris avec le pouce sur mon natel (téléphone portable pour les français !). Oui, je vais être obligé de traduire ce blog qui deviendra donc bilingue, quoique francophone. Par exemple j’écrirai Sopalin (papier ménage 🇨🇭) pour mes compatriotes ou panosse (serpillères 🇫🇷) pour mes concitoyens, voilà ça promet 😅

Bref, si par hasard vous n’avez plus de nouvelles, n’appelez pas la Rega (le PGHM 🇫🇷 ), c’est que je me suis blessé au pouce 🤔

Au moment de mettre le pied sur le marchepied du train demain à 7h24, c’est pas l'angoisse de la randonnée à venir qui va m’étreindre, mais la peur de m’encoubler (de m’empêtrer 🇫🇷), vu la hauteur du train par rapport au quai d’Estavayer. Avouez que ce serait bête de finir au HIB (CHU 🇫🇷) après six mètres de marche à pied. 😂

D’Yverdon au Puy en passant par Genève et Lyon, il n’y a que l’étape de St Etienne qui risque de me plonger dans la nostalgie de mon adolescence, le temps d’une pensée pour l’épopée des verts (voir Wikipedia 🇨🇭). Une poussée de fièvre d’une époque où l’argent ne faisait pas tout et que l’exploit tenait à la façon de mouiller le maillot.

Rendez-vous au Puy donc 😉


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Publié le 21 juin 2023

Moi qui pensais être seul sur le chemin, ben va falloir klaxonner dans les passages difficiles, à moins qu’ils fassent tous le Chemin Stevenson… c’est aussi possible !🤔

6h45 pour rallier Le Puy au départ d’Esta, c’est plutôt un bon chrono 😊 Je ne pense pas qu’on puisse faire mieux en voiture ou en moto, à moins dans ce deuxième cas, d’être assis derrière Kevin Trueb, mais bon, les genoux usés à force de frotter sur le bitume, c’est pas bon pour la randonnée 🤣

À partir de St Etienne les paysages sont bien verts, au milieu coule une rivière, la Loire sans doute, ça devient vite sauvage.

Des petites montagnes ça et là me font de l’œil et semblent déjà se moquer de mes mollets… Rira bien qui rira le dernier 😅







« La Maison au Loup » qui m’héberge pour une nuit est un hôtel du XVe siècle, comme beaucoup de maison du centre historique du Puy qui cumule les lentilles vertes et les dentelles a un patrimoine architectural très riche.

C’est de la cathédrale située à deux pas de chez moi, que je prendrai demain mon envol.

Le tremplin de départ 😊





La descente des escaliers marquera les premiers mètres de mon périple en tant que pèlerin puisque j’ai dûment fait tamponner mon livret 🌟

Ça sent la coquille St Jacques !





Demain, les choses sérieuses commencent 👍🏻

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Publié le 21 juin 2023

J’ai oublié de publier mon commentaire d’hier, yen aura deux aujourd’hui 🤣

Mercredi 21 juin

Bon, on va pas se mentir… c’est dur 😕

Mais commençons par le commencement, avec d’entrée de jeu une montée infernale pour sortir du Puy, 2 km très raides et 25 mn la langue sortie et collée au bitume. J’ai pris un départ à la kevin Trueb 😅 La sommelière (serveuse 🇫🇷) à l’hôtel a dû mettre du taureau rouge dans mon thé !

J’ai doublé des grappes de marcheurs tout en me disant « ralenti tu vas trop vite ». Puis, j’ai rejoint le chemin qui adopte un profil plus plat, tantôt large et caillouteux, tantôt étroit, voire très très étroit 🤔

Là, on voyait pas où on mettait les pieds 😂




La pluie a fait son apparition, transformant les marcheurs et leur sac en drôles d’animaux, des sortes de tyrannosaures. Une petite pause ressourçante en forêt, sous des petits chênes et pins, m’a permis de repousser l’épreuve de l’équipement de pluie, mais j’ai dû m’y plier quand même.

Le soleil revenu tapait fort. J’ai décidé de couper mes premières étapes pour ne pas m’épuiser dès le départ et de m’arrêter pour à Montbonnet, surpris finalement de n’être qu’à 7km de mon objectif initial 😊

14,7 km, 3h30 de marche et 470 m de dénivelé, beaucoup trop vite finalement, demain je vais profiter des paysages !

Vue sur Le Puy après la bavante 🤪

La Chapelle de Montbonnet, ce soir je dors à 1090 m d’altitude 😴🌙

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Publié le 22 juin 2023
Ce soir je dors où ya mon pouce 😅

Aujourd’hui un vent frais et un temps orageux ont accompagné mes premiers pas. L’ambiance du gîte était conviviale, mais bon, je suis pas venu là pour faire la fête 🤪 🥳

C’est drôle d’ailleurs comme lors de certains arrêts on se retrouve entre têtes connues, et puis chacun reprend sa route dans son coin, moi ça me va bien.

Par exemple, ya tout un groupe qui se fait trimballer ses bagages de gîte en gîte, réservés à l’avance donc, et qui marche presque les mains dans les poches, le coquillage accroché au sac à main.

Je comprends mieux pourquoi hier en voyant que je réservais rien ils m’ont dit

« t’es un vrai toi ! » 😕

Le chemin a rapidement traversé une forêt magnifique, avec de vieux frênes bien solides pour monter à 1200 mètres.

C’est en pleine forêt que l’orage a crevé, déversant des sceaux d’eau. Dans ces cas là, faut faire vite, si t’es mouillé c’est pour la journée. Un peu comme en moto quand les gouttes font plic ploc sur la visière du casque. Tu t’arrêtes sous le premier pont ou abribus. T’enfiles la combi de pluie, ça prend des heures 😅 Quand t’as fini, tu reprends la route, sauf qu’il fait grand beau 🤣 C’est un peu la même chose 🤗

La descente au milieu des champs s’est faite sous un temps menaçant, mais sans eau.

Certains passages à gué sont limites, gare au jus de chaussette lors de la traversée !

600 mètres de dénivelé plus loin, les quatre heures de marches du jour m’ont permis de faire mes 15 kilomètres, la fleur au fusil et d’arriver en pleine forme dans un gîte qui m’a ouvert grand ses portes🌟 à Monistrol d’Allier, dans les gorges de la rivière du même nom.

J’apprécie d’avoir pris le temps de sélectionner soigneusement le contenu de mon sac à dos. Le plus léger possible et c’est un vrai bonheur !

St Privat d’Allier




Le pont de la rivière… Kway, vu le temps 🤣🤣

À Monistrol d’Allier.


Ça ne s’invente pas 🤔



Bonne nuit 💤

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Publié le 22 juin 2023
À cet endroit là, il y a une vraie source, un bel endroit 🌟
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Publié le 23 juin 2023

La journée a été marquée par la rencontre avec de nombreux troupeaux de

vaches sur la route du lait !

Mais ça se mérite, et les 400 mètres de dénivelé au départ de Monistrol furent le passage obligé pour accéder au plateau de la Margeride. 6 km en deux heures, j’ai pris un rythme tranquille… chi va piano, va sano… 😊

La chapelle de la Madeleine creusée dans le rocher.


La montée traverse une magnifique forêt où les bouquets de hêtres vous accueillent les bras ouverts.

Le plateau est une suite de paturages traversés par le chemin, où les moutons font concurrence aux vaches. Les villages sont typiques avec leurs maisons en pierre et leurs tartes aux myrtilles 😋

Le village de Rognac

La randonnée fut courte aujourd’hui, seulement 13 km, mais parcourus la peur au ventre sur les terres de la bête du Gévaudan 😅 avant d’arriver à Saugues.

L’arrivée à Saugues.

Demain, ce sera 20 km, je dois reposer mes cuisses qui commencent à se faire sentir 🤔 🌟

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Publié le 24 juin 2023

Chaque matin au réveil, les yeux à peine ouverts, je me dis, « aujourd’hui, il va falloir marcher », sans plus d’appréhension que cela en fait, c’est plutôt bon signe. Pour mon quatrième jour, le plus long avec 20 km à parcourir, j’ai commencé par faire un check up de la machine 😅. Les pieds, ça joue (ça va 🇫🇷), les mollets RAS, les genoux grincent pas trop, les cuisses tirent un peu, normal avec la montée d’hier, le dos tient bon, tiens, bizarre, j’ai l’impression que le sac est plus lourd ? Ha oui, j’ai acheté trois pommes avant de partir 😅, ouf j’ai eu peur 🤣🤣

St Jacques montre la direction de Compostelle à la sortie de Saugue… Tout droit à 1500 km !!


Ce matin, le chemin traverse de vastes clairières parsemées de fleurs et les églantiers sauvages sont toujours là depuis Le Puy. Le sentier parcourt parfois de magnifiques forêts de sapins et de hêtres. L’étape du jour sera d’une beauté absolue, les vaches en guise de spectateurs paisibles.

Marcher seul me va bien, j’adopte un rythme qui me permet de gérer l’effort et d’en garder sous la semelle 😉

C’est drôle, ya toujours un endroit où on retrouve les copains. On fait une pause ensemble, on mange en échangeant parfois notre nourriture, puis chacun repart comme il est arrivé. De temps à autres, on marche ensemble, surtout dans les moments difficiles. Cela permet de s’entraîner un peu et là ça fait du bien.

L’arrivée à Le Sauvage, à 1200 m, sur la montagne de la Margeride est superbe. Le Domaine du Sauvage où je vais passer la nuit est juste incroyable au milieu d’une nature splendide qui s’étend à perte de vue.

5h de marche, le repos après une bonne douche sera le bienvenu 😊🌟

Bonne nuit 😴
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Publié le 26 juin 2023
Le domaine du Sauvage 

Dimanche 25 juin

Un dernier coup d’œil sur la magnifique bâtisse du Sauvage et c’est une longue traversée de la forêt du même nom avant de quitter la Haute Loire pour poser le pied, les deux mêmes, en Lozère.

Un coup d’œil au passage à la chapelle St Roch.




Petite étape aujourd’hui, à cause de la température de la cocotte minute 🥵, 13,5 km en 3h27, soit 30 mn plus vite que d’habitude ! Je commence à prendre le rythme.

Petite halte en forêt et passage en Lozère
Le village de St Alban sur Limagnole dans les brumes matinales (à dr.) 

Je ne me retourne jamais depuis le premier jour, je regarde toujours devant. L’occasion pour les potes doublés sur le chemin de nous prendre en photo (à g.) et de nous l’envoyer fièrement le soir à l’étape 😅

Lundi 26, nouveau départ pour 15 km et l’accès au plateau de l’Aubrac.

Marchez tous un peu aujourd’hui pour me soutenir 🤣

Bonne journée !

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Publié le 27 juin 2023

Lundi 27 juin Étape de St Alban sur Limagnole à Aumont-Aubrac.




La marche sur le chemin de Compostelle est également une aventure humaine, où les rencontres s’avèrent très riches.

Venus de Hollande, Peggy et Paul sont amis depuis une décennie. Paul, 61 ans, est atteint de la maladie de Parkinson, qui ne l’empêche pas de marcher, ses membres supérieurs, par contre, souffrent. Seul, il n’aurait pas pu faire le chemin.

Un bout de chemin avec Paul à droite. 

Peggy, 56 ans l’accompagne. Lui, très introverti et renfermé, elle, connaît tout le monde sur le chemin. Difficile pour eux de s’accorder au quotidien. Paul a bien accroché avec moi, je le fais rire avec mes blagues vaseuses. Les quelques contacts que nous avons eu au hasard du chemin ou le soir à l’étape, semblent avoir fait tomber un mur qui s’était construit peu à peu entre eux. Aujourd’hui, nous avons pique-niqué ensemble et Paul a chanté, « it’s wonderful, it’s wonderful… ». Peggy était heureuse, elle a trouvé ça chouette 😊

(À suivre d’autres portraits de marcheurs)

Encore de magnifiques paysages et de la nature à gogo.

Me voilà à Aumont-Aubrac, c’est le plateau de l’Aubrac qui m’ouvre les bras à partir d’aujourd’hui. Beauté des paysages garantie, la chaleur avec et surtout 28 km à parcourir.

Vais-je arriver au bout ?

Quoiqu’il arrive je fêterai demain mon centième kilomètre 🤗🌟

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Publié le 27 juin 2023
Merveilleux plateau de l’Aubrac 

Quand je vous disais que le chemin était une aventure humaine, je vais revenir sur le gîte « À la croisée des chemins ».

À l’heure du rendez-vous, les propriétaires arrivent les bras chargés (un couple donc quatre bras) de victuailles. En 10 mn, nous avons l’impression de nous connaître depuis dix ans. J’ai une chambre avec un lit king size, une salle de bain immense et surtout, la maison pour moi tout seul 🤣

La vie est belle chez Evelyne et Jean-Luc.


« Philippe, va prendre ta douche, pendant que nous préparons le repas » 😅 salade avec pâté de sanglier fait maison, spaghettis aux girolles ramassées la veille, tarte aux pommes et salade de fruits concoctées avec amour par Evelyne. Nous nous quittons en nous promettant de nous revoir… J’ai dormi comme un bébé 🤗

Mardi 27 juin, ce sont 26 km qui attendent les pèlerins, la plus grande distance depuis le début de mon périple. Je démarre tranquille, le matin à froid, comme les vieux diesel ça fume un peu !

Je me suis beaucoup arrêté ici et là, discuté avec des têtes connues, dont un Bayonnais qui va aussi à Cahors et avec qui nous ne parlons QUE de rugby 🏉

J’ai rattrapé les amis hollandais pour finir l’étape avec eux, c’est pas un luxe quand on est dans le dur de s’encourager les uns les autres 😊

Le plateau de l’Aubrac nous a ouvert ses paysages splendides et sauvages, où les vaches qui semblent être les seuls habitants broutent paisiblement, non sans une certaine curiosité pour ces drôles de bêtes à carapace et chapeau ridicule. Le marcheur a l’impression d’être au bout du monde, de vivre un moment de communion avec la faune et la flore, de plonger vers l’essentiel, ses racines. La flore est riche, oeillets, pensées sauvages, myosotis ou gentianes. Les libellules bleues semblent sortir d’un conte pour enfants.

L’Aubrac est d’autant plus impressionnant quand il est abordé à pied, après une lente progression, semblant se dévoiler petit à petit, telle une récompense visuelle et olfactive à un effort soutenu qui met les jambes et le souffle à dure épreuve. Un vrai coup de cœur !

Je change petit à petit d’état d’esprit. Centré les premiers jours sur moi-même et l’effort physique fourni, mon corps est presque devenu une mécanique bien huilée qui laisse la place à l’esprit. L’ouverture sur l’extérieur est plus grande, j’aborde la deuxième semaine avec une vision nouvelle, quelle découverte de soi !

Pour l’anecdote, j’ai franchi le cap des 100 km parcourus (118 exactement !).

Bonne nuit 😴

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Publié le 29 juin 2023
Randonneurs qui en bavent …
• • •
… alpages et arbres majestueux .. 
… bergeries et vaches emblématiques, c’est l’Aubrac.

Mercredi 28 juin au matin, nous avons dû dire au revoir à Patrick. Ce marcheur invétéré de 74 ans a parcouru plus de quarante fois le chemin. Cette année, il a craqué lors d’un passage difficile pour finalement jeter l’éponge définitivement. Il a suivit quand même quelques étapes en bus, pendant trois jours, attendant impatiemment les copains pour connaître leurs impressions sur la journée. « Tu vois Philippe, je suis fichu », me confia-t-il en nous accompagnant sur quelques kilomètres. L’émotion était palpable chez cet éternel bavard qui aime tant rire à ses propres blagues. Le regard embué, il était touchant au moment de nous souhaiter un bon chemin. Quelques paroles de réconfort, une blague pour faire semblant, Patrick s’est retourné pour prendre la direction d’Annecy. Le groupe s’est éclaté, chacun prenant son rythme pour les 16 km à venir.

Juste un doigt de paysage 😅





J’ai donc parcouru une dernière fois les merveilleux alpages de l’Aubrac pour rejoindre le village du même nom à 1300 mètres d’altitude.

Puis c’est la plongée vertigineuse, 1000 m, vers la vallée du lot. Les chemins sont accidentés, caillouteux, l’étape est courte mais va mettre à mal les genoux.

Après 17 km, quel bonheur de trouver un gîte et de profiter d’une douche bien méritée.

Demain, je vous mettrai une carte pour vous dire où j’en suis. 😊

Bonne nuit 😴

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Publié le 29 juin 2023

Le village de Saint Chély d’Aubrac…



… et son pont des pèlerins datant du moyen-âge.


La chute d’altitude s’est poursuivie aujourd’hui, me voilà arrivé à Saint Côme d’Olt (360 m) sur les rives du Lot, après 17 km parcourus. Le chemin était varié, traversant des forêts de châtaigniers, dont certains très anciens.

Majestueux châtaigniers dont un creux (à dr.)

La journée a été dure, la chaleur lourde parfois. L’étape était courte, mais les chemins rocailleux et piégeux, surtout certaines descentes périlleuses pour les chevilles, et qui mirent à mal les genoux et les cuisses.

Tentative d’annexion de l’Ariège par la Suisse ?




Après avoir cherché un gîte en vain, j’ai atterri au couvent de Malet.

Couvent de Malet, Saint Côme d’Olt. 

Le gîte et le couvert ne sont pas plus chers qu’ailleurs et la propriété des Ursulines est magnifique, d’une tranquillité absolue.

Je me retire sur la pointe des pieds pour savourer la position allongée d’une bonne nuit paisible 😴

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Publié le 30 juin 2023
Le Lot. 

Vendredi 30 juin. À Saint Côme d’Olt, le pont enjambe le Lot. Le chemin flirtera avec la rivière jusqu’à l’arrivée, 20 km plus loin. La première étape sera Espalion et son église romaine de Perse.

Espalion et l’église de Perse.

Il ne faut pas se fier aux photos 😂 la pluie fut comme prévu au rendez-vous, mais les rayons du soleil eurent tôt fait de sécher les laborieux marcheurs.

La Chapelle St Pierre et…



… l’étroit escalier menant à la chapelle haute.

Le minuscule escalier de la chapelle St Pierre aux marches très hautes menant à une deuxième chapelle, n’était rien à côté de la grimpette qui suivit 😅 mais le spectacle d’un ciel tourmenté à souhait fut une belle récompense après 30 mn de casse pattes.

Après l’effort ! 

L’Aubrac fut un festival de la nature sauvage. La suite sera visiblement l’étalage dune belle richesse patrimoniale. Les maisons en pierres abondamment fleuries des villages traversés sont de toute beauté.

L’arrivée à Estaing (rien à voir avec Giscard ! 🇫🇷), après une ultime grimpette qui aurait mérité un tire-fesse, est spectaculaire. La ville dominée par son château et son pont gothique enjambant le Lot est une une vraie carte postale.

Estaing…
… et son pot gothique. 

Les 22,5 km qui arrivent demain seront aussi très fatiguant, avec la pluie en prime. Je pourrai me reposer bientôt 😉

À suivre…

La nature dans toute sa splendeur. 
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Publié le 1er juillet 2023


Samedi 1er juillet…


… Aujourd’hui c’est le 1er juillet !

Cette constatation a tourné en boucle dans ma tête toute la journée. Logique, on se serait cru le 1er octobre 😅

Du gîte d’Estaing à celui d’Espeyrac, 23 km plus loin, la pluie n’a pas arrêté. Nous sommes bizarres nous les humains. La première chose que j’ai fait en arrivant a été de me mettre sous la douche 🤣

Dernier kilomètre sous un déluge.

Parti tôt, les commerces fermés ne m’ont pas permis de garnir mon sac de nourriture. Qu’à cela ne tienne, me voilà grimpant hardiment les premiers contreforts du pays d’Olt. La hardiesse est une chose, l’endurance en est une autre. 300 m de dénivelé et 1h38 plus loin, me voilà victime du coup de pompe tant redouté depuis le début du périple… Et rien de comestible à me mettre sous la dent. ☹️

Arrêt boisson au moment où, comme un elfe sorti de la forêt, arrive Antonin, dégoulinant lui aussi. Il me sort raisins secs et graines divers, on grignote, on discute.

40 ans nous séparent, mais tout va nous réunir. Il marche pour oublier, mieux, pour savoir ce qu’il doit faire de sa vie. Il veut tout savoir de la mienne, nous sommes trempés en arrivant à Golinhac.

Golinhac vous dites ? 🤔 Nous avons fait 11km d’une traite sans nous en rendre compte 😅 Nous nous engouffrons dans le bistrot du village où une (sainte ?) patronne un peu revêche, mais surtout dépitée de voir deux éponges gonflées d’eau souiller son parquet, nous prie (normal pour des pèlerins) de bien vouloir quitter nos couches supérieures dans le sas d’entrée.

Quel plaisir de s’accouder au zinc et de tremper nos lèvres dans un café au lait bien chaud. Comme deux compères, nous finirons l’étape ensemble… À la revoyure Antonin !

Le village d’Espeyrac.

Demain, 13 km pour arriver à Conques où je resterai deux nuits, une pause enfin !

Clin d’œil de St Jacques 😉

À demain !

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Publié le 3 juillet 2023
L’éloquente beauté des paysages. 

Lundi 3 juillet

L’étape d’hier entre Espeyrac et Conques devait être une formalité. C’était sans compter quelques montées à couper le souffle et autant de descentes à briser les mollets. Avec 15 km de plus sur le road book et 209 km au compteur, j’arrive dans la belle cité médiévale, avec le sentiment du devoir accompli.

Le bain de nature se poursuit… 
…  le chemin est encore long.

Une satisfaction certes, mais aussi un crève cœur. C’est là que ma route quitte celle des amis. Certains vont retrouver leur quotidien, les autres continuent, mais avec un jour d’avance sur moi puisque je resterai ici deux nuits. Peu de chance de nous recroiser ici ou là. Nous échangeons nos coordonnées téléphoniques dans l’espoir de nous revoir, sans conviction. Quelque soit notre âge, notre religion, notre nationalité, nous sommes liés pour avoir fait le chemin ensemble, riches du partage de nos joies et de nos peines, d’un effort qui parfois nous aura coûté, d’une volonté commune d’aller au bout de nous même.

Je m’installe pour deux nuits à l’Abbaye Sainte-Foy de Conques.

Les moines Prémontrés vont m’offrir l’hospitalité pendant deux nuits dans leur magnifique abbaye, blottie derrière la majestueuse abbatiale. Personnellement et tout à fait entre nous, les vitraux noir et blanc de Pierre Soulages ne m’ont pas emballé plus que ça. 😂

L’impressionnant tympan de l’Abbatiale Sainte-Foy de Conques…
… où s’affrontent le bien (à g.) et le mal. 

Le village est joli avec les échoppes « tourist first » classiques, ces derniers déambulant appareils photo en bandoulière, le doigt prêt à saisir le moindre détail pittoresque. Nos pantalons de marche salis et nos schlappes (tongs 🇫🇷) aux pieds ne passent pas inaperçus, les regards sont suffisamment éloquents. 🤣

Une page se tourne donc, mais la route continue telle une dernière ligne droite avant l’arrivée à Cahors, et peut-être une surprise au bout… 😅

À suivre…

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Publié le 4 juillet 2023
Conques dans la brume matinale. 

Mardi 4 juillet

Dans le cadre du Tour de France, les journalistes sportifs auraient qualifié la journée d’aujourd’hui comme une étape de transition avant d’attaquer la montagne, bref, le classement général n’a pas été chamboulé 😂

Partir de Conques sans les visages connus habituels est un nouveau départ.

Les 23 km du jour n’ont rien apporté de transcendant, sinon un petit jeu de piste qui m’a plutôt réussi. L’objectif était de quitter le chemin pour une variante qui permettait d’éviter un dénivelé n’apportant pas d’originalité particulière.

Résultat des courses, je ne me suis pas perdu. 😅

Je suis même arrivé très tôt à Livinhac, dernière ville d’Aveyron située au bord du Lot. Demain, j’entrerai dans le département du Lot, direction Figeac.

Livinhac. 

Je profite donc de l’occasion pour faire un petit point pratique, pour ceux que ça intéresse. 😉

Le poids du sac est, comme prévu, déterminant et peut vite devenir une source de fatigue supplémentaire. Avec mes 6 ou 7 kg dans le dos, je suis bien. Il faut rajouter à cela le litre et demi d’eau. Certes, il est possible de faire transporter son bagage par une société prévue à cet effet. Le système permet à certains pèlerins de marcher quelque soit leur forme physique, notamment les anciens. Par contre, les touristes quadragénaires, petits shorts et lunettes de soleil… No comment !

Les encouragements sont parfois touchants.




J’espère que l’étape de demain sera plus enthousiasmante 🤗🌟

À suivre…

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Publié le 5 juillet 2023

Journée sprint aujourd’hui, j’ai démarré ce matin avec l’envie d’avaler les kilomètres. 😂 J’ai laissé de côté mes étapes types, une pause tous les 7 km, en m’arrêtant après 12 km (!!). J’ai donc franchi les limites départementales pour entrer dans le lot… La fleur au fusil 😊

Hélas, à quelques exceptions près, le chemin n’est pas très emballant, longeant même parfois les bords de route.

Les descentes dans la caillasse ont eu raison de mon genou qui grince comme une vieille crécelle et réclame Cahors avec insistance. 🤣

Je fais la sourde oreille et il a encaissé 30 km pour arriver au gîte perdu en pleine nature qui m’héberge pour une nuit. Nec plus ultra, j’ai rencontré trois amis à Figeac que je pensais loin devant et qui font cette halte avec moi.

Gîte le Relais de St Jacques.
L’église de Figeac.
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Publié le 6 juillet 2023
Cabane en pierre sèche sans mortier.

Le repas au gîte « Le relais du pèlerin » s’est déroulé dans une ambiance tamisée, bougies sur la table et du Chopin en fonds musical. Le repas fait maison avec des produits locaux a laissé place à un tour de table, pour ceux qui souhaitaient s’exprimer et qui ont donc pu le faire librement. Décès d’un conjoint, dépression ou mal de vivre, certains cas sont lourds et n’ont trouvé leur remède qu’en prenant le chemin. « J’ai commencé à marcher comme randonneur, j’en sortirai comme pèlerin », a dit fort justement une dame d’un certain âge.

Le relais du pèlerin à La Cassagnole.


Jeudi 6 juillet

L’étape du jour a laissé des traces. 27,5 km sous une chaleur lourde. Le chemin a repris ses aises en pleine nature traversant moult forêts et clairières, offrant à nouveau des paysages sauvages et beaux, avec les cigales en musique de fond.

Le chemin rocailleux ne fait pas de cadeau.

Les chemins caillouteux ont mis à rude épreuve les mollets, le genou gauche joue toujours des castagnettes et le talon d’Achille droite fait son intéressant. Certes, le bonhomme avance toujours, mais j’ai dû puiser aujourd’hui dans mes réserves et aller chercher un peu d’énergie au tréfonds de moi même.

Le village de Cajarc et sa grotte.

Demain j’attaque la dernière ligne droite vers Cahors et je franchirai la barre des 300 km. La fatigue commence à se faire sentir, il est temps que je ferme les yeux… 😴💤

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Publié le 7 juillet 2023
Vue de ma sieste.

Vendredi 7 juillet

Les nouvelles sont bonnes aujourd’hui. Les 19 km de Cajarc à Limogne en Quercy ont presque été une balade de santé. Le genou s’est tu et le tendon du père Achilles s’est fait oublier. J’ai donc traversé de magnifiques forêts de chênes, accompagné par le chant des cigales en découvrant ici et là ces cabanes et murs de pierres caractéristiques de la région.

J’ai franchi la barre des 300 km parcourus et finalement je m’aperçois que la marche est devenue un quotidien que j’ai apprivoisé. Finalement, quand tout va bien, Santiago n’est pas si loin !

🌟🌟🌟
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Publié le 9 juillet 2023

Ben non, c’est là !






Après 350 km de marche, j’ai franchi en début d’après-midi le pont sur le Lot pour entrer dans le centre historique de Cahors.

Je vous raconte tout ça très bientôt…

Cahors. 
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Publié le 10 juillet 2023
Lever de soleil sur le Lot à Cahors. 

Assis dans le train de Brive-la-Gaillarde… Ça commence comme une chanson de Brassens. 😂😂 Je regarde défiler les paysages du lot, immenses forêts de chênes baignées par la clarté matinale du soleil levant.

Gourdon, Souillac… des noms qui fleurent bon le sud-ouest et qui se prononcent avec cet accent rocailleux issu du terroir, une terre sauvage, aride et rouge parcourue par des chemins caillouteux prêts à vous faire trébucher à la moindre inattention.

Les idées se bousculent dans ma tête. La satisfaction d’être allé jusqu’au bout est certes très prégnante, confortée par la sensation d’avoir vécu une véritable aventure humaine. N’était ce pas là finalement le véritable but ? Une quête inconnue au départ qui s’est imposée au rythme des pas de fourmis qui se sont succédés pendant presque vingt jours.

Une amitié, très forte parfois, une solidarité de tous les instants et une bienveillance des uns envers les autres quelque soit la nationalité, l’âge ou le sexe de chacun, un délicieux cocktail d’humanité qui fait du bien à l’esprit dans ce monde en guerre où les hommes s’ingénient à être plus forts, plus riches ou plus beaux. Nous avons avancé ensemble, dans le respect du rythme des autres, parfois seuls, parfois en groupe quand le chemin devenait difficile, avec la volonté commune de découvrir, d’aller plus loin.

La lueur dans nos regards lors des adieux ne laissait aucune place au doute. Les larmes n’étaient pas feintes. Nous avions des racines identiques et cette même flamme brûlant au fond de notre âme et qui ne s’éteindra plus maintenant.

 Peggy, Rolf und Harald (à g.) … Peggy et Florie, un genou chacune 😅 Photo prise par l’incontournable Patrick lors de son abandon.
Daniel (à g.) l’infatigable marcheur qui arrivé à Genève après un périple depuis Séville est reparti à pied direction Le Puy et Ba...
Paul (à g.) … Jean-Luc et Evelyne, merveilleux hôtes d’Aumont-Aubrac.
Arrêt à l’ombre avec les bordelais (à  g.) … Paul, Antonin, qui m’a sauvé de la fringale sous la pluie et après 1h40 de montée en ...

… Et tous les autres que je n’ai pas en photo, Patricia au cœur gros comme ça, Marie et Damien, mes chtis favoris qui arriveront au bout du chemin sans doute en septembre, Nico qui marche la tête dans les étoiles, prenant son temps pour aller le plus loin possible, Laurent amoureux des poèmes de Victor Hugo, Christian, Bayonnais et passionné de ballon oval, Thierry, le chanteur-compositeur à qui j’ai retiré une mouche de l’oreille 😅 …

La fin d’une aventure… Pour laisser place à un nouveau périple ?