Quand je vous disais que le chemin était une aventure humaine, je vais revenir sur le gîte « À la croisée des chemins ».
À l’heure du rendez-vous, les propriétaires arrivent les bras chargés (un couple donc quatre bras) de victuailles. En 10 mn, nous avons l’impression de nous connaître depuis dix ans. J’ai une chambre avec un lit king size, une salle de bain immense et surtout, la maison pour moi tout seul 🤣
La vie est belle chez Evelyne et Jean-Luc.
« Philippe, va prendre ta douche, pendant que nous préparons le repas » 😅 salade avec pâté de sanglier fait maison, spaghettis aux girolles ramassées la veille, tarte aux pommes et salade de fruits concoctées avec amour par Evelyne. Nous nous quittons en nous promettant de nous revoir… J’ai dormi comme un bébé 🤗
Mardi 27 juin, ce sont 26 km qui attendent les pèlerins, la plus grande distance depuis le début de mon périple. Je démarre tranquille, le matin à froid, comme les vieux diesel ça fume un peu !
Je me suis beaucoup arrêté ici et là, discuté avec des têtes connues, dont un Bayonnais qui va aussi à Cahors et avec qui nous ne parlons QUE de rugby 🏉
J’ai rattrapé les amis hollandais pour finir l’étape avec eux, c’est pas un luxe quand on est dans le dur de s’encourager les uns les autres 😊
Le plateau de l’Aubrac nous a ouvert ses paysages splendides et sauvages, où les vaches qui semblent être les seuls habitants broutent paisiblement, non sans une certaine curiosité pour ces drôles de bêtes à carapace et chapeau ridicule. Le marcheur a l’impression d’être au bout du monde, de vivre un moment de communion avec la faune et la flore, de plonger vers l’essentiel, ses racines. La flore est riche, oeillets, pensées sauvages, myosotis ou gentianes. Les libellules bleues semblent sortir d’un conte pour enfants.
L’Aubrac est d’autant plus impressionnant quand il est abordé à pied, après une lente progression, semblant se dévoiler petit à petit, telle une récompense visuelle et olfactive à un effort soutenu qui met les jambes et le souffle à dure épreuve. Un vrai coup de cœur !
Je change petit à petit d’état d’esprit. Centré les premiers jours sur moi-même et l’effort physique fourni, mon corps est presque devenu une mécanique bien huilée qui laisse la place à l’esprit. L’ouverture sur l’extérieur est plus grande, j’aborde la deuxième semaine avec une vision nouvelle, quelle découverte de soi !
Pour l’anecdote, j’ai franchi le cap des 100 km parcourus (118 exactement !).
Bonne nuit 😴