La Vélodyssée, quesaco?
1200km de voies vertes et pistes cyclables qui traversent la France, du nord de la Bretagne à la frontière espagnole (Hendaye) en longeant l’océan atlantique.
La préparation
L’idée est venue en juin, assise dans mon canapé. Je voulais passer une semaine de vacances différente. Première pensée, la traversée des Pyrénées en vélo. Bon, avec les voitures qui roulent très près et le fort dénivelé, le mieux n’est peut-être pas de se lancer toute seule. Mais un trip en vélo me plait bien. Je me souvenais d’avoir évoqué de relier Nantes au pays basque. Bingo, la Vélodyssée ! Pistes aménagées, itinéraires sans risque et plats, chemins fréquentés ; donc faisable toute seule sans trop de préparation et en vélo de route. D’où partir et arriver et dans quel sens le faire ? Location d’une voiture chère donc ce sera le train dans un sens. Biarritz -> Nantes implique un passage par Paris donc plusieurs correspondances. J’avais envie de découvrir La Rochelle. Une seule correspondance en train depuis Biarritz jusqu’à La Rochelle, c’est parfait ! Je préfère arriver chez moi à la fin de l’itinéraire plutôt que de batailler avec les trains donc ce sera La Rochelle -> Biarritz. Il faut maintenant déterminer le nombre de jours et les escales pour réserver les hébergements. En cherchant les hôtels à La Rochelle, certains pointent sur l’île de Ré, endroit où j’ai envie de retourner depuis longtemps. La première nuit sera donc sur l’Ile de Ré. Le nombre d’étapes a ensuite été calculé en fonction du nombre de kilomètres par jour. J’avais en tête une moyenne de 100km/jour. Grâce au site internet de la Vélodyssée, en additionnant les étapes proposées et en cherchant en parallèle des hôtels dans les villes d’étape ou à proximité, le programme des deux premiers jours a rapidement été défini : Ile de Ré -> Marennes, Marennes -> Hourtin (en ville car au niveau de la plage, les hôtels étaient très chers). Les dernières étapes ont été un peu plus difficiles à déterminer car les prix des hébergements sur le bassin étaient exorbitants, le choix était très limité entre Parentis-En-Born et Léon et les hôtels disponibles n’acceptaient pas forcément que le vélo dorme en lieu sûr (chambre ou garage fermé, critère primordial). Finalement, je suis tombée sur la chambre d’hôte Bleu velours à Andernos-Les-Bains, très bien notée et à prix raisonnable (127€ la nuit, petit déjeuner inclus). J’aurai donc une étape Hourtin -> Andernos. Puis sur Airbnb, un logement insolite ressort également à prix très raisonnable (80€) à Mimizan. Cela fait une quatrième étape plus importante que les autres mais faute de mieux, je pars sur Andernos -> Mimizan et Mimizan -> Bayonne. Je ne regretterai aucun de ces choix.Une fois l’itinéraire construit et validé, je dois m’atteler à l’équipement. Des bagages adaptés au vélo de route sont nécessaires, pour laisser le dos libre. J’opte pour un bagage de selle et un bagage de guidon de la marque Zéfal, tous deux imperméables et de très bonne qualité, je n’ai pas été déçue. Seul bémol, la sacoche de guidon avait tendance à descendre et à toucher le pneu. À chaque problème une solution : les lacets de mes chaussures de ville venaient serrer le bagage au cintre pour éviter qu’il ne bouge trop. Cela a fait l’affaire. Sur le site de la SNCF, je me rends compte que les vélos non démontés ne sont pas acceptés sur tous les trains et quand ils le sont, les places sont très limitées ; je n’en trouve d’ailleurs aucune le jour où je souhaite partir. Je commande donc une housse de transport de vélo sur le site Bud (entreprise française), la housse est un peu chère par rapport à d’autres sites comme Décathlon mais elle est petite et légère et peut donc facilement se mettre dans les bagages. Je prends également une protection pour la fourche qui se révélera très utile et une protection pour la cassette. La première évite que la fourche, une fois la roue avant enlevée, ne se pose trop violemment au sol. Je n’utiliserai pas la 2ème car je n’ai finalement pas besoin d’enlever la roue arrière pour rentrer le vélo dans sa housse et les dimensions restent inférieures à celles autorisées par la SNCF. Voyageant seule, j’achète aussi un cadenas entre le U très sécurisé et le simple câble. Il ornera mon vélo pendant tout le périple sans jamais servir, ne m’arrêtant que rarement lors des étapes (seulement pour manger une pâte de fruit et prendre des photos) et rentrant le vélo dans les hébergements le soir. Deux lumières de vélo, un kit réparation (en cas de crevaison) et une pompe ont complété l’équipement. Même si on ne les utilise pas, mieux vaut les prévoir. Enfin, j’ai investi dans un GPS vélo (Garmin). J’avais déjà une montre connectée mais les fixations du GPS directement sur le cadre ou le guidon sont un vrai plus. Je ne regrette pas cet achat, car en plus de charger tous les itinéraires dessus, de pouvoir les suivre en temps réel, il enregistre toutes les statistiques comme distance, temps, vitesse, temps en déplacement, dénivelé, carte du parcours… Concernant les itinéraires, le site de la Vélodyssée propose les cartes de chaque étape en format .gpx à télécharger et à modifier sur des applications comme Garmin connect. Le GPS lit directement ce format et c’est plus confortable de suivre les indications sur le GPS que de s’arrêter à chaque nouveau panneau.
J0 : Biarritz – Ile de Ré
C’est enfin l’heure du départ ! Première étape, un périple à elle toute seule, rejoindre La Rochelle depuis Biarritz en train. Sur le papier, cela semble simple : un premier train de Biarritz à Bordeaux et un deuxième de Bordeaux à La Rochelle. Dès mon arrivée en gare de Biarritz, je me rends compte qu’une sangle de fixation du sac de devant est manquante, elle a dû tomber dans la voiture ; heureusement, j’en avais pris une en plus ! Le train arrive et je quitte Biarritz et sa météo pluvieuse du moment. Le TER est assez fréquenté, je reste donc entre deux voitures avec le vélo dans sa housse. Prochain arrêt : Bayonne, le train se remplit un peu plus ; puis vient Saint Vincent de Tyrosse. Une colonie d’une vingtaine d’enfants attend sur le quai et embarque dans le train difficilement, faute de place. On repart jusqu’à Bordeaux, debout, le vélo à la verticale, en essayant d’esquiver les valises et les enfants lors des secousses. Le trajet est un peu chaotique, nous sommes tous ravis d’arriver enfin à destination et de quitter ce train. Il ne me reste plus qu’à changer de quai. Mine de rien, transporter son vélo dans une housse sur l’épaule en plus de ses bagages n’est pas très pratique et on ressent bien le poids du vélo. L’Intercité est plus spacieux, les 2h défilent rapidement pour enfin atteindre La Rochelle. Je m’installe devant la gare pour remonter le vélo, plier la housse, changer de chaussures, fixer les bagages et préparer le GPS avec l’itinéraire téléchargé. C’est parti ! Je commence doucement, d’autant que la circulation est partagée avec les automobilistes. Je traverse de très jolies rues, jusqu’au port et à la vieille ville. La Rochelle me plait beaucoup, j’ai déjà envie de m’arrêter pour profiter (à 1.5km du départ). Je me raisonne, me disant que je repasserai le lendemain au même endroit et continue mon chemin. Très rapidement, je quitte la route pour une piste cyclable. Le vent souffle très fort, je suis ballotée de gauche à droite. Le pont pour l’Ile de Ré entre dans mon champ de visu, il semble long. Première pause photo et… première chute, à l’arrêt. Le guidon du vélo avec le vent et sous le poids des bagages, s’est retourné. N’ayant enlevé qu’une pédale automatique, je n’ai pas pu me retenir, mon pied droit étant encore accroché à la pédale. Rien de grave ceci dit, une légère éraflure sur le genou, et une bonne leçon : on déchausse les deux pédales à chaque fois.
Après cette petite mésaventure, je m’élance sur le pont sur la portion réservée aux cyclistes. La vue est impressionnante. Il faut quand même que je reste concentrée sur la route car le vent rend la traversée dangereuse. Après un long faut plat, l’île se rapproche rapidement et quelques gouttes de pluie s’invitent. Le reste du trajet se passe sans encombre jusqu’à l’hôtel l’Escale, situé sur une petite place à Sainte Marie de Ré, à l’entrée de l’île.
Une fois installée dans la super chambre, grande, propre et décorée avec goût, je me promène dans les rues jusqu’au front de mer, c’est agréable ! Le vélo est le transport le plus côté sur l’île car les distances entre deux points d’intérêt sont importantes pour tout faire à pieds. Le dîner dans le restaurant de l’hôtel (moules marinières – frites, la base) marque la fin de cette journée d’échauffement avec 18km de vélo. Je me souvenais d’une Ile de Ré sauvage malgré sa haute fréquentation ; d’un littoral et de bords de mer apaisants, de nature omniprésente et de rues authentiques. Je n’ai pas été déçue, l’Ile de Ré a gardé son charme et a tenu ses promesses.
J1 : Ile de Ré – Marennes (108km)
Réveil pluvieux rehaussé par un bon petit déjeuner à l’Escale et je dois déjà quitter ce bel endroit et cette île que j’ai adorés. La traversée du pont se fait sans encombre et j’arrive à La Rochelle. Le port est toujours aussi agréable, malgré le temps automnal.
La Rochelle Quelques erreurs de GPS plus tard, je suis la Vélodyssée, sur des gravillons sur plusieurs kilomètres. Le goudron remplace les cailloux et la piste longe la mer, l’air salé enivre. La route bifurque vers Rochefort en contournant la ville. Les paysages évoluent pour des champs à perte de vue. Des nuages noirs chargés d’eau me forcent à me stopper sous un arbre pour attendre l’accalmie. Pas vraiment efficace, je repars trempée pour atteindre l’Hermione. Le bateau se laisse admirer avec sa coque d’époque et ses hauts mâts. Dommage que le temps ne soit pas au rendez-vous, j’aurai bien aimé m’y attarder davantage.
Je longe le château de Rochefort, impressionnant de par sa taille. Le décor change à nouveau, une vingtaine de kilomètres défile dans la forêt au sol boueux, encore un terrain peu adapté pour un vélo et des pneus route. Cette partie est un peu longue car les lignes droites interminables sont là pour nous décourager. Une fois sorti de cette forêt, le sentier devient caillouteux et sillonne des marécages aux nombreux animaux : cygnes, oiseaux, vaches, chevaux…
Rochefort J’entre finalement dans Marennes en début d’après-midi après 108km. Ne souhaitant pas emporter trop de nourriture, je pensais m’arrêter lors de l’étape dans une boulangerie ou restaurant mais à part une baraque à frites, je n’ai rien trouvé sur la route. À Marennes, je fais donc quelques courses dans un supermarché et m’installe pour mon déjeuner sur une place où les bâtiments alentours sont recouverts de vignes. Je dinerai également sur cette place, dans un bon restaurant, avec un très bon tartare de saumon. Le centre-ville est petit et silencieux. La plupart des commerces ne sont pas ouverts.
Marennes Bilan de l’étape : Cette étape plate, sans difficulté majeure, était pluvieuse mais les différents points de vue se sont révélés agréables. La plupart des chemins s’adressaient plus à des VTT ou VTC, à cause de la boue, des cailloux et gravillons. C’est l’étape où j’ai croisé le moins de cyclistes. Deux étapes proposées sur le site de la Vélodyssée ont été combinées : La Rochelle -> Rochefort et Rochefort -> Marennes, auxquelles a été rajouté le tronçon Ile de Ré -> La Rochelle.
J2 : Marennes – Hourtin (108km)
Je laisse Marennes derrière moi et emprunte les pistes cyclables le long de grands champs puis le long du littoral atlantique. Là encore, de jolies plages s’étendent à perte de vue. Elles sont parsemées de quelques petits ports de plaisance qui ajoutent du caractère aux paysages.
J’atteins Royan 45km plus tard, accueillie par une grosse averse et un vent violent. Je tente une pause photo devant l’une des plages aux bords de la ville mais en vain, les rafales et la grisaille ne rendent pas justice à ce que j’ai sous les yeux. La plage, comme une crique, appelle à la détente avec son sable clair et ses eaux sombres. Les villas en arrière-plan mêlent architectures ancienne et moderne. De jolies tentes rayées et colorées égaient le décor. Tant pis pour les photos, je reviendrai une prochaine fois car l’endroit semble agréable. Je poursuis ma route jusqu’à la zone d’embarcation pour prendre un ferry pour rejoindre Le Verdon. Une file d’attente est dédiée aux piétons et vélos. Toutes les informations sont disponibles sur le site internet du bac de Gironde. Le prix de la traversée est de 3.60 euros, vélo compris et l’été, les bateaux quittent Royan toutes les heures. J’ai de la chance, je n’attends qu’une dizaine de minutes avant d’embarquer, pied à terre. Les vélos sont déposés à côté des voitures et les passagers s’installent sur le pont ou dans la cabine. On rejoint Le Verdon en une trentaine de minutes à peine. La navigation est tranquille.
De l’autre côté, pas de pluie et mêmes quelques éclaircies, j’en profite. Je pédale jusque dans une forêt qui débouche aux pieds de dunes de sable s’étendant sur plusieurs kilomètres. Ces dunes abritent de longues plages prisées. Plusieurs panneaux indiquent des plages naturistes, des campings le sont également ; un manque d’attention à l’entrée des plages peut surprendre une fois sur le sable. La fin du parcours évolue à l’ombre de nombreux pins. À l’arrivée à Hourtin en milieu d’après-midi, des trombes d’eau s’abattent sur moi et s’arrêtent une fois que j’ai franchi le seuil de mon hébergement. Heureusement mes bagages sont imperméables. Comme pour le premier jour, à part une pâte de fruit lors de l’étape, je n’ai pas déjeuné. La fatigue l’emporte sur la faim. Une sieste plus tard, le soleil est revenu. Je me promène dans le petit centre de Hourtin. Une jolie église à l’architecture typique se dresse au milieu d’un jardin aménagé. Le port de Hourtin est lui aussi agréable. Quelques restaurants y proposent toutes sortes de plats et boissons. Moules – pâtes les pieds dans l’eau clôturent cette journée.
Hourtin Bilan de l’étape : Pas de grande difficulté non plus, sans dénivelé, les pistes étaient bitumées et bien entretenues. Cette section est assez fréquentée par d’autres cyclistes. La traversée en ferry de Royan au Verdon, très agréable, est à prévoir en terme de temps et d’horaires. Les paysages étaient variés. Trois étapes proposées sur le site de la Vélodyssée ont été combinées : Marennes -> Royan, Royan -> Montalivet-Les-Bains et Montalivet-Les-Bains -> Hourtin plage ; auxquelles a été rajouté le tronçon Hourtin plage -> Hourtin ville.
J3 : Hourtin – Andernos (89.4km)
Départ de cette troisième longue étape sous la pluie, le moral en prend un coup, rouler en kwé au mois d’aout, ce n’est pas ce que j’avais espéré. Les premiers kilomètres passent et mènent rapidement en forêt. L’odeur des pins redonnent le sourire. Le parcours devient intéressant, un enchaînement de petites bosses (altitude maximale à 50m) courtes mais intenses permet de changer de rythme constamment. J’atteins ainsi la plage de Lacanau sans avoir vu défiler les kilomètres. À partir de là, c’est le début de la fin, je longe les dunes de sables aux abords de la plage de Lacanau et me dirige vers un ciel de plus en plus noir. La pluie se met à tomber intensément, je suis sur une piste cyclable à découvert. Je me dépêche d’atteindre les arbres un peu plus loin, pour m’abriter un peu. Je m’arrête quelques instants ; après 15 minutes, la pluie a encore redoublé d’intensité. Mouillée jusqu’aux os, je reprends la route, me disant que cela va bien finir par se calmer. Au contraire, après une dizaine de kilomètres parcourue sous une pluie torrentielle, une averse de grêle m’accompagne pendant 5 minutes. Outre le fait que ce n’est pas du tout un temps estival, j’ai quelques appréhensions de crever avec ces grêlons et mes pneus route. Je décide de continuer pour sortir de cette zone au plus vite, le ciel est tellement sombre et aucune éclaircie n’est visible. Finalement, la grêle cesse, remplacée par une fine pluie. Les arbres m’abritent et je ne la sens même plus ; par rapport à ce que j’ai eu l’heure d’avant, une petite bruine est synonyme de beau temps pour moi. Le point positif (il en faut bien un !) est que je ne croise personne, pas besoin de ralentir pour doubler ou d’attendre que les personnes arrivant en face soient passées ; je déroule jusqu’à Lège. Petit à petit, la pluie s’arrête également et le soleil pointe le bout de son nez. Les 15 derniers kilomètres sont ensoleillés et chauds, la température est également montée de près de 10 degrés. Les pistes cyclables quittent la forêt et longent la départementale où les voitures attendent que la file avance vers le Cap-Ferret. Il est possible d’aller jusqu’au Cap en vélo mais cela rajoute 40km aller-retour (peut être une étape sur une journée). J’arrive à Andernos complètement sèche, sous un soleil de plomb très attendu. Je prends même la marque du short ! C’était inespéré en partant ce matin. La chambre d’hôte (Bleu velours) est joliment décorée, les hôtes accueillants. La journée se termine au bord de mer, dans Andernos.
Andernos Bilan de l’étape : Une étape un peu plus difficile avec de nombreuses bosses courtes mais qui cassent le rythme pour arriver jusqu’à Lacanau. Un dénivelé qui était le bienvenu. Malgré une météo capricieuse qui a failli avoir raison de mon moral à plusieurs moments, les paysages étaient beaux. Les chemins sont bien aménagés, en majorité à l’intérieur de forêts. De nombreux cyclistes croisés au début de l’étape, puis très peu dès que la météo est devenue hivernale. Deux étapes proposées sur le site de la Vélodyssée ont été combinées : Hourtin plage -> Lacanau et Lacanau -> Lège-Cap-Ferret. Un partie de l’étape Lège-Cap-Ferret -> Arcachon a été ajoutée (Lège-Cap-Ferret -> Andernos-Les-Bains) ainsi que le tronçon Hourtin ville -> Hourtin plage.
J4 : Andernos – Mimizan (121.5km)
Après un super petit déjeuner à la chambre d’hôte, je m’élance sur l’étape la plus longue du périple, et une fois n’est pas coutume, il ne pleut pas (pour l’instant). Je longe le bassin d’Arcachon, sans jamais le voir (dommage). J’aurai pu faire quelques détours mais je commençais à avoir les épaules et la nuque qui tiraient après 3 jours de vélo. La piste cyclable est accolée à la départementale. J’aperçois bientôt une file interminable de voitures à l’arrêt et comprends que j’arrive à la fameuse dune du Pilat. Y étant déjà allée une fois en basse saison et à la vue des milliers de visiteurs, je passe mon chemin. Cette portion n’est pas plate, les pistes sont partagées entre les nombreux piétons et cyclistes aux rythmes différents et il n’est pas simple de les esquiver. Une erreur de mon GPS me fait bifurquer dans une zone sableuse, assez difficile. Finalement j’atteins le calme de la forêt et arrive rapidement à la plage de Biscarosse. Je quitte le littoral pour aller à l’intérieur des terres, je m’amuse à franchir de nouvelles montagnes russes ; cette fois-ci les côtes sont plus longues, sinueuses et raides, ça change du plat. D’ailleurs je croise de nombreux cyclistes, pied à terre, poussant leur vélo. Après être monté, on redescend vers le lac de Biscarosse. Des plages sont aménagées avec des équipements sportifs (terrains de volley, pétanque, sports nautiques), des bars et restaurants. Des zones ombragées sous les pins complètent le paysage. L’endroit serait propice à une sieste, pas cette fois mais je m’y arrête quand même quelques instants. Un peu plus loin, une petite supérette propose de nombreux fruits, idéaux pour un encas ; comme les jours précédents, je préfère prendre mon déjeuner à l’arrivée.
Lac de Biscarrosse Une banane, une pêche et un Perrier plus tard, je poursuis mon chemin sans difficulté jusqu’à un autre lac puis la piste devient parallèle à la départementale. Je roule à bonne allure et vois le panneau indiquant l’entrée dans Mimizan. Quelques centaines de mètres supplémentaires pour arriver à l’hébergement du soir : une ancienne caravane réaménagée, stationnée au milieu de la nature ; et l’étape est déjà finie. J’avoue être sur ma faim, malgré les 121km, j’ai envie de continuer à pédaler. Ce n’est que partie remise, reste encore une grosse étape le lendemain. Je m’installe dans ma caravane, l’endroit est vraiment insolite et les hôtes charmants, c’est très sympa. Je profite de la terrasse, avec une bonne bière, et du calme environnant. C’est ressourçant. Je teste la douche portative, une première pour moi : un petit récipient est rempli d’eau chaude, une pompe permet de mettre sous pression (bon c’est à faire toutes les 30 secondes environ). Parce qu’une journée sans pluie n’aurait pas été une journée réussie, des trombes d’eau s’abattent alors sur Mimizan ; je rentre à l’abri dans la caravane et pour soulager mes épaules qui sont très douloureuses, j’improvise une séance de 1h de yoga grâce à l’application Decatcoach.
Mimizan Bilan de l’étape: Étape la plus longue et pourtant en arrivant à Mimizan, j’aurai aimé qu’elle dure plus longtemps. Étape vallonnée avec de belles côtes à la dune du Pilat ainsi que de Biscarosse plage à Biscarosse ville. Quatre étapes proposées sur le site de la Vélodyssée ont été combinées : une partie de Lège-Cap-Ferret -> Arcachon (Andernos -> Arcachon), Arcachon -> Biscarosse plage, Biscarosse plage -> Parentis-En-Born et une partie de Parentis-En-Born -> Mimizan plage (arrêt à Mimizan).
J5 : Mimizan – Bayonne (114.7km)
La tranquillité de l’endroit était vantée sur Airbnb, c’est raté pour cette fois. Durant toute la nuit, c’est le déluge ; le bruit de l’eau sur le toit de la caravane n’est pas dérangeant mais c’est très bruyant. Au matin de cette dernière étape, le moral n’est pas au plus haut ; des torrents d’eau tombent toujours du ciel et le vent, violent, est également de la partie. Au moment du départ, je veux profiter de chaque instant, dans moins de 5h j’aurai déjà terminé ce périple, donc je fais abstraction du mauvais temps. Cela marche sur quelques kilomètres. Les pistes oscillent en forêt dont les arbres m’abritent un peu. Puis arrivent des portions complètement à découvert, où des rafales de vent viennent de face ou sur le côté (jamais de dos, ce serait trop facile). Je pédale mais n’avance presque plus. Les 50 premiers kilomètres sont durs mentalement ; je me demande même pourquoi je me suis embarquée dans cette aventure ! Les éléments se déchainent tellement que je ne croise absolument personne.
En arrivant à Léon, des éclaircies apparaissent enfin ! La traversée de la ville se fait en partageant la route avec les automobilistes. Il faut poser le pied à terre à plusieurs reprises, entre les feux, les stops et le trafic. Je retrouve le calme des pistes cyclables, largement plus fréquentées depuis que le soleil est revenu. Les 50 kilomètres suivants défilent à travers les forêts de pin malgré un vent qui ne faiblit pas. Je fais une pause à Seignosse pour la dernière pâte de fruit. À Tarnos, le chemin devient boueux et non bitumé, c’est l’histoire de quelques kilomètres seulement. Je traverse Boucau entre rues en travaux et zones désaffectées ; cette partie est la moins sympa du périple. Heureusement je passe ensuite par Bayonne, sa mairie, ses petites rues piétonnes et ses maisons basques traditionnelles. Je n’ai pas la force (ni l’envie) de rejoindre mon domicile en vélo ; le parcours étant très vallonné et partagé avec les voitures sur des routes étroites. Au moment de poser pied à terre, un pincement au cœur se fait sentir, l’aventure est déjà terminée : 5 jours et 560km de vélo !
Port de Capbreton Bilan de l’étape : Étape sans difficulté sur le papier mais un temps catastrophique et peut-être l’enchainement des journées vélo m’ont fait ressentir un trop plein à quelques moments. Le passage dans les forêts landaises, le port de Capbreton et les plages de Hossegor, Seignosse et Vieux Boucau étaient là pour remonter le moral. Trois étapes proposées sur le site de la Vélodyssée ont été combinées : Mimizan plage -> Léon, Léon -> Capbreton et Capbreton -> Bayonne
Bilan global
Ces quelques jours en chiffres :
- 2900 kcal brûlées en moyenne par jour sur le vélo,
- 1000 souvenirs,
- 560km de vélo,
- 12 pauses photos / casse-croûte / pipi,
- 7 pâtes de fruits,
- 5 jours,
- 1 chute.
Mes coups de cœur sur la route :
- La sauvage Ile de Ré,
- L’authentique hôtel restaurant l’Escale (Ile de Ré),
- Le port et les rues pavées et fortifiées de La Rochelle,
- Les pistes cyclables le long des plages charentaises,
- La mythique Hermione à Rochefort,
- Les plages de Royan et leurs tentes rayées et colorées,
- La jolie église de Hourtin,
- Les interminables forêts de pins à Lacanau,
- Les rues piétonnes d’Andernos,
- La charmante chambre d’hôte Bleu velours à Andernos,
- La tranquillité du lac de Biscarosse,
- Le phare de Contis en pleine nature,
- L’insolite caravane texas (Airbnb) à Mimizan,
- L’ambiance du port de Capbreton.
La Vélodyssée :
- Routes goudronnées la plupart du temps,
- Peu de dénivelé,
- Très beaux points de vue,
- Paysages diversifiés,
- Accessibles aux familles,
- Très fréquentée par d’autres cyclistes,
- Panneaux réguliers,
- Site internet fournissant des informations et conseils précieux.
Mon premier trip vélo :
- Côté découvertes : j’en ai pris pleins les yeux (et les jambes !) en prenant mon temps. Le vélo permet de profiter des paysages tout en visitant différemment,
- Côté sport : les étapes longues (108km / jour en moyenne) mais pas difficiles (j’ai l’habitude de rouler) ; seuls les enchainements étaient douloureux pour les épaules, les jambes, elles, n’étaient pas fatiguées,
- Côté alimentation : petit déjeuner conséquent, pâte de fruit lors de l’étape avalée en plusieurs fois, déjeuner tardif et léger et dîner copieux (il fallait ré-ingérer des calories !),
- Côté équipement : vélo de route possible, bon cuissard vélo de rigueur (quelques douleurs mais sans plus), bagages imperméables au top et GPS vélo très utile,
- Côté météo : la cata ! Entre pluie, vent et grêle, ce n’était pas tellement ce que j’avais prévu en planifiant ce périple en juillet et août,
Le premier trip d’une longue série. À quand le prochain ?
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