Départ de Sydney direction Los Angeles. Je m’arrête à Auckland où je récupère ma valise puis après 13h de vol, j’arrive à LAX le 22 novembre où je laisse mon bagage à une compagnie privée pour ne pas m’encombrer pendant mon voyage.
En attendant mon luggage keeper, je m'acclimate aux nouvelles températures (assez basses): je suis passée de la fin du printemps à la fin de l'automne en moins de 24h. Je change ensuite de terminal et patiente jusqu’au décollage à 22h, initialement prévu à 16h, pour San Francisco. Après un peu plus d'une heure de vol, je gagne le centre-ville en prenant le train: le Bay Area Rapid Transit (BART) qui dessert l'aéroport ainsi qu'une partie de la ville. C'est une alternative économique par rapport au taxi et le voyage n'est pas si long et même plutôt agréable. Je trouve facilement mon hôtel, le HI San Francisco Downtown Hostel, près d'Union Square, ayant préparé l'itinéraire au préalable. Je découvre ensuite ma chambre que je partage avec deux autres filles dans l’hôtel (étant seule, je préférais réserver dans un backpacker). Pour commencer ce voyage aux États-Unis, je dîne au comptoir du restaurant Loris Diner au design très américain (et très kitch) : capot de voiture dans la vitrine, voitures dans le bar, juke-boxs, gros canapés rouges et carrelage noir et blanc au sol. Je n'ai pas eu à aller très loin, le restaurant est situé juste à côté de l’hôtel. Au menu, des spaghettis à la bolognaise avec un grand coca offert par le patron. Je rentre me coucher, fatiguée de mon long voyage (Sydney - Auckland - LA - SF).
Le lendemain, je me réveille à 5h30 et attends le bus qui doit venir me chercher pour visiter les points clés de cette ville. Étant seule et ayant peu de temps, j'ai privilégié cette solution. Vers 9h, nous commençons notre excursion. Le premier arrêt est aux pieds du très célèbre Golden Gate Bridge que nous traversons après une première halte photo. Ce pont est impressionnant avec sa hauteur de 227 mètres et sa longueur totale de 2737 mètres. L'endroit est calme et peu fréquenté en ce début de matinée.
Nous repartons vers Muir Woods (ou l’ancienne forêt rouge) à 80 km au nord de la ville. Je profite des trois heures libres que nous avons pour parcourir les bois, un chemin balisé arpente la forêt avec plusieurs possibilités d’itinéraires plus ou moins longs. J’ai le temps de visiter l’ensemble du domaine. Les arbres sont géants, leurs racines sont étonnantes. Le sentier est recouvert de feuilles rouges. L’automne offre un spectacle éblouissant. L’air de la forêt est apaisant et me ressource pleinement.
Après cette pause bucolique, notre chauffeur nous dépose à Sausalito pour une heure. Cette ville est située à 7km au nord de San Francisco connue pour avoir été une zone de construction navale lors de la Seconde Guerre Mondiale. Je décide de m'arrêter manger avant de visiter et je m’installe sur la terrasse du Bar Bocce depuis laquelle je savoure ma bière et ma bruschetta en face de la mer, le paradis.
Je me promène ensuite dans les rues de cette ville très agréable. Cela a été un coup de cœur.
Nous repassons ensuite par le fameux pont, où les touristes sont (beaucoup) plus nombreux que ce matin, chacun essayant de rejouer une scène mythique qui s’est déroulée sur ce pont pour une photo originale. Un peu plus compliqué lorsque l'on est seule. La vue sur la baie de San Francisco est très agréable.
Nous reprenons ensuite la route en direction de Lands end où je m’arrête dans l’unique café pour un petit en-cas, la bruschetta de midi semblant bien loin. Lands end est un parc dans le Golden Gate National Recreation Area, offrant de beaux points de vue sur la baie. Un mémorial à l'effigie du navire de guerre USS San Francisco est abrité dans ce parc. J'aperçois aussi les vestiges des bains de Sutro qui étaient des bains publics d'eau salée, construits en 1896 et qui ont brûlé en 1966. Quelques sentiers longent la côte, quel dommage de n'avoir pas plus de temps (arrêt de 30 minutes seulement).
Nous passons ensuite devant Ocean Beach avant de traverser le Golden Gate Garden en direction des Twin Peaks qui offrent une vue surplombant l’ensemble de la ville et nous permettent d’admirer son immensité (l'appareil photo que j'avais n'était pas très performant, notamment au niveau du zoom...). Il s'agit de deux collines s'élevant à 220 mètres au dessus de la ville.
Alors que le soleil commence sa descente, nous achevons cette journée découverte dans les quartiers résidentiels aux maisons très cosy et apercevons le réputé funiculaire (Cable Car).
Je prends une douche rapide avant d’aller me promener dans les rues autour d’Union Square. Je commande des sushis au Akiko restaurant que je mange sur le comptoir avec un verre de vin offert par le restaurant. Là aussi le personnel est très aimable et aux petits soins pour ses clients. Verdict: excellents. Je rentre ensuite me coucher mais une soirée a lieu dans les dortoirs de l’hôtel. C'est pour cela qu'il vaut mieux prévoir des boules quies lorsque l'on est hébergé dans un backpacker.
Après une bonne nuit de sommeil, réveil à 5h. Je prends mon petit-déjeuner sur le trottoir en attendant le bus (biscuits achetés dans une supérette proche de l’hôtel). Aujourd'hui je me rends dans le parc Yosemite. J'ai réservé une "excursion" contenant le transport de SF jusqu'au parc, l'entrée dans le parc et le déjeuner. Je passe les quatre heures suivantes de route à dormir (et oui le parc se mérite). Nous faisons une pause un peu avant l’entrée. Le guide nous avoue qu’il n’a plus le droit de s’arrêter à cet endroit et on comprend pourquoi, le bus est garé sur le bas-côté de la route qui est étroite et que nous devons traverser pour atteindre un espace de 50 cm bordé d’un côté de cette route et de l’autre du vide. Mais l’endroit vaut le détour, la vue sur les montagnes et la forêt est sublime. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à prendre des photos.
Quelques photos et selfies avec le guide plus tard (il tenait à avoir une photo avec chacune des personnes présentes dans son bus), nous repartons et arrivons finalement dans la vallée de Yosemite. Cet endroit est situé dans les montagnes de la Sierra Nevada (Californie) et a une superficie d’un peu plus de 3000 km². Nous avons quartier libre pour le reste de la journée (ou plutôt pour les quatre heures suivantes). Dans le bus, j'ai rencontré une française qui voyage aussi seule, nous décidons de commencer par déjeuner. Au menu: sandwich, chips, fruits et barre céréale que nous mangeons à l'extérieur du restaurant. C’est assez copieux. Le ventre rempli, nous partons à la découverte du parc et arpentons les sentiers balisés. Nous apercevons de nombreux oiseaux, plantes et même une biche et son faon. L’endroit est magnifique et reposant (il paraît que l’ambiance n’est pas la même en plein été mais ce jour-là, nous ne croisons pas beaucoup de curieux et tant mieux). Le paysage est composé de montagnes, de lacs, de forêts, de cascades. Le soleil passe derrière ces montagnes et le froid revient rapidement. Sur le chemin du retour vers le bus, nous distinguons une personne en rappel sur le Half Dome dont le sommet avoisine les 2693mètres et avons le plaisir de voir la chute du voile de la mariée (189 mètres de hauteur).
Arrive l’heure de quitter ce bel endroit. Malgré la route, je ne regrette pas cet arrêt, le parc est très agréable. Nous faisons ensuite une pause pour admirer San Francisco de nuit, très bonne idée, merci au chauffeur. Après plusieurs détours à chaque hôtel, je me repose avant de ressortir. Avec mes colocataires de quelques nuits (une autrichienne et une franco-allemande), nous décidons de dîner au Cheesecake factory au dernier étage de Macy’s mais le restaurant est complet avec plusieurs heures d’attente pour une table. Nous en profitons pour faire une photo en hauteur d’Union Square et trouvons finalement un pub irlandais avec au menu haricots verts et rôti de porc accompagnés de bière. Nous passons une très bonne soirée.
Le lendemain, je me réveille à 6h le lendemain car j’ai réservé pour Alcatraz à 8h et la place n’est pas garantie, si d’autres personnes achètent des tickets pour cet horaire et que je ne peux pas embarquer, c’est tant pis pour moi. Je ne prends pas de risques et monte dans un taxi direction Alcatraz Island Ferry Terminal. J’arrive sur place plus tôt que prévu et commande un petit déjeuner au chaud. A 7h45, de nombreuses personnes arrivent et je quitte la chaleur pour attendre dans la file du ferry. Peu avant 9h, le bateau est complet et part (enfin !) vers l’île abritant la fameuse prison.
Dès notre arrivée, nous sommes mis en conditions et avons l’impression d’être nous-mêmes des prisonniers. Les membres du personnel portent l’uniforme des gardiens de prison et nous rassemblent dans la cour. Le directeur des lieux nous fait un discours. Nous pouvons souffler, nous ne sommes pas là pour y passer le restant de notre vie mais bien pour une visite. Il nous explique que les prisonniers arrivaient sur l'île en bateau et qu’ils étaient accueillis comme nous l’avons été, avant de rejoindre leur cellule.
Avant de pénétrer dans la prison, je fais le tour de l’île. Je distingue le Golden Gate Bridge au loin et la baie de San Francisco. Je m’aperçois qu’il devait être difficile de s’échapper de cette prison car l’île n’est qu’à 2.4 km de la ville mais semble plus loin et les roches et le courant ne sont pas non plus là pour aider à une fuite. Profitant du soleil, je retourne vers le fort d’Alcatraz. Ce bâtiment fut une prison fédérale de haute sécurité de 1934 à 1963 et a accueilli de célèbres prisonniers comme Al Capone par exemple. Elle a été fermée à cause des coûts trop élevés de gestion. Un peu avant l’entrée, une grande tour de garde se dresse face à la mer.
Dans la prison, je récupère un guide audio (indispensable pour la visite) et je suis ses indications. Je m’immerge complètement dans la vie des détenus mais aussi des gardiens. De nombreuses anecdotes sont racontées. Avant toute chose, j’apprends la devise d’Alcatraz : « Break the rules and you go to prison, break the prison rules and you go to Alcatraz », ce qui laisse imaginer le genre de prisonniers.
J’arrive dans le couloir central de la prison, d’ailleurs chaque couloir a le nom d’un endroit connu (Time Square, Michigan Avenue...), les cellules ne sont pas très grandes et sont équipées du strict nécessaire : un lit, un toilette, un évier et une table. Il y a plusieurs étages. Le guide évoque des émeutes où tous les prisonniers se montraient agressifs, j’imagine très bien la peur que les gardiens pouvaient ressentir. Je me dirige ensuite vers la cour où les prisonniers étaient autorisés à passer du temps (la cour était bien sur entourée d’un épais grillage pour éviter toute tentative d’évasion).
Je passe ensuite dans une partie de la prison où les prisonniers les plus dangereux étaient enfermés.Les cellules semblent d’ailleurs plus sécurisées.
Croyant avoir vu les cellules les plus dégradantes, je tombe sur pire. Pour les prisonniers moins chanceux (et surtout moins obéissants), ils étaient enfermés dans ces cellules d’isolement. Elles portent bien leur nom : elles sont encore plus petites que les cellules « normales », laissent entrer très peu de lumière et sont complètement vides (ni lit ni WC). Les prisonniers enfermés ici étaient très peu nourris et n’avaient pas le droit à leurs moments de détente dans la cour ou dans la bibliothèque. Certains en ressortaient sans toute leur raison.
Je traverse la prison pour arriver dans un endroit qui semble plus sain et plus agréable : les habitations des familles des gardiens. Elles étaient logées sur place ; il y avait une école, un médecin et les provisions leur étaient livrées par bateaux. J’entends plusieurs témoignages glaçants d’épouses et d’enfants de gardiens, ils étaient terrorisés car souvent, quand la nuit arrivait, ils entendaient des cris assourdissants de prisonniers et vivaient dans la peur d’une éventuelle émeute. Je repars ensuite dans les cellules pour apprendre l’évasion de trois prisonniers le 11 juin 1962. Frank Morris et les frères Anglin prennent la fuite à bord d’un radeau. Ils se sont échappés par un trou creusé dans leur cellule à l’aide d’une petite cuillère. Un quatrième complice ne parvient pas à s’échapper faute d’assez d’espace dans son tunnel. Ces trois prisonniers n’ont jamais été retrouvés et les autorités ont considéré qu’ils s’étaient probablement noyés. Je termine ma visite par le réfectoire où mangeaient les gardiens et reprends le ferry. L’endroit est incontournable, le guide audio s’avère passionnant et indispensable. Les nombreuses anecdotes et témoignages nous permettent d’appréhender l’histoire de ce lieu selon plusieurs points de vue (anciens détenus, familles, gardiens...) sans s’ennuyer une seconde.
De retour à San Francisco, je me promène le long des quais, profitant du beau temps, jusqu’au pier 39. Une de mes colocataires m’a conseillé de m’y rendre car on peut y admirer des lions de mer. Le spectacle est amusant, ces animaux se prélassent par dizaines au soleil, sur des pontons.
Je continue sur cette jetée qui est aménagée avec de nombreuses boutiques et restaurants. Le lieu est décoré en vue des fêtes de fin d’année et l’ambiance est chaleureuse. Je m’offre un sandwich et une bière dans un restaurant. Après un rapide aperçu des boutiques, je m’installe sur un banc, au soleil, pour quelques minutes de lecture. Le moment est très agréable.
En début d’après-midi, je repars en direction d’Union Square par un tramway et fait quelques emplettes. Je souhaite emprunter le funiculaire mais la longue file d’attente m’en dissuade. Je flâne encore un peu dans les rues de la ville, près d'Union Square.
Après une pause Starbucks, je récupère ma valise et me rends à l’aéroport. Le court séjour à San Francisco est déjà terminé, quelle ville incroyable. Après une heure de retard, nous embarquons enfin dans l’avion. Alors que nous sommes installés et prêts à partir, nous devons changer d’avion car un problème a été détecté sur le nôtre (mieux vaut tard que jamais mais cela n'est pas pour nous rassurer...). Nous décollons à 23h30 (au lieu de 19h) pour Las Vegas.