Sur la route des vacances, la cité et ses remparts, classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, ayant servi de décor dans les films Les Visiteurs ou Robin des Bois, nous faisaient de l’œil depuis l’autoroute, on les apercevait au loin en se promettant à chaque fois de s’y arrêter la prochaine fois.
C’est chose faite ! Lors d’un week-end pluvieux, nous avons découvert la fameuse citadelle médiévale. Un pont levis nous permet d’accéder aux petites ruelles pavées et nous met dans l’ambiance d’antan. D’un regard rapide, les façades et devantures des différentes échoppes semblent d’une autre époque. A l’intérieur, tout soupçon s’envole, il s’agit de restaurants, cafés, hôtels et magasins touristiques proposant babioles et nourritures diverses.
L’intérêt de la cité réside dans le château ainsi que deux remparts qui se visitent seul ou guidé. Le droit d’entrée individuel (sans guide ni audioguide) coûte 9.50€. Des documents sont mis à disposition ainsi que des panneaux, facilitant la visite.
Munis de nos tickets, nous traversons un petit pont qui nous mène à l’intérieur du château, dans la cour d’honneur. Celui-ci est entouré d’un fossé qui permettait de ralentir les ennemis au Moyen-Âge. Au 2ème étage, un film est projeté et présente l’histoire du château et les noms qui l’ont marquée.
Un peu d'histoire. La cité était déjà habitée depuis l’Antiquité, l’enceinte gallo-romaine a été construite à cette période. A la fin du XIIème siècle, la famille influente Trencavel y habite avec ses vassaux et apporte son soutien à l’église cathare, qui s’oppose à l’église traditionnelle. Peu de temps après, cette famille est évincée et la cité devient un tribunal religieux. Une prison y est même construite pour enfermer les hérétiques. La cité garantissait également la frontière entre la France et l’Aragon jusqu’au XVIIème siècle. Laissée ensuite à l’abandon, au XIXème siècle, un des plus grands chantiers de rénovation d’Europe est entrepris pour réhabiliter cette cité.
La visite du château se poursuit par une salle de maquettes de la cité, permettant d’avoir une idée globale de son implantation et de sa taille, puis une courtine qui donne accès à une autre tour et surplombe la cour du Midi.
Dans l’une des salles du château ainsi qu’à l’extérieur, des statues de Dame Carcas siègent. Cette princesse aurait donner son nom à Carcassonne. La légende raconte qu’elle a repris la défense de la ville après la mort de son époux, un prince musulman, dans le combat contre Charlemagne. Les deux camps étaient épuisés et les vivres s’amenuisaient de jour en jour lorsqu’elle eu l’idée d’engraisser un cochon avec du blé, seuls vivres disponibles de la cité. Ce cochon fut ensuite tué et balancé par-dessus les remparts et laissa croire aux troupes envahisseuses qu’à l’intérieur, les vivres coulaient à flot au point de pouvoir gaspiller un cochon. Les troupes se retirèrent et Dame Carcas fit sonner toutes les cloches de la cité. Un des soldats cria « Carcas sonne ».
Sur le rempart Nord, se situent les plus vieilles tours de la ville fortifiée. Il offre un panoramique sur la ville de Carcassonne.
Le rempart Ouest donne quant à lui accès aux montagnes et au théâtre en passant par l’église St Nazaire (pas de la ville, c'est son nom à Carcassonne). Nous évoluons dans des galeries en bois (des hourds pour les amateurs de français).
Côté restauration, nous avons jeté notre dévolu sur la place proche du château, pas très authentique si on enlève les pavés. L’endroit est victime de son succès, il faut s’attendre à des prestations correctes mais sans plus malgré les prix relativement élevés.
A l’intérieur de la cité, le musée de l’Inquisition proposerait une importante collection d‘instruments de torture en tout genre. Des rabatteurs attendent dans la rue, avec quelques instruments à la main.
Ce fut une agréable découverte. Une demi-journée voire une journée est à prévoir pour appréhender la cité. Les jours de pluie semblent faire fuir de nombreux visiteurs, ce qui peut être un plus pour un moment encore plus sympa.