Mon premier bateau fut un first 22 qui marchait du tonnerre. C'était en 1995 ,
La place de port qui s'annonçait difficile à obtenir, me fut attribuée très rapidement suite à une entrevue sympathique avec le maitre de port. Comme quoi..
Un ami m'avait donné les premiers rudiments, mais j'avais vite compris que je devrais me débrouiller seul , faute de disponibilités des uns et des autres.
1ere nav d'importance ,après quelques ronds dans l'eau autour de boyard et aix, vers ..l'ile de ré de nuit , ça me démangeais..
A rivedoux vers 23 heures , je tente de prendre un corps mort avec la gaffe , allongé sur le pont ,mais le courant est si puissant que je " suis" la gaffe et me retrouve à l'eau , n'ayant pas eu le réflexe de la lâcher . Heureusement je ne suis qu'à qq métres du bateau que je rejoins sans difficultés..
Certes j'étais trés près de la côte mais ça aurait pu mal finir.
Un te punch me revigora rapidement.
* JUIN 2004. je fais escale à GROIX , sur la route des GLENANS objectif de ma première grande navigation. En voulant déplacer le moteur hors bord , je pars à l'eau avec celui ci qui est heureusement assuré par un bout ! Je me précipite chez le mécano , qui partait en we pour le continent , qui le sécurise , la mécanique détestant l'eau salée. J'en suis quitte pour passer 3 jours à GROIX , il y a pire.
*JUILLLET 2004 Je pars de CONCARNEAU vers LA ROCHELLE . Les prev météo sont violentes grand frais à coup de vent pour la nuit prochaine , je pense arriver à BELLE ILE avant la baston. A l 'ouest de GROIX , après concertation avec un ami et devant les conditions qui se dégradent rapidement , je décide de rejoindre PORT TUDY à GROIX en contournant la pointe des chats. Je prends une place de port au forceps à 2heures du mat aidé par 2 jeunes skippers qui passaient par là . je nous récompense de qq bières.
Bien m'en a pris , le lendemain c'est un défilé de voiles déchirées , d'équipages harassés ( il y a un rassemblement de vieux gréments prévu un peu plus tard à BREST ) un concert de cornes de brume des ferries qui veulent entrer au port malgré les voiliers sur leur route , les commandos de marine de LORIENT impressionnants en combinaisons noires sur leurs zodiacs noirs qui veillent à la sécurité , bref le spectacle est grandiose..Quelques jours sympa à GROIX en attendant que "ça se calme"
*MAI 2006 . 1ere traversée du golfe de gascogne. Devant HENDAYE je récupère dans mon étrave un filet de pêche avec la perche et le fanion , le lest le flotteur , la totale quoi..
De retour au port , il me faudra quelques plongées pour récupérer le tout .Cà fera le bonheur d'un ami pour décorer sa terrasse ..
*JUIN 2006
HENDAYE PORT MEDOC , grand souvenir .. d'abord plus de pilote auto ensuite le moteur en panne , le sondeur , je tombe de sommeil sur la barre , le vent est de face , la mer agitée , je n'avance à rien avec des virements de bord incessants. La 2 ème nuit j'ai des hallucinations , je vois plein de jonques autour de moi , des bouddha dans le ciel ! heureusement une bande de dauphins m'accompagne qq heures.
Conseil pris à terre , j'appelle la SNSM qui me prends en remorque qq heures après aux alentours de la passe sud à destination de PORT MEDOC . Le dépannage ne sera pas très cordial , ayant dérangé ces messieurs pendant un match de coupe du monde de foot de l'équipe de france ..
Ils me ramènent tellement vite que je crains perdre mon moteur hors bord pas très bien fixé sur sa chaise..
Au port , une fois amarré et toujours un peu sur les nerfs et peu enclin à dormir , il est minuit , j'entends des voix sur le ponton et me dirige donc vers le bruit ..pour constater qu'il n'y a personne .. j'étais bien "attaqué" .
Bien de années après , 2020 , il m'arrive de repenser à la situation , qui , si elle n'était pas périlleuse par l'état de l'océan , aurait pu le devenir par mon état psychique, surtout en solo. Des témoignages rapportent des comportements "erratiques" de marins victimes de tel troubles.
*juillet 2007 1ere sortie à bord de HUHINE , mon joli FEELING 346 . je prends un mouillage vers LES PORTES EN RE . Vers minuit je sens le bateau qui se couche , et "jetant un oeil " à l'extérieur constate que je suis entouré de sable à quasi perte de vue ...quelle surprise !
HUAHINE se redresse vers 4h30 , le sondeur n'était manifestement pas au top ..dans ces moments là , on trouve le temps long, pas facile de dormir sur un plan incliné..
*juin 2010 . Retour de BELLE ILE , avec BERNARD qui est malade "comme un chien" allongé sur le plancher du bateau ( l'endroit le moins agité). Je compte m'arrêter aux SABLES OLONNE pour cesser le supplice vers 3 heures du mat ..mais une écoute de génois se prend dans l'hélice ! je continue donc pensant prendre un coffre devant ST MARTIN DE RE mais trop de courant, peu manoeuvrant sans moteur , et BERNARD inopérant , c'est peine perdue.
A RIVEDOUX je réussis la manoeuvre et envisage la plongée pour libérer l 'hélice. Très rapidement un bateau des douanes arrive pour nous contrôler ! et je suis tout juste aimable , fa:tigué et stressé pat la nuit passée.
A ma grande surprise , après avoir exposé les ennuis , le chef appelle un plongeur à LA ROCHELLE qui arrive demi heure après et nous délivre après une heure d'efforts à l'aide d'un ciseau à bois.. c'est dire le degré d'entortillement autour de l'axe.
Pendant que le plongeur opère , nous discutons sur le pont avec les 3 ou 4 douaniers dont le chef qui part en retraite le soir , ceci expliquant les contrôles à proximité des festivités du soir ..
Au cours de la conversation , l'un me demande si je ne suis pas passé aux ACORES (bien sur l'année précédente , de retour des canaries ) l'hypocrite est bien renseigné, et me demande avec un peu d'insistance si on ne m'a pas proposé de transporter de la drogue .
On est bien pisté !
*JUILLET 2010. entre GIJON et SANTANDER . Je fais escale à CASTRO URDIALES .A quelques centaines de mètres du port , j'aperçois des centaines de personnes sur la digue qui protège le port . Sans doute sont elles là pour m'accueillir ..je les salue donc comme un grand navigateur qui rentre au port , je me marre , mais pas longtemps , un zodiac sort du port " à fond la caisse" et m'apostrophe , je ne comprends rien , en m'intimant l'ordre de dégager au plus vite . Je poursuis ma route , faisant l'ignorant et frôlant les bateaux à rames qui sortent du port pour disputer une compétition , qui me dira t'on plus tard rassemble des milliers de spectateurs.
*MAI 2011.Sortie du golfe DU MORBIHAN . Le coeff de marée est de 100 , je sors comme une bombe porté par le courant qui doit avoisiner les 7 ou 8 noeuds bien tassés.Je ne maitrise rien dans le lit du courant qui porte, sans danger , vers ..la sortie et la baie de quiberon .Sensation inédite et jouissive avec une pointe de vitesse enregistrée à 12.93 n ! grand moment.
ACORES 2018
Après un court passage aux acores en 2009 , sur la route du retour des CANARIES , où le charme de SAO MIGUEL ( ile capitale) opère rapidement , je décide de revenir un jour dans cet archipel que je pressens magnifique , naturel , un peu hors du temps ... je monte un projet en 2012 avec 2 co-équipiers , malheureusement avorté quelques jours avant le départ , ma mère étant hospitalisée. qu'à celà ne tienne , je remets cela en 2016 , devant être accompagné par THOMAS le parisien à l'aller , par GILLES le marseillais au retour . Je prévois de naviguer seul dans l'archipel pendant un bon mois avec pour objectif premier les fêtes de TERCEIRA , ile de l'archipel. J'ai rencontré préalablement les 2 à ARZAL afin de vérifier nos compatibilités respectives .ils ont en commun d'être des apnéistes de très bon niveau , et d'excellents cuisiniers, je le vérifierais pour THOMAS par la suite
JOUR 1 Nous "décollons" d'ARZAL à l'écluse de 09H , après la trop classique purge du circuit de gas-oil consécutive à une prise d'air non solutionnée. peu de vent au départ , un peu de moteur , vers 15h il s'établit plein ouest entre 5 et 10 n , notre cap objectif est au 220 , nous avons de la peine à le tenir . la planchette japonaise nous a quittés vers 18h , un atout de moins pour la pêche.. le vent passe au Nord ouest , le cap devient confortable . Nous avons 2 options : cap sur RIBADEO nord ouest espagne ou LA COROGNE direct si le vent et ou la mer le permettent , 330 milles nous attendent , au plus court , sachant que la météo ne permet pas d'aller directement vers les ACORES, une dépression tenace étant positionnée entre ACORES et CONTINENT . Nous ne sommes donc pas pressés.. A 20h30 le vent est de 7 n nous faisons cap au 250 à une vitesse de 4,3 noeuds. Nous avons diné d'un succulent poulet curry et riz , d'un peu de tome de savoie accompagné d'un doigt de vin rouge. Je prends le 1er quart de 20h à 23h
JOUR 2 THOMAS assume de 23h à 02h , la nuit est douce et étoilée .les conditions sont faiblardes ( classique dans le golfe de gascogne en juin juillet ) en outre plein vent arrière , mais c'est mieux que de la pluie ou de la baston . A 2 heures , le vent passe brutalement au NE , le pilote auto est perdu et moi un peu aussi.. A 8 heures pétole , nous mettons le moteur , une belle orphie nous échappe , les thons se font attendre . A midi , charcuterie de FEREL ( à coté d'arzal et préparée sous vide , très bonne qualité ) avocat oeuf pomme de terre , un régal . 16 h EOLE revient , nous filons à 6 n cap au 240 . 18h LA CATA ! le gas oil déborde par la trappe ( nouvellement posée ) du réservoir . Il y en a partout , la moquette est "ruinée" et les fonds de la cabine arrière copieusement arrosés..Nous en pompons le maximum et décidons de faire route directe vers RIBADEO pour réparer. Une 2 ème orphie nous échappe . Dans la nuit THOMAS constate une lumière verte sur babord et pas d'écho radar...bizarre
JOUR 3 06 heures le moteur s'arrête , encore de l'air non souhaité dans le circuit , purge habituelle . 20 h le vent monte , nous marchons à 7 n dans 20/25 n de vent , GV à 2 ris génois roulé 1/3
JOUR4 la nuit à été exécrable dans 2/3 mètres de creux , le vent oscillant entre 20 et 30 n Nous tirons des bords pour atteindre RIBADEO que nous atteignons à 23h ouf ! lors d'un renvoi de bosse de ris , le chariot de grand voile m'a balayé , j'ai atterri dans les filières , l'épaule droite a "morflé" , elle n'avait pas besoin de çà , je deviens un peu handicapé !
JOUR 5 Nous faisons un grand nettoyage , quand je dis nous c'est surtout THOMAS ( je ne peux pas faire grand chose) , et découpons la moquette poluée jetée avec les serpillières imbibées de gas oil.Nous démontons les planchers et constatons qu'il y a du gas oil partout dans les fonds.Nous pompons +- 5 litres gas-oil et THOMAS refait l'étanchéité du réservoir ( qui s'avérera efficace) . Quelle horreur ce gas oil !!
JOUR 6 et 7 RIBADEO s'avère une escale fort sympathique où il semble faire bon vivre .Nous y passons 2 nuits gratuites dans le cadre du "passeport escales" géniale invention qui permet de bénéficier de nuitées gratuites dès lors que l'on a déclaré sa propre place vacante .. Ah le couscous légumes de THOMAS était succulent JOUR 8 1ER JUIN Départ 14h vers VIVEIRO ( direction pointe nord ouest espagne ) la côte est superbe le soleil brille , la nav sympa , nous arrivons à 22h30
JOUR 9 journée cool , déjeuner et diner de maquereaux ( on attend nos premières prises en mer ) accompagnés du super couscous .Départ demain pour LA COROGNE distante de 55 mn.Les conditions météo pour les açores ne sont toujours pas favorables , alors wait and see , on n'est pas malheureux.
JOUR10 et suivants Au port à LA COROGNE , après une nav cool et prise d'un maquereau qui constituera le déjeuner ( j'ai laissé partir une orphie avec le seau ) superbe ville de 250000 habitants qui a 2 marinas que nous fréquentons alternativement en attendant impatiemment de bonnes conditions pour la traversée.. En attendant , loisirs : THOMAS s'entretient régulièrement au footing et à la piscine , je vais pour ma part visiter le phare d'HERCULES qui date du 1 er siècle . 250 marches j'arrive en haut quelque peu essouflé mais la vue sur LA COROGNE et son immense baie est magnifique et mérite l'effort . j'aperçois un loueur de SEGWAY ( gyropode ) appareil électrique à 2 roues et m'empresse de découvrir , après une courte formation , cet engin sympathique.. bien mal m'en prend je fais un "gadin" magistral sur ...l'épaule déjà touchée et là j'ai du mal à me relever je suis sérieusement abimé.. Retour au bateau et cogitations avec THOMAS sur la suite à donner au voyage .. Je vais à l'hopital qui constate les dégats ( sans fracture ) sur une épaule déjà "amochée" depuis des années , et me délivre un certificat de non aptitude au bateau Il est vrai que je suis bien incapable de faire quoi que ce soit sur le bateau et les situations délicates potentielles trop nombreuses avec un bras en bandoulière ...
Je décide donc de faire intervenir Inter mutuelles assistance qui organise le rapatriement de THOMAS vers PARIS le 7 juin et moi à SAINTES le 9 , le bateau devant être prochainement rapatrié par un skipper pro dans les semaines à venir .. Je retournerai entre temps à LA COROGNE ( 11 h de train BIARRITZ LA COROGNE ) constater et payer des travaux commandés à un motoriste afin de solutionner les problêmes de fuite d'air , l'intervention a porté ses fruits , les skippeurs n'ont pas été embêtés. Je reviendrais de LA COROGNE à BIARRITZ , pour escale chez COLETTE et RICHARD merci encore , avec BLABLACAR . co voiturage épique avec à la clé une accusation de vol d'un IPAD via nombreux messages et appels , mais ceci est une autre histoire ! HUAHINE rentrera donc le 21 juillet après une traversée expresse , j'embarque pour passer l'écluse , et rejoindre son port d'attache.
Grand merci à THOMAS , excellent en tout , qui aura pallié à mes quelques défaillances , il comprendra .. FIN DE L'HISTOIRE