Ça fait quelques années que je suis pas venu à SAN SEBASTIAN , Là où j'ai passé 5 mois en 2009 lors de mon petit périple nautique. ( voir article " mon Vendée globe" ).C'est une petite expédition à chaque fois avec vol de BORDEAUX à TENERIFE SUD puis bus jusqu'à LOS CHRISTIANOS où un ferrie assure la liaison avec LA GOMERA après une petite heure de navigation .Séjour prévu du 8 au 15 mars
Vendredi je reçois un mail de VOLOTEA qui m'informe des vols annulés en raison d'une grève des controleurs ! La liste ne donne pas les aéroports concernés mais les codes des vols ...grand moment de stress pour constater que mon vol est maintenu . Ça commence fort avec la menace du coronavirus au dessus de nos têtes.
Mon vol étant à 6h du mat j'ai réservé une chambre au BRIT HOTEL , à 10 mn à pied de l'aéroport, oû je laisserai ma voiture pour la semaine. Le resto est fermé le we , mais il propose des bocaux de plats préparés à réchauffer , c est inhabituel et excellent, comme mon parmentier de canard accompagné d'un petit verre de ..BORDEAUX.
Le mardi suivant , après avoir vainement cherché mes clés de voiture, que je n'avais pas vues depuis un moment , je sollicite l'hôtel pour voir si par hasard ..autour de la voiture...dans la voiture ..sait on jamais.. bref la réceptionniste se déplace 2 fois sur le parking me rappelle , pas de clés. Je remets le studio sans dessus dessous et les retrouve enfin dans une petite poche d'une manche de mon blouson que je n'utilise jamais..
L'épisode a duré une journée et je n'ai pas rappelé l'hôtel toute honte bue ..
Bon , LA GOMERA c'est le paradis des marcheurs avec qq plages de sable gris ou noir , ile volcanique oblige .J'escomptais faire ou refaire quelques marches, c 'était sans compter sur un genou récalcitrant ...oui je cumule mais le meilleur est à venir. Mon studio,confortable, bénéficie d'une vue royale sur la ville les montagnes et l'océan. Comme on n'a rien sans rien , ces vues se méritent ; 10 mn à pied de la place centrale mais +- 80 marches à gravir suivies de 3 à 400 mètres avec une dénivelée copieuse..
La semaine se passe tranquillement , je me baigne une fois ( eau à 19 20 degrés au pif ) je loue une voiture et fais le tour de cette île tourmentée c'est peu de le dire ! Mais c'est aussi ce qui fait son charme. Elle a aussi une particularité. Un langage sifflé , le SILBO qui servait à communiquer de vallée en vallée , de montagne à montagne entre habitants, tant la géographie des lieux ne se prêtait pas aux déplacements rapides. Il se compose de 2 3 voyelles et qq consonnes. Il est toujours enseigné localement .
Pour la petite histoire , un soir que je flânais sur la place centrale , j'ai reconnu le son si particulier de ce sifflement; une dame plutôt âgée nous a gratifiés de 2 cours sifflements ...pour appeler son mari qui était au bar à une centaine de mètres ! sifflement efficace puisque le dit monsieur a rappliqué sans délai ! Vu la tête de la dame , ça n'était pas pour épater la galerie..
J'ai récemment vu un film , Les SIFFLEURS, dont le scénario est basé sur ces échanges sifflés entre un détenu et un complice chargé de le faire évader , et ce à l'insu de tout le monde..
Parenthèse SILBO refermée, nous sommes jeudi et je passe beaucoup de temps à la chasse aux nouvelles , j'appelle notamment le consulat de france à TENERIFE qui me rassure ..un peu sur les possibilités de départ vers la France. L'idée de rester coincé en espagne ne m'inspire pas vraiment..
Retour au studio pour constater que mon porte cartes avec carte visa permis conduire carte identité et +- 50 euros est introuvable.. La tuile avec un grand T, j'ai 5 euros en poche ..Ça va être juste pour aller jusqu'a dimanche ! Je repasse partout où j'aurais pu le perdre + commissariat + appel de la commune oû j'ai pris de l'essence ( la station ne répond pas ) , pas simple en espagnol..
Je me résouds le lendemain à aller faire une déclaration de perte à la guardia civile, heureusement j'ai mon passeport , que le préposé examinera sous toutes les coutures.. il commencera son rapport ganté ,ça ne durera que quelques secondes..La prise en compte de ma demande 3/4 d'heure..
Question finances , je me ferai 2 mises à disposition via WESTERN UNION à la poste locale , sans trop de difficultés.. pour ce faire il faut bien sûr disposer de ses numéros de carte bancaire, c est mon cas et je le recommande vivement en voyage ! nul besoin de disposer physiquement de la carte.
Bon nous sommes samedi veille du départ et l'inquiétude grandit rapport au confinement de plus en plus sévère en espagne. J'ai un avion demain soir déjà reporté à 23h , le dernier ferrie à 17 heures , un bus à suivre pour l'aéroport, ça fait beaucoup d'impondérables ..
Dans la nuit du samedi au dimanche je décide de rejoindre TENERIFE par le premier ferrie du lendemain à 7h30 , après m'être entendu dire par l'employé que le bateau est complet ! Bon il me fera quand même la modification de billet pour un coût quasi équivalent au billet initial...mais ça n'est pas le moment de la ramener...
On sent une petite tension à l'embarquement et sur le bateau..
A 10 heures , je suis à l'aéroport qui est bien sûr bondé, chacun cherchant à fuir le pays..
Devant l'attente qui se profile jusqu'à 23h ! je décide de pousser en bus jusqu'a SANTA CRUZ la capitale. C'est la désolation, rien d'ouvert juste qq touristes comme moi , et une voiture de police qui invite , à l'aide d'un mégaphone, les gens à rester chez eux.
Demi tour donc vers l'aéroport , et longue longue longue attente jusqu'au soir.. bars et restos fermés, juste des distributeurs de chips et autres sucreries à se mettre sous la dent. Heureusement il fait beau , et beaucoup de gens occupent les bancs et pelouses extérieures.
Nous embarquons enfin vers minuit 15 arrivée 4h à bordeaux et débarquons sans aucun contrôle.. Derniere inquiétude au moment de payer l'autoroute en espèces mais pas de souci..
A la maison à 7 heures , ouverture du courrier et cerise sur le gâteau avec un pv pour excès de vitesse a l'aller qui m'attends !
Vraiment une semaine à oublier ..