Nestor Biquette et Muriel partent pour une visite de Cuba la plus grande île des Caraïbes
Du 8 au 20 mars 2018
13 jours
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Nous voilà partis pour 11 jours de visite dans la plus grande île des Caraïbes. Le voyage s’est bien passé et, malgré le décalage horaire nous sommes à peu près en état lors de notre arrivée à la Havane. Deux choses nous surprennent dès notre arrivée : le nombre de voitures américaines anciennes et l’aspect délabré de certains immeubles.

Nous arrivons à notre logement qui est un appartement chez l’habitant avec deux chambres dans un quartier populaire du centre de la Havane. Le propriétaire nous fait une présentation à la fois du quartier et de comment faire l’essentiel dans les environs. Nous avons même une terrasse privée qui nous donne une vue panoramique sur la ville. Nous avons quand même hâte d’aller nous coucher car, pour nos organismes il est 3h du matin. Nous sommes proches de l’Université et, ce soir, c’est la fiesta. Il y a des groupes de jeunes et de la musique partout. Le bruit des climatiseurs dans les chambres couvre un peu les musiques venant de la rue.

On dort quand même mais, avec le décalage, nous sommes tous réveillés vers 3h du matin et nous somnolons jusqu’à 7h. Les filles vont chercher du pain pour le petit déjeuner. Nous devons aller emprunter un briquet à la voisine pour faire marcher le gaz !

Départ à 9h pour aller dans le grand hôtel d’à côté pour confirmer nos vols de dimanche vers le sud de l’île. Nous prenons un cocotaxi pour aller dans le centre historique de la ville. C’est une sorte de triporteur avec une cabine à trois places de forme arrondie (d’où le nom de l’engin).

Je m’aperçois que j’ai oublié de mettre une carte SD dans mon camescope que je peux donc ranger dans le sac à dos pour la journée (1 point pour moi !). Toujours ce balai de voitures américaines anciennes : on a l’impression que c’est presque une voiture sur deux ! Elles sont dans tous les états depuis la version poubelle qui roule on ne sait trop comment jusqu’à la restauration parfaite qui brille de tous ses chromes. Depuis la révolution de 1959 il est interdit d’exporter ces véhicules qui sont considérés comme un patrimoine national. C’est ce qui explique qu’elles soient encore toutes là.

Nous déambulons dans le vieux quartier en commençant par le sud qui est le plus délabré. Les immeubles sont tous de vieilles résidences de familles riches qui ont été abandonnées lors de la révolution et que le peuple s’est annexé. Ils sont vraiment dans un état pitoyable. Le guide dit que l’on se croirait dans une ville en guerre abandonnée et c’est vraiment cette impression qui domine !

Plus au nord on commence à voir des immeubles rénovés qui ont retrouvé tout leur éclat. Depuis 1994 un grand projet de restauration a été initié et certains quartiers ont déjà retrouvé leur lustre d’antan. La place d’armes, la place de la cathédrale et la vieille place sont refaites ainsi que les rues qui y conduisent. Peu de voitures, les rues sont étroites et certaines piétonnes. De la musique en fin de matinée aux abords des restaurants pour attirer le client.

A midi nous allons dans un petit restau où Biquette nous conseille d’attendre que l’on soit dans une ville du bord de mer pour prendre de la langouste (géographie quand tu nous tiens ! 1 point pour Biquette).

Après avoir vu la plupart des coins de la vieille Havane nous rentrons à l’appartement à pied (environ 2km) et nous traversons le quartier populaire dans lequel nous logeons. Petite sieste pour récupérer du décalage puis nous allons boire l’apéro sur notre terrasse.

Malgré un temps un peu couvert nous avons eu des éclaircies pour de belles photos mais ce soir il fait, aller disons-le, froid ! Nous avons vestes et pantalons car le vent frais souffle.

Demain suite de la visite du centre au-delà du quartier historique.

Grosses bises à tous

Nestor, Biquette et Muriel

PS : je ne sais pas trop quand ce message vous parviendra. Internet a l’air assez galère ici : il faut trouver un « hot spot » wifi, en général une place, un parc où la proximité d’un grand hôtel. Puis il faut arriver à se connecter, puis il faut que le débit soit suffisant !

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Nous partons de l’appartement à pied pour voir une petite rue très particulière : elle comporte des fresques sur les murs des maisons et plus généralement des ateliers de peinture et de sculpture qui sont exposées et même réalisées dans la rue (qui est piétonne). Ça fait un peu palais du facteur Cheval !

Puis nous allons sur le célèbre Malecon qui est l’avenue du front de mer qui a été construite au début du XXème siècle par les américains. Un peu comme la vieille Havane beaucoup d’immeubles sont délabrés et, malgré quelques restaurations colorées, l’ensemble donne une impression de ville abandonnée après une catastrophe ! On y voit quand même les incontournables vieilles voitures américaines, mais aussi, sur le bord, des pêcheurs. On y voit également de très jeunes filles d’une école de danse habillées de noir et qui répètent des pas sur le trottoir avec leur grâce naturelle.

Après une petite heure nous arrivons au bout du Malecon qui correspond au nord de la vieille Havane que nous avons visitée hier. Nous descendons l’avenue principale du centre moderne de la ville : le Prado. Immense avenue avec la partie centrale piétonne. Il y a beaucoup de monde, sans doute parce qu’on est samedi. Ici les immeubles sont tous restaurés ou presque et ça donne une toute autre atmosphère que la vieille ville. Nous nous arrêtons dans une pâtisserie dite française où nous prenons capuccino et chocolat chaud ainsi que quelques pâtisseries fort à notre goût !

Après quelques nuages, le temps s’est levé et il fait un beau soleil. La température grimpe et on nous prévoit 30°C au plus fort de la journée.

Nous continuons dans le prolongement du Prado et nous passons devant le Capitole. C’est une réplique de celui de Washington, construit par les américains avant la révolution. La prochaine visite possible est à 1h de l’après-midi ce qui ne va pas bien avec notre planning. Nous continuons jusqu’à un parc où nous cherchons sans succès un spot wifi. Au bout de cette Havane moderne une avenue nous fait revenir dans la Havane populaire, nous entrons même dans un supermarché beaucoup moins bien équipé que ceux de chez nous comme on pouvait s’y attendre.

Nous remontons vers le nord en passant par la vieille Havane où l’on retrouve ces rues avec beaucoup d’immeubles en mauvais état. Dans une petite rue les filles tombent en arrêt devant une petite boutique vendant des chapeaux. Ça dure une éternité, comme seule deux filles peuvent le faire, et Biquette ressort avec une espèce de cloche orange sur la tête qui s’avère être un véritable panama (selon le vendeur !) et qui coûte ¼ du SMIC local ! Le chapeau doit être trop grand car, à partir de ce moment Biquette n’arrête pas de le tenir pour ne pas qu’il s’envole.

Nous nous retrouvons devant la cathédrale et c’est dans une petite rue en cul de sac, dans un coin de la place que nous mangeons pour la première fois de la langouste (maintenant qu’on a appris que la Havane était au bord de la mer !). Il y a un guitariste black (tout à fait du goût des filles) qui forme un duo avec un chanteur : ils jouent des airs typiques de l’endroit. C’est très sympa !

Après le repas nous décidons de partir de l’autre côté de l’entrée du port pour aller voir une forteresse qui servit longtemps à contrôler les entrées dans la Havane par la mer. Il nous faut passer sous le bras de mer dans un tunnel et nous devons affréter un taxi. Dans la rue on se met d’accord sur un prix pour un taxi qui se trouve être une Chevrolet Belair ancienne rouge très bien restaurée !

Le chauffeur est très discret et nous conduit tranquillement (sans doute pour prendre soin de la vieille dame !) sur l’esplanade qui permet la visite du fort. Le parking improvisé pour déposer les visiteurs est une forte concentrations de belles américaines anciennes comme la nôtre. Nous nous contentons de nous promener le long des remparts et nous prenons de nombreuses photos depuis cette nouvelle perspective sur la ville.

Au retour nous ne faisons déposer dans la vieille Havane. Au gré de la promenade nous trouvons à prendre une glace (assez rare ici !) et nous prenons le chemin du retour par notre rue (comme hier). Beaucoup plus d’animation dans la rue qu’hier avec de la musique parfois une simple clé USB avec une bonne sono !

Arrivés à l’appartement nous prenons un peu de repos avant d’aller diner. Il faut se coucher tôt : demain nous prenons l’avion pour le sud de l’île à 5h30 et pour couronner le tout cette nuit est la nuit du passage à l’heure d’été. Notre courte nuit en sera réduite d’une heure !

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Nous voulions manger dans un restau repéré hier mais la file d’attente nous a dissuadé. Nous allons chercher une pizza dans un tout petit estanco qui fait des pizzas à emporter et qui donne ses pizzas à un guichet et notre repas nous aura coûté …. 1€50

L’épisode Baracoa commence par un casse-tête : sachant que l’avion part à 5h30 qu’il faut être à l’aéroport 1h30 avant, que le taxi met 1/2 h pour aller de notre logement à l’aéroport qu’il nous faut 3/4h pour nous préparer, que Cuba change d’heure cette nuit c’est-à-dire qu’à minuit il sera une heure du matin, à quelle heure faut-il mettre le réveil ? En fait le problème vient exclusivement du fait qu’on se fait réveiller par nos téléphones et que l’on n’est pas sûr que le téléphone va changer d’heure « tout seul » à minuit.

Bref on met le réveil à 2h et on s’aperçoit que le téléphone a bien changé d’heure on le voit en demandant l’heure de Paris : il n’y a plus que 5h de décalage avec la France.

Il n’en reste pas moins que c’est bien tôt et que la nuit a été courte. En plus ce matin pas d’eau, donc pas de douche pour se réveiller. Enfin, le logeur est là, le taxi est là et nous arrivons à l’aéroport largement dans les temps. C’est un petit aéroport annexe proche de l’aéroport international et l’avion est un ATR 72 comme je le supposais : c’est un des avions les plus sur qui soit et de fabrication française me semble-t-il.

Vol sans histoire. Une hôtesse grande maigrelette comme je les aime et qui me fait de grands sourires (non non je ne fantasme pas : Muriel l’a remarqué aussi !) rend le voyage beaucoup plus plaisant. En sortant de l’avion elle n’en finit plus de me souhaiter plein de bonnes choses et je lui souhaite la pareille ! « Il en faut peu pour être heureux vraiment très peu pour être heureux tra la la tra la la » Enfin cet épisode est très éphémère !!!

Mais je m’égare. Nous trouvons rapidement notre logement. Notre logeuse ne parle qu’espagnol mais avec moult sourires et en baragouinant on arrive à se comprendre. On organise surtout la journée de demain qui se passera dans une réserve naturelle et qui finira par un trajet en taxi de Baracoa à Guantanamo.

Nous partons à la découverte de la ville qui est bien différente de ce que l’on pourrait imaginer. Ici pratiquement pas de culture et de maison hispanique. Cet endroit difficile d’accès par les terres a été rapidement abandonné comme capitale de l’île au profit de Santiago puis de la Havane. Il y aurait plutôt des influences françaises venant de l’époque des émeutes à Haïti dont les colons français se sont enfuis pour se réfugier à Baracoa. Beaucoup de patronymes à consonance française et des maisons qui font penser à la Louisiane. Nous parcourons la petite ville en long et en large c’est très calme, reposant point de voitures : un vrai havre de paix. A midi nous trouvons un super restau recommandé par le routard : les filles sont en pâmoison devant le serveur qui parle un très bon français et qui est très agréable avec elles. En plus il croit que je suis leur père !!!

Enfin le repas est excellent (la langouste bien meilleure qu’a La Havane). Le restau est vide, il fait frais et c’est un contraste idéal avec l’agitation de la Havane.

Nous faisons une petite sieste pour laisser passer les grosses chaleur (il fait très beau et plus de 30°C). Vers 15h nous partons à la plage la plus proche. Cette plage est dans la baie de Baracoa où se jette la petite rivière Miel qui porte ce nom de puis l’arrivée de Colomb sur l’île (pas Gérard, Christophe !) et on n’a pas trouvé pourquoi !

Le début de la plage n’est pas très joli. Il y a une affreuse construction qui empiète sur la plage et qui se trouve être le stade de baseball. D’autres constructions semi abandonnées sont présentes en bord de plage. Il ne manque qu’un morceau de statue de la Liberté pour qu’on se retrouve dans la scène finale de la planète des singes !

Il nous suffit de marcher un peu pour s’éloigner de ces bâtiments pour que la plage devienne beaucoup plus intéressante. Rien d’organisé mais c’est une plage « au naturel » comme celle de Tom Hanks dans « seul au monde ». Mais il y a quand même quelques personnes : on est dimanche et les autochtones profitent de l’endroit.

On se baigne plusieurs fois : l’eau est très bonne, même les filles rentrent facilement dans l’eau qui est quand même très rafraîchissante. Un jeune nous montre ses talents de travail du bois avec des boites à secret, des ustensiles de cuisine et autres objets en tout genre. Du très beau travail dans un bois magnifique. Je mets le ver dans le fruit en disant qu’on ferait bien d’abandonner le plastique pour la cuisine au profit du bois. Après avoir négocié deux sets de cuillères pour cuisiner Biquette remplit notre sac à dos de babioles.

Nous allons un peu plus loin pour nous poser dans un coin à l’ombre.

Mais notre vendeur a dû signaler le pigeon (enfin la pigeonne) et un autre vendeur arrive avec des bracelets colliers ceintures de sa fabrication. Là encore Biquette fait le plein.

Il est temps de rentrer ! Nous revenons par le front de mer, le fameux Malecon de toute cité du bord de mer. Celui là non plus n’est pas folichon mais au moins il est habité ce qui donne une toute autre impression que celui de la Havane. Ici pratiquement toutes les maisons sont habitées ou en cours d’aménagement.

Nous rentrons nous préparer à aller dîner

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Hier soir les filles ont commandé une Pinacolada et elles étaient un peu pompettes après le repas

Du coup elles nous ont trouvé une salle de danse avec orchestre et nous sommes restés une bonne demi-heure. Biquette et Muriel ont été sollicitées par un autochtone mais ont décliné malgré son insistance. On sent bien que ça démangeait Muriel, qui a repéré un grand black excellent danseur, de se lancer mais elle n’a pas franchi le pas.

Aujourd’hui journée chargée. Nous allons d’abord au parc national de Humboldt pour une rando de 3 heures dans la jungle. Mais il faut d'abord y aller. Il faut 2h parait-il alors qu’il y a 17km. C’est vrai qu’après quelques kilomètres pour sortir de Baracoa la route se dégrade et un peu plus loin le revêtement n’est plus qu’un lointain souvenir ! Une vraie piste bourrée de trous et en plus notre chauffeur a les moufles et est très occupé à klaxonner tout ce qui porte un jupon et que nous voyons sur la route. Nous sommes dans une Jeep Willis d’un âge certain mais c’est surtout la conduite qui pêche !

Bref ça parait long (si j’ose dire !) mais on finit par arriver au bout de 1h 1/4. L’entrée nous coûte 8€ chacun mais avec un guide compris : Carlos.

Nous partons pour notre rando sur un chemin en pente raide au début mais plus plat par la suite. Carlos explique la couleur rouge de la terre par la présence d’oxyde de fer et les autres nuances sont dues au cobalt et au nickel (Cuba est le deuxième producteur mondial de nickel).

La piste est très large : elle a dû servir à des véhicules dans le passé mais est maintenant trop ravinée pour qu’un véhicule quel qu’il soit puisse passer. La végétation est luxuriante et l’atmosphère assez humide. Il fait donc assez frais ce qui est agréable pour se balader. Les arbres ont souffert des différents ouragans qui sont passés l’année dernière et l’année d’avant mais la nature cicatrise vite ici.

Au cours de la balade Carlos nous montre des plantes, des animaux et essaie de nous montrer les oiseaux. Il a l’œil mais ce n’est pas simple. 70% des espèces sont endémiques à Cuba (on ne les trouve qu’ici). L’île a dû évoluer sur elle-même sans trop d’apports extérieurs (surtout avant Colomb).

Nous voyons beaucoup de salamandres de différentes robes, des lézards, un énorme mille pattes et la grenouille la plus petite au monde. Pour la voir Carlos part à la chasse. Cette bestiole s’enterre dans la terre humide, nécessaire pour sa peau dans tous les sens du terme : sa peau doit être en permanence au contact de l’eau et si elle sort elle finit rapidement croquée par les salamandres. Il revient avec un exemplaire. Elle est noire avec un liseré jaune et elle fait 6 à 7 millimètres (la taille ne dépasse pas 9 mm). Elle fait des bonds comme toute grenouille qui se respecte. Après les rituelles photos, Carlos retourne la remettre dans son habitat sans quoi on risque de la voir se faire manger rapidement nous dit-il.

Après être monté et descendu dans des lieux relativement vallonnés nous arrivons à une rivière (rio) que nous suivrons jusqu’à la fin de la balade. Au passage arrêt sous une cabane ouverte « tenue » par un autochtone qui propose quelques spécialités du coin : la traditionnelle noix de coco (jus + chaire jeune) quelques graines séchées et un mystérieux cône, exactement de la forme d’un cône glacé mais réalisé en feuilles de bananier avec un mécanisme de fermeture sophistiqué. On en a déjà vu dans la rue en se demandant ce que c’est. Il en défait un et explique : il y a dedans une pâte genre « pâte de fruit » faite avec du miel, des fruits, de la noix de coco et du sucre cuit à feu doux ! Très sucré mais délicieux.

Nous continuons le long du rio et nous arrivons à une piscine naturelle de 3 m de profondeur. On demande si on peut et oui on peut ! J’ouvre le bal en slip et je confirme que l’eau est très bonne. Carlos dit qu’elle est potable et remplit sa bouteille avec. Elle est surtout limpide, en clair elle est nickel. Les filles suivent avec quelques hésitations de chochotte mais finissent par y entrer en reconnaissant que ça fait beaucoup de bien.

La balade s’achève après que nous ayons vu de très beaux oiseaux dont l’emblème du pays dont je ne me rappelle plus le nom et qui a les couleurs du drapeau cubain : rouge, bleu et blanc.

Nous avons pris un pique-nique ce matin car on ne peut se restaurer dans le parc mais notre chauffeur nous dit que nous avons une plage à aller voir et que là-bas on pourra manger.

On arrive à une plage de sable blanc qui fait plusieurs km de long et équipée de quelques cabanes dont une fait cafétéria. Nous sommes accueillis par Victor, on lui dit qu’on a notre bouffe mais il nous invite quand même à nous installer sur sa terrasse ombragée. On lui commande 3 oranges pressées et 2 cafés. Il y a un chat qui couine autant que « qui vous savez » mais qui, lui, prend plutôt des coups de balai (gentiment !) que des caresses. Il y a aussi poules, cochons et j’en passe.

Nous allons ensuite buller sur la plage quasi déserte et seule Biquette se baigne.

Nous reprenons la route chaotique et nous arrivons vers 15h30 chez notre logeuse. Nous partons ensuite à 16h pour Guantanamo dans une voiture climatisée, confortable et conduite par un jeune de fort belle façon. La route grimpe jusqu’au col de cuba (900m). Ce chauffeur a des trajectoires parfaites : on dirait Nestor !

Le paysage change beaucoup après le col. On passe de la côte nord de l’île, verdoyante, humide, luxuriante à la côte sud plus aride, desséchée, il y a même des cactus.

Avec notre as du volant nous arrivons en à peine plus de 2h au lieu des 3 prévues.

Guantanamo donc. Il n’y a rien à voir : c’est juste une étape vers Santiago de Cuba. Sentiment contrasté sur cette ville. C’est bien sur la base militaire américaine que l’on sait mais c’est aussi ici qu’a été composée le tube planétaire Guantanamera. Enfin on ne verra rien de la base mais peut être entendrons nous la chanson ce soir en allant manger.

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Hier soir à Guatanamo nous sortons pour manger mais tous les restaurants sont fermés et on ne sait pas pourquoi. On finit par dénicher un petit truc qui ne fait que 3 sortes de pizza. Comme à notre habitude on prend 1 pizza jambon pour trois. Alimentaire ! Tout juste mangeable !

Ce matin très bon petit déjeuner fait par la famille qui loue la chambre. Et en partant nous avons le plaisir de voir que notre taxi est une Chevrolet 1953 dont je ne connais pas le modèle. Elle est dans son jus comme on dit. Enfin même pas parce qu’on a fait des modifs plus ou moins heureuses. Enfin elle tourne comme une horloge et le pilote semble bien maîtriser. Il y a 80 km et les 30 premiers sont une autoroute à trois voies, quasiment déserte ! Le coin est très aride au début et petit à petit on commence à voir des cultures : canne à sucre, banane, palmier, … Rapidement l’autoroute se termine et l’on ne roule plus que sur un côté. On fait une honnête moyenne. Arrivés dans les faubourgs de Santiago notre chauffeur s’arrête devant un groupe d’hommes sur le bord d’une avenue et montre le papier que je lui ai donné où il y a l’adresse de notre logement. Ils sont 6 à venir pour regarder le papier. Visiblement les avis divergent ! Finalement un des hommes grimpe avec nous en voiture et donne les indications à notre chauffeur. Trois devant ! facile avec un Chevy 53 ! Nous arrivons dans la rue et il s’arrête de nouveau pour demander si quelqu’un connait le propriétaire (Fabio Baggio ! inutile de dire quelle est l’origine de ce nom). Visiblement on n’est pas au bon endroit mais je ne parviens pas à faire comprendre que l’on a loué par internet et qu’on a payé en partie la location. J’appelle le numéro qui est celui d’un portable italien et je tombe sur Fabio. C’est parti pour une converse en italien. Il m’explique que c’est sa sœur qui est à l’appartement, lui est pour le moment en Italie.

Finalement on trouve le bon endroit et on s’installe dans nos chambres. C’est fou ce que ces gens se mettent en 4 pour nous aider à trouver ce que l’on cherche. On nous l’avait dit mais cette serviabilité est remarquable.

On part en direction du centre-ville avec notre hôtesse qui doit faire une course dans la même direction. On arrive sur une place carrée avec une cathédrale (obligé) assez quelconque : il faut dire qu’elle a été reconstruite un nombre incalculable de fois après être tombée sous les assauts des ouragans et des tremblements de terre. La mairie reconstruite strictement à partir des plans de la fin du XVIIIème siècle. Bleue et blanche dans le style hispanique. C’est un haut lieu symbolique de la révolution : c’est au balcon de ce bâtiment que Fidel Castro a annoncé le 1 janvier 1959 le succès de la révolution. C’est aussi la qu’a eu lieu en 1953 la première tentative des rebelles pour prendre d’assaut une caserne de Santiago aux militaires de Batista. Ce fut un échec cuisant très fortement réprimé par le régime. Fidel, qui était avocat, se défendit lui-même et échappa à la peine de mort.

Voilà pour les deux bouts de l’histoire. Mais pour tous les cubains Santiago est le berceau de la révolution.

En parcourant la place un grand black nous accoste dans un bon français en disant : « Ah des français mais êtes-vous des vrais français ? car ici on a des Belges des Suisses des Canadiens, … ». Il nous dit qu’il est étudiant à l’Alliance française et que, s’il réussit son examen, il pourrait aller étudier en France pendant 5 ans tout frais payés. Mais il dit aussi que c’est difficile de réussir l’examen. Vérité ou pas on ne saura sans doute jamais, mais il est plutôt sympathique et pas collant. Entre autres, il nous évite de faire la queue à la poste pour acheter des cartes internet et nous les payons 1 € (3 € chez notre hôte à La Havane !).

Nous allons ensuite visiter le musée Velasquez qui présente une histoire du mobilier depuis le premier gouverneur espagnol de l’île jusqu’à l’indépendance. Une guide, dont la prestation est gratuite, nous fait la visite en un bon français et ce que l’on voit est très intéressant : des premiers meubles importés d’Espagne jusqu’à la période où les cubains construisent les meubles influencés par les espagnols bien sûr, mais aussi les anglais et les français. Très intéressante visite.

Nous allons manger en cherchant le restaurant que nous a conseillé Edouard (notre grand black : d’ailleurs lors de la présentation nous avons fait Edouard – Philippe !). Nous le retrouvons dans la rue du restau et il monte avec nous (le restau est à l’étage). Puis il nous laisse. Nous examinons la carte sans tout comprendre mais la serveuse part chercher le chef qui parle français. Là tout s’éclaire et nous commandons en connaissance de cause. C’est très bon et très copieux avec dessert café boissons (24 CUC soit 20€ pour trois !).

Edouard vient à la fin du repas nous retrouver pour nous emmener à la fabrique de cigare qui est le seul endroit où l’on va trouver des vrais cigares cubains et bla bla bla. Enfin vous voyez le truc. En fait on se retrouve dans une petite pièce proche de la fabrique. Il semblerait que certaines boites se soient retrouvées là par hasard. Bref on fait quelques emplettes et on va avec lui jusqu’au port pour la même opération pour du rhum. On se sépare à nouveau en se promettant de se retrouver le soir pour aller danser la salsa ! Je suis aux anges !

Nous passons par notre chambre pour poser nos emplettes et prendre une douche : il faut chaud et un peu lourd.

Nous repartons dans l’idée d’aller manger une glace chez un glacier recommandé par le routard. C’est à l’autre bout de Santiago mais ça nous fera passer par des quartiers que l’on ne connait pas. On passe également par des avenues très passantes, ce qui nous change totalement par rapport au calme des quartiers du centre historique. Il y a là beaucoup de circulation et un raffut du diable car les rues étant en pente (toute proportions gardées ça fait un peu penser à San Francisco pour ceux qui connaissent) les moteurs souvent à bout de souffle des voitures et des camions font un bruit d’enfer.

Arrivés chez le glacier il y a la queue (le routard prévenait) et on découvre qu’il y a un seul parfum : chocolat ! En fait le chocolat est bon pas du tout amer avec un vrai goût de mousse au chocolat au lait. Nous sommes récompensés de nos efforts de marche.

On redescend par une rue piétonne, qui ne l’était sans doute pas lors de l’édition du routard que nous avons. C’est nettement plus sympa. On voit entre autres 5 ou 6 glaciers qui ont au moins quatre parfums : rageant ! Cette rue est bordée de très jolis immeubles et c’est donc une belle balade. Tout à coût j’entends « Oh y a des chaussures ! ». Que croyez-vous qu’il advint ? Les deux rentrent en trombe dans le magasin et Nestor attend un bon ¼ d’heure assis à côté d’un vieux cubain que les choses se fassent. Pas de chaussures orange et même pas de chaussures du tout à la sortie.

Retour à notre chambre non sans avoir croisé Edouard qui nous fait confirmer notre rendez-vous dans de ce soir. Arrivés chez notre logeuse deux événements intéressants : une 404 devant la maison du voisin (on en a déjà vu deux depuis notre arrivée), je vais la regarder et la filmer il est très content que je m’intéresse à son véhicule, et la fille de notre logeuse a un adorable bébé siamois dans ses bras, sa mère lui dit de nous le passer, le petit chat n’est pas farouche et se laisse caresser et touiller avec satisfaction !

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

PS : demain soir nous prenons l'avion pour retourner à la Havane. Pas d'inquiétude s'il n'y a pas de message (ainsi que le jour suivant).

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Hier soir après un petit frichti dans une pizzeria sympa (mais nous ne prenons pas de pizza !) nous allons à La Claqueta, club recommandé par Edouard pour la salsa. Il doit danser avec Muriel, Biquette et moi ne sommes pas du tout portés sur la danse. Un orchestre est en train de jouer mais il semble y avoir des problèmes de sono. Quelques couples dansent, fort bien d’après ce que je peux en juger. Mais d’Edouard il n’y a point. L’orchestre est remplacé par une sono de salsa et nous regardons les couples danser. Au bout de ¾ h nous partons et nous rentrons pour nous coucher.

Ce matin petit déjeuner à 8h préparé par notre hôtesse. Très bon et très copieux. Nous partons ensuite vers la place centrale pour nos connexions internet en particulier pour définir la suite avec notre prochaine logeuse de La Havane.

Ensuite nous prenons un taxi pour aller voir une forteresse au sud de la ville. C’est encore une Chevrolet, de 1954 cette fois ci, du même modèle que celle avec laquelle nous avons fait Guantanamo – Santiago. Elle est rouge et en bien meilleur état. Toujours pas d’indication de modèle ni à l’intérieur ni à l’extérieur.

Notre chauffeur Guillermo nous accompagne jusqu’au début de la visite et nous laisse faire le tour tout seuls. C’est une belle construction sur trois où quatre niveaux qui épousent la déclivité du terrain jusqu’à la mer. C’est très bien présenté, malheureusement uniquement en espagnol. De nombreux canons d’époque sont positionnés devant les meurtrières sur des copies neuves de chariot. Les paysages sur la mer sont superbes et comme il fait beau tout est mis en valeur. Sur la terrasse supérieure Muriel se prend les pieds dans une rigole non signalée et chute assez lourdement. Je crains le pire pour sa jambe mais elle en sera quitte pour un bon coup sur le tibia et une écorchure au doigt de pied.

Nous revenons vers la voiture mais une longue allée de stand de babioles conduit au parking et, bien sûr, les filles la parcourent à la vitesse de l’escargot arthritique ! Alors qu’à l’aller, aux mêmes boutiques nous avons déjà acheté 2 chapeaux (2 parce que ON n’arrivait pas à choisir !) et ce parce que ON avait oublié son chapeau ! (si si LE chapeau orange de La Havane pour lequel ça nous avait pris une bonne 1/2h !!!!).

Enfin on arrive à la Chevy. Guillermo nous propose le grand cimetière de Santiago : c’est là que sont inhumés les grandes figures de la révolution cubaine en particulier Fidel Castro. Le cimetière est gardé 24h sur 24 en particulier le mausolée de José Marti grand écrivain poète de la révolution. Nous arrivons au moment de la relève de la garde ce qui nous oblige à n’emprunter que certaines allées. Le service d’ordre est vigilant et nous nous faisons sans arrêt interpeller pour perdre ou ne pas prendre telle ou telle allée.

La relève de la garde s’effectue au son d’une musique militaire solennelle et c’est un ballet bien huilé de soldats évoluant au pas de l’oie pour remplacer les différents heureux qui vont pouvoir aller se reposer après des heures immobiles dans leur poste fort heureusement à l’abri du soleil.

Quand nous voulons repartir plus de Chevrolet rouge. Des vélos taxis proposent leur service mais j’explique la situation : nous attendons Guillermo. Il arrive 2 mn après et nous reconduit au centre-ville.

Nous allons dans un restaurant en terrasse pour profiter de l’air qui vient de la mer. Biquette et moi prenons une langouste (excellente) et Muriel du poisson (excellent aussi). Edouard, que nous avons vu en bas, vient nous rejoindre et nous discutons de choses et d’autres.

Après le repas nous allons enfin, voir la cathédrale de la place, enfin moi parce que les filles sont trop dénudées pour avoir le droit d’entrer ! Biquette et moi montons au clocher de la cathédrale qui offre un très beau point de vue sur la ville. Puis on part à la recherche de cartes internet. Vous l’avez compris, ici pas d’internet, il faut trouver un « spot » wifi, sorte d’antenne qui couvre un petit espace genre parc ou grand hôtel. Le point de vente est fermé pour « fumigation ». Des jeunes vendent des cartes au double du prix. Nous partons chercher ailleurs. Au passage nous nous arrêtons dans une supérette pour acheter des bouteilles d’eau et je prends un pot de glace pour ma consommation personnelle.

Nous ne trouvons pas notre bonheur et nous retournons acheter une carte au prix doublé.

Puis retour chez notre hôtesse, dernières caresses au petit chat et nous partons à l’aéroport dans la 404 de notre voisin.

Voilà notre vol est retardé d’1/2 heure et nous devons donc poireauter encore 2 h avant le départ.

Demain direction l’ouest de l’île pour une visite de la région du tabac.

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Hier soir une looooooooooongue attente pour avoir nos bagages (au moins 45 mn dont 30 avant que le tapis ne se mette à tourner !). Les cubains ne sont vraiment pas les champions pour débarquer les bagages !! Bon Muriel en a profité pour parfaire son anglais avec un danois latino qui lui aussi découvre Cuba !!

Un chauffeur de taxi très sympa qui parle anglais et qui se met en 4 pour prévenir Martha notre logeuse. L’appartement est très bien mais au rez-de-chaussée d’un immeuble d’un quartier animé. En pratique on s’écroule tous de fatigue jusqu’au lendemain matin sans être gênés par le bruit.

Petit déjeuner à 7h classique avec pain fruits jus de fruits œufs …… enfin plus qu’il nous en faut.

La voiture est une Oldsmobile ancienne 1954. On aura de la place. Cap à l’ouest donc pour aller découvrir la région du tabac. Il y a 160 km d’autoroute mais la chaussée est pas mal bosselée et la vieille américaine a plus de mal à encaisser les bosses qu’une voiture récente. On s’arrête pour un café à quelques 40 km de l’arrivée et le radar des filles entre en action : « il y a une boutiiiiiiiiiique ! », ce qui nous fera perdre la ½ heure minimum réglementaire et qui va aussi nous faire perdre de la place dans les valises !

On commence par un belvédère au-dessus de la ville de Vinales. On peut y voir la vallée avec ses formations karstiques caractéristiques qui ressemblent à de gros champignons de végétation dans la plaine. C’est le même phénomène que nous rencontrons dans la Baie d’Halong au Vietnam ou en Birmanie.


Nous descendons ensuite dans la petite ville de Vinales. C’est très particulier : des petites maisons de plain-pied toutes collées les unes aux autres voire mitoyennes et toutes de couleurs différentes de leurs voisines. Notre chauffeur nous dit que 90% de ces maisons comportent aujourd’hui des chambres d’hôtes.

Nous commençons par le Mur Préhistorique. Une lubie de Fidel qui voulut faire quelque chose pour attirer les touristes dans le coin. C’est une fresque qui fait 140 m de haut sur 120 m de large peinte à même la falaise. Il fallut 10 ans pour réaliser « ça ». J’espère que Biquette a mis la photo. L’idée est de représenter l’évolution de l’homme (cubain) depuis la bactérie. Pour pimenter un peu Fidel fit mettre des dinosaures !!!! Tout faux : il n’y a jamais eu de dinosaures sur l’île de Cuba !

Bref nous restons que le temps d’une photo et nous poursuivons avec un musée à ciel ouvert proposé par notre chauffeur. Ce sont des sculptures sur bois assez originales mais surtout le sentier nous amène en bordure d’une exploitation de tabac. Des gauchos au style caractéristique avec cigare au bec pour certains sont à l’œuvre. On voit des feuilles de tabac sécher dans les champs et un séchoir de tabac (bâtiment) pratiquement vide.

Nous allons ensuite dans une plantation de tabac où un guide nous explique le processus qui conduit aux cigares. Il fait son speech en français en ayant regroupé tous les francophones. Nous sommes dans un séchoir complètement plein. Donc semis en octobre novembre décembre, lorsque la pousse atteint 1m20 on ramasse janvier février mars en ayant pris soin de garder la fleur qui fournit les graines pour le semis suivant. Ensuite on commence à faire sécher les feuilles dans les champs, puis dans les séchoirs suspendus comme des grappes de raisins. Elles vont perdre leur couleur verte pour prendre la couleur « tabac ».

Après séchage, on fait macérer les feuilles dans des ballots cubiques de 60 cm de côté, puis on envoie 90% de tout ça au gouvernement qui s’occupe de la fabrication des cigares essentiellement pour l’exportation. Pendant ce temps on plante du maïs dans les champs pour diversifier la terre et six mois après on recommence.

On passe ensuite à la fabrication. Miguel, notre guide est né d’une famille de 4 générations de planteurs exploitants. J’ai oublié de dire que toutes ces exploitations sont propriétés de l’état, donc avec un fonctionnement public. A partir de 5-6 feuille de tabac il nous fait un cigare en 30 secondes. Ce ne sont en fait que des feuilles roulées ensemble et collées avec du miel. Impressionnant !

Il allume et nous fait goûter un cigare. Tous ceux qui veulent peuvent essayer. On n’avale pas la fumée (ça je savais) et on peut tremper le bout du cigare par lequel on aspire dans du miel qui donne encore meilleure goût à la fumée. Biquette, Muriel et Nestor y vont de leur quelques bouffées : c’est très agréable. Pour nous les français il dit que l’on peut utiliser du cognac ou de l’armagnac à la place du miel.

Le cigare est plus ou moins fort selon qu’il a été fait avec les feuilles du haut (+ fort) ou avec les feuilles du bas (- fort). Le Cohiga, fumé par Fidel, est un cigare fort, le Monte-Cristo, fumé par Che Guevarra, est un peu moins fort et le Roméo et Juliette est plus doux.

Les noms Monte-Cristo et Roméo et Juliette viennent du fait que dans les ateliers de fabrication, pour distraire l’esprit des « rouleurs » les chefs d’atelier faisaient appel à des lecteurs qui lisaient des romans. Les deux les plus appréciés étaient « le comte de Monte Cristo » et « Roméo et Juliette ».

Repas ensuite dans un restau recommandé par le chauffeur. Je prends une langouste et les filles un sandwich chaud. Après le repas nous allons dans la ville voisine de Pinar del Rio où nous cherchons une fabrique de cigares : elles sont fermées aujourd’hui (peut-être parce qu’il y a une fête). Nous nous rabattons sur le théâtre milanais qui est fermé également, mais là, le garde nous permet d’entrer le temps de jeter un coup d’œil et de prendre une photo.

De dépit je trouve un supermarché qui vend le même genre de pot de glace que celui mangé hier (comme j’ai fait une hypoglycémie dans la nuit ça doit être très bon).

Journée un peu écourtée donc mais nous pourrons visiter une fabrique à La Havane le dernier jour si le cœur nous en dit.

Retour par la même autoroute et petite halte dans le village de Soroa qui abrite une orchideraie. Ce n’est malheureusement pas vraiment la saison. Malgré tout ce petit parc est très rafraîchissant.

Nous arrivons à La Havane à 18h30.

Demain départ 7h30 pour le sud Cienfuegos et Trinidad

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Scénario compliqué hier soir : impossible de trouver un spot wifi où se connecter ! Biquette constate qu’il n’y a pas non plus de 3G. Apparemment une panne générale quelque part. Biquette fait les SMS rassurants pour la famille proche et nous allons manger léger : salade de poulpe pour Biquette soupe de verdure pour Muriel et moi (avec une assiette de riz pour moi).

Nuit réparatrice et petit déjeuner à 7h pour un départ à 7h30. On espère une voiture moderne pour ne pas faire la séance d’essoreuse d’hier et c’est bien une moderne mais c’est une 207 ! On se dit que jamais notre m3 d’affaires ne rentrera. Eh bien si ça rentre : il n’y a plus de tablette arrière donc on peut facilement empiler.

Je fais le briefing du trajet au chauffeur en particulier notre arrêt de 2-3 heures pour visiter Cienfuegos : il n’est pas au courant ! S’ensuit des coups de fils de partout entre la logeuse (à qui nous avons commandé le taxi) le chauffeur et son boss. On commence à me parler de rallonge, pour le principe je dis qu’il n’en est pas question. Finalement ça se tasse.

Comme c’est agréable une voiture moderne par rapport à une américaine des années 50 ! Notre 207 a la clim en plus ! On ne sent pas passer les kilomètres. Le chauffeur conduit bien, prudemment et à bonne vitesse. Petit arrêt café, banos (toilettes) et nous arrivons à Cienfuegos à 11h. Nous allons visiter après avoir convenu avec le chauffeur du rendez-vous pour la suite. La visite consiste à faire le tour de la place centrale. C’est du style fin XIXème début XXème rien de bien à mon goût. Seuls deux édifices retiennent notre attention : le palacio Ferrer construit par un riche commerçant dans les tons de bleu et blanc avec un clocheton à bulbe et le palacio del gobierno lieu où Fidel Castro prit la tête du peuple de Cienfuegos pour une marche triomphale vers la Havane le 7 janvier 1959.

Puis nous prenons la rue piétonne mais les radars se déclenchent …. Boutiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiquesss ! Après un bon ¼ h à poireauter je préviens que je pars sur la place où je fais quelques séquences filmées et où je prends en photos la statue de Marti, la plaque et le plan de la fondation de la ville.

Nous partons en voiture vers la Baie de Cienfuegos et plus particulièrement un palais là encore construit pour un riche commerçant pour lequel le style mauresque est dominant bien que beaucoup de styles se mélangent. Comme ce palais fait restaurant nous prenons : salade de saumon (si si !) pour les filles et riz marinière pour moi. Le service est longuet mais la nourriture bonne et copieuse.

Nous partons ensuite pour Trinidad que nous atteignons en 1h ½. Quelques difficultés pour trouver l’appartement mais tout finit par s’arranger. L’appartement est très grand et très bien et de plus, bien situé très près de la place Mayor. Nous partons à l’aventure après une petite douche mais la progression est très fortement ralentie par la présence d’un marché dans les rues principales de la ville et qui sont assimilées à des centaines de boutiques.

Les filles m’ont poussé à acheter un nouveau chapeau à ma taille donc nous sommes à 4 chapeaux plus ou moins cubains !!

Nous faisons quelques emplettes pour notre petit dej de demain matin (pain et œufs).

Biquette mets les œufs dans son sac et ils arrivent entiers à la maison.

On pourra peut-être réellement visiter demain : il semblerait que le marché soit fini (à moins que ça soit une ruse pour faire acheter tout de suite !). Promis si le marché est toujours présent demain je reste au lit !

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Nous avons décidé de terminer en roue libre. Aujourd’hui pas de réveil. Donc lever vers 8h tranquille. Petit déjeuner à la maison : œufs au plat pain confiture il ne nous manque que des fruits.

Nous partons pour le mirador de la Vigia qui est le lieu d’implantation des antennes qui servent à la ville. Sur le chemin on rencontre une mamie qui propose des colliers. Les filles regardent et font comprendre qu’elles s’arrêteront en descendant. Je ne sais pas si elles pensent la berner par cette manœuvre mais je doute vraiment que ça marche. La montée n’est pas très longue, pas très raide et se fait facilement. Arrivés à la plateforme des antennes on a une vue à 360 sur la région : Trinidad bien sûr à nos pieds mais aussi le massif d’Escambray qui a été avant 59 le repaire des guérilleros révolutionnaires et après 59 les militants anti-castristes jusqu’en 1965, la vallée de Los Ingenios et la mer des Caraïbes. On s’aperçoit que Trinidad est légèrement en retrait de la mer : environ 5 km.

Il y a toujours ces nombreux rapaces qui volent dans le vent et cherchent de la nourriture. Ce sont des oiseaux de la même famille que les condors donc des charognards. En descendant vers chez la mamie aux colliers il y a quelques-uns de ces oiseaux qui sont perchés dans un arbre à une dizaine de mètres de nous. Ils ont une tête rouge et un cou plissé pas très esthétique mais on voit bien l’air de famille avec le condor.

La mamie a bien un radar à pigeonnes : de loin on voit sa maison, elle est dehors. A peine les filles arrivent à portée elle sort de la maison avec ses colliers. Elles achètent évidemment encore une dizaine de colliers : on va pouvoir faire commerce en rentrant.

Visite du musée archéologique ensuite. L’île est peuplée depuis 10 000 ans avant notre ère. Les courants migratoires identifiés viennent de l’est et de l’ouest de la Floride, du sud du Mexique et du Venezuela. Les résultats des fouilles sont bien présentés.

En fait hier nous sommes passés par tous les lieux extérieurs à voir. A Trinidad de nombreuses places et avenues sont à voir : outre la place Mayor, la place Cespedes (un révolutionnaire) et la place Santa Ana. Les longues rues reliant ces trois places nous ont permis de voir tous les types de quartiers. Les maisons sont quasiment toutes pareilles, seul leur état change selon les quartiers. Toutes les rues sont en pierres non taillées et il est facile de se tordre les chevilles si on ne regarde pas où l’on pose le pied. Heureusement un trottoir de 50 cm à 1 m borde en général les rues et là ce sont des dalles qui cachent les rigoles des eaux de ruissellement.

Nous tentons un autre musée mais il est fermé pour restauration ! Nous allons manger dans un petit restau dont le nom est El Mojito (tout un programme !). En fait les filles prennent leur Pina Colada mais légère demandent-elles. J’en reste à ma limonade naturelle peu sucrée. Elles prennent une salade légumes fruits et je prends une pizza. Comment était la pizza ? Regardez la tête que je fais sur la photo !

Nous décidons d’aller faire une sieste pour éviter les grosses chaleurs (roue libre vous dis-je !). Nous repartons à 16h pour voir les deux musées qui restent. Mais c’était sans compter sur les filles : on met ½ h pour faire les 100 m qui nous séparent du musée à cause des galeries de peintures locales et avant le musée on fait une séance Wifi (certaines ont du mal à rester déconnectées !) qui dure ½ h. Quand on arrive enfin au musée il est 17h et quelle est l’heure de fermeture ? (à votre avis ?). On décide d’aller chercher une glace et on tombe sur ……. un marché ! J’hésite à aller me recoucher mais bon je m’assieds et je regarde vivre cette belle ville : j’ai vraiment du temps aujourd’hui !

On finit par trouver un glacier et nous mangeons chacun une glace dans un petit patio derrière la boutique.

Nous rentrons ensuite pour la douche le message les photos et pendant que je fais le message les filles vont faire de la gym sur la terrasse.

Demain, dimanche, départ pour la Havane avec quelques visites en route dont la célèbre Santa Clara où se trouve le mausolée d’Ernesto Guevara.

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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Long trajet en taxi aujourd’hui avec le même taxi que celui qui nous a amené à Trinidad : il s’était proposé et vu la qualité de son travail on a volontiers accepté.

Petit déjeuner préparé par notre hôtesse (très jolie notre hôtesse) très complet comme d’habitude et décollage à 8h comme convenu.

A la sortie de Trinidad nous traversons une vallée qui autrefois était dédiée à la culture de la cane à sucre et qui maintenant s’est diversifiée dans d’autres cultures. On grimpe au sommet d’une tour assez originale. Cette tour servait au riche propriétaire de quelques centaines d’hectares de terre de surveiller le travail de « ses » esclaves ! La révolution a du bon !

Nous essayons de visiter une hacienda toute proche mais elle est en grands travaux de restauration.

Une petite heure plus tard nous arrivons à Santa Clara. Cette ville est très symbolique de la révolution et également d’Ernesto Guevara.

Petit rappel historique : Ernesto Guevara n’était pas cubain mais argentin ! Il était médecin et a rencontré Fidel Castro au Mexique où Fidel était un activiste cubain cherchant à renverser le régime en place à Cuba. Guevara a proposé ses services à la guérilla comme médecin. Mais il joua rapidement un rôle militaire. C’est lui qui commandait les guérilleros dans la région de Santa Clara. Lors des actions menées en 1958, ils arrivèrent à stopper un train d’armes et de munitions du régime en place en le faisant dérailler (ils utilisèrent un bulldozer pour enlever les rails). Cet épisode fut décisif dans la victoire de la révolution : c’est à partir de ce moment que la guérilla et le régime en place luttèrent enfin à armes égales, l’armée de Batista en pris un sérieux coup au moral et rapidement Batista s’enfuit de l‘île. Dès la victoire Guevara fut nommé ministre de l’économie et de l’agriculture avec plus ou moins de succès. Pendant cette période il continua à travailler le soir et les week-ends dans des ateliers textiles ou avec les agriculteurs ou les dockers. Il disait que c’est la seule façon de comprendre les difficultés du peuple.

Ensuite il quitta Cuba pour exporter le modèle cubain en Afrique (ex Congo belge) et en Bolivie. Ces expériences furent de vrais fiascos. Il a été capturé par l’armée bolivienne qui prévint les USA qui donnèrent l’ordre de l’exécuter. Il fut criblé de balles par deux militaires boliviens agents de la CIA.

C’est peut-être le seul homme politique qui a vécu en stricte conformité avec ses idées. Certains pourraient s’en inspirer. Il avait aussi sa part d’ombre : son intransigeance lui fit commettre des exécutions rapides par exemple.

Quant à son surnom de Che (on prononce tché) elle vient du fait qu’il était argentin et que dans l’espagnol parlé par les argentins on rajoute des « Che » dans toutes les phrases.

Voilà fin du cours d’histoire

Nous voyons les wagons du fameux train avec des explications détaillées de la bataille. La grande statue du Che à côté de son mausolée et une statue à taille normale où il porte un enfant dans un bras et où il tient un cigare de l’autre.

Puis nous allons au centre historique : une place bordée de bâtiment d’époque dont l’hôtel Santa Clara Libre où des combats ont eu lieu et dont la façade comporte toujours de nombreux impacts de balle. Dans cet hôtel dormit Fidel Castro mais aussi Jean Paul Sartre, Angela Davis et Astor Piazzola.

Nous reprenons la route et arrivons à la Havane à 16h30. Installation dans les chambres et tentatives de connexion internet pour choisir nos places d’avion : laborieux ! Puis balade dans le quartier avec repas au restaurant d’un hôtel en terrasse avec belle vue sur la ville.

Demain départ pour le retour en France à 21h20. Notre périple s’achèvera sur une dernière journée cool à la Havane.

Grosses bises à tous

Nestor Biquette et Muriel

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