Hier soir une looooooooooongue attente pour avoir nos bagages (au moins 45 mn dont 30 avant que le tapis ne se mette à tourner !). Les cubains ne sont vraiment pas les champions pour débarquer les bagages !! Bon Muriel en a profité pour parfaire son anglais avec un danois latino qui lui aussi découvre Cuba !!
Un chauffeur de taxi très sympa qui parle anglais et qui se met en 4 pour prévenir Martha notre logeuse. L’appartement est très bien mais au rez-de-chaussée d’un immeuble d’un quartier animé. En pratique on s’écroule tous de fatigue jusqu’au lendemain matin sans être gênés par le bruit.
Petit déjeuner à 7h classique avec pain fruits jus de fruits œufs …… enfin plus qu’il nous en faut.
La voiture est une Oldsmobile ancienne 1954. On aura de la place. Cap à l’ouest donc pour aller découvrir la région du tabac. Il y a 160 km d’autoroute mais la chaussée est pas mal bosselée et la vieille américaine a plus de mal à encaisser les bosses qu’une voiture récente. On s’arrête pour un café à quelques 40 km de l’arrivée et le radar des filles entre en action : « il y a une boutiiiiiiiiiique ! », ce qui nous fera perdre la ½ heure minimum réglementaire et qui va aussi nous faire perdre de la place dans les valises !
On commence par un belvédère au-dessus de la ville de Vinales. On peut y voir la vallée avec ses formations karstiques caractéristiques qui ressemblent à de gros champignons de végétation dans la plaine. C’est le même phénomène que nous rencontrons dans la Baie d’Halong au Vietnam ou en Birmanie.
Nous descendons ensuite dans la petite ville de Vinales. C’est très particulier : des petites maisons de plain-pied toutes collées les unes aux autres voire mitoyennes et toutes de couleurs différentes de leurs voisines. Notre chauffeur nous dit que 90% de ces maisons comportent aujourd’hui des chambres d’hôtes.
Nous commençons par le Mur Préhistorique. Une lubie de Fidel qui voulut faire quelque chose pour attirer les touristes dans le coin. C’est une fresque qui fait 140 m de haut sur 120 m de large peinte à même la falaise. Il fallut 10 ans pour réaliser « ça ». J’espère que Biquette a mis la photo. L’idée est de représenter l’évolution de l’homme (cubain) depuis la bactérie. Pour pimenter un peu Fidel fit mettre des dinosaures !!!! Tout faux : il n’y a jamais eu de dinosaures sur l’île de Cuba !
Bref nous restons que le temps d’une photo et nous poursuivons avec un musée à ciel ouvert proposé par notre chauffeur. Ce sont des sculptures sur bois assez originales mais surtout le sentier nous amène en bordure d’une exploitation de tabac. Des gauchos au style caractéristique avec cigare au bec pour certains sont à l’œuvre. On voit des feuilles de tabac sécher dans les champs et un séchoir de tabac (bâtiment) pratiquement vide.
Nous allons ensuite dans une plantation de tabac où un guide nous explique le processus qui conduit aux cigares. Il fait son speech en français en ayant regroupé tous les francophones. Nous sommes dans un séchoir complètement plein. Donc semis en octobre novembre décembre, lorsque la pousse atteint 1m20 on ramasse janvier février mars en ayant pris soin de garder la fleur qui fournit les graines pour le semis suivant. Ensuite on commence à faire sécher les feuilles dans les champs, puis dans les séchoirs suspendus comme des grappes de raisins. Elles vont perdre leur couleur verte pour prendre la couleur « tabac ».
Après séchage, on fait macérer les feuilles dans des ballots cubiques de 60 cm de côté, puis on envoie 90% de tout ça au gouvernement qui s’occupe de la fabrication des cigares essentiellement pour l’exportation. Pendant ce temps on plante du maïs dans les champs pour diversifier la terre et six mois après on recommence.
On passe ensuite à la fabrication. Miguel, notre guide est né d’une famille de 4 générations de planteurs exploitants. J’ai oublié de dire que toutes ces exploitations sont propriétés de l’état, donc avec un fonctionnement public. A partir de 5-6 feuille de tabac il nous fait un cigare en 30 secondes. Ce ne sont en fait que des feuilles roulées ensemble et collées avec du miel. Impressionnant !
Il allume et nous fait goûter un cigare. Tous ceux qui veulent peuvent essayer. On n’avale pas la fumée (ça je savais) et on peut tremper le bout du cigare par lequel on aspire dans du miel qui donne encore meilleure goût à la fumée. Biquette, Muriel et Nestor y vont de leur quelques bouffées : c’est très agréable. Pour nous les français il dit que l’on peut utiliser du cognac ou de l’armagnac à la place du miel.
Le cigare est plus ou moins fort selon qu’il a été fait avec les feuilles du haut (+ fort) ou avec les feuilles du bas (- fort). Le Cohiga, fumé par Fidel, est un cigare fort, le Monte-Cristo, fumé par Che Guevarra, est un peu moins fort et le Roméo et Juliette est plus doux.
Les noms Monte-Cristo et Roméo et Juliette viennent du fait que dans les ateliers de fabrication, pour distraire l’esprit des « rouleurs » les chefs d’atelier faisaient appel à des lecteurs qui lisaient des romans. Les deux les plus appréciés étaient « le comte de Monte Cristo » et « Roméo et Juliette ».
Repas ensuite dans un restau recommandé par le chauffeur. Je prends une langouste et les filles un sandwich chaud. Après le repas nous allons dans la ville voisine de Pinar del Rio où nous cherchons une fabrique de cigares : elles sont fermées aujourd’hui (peut-être parce qu’il y a une fête). Nous nous rabattons sur le théâtre milanais qui est fermé également, mais là, le garde nous permet d’entrer le temps de jeter un coup d’œil et de prendre une photo.
De dépit je trouve un supermarché qui vend le même genre de pot de glace que celui mangé hier (comme j’ai fait une hypoglycémie dans la nuit ça doit être très bon).
Journée un peu écourtée donc mais nous pourrons visiter une fabrique à La Havane le dernier jour si le cœur nous en dit.
Retour par la même autoroute et petite halte dans le village de Soroa qui abrite une orchideraie. Ce n’est malheureusement pas vraiment la saison. Malgré tout ce petit parc est très rafraîchissant.
Nous arrivons à La Havane à 18h30.
Demain départ 7h30 pour le sud Cienfuegos et Trinidad
Grosses bises à tous
Nestor Biquette et Muriel