Dimanche 20 septembre
Petit déjeuner à l’hôtel puis nous bouclons les valises pour libérer la chambre. Nous allons faire un tour sur la place d’armes en attendant le minibus qui va nous conduire à l’embarcadère car la matinée sera consacrée à la visite des îles Uros. Il fait un temps superbe et la ville est en effervescence pour une fête dominicale. Nous rencontrons des gens en costumes colorés. Visiblement des groupes folkloriques avec musiciens et danseurs.
Le minibus fait la tournée des hôtels pour récupérer les candidats à la visite des sites Uros.
Nous arrivons au port pour un premier contact avec le fameux lac Titicaca dont le nom fait rire petits et grands depuis des générations. Le nom veut dire « rocher du puma ». Dans la mythologie le dieu créateur a fait sortir du lac le soleil, la lune et l’inca. C’est donc un lieu sacré entre tous ! Il est immense (environ 15 fois le lac Léman). Il se partage à peu près en deux entre le Pérou et la Bolivie.
Les Uros sont un peuple ancien qui a toujours vécu sur le lac sur des embarcations en roseaux. Au départ des bateaux, puis des plateformes qui se déplaçaient au gré des vents puis des plateformes ancrées dans les endroits les moins profonds du lac (sa profondeur maximum étant 270 m si je me rappelle bien les explications).
Nous embarquons sur un petit bateau à moteur et après 25 mn nous accostons une des îles qui doit faire quelques centaines de m2. Le premier contact avec l’île est surprenant, les roseaux forment un tapis très agréable sous le pied avec un petit effet de tangage. Les îles Uros forment une communauté à part au Pérou. Chaque île a son « chef » (une chef pour la nôtre). Pour le tourisme c’est la communauté qui décide quel bateau visitera quelle île. C’est le péage de l’entrée qui indique au bateau quelle île il doit accoster.
La chef explique comment sont construites les îles (notre guide traduit). On découpe des blocs de racines de roseau, cubes d’environs 50cm de côté puis on les assemble en y plantant des pieux d’eucalyptus, puis en les tenant serrés par des cordes. On les recouvre ensuite de couches de roseaux perpendiculaires les unes par rapport aux autres. Les blocs de racines posés sur la dernière couche de roseau permettent aussi de faire du feu sans risquer de brûler l’île ! Une île dure environ 60 ans. Donc un an avant la date fatidique, ils construisent une nouvelle île.
Les habitants vivent de leur travail sur l’île : les hommes vont à la pêche et construisent des babioles en roseaux, les femmes font du tissage et des écharpes, vêtements, ……
Ils pratiquent le troc avec les habitants de la ville voisine (Puno) tous les samedis. Ils échangent leur production contre des patates, et de l’alimentation en général. Le tourisme leur permet de vivre mieux. Ils ont leurs écoles, le médecin qui vient de la ville tous les jours. Certains vont aussi travailler à la ville.
Nous nous prêtons au jeu du tourisme et nous achetons quelques babioles sans trop discuter les prix.
Même si ces îles sont devenues très touristiques (le Routard dit que ça ressemble à Disneyland !) leurs habitant perpétuent quand même les traditions de leur peuple. Hormis celles des îles, les techniques de construction des bateaux et des maisons sont tout à fait bluffantes !
Nous rentrons à Puno vers midi. Après le tour des hôtels nous reprenons notre voiture. Nous allons au marché central chercher de la nourriture à apporter à notre famille d’accueil des deux prochaines nuits : après Disneyland, logement chez l’habitant !
En allant au marché nous revoyons les groupes folkloriques et nous prenons quelques photos.
Nous prenons ensuite la direction de Sillustani, un site archéologique sur le chemin qui nous conduira à Llachon, village où se trouve notre famille d’accueil.
Au passage Biquette aperçoit des lamas ou assimilés et nous devons nous arrêter à chacune de ses charmantes bestioles qui jalonnent la route pour prendre des photos. Biquette s’est mise dans la tête de nourrir ces petites bêtes avec des gâteaux secs. Un des premiers que l’on voit ne se laisse pas approcher suffisamment pour qu’elle puisse lui tendre son gâteau. Rien à faire dès que la distance de sécurité et dépassée, la bête s’en va.
Un peu plus loin, une de ces petites bêtes moins farouche se laisse approcher mais est complètement indifférente au biscuit présenté ! C’est un chien des alentours qui vient chiper les biscuits dans les mains de Biquette ! Cocasse. Elle en conclut que les lamas sont exclusivement herbivores !!!
Visite de Sillustani, une nécropole des différentes civilisations depuis 800 avant notre ère. Les monuments qui restent en partie debout date du 16ème siècle. Ce sont des tours qui abritent les momies des familles incas riches. On pense que chaque tour contient des membres d’une même famille. Le site est calme, il y a très peu de monde. Le paysage est grandiose avec des vues sur le lac.
Nous trouvons deux femmes en costumes traditionnelles qui ont avec elles une jeune vigogne de 8 mois. Une vigogne est, en gros, un intermédiaire entre un alpaca et un lama. Biquette est ravie ! Elle a enfin pu caresser un de ces animaux. La bête n’est pas encore sevrée et lorsque nous lui présentons le pouce par exemple, elle le mordille en essayant de téter. Evidemment les deux femmes nous demandent la pièce pour donner à cette pauvre bête du lait dans un vrai biberon ! Nous souscrivons bien volontiers à la requête.
Ensuite direction Llachon notre prochaine étape pour deux nuits. Il s’agit d’une péninsule sur le lac Titicaca qui pour l’instant est à peu près épargnée par le tourisme de masse. Le tourisme solidaire s’installe timidement et c’est par l’intermédiaire de nos amis de Tout Pérou que nous avons trouvé une famille d’accueil. Dans cette région, les femmes portent un chapeau traditionnel du genre tricorne avec des pompons dessus. C’est le nouveau fantasme de Biquette ! Il faut à tout prix photographier toutes les femmes portant un chapeau de ce type et qui se trouvent sur notre route ! C’est le seul objectif de l’heure qui suit !
Contrairement à ce que nous pensions la route est excellente, mis à part quelques nids de poule de-ci de-là. Plus on avance vers le bout de la péninsule plus les paysages sont beaux. D’abord entièrement plats ils se vallonnent petit à petit. Les couleurs des cultures, des herbes et des rochers souvent rouges forment un festival de couleurs. Et sur la fin de la route le bleu profond du lac vient compléter le spectacle ! Les derniers 15km sont de la piste mais pas trop défoncée.
Nous avons un peu de mal à trouver la maison de notre famille mais tout rentre dans l’ordre rapidement. Pendant notre recherche de la famille, le soleil se couche et enflamme le lac de ses couleurs flamboyantes (elle est pas bien celle-là ? Biquette lance « enflamme » je surenchéris avec « flamboyant » et vous avez votre minute lyrique !).
Nous nous installons dans notre chambre. Il y a de l’électricité, nous n’en étions pas sûrs, mais pas encore de réseau.
A 19h nous prenons le dîner préparé par la famille. C’est très bon ! Nous discutons un peu avec notre hôte et l’on apprend qu’ils ont 4 enfants : un garçon l’aîné à 16 ans et trois filles de 15, 11 et 4 ans. Il nous donne une carte du coin en nous expliquant les balades possibles. Nous prenons congé après le repas.
Demain petit déjeuner à 8h et ensuite nous aviserons pour les lieux de balade.
Grosses bises à tous
Nestor et Biquette co-lyrique !