Le tour classique du Rajastan - Le Taj Mahal - La descente du Gange et Varanasi
Du 31 octobre au 22 novembre 2011
23 jours
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Départ de Rillieux à 7h45 avec Patrick (merci Patrick!) pour l'aéroport où nous devons retourner les Romomo qui viennent en navette de Chambéry. Retrouvailles et vol sans histoires jusqu'à Vienne. Re-départ à 13h20 pour Delhi. Vol également tranquille (même pas peur Momo !). Au cours du vols deux faits marquants : Roro exhibe son PC tout neuf et assure à son voisin qu'internet marche ! Avant de s'apercevoir que même si Firefox démarre bien il a du mal à trouver le réseau ! J'essaie des arguments techniques divers mais rien n'y fait .... Il conclut qu'il est un précurseur !..... autre chose : j'essaie de dormir mais derrière moi se forme une basse-cour germanique avec des voix de crécelle, une horreur ! Enfin je me repose quand même.

Arrivée un peu avant minuit et là petit accroc : il manque un sac, le mien. Je remplis des tas de papiers et on m'assure que je ne suis pas le seul dans ce cas et que mon sac arrivera par le même vol demain et qu'il sera livré à notre hôtel le surlendemain. On peut toujours rêver ! Heureusement que Biket avait réparti les affaires dans les sacs et que tout le nécessaire photo et pharmacie est avec nous. Bhagi notre chauffeur nous attend et nous conduit à l'hôtel. Nous nous couchons à 2h heure locale, il n'est que 22h30 pour les organismes. Nous avons tous du mal à nous endormir et lorsque le réveil sonne à 7h le lever est difficile.

Nous devons rencontrer l'agence avec laquelle nous avons réservé la croisière sur le Gange de notre fin de séjour. Personne ne vient ! je remonte pour la douche et un épisode me réveille : je commence à faire couler l'eau et au moment où je touche l'eau je prends une décharge ! Je crois à une hallucination, je recommence et je reprends une châtaigne ! Pas de doute l'eau qui coule doit toucher un fil électrique ! Le 220V pour se réveiller y a rien de tel ! Nous renonçons à la douche. Petit dej omelette, toasts, thé et café et nous voilà partis pour le Shekhawati.

Bhagi parle anglais et comprend le français ! Il est pas toujours très facile à suivre mais on se débrouille. En route nous demandons à nous arrêter pour acheter de l'eau : Momo part avec Bhagi pour le ravito. Elle revient seule ! Dès que les autochtones voit un ou une européen (ne) les prix doublent. Bhagi revient avec deux bouteilles d'un litre pour 30 roupies (45 cts €). Il fait beau mais on distingue à peine le soleil tant l'air est pollué. Ici on roule à gauche ex-colonie anglaise oblige, mais on compte en km. Très vite on a confirmation de ce dont on se doutait : les temps de trajet pêchés sur Google map sont théoriques : il annonçait 3 h pour les 250 km de la journée, nous allons mettre le double. Le pays est très agricole parce que malgré la chaleur l'eau n'est pas très loin en profondeur : 70m et l'électricité a permis d'installer des pompes d'irrigation. La conduite est très "particulière" c'est un peu (beaucoup) à l'intox mais les "règles" sont respectées de tous. Sur l'arrière de tous les camions, camionnettes ou touk-touk (sorte de triporteur à tout faire) il y a écrit "Blow horn" ou "horn please" ou "horn do", autant d'expressions pour "klaxonnez". Cela signifie que les chauffeurs de ce type de véhicule ne regardent jamais dans le rétro (quand il y en a !) donc qu'il faut avertir pour doubler, faute de quoi ils déboîtent sans regarder. Il y a des petits villages agricoles tout le long de la route et donc plein de monde à pied, vélo, moto, tracteur, char à bœufs, charrette tirée par un âne, un mulet ..... De plus tout ce qui roule doit transporter toute la famille : il n'est pas rare de voir une famille de 4 sur une mobylette : deux adultes et deux enfants.

Nous nous arrêtons vers 10h pour boire un thé dans un petit village du bord de la route. Il y a des marchands de fruits et légumes et toutes sortes de boutiques qui vendent toutes sortes de choses : à manger, des outils, des machines,.... Chaque boutique est spécialisée. Nous voyons nos premiers "chameaux" qui sont, en fait, des dromadaires ! Ils sont utilisés pour tirer des charrettes. Nous buvons un thé "Indiana tchaï" : c'est un thé au lait sucré et parfumé à la cardamome. Nous trouvons ça très bon. Depuis le début de la route nous voyons beaucoup de femmes qui marchent le long de la route ou qui travaillent dans les champs ou sur des chantiers. En revanche assez peu d'hommes .... Qui travaillent du moins ! Les femmes ont des habits de type sari (mais qui n'en sont pas !) : elles sont toutes habillées comme cela. Ces 'robes' sont très colorées et offrent un magnifique spectacle. Certaines sont voilées, d'autre pas. Certaines sont en noir et souvent voilées : ce sont les musulmanes. Leur robe noire est quelques fois légèrement décorées d'or ce qui les rend moins austères.

Après deux heures de route Baghi nous propose le repas de midi : il nous demande si l'on veut un restaurant indien ou un restaurant pour touristes. A l'unanimité nous choisissons indien. Les toilettes de ces restaurants n'étant pas toujours très cleans, il nous arrête dans un restau pour touristes pour pipi (ça se dit pareil en hindi). La stratégie est de faire semblant de consulter le menu à deux pendant que deux autres vont aux toilettes, puis de changer et finalement de ressortir. Nous arrivons au restau indien, en cours d'agrandissement. Il n'y a que nous. Bhagi s'occupe de tout. Momo et moi demandons 'no spicy' (pas épicé). Il y a des légumes préparés : lentilles, choux fleur, petits pois, ainsi que des pommes de terre et du riz blanc. Le pain s'appelle chapati, sorte de galette fine et molle. Après avoir goûté de tout je décide que je vais manger uniquement patates, riz blanc et chapati. Je suis rapidement suivi par Momo. Seuls biquette et Roro trouve le reste bon !

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Lundi 31 octobre

Lever 7h30 avec encore quelques prières à Krishna ou Vishnou vers 5h du mat. Enfin rien de bien grave. Petit dej copieux et compris dans le prix de la chambre. Ce matin nous attendons mon sac qui devrait être livré a l'hôtel à 9h30.

Nous allons faire une petite balade, à peu près la même que hier soir. Cette fois la rue est bien plus animée. Nous sommes toujours autant l'attraction. Il faut dire que le coin n'est pas dans les circuits touristiques habituels. De nombreuses maisons sont des anciennes havelis (petits palais ou maisons de maître) mais dans un état de délabrement avancé. Vu le nombre de ces ruines, on a peu de mal à imaginer ce que devait être ces villages du temps de leur splendeur ! Nous retournons a l’hôtel mais toujours pas de sac. Tout le monde se met de la partie : le patron de l'hôtel, un autre guide qui a un ami qui travaille chez le transporteur. Il me font même téléphoner à l'ambassade de France pour savoir s'il peuvent m'aider : si vous n'avez besoin de rien n'hésitez pas à les appeler, ils se feront un plaisir de vous envoyer promener !

Nous attendons dans une petite cour de l’hôtel joliment décorée : l'hôtel est une ancienne haveli dont l'intérieur a été refait en gardant le style d'origine. Momo joue à tiki tomenteuse sur l'iPad aidée par Kty. Roro et moi regardons les guides en essayant d'imaginer la suite du parcours. Vers 13h nous nous disons que c'est foutu pour le sac. Bhaghi souhaite attendre encore un peu. Il reçoit finalement un coup fil : le messager porteur du sac va arriver dans un village à 20km de là où nous sommes et par lequel nous devons passer pour la suite du voyage. Nous voila donc partis et dans la ville suivante nous attendons un peu mais finalement le sac tant espéré est là !

Des jeunes nous demandent de poser avec eux pour des photos, ce que nous faisons bien volontiers. Départ pour Bikaner vers 14h45 : la mésaventure nous a fait perdre 1/2 journée. Après deux heures de voiture sur très bonne route peu encombrée, nous arrivons à une ferme de chameaux. C'est un institut de recherche qui fait en même temps de l'élevage. Nous avons le plaisir de voir un bébé né la veille. Puis nous partons vers le temple des rats.

C'est un endroit où les rats sont sacrés. L'origine de cette bizarrerie est assez confuse nos guides papier et notre chauffeur n'ont pas la même interprétation. Toujours est il que des dizaines de rats (plutôt de la taille de souris) se promènent partout dans le temple et sont cajolés par les fidèles. De grandes bassines de lait leur sont servies. Ils n'ont pas peur et nous passent dans les jambes. Il y en a une qui elle à très peur c'est Biquette ! Elle finit par ressortir avec Baghi en lui cramponnant le bras sous les regards amusés des autochtones ! Il faut dire que nous sommes pieds nus. Baghi nous appelle pour nous faire voir un rat blanc, ce qui est très rare et assure selon la légende une période de grande chance. Lorsque nous repartons il fait nuit et la conduite est encore plus 'sportive' de nuit. Disons que c'est à peu près pareil que de jour mais qu'en plus il y a toutes sortes de véhicules non éclairés. Bikaner est une grande ville et quand nous y arrivons vers 19h30 il y a des embouteillages. Nous arrivons enfin dans la famille de notre chauffeur qui fait chambre d'hôte. Nous faisons un excellent repas qui, pour une fois, n'est pas du tout épicé, des consignes ayant été données par téléphone par Baghi : c'est un vrai régal. Nous allons ensuite nous coucher la journée de demain sera longue !

Bises a tous

Tintin Biquette et la dream team

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Lundi 1er novembre

Ai-je dit que le repas du soir dans la famille de Kailash (notre futur chauffeur) était super ? Baghi avait donne des "ordres" pour avoir du "without spicy" (sans épices un peu différent de "no spicy" qui semble vouloir dire pas trop épicé ce qui ici veut dire qu'il faut moins de 15 jours pour ne plus avoir la bouche en feu !) Bref il y a des légumes, du riz au safran, une préparation "butter milk" (littéralement beurre lait) de couleur jaune tout ça à volonté et succulent. Le repas se termine par des "douceurs" faites maison : on sait pas trop ce que c'est mais c'est bon !

Le tout se passe sur la table à manger de la famille avec la cuisine à une extrémité, les chambres des grands parents d'un côté et les deux nôtres de l'autre. On a réellement l'impression de faire partie de la famille. La télé marche mais le son est bas et on voit des feuilletons "surjoués" de Bollywood qui n'ont rien à envier à nos feuilletons américains de l'après-midi.

Après une nuit sans problème, à part Momo qui entend le muezzin (mais est-ce dans son rêve ?) nous avons droit à un petit dej à volonté avec des Parathas salés (galettes aux légumes verts) des Parathas sucrés, du yaourt, du café ou du thé indien. Bref de quoi bien démarrer la journée.

Kailash arrive (nous ne l'avons pas encore vu) et le changement de chauffeur s'effectue après des adieux sympas : malgré le peu de temps que nous avons passé ensemble des liens se sont établis avec cette famille.

Nous partons pour Jaisalmer qui est à plus de 330 km ce qui va nous prendre 5h. On voit tout de suite que Kailash est plus cool et plus prudent que Bhagi. En plus il s'arrête toutes les heures pour une pause boisson (pour nous du thé) dans de petits "routiers" sommaires et un peu limites au niveau propreté mais on fait avec. Le thé est très chaud et a dû bouillir longtemps : les microbes ont dû disparaître !

Nous arrivons à Jaisalmer vers 16h. En route nous avons fait l'expérience des prix touristes et prix normaux. Nous discutons avec Kailash de l’hôtel où aller. Nous tombons d'accord sur le Desert Boy Guesthouse. Il compose le numéro et me passe le téléphone ; je demande le prix 1800 Roupies taxes et petit déjeuner non inclus. 10 minutes plus tard il téléphone en tant qu'agent de voyage de Bikaner et autochtone : 1500 roupies taxes et petit déjeuner inclus. La stratégie est définie pour le reste du voyage !

Jaisalmer est bâtie autour d'une forteresse perchée sur une colline. Seuls les touk-touks et les motos peuvent entrer dans la forteresse. Nous affretons deux touk-touk pour les bagages et nous. Ça monte sec à grand coup de klaxon et aussi vite que les chauffeurs peuvent vu le poids embarqués. Arrivés à une petite place il faut prendre une ruelle où le touk-touk ne passe pas. Il faut prendre la moto. Ils se mettent à deux sur la moto avec un sac sur le guidon et les deux autres sacs et la valise empilés entre les deux hommes : sacré chargement (j'espère qu'on pourra joindre la photo).

Le jeune de la réception nous fait voir les chambres : c'est très bien, décoré et propre : nous prenons. Il nous invite au thé de bienvenue et en discutant (en français !) il nous demande de lui écrire Johnny Hallyday sur une feuille : c'est un grand fan de Johnny et de Joe Dassin dont il cherche les chansons sur internet !

Nous repartons trouver Kailash pour aller au point de vue qui permet d'admirer le coucher de soleil sur la forteresse. Nous y trouvons un petite fille de 10 ans avec son petit frère. Nous leur donnons quelques pièces et ils sont ravis. Nous les prenons en photo et ça leur plait. Il y a quelques nuages lointains qui empêchent la belle lumière d'atteindre la forteresse. Nous prenons quand même quelques photos et le coucher de soleil derrière les nuages.

Kailash nous ramène et nous allons aller manger dans un des restaus indiqués par lui après la douche et quelques instants de repos.


Bises à tous

Tintin et Biquette

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Mardi 2 novembre 2011

Excellent repas hier soir avec que des spécialités indiennes ou rajasthani. Momo et moi "not spicy" et Kty et Roro "little spicy". On constate que les ceuss qui prennent spicy ont plus d'énergie le soir. Spicy cache peut être un dopant non autorisé.

Aujourd'hui visite de Jaisalmer. Momo réveille Roro en catastrophe à 5h15 en lisant mal sa montre et ensuite se trompe d'1/2h. Bref nous nous trouvons devant le palais des maharadjas de Jaisalmer. Avant la république, toutes les grandes villes de l'inde et la région correspondante étaient gouvernées par un maharaja. Aujourd'hui les descendants possèdent quelques fois encore les palais. Celui ci est disponible à la visite. Il y a un audio guide en français très bien fait. De belles pièces reconstituées, des terrasses avec de belles vues sur les remparts et sur la ville. Dans tout ce qu'on visite il y a toujours une pièce avec un gramophone, la première moitié des années 1900 étant la dernière période du faste des maharadjas. Dans celle ci nous voyons également une camera 8 ou 16 mm !!!

Après la visite du palais nous rejoignons Kailash pour la visite des quartiers qui se trouvent hors de la forteresse. Jaisalmer est beaucoup plus touristique que ce qu'on a vu jusqu'à présent. Il y a des boutiques "à touristes" et des rabatteurs partout, sans parler des enfants envoyés par les adultes pour se faire prendre en photos. Si on accepte les adultes arrivent pour réclamer de l'argent. Nous allons voir une haveli (littéralement maison des vents). Elle est assez différente de celles visitées au Shekhawati. Beaucoup moins de peintures sur les murs mais beaucoup plus de pierres sculptées. La région regorge de carrières de pierre ocre assez tendre et facile à sculpter. Les artistes s'en sont donnés à cœur joie et ont créé de la véritable dentelle de pierre ! Cette première haveli est très bien restaurée et les pièces sont très belles. On retrouve dans certaines pièces des parties de murs en mosaïque de miroir.

Nous continuons dans la vieille ville avec ses boutiques et ses rabatteurs. Kailash nous présente un indien enturbanné qui a été dans le guiness book pour la longueur de ses moustaches : 1,5 m. Aujourd'hui elle ne fait plus qu'1,25m ! Les touristes qui le souhaitent peuvent se faire photographier avec lui et dans ce cas il "déroule" ses moustaches le temps de la photo.

Nous allons ensuite dans une haveli très différente. Elle est beaucoup moins visitée et beaucoup moins restaurée, mais elle est présentée par son propriétaire qui est un ami de Kailash. Il nous donne toutes les explications. A Jaisalmer, comme il n'y avait pas d'eau, les constructions sont faites de pierres emboîtées (sans ciment). Elles sont assemblées comme le bois avec tenons et mortaises et les assemblages sont parfois renforcés par des "épingles" en acier. Le propriétaire de cette haveli adorait des fleurs impossibles à faire pousser dans ce désert. Il demanda à ces sculpteurs de faire des fleurs de pierres et de trouver un système pour pouvoir les mettre lors des fêtes et les enlever en période normale.

Les sculpteurs inventèrent le même principe que nos ampoules à baïonnette. Les électriciens ont donc rien inventé en la matière !

Après cette haveli, Kailash, qui a fait miroiter aux filles des tissus spéciaux de Jaisalmer nous emmène dans une échoppe qui se prétend semi-coopérative. Nous nous décidons pour de petits "tapis" et la négociation commence. C'est très long mais à force de patience et de lamentations réciproques nous obtenons entre 35 et 45% de réduction selon les articles. Kailash conclut en qualifiant cela de bonne négociation mais nous conseille quand même d'aller choisir ce que l'on veut et de le laisser acheter.


Nous allons ensuite à quelques km de voiture jusqu'à un site des cénotaphes de la famille royale. Ce sont des monuments genre kiosques, à la gloire des membres de la famille royale. Il y a, à l'entrée, un monument particulier servant à la crémation du défunt. Ces cendres sont ensuite dispersées sur le Gange. Nous avons la chance que le soleil se montre lorsque nous y sommes et la lumière du soleil couchant est magnifique sur ces monuments de pierre jaune.


Je n'ai pas encore parlé du temps : depuis le début nous n'avons pas vu un nuage. Il fait entre 30 et 35 la journée et la température descend au dessous de 20 la nuit. C'est donc tout à fait supportable. La voiture est climatisée et nous apprécions quand même. Hier soir la lune "buvait" et aujourd'hui le ciel était à moitié nuageux.


Après les cénotaphes nous allons au bord d'un petit lac. C'est devenu très touristique (Roro et Momo y sont venus il y a 20 ans et c'était un "coin paumé" très agréable). Aujourd'hui c'est boutique à touristes et pédalos partout. C'est quand même joli. L'attraction est de donner à manger du pain aux poissons chat qui viennent sur le bord. Il y en a des centaines qui se battent les morceaux de pain. Il sont énormes et bien nourris : certains doivent faire au moins 1,5m.

Nous retournons ensuite à l’hôtel pour la douche et un petit moment de repos avant de retourner au même restaurant qu'hier soir.

Demain lever aux aurores pour une petite visite avant le départ pour Jodhpur qui est à 5h de route et que nous voulons visiter l'après midi.


Bises à tous


Tintin et Biquette

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Jeudi 3 novembre

je me suis un peu emmêlé les pinceaux dans les jours hier nous étions bien le 2 mais mercredi. Et l'événement était hier : panne d'internet à l'hôtel !


Nous avons mangé au même restau que la veille. Le spice boy et la spice girl se moque de Momo et moi car nous prenons : des pâtes au fromage ! Eux partent dans des spécialités rajasthani dont je n'ose pas imaginer la conséquence en terme de gueule en feu !

Nous nous levons à 6h45 pour être à l'ouverture des temples jaïns. Les jaïns sont une communauté de l'inde qui prône l'ascétisme et le respect de toute vie. Ils ne représente qu'1% de la population indienne mais on trouve pas mal de leurs temples. Ils ne se font pas incinérer car ils ne veulent pas que l'on abatte des arbres pour les bûchers.

Le temple est assez sympa mais les spécialistes Romomo sont très critiques en assurant que celui de Ranakpur que nous visiterons demain est beaucoup mieux.


Nous retournons à l'hôtel pour le petit dej et nous allons rejoindre Kailash (que Kty continue à appeler "calèche"!) pour la route qui nous conduit à Jodhpur.


Voyage sans histoire Kailash est très prudent : lui ne double pas quand il y a quelqu'un en face, ce qui ici est incompréhensible. Nous nous arrêtons dans un "routier" pour une petite pause chapati et thé indien.

Nous arrivons à Jodhpur. Et là changement total d'ambiance : Jodhpur est la deuxième ville du Rajasthan (1 millions d'habitants) après Jaïpur (plus de 3 millions d'habitants). C'est un peu pareil que partout mais version "grande ville". Ça déboule de partout ! des piétons, des motos, des vélos, des touk-touks et bien sur des voitures. Aussi bien dans de grandes avenues de deux fois deux voies séparées que dans les ruelles de la vieille ville ! Ça donne le tournis ! Nous allons à l'hôtel qui est une maison ancienne de la vieille ville et qui a été très bien aménagé. Il y a trois ou quatre niveaux et les escaliers sont très raides. Nous sommes venus en touk-touk et le trajet n'est pas triste ! Heureusement que nous sommes chargés ce qui empêche le chauffeur de rouler vite. Notre hôtesse est charmante et très sympathique. Elle a une petite fille de deux ans qui est un vrai numéro : elle demande à Momo et Kty de danser comme elle, c'est à dire de tourner sur elles-même. Les intéressées s'exécutent pour la plus grande joie de la petite !

Nous allons ensuite en voiture visiter le fort de la ville : "Mehranghar Fort". Le plus beau fort du Rajasthan d'après les guides. Il est situé sur un promontoire, la ville s'est construite sur un des côtés du fort. Les Rathors (non ! pas Raptors !) sont la famille régnante depuis le 8ème siècle. Le dernier descendant a souhaité faire de sa forteresse un endroit retraçant la vie de la ville. Le fort est immense et de nombreux bâtiments ont été aménagés en musée. On y trouve tous les objets de l'histoire de la famille : palanquins, armes, berceaux, turbans, bijoux, peintures .... et j'en oublie surement. Momo et moi prenons un audio guide en français très bien fait. Il y a pas mal de monde, surtout des touristes indiens. Mais le musée étant bien conçu, ce n'est jamais la cohue ni la bousculade. Les "gardiens" du musée sont habillés en tenue traditionnelle et font des démonstrations de mise en place de turban (ce sont d'anciens turbans constitués d'une seule pièce de tissus de 11m de long et 50 cm de large). Il faut à peine une minute pour en faire un turban que son propriétaire peut aisément enlever et remettre. Il y a aussi une démonstration de narguilé (qui à l'origine était uniquement destiné à respirer des parfums !), des instruments de musique. Depuis les remparts nous voyons la ville. Jodhpur est appelée la ville bleue car beaucoup de maison sont peintes en bleu. Au départ les maisons étaient peintes en blanc pour refléter les rayons du soleil ce qui permet aux maisons de rester fraîches. Mais le blanc est couleur de deuil. Les habitants ont alors légèrement coloré la peinture en bleu. Et petit à petit le bleu est devenu plus soutenu. La seule chose qui manque à cette visite est le soleil : le ciel est nuageux comme hier et nous n'avons droit qu'à quelques apparitions éphémères entre les nuages.

Nous rentrons à Jodhpur et nous allons au marché aux légumes et épices. Au passage Kailash nous arrête à une petite échoppe qui ne vend que du thé indien : le meilleur que nous ayons bu depuis le début. Il n'y a pas de gingembre et il a un petit gout de caramel : extra ! Nous en reprenons une tasse. Nous déambulons dans le marché pour quelques photos, les filles se font faire des démonstrations d'épices mais Kailash nous indique discrètement qu'il achètera pour nous. Nous rentrons à l'hôtel en touk-touk avec un bouchon interminable agrémenté d'un concert de klaxon qui n'arrange rien !

Enfin nous arrivons, notre hôtesse nous indique que l'on peut manger à l'hôtel ce que nous ferons sûrement. La journée fut fatigante.

Demain départ pour Udaïpur


Grosses bises à tous


Tintin, Biquette et la dream team

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Vendredi 4 novembre

Repas au restau de l'hôtel. Il est vrai que le soir nous n'avons pas trop envie de ressortir. Roro laisse Kty toute seule dans le camp des spicy et rejoint Momo et moi pour des spaghetti. La première assiette de Momo (spaghetti vegetables) repart en cuisine car "trop spicy" et pour plus de sûreté elle change en spaghetti fromage. Le restau de l'hôtel est en terrasse et nous avons une belle vue sur le fort et le reste de la ville.

Ce matin tout le monde est réveillé à 6h30 et on se retrouve très tôt sur la terrasse pour le p'tit dej. Les deux cuisiniers se lèvent tout juste (on les voit car ils dorment sur la terrasse dans des sacs de couchage). Le soleil et le ciel bleu sont revenus ce qui nous permet de voir le lever de soleil sur le fort et sur la ville : très sympa ! Les petit dej se compose de crêpes à la banane pour certains et crêpes à la pomme pour d'autres. Après avoir réglé l'hôtel nous prenons un (enfin 2!) touk-touk pour rejoindre Kailash à la clock tower : la place du marché que nous avons visitée hier soir.

Nous nous arrêtons dans un endroit surprenant. C'est un indien qui récupère toutes les antiquités qu'il peut trouver dans la région et qui les revend dans le monde entier. Il y a de tout : des meubles, des éléments d'architecture (portes, colonnes, balcons), des statues de toutes tailles,..... Tout cela est bien rangé dans un hangar qui doit faire 3000m2. Nous apprendrons ensuite qu'il y a 13 hangars du même type ! Nous restons 1/2h environ et dans ce laps de temps deux camions arrivent bourrés de nouvelles pièces. A ce train là le patrimoine historique et artistique de l'Inde va être rapidement dilapidé ! Nous allons ensuite dans un village Bishoï.

Je me suis un peu emmêlé les pinceaux hier en parlant des jaïns. Comme les plus érudits d'entre vous l'auront sans doute remarqué ce ne sont pas les jaïns qui ne supportent pas que l'on abatte les arbres mais les Bishoï ! Nous avons droit à des démonstrations de cuisine et d'utilisation de l'opium. Le maître des lieux nous fait même goûter de l'opium : c'est très amer ! C'est un peu touristique mais ça leur permet de mieux vivre ! Longue route ensuite direction Ranakpur pour la visite du fameux temple jaïn incomparable à celui de Jaisalmer (pour ceux qui suivent !). La route n'est jamais monotone : il y a plein de choses à voir le long de la route. Ici en l’occurrence il y a des plans d'eau donc des gazelles, antilopes et autre hérons qui sont l'occasion d'arrêt photo (merci Canon pour le 100-400).

Nous nous arrêtons vers 13h pour notre traditionnel petit frichti du midi. Cette fois les galettes s'appellent Paratha et sont fourrées aux pommes de terre. Nous arrivons enfin à 15h à Ranakpur après 6h de route (arrêts compris). Le temple est effectivement remarquable. Il y a 1444 colonnes de marbres toutes finement ciselées : c'est très beau et les "nouveaux" doivent bien avouer que les anciens avaient raison en snobant celui de Jaisalmer. Sur le site du temple il y a pas mal de singes (à face noire donc gentils !). Ils ne sont pas du tout peureux et on peut facilement les approcher pour faire des photos. Ils sont mitraillés par tous.

Nous prenons la route d'Udaipur vers 16h15 : il y a encore deux heures de route à faire. En chemin, arrêt photo pour une noria actionnée par une couple de bœufs et qui permet l'irrigation de parcelles environnantes par un circuit de rigoles. Arrêt également pour un arbre rempli de chauve souris. Il y a des dizaines d'arbres du même type dans la région et pour une raison inconnue de tous c'est le seul dans lequel ces charmants mammifères ont élu domicile ! La route est montagneuse, nous devons traverser une des chaines de montagne de l'Inde. Oh, bien sur, rien à voir avec le grand frère Himalaya au nord : on doit culminer aux alentours de 1000m.

40 km avant l'arrivée une portion d'autoroute se présente à nous. Chouette ça nous change des routes de montagne et des traversées de village. Bien sur il y a toujours des vaches, des chèvres, des piétons, ..... Mais on fait du 90. Nous avons une grande frayeur : dans un virage un éboulis a condamné notre voie, on passe donc sur la voie d'à côté. Quelques centaines de mètres plus loin, nous devons revenir sur notre voie et Kailash continue sur la mauvaise voie. Nous sommes donc à contresens sur l'autoroute. Je hasarde un "tu n'aurais pas du revenir sur notre voie !" petit sourire de l’intéressé ! Nous faisons à peu près 2 km à contresens. Mais il s'est aperçu de son erreur et prévient à grand coup d'appels de phare : les voitures qui viennent à notre rencontre ne semblent pas plus surprise que ça et nous laisse le passage.

A la réflexion il nous semble bien avoir vu une ribambelle de cars à contresens quand nous avons débuté la portion d'autoroute. Ça fait drôle quand même. Un peu plus loin nouvelle surprise : plein de voiture arrêtées sur notre côté et tout un tas de piétons sur l'autre côté. Nous pensons à un accident : il n'en est rien. Il s'agit d'une fête en l'honneur d'un dieu dont le temple est proche de l'autoroute. Le côté proche du temple a été condamné par quelques pierres posées sur le sol. Des stands divers et variés sont installés sur ce côté condamné. De l'autre coté plein de voitures sont arrêtées sur la bande d'arrêt d'urgence et la circulation se fait au pas sur les deux files de notre côté au milieu des piétons et autres animaux. Après une portion de route normale, c'est à dire très lente et en plus de nuit nous arrivons à Udaipur et prenons possession de nos chambres.

Demain pas de grand voyage : nous restons 2 nuits ici.

Grosses bises à tous.

Tintin, Biquette et la dream tram

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Samedi 5 novembre

Cette fois il y a bien le Wifi dans l’hôtel mais il est en panne et comme c'est le week-end !!!....

En plus le reportage Tintin 6 a été fait sur l'iPad donc pour l'envoyer sans wifi c'est ..... tintin (Jean Bloguin humoriste).

Voici donc une journée quasiment sans voiture !

Nous nous offrons un quasi grasse matinée jusqu'à 8h45. Petit dej sur la terrasse donnant sur le lac de Pichola, un des trois lacs d'Udaïpur.

Direction le city palace ensuite. Il y a beaucoup de monde. Principalement des touristes indiens. Ça commence par la queue pour prendre les billets. Quelques photos de l'extérieur, ce sont des bâtiments anciens mais jaune pâle contrairement à ceux que nous avons déjà vus. Nous commençons la visite avec des files de personnes à peu près constituées. Invariablement nous empruntons des couloirs étroits pour déboucher dans une petit cour intérieure elle même bordée de pièces qui présentent des objets ou qui reconstitue une pièce telle qu'elle était à l'époque. Ensuite une minuscule sortie permet de prendre un nouveau couloir jusqu'à la prochaine cour intérieure. Evidemment vu l'organisation et la discipline indienne c'est rapidement la cohue. Les gardes dont incapables d'organiser quoi que ce soit. C'est pire que "crouch - touch - pause - engage !" Il faut jouer des coudes pour se faire respecter. Il fait bon être grand et proche du quintal.

A la fin on en a un peu marre et on passe dans les salles à la vitesse de la lumière sans prendre le temps de regarder les objets exposés dont la majorité sont des miniatures.

Nous voici enfin arrivés dans la grande cour précédent la sortie. Il faudra relire les guides pour connaitre l'histoire de ce que l'on a vu !!

Ensuite balade en bateau sur le lac : à savoir, petit tour des bords du lac permettant de voir les façades des demeures et palais directement construits en bordure. Puis direction une petite île qui est entièrement occupée par un hôtel de luxe. On fait quelques photos et on loupe 3 bateaux pour le retour (toujours l'organisation indienne).

Nous arrivons 1/2 h en retard à notre rendez vous avec Kailash. Nous visitons ensemble un temple jaïn plus modeste que celui de Ranakpur mais également très sculpté. Il y a une, en ce moment, une fête jaïne particulière et des femmes prient et chantent toute la journée.

Nous allons ensuite nous restaurer dans un endroit qui se veut un fast food moderne mais qui est plutôt "crade". Le service est très long mais la nourriture plutôt bonne, si l'on prend soin de ne pas boire la bouteille d'eau que l'on nous apporte et qui semble tout sauf potable !

Il y a 3 pages d'ice cream et autres douceurs et malgré la tentation nous renonçons : la majorité doivent être fabriquées avec de l'eau et vu ce qu'il y a dans la bouteille !

Nous prenons ensuite la route pour un "village" de cénotaphes. Ce sont les mausolées des maharajas et de leurs familles. En arrivant une vache s'approche de biquette, je suis de l'autre côté de la vache par rapport à biquette, je lui chope une corne pour lui venir au secours mais elle me fonce dessus. Je ne l'évite qu'au prix d'une véronique digne des plus grand toreros !

Le garde arrive avec un bâton et fonce à bras raccourcis sur l'animal !

Comme quoi elles ont l'air placide ces bestioles mais point trop s'y fier il ne faut (comme dirait Yoda).

Le soleil couchant sur les cénotaphes donne une ambiance sympa, et ceci d'autant plus qu'il n'y a personne et pas de bruit ce qui est assez rare ici. Nous y croisons quelques écureuils et de petits échassiers.

Ensuite retour dans le centre d'Udaipur. Kailash nous laisse à un endroit accessible en voiture proche de l'hôtel. Nous essayons de revenir "au pif" mais dans ce dédale de ruelles il est bien difficile de s'y retrouver. Au passage nous regardons quelques étalages de boutiques à touristes : sacs en cuir, tissus, miniatures, sculptures, ....

Nous allons au bord du lac pour quelques photos de coucher de soleil et nous rentrons à l’hôtel.

Demain 6 h de route direction Bundi.


Grosses bises à tous


Tintin, Biquette et la dream team

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Dimanche 8 novembre

Finalement nous modifions notre parcours en rajoutant Bundi. Petit déjeuner sur la terrasse et à 8h30 départ d'Udaipur vers l'est direction Chittorgarh puis Bundi. La route est une autoroute. Petit à petit on comprend mieux le fonctionnement des autoroutes indiennes. Il n'y a pas comme chez nous d'échangeurs. Des routes ou chemins de terre arrivent sur l'autoroute ! Si je vais dans le sens de la voie sur laquelle j'arrive, pas de problème : je m'insère dans le flot de circulation (sans regarder bien sûr). Si je vais dans l'autre sens, je prends l'autoroute à contresens (si si !) sur la file proche du terre plein central, je me mets en phare, ou je fais des appels de phare, et cela jusqu'à ce que le terre plein central soit aménagé pour que je passe sur la bonne voie de circulation ! Question de convention ! Ça a l'air de bien fonctionner, mais c'est vrai que ça surprend ! Nous arrivons à Chittorgarh, ancienne ville fortifiée. Une histoire assez horrible est liée à cette cité. Les mogols l'ont assiégée pendant plus d'un an. Quand il n'y a plus eu de nourriture et que les gens ont commencé à mourir de faim, les derniers ont allumé un grand feu et s'y sont tous précipités. Les Mogols n'on trouvé personne lorsqu'ils ont fini par entrer dans la ville. De rage ils ont quasiment tout détruit. Il reste quand même des vestiges de certains palais et quelques temps jaïns construits depuis.

Nous allons, en voiture de site en site, il fait très beau, un peu chaud. Lors d'une halte pour une pause nous rencontrons deux françaises. Une est en Inde pour 6 mois. Elle est partie du nord du Ladakh début octobre et descend dans le sud au fur et à mesure que le froid la chasse des montagnes. Son amie l'a rejointe pour 15 jours afin qu'elles visitent ensemble le Rajasthan. Cette dernière habite Lyon. Nous prenons le thé ensemble : moment bien sympa !

Nous reprenons la route pour Bundi. C'est toujours l'autoroute et il n'y a pas beaucoup de circulation. Nous faisons une bonne moyenne (pour l'Inde). La région est de plus en plus verte. Elle est légèrement vallonnée et il y a des lacs naturels. L'eau semble assez facile à trouver et l'agriculture locale s'en ressent. Ce sont toujours des parcelles assez petites mais souvent closes par des murs de pierres. On voit même des rizières ! Nous prenons quelques photos de ces paysages. Il doit y avoir une fête (ou c'est simplement parce que c'est dimanche) mais il y a des décorations partout, jusqu'au cou et aux cornes des vaches. Les camions et les voitures sont également décorées. Les tenues semblent encore plus éclatantes que d'habitude aussi bien les turbans des hommes que les saris des femmes. Dans un village que nous traversons il y a un marché et nous nous arrêtons pour voir ça de plus près. Il y a beaucoup de sujets pittoresques et l'on mitraille à tout va. Les 50 derniers km ne sont plus de l'autoroute. La moyenne tombe à 30 km/h !

Lorsque nous arrivons sur Bundi, Kailash prévient : "attention panorama" et effectivement au sortir d'un village la ville nous apparaît d'un seul coup. Une forteresse un peu en hauteur, un ancien fort en ruines au sommet de la colline et au dessous la ville avec ces maisons colorées autour d'un plan d'eau. Tout cela dans le soleil couchant : superbe ! Nous allons à notre hôtel qui est le seul qui donne directement sur le plan d'eau. Nous prenons nos chambres rapidement et allons tout de suite de l'autre côté du plan d'eau pour profiter du coucher de soleil sur la ville. Ça déclenche tant que ça peut, il faut dire que le spectacle vaut le coup d’œil. Nous rencontrons un futur jeune marié qui se fait photographier et nous demande d'être sur les photos avec lui. Nous rentrons à l'hôtel en nous dirigeant au hasard dans les ruelles de la ville. Les gens sont accueillants, comme toujours, mais moins "rabatteurs" : ils se contentent en général d'un bonjour. Seuls les enfants réclament qu'on les prennent en photos.

Nous nous installons dans le jardin de l'hôtel et commandons un Banana Lassi (sorte de yaourt à boire local). Demain visite de la ville et départ pour Pushkar où il y a la fête aux chameaux. Grosses bises à tous Tintin, Biquette et la dream team

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Lundi 7 novembre

Hier soir repas dans un restau recommandé par Kailash. On arrive à faire "no spicy" ce qui pour Momo et moi est une casse-tête permanent. Les "gosiers en fonte" n'ont pas ce problème. L'attente entre les plats est assez longue. Mais nous sommes distraits par des lancers de feux d'artifice et de pétards. Les musulmans fêtent l'Haïd (ortho ?) et les hindous fêtent les lumières. Il n'y a que des "artificiers" amateurs et certaines fusées partent un peu à l'horizontale mais apparemment pas de dégâts. Nous terminons par l'envoi du reportage dans un café qui fait des lassi et nous prenons chacun un lassi diversement apprécié : je suis le seul à l'avoir trouvé bon mais moi du moment que c'est sucré !!! On craint un peu pour la nuit à cause des pétards mais ça se calme rapidement et chacun passe une bonne nuit.

Aujourd'hui, après un petit dej classique dans le jardin de l'hôtel au bord du plan d'eau, nous allons à pied visiter le fort que nous avons tant mitraillé hier. Ça grimpe pas mal et il a beau être 8h30 le soleil tape déjà fort. Il y a beaucoup de français, il parait que 60% des touristes de l'Inde sont français. L'architecture du fort est classique. La rampe qui mène à l'entrée est perpendiculaire (péremptoire !) à celle-ci. La raison en est que cette disposition ne permettait pas aux ennemis de charger avec des éléphants car avec cet angle droit ils perdaient toute vitesse permettant d'enfoncer les portes qui en plus était couvertes de pointes acérées ! Pauvres bêtes ! La particularité de ce fort est la présence de très nombreuses peintures sur les murs des salles. Elles sont visiblement d'origine mais plutôt en bon état vu l'absence d'entretien. Deux paliers dans ce fort : un constitue le palais du maharaja et le deuxième au dessus celui des femmes avec un souterrain pour passer de l'un à l'autre. On se dit que ce sont de véritable trésors qui seraient magnifiques une fois restaurés. Peut être de riches industriels indiens deviendront mécènes dans l'avenir avec l'essor économique de ce pays.

Nous retrouvons Kailash à l'hôtel qui nous conduit en voiture à une autre curiosité de Bundi : un puits ancien. Le Rajasthan a toujours cruellement manqué d'eau avant l'amenée de l'eau de l'Himalaya par le canal Indira Gandhi. Les maharajas faisaient du "social" en creusant des puits pour récupérer l'eau de la mousson. Ce sont des réservoirs accessibles par des escaliers et alimentés par des rigoles venant de tous les coins du village et se déversant dans les réservoirs. Astucieux car la mousson apportait suffisamment d'eau pour le reste de l'année. Un système de filtre assurait la filtration de l'eau pour la rendre potable. Nous prenons ensuite la route de Pushkar et sa foire aux chameaux un des buts de ce voyage. La route est très inégale passant d'autoroute à route étroite et défoncée. Nous nous arrêtons vers midi dans un de ces petits routiers pour un thé - frichti. Il y a un car de touristes indiens qui fait de même. Comme nous avons les appareils photo avec nous, nous commençons à mitrailler discrètement. Mais un d'entre eux nous à repéré et en redemande. Chacun se fait photographier, tout le monde veut être sur la photo, puis ils veulent être photographiés avec Roro puis avec Cathy. Ils nous offrent à manger : c'est malheureusement "very spicy" ils s'amusent de nos grimaces. Bref un moment improvisé mais très sympa !

Nous arrivons à Pushkar sans tomber en panne, heureusement parce que nous aurions du jouer à push car ! (Jean Bloguin). Nous prenons possession des chambres et partons rapidement en visite dans le but d'être au coucher du soleil sur le pré de foire parmi les chameaux même si Roro et moi avons amené les notres ! Le village est vraiment très touristique. Mais ce sont surtout des touristes indiens. La différence avec ailleurs c'est que les boutiques sont essentiellement des boutiques de souvenirs, de pseudo objets d'art, pseudo antiquités et fringues. Nous passons par le bord du lac où il est interdit de photographier les femmes en train de se baigner, les saris mouillés doivent donner des spectacles que les yeux indiens ne tolèrent pas. De toute façon nous ne voyons que des hommes en caleçon.

Nous prenons ensuite la direction du pré de foire. Et là c'est la grosse déception pour Roger (Roro et Momo sont venus à Pushkar il y a vingt ans). La foire est passée d'un marché local où les gens du désert venaient acheter et vendre leur bêtes à une sorte de kermesse avec grandes roues, sonos bruyantes chameaux décorés certes mais pour tirer des carrioles à touristes. De plus, il y a plus de chevaux que de chameaux ! Il faut dire qu'en vingt ans le chameaux est de moins en moins utilisé avec l'arrivée des tracteurs et des camions qui assurent le transport. Bref "c'était mieux avant". En allant complètement au fond du pré de foire nous trouvons quand même quelques groupes un peu plus authentiques, ce qui rassérene un peu Roro et nous donne l'occasion de faire quelques belles photos dans les couleurs du couchant sans que chaque photo de personnage ne soit prétexte à demande d'argent.

Nous retournons dans le village et la faim se fait sentir. Nous allons dans un restau recommandé par le Routard et qui fait de la cuisine ..... italienne ! C'est, parait-il, la grande mode à Pushkar. Je retente la pizza et les trois autres des pâtes. Bonne pioche ! tout est excellent et pas épicé ! Nous avons toute les peines du monde à retrouver notre guesthouse dans l’entrelacs de petites rues. Il nous faut demander notre chemin 10 fois avant d'être sur la bonne route. Mais les habitants sont serviables et la guesthouse est connue. Demain journée cool, nous passerons une deuxième nuit ici et donc pas de km en voiture. Grosses bises à tous Tintin, Biquette et la dream team

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Mardi 8 novembre

Notre guesthouse est dans le style Baba. Cela veut dire que le confort est rustique et que l'ambiance est "peace and love". Les pensionnaires ont le look baba : coupe de cheveux, habillement à l'indienne, ..... et restent à profiter de la pension sans partir visiter la ville. Nous sommes convaincus que certains sont la pour longtemps (plusieurs mois). Du coup l'ambiance cool nous gagne et après le petit dej que nous commençons à 9h et qui dure trèèès longtemps (ambiance cool oblige) nous restons nous aussi sur la terrasse pour flemmarder. Pour une fois il y a le wifi (sauf que le tout nouveau PC de Roro refuse de se connecter ! "Problème réseau lors de la connexion"). Je sarcasme sur Windows mais nous réessayons avec Google chrome et ce n'est pas mieux. Donc l'internet se fait avec l'iPad.

Nous regardons le Routard pour la suite du voyage. Bref à 14h nous sommes encore là à apprécier un peu de repos. La faim nous fait sortir du bois et nous retournons à notre restau "italien" pour le petit break du midi : chapati, paratha et banana lassi. Du restau nous voyons le lac et repérons les ghats : escalier permettant d'atteindre l'eau d'un fleuve ou d'un lac que les hindous utilisent pour leurs rituels religieux (purification) mais aussi pour se laver.

Nous partons vers ces ghats. Nous devons enlever nos chaussures comme dans tous les lieux sacrés hindous. Il est interdit de photographier. Il faut donc user de ruses de sioux pour faire quelques photos. Le Canon 100-400 fait encore des merveilles. Le soleil commence à baisser et la lumière combinée aux couleurs éclatantes des saris et des turbans.

Histoire de se bouger un peu plus, nous avons repéré un temple sur une hauteur de la ville et nous décidons de gravir ce sommet ! Le sentier est fait de marches d'escalier et de sentier traditionnel. Ça grimpe sec et il faut chaud. Nous transpirons abondamment mais nous arrivons en une petit 1/2 heure au sommet. Nous restons un peu en haut, observant les pèlerins qui viennent prier dans le petit temple. Comme souvent en Asie la partie sacrée du temple est une niche plus ou moins grande (ici petite) contenant la statue du dieu et tout autour les offrandes et les fleurs et objets de toutes sortes. Ici c'est un tout petit temple et il n'y a que cette fameuse niche. Dans les temples plus importants il y a parfois plusieurs niches si le temple est dédié à plusieurs dieux et le chemin qui y mène est décoré de statues, peintures,....plus ou moins grandes et plus ou moins riches selon la fortune du mécène.

Nous photographions la ville sous le couchant ainsi que l'envol des montgolfières (qui étaient déjà là hier). Retour à la guesthouse avec grand soif, petite douche et bulle baba sur la terrasse .... avec internet quand même ! Une journée de transition donc !

Demain départ pour Jaïpur capitale du Rajasthan.

Grosses bises à tous

Tintin, Biquette et la dream team

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Mercredi 9 novembre

Départ pour Jaipur à 9h pour 4h de route.La route est en travaux car c'est un grand axe qui fait New Delhi - Mumbai (Bombay). Une partie est déjà en autoroute deux fois trois voies (toujours avec les entrées possibles à contresens et les vaches qui traversent bien sûr). Quelques tronçons sont en cours de fabrication. Il y a des terrassements impressionnants. Le chantier ne semble pas très bien organisé : il y a des débuts de travaux un peu partout sur plus de 50km. Au début cela ne gêne pas trop la circulation mais ce qui devait arriver arriva : un bouchon. A partir de là nous avons l'Inde dans toute sa splendeur : personne ne fait la circulation, aucun panneau pour essayer de canaliser le trafic. C'est visiblement l'élargissement de la route actuelle pour en faire l'autoroute plus un passage surélevé pour éviter le futur carrefour.La situation n'est pas racontable ! J'en oublie même de filmer ce qui serait la seule façon de faire comprendre ce qui se passe. Il en vient de partout, la règle est "chacun pour soi et tous les coups sont permis !" On voit des voitures faire demi-tour sur la voie d'autoroute du bouchon pour essayer d'aller prendre l'autre voie (c'est le cas de Kailash qui pourtant est un modèle de calme) mais au bout d'un km pas de possibilité de prendre l'autre voie : il y a un muret sur le terre plein central. Re demi tour pour revenir au point de départ. Des véhicules de toutes sortes passent par les voies en terre qui sont le début du terrassement. Tout cela dans un vacarme de Klaxons. Bref un bon quart d'heure très riche !Le couronnement c'est que 1km après il y a un péage !

Nous arrivons a Jaipur vers 13h.

Nous prenons un petit remontant au restau de l'hôtel avant d'aller "faire des emplettes". Jaipur est renommé pour son artisanat.

Kailash nous emmène dans une sorte de "supermarché" d'état où les prix sont fixes. Pas de marchandage possible : dommage ! Nous voyons de belles choses : des tissus sous forme de couvertures ultra légère, des saris, des écharpes, ...... Il y a de la soie de la laine et le fameux pachmina (la pachmina est une chèvre dont la laine permet de faire le cachemire).Il y a également des bijoux, des vêtements pour homme, des meubles et divers objets en bois. Nous tentons de regarder les petites statuettes porte bonheur de Ganesh mais les prix sont élevés !

Nous rentrons a l'hôtel et montons sur la terrasse pour le dîner. Il y a des musiciens et un marionnettiste. Donc peu de choses aujourd'hui et en particulier aucune photo ! Phénomène rare ! Vous ne perdez rien pour attendre : demain visite complète de Jaipur avec, au moins sur le papier, tout un tas de merveilles.

Bises à tous

Tintin, Biquette et la dream team

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Jeudi 10 novembre


Une petite anecdote pour illustrer l'Incredible India. Hier midi nous avons mangé au restaurant de l’hôtel. Nous avons commandé et obtenu très rapidement (rare !) ce que nous voulions. Roger ayant pris une crêpe à la banane, Momo et moi décidons de faire de même comme dessert. Après avoir commandé, nous attendons 1/4h, 1/2h et toujours rien. Le Restau étant en terrasse nous voyons arriver quelqu'un avec une poêle à la main, qui nous sourit gentiment. 1/4h après les crêpes arrivent ! L'établissement est plutôt "standing" en plus, pas du genre petite guesthouse familiale comme à Pushkar où Papou et son épouse sont seuls pour tout faire.

Après la journée d'hier assez calme, nous partons de bonne heure frais et dispos. Il faut aller tôt sur deux sites bien éclairés le matin. Tout d'abord la façade du palais des vents, une des choses les plus connues de l'Inde après le Taj Mahal. Il y a des cars de touristes partout et des dizaines de photographes amateurs qui mitraillent à tout va. Kailesh nous conduit un peu en hauteur sur la terrasse d'un magasin qu'il connait. Point de vue surélevé meilleur pour les prises de vue.

Direction ensuite le fort d'Amber situé à quelques kilomètres de Jaipur. Ce fort est construit sur une place stratégique sur l'axe Delhi Bombay en surplomb d'une vallée étroite. Les constructions se sont succédées depuis le 12ème siècle. La construction jaune est impressionnante. Il faut monter une rampe pour accéder à la porte du fort. Deux solutions : pedibus gambus ou à dos d'éléphant. Une noria de ces charmants pachydermes est organisée pour monter et même descendre les touristes. Trois raisons pour que nous n'utilisions pas ce dispositifs : nous sommes "routards" et même sous le soleil qui tape, l'effort ne nous fait pas peur ; nous sommes des experts du voyage à dos d'éléphant (Ceylan, Thaïlande,....) ; il est connu que ces animaux ne sont pas toujours bien traités.

Il y a beaucoup de monde. Ce fort est à la fois à vocation militaire mais également résidence des maharajas. On y voit donc des bâtiments pour les soldats, très sommaires et des pièces richement décorées pour les puissants. Contrairement aux palais que nous avons visités ailleurs, les bâtiments pour les épouses et concubines des puissants ne sont pas richement décorés : ça ressemble plus à une caserne voire à une prison qu'à un palais de princesse. Beaucoup de jeunes filles ont du être déçues d'être choisies !

Vu le monde, nous nous perdons de vue, mais Momo avait prudemment défini un point de ralliement au cas où. A la fin de la visite, traditionnelles boutiques de souvenir et muséum sont disposés dans un endroit au frais et le rabattage fait rage. Il y a également notre premier montreur de serpent. J'attends la troupe sur un bancs situés en face de ces boutiques et ils arrivent peu après. Quelques photos des pachydermes à l'oeuvre, quelques photos de la petite ville d'Amber et de ses temples visibles par le chemin de la descente et nous regagnons la voiture.

Retour à Jaipur vers midi pour la visite du City Palace, le palais des maharajas de la ville.

La ville a été construite au 15ème siècle par un souverain qui voulait changer de capitale. Le plan de la ville est fait, à l'intérieur des remparts selon un quadrillage géométrique strict des rues. Ce beau modèle a été "oublie" lors de la construction des quartiers modernes extérieurs aux remparts. Toutes les façades de la vieille ville sont peintes en rose orangé. Jaipur est surnommée la ville rose.

Le City Palace est un enchaînement de bâtiments avec cour intérieure. Comme il est midi, il n'y a pas trop de monde. Nous cherchons les coins d'ombre car il commence à faire très chaud. Cela dit les architectes anciens connaissaient les techniques pour créer des courants d'air (d'où le nom employé de maison des vents : haveli). En plus des traditionnels bâtiments plus ou moins décorés et ouvragés, nous y voyons quelques curiosités : de grands réservoirs en argent qui servaient à un des souverains pour conserver de l'eau du Gange (ils font 9m3 chacun) qui l'auraient suivis lors d'une de ses visites en Angleterre ! et une impressionnante collection d'armes.

Avant de sortir du palais nous nous payons une folie : aller manger une petit quelque chose au City Palace Cafe : café restau ultra chic situé à l'intérieur du palais. Roro, Momo et moi prenons une tarte au pomme avec glace vanille, seule Cathy est raisonnable avec un banana lassi.

Après ce petit remontant, nous allons dans la chaleur voir un endroit étonnant : un des maharajas de Jaipur était un spécialiste de l'astronomie et avait côtoyé les meilleurs spécialistes du monde en ce domaine. Il a construit des "instruments" permettant de faire des calculs, des thèmes astraux, des cadrans solaires. Ce sont des constructions gigantesques bâties avec une rigueur scientifique et qui par les angles de leurs murs permettent de calculer la position des planètes, l'apparition d'une constellation et autres choses que nous ne comprenons pas forcément !

Après ce marathon de visites, nous rentrons à l'hôtel vers 16h pour une petite période de repos avant de repartir vers 18h.

Cathy et moi profitons de la piscine de l’hôtel. A notre grande surprise l'eau est très fraîche, il faut dire qu'elle est a l'ombre quasiment toute la journée et que les nuits sont fraîches.

A 18h Kailash nous emmène chez un des ses camarades de classe qui s'est lancé dans une entreprise de création de statuettes en bois. Il a un atelier avec quelques ouvriers.

Il a un "show room" chez lui et nous présente le travail de sculpture plus ou moins sophistiqué selon les modèles et les prix qui en découlent. Le bois de santal n'est plus guère utilisé que pour les objets de luxe. Lui n'en fait pas pour l'instant. Il y a toute sorte d'animaux dont les éléphants et les divinités de l'hindouisme dont l'inévitable Ganesh que l'on trouve à l'entrée de toutes les maisons ou temples et qui est le symbole de la chance et du bonheur.

Ensuite nous invitons Kailash à dîner dans un restaurant ..... Italien ! C'est la grande mode en Inde et le Routard est élogieux sur cet établissement, en particulier pour, je cite, "l'inoubliable tiramisu". Après pâtes pour certains et pizzas pour d'autres, Momo Kailash et moi prenons le tiramisu alors que Cathy et Roro prennent une glace.

Le tiramisu est .... Horrible ! N'ayons pas peur des mots ! C'est un vague flan vanille saupoudré de cacao, vraiment un abus de langage ! Momo et moi nous souviendrons de cette expérience ayant eu toute les peines du monde à digérer cette horreur au cours de la nuit !


Grosses bises


Tintin Biquette et la dream team

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Vendredi 11 novembre

Journée tranquille aujourd'hui.

Dans le planning général nous avons décidé, après 15 jours de voyage (déjà !) que nous allions ralentir le rythme. Nous avions prévu de partir ce matin de Jaipur pour Bharatpur (où il n'y a rien de particulier à visiter) puis demain de partir pour Agra (la ville où se trouve le fameux Taj Mahal). Kailash nous demande si ça ne nous gêne pas de ne partir qu'en début d'après midi car il a un ami qui arrive à Jaipur dans la matinée et qu'il aimerait bien voir. Nous sautons sur l'occasion d'une grasse matinée et d'une matinée cool sur la terrasse de l'hôtel et même avec piscine si l'envie s'en fait sentir.

Nous partons donc à 14h vers Bharatpur pour 3h à 4h de route (le timing des trajets en inde est très approximatif car les aléas sont nombreux !). La route est une autoroute, enfin, une autoroute indienne, ce qui, vous l'avez compris, n'exonère pas des traversées de chameaux, vaches, chèvres, piétons .... et véhicules en tout genre et même ceux qui peuvent rouler à contresens !

En route Kailash, un peu mystérieux nous demande si l'on veut voir un temple des fantômes, qui n'est pas dans les guides. Nous, toujours intéressés par tout ce qui se présente, acceptons volontiers. A un moment il quitte l'autoroute et nous arrivons rapidement dans un village où il y a beaucoup de monde et beaucoup d'animation. Il gare la voiture et nous marchons 10mn dans la rue principale jusqu'à un temple, enfin ça ne ressemble en rien à un temple jaïn ou autre c'est seulement une entrée de maison avec une file de gens qui attendent pour rentrer. Kailash demande si on veut y aller. Nous sommes toujours partants ! Il faut se déchausser. Nous voici tous pieds nus en train de nous insérer dans la file des gens qui attendent. C'est une file indienne (si j'ose dire !) donc ça bouscule tant que ça peut, tout le monde cherche à resquiller. Enfin, nous progressons. Nous ne sommes pas trop sensibles à la saleté, mais là il faut reconnaître qu'il faut s'accrocher. Le sol est plein de terre mouillée et de fleurs en état de décomposition (les fleurs des offrandes qui s'accumulent depuis deux mois apparemment : date de début des festivités de ce temple). De temps en temps la foule crie des choses en réponse à une phrase prononcée par un "prêtre" sans doute. Le rez de chaussée est composé d'une partie grillagée derrière laquelle officient 2 ou 3 personnes autour d'un feu. Ils nous donnent une petite boite en carton. La file continue d'avancer. Nous montons un escalier. A l'étage un petit autel avec ce qui semble être un rocher sur lequel il y a des fleurs et des offrandes. Tout cela est dans une maison "moderne". Rien à voir avec les temples anciens qu'on a pu visiter. Dans une partie de la grande pièce quelques personnes sont soit à genoux soit assises soit couchées par terre. Nous ne comprenons pas grand chose à cela. Nous sortons ensuite toujours pieds nus par une porte différente de l'entrée du RDC. La rue est encore plus sale que l'intérieur du bâtiment. Il faut vraiment avoir le cœur bien accroché pour marcher pied nus là dedans. Sur la route nous demandons des explications à Kailash. Il s'agit, en fait, d'un temple avec un prêtre spécialisé dans les personnes qui se croient possédées ! D'où les fantômes ! que l'on devraient plutôt appeler esprits. Car les gens qui étaient au premier étage, immobiles, se croient possédés par les esprits des morts qui ne sont pas arrivés à se réincarner comme le veut la religion hindouiste. Il faut impérativement que ces esprits quittent les corps qui ne sont pas ceux "prévus" par le cycle de réincarnation. Le prêtre estime la situation et propose aux possédés des remèdes censés les guérir ! Une sorte d'exorciste en somme ! Il y a là dedans un fanatisme qui fait froid dans le dos. Ça ressemble un peu à ce que nous avions vu au Tibet à Lassa dans le temple du Jokang où les boudistes doivent toucher une relique de Bouddah pour être sur d'être réincarné dans une vie meilleure. Sauf qu'au Tibet la police chinoise fait régner l'ordre dans les files !!! Nous parlions la veille avec Kailash du jour où l'Inde s'éveillera. Je prédisais que cela arriverait dans les 5 ans. Après cette séance je serais plutôt enclin à différer ce moment de quelques dizaines d'années !

La fin du trajet se fait de nuit. La conduite de nuit est très stressante car il y a les mêmes problèmes que le jour avec, en plus, le fait que bon nombre de "choses" qui circulent ne sont pas éclairées. Enfin, Kailash est très prudent et nous arrivons à bon port.

Samedi 12 novembre

Nous partons pour une ville ancienne qui s'appelle Fathepur Sikri (cité de la victoire). C'est une "ville" du 15ème siècle bâtie par Akbar le Grand, le plus puissant des souverains de l'empire Moghol. Cette ville a été rapidement abandonnée (habitée à peine 15 ans) pour raison de manque d'eau, la nappe phréatique s'étant beaucoup abaissée suite à plusieurs années consécutives de sécheresse. Le site ressemble un peu, dans sa disposition, à la cité interdite de Pékin (je sais que certains lecteurs connaissent !). Des grandes cours intérieures qui s’enchaînent contenant des bâtiments aux fonctions divers. Ce palais est essentiellement construit en pierre rouge. L'état de conservation est excellent. Les murs, piliers, charpentes, ..... entièrement en pierre sont travaillées comme si c'était du bois. Les sculpteurs ont fait un travail remarquable. Nous sommes arrivés tôt et au début de la visite nous sommes quasiment les seuls dans ces immenses esplanades : c'est très reposant.

Après le palais nous visitons la grande Mosquée dans laquelle il y a beaucoup plus de monde. Mais toujours peu de touristes : ce sont en grande majorité des indiens musulmans qui sont là pour leur culte et non pas en visite. La construction est très grande, bâtie également autour d'une immense cour intérieure. Les décors sont, bien sur, arabisants. La pierre rouge domine toujours mais il y a un petit mausolée de marbre blanc. Très original dans cette débauche de rouge. Nous sommes un peu harcelés pour des photos ou pour de petites arnaques genre : il ne faut pas aller dans le mausolée avec des chaussures même portées à la main (car nous nous sommes évidemment déchaussés avant l'entrée). Cela veut dire "laissez les moi, je vais vous les garder" et évidemment il faudrait laisser un petit billet pour les récupérer. Ce site est vraiment très beau et nous sommes enchantés de cette visite.

Nous rejoignons Kailash au parking et nous partons direction Agra pour un des points d'orgue du voyage : le Taj Mahal. Dès l'arrivée dans les faubourgs d'Agra, la circulation est très dense, on frôle toujours l'embouteillage monstre et ce qui devait arriver arriva : nous nous trouvons dans un carrefour complètement bloqué. C'est indescriptible : c'est un carrefour tout simple de deux rues se croisant à angle droit sans feux tricolores. Mais tous les véhicules sont "entremêlés" (je peux pas dire mieux !); A chaque fois qu'un tout petit espace se crée, un vélo, une moto ou un touk-touk plus gonflé que les autres s'y engouffre. Il y a trois policiers qui gesticulent et crient après certains véhicules qui n'en ont cure ! Une petite brèche se crée sur notre file, quelques véhicules dans le sens perpendiculaire au notre ont l'intelligence de laisser le passage libre et cm par cm Kailash arrive à traverser le carrefour. Nous arrivons à notre hôtel : à Agra les hôtels sont chers. Celui-ci joue les hôtels "grande classe" avec un accueil comme dans les grands hôtels, la classe et l'amabilité en moins. Lorsque nous sortons de l'ascenseur, nous tombons sur les balayures de la moitié de l'étage. Il faut dire que devant chaque porte de chambre il y a les balayures de la chambre qui sont mises dans le couloir et c'est seulement quand toutes les chambres sont faites que quelqu'un ramasse le tout. Il nous faut slalomer pour arriver à nos chambres. Petit remontant dans une cafet juste à côté de l'hôtel : café, hot chocolate et diet Pepsi avec un muffin au chocolat et une tranche de cake. Kailash nous conduit au fort d'Agra. Autre construction immense de pierres rouges. Beaucoup de monde, encore principalement des indiens. Le même genre d'enfilade de bâtiments autour de cours centrales que dans les autres forts que nous avons vu. Un très beau "palais de justice" en marbre blanc contraste avec les constructions rouges.


Outre la beauté des bâtiments, c'est la première fois que nous voyons le fameux Taj Mahal depuis les ouvertures d'un des murs de l'enceinte. Toutes ces ouvertures évidemment les points les plus convoités pour faire des photos de l'édifice ou pour se faire photographier avec le Taj Mahal en arrière plan. A la fin de la visite nous devons appeler Kailash pour lui dire que l'on a fini : manque de bol nos portables ne "passent" pas. Nous demandons à un indien de téléphoner, ce qu'il fait fort aimablement. Donc Kailash arrive dans 5mn ! 5mn, 10mn 20mn toujours personne ! A la 1/2h le portable de biquette re-fonctionne, j'appelle Kailash : il est dans les embouteillages ! Il finit par arriver. Nous allons ensuite à la terrasse d'un hôtel qui donne sur le Taj Mahal pour quelques premières photos au coucher du soleil.

Kailash laisse la voiture assez loin et nous devons marcher un bon 1/4h. On suppose qu'il n'a pas voulu tenter la voiture au risque de rester coincé dans les bouchons. Nous prenons un petit 4h (enfin Momo et moi) et nous mitraillons le Taj sous différentes lumières du couchant.

Retour à la voiture en touk-touk (à 6 avec le chauffeur mais certains font beaucoup plus !)

Retour à l'hôtel ensuite. Rien de prévu ce soir car l'heure de départ pour la visite du Taj Mahal est fixée à 5h45 ! Et on appelle ça des vacances ! Petite douche puis repas chez ..... Pizza Hut ! qui jouxte l’hôtel. Nous prenons des pâtes assez bonnes. Puis café au Starbuck ..... enfin non au Costa Coffee, la cafet de ce midi qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un Starbuck. Puis au dodo pour être frais et dispos demain.

Grosses bises

Tintin Biquette et la dream team.

PS : nous avons quitté aujourd'hui le Rajasthan et nous partons demain vers le sud-est en direction de Varanasi (Bénares). Ces régions sont moins touristiques et il n'est pas sur que nous ayons internet. Du 16 au 18 novembre inclus nous sommes sur le Gange et pendant ces trois jours il est certain que nous ne pourrons pas émettre ! Mais les reportages seront enregistrés et tous envoyés le 19 !

14

Dimanche 13 novembre

Le Taj Mahal ! Tout le monde connait ! Ça fait rêver ! Et pourtant j'ai la petite appréhension d'être déçu : on en a tellement entendu parlé avec force de superlatifs que la réalité ne va-t-elle pas être décevante ? Lever 5h30 : il a intérêt à être bien le Taj ! Kailash nous attend à 5h45.

Il nous dépose juste avant 6h. Nous faisons les 400m à pied qui nous séparent de l'entrée. Il y a déjà du monde malgré l'heure et nous remercions en pensée Kailash qui a pris nos billets hier car il y a déjà la queue aux caisses 4 files bien séparées par des barrières : femmes non indiennes, femmes indiennes, hommes non indiens et hommes indiens. Nous devons encore poireauter une bonne 1/2h les portes ne s'ouvrent qu'à 6h40. Il fait encore nuit. Les files se remplissent rapidement alors que le jour se lève.

C'est enfin la libération ! Il y a une personne qui détache le talon du billet et une autre qui les poinçonne l'un est dans la file de gauche l'autre dans celle de droite. Il faut qu'ils se passent les billets par dessus les gens qui essaient d'avancer : incredible India ! Il y a ensuite des détecteurs de métal et une fouille au corps minutieuse, ce qui explique les quatre files. Nous sommes très bien fouillés ainsi que nos sacs. Bien mieux qu'aux aéroports.

Nous arrivons sur le côté et ce n'est qu'en traversant une porte monumentale de pierre rouge qu'on L'aperçoit. C'est le choc ! On est à 300m mais déjà la majesté et l'émotion qui se dégage est très forte. Il est plus imposant que je l'imaginais mais en plus très dépouillé (bien qu'en s'approchant on découvre qu'il est finement décoré). Je voudrais bien connaitre le nombre de photos prises en une journée par les visiteurs !

Des "indics" montrent les endroits clés pour les photos. Biquette en "garde" un sans pouvoir s'en débarrasser sans un petit billet. Mais mine de rien il connait son affaire. Tous les points stratégiques nous sont dévoilés : le Taj seul, avec son reflet dans les bassins, avec des branches d'arbre en premier plan. Tout le monde est scotché, malgré le monde (relatif à cette heure matinale) personne ne parle et il y a un silence presque pesant. Chacun y va de ses clichés en approchant du monument. Certains couples ou personne seule nous demande si on peut les prendre avec LUI en arrière plan.

Arrivés au mausolée il nous faut mettre des sur-chaussures comme dans les salles d'urgences (fournies avec le billet ! ainsi qu'un petite bouteille d'eau !). Nous voyons mieux les motifs au fur et à mesure que l'on s'approche. Il y a des peintures et des sculptures (haut reliefs) de motifs divers et écriture arabe. Nous entrons dans le mausolée, très dépouillé avec seulement au centre les deux cénotaphes du maharaja et celui de son épouse très aimée dont la perte a entraîné la construction de l'édifice.

Le maharaja avait prévu que le mausolée soit celui de son épouse disparue et qu'à sa mort on face construire sur l'autre rive du fleuve son mausolée, identique à celui de son épouse, mais de couleur noire. Son fils ayant jugé la dépense exorbitante se contenta de mettre le cénotaphe de son père au même endroit que celui de sa veuve !

Nous ressortons et faisons le chemin en sens inverse non sans avoir refait les principales photos sous un éclairage différent. Il y a beaucoup plus de monde et du coup beaucoup plus de bruit. L'impression n'est plus la même qu'avec le silence du début. Bien nous en a pris de faire l'effort de venir à l'ouverture. Il me faudra un peu de temps pour "digérer" cette visite mais je ne serais pas surpris que je dise, à l'instar de Momo (qui vient pour la 4ème fois !), que c'est la plus belle chose que je n'ai jamais vue !

Nous retournons à l'hôtel pour le petit déjeuner (eh oui ! tout cela le ventre vide !). Pour la première fois nous avons droit à un buffet à l'occidentale et c'est bien agréable.

Nous partons à 9h30 direction Orchha à 200 km au sud. Au début la route est une autoroute mais après 50 km nous faisons 150 km de "chantier" ou presque. Ça se présente de la façon suivante : on roule alternativement sur des portions où il y a une chaussée de l'autoroute qui est faite et où le trafic se fait dans les deux sens (comme il n'y a pas trop de monde on roule à peu près à 80), ces portions doivent faire entre 1 et 3 km, suivent alors soit des changements de voies en terre défoncée qui font 2 ou 300m mais sur lesquels il faut rouler au pas, soit des traversées de construction de pont (pour la deuxième voie), soit la construction de passages surélevés qui sont destinés à supprimer les carrefours d'autoroute si dangereux. Dans ces deux derniers cas on est un peu dans la même configuration que le bouchon mémorable d'il y a quelques jours, mais là miracle pas de bouchon.

Nous mettons 6h30 ! Ça doit être très éprouvant pour Kailash car ça l'est déjà pour nous ! D'autant qu'avec les secousses, les changements d'allure et les trous il est bien difficile de dormir !

Nous arrivons à Orchha vers 16h. Le compte n'y est pas mais c'est parce que nous nous sommes arrêtés un peu avant l'arrivée pour un petit frichti. La région est beaucoup moins touristique donc le petit restau où l'on s’arrête n'a pas de carte et propose par l'intermédiaire d'un garçon qui connait assez bien l'anglais des noms de plats que nous ne connaissons pas. Prudent je demande une omelette nature (plain omelet), les trois autres prennent des aubergines en demandant de façon insistante "sans épices" le tout accompagné de chapati, ces fameuses galette de pains grillé au beurre. Les plats arrivent et ..... les aubergines "arrachent" à tel point que Momo n'y touche pas et les spicy n'en mangent qu'un tout petit peu. Momo se prend une plain omelet et nous recommandons des chapitis.

Orchha où nous arrivons est un tout petit village qui nous fait immédiatement bonne impression : c'est beaucoup moins sale qu'habituellement et les maisons sont peintes en couleurs vives ce qui change du gris béton habituel.

Nous allons tout de suite visiter les deux palais que le Routard recommande. Ce sont des bâtiments assez défraîchis mais ils sont toujours debout. Le premier a conservé quelques rares motifs de faïences bleu foncé et turquoise qui fait imaginer ce qu'il devait être. Des tourelles de style moghol et des bois sculptés égaient sa façade. C'est très beau dans le soleil couchant.

Le deuxième n'a rien d'extraordinaire si ce n'est des peintures murales dont certaines sont assez bien conservées. Elles représentent différents avatars de Vishnou que nous explique le gardien qui a bien voulu ouvrir les salles, normalement fermées, pour avoir un petit billet. Nous pouvons monter au sommet ce qui nous donne une belle vue sur l'autre palais et sur un temple qui est dans la ville. Nous attendons le coucher de soleil et nous tentons les traditionnelles photos de coucher de soleil avec plus ou moins de succès.

Nous rentrons à la pension (guest house) et retrouvons Kailash qui a "bataillé" ferme pour avoir les chambres qu'il avaient réservées et qui étaient convoitées par un groupe. Il s'est imposé en fermant les portes à clés et en emportant les clés ! Après un peu de repos bien mérité, nous irons manger et nous pourrons sans doute envoyer le message : il y a beaucoup de boutiques internet dans la rue (si ça marche !)

Grosses bises à tous

Tintin Biquette et la dream team

15

Lundi 14 novembre

Bon donc vous avez pu voir que dimanche de Orchha nous n'avons pu envoyer le mail. Et pour cause : Internet était en panne dans tout le village ! Il faut dire qu'il y a eu plusieurs coupures de courant entre 17h et 20h.

Nous avons mangé le soir dans le restau préféré du Routard. Plutôt sympa, plutôt bon mais un service d'une lenteur indienne et quelques scènes cocasses : je demande s'ils ont du diet coke (coca light) - oui ils ont ..... super alors 1 diet coke. On voit partir un petit jeune sur une vespa ; il revient et juste après le patron revient "Sorry no diet coke" (désolé par de coca light). Au dessert Momo demande "Avez vous un cône vanille ?" - oui ils ont. Le petit jeune repart avec son scooter et revient. La fille du patron, qui apparemment fait tout, vient nous dire "Désolé pas de vanille mais il y a chocolat, "butter scotch" ... On sait pas ce que c'est mais Momo décide "Butter scotch". Quelques secondes après le petit jeune repart et revient avec un cône. Le cône est servi à Momo et c'est un cône ..... vanille ! Incredible India ! Il faut dire aussi qu'au début c'est le patron qui est parti à mobylette et qui est revenu avec un sac de riz (j'avais commandé un riz frit aux œufs).

Nous partons à 9h pour Khajurhao, connu pour ses temples d'influence hindoue et moghole qui datent, pour les premiers, du Xème siècle. Kailash avait prévu 4h nous en mettons 5 ! La route s'est beaucoup dégradée avec la mousson d'été et il y a des portions avec des trous que l'on est obligé de passer arrêté. Sacré épreuve pour le chauffeur. De plus, dans cette région, les indications sont plus que sommaires. Dans la ville de Gwalior, on s'égare et du coup on perd une bonne 1/2h.

Enfin on arrive à Khajurhao. Le patron de l'hôtel est très sympa et nous offre le thé. Nous discutons un moment et il se montre très intéressé par le commentaire du Routard sur son établissement que je lui traduis en anglais. Nous lui suggérons de mettre sur sa devanture "Recommandé par le Routard".

Nous allons à la visite des temples qui sont à 200m de l'hôtel. Sur le chemin on nous propose des livres de photos et des jeux de cartes avec des photos des statues au son de Kama Sutra. Il faut dire que certaines de ces statues (à peine 5%) sont à caractère érotique et même très osées. Le site est superbe et ne fait pas du tout indien. Il faut savoir qu'il a été conçu et qu'il est entretenu par l'Unesco. Il est donc très propre, les allées sont bétonnées et nickel, les pelouses bien vertes et bien tondues, bref complètement le contraire d'un site indien ! Les temples sont très beaux et un énorme effort de restauration a été entrepris par l'Unesco. Certains temples sont presque entièrement restaurés d'autres sont en cours. Outre les scènes érotiques, faciles à repérer car les guides s'y attardent longuement avec les groupes, les autres statues sont très nombreuses et représentent des divinités hindoues. Le travail des sculpteurs est remarquable. Les statues ne font guère plus de 80 cm et les temples en sont littéralement recouverts. Il y a aussi des frises sculptées qui représentent des scènes de la vie de tous les jours, des batailles, .... Les experts se perdent en conjecture pour imaginer le pourquoi des scènes érotiques. Une des interprétations est la pratique possible par les sociétés de l'époque du tantrisme qui est une philosophie qui prône le dépassement de soi et pour laquelle l'acte sexuel est un des moyens pour y parvenir.

Après la douche traditionnelle et le petit repos réparateur, nous allons manger au Méditerranneo, un restau italien? Le patron a passé plusieurs années à Rome et est revenu au pays avec les recettes qui vont bien. Nous faisons un excellent repas et servi rapidement.

Mardi 15 novembre

Aujourd'hui longue journée de voiture. Nous allons à Allahabad qui est à environ 300km et pour laquelle Kailash prévoit 6 à 7h. Nous avions prévu un départ à 8h : c'était sans compter sur la rapidité de service du petit dej et sur la disponibilité de ce que l'on avait donné à laver et qui devait être prêt hier soir voire au plus tard ce matin à 8h et que l'on récupère à 9h.

Voyage effectivement de 7h ! Très éprouvant pour le chauffeur ! On atteint le summun dans une portion de route d'un dizaine de km qui ressemble à une piste africaine quelques temps après un violent orage. C'est de la terre rouge avec des trous inimaginables ! On a parfois l'impression que le 4x4 va toucher par terre et s'échouer dans un trou. Je pense que les ponts et chaussées locaux ont enlevé le bitume de la route pour l'élargir, ils ont commencé un terrassement pour refaire la route et ça doit être comme ça depuis 6 mois. Vu le trafic, la "piste" est complètement défoncée et sera à refaire avant de pouvoir envisager quoi que ce soit.

Nous arrivons à l'hôtel à 17h. Hôtel cher mais il n'y a rien d'autre dans cette ville. Il n'y a rien à visiter non plus. Adieux "déchirants" avec Kailash que nous avons beaucoup apprécié et qui, apparemment, nous a beaucoup apprécié également. Il part ce soir pour Agra, encore 6h de route pour lui ! Demain départ à 9h pour la croisière. Bien grand mot puisqu'il s'agit d'un bateau à rames ! réservé pour nous quatre. Donc pas de message avant le 19 novembre où nous serons à Varanasi (Bénarès) pour trois jours.

Bises à tous

Tintin Biquette et la dream team

16

Mercredi 16 jeudi 17 vendredi 18 novembre

La soirée du 15 se passe à l'hôtel. Cette ville ne donne vraiment pas envie de sortir et encore moins le quartier de l'hôtel. Le restau de l'hôtel est quelconque, ce qu'annonçait le Routard. Il faut se plaindre car les pommeaux de douche ne coulent que par 4 ou 5 trous, parce qu'il n'y a pas d'eau chaude. Bref, c'est ce que Roger appelle "les coutumes indiennes" et moi "le sans gêne et le je m'en foutisme".

Le lendemain à 9h comme promis arrive Chantan qui sera notre guide pour la croisière. Cette croisière est quelque chose que les touristes font rarement et pour laquelle on n'a peu d'infos depuis la France, même par internet. Bref on a payé très cher et, en fait, il y a plusieurs sous traitants : l'agence de Delhi avec qui on a traité, une agence de Varanasi que l'agence de Delhi appelle l'"exécutif" et enfin l'équipe des bateaux qui elle n'est pas une agence mais un petit propriétaire qui possède des bateaux et qui prend des "équipages" pour faire les croisières (regardez tout de suite les photos : ce n'est pas du genre Costa Croisières ! .... et c'est tant mieux !).

Nous faisons 1h30 de minibus jusqu'à Mirzapur car les eaux du Gange ne sont pas assez hautes à Allahabad. On fait connaissance avec l'équipage. Nous avons 2 bateaux : celui sur lequel nous ferons la descente du Gange et le bateau "cuisine" qui nous suit. Il sont 5 sur le bateau cuisine et 2 sur notre bateau avec notre guide de l'agence. Ce sont des bateaux à fond plat et la montée à bord n'est pas triste. Avec Biquette notre stage d'aviron de cet été nous est bien utile. Les deux marins sont un à l'avant l'autre à l'arrière. Celui de l'avant s'occupe de la voile, lorsqu'il y a assez de vent, et celui de l'arrière s'occupe du gouvernail. Lorsqu'il n'y a pas de vent les deux se mettent à l'avant et rament en cadence avec chacun une rame. Les rames sont en bambous avec une planche clouée dessus qui fait office de pelle.

Nous remarquons tout de suite qu'ils n'ont peut être pas fait de stage d'aviron mais que leur mouvement pourrait servir de modèle pour les stages comme celui que nous avons fait cet été : impressionnant ! Un des deux ressemble à Jacques Brel et également un peu à James Coburn.

Nous voilà partis sur le Gange. Ce fleuve fait environ 1km de large et ces eaux sont très calmes. Il y a très peu de courant en cette saison. Ces crues ont lieu en juillet août lors de la mousson. Le seule chose à craindre, et encore le risque n'est pas grand, est de s'échouer sur un banc de sable. Nous sommes installés sur des coussins comme des pachas. Le contraste avec les bruits incessants de véhicules et les klaxons est saisissant ! Un calme absolu, surtout quand nous naviguons à la voile. Dans l'autre cas seul le bruit des rames dans l'eau casse ce silence impressionnant. Il y a très peu de trafic fluvial et pour cause : la faible profondeur de l'eau par endroit. Les seuls moteurs que l'on entend sont ceux des rares stations de pompage qui permettent l'irrigation des cultures présentes sur les rives. Nous avons pris le thé (indien) lorsque nous nous sommes installés sur le bateau.

A 13h repas de midi. Nous accostons le long d'un banc de sable désert, sur lequel un petit pipi est facile même pour les filles. Nous remontons sur le bateau et le repas commence. On se lave les mains d'abord : le "chef" passe avec le savon liquide et un seau avec lequel il verse l'eau pour que nous nous rincions. Puis arrivent les plats tous en même temps : crudités, légumes cuits, riz, pommes de terre, chapati (galette faisant office de pain), une sorte de grosses chips un peu épicées. C'est copieux, bon et il y a la version épicée et la version non épicée. Très bon repas.

Nous repartons. Il y a un petit vent qui permet d'avancer lentement mais sans que nos deux marins aient à ramer. Nous sommes assez loin des rives, mais suffisamment prêt pour voir l'activité qui s'y passe. Quelques pêcheurs, quelques parcelles semées dans lesquelles quelques rares personnes s'affairent. Des hommes, femmes et enfants se baignent et/ou se lavent, des femmes lavent le linge et l'étende à plat sur le sol formant de belles mosaïques de couleurs. Des animaux de toutes sortes et surtout des oiseaux migrateurs qui ont fui nos régions froides pour venir passer un hiver beaucoup plus clément ici. Nous apercevons de temps à autre et furtivement un animal qui saute hors de l'eau. Renseignements pris auprès des marins il s'agit de dauphins ! Nous en verrons assez régulièrement mais de loin : ils ne s'approchent pas du bateau. Nous ignorions tous qu'il existant des dauphins d'eau douce ! Nous avions planifié cette descente du Gange pour nous reposer et c'est réussi : c'est le repos complet, à demi allongés sur le bateau qui avance presque imperceptiblement. Encore une fois quel contraste avec le rythme et surtout le bruit de la ville !

Vers 16h les marins commencent à manœuvrer le bateau différemment. Nous comprenons qu'il s'agit de choisir le lieu pour passer la nuit. Ils trouvent une île de sable en nous expliquant que comme ça on est tranquille. Nous débarquons en ne prenant que l'essentiel et en laissant les sacs sur le bateau. Ils installent une grande bâche et un grand tapis dessus sur lequel ils nous invitent à nous installer pour un thé avec de petits beignets de pommes de terre et de légumes. Pendant ce temps ils installent 3 petites tentes style "Quechua comme on voit à la télé" mais qu'ils montent de façon plus classique que celle de la pub. Ils y installent des matelas et transfèrent les oreillers et les couvertures que nous avons dans la journée sur le bateau. Ils installent également des toilettes : à savoir, un peu à l'écart une tente façon "ma cabane au fond du jardin" dans laquelle ils ont fait un trou et qui dispose de papier. Ils montent en plus une tente carrée style "armée moghole" dont les parois sont des moustiquaires et qu'ils placent au dessus du tapis après nous avoir demandé de le quitter provisoirement. Le soleil tombe vite et le coucher de soleil est splendide. Nous mitraillons à tout va. La nuit tombe vers 18h.

A 18h30 on nous apporte la soupe et le dîner est fixé à 19h30. Nous papotons entre nous et avec notre guide. L'équipage mange après nous aussi bien le midi que le soir : ils prennent nos restes et ajoutent quelques sauces épicées car ils doivent trouver ce que l'on mange bien "fade". Le repas du soir est encore excellent et nous félicitons le chef. La tente n'est éclairée que par une lampe accrochée sur une des rames plantée dans le sable à l'extérieure de la tente à cause des insectes. Nous papotons encore un peu entre nous le temps de digérer et nous allons nous coucher avant 21h car le lever demain matin est prévu à 6h : on se met à vivre au rythme du soleil. Le ciel est superbe constellé d'étoiles. Pendant le repas nous avons vu quelques étoiles filantes. Ceux qui se sont réveillés dans la nuit, ce qui est mon cas, ont eu droit à un spectacle encore plus grandiose : le même ciel encore plus étoilé avec la pleine lune qui éclaire notre campement : superbe ! A part quelques chiens, renards et chacals qui hurlent dans le lointain il n'y a aucun bruit. Encore un fort contraste par rapport aux nuits citadines.

Réveillés à 6h avec une tasse de thé. La nuit a été très fraîche et les couvertures ne sont pas de trop. Des jeunes et des enfants des villages voisins nous ont repérés et viennent nous voir en curieux. L'un deux qui a 19 ans engage la conversation dans un bon anglais et nous discutons un bon 1/4h puis il nous salue et s'en va. Un vrai contact sans qu'il soit question d'argent ou de "rabattage" vers une boutique : ça fait du bien. Les enfants également ne demandent rien ; ils nous regardent simplement dans nos préparatifs. Momo donne un stylo et leurs visages s'éclairent. Nous n'en avons qu'un mais ils partent sans se chamailler et en se l'échangeant en l'essayant sur leurs mains.

Petit dej copieux à 6h30 et départ à 7h. A cette heure, il n'y a pas de vent et nos deux marins sont donc à l'ouvrage. Vers 9h le vent se lève et nous passons à la voile. Nous apprécions de plus en plus ce farniente et la perspective d'une visite de fort en début d'après-midi ne nous enchante guère. Nous sacrifions quand même au planning de l'agence et nous débarquons vers 15h en bordure du fleuve à un endroit où il n'y a qu'un escalier permettant de s'éloigner de la berge.

Des enfants nous accostent au son de "Hello ! Money!" : les "contacts vrais" n'auront pas duré ! Longue marche sous le soleil pour arriver à un fort "moderne" avec pleins de militaires. Nous voyons quelques prisons, un grand puits, des débuts de sous terrain, ..... vraiment rien de passionnant. Un petit temple consacré à un jeune frère du roi (on ne sait pas quel roi !) est un peu plus intéressant avec sur tous les murs des tableaux représentant les dieux hindous et dédicacés par ceux qui les ont apportés en offrande. Nous prenons une autre route pour rejoindre le bateau en aval de l'endroit où il nous a laissé.

Nous traversons un village où les gens nous regardent un peu comme des bêtes curieuses. Les enfants tentent encore quelques "money money" mais sans être importuns. Nous regagnons le bateau et naviguons sur le modèle de la veille. Le scénario de la soirée est identique si ce n'est que le village voisin est le théâtre d'un mariage et que nous avons droit à un petit feu d'artifice. La musique techno nous parvient malgré l'éloignement mais nous nous endormons tous rapidement malgré le bruit et les ronflements de Roro qui lui s'est endormi quasi instantanément.

Même scénario au réveil pour cette dernière journée de croisière. Le matin nous nous arrêtons à un village où nous voyons la vie se dérouler. Une vache tente de nous charger, elle est fort heureusement attachée ; un chien grogne à notre arrivée : son maître lui tombe dessus à coup de trique ! Nous allons à l'école où les enfants sont en train d'apprendre dans la cour avec l'instituteur. Ils sont ravis lorsque nous leur faisons un petit signe de la main en partant (encore un de ces rares contacts désintéressés).

Nous reprenons la navigation jusqu'à Varanasi (Bénarès) que nous atteignons à 15h. Débarquement, distribution de pourboire, chauffeur qui ne trouve pas l'hôtel. Malgré le transfert prévu dans la prestation nous nous coltinons nos bagages jusqu'à notre hôtel non sans que notre guide ait demandé 20 fois son chemin. Au prix de la prestation il aurait pu se renseigner avant : Coutumes indiennes dira surement Roro. Notre guesthouse est sympa. Nous avons une seule chambre avec deux grands lits : seule chambre disponible trouvée par Kailash, les hôtels sont bondés (sans doute le début du week end). La douche est la bienvenue après trois jours sans se laver que les dents ! Trois jours prévus à Bénares ce qui va nous permettre de visiter à un rythme tranquille. Il s'agit surtout d'aller voir la vie sur les ghats (gradins) qui mènent jusqu'au Gange et qui sont le théâtre de toutes sortes de cérémonies religieuses, en particulier les crémations.

Grosses bises à tous

Tintin Biquette et la dream team.

17

Samedi 19 novembre

Varanasi plus connue en France sous le nom de Bénares. Varanasi est à l'hindouisme ce que La Mecque est à l'islam. C'est la ville sacrée. Elle est construite sur la rive gauche du Gange. Les berges du fleuve sont appelées ghâts et sont constituées de gradins permettant l'accès au fleuve. On fait tout sur les ghats : on se lave , on lave le linge et on l'étend sur les gradins et, bien sur, on y pratique tous les rites de la religion dont, en particulier, les ablutions. Les eaux du Gange sont purificatrices, guérisseuses, énergisantes et ont sans doute beaucoup d'autres propriétés. Dans l'hindouisme les âmes sont soumises au processus de réincarnation : le karma. Le but étant de briser ce cycle infernal pour libérer l'âme qui atteint alors le paradis : le nirvana. Partout en Inde les défunts sont brûlés lors du rite de la crémation et les cendres sont dispersées dans le Gange. Le karma se passe d'autant mieux que le sujet a fait de bonnes actions dans sa vie. La libération de l'âme vers le nirvana dépend également de ces bonnes actions. Le fait de vivre cela à Varanasi donne encore plus de chance d'atteindre le nirvana, en particulier la crémation qui est l'instant où tout se décide pour l'âme qui quitte le corps de la vie présente. De nombreuses personnes âgées viennent à Varanasi pour y mourir. Voilà pour comprendre ce qu'est Varanasi. Pour le touriste il n'y a rien d'autre à voir que les ghats. Pour le reste la ville ressemble à toutes les villes avec, en plus, de nombreuses petites ruelles tortueuses où il est très facile (et conseillé !) de se perdre. On demande alors son chemin et les gens étant très serviables, il est très facile de se retrouver dans la bonne direction.

Le matin de samedi est très brumeux. Le propriétaire de l'hôtel nous rassure : à 10h il n'y aura plus de brume. Nous partons donc le long du fleuve. Le matin est la "période utile" de l'utilisation du fleuve. On y voit donc essentiellement des gens qui font leur toilette et des gens qui lavent le linge. Étonnamment beaucoup d'hommes font la lessive. Partout sur les gradins le linge sèche à plat, très peu d'étendages à l'européenne mais quelques un quand même. Il y a beaucoup d'animaux en particulier des vaches, la vache est encore plus présente à Varanasi qu'ailleurs. En conséquence, la saleté atteint un niveau jamais vu ailleurs pour l'instant. Les odeurs nauséabondes sont légion et par moment il faut avoir le cœur bien accroché.

Notre promenade nous conduit au site de crémation principal. Ce site pratique des crémations en permanence. Le feu y est entretenu en continu depuis 3500 ans dit-on. Ici pas question de faire des photos ce qui nous est rappelé gentiment. Les corps des défunts sont posés sur des brancards en bambou, drapés dans des linceuls de couleurs, parsemés de fleurs. Des bûchers sont prêts à accueillir les dépouilles. Le rituel commence par une (dernière) immersion dans les eaux du Gange. Nous attendons un peu mais nous ne voyons pas la suite, qui, sur le papier est très simple : le brancard est posé sur le brasier. Le fils du défunt "casse" le crâne du corps pour mieux permettre à l'âme de se libérer. Puis les cendres sont dispersées dans le fleuve. Le bois utilisé est différent selon les moyens financiers de la famille du défunt. Il faut environ 350 kg de bois pour une crémation. Le bois le plus sophistiqué est le bois de santal, mais il est très cher. Les plus pauvres ne peuvent pas assurer ce rituel et la municipalité a prévu des espaces de crémation à gaz pour leur cas. Sur le site, de nombreux tas de bois sont entreposés. Il parait que cet approvisionnement en bois est un problème pour l'Inde et qu'il faut bien gérer la plantation de nouveaux arbres pour ne pas subir de pénurie. Pas très gai tout cela mais dans l'hindouisme cet instant n'est pas une fin. L'ambiance n'est d'ailleurs pas triste : digne bien sur mais pas de gens qui pleurent ou se lamentent.

Nous rentrons à l'hôtel vers 14h et nous allons au restau du coin, restau très "baba cool" où nous passons le reste de l'après-midi.

Le soir nous allons assister à la cérémonie quotidienne dite de "bénédiction du Gange". De nombreux fidèles sur les gradins du ghat principal. Des touristes aussi avec force appareils photos et caméras vidéo. Un chanteur et un musicien jouent et chantent des chants religieux où il est question de Krishna et de Rama pour ce que nous comprenons. Cinq officiants pratiquent des rituels avec des objets de cultes dont certains diffusent de l'encens. Parmi ces objets : des coupes, des bougies disposées sur un support en forme de petit sapin, un récipient à tête de cobra, un éventail en plumes de paon, un "plumeau" et bien d'autres. Des fidèles ont choisi d'assister à la cérémonie depuis des bateaux sur le fleuve. Les officiants font tous les rituels face au fleuve d'abord puis en tournant d'un quart de cercle jusqu'à la position initiale et cela avec tous les objets du rituel. On comprend pas grand chose mais c'est très agréable à regarder et la musique est sympa : les chants sont accompagnés d'un instrument à sonorité d'accordéon et un tambour caractéristique des musiques indiennes. De temps à autre les fidèles "répondent" au chant ou font des signes ou tapent des mains. Au bout d'une heure et demi tous les indiens se lèvent marquant la fin de la cérémonie.

Nous rentrons à l'hôtel avant de retourner à notre restau baba pour le diner. Demain nous allons faire une journée relax, ayant vu le principal hier.

Dimanche 20 novembre

Lever tardif pour un petit dej fini à 10h. Petite promenade sur les ghats jusqu'au site de crémation. Nous voyons cette fois un bûcher avec une tête qui dépasse d'un côté et deux pieds de l'autre. Ça fait une drôle d'impression mais personne n'est autour et tout le monde prépare les autres bûchers et les autres défunts comme si de rien n'était. On aurait voulu voir ce qui se passe entre le dernier bain sur le Gange et la dépose du corps sur le bûcher mais nous n'en avons pas l'occasion. Nous retournons au ghat principal, celui où hier soir nous avons vu la cérémonie de bénédiction du Gange. Il y a de l'animation, parce que c'est dimanche et aussi parce qu'il y a beaucoup de mariages (les deux choses étant peut être liées bien que nous avons vu des mariages d'autres jours). Un point commun est que la mariée a toujours l'air bien triste. Tout d'abord elle est presque intégralement voilée et semble soumise légèrement courbée en avant. Rituel ? mariage arrangé ? nous ne savons pas trop. Enfin c'est l'occasion de faire pas mal de photos de personnages insolites pour nous.

Nous voyons des charmeurs de serpents qui ont de petit paniers avec des petits cobras qui enflent leur tête dès que le charmeur ouvre le panier et souffle dans sa flûte. Momo et Cathy ne sont pas rassurées quand ils s'approchent et même prennent la fuite lorsque la distance n'est plus raisonnable. Je prends une photo et donne 5 roupies. Un des charmeurs est interpellé par un policier qui ouvre le panier, attrape le cobra, va visiblement faire peur à quelqu'un avec et revient le donner à son charmeur.

Vers 14h nous retournons à l'hôtel puis à notre restau baba où nous restons toute l'après midi, entre autres pour confirmer nos vols de retour et planifier nos deux derniers jours à Delhi. Demain matin visite de l'atelier de confection de soie de notre logeur (la soie est une des spécialités de Varanasi) puis à 13h départ pour l'aéroport qui est à 22km mais il faut 1h1/4 pour faire le trajet. Ça vous en dit long sur l'état des routes

Grosses bises à tous

Tintin Biquette et la dream team

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Lundi 21 novembre

Au programme pour ce dernier jour à Varanasi : visite de la fabrique de soierie de la famille de notre hôte. C'est apparemment une entreprise qui brasse beaucoup d'affaire. Ils ont des contrats avec les Galeries Lafayette et le Bon Marché et exporte partout en Europe. Ils emploient 200 personnes. Nous visitons les ateliers : ce sont de petites pièces mal éclairées dans des maisons du quartier avec des métiers à tisser archaïques : bonjour les conditions de travail !

Bref ils nous emmènent au showroom et nous voyons de très belles choses.

Cela nous conduit à midi et le temps de faire nos valises il est l'heure de partir pour l'aéroport. Notre hôte a réservé le taxi. Un petit jeune nous explique qu'il faudra changer de voiture, sans doute une histoire de permis d'aller à l'aéroport. La Toyota innova fait place à une vieille Ambassador dont le moteur est réellement à bout de souffle. La circulation n'est pas croyable et on se tape pas mal de bouchons aussi bien avec l'une qu'avec l'autre voiture. Si bien qu'après 1h nous sommes toujours dans Varanasi : heureusement que l'on a de ma marge. Le chauffeur de l'Ambassador est un malin : il voit arriver une ambulance toutes sirènes dehors : dès qu'elle est passée il la colle et ne la lâche plus. Cela nous permet d'avancer bien plus vite et lorsqu'elle ne va plus dans notre direction la circulation s'éclaircit.

Arrivée à l'aéroport largement dans les temps.

Vol sans histoire dans un 737 qui s'arrête à Delhi avant de continuer sur Mumbai (Bombay).

Toutes les valises et sacs sont là cette fois en un temps record ! Et pourtant la compagnie s'appelle Spicejet : rien de très connu !

Nous prenons un taxi prépayé auprès d'un office de la police pour éviter les arnaques. C'est un tout petit minibus délabré. Le chauffeur est jeune et ne parle pas un mot d'anglais. Il commence tout de suite par dire qu'il y a des frais pour les bagages. Nous restons fermes et disons qu'il n'en est pas question. Il finit par se taire. Il a compris dans quel quartier nous allons. Je suis la route sur les plans du routard avec la lampe électrique. Je finis par deviner la route qu'il suit avec le plan et cela nous rassure car nous allons bien dans la bonne direction.

Il fait mine de s'arrêter au début du quartier où nous allons mais nous ne bougeons pas. De là où nous sommes je sais aller a l'hôtel avec le plan. Nous demandons plusieurs fois notre chemin et nous finissons par trouver. Le chauffeur ayant fait preuve de bonne volonté sur la fin nous laissons quand même un pourboire de 50 roupies (75 cts d'€ : ici c'est beaucoup !).

L'hôtel recommandé par Kailash est très bien : une sorte de haveli moderne. Le restaurant en terrasse est très bien décoré. Le personnel est asiatique et comme par miracle le service est impeccable et rapide !

Nous ressortons pour une petite balade dans la rue principale du quartier. Les boutiques ont déjà fermé pour la plupart et pourtant il n'est que 8h30.


Mardi 22 novembre

Petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel puis départ pour la visite des sites principaux de Delhi. Vu les conditions de circulation nous décidons de faire les trajets en métro. Le métro de Delhi est récent puisque commence en 2000, mais il compte déjà plusieurs lignes qui vont jusqu'à la lointaine périphérie de la ville. Le métro est flambant neuf et les stations sont très propres. Une effort particulier est fait pour qu'il reste propre. Comme les risques d'attentat sont assez forts en Inde, on est fouillé à l'entrée et il y a des policiers un peu partout : certains sont même derrière des abris faits avec des sacs de sable ! Donc le métro reste propre !

Nous allons voir le fort rouge : immense espace fortifié en pierre rouge comme nous en avons déjà beaucoup vus. Celui ci est sert toujours à l'armée et est un peu dénaturé par la construction de bâtiments militaires neufs. Il y a quand même des espaces verts bien conservés et des anciennes constructions en marbre blanc qui devaient être magnifiques du temps de leur splendeur.

Étape suivante : la grande mosquée (plus grande mosquée d'Inde). Nous traversons pour cela le quartier des marchés pour les indiens. On nous regarde un peu comme des bêtes curieuses mais sans aucune agressivité, plutôt de l'intérêt. Nous arrivons à la mosquée pour apprendre qu'elle ferme entre 12 et 14h. Nous décidons un petit frichti. Sur les conseils du Routard nous allons dans un petit restau appelé Fisher Point et qui ne fait que poisson et poulet grillé. L'endroit n'est pas très propre mais la nourriture n'est pas mauvaise bien qu'un peu épicée.

Visite de la mosquée avec quelques soucis à l'entrée car on veut nous faire payer pour tous les appareils photos. Cathy reste dehors et nous rentrons avec seulement deux appareils. La mosquée est construite sur le modèle de celle que nous avons vu à Fatehpur Sikri mais beaucoup moins belle. Après les quelques photos indispensables, nous ressortons et Cathy va faire son tour du site.

Je n'ai pas dit que l'atmosphère est très brumeuse. Il s'agit de la pollution. Ça rappelle ce qu'on a vécu a Pékin en 2006 : le soleil est présent mais a peine visible derrière une brume persistante.

Nous partons ensuite a la recherche du Hard Rock Café de Delhi à la demande de Catherine. Nous reprenons le métro non sans avoir parcouru une de ces rues de Delhi baptisée Bazar, à savoir une rue commerçante, et c'est effectivement le bazar ! Des embouteillages monstres principalement de rickshaws et de touk touks. Une vrai pagaille. Vive la marche à pied et le métro.

Cathy avait pris sur internet les instructions pour le Hard Rock Cafe, mais nous devons batailler un peu pour trouver la bonne route. Heureusement, un indien parlant un anglais parfait connait et nous indique très clairement où cela se trouve. Nous marchons pas mal avant d'arriver à un centre commercial ultra moderne. On se croirait à la Part-Dieu ! Boutique grand luxe mais aussi Adidas, Benetton et enfin le Hard Rock Cafe.

Nous y prenons une coupe glacée et 2 cafés pour le Roro.

Après les achats, but de cet intermède, il est trop tard pour continuer les visites : nous continuerons demain.

Nous prenons le métro pour rentrer. Ça nous permet de voir ce que c'est aux heures de pointe. C'est une mêlée générale aux stations les plus fréquentées. Il y a un garde avec sifflet à chacune des portes des rames pour faire la police et malgré cela c'est la bousculade. En entrant dans la rame on a l'impression que l'on va être écrasé par la poussée de ceux qui nous suivent. Finalement à grand renfort de coups de sifflet les portes arrivent à se refermer. On est serrés comme des sardines mais les gens restent souriants.


Demain la journée devait être consacrée aux achats. Il nous reste un ou deux sites a voir et nous irons si nous avons le courage de nous replonger dans l'agitation de Delhi. Sinon nous irons dans les emporiums, magasins d'état, pour y dénicher quelques bonnes affaires.


Ainsi s'achève ce périple en Inde.

D'ici peu un petit quizz concocté par Cathy.


Grosses bises a tous


Tintin Biquette et la dream team


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