(Enfin un cyber schtroumpf ! Le PC Linux a de plus en plus de mal a se connecter ! Grosses bises a tous)
Samedi 30 janvier
Soirée polynésienne au Tiki village. Les Tiki sont de petites statues de pierre qui représentent les dieux polynésiens et ont pour but, à l'origine, de protéger la maison et ses habitants. C'est un peu les nains de jardin d'ici !
Nous arrivons au Tiki village vers 19h. Tout d'abord visite du village, ce que nous avons déjà fait la veille. Nous en profitons pour revoir les endroits qui nous avaient le plus intéressés. Ensuite repas buffet : avec notre chance habituelle nous tombons sur un couple de beaufs français. Lui a de grandes idées sur la Polynésie, entre racisme, colonialisme et bêtise ! Elle, au bout d'un moment, je me demande si elle ne serait pas attardée mentale ! En tout cas c'est bien imité ! Nous mangeons en 4 ème vitesse et profitons des moindres prétexte, comme la présentation des façons d'accrocher son paréo, pour quitter la table. Le repas est excellent et rapidement place au spectacle !
Nous avons déjà vu une partie des répétitions hier mais là avec les costumes c'est autre chose qu'en survêtement et baskets ! Outre une histoire à l'eau de rose d'une fille qui rêve tellement de perles et essaie d'en trouver dans la mer, que le dieu de la mer l'enferme dans une huître géante (grande cousine d'une certaine de nos lectrices) et qu'elle se retrouve emprisonnée dans la nacre. Heureusement un prince trouve l’huître et libère la belle jeune fille de sa double prison : mariage heureux et ..... rien sur la suite. C'est assez naïf mais bien chorégraphié et la musique est belle.
S'en suivent toutes sortes danses acrobaties sortes de hakas. Très bien huilés (je ne sais plus si j'ai dit que cette troupe tournait partout dans le monde). Les vahinés sont plutôt enrobées à part une qui frôle l'anorexie. Les tanes ne sont pas maigrelets non plus. Mais tous sont en bonne forme physique et leurs performances ne semblent pas souffrir de ce surpoids.
Nos hôtes nous ont dit que le modèle américain : 4x4, MacDo, ..... s'est très bien implantés dans les îles de la Société. Selon eux le mythe de la vahiné polynésienne en prend un sérieux coup ces temps-ci !
Dimanche 31 janvier.
Lever 5h ! Dur dur.
Je manque le carrefour de l'aéroport et je manque rentrer dans un portail mais nous arrivons quand même à l'aéroport ! Cette fois nous sommes 4 dans l'avion de 6h15 vers Papeete. Je me mets au premier rang quasiment à la place vacante du copilote. Un atterrissage en direct, en douceur et sans bavure.
Après avoir récupéré notre voiture de location nous prenons vers le centre de Papeete en direction du célèbre marché. Il y a des jours où voyager avec Biket est un plaisir sans cesse renouvelé : celui-ci en est un. Nous avions prévu de voir le marché : dans mon esprit (sans doute un peu trop étroit) ça voulait dire voir un endroit pittoresque comme un marché de poissons par exemple. Eh bien là non : Biket avait entendu dire par notre hôtesse de Moorea que le marché de Papeete comporte un étage avec artisanat, tissus et j'en passe. Comme nous arrivons à 7h30 la moitié des stands du marché sont fermés, en particulier l'étage tant convoité !
Nous ressortons pour trouver de quoi faire un p'tit dej. Papeete un dimanche matin en basse saison est désert (à part le marché). Rien d'ouvert à part la pharmacie et un coiffeur. Nous désespérons de trouver quelque chose quand une pâtisserie ouverte nous tend les bras. Nous faisons un vrai petit dej avec des viennoiseries toutes chaudes : un vrai régal.
Biket fort soucieuse depuis notre passage au marché, interroge la pâtissière et là catastrophe : l'étage babiole et chiffons est fermé le dimanche ! Ça lui provoque une ringue pas possible : les polynésiens sont traités de fainéants et de profiteurs d'impôts des vrais français ...... Évidemment je ne dis rien, le moindre mot ne ferait qu'amplifier le problème.
Côté temps (le vrai !) le ciel s'est dégagé et il fait un beau soleil. Nous trouvons un Champion d'ouvert et nous nous arrêtons pour prendre des boissons pour la journée et quelques grignotages. Il y a bien quelques babioles et chiffons mais rien qui puisse calmer l'orage qui gronde dans la voiture. Sur cette humeur massacrante, nous prenons la route du tour de l'île par l'ouest (recommandé par les guides) qui donne comme première étapes le musée tahitien et le lagonarium. Sur la route, Biket pousse un grand cri : "Carrefour !" Il y a effectivement un magasin Carrefour dont le parking est suffisamment plein pour indiquer que le magasin est ouvert. Je ne pose même pas la question et je m'arrête.
L'orage se dissipe : le rayon chiffons est très bien pourvu. Je pars rassuré vers les rayons intéressants : électronique photo ...... pour avoir une idée des prix. Je retrouve une Biket, je ne dirais pas rayonnante, mais en tout cas apaisée avec un monceau de je ne sais quoi dans les mains. Nous payons et nous partons. Nouveau cri : "j'ai oublié la confiture !". Retour à Carrefour pour les confitures locales (très bonnes il est vrai).
Cap ensuite (enfin) sur le musée qui nous trouvons fort difficilement. Très intéressant sur l'histoire de Tahiti où nous apprenons pas mal de choses intéressantes dont la principale est qu'une bonne partie de la Polynésie a été léguée à la France par le dernier roi Pomare V qui n'avait pas de descendant. Le musée se termine par des planches explicatives des essais nucléaires français à Mururoa (archipel des Tuamotus) ce qui nous rend un peu honteux !
Nous trouvons le lagonarium un peu plus facilement. En fait notre difficulté à trouver le musée de Tahiti est que les panneaux indicateurs du musée ont été tagués jusqu'à devenir illisibles par 4 fois et que, de guerre lasse, la municipalité a renoncé à en installer d'autres. Avec toutes ces péripéties nous arrivons au lagonarium vers 13h (nous avons du faire 7 km sur les 60 que compte le tour de l'île).
C'est en fait un restaurant qui a construit des parcs avec filets dans la mer et une pièces dans l'eau à laquelle on accède par un ponton et dans laquelle il y a des vitres qui permettent de voir dans ces parcs à filets. Rien d'extraordinaire à part quelques beaux poissons dont des chirurgiens (grands nageurs) de 50 cm, bien malheureux dans un espace trop petit pour eux !
Nous continuons notre tour de l'île par un marae (temple) avec pas mal de tikis et une rivière qui nous permet de nous rafraîchir, mais les moustiques passent à l'attaque et nous battons en retraite.
Vers 16h le ciel se couvre et la pluie se met à tomber. Nous allons sur Tahiti Iti dite la presqu'île (Tahiti se compose de deux "îles" une grande Tahiti Nui et une petite Tahiti Iti).
La route ne fait pas le tour de la presqu'île : au bout on trouve des plages de sable noir, caractéristiques de Tahiti et en particulier de la presqu'île.
Nous remontons la côte est de Tahiti Nui. Elle est beaucoup plus escarpée que la côté ouest et par endroit la route est carrément taillée dans la roche. De très beaux points de vue malgré la pluie avec pas mal de surfeurs qui essaient d'apprivoiser la vague : pas évident apparemment.
Il y a pas mal de monde dans les parkings des points de vues. Surtout des jeunes avec des 4x4 dont les auto radios sont à fond et qui papotent en buvant des bières et en rigolant. J'entends un "Pas étonnant que tout soit fermé avec ces feignasses qui ne pensent qu'à draguer et à boire toute la journée !". Je rappelle quand même avec beaucoup de précautions oratoires que l'on est dimanche mais je ne convaincs (ortho ?) pas !
Nous retournons à l'aéroport vers 19h et s'en suit une longue attente dans la chaleur étouffante (aéroport de Papeete non climatisé) : l'avion part à 0h30 !
Lundi 1er février
Vol sans histoire jusqu'à Hanga Roa (capitale et seule ville de l'île de Pâques) : environ 5h de vol et 6h de décalage. Nous avons maintenant 6h de décalage avec vous : quand il est midi ici il est 18h en France métropolitaine. Nous entrons au Chili dont l'île de Pâques est une province. L'attente est assez longue à la police et doublée d'une attente à la douane, en fait nous passons devant des personnes du ministère de l'agriculture qui sont très regardantes sur les denrées alimentaires qui pourraient être introduites sur l'île. J'ai le malheur de dire que nous avons de la vanille. Bilan : la vanille achetée est confisquée (encore une source d'orage) ainsi que les échantillons de sable pour Anne qui se trouvaient à proximité (adieu sable de Sydney, Auckland, Huahine, Bora Bora, et sable noir de Tahiti !)
Notre logeur nous attend et après un petit tour en voiture nous conduit à la pension. Nous voilà "Chez Jérôme". Après un petit cocktail de bienvenue et une petite douche pour se rafraîchir et surtout se réveiller, Jérôme nous conduit de nouveau au centre de la ville, je devrais dire du village, pour que nous prenions nos marques.
Nous prenons de l'argent et nous visitons un peu le côté du port. C'est notre première occasion de voir des statues de Moaï : il y en a deux qui donnent sur le port. Il est assez difficile de décrire ce village. J'espère que nous pourrons joindre des photos lors de notre prochain envoi. C'est très espacé, par exemple le port est très petit 100 m à peu près. La rue qui longe cet espace au bord de la mer fait peut-être 300m et de l'autre côté de cette route le stade de foot. Attention ça n'a rien de Maracana, il sont en train de ceinturer le stade de deux gradins en béton et l'une des cages est cassée !
Nous débarquons en plein Tapati ! Le Tapati est la fête annuelle de l'île. Elle dure 15 jours et nous sommes au milieu de la première semaine. Cette fête comprend une compétition ancestrale entre les familles de l’île. Ce sont des épreuves sportives et artistiques pour lesquelles chaque famille présente des candidats. Le classement de chaque épreuve rapporte des points un peu comme dans un décathlon. L'équipe est aussi représentée par une jeune fille dont le prénom est d'ailleurs le nom de l'équipe.
A 14h30 Jérôme passe nous chercher au port pour nos premières visites. En quelques minutes nous quittons la route goudronnée pour une piste qui exige une conduite attentive. Nous arrivons au premier site Ahu Ariki. C'est un site important qui comporte 7 statues moai (prononcer moaille). L'île de Pâques aurait été peuplée vers le 10 ème siècle par un roi et ses sujets qui auraient été battus par une autre dynastie et qui auraient du quitter l'île où ils vivaient, conformément à la tradition. Le roi aurait envoyer un fils des chefs de chacune de ses 7 tribus pour trouver une terre d'accueil. Cette terre aurait été l'île de Pâques et les 7 statues du Ahu Akiri représente ces 7 fils de chefs et ce sont les seules statues tournées vers la mer, orientées exactement vers les îles Marquises.
Nous allons ensuite voir la carrière où était ébauchées les coiffes rouges que l'on trouvent sur certaines statues de l'île. Seul endroit de l'île où se trouve cette pierre rouge, les coiffes parcouraient 20 km pour arriver sur le lieu où elles devaient prendre place sur certaines statues. On ne sait pas exactement si ces coiffures sont des chapeaux ou des chignons, les deux hypothèses restent ouvertes.
Notre dernière visite est un Ahu avec une seule statue. Elle a la particularité de se trouver loin de la mer et une hypothèse est qu'elle représente le fait qu'à une époque la côte étant surpeuplée, les habitants ont commencé à migrer vers le centre de l'île. Cette statue est apparemment pas terminée pour une raison inconnue. La présente de 4 mains sur cette statue permet d’émettre l'hypothèse que, comme les chapeaux, les statues quittaient la carrière unique où elles étaient fabriquées, à l'état d'ébauche et qu'on les finissaient dans leur lieu définitif.
Après ces visites nous retournons à la pension pour une sieste. Il faut prendre du repos car la nuit de festivités commence à 22h et risque de finir tard dans la nuit.
Repas à la pension : le chef cuisinier est diplômé de l'école de cuisine chilienne une des meilleures du monde. Nous sommes que tous les deux mais d'autres convives vont arriver demain.
Nous partons à pied pour le festival en longeant la côte depuis notre pension. Le bord de mer est très joli et .... désert jusqu'à l'entrée du village à part un petit port de pêche.
Le festival se déroule en plein air la scène est assez grande avec un écran géant de chaque côté. Les sièges sont des chaises de jardin en plastique sponsorisées par Coca Cola. Mis à part les premiers rangs, réservés aux notables, officiels et famille des participants, il doit y avoir environ 200 places mais de nombreuses personnes sont debout derrière.
Les premiers numéros sont des petites pièces de théâtre en rapa nui, autant dire qu'on ne comprend rien. Mais c'est assez plaisant à regarder. Suivent des épreuves pour les "reines" des deux familles en compétition : tango rapa nui, chant, danse, ..... En fin de soirée une troupe professionnelle exécute des chants et danses spectaculaires. Musique et chorégraphie sont vraiment excellentes.
Nous rentrons à pied à la pension (1/2h de marche) vers 2h du matin.
Mardi 2 février
Lever tardif vu l'heure de coucher !
Petit déjeuner à la pension : bien mais bizarrement pas de fruits ! Solène une jeune fille en stage linguistique de 2 mois chez Jérôme et dont les parents habitent Nouméa, nous conduit au centre ville. En chemin nous apprenons qu'elle va intégrer le Lycée du Parc de Lyon l'année prochaine ! (le monde est petit).
Cette journée, pas de visites prévues, mais nous allons assister aux compétitions du match qui oppose les deux familles de l'île. Au programme du matin : sculptures par les membres de la famille compétents dans ce domaine et confection de colliers de fleurs par les deux reines (Valeria et Abigaël). Pour les sculpteurs (4 par équipes) un modèle (photo N&B sur papier) leur est donné et ils doivent exécuter la sculpture en deux heures. Les blocs font à peu près entre 40 et 50 cm de côté selon les œuvres. C'est une roche tendre bien sur. Impressionnant de les voir à l'oeuvre : ils dessinent les motifs au crayon puis jouent du ciseau avec dextérité.
Juste avant la fin du concours de sculpture les deux jeunes filles démarrent leur épreuve de confection de collier de fleurs qui doit durer 1h1/2. Rien n'est imposé à part la longueur du collier qui doit être au minimum de 60 cm.
Ces épreuves ont lieu sous une tente ouverte et beaucoup de spectateurs tentent de voir les concurrents et de faire de photos. Il y a même un cameraman de la TV.
Vers 13h les résultats sont donnés : Abigaël gagne l'épreuve du collier et Valeria celle de la sculpture.
Nous allons manger rapidement dans un petit restaurant car à 14h débute la compétition de canoë. Les canoës polynésiens sont des kayaks à balancier menés par une seule personne. Le départ a lieu assez loin et l'arrivée se fait au port. Les concurrents ont une pagaie simple qu'ils utilisent alternativement de chaque côté du canoë. L'arrivée est très serrée entre trois candidats, les autres sont distancés. Contestations (bon enfant) palabres en rigolant et ensuite podium, séances de photos avec les reines félicitant leur champion. Nous naviguons au milieu de tout ça sans restriction d'accès : c'est vraiment une ambiance simple et chaleureuse.
A la suite de ça petit tour dans la ville pour faire les boutiques et voir l'artisanat local, puis retour à la pension pour un petit break avant le repas (19h) en vue du spectacle du soir.
Pendant le repas nous faisons connaissance avec un couple d'anglais et un couple de québécois très sympas. Visiblement les deux couples sont retraités. Les anglais sont partis de Southampton dans le but de voyager 4 ou 5 ans autour du globe sur leur voilier de 14m. Ils allaient aux Galapagos quand ils ont démâté !! Sans qu'ils aient eu à affronter du gros temps. Apparemment un problème de fabrication dans le mât ou son système d'attache. Après moult palabres le fabriquant a bien voulu prendre à sa charge le nouveau mât. Une plaisanterie qui va quand même leur coûter 30 000 € ! Leur bateau a été remorqué en Équateur (Quito). En attendant les pièces et la réparation ils voyagent en Amérique du sud par avion. Ils sont très sympas.
Après le repas nous partons tous les 6 vers le festival. En cours de route les québécois ont un coup de barre et rentrent, les anglais nous suivent jusqu'au théâtre en plein air. Nous ne trouvons pas de places ensemble. Nous nous retrouvons debout mais face à la scène. C'est la soirée des enfants. Après une grosse averse qui rend les écrans géants inopérants et pose de sérieux problèmes à la sono, les numéros commencent.
Ce sont les enfants des deux équipes qui font un spectacle de chant et danse. Ils ont jusqu'à 13 ans et se débrouillent très bien.
Ensuite concours de Kaï Kaï (pas sur de l'orthographe) : c'est une technique qui consiste à réaliser une scène symbolisée à l'aide d'une corde circulaire de 2 m de diamètre environ. On représente des vagues, un bateau, une île .... avec la cordelette et on raconte une histoire illustrée par le "dessin" fait avec la cordelette. Parfois, au cours de l'histoire, le concurrent change de dessin en temps réel pour illustrer la progression de l'histoire. Impressionnant. Malheureusement l'histoire est racontée en Rapa Nui et on ne comprend pas grand chose.
Ensuite compétition de chant toujours par les enfants. Un peu fatigués nous partons à minuit juste avant le Kaï Kaï des adultes. Cette fois nous rentrons en taxi 1500 $ chilien (2€ !) pas de quoi se priver
Mercredi 3 février
Journée entièrement consacrée aux visites des sites où se trouvent les moaïs (fameuses statues). Nous sommes avec les deux couples d'hier soir. On sait peu de choses sur l'histoire des pascuans : aucun écrit et la tradition orale s'est un peu perdue. Il fait beau mais très venteux ce qui nous annonce des averses.
Il y a 887 statues recensées dans l'île et seulement une cinquantaine ont été relevées : la première en 1956 à l'aide de troncs d'arbre et en insérant des cailloux au fur et à mesure jusqu'à ce que la statue soit droite. On ne sait pas grand choses sur ces statues : sans doute un Ahu (sanctuaire) regroupant plusieurs statues était la propriété d'une tribu et chaque statue représente un des chefs de la tribu. La statue d'un chef aurait été façonnée du vivant du chef et c'est son successeur qui aurait eu la charge de la faire installer sur le Ahu. Outre les statues desquelles se dégagent un mystère et une majesté indéniable nous voyons des restes de maison qui ont toujours une forme de bateau : on pense que les premiers habitants auraient retourné les pirogues avec lesquels ils étaient venus pour s'abriter et qu'ils auraient garder la forme pour les autres constructions. Ces maisons ne servaient qu'à dormir : elles font au maximum 1m30 de haut.
Nous visitons également la carrière où ont été faites toutes les statues (ce type de pierre ne se trouve qu'à un seul endroit de l’île). C'est impressionnant ! 230 statues ou ébauches de statues ont été dénombrées sur ce site. Les statues ont été sculptées couchées face vers le ciel. On commençait par creuser dans la montagne pour dégager un bloc de pierre de la taille de la future statue puis on ébauchait le corps, la tête .... à la fin on creusait sous la statue en laissant dessous au centre comme une quille de bateau (la statue tenait à la montagne par cette quille). On remplissait le dessous de la statue avec des galets puis on cassait la quille. La statue étant sur des galets, on pouvait la pivoter pour la mettre dans la pente de la montagne (toujours sur le dos, les pieds en avant) puis on la faisait glisser sur le flanc de la montagne jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Là on creusait la terre au pied de la statue jusqu'à ce qu'elle se redresse verticalement sous son poids. Les sculpteurs complétaient le travail en redessinant mieux les parties de la statue ; bras, épaules, ....
Puis la statue était acheminée vers son lieu d'exposition (on n'est toujours pas sûr de la méthode employée mais la tradition orale dit que la statue marchait jusqu'à la mer !) La théorie la plus en vogue aujourd'hui est qu'on aurait déplacé la statue debout en lui imprimant un mouvement de balancier soit avec des cordes attachées à la tête soit avec un tronc ou soit avec un tronc d'arbre fixé horizontalement au niveau de la taille dans tous les cas sur des galets. Un peu comme quand on déplace un frigo debout : un mouvement à droite, un à gauche .........
Sur le lieu définitif d'exposition les sculpteurs finissaient le travail en dessinant les mains, les orbites des yeux, les tatouages dans le dos, ...... On ne sait pas avec certitude si les yeux en nacre était mis en permanence ou seulement pendant les cérémonies. Mystère ô combien passionnant !
Après la visite des principaux sites coupés par un pique-nique sur la plus grande plage de l'île nous terminons notre journée par la visite du volcan principal de l'île. Le cratère est impressionnant, il est rempli d'eau douce et il y a quelques décennies les habitants de l’île venaient encore dans ce cratère chercher l'eau. C'est aussi le point de départ d'un étrange culte : le culte de l'homme oiseau. Les moaïs protecteurs des populations perdirent leur crédibilité pour une raison inconnue. Les guerres tribales s'en suivirent et ces gros problèmes de rivalités entraînèrent une réelle menace pour la survie de l'île. Les chefs de tribus décidèrent d'une compétition entre les champions des tribus. Le gagnant apporterait à sa tribu le gouvernement de l'île pour un an. La compétition consistait à dévaler les pentes du volcan pour se jeter dans la mer et nager jusqu'à une petite île pour ramener un œuf fraîchement pondu par une sterne. Le concurrent devait ensuite s'attacher l’œuf sur le front et le rapporter entier à son chef de tribu. Il faut savoir que le haut de la falaise culmine à 300 m. De nombreux accidents et morts survenaient pendant cette compétition. Elle ne fut interdite par les missionnaires qu'en 1866
Le soir lors du dîner notre hôte Jérôme nous annonce que notre avion de demain est annulé : il vient de Papeete où le cyclone annoncé lorsque l'on y était, est arrivé. Nous prendrons donc le vol du soir .... peut-être !
Un peu fatigués par cette journée nous faisons l'impasse sur le spectacle Tapati pour aujourd'hui