Carnet de voyage

America del Sur

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"Invierte en viajar, que es invertir en vivir."
Janvier 2017
32 jours
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Publié le 20 janvier 2017
C'est parti pour 20h de voyageeee

Le moment tant attendu est arrivé !!!! Ca y est on se retrouve enfin, direction l'aéroport. C'est enfin le jour du grand départ. Aahhhsjakeburzindklappqmabg

Des mois de préparatifs qui se concrétisent, après un an à le rêver et l'imaginer sous toutes les formes. Une idée spontanée qui se transforme petit à petit en un projet, puis devient réalité (même si on est loin de se rendre compte de ce qui se passe pour le moment).

Il va nous falloir encore quelques heures de plus pour réaliser à quel endroit du globe on se trouve et comprendre ce qu'on fait là.

Petite escale de 3h à Madrid  

Pour l'instant on est sur un petit nuage mais on ne comprend rien à notre vie.

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Publié le 22 janvier 2017
Survol de la Cordillière des Andes après 13h de vol, trop bowwww
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Publié le 22 janvier 2017
Midi : arrivée à l'auberge, sous 36 degrés, avec 40 kg de bagages chacune #chocthermique

Après presque 24h de voyage rythmés par l'attente, l'excitation, le stress, les escales, les 3 repas dans l'avion qui font plaiz, les films incompréhensibles qu'on regarde en espagnol pour se donner bonne conscience, le dodo sous le plaid Iberia entrecoupé par les turbulences, nos voisins chiliens trop sympa (on a contribué à la formation d'un couple oui oui), les vues à couper le souffle depuis notre demi-hublot éloigné (on est les seules bolosses à ne pas avoir de hublot), re-l'excitation... Nous voilà déjà arrivées à Santiago ! Un sacré choc thermique puisqu'on quittait la France avec -1°c. Mais on risque de vite s'y habituer. Très vite même.

On retrouve donc notre auberge non sans encombre, encore déstabilisées par ce changement brutal de décor, d'ambiance, de température ! A présent il faut raisonner en peso chilien (1€ = 700$CL), se repérer et s'habituer à la géographie de cette nouvelle ville. Mais heureusement les chiliens sont là pour nous aider, bienveillants et plein de bons conseils (pour ceux qu'on a eu la chance de croiser). On pense notamment à notre bon vieux chauffeur de navette, à l'agent qui a eu pitié de nous au moment d'acheter nos tickets de métro, ainsi qu'à la petite mamie enchantée de nous guider vers notre auberge (et au passage nous conseiller 2/3 musées).

C'est le moment de retrouver notre petite Barbiche !!!!! De son vrai prénom Barbara donc, qui nous attend avec impatience à l'auberge depuis la veille.

Coucou Barbiche
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Publié le 24 janvier 2017
Notre auberge à Santiago 

Après avoir passé 3h à préparer notre sac à dos de roadtrip, et avoir dû renoncer à nos vêtements préférés au profit des polaires et k-way trop swag, on quitte l'auberge pour aller se balader.

Grosse préparation de nos sacs à dos, on s'étale dans la salle commune de l'auberge

Il est 18h mais le soleil est encore haut et il fait toujours aussi chaud. On marche donc jusqu'à la plaza de Italia, traverse le Rio Mapocho puis le Barrio Bellavista, où tout ce soleil et cette atmosphère festive donnent envie de se poser en terrasse pour boire une bière.

La plaza de Italia et le quartier Bellavista 

Arrivées au pied du Cerro San Cristobal, on prend le petit funiculaire jusqu'en haut, où on découvre une vue incroyable sur Santiago, malgré un épais nuage de pollution et de fumée. On monte à pieds jusqu'à la statue de la Virgen qui surplombe la colline. La lumière de fin de journée rend l'endroit encore plus incroyable.

Vues du haut del Cerro San Cristobal 

Il est 19h quand on décide de redescendre de cette belle colline, à pieds, car on a rdv à 20h30 avec Michel, un expat français qui va garder nos valises pendant notre trip. On commence alors notre descente, mais on se rend compte après 20 minutes de marche que la route ne nous emmène pas du tout au bon endroit et qu'on ne sera jamais à l'heure pour notre rdv !!! Prises de panique (lol) on décide de rebrousser chemin pour reprendre le funiculaire. Il est 19h45 quand on se rappelle soudainement que le funiculaire ferme... à 19h45. #oupsi

En marche rapide (ou plutôt course lente), on arrive in extremis pour prendre le dernier funiculaire. Dommage, on nous dit gentiment qu'il est trop tard pour acheter des tickets... #oupsi2

MAIS on tente le tout pour le tout et essaie de passer avec nos tickets de l'aller. Il semble que le contrôleur soit pressé de rentrer chez lui car il nous laisse passer sans problème !!!

On redescend puis rentre à l'auberge à pied, où on check une dernière fois nos valises avant de prendre un uber pour aller chez notre ami Michel. Nous sommes accueillies à bras ouvert par Michel, sa femme Nuri et son fils Gabriel. On discute un long moment de tout et de rien autour d'un verre de vin blanc et de fruits frais. 23h : il est temps de rentrer, mais ce n'est qu'un au revoir car nous prévoyons de repasser chez eux demain matin.

On reprend donc un taxi jusqu'à l'auberge et on décide d'aller dîner dans un resto tout près : erreur N°1. La carte étant en espagnol et ne connaissant pas les 3/4 des plats proposés, on décide de prendre une salade chilena : erreur N°2. On nous sert gentiment 3 bouts de tomate, et 1kg d'oignons saupoudrés d'une tonne de coriandre #bonappétit.

Ne voulant pas rester sur un échec, on décide de commander un autre plat à partager à base de maïs "choclo de grano" : erreur N°3. Voilà qu'on nous sert 3kg de maïs frais dans une assiette ! Un délice...

On décide finalement de rentrer dormir à l'auberge, dépitées par ce repas épique.

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Publié le 24 janvier 2017

Réveillées de bon matin par une coloc un peu bruyante #onadore, on prend un petit dej à l'auberge avant de partir en direction de chez Michel. 20 minutes de marche plus tard, nous voilà de nouveaux réunies avec nos chiliens préférés ! On reste juste le temps de déposer 2-3 trucs et de faire un selfie des familles, puis décide de prendre un taxi pour rejoindre le centre (c'est tellement pas cher, on en profite !).

De gauche à droite : Nuri, Gabriel, Michel puis nous 

On monte en haut du Cerro Santa Lucia, et on en profite pour goûter le fameux Mote con Huesillos : un mélange improbable de thé froid mélangé à des grains de blé, une pêche confite et une sorte de sirop... #unpeugluantmaisappétissant.

On se balade ensuite dans les rues de Santiago, on passe de quartier en quartier, tous aussi différents les uns que les autres. À la fois vestuste et moderne, Santiago est vraiment différente des grandes villes françaises, même si c'est une des capitales les plus européanisées d'Amérique du Sud.

Vers 16h, nos ventres commencent à crier famine (c'est ça de se prendre pour des chiliennes) donc on décide d'aller dans un resto du Patio Bellavista qu'on avait découvert la veille. 3 salades et 3 MICHELadas plus tard (c'était bon n'est-ce pas paupau ?), on quitte le quartier pour rentrer tranquillement à l'auberge et avoir le temps de prendre une petite douche avant de prendre le bus de nuit à 21h.

On saute dans un taxi pour aller au Terminal de Bus de Santiago. Hop, on y est : une gare routière next level, comme on n'en a jamais vu en France. Les bus ici, c'est un peu comme les trains chez nous. Les distances sont tellement longues et le relief tellement variable qu'il est difficile de voyager autrement qu'en bus (ou en avión pour les plus gros budgets).

On découvre enfin ces fameux bus que nous allons tant fréquenter ces prochaines semaines. Ils sont presque tous sur deux étages, équipés de "semi-cama" : des sièges bien épais et moelleux qui s'allongent à 130° (tout à fait confortables pour y passer la nuit). Les compagnies de bus se comptent par dizaines, les parkings sont nombreux aussi, les gens n'en parlons pas. Chercher la voie de son bus, c'est comme chercher son quai de train.

Ca y est, le nôtre est arrivé, c'est parti pour notre première nuit en bus ! Grand luxe, notre steward nous distribue gratuitement sandwichs, boissons, et même une petite couverture pour la nuit. Mieux que l'avion dis donc ! Un petit film espagnol pour s'endormir, et nous voilà parties pour 1 mois de roadtrip !!!!

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Publié le 28 janvier 2017

On se réveille déjà le lendemain matin après avoir dormi comme des bébés, toujours sur la route mais toujours émerveillées.

Le paysage a changé, les rayons du soleil matinal transpercent le feuillage des arbres qui tapissent les collines et montagnes alentours. On traverse cette belle immensité à toute allure (bon, tout est relatif), on se sent tout petit au cœur de cette nature. La musique dans les oreilles, les yeux rivés sur le paysage qui défile, un fat sentiment de liberté flotte dans l'air. A ce moment-là on se rend compte qu'on ne voudrait être nulle part ailleurs, même si on n'a aucune idée exacte de là où on est, même si on ne possède matériellement rien mis à part un sac à dos. Ça paraît normal pour tout le monde mais on se sent comme privilégiées et apprécions pleinement notre nouvelle vie de roots, comme notre poto black m.

Les filles dorment encore, la plupart des passagers aussi d'ailleurs.

Un bon gros dodo pour Malou 

Heureusement, je suis (paupau) éveillée à temps pour récupérer notre petit en-cas que le steward distribue déjà.

Miam le ptit jus de pêche au soleil levant 

Nous arrivons à Osorno vers 9h pour une escale de 1h15 avant de reprendre un autre bus jusqu'à Bariloche. On sort donc de la gare routière pour aller se rafraichir et prendre un petit dej dans un centre commercial tout proche.

De retour à la gare routière, nous mettons nos sacs en soute et embarquons dans le bus censé partir à 10h15. Installées confortablement dans nos "semi cama", on commence à s'impatienter... le bus n'a toujours pas quitté la gare alors qu'il est 10h30 passées ! C'est alors que le contrôleur de bus nous fait gentiment remarquer que nous ne sommes en fait dans le mauvais bus... et que le nôtre n'est pas encore arrivé ! Superrrrrrrr ! On s'empresse de descendre et le pauvre chauffeur est obligé de plonger (littéralement) dans la soute pour ressortir nos sacs qui étaient evidemment enfouis sous une tonne de valises. #sorrynotsorry

Nous revoilà donc sur le quai à attendre notre super bus. Nous étions loin d'imaginer qu'il n'allait arriver qu'à midi, vive la ponctualité chilienne !

À peine installées dans notre bus, c'est déjà l'heure du bingo #busdel'ambiance. (Bon j'avoue on a rapidement décroché, rien ne vaut un ptit dodo).

Nous prenons donc la route en direction de Bariloche, et nous nous arrêtons à un premier point de contrôle pour sortir du Chili. Là nous devons descendre du bus et passer un par un au guichet pour obtenir notre tampon de sortie du territoire. Barbiche a à peine le temps de revenir des baños que nous repartons déjà (on a failli partir sans elle).

On s'amuse à là frontière à côté de notre super bus

Quelques minutes de route plus tard, nous entrons dans le parc Nahuel Huapi, où on observe une succesion de paysages aussi beaux les uns que les autres, avant de rencontrer notre deuxième point de contrôle, pour entrer sur le territoire argentin, même bordel que précedemment... avec l'accent argentin en plus ! On ne nous facilite pas les choses... Mais bonne nouvelle, on a ajouté un nouveau tampon à notre collection ! Wouhhh

Nous roulons à présent sur de grandes routes sans fin, et après avoir traversé forêts, montagnes et déserts nous apercevons enfin le lac Nahuel Huapi.

Le lac Nahuel Huapi 


Il est 18h quand nous débarquons dans la petite ville de San Carlos de Bariloche sur le bord du lac. Nous rejoignons le centre avec un petit bus "colectivo" et découvrons cette ville qui ressemble à une station de ski avec, en plus, des petites rues en dévers qui rappellent étrangement San Francisco.

La vue sur le lac Nahuel Huapi depuis notre auberge  

Nous nous baladons dans l'avenue principale, et les nombreux magasins de chocolats artisanaux nous donnent tellement faim qu'on décide de se faire un gros macdo. Une fois repues, et étant à la rue, nous nous dirigeons vers une auberge repérée sur internet dans l'espoir d'y trouver refuge. Par chance il y a de la place et on s'installe donc avant de retourner dans le centre pour se faire un petit milkshake histoire de bien digérer (il faut entretenir nos petits estomacs). L'architecture de la ville et l'ambiance qui y règne nous donnent vraiment l'impression d'être dans une station alpine !

Après cette longue journée on rentre à l'auberge, demain on se lève tôt ! Mais voilà que nos deux roommates mystère débarquent au moment du coucher, vers 1h du matin. Deux jeunes argentins (Jonathan y no sé) qui parcourent la Patagonie à moto, avec tout leur attirail. On éteint la lumière en scred car il se fait tard et il faut quand même qu'on reprenne des forces si on ne veut pas arriver à Ushuaïa dans 6 mois. C'est le moment où ils choisissent de nous taper la discut, et nous voilà parties pour 1h de conversation dans le noir, en espagnol approximatif...

Ah oui car on a oublié de préciser que l'accent argentin est tout à fait différent du chilien. Ici, tous les sons "ye" sont prononcés "che". Par exemple "el desayuno" se prononce "desachuno" et pour dire son prénom on doit dire "me chamo" au lieu de "me llamo". Notre hôte par exemple s'appelle Guillermo, je vous laisse essayer de le prononcer correctement voir si vous avez compris (réponse à la fin de l'article)(c'est une blague).

On apprend donc quelques nouveaux mots et expressions, puis nos chers colocs s'emballent un peu et nous font écouter leurs musiques de crooner espagnol préférées. On finit donc par leur faire comprendre que c'est l'heure de dormir. Buenas noches !

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Publié le 29 janvier 2017

8h. Réveil à Bariloche dans notre petite auberge aux rideaux inexistants et au simple vitrage très très simple. Mais il fait beau, il fait bon, le soleil et la musique de la rue prennent petit à petit possession de notre chambre. De quoi se lever d'un bon pied pour affronter la douche légèrement précaire (pas de rideau ni de verrou ni d'évacuation ni de pression). Vie de roots on vous dit !

Après un bon gros petit déjeuner copieux à base de dulce de leche, on saute dans le colectivo 20 (c'est comme ça qu'on appelle le bus public) pour rejoindre le Cerro Campanero, au km 18. Ici, les bus aussi sont particuliers. Pas d'arrêt de bus visible pour les non-connaisseurs (c'est-à-dire nous), et une fois à l'intérieur : aucune idée des endroits où il prévoit de s'arrêter. On n'a toujours pas compris comment le chauffeur fait pour tout faire à la fois : rouler si vite, sélectionner les gens qu'il va prendre ou non, noter les destinations de chacun, choisir contre qui il va criser en cas de non-paiement ou au contraire choisir qui il va encourager à ne pas payer...

Notre petit hostel  

En un rien de temps, le paysage change : le tissu urbain se fait peu à peu moins dense pour laisser place aux forêts de cyprès. Après quelques moments de doute, on réussit à descendre au kilomètre 18 et à trouver le Cerro Campanario : un sommet à 1050m d'altitude, accessible en télésiège. Premier défi de la journée, on trouve un appareil photo oublié dans les toilettes. Notre matinée se transforme alors en jeu de piste pour retrouver cette femme blonde qui (heureusement) s'est prise en selfie à chaque point de vue de la zone. +10 points pour Barbara qui la repère rapidement dans un mini-bus de touristes, par la fenêtre. Encore une bonne action décidément !

On finit par monter au belvédère qui offre une vue panoramique absolument magnifique : los lagos Nahuel Huapi, las penínsulas San Pedro et Llao Llao et l'isla Victoria (entre autres), qui dessinent des "entrelacs" fascinants. Un panorama très venté mais qui vaut vraiment le détour !!! Quelques billets envolés plus tard, on s'accorde une petite pause photo. C'est le moment où on est contentes d'avoir amené nos deux objectifs. Le grand angle pour ramener ces beaux paysages chez nous, et notre focale fixe pour immortaliser nos petites têtes avec de beaux portraits en haut des montagnes ! Et oui, grandes photographes que nous sommes, on accepte même de donner un petit cours de photo express à Barbara... avant de continuer à en prendre plein les yeux sur le chemin de notre descente en télésiège.

La vue du haut du Cerro Campanario 

Next stop : la péninsule Llao Llao (à prononcer "chao chao" vmvs), quelques kilomètres plus loin. Point de départ des excursions en bateau vers l'isla Victoria, on décide simplement de se balader à pieds dans les environs. Il y a peu voire pas de construction mise à part la route principale et le fameux hôtel de luxe Llao-Llao, niché un peu au dessus du port.

Nous devant l'hôtel (à défaut d'y séjourner) 

C'est l'une des images emblématiques de la ville de Bariloche, les personnalités les plus célèbres du pays et les visiteurs étrangers les plus illustres y ayant séjourné. Et ça se voit tout de suite vue l'ampleur du site et son cadre idyllique, en pleine nature, avec vue sur les lacs et montagnes.

Le port de la péninsule de Llao Llao 

Après cette petite balade sous les arbres et à défaut de trouver le sentier caché, on reprend notre bus préféré pour retourner à l'auberge, en ville. Car c'est pas le tout mais on a encore de la route pour rejoindre le Sud du continent !


17h. De retour à l'auberge pour récupérer nos sacs. Petit coup de pression ! On doit absolument trouver un bus qui nous emmène à El Bolsón ou Esquel ce soir, prochaines étapes du trip. La connexion Wi-fi n'étant pas avec nous (comme la plupart du temps en fait), on décide de tenter le tout pour le tout et de nous rendre directement à la gare routière. Bien sûr, on loupe le bus qui y va, sinon c'est pas drôle. Arrivées là-bas, on finit par dénicher la seule compagnie qui assure encore un trajet aujourd'hui vers El Bolsón. 3 places restantes. Ouf ! Pour fêter ça et en attendant son arrivée, on s'accorde une "figazea" bien méritée, posey au soleil sur les troncs de la gare (on sort un nom savant mais en fait c'est juste un sandwich de pain de mie au jambon dans lequel Barbara a trouvé un insecte).


19h. C'est parti pour environ 2h de bus entre Bariloche et El Bolsón. On continue notre route vers le grand Sud ! La lumière rasante du soir rend tout plus beau. On file à travers les montagnes de la forêt australe andine, bordée de lacs. Un charme fou émane de toutes ces vues : on se laisse porter et emporter vers de nouvelles aventures. Un sentiment de plénitude. Tellement berçant que certaines en tombent de sommeil et louperont la moitié du voyage (mais quand même un petit réveil surprise : un policier débarque avec son chien dans le couloir du bus, contrôle de routine).

21h15. Arrivée à El Bolsón ! Le bus nous laisse sur le bord de la large route 40, au creux d'une étroite vallée. Il fait presque nuit, il ne reste qu'une traînée orange de lumière juste au-dessus des arbres mais ces couleurs chaudes et la température encore élevée donnent une tonalité accueillante et particulière à l'endroit. On se croirait dans un épisode de Narcos, avec des rôtisseries de poulet de chaque côté de la route, style los Pollos Hermanos.

N'ayant aucun point de chute pour la nuit, on se balade le long de la route pour trouver un endroit où dormir, un argentin s'arrête pour nous demander si on cherche un camping. Nooo muchas gracias ! On remarque alors une autre route parallèle, pleine d'animation et à l'ambiance festive. Et là le charme de cette petite bourgade opère. On est loin de l'agitation touristique de Bariloche : c'est une ville très nature, ancien berceau de communautés hippies dans les années 70. Elle est aussi réputée pour sa fabrication de bières artisanales, ce qu'on ne tarde d'ailleurs pas à remarquer sur toutes les enseignes. Au bout de 500m on tombe sur une auberge : par chance on prend les 3 dernières places restantes, encore une fois ! La chance est de notre côté aujourd'hui, on décide donc d'aller gouter ces fameuses bières artisanales dans le bar d'à côté : la terrasse est en fait un terrain vague avec de jolies tables en bois, et un petit espace en guise de scène. Un groupe de rock se met à jouer pendant qu'on sirote nos "cerveza frambuesa" accompagnées de papas (patatas fritas - ou frites).

Là elles ont hâte d'être servies ! 

Le tout apporté par des serveurs typiques argentins, très contents d'étaler les 3 mots de français qu'ils connaissent #cutie.

El Bolsón 

Un peu à l'ouest de passer d'un univers si différent à un autre en seulement quelques heures, on rentre se coucher pour se remettre les idées en place.

25
janv
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Publié le 30 janvier 2017

Ce matin nous sommes réveillées tôt car nous devons quitter El Bolson à 9h15. Heureusement que notre auberge est tout proche du terminal ! Une petite douche (et toutes les petites galères qui vont avec #inondation #douchefroide #chaussettesmouillées) puis nous partons à la recherche d'un petit endroit sympa où prendre un ptit dej ! On opte pour un petit kiosque en plein air et on se pose en terasse avec un bon vieux sandwich jamon-queso comme on les aime (il est 9h et alors?).

Le ciel est gris ce matin, et la petit ville d'El Bolson, encore endormie, a perdu le charme qu'elle avait la veille à notre arrivée. C'était sans doute la lumière du crépuscule et l'agitation du soir qui lui conférait cette ambiance chaleureuse. Nous ne sommes pas mécontentes de quitter la ville pour poursuivre notre voyage vers le sud. Nous quittons la gare vers 9h20 (les argentins sont ponctuels, eux !) et nous voilà parties pour un peu moins de 3h de trajet. Par les fenêtres, des paysages désertiques à perte de vue, une végétation très aride sur un sol tantôt plat, tantôt valoné. Les voitures se font rares sur cette portion de la route 40, aucune trace de civilisation à l'horizon. C'est tout simplement magnifique !

L'arrivée à Esquel est assez impressionnante, cette petite ville perdue au milieu de la Patagonie fait penser aux villes de l'ouest américain. Nous arrivons à la gare routière d'où nous partons à la recherche du fameux petit train à vapeur, principale attraction touristique de la ville.

Nous flânons dans ses larges rues peuplées de chiens errants et de quelques vieux pick up d'époque. Nos gros sacs sur le dos et sous un soleil de plomb, nous nous émerveillons devant ce village qui pourrait être tout droit sorti d'un western.

Notre impression est accentuée encore lorsque nous nous retrouvons sur le quai de la petite gare ferrovière d'Esquel, devant ce petit train à locomotive.

Barbiche l'amie des bêtes  

Parties à la recherche d'un petit resto où déjeuner, nous nous rendons vite compte que la ville manque un peu d'animation... (pour ne pas parler de ville fantôme). De toute façon, nous n'avions pas prévu d'y rester et notre bus pour El Chalten part à 17h ! Pour faire passer le temps, on s'achète des petites empanadas à emporter (food is always a good idea). On attend donc gentiment notre bus, qui arrive à 17h pétantes (c'est quand même cool la ponctualité), et on se dégourdit une dernière fois les jambes avant de grimper dedans car notre prochain trajet promet d'être long. Le plus long du trip même, puisqu'il va nous falloir presque 20h pour rejoindre El Chalten ! Mais on commence à s'habituer à nos petits bus qui sont quand même plutôt sympatoch, il faut l'avouer.

Nous quittons donc la ville et sommes aussitôt replongées dans l'immensité des paysages Patagoniens. Le désert. Les montagnes. Un troupeau de mouton. Une maison. Puis de nouveau le désert. Et nous, si petits

On ne s'en lasse pas ! On a l'impression que tout se ressemble et pourtant on a du mal à décrocher nos regards de par les fenêtres. La végétation se fait de plus en plus rare. Le soleil illumine la nature autour de nous, comme pour nous l'offrir sous son meilleur jour. Le voyage va être long, mais surtout il va être beau. Et ça n'a pas de prix !

À la sortie d'un petit village, nous sommes arrêtés sur le bord de la route par des policiers qui montent dans le bus pour vérifier les passeports de tous les passagers... aucune idée de ce qui nous vaut ce contrôle, en tout cas l'agent en uniforme qui passe dans l'allée du bus n'est pas là pour rigoler ! N'ayant rien trouvé de suspect dans notre petit bus, on repart aussitôt dans le désert.

Le soleil commence peu à peu à se rapprocher de l'horizon lorqu'on nous sert nos petits plateaux repas. Ou comment embellir encore notre soirée ! Au menu ce soir : filet de poulet (un peu secos) sur son lit de riz nature, et petit hamburger à préparer soi même. Et last but not least, le dessert du chef : une délicieuse gelée de framboise all natural sans colorant ni additif (non je dec, c'était si chimique). Bon, je me moque, mais en vrai on n'en a pas laissé une miette ! #welovefood

Suite à ce bon repas, le soleil s'endort doucement et nous decidons d'en faire de même. Le bus n'étant pas plein, on se prend deux sièges chacune pour passer la meilleure nuit possible.

La nuit noire s'étant installée dehors, on ne distingue plus rien autour de nous. On peut donc s'endormir tranquille sans culpabiliser de louper une miette de ce spectacle qui s'offre à nous depuis maintenant quelques heures.

26
janv
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Publié le 31 janvier 2017

La nuit n'a pas été des plus tranquilles. Les fourmillements dans les jambes, l'air de la clim qui te donne l'impression d'être (déjà) en Antarctique, les escales, l'arrivée des nouveaux coloc de bus qui te réveillent sans scrupule à 1h du mat pour prendre ta place alors qu'il y a des sièges libres juste derrière toi #onaperdulerespect.... sans oublier le moment où tu ouvres les yeux et tu découvres qu'un inconnu dort à 10cm de ta tête sur le siège d'à côté #ahsalut.

Il y a aussi ce moment où tu ouvres les yeux et découvre que le ciel est couvert de miliers d'étoiles, à tel point que tu te demandes si c'est un rêve ou si c'est la réalité (sans dec, j'ai jamais vu autant d'étoiles de toute ma vie).

Le jour s'étant levé, on a à peine le temps d'ouvrir les yeux qu'on a déjà notre appareil photo rivé sur l'extérieur. Le paysage a changé depuis la veille, plus sec encore. J'aperçois quelque chose sur le bord de la route... ça bouge... on dirait une biche (et non, ça n'est pas Barbiche). C'est en fait notre premier contact avec la faune Patagonienne. Hello les Guanacos !!

Après un ptit dej qui fait bien plaiz à base d'alfajores, on décide de se plonger chacune dans nos guides afin de dénicher les meilleurs plans pour les étapes à venir.

On continue de s'émerveiller devant les paysages qui nous entourent et on commence à apercevoir des monts enneigés au loin. Le massif du mont Fitz Roy, sans doute. Un panneau au bord de la route annonce "El Chalten 80km".

C'est là qu'au détour d'un virage, on voit apparaître un lac dont l'eau turquoise se démarque du reste du paysage. Il semble s'étendre sur plusieurs km. Le panorama qui s'offre à nous paraît irréel : le désert, le lac, et les montagnes en fond sur lesquelles on devine des glaciers.

C'est alors qu'on arrive dans la minuscule ville d'El Chalten, plus jeune village d'Argentine (1985) construit pour servir de base aux randonneurs du mont Fitz Roy. Aussitôt descendues du bus, on part à la recherche d'une auberge. Après quelques essais infructueux, on finit par trouver de la place dans une toute petite auberge pas des plus luxueuses mais qui semble parfaite pour notre unique nuit ici (c'était en fait la pire auberge of all time).

Après avoir posé nos affaires et rechargé nos appareils electroniques qui n'ont pas survécu aux 20h de bus, on déjeune dans un petit resto puis partons à pied en direction du Mirador de los Condores y de los Aguiles (1h à pied), qui offrent une vue panoramique sur le village, le lac et le Fitz Roy. Le temps de manger, les monts ont peu à peu disparu dans la grisaille, et on comprend que le temps commence sérieusement à se gâter.

Quelques gouttes d'eau se mettent à tomber alors que nous commençons notre ascension vers les mirador, mais ce n'est rien comparé à ce qui nous attend. En effet quelques minutes plus tard, en plus des vents violents qui nous empêchent déjà de marcher droit (non, nous n'avions pas bu d'alcool), il se met à pleuvoir à tel point que la pluie nous gifle le visage. Ça pique. Heureusement qu'on avait prévu nos magnifiques k way à capuche. Cela n'enlève rien à la beauté du site, même si on aurait preféré le voir sous le soleil (pour des raisons purement esthétiques #têtesdegland).

De retour dans le village, nous passons acheter nos billets de bus pour El Calafate à la gare routière puis rentrons dîner à l'auberge, un peu de salade verte et des knakki achetées au supermercado du coin (nos portes monnaies ont dit stop aux resto). Il pleut des trombes dehors, pas grand chose à faire par ce temps de chien...on reste donc dans l'auberge, fait connaissance avec quelques uns de nos colocs des 4 coins du monde, puis quelques jeux de carte avant de prendre une douche de l'extrême (pas terrible le goutte à goutte, surtout quand tu dois te laver les cheveux...). Même la pluie aurait été plus efficace !

Un peu fatiguées par ces dernières 24h, on rejoint chacune nos dortoirs (eh oui, ce soir on fait chambre à part !). La nuit s'annonce mouvementée car nos colocs ont décidé de veiller tard ce soir... On espère dormir quand même un peu car grosse rando prévue pour demain sur le mont Fitz Roy !

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janv
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janv
Publié le 1er février 2017

On s'autorise une petite grasse matinée ce matin car on nous a dit hier qu'il allait pleuvoir jusqu'à midi. Finalement, il est 10h et il fait déjà super beau ! On quitte l'auberge pour aller acheter de quoi se faire un brunch au supermercado (nos portes monnaies nous remercient une fois de plus), puis on se pose à la gare routière pour manger nos ptits sandwich, yaourt et confiseries. Oui, la gare est moins sale et plus cozy que notre auberge ! Nous partons donc vers 11h30 pour notre mini rando en direction du Fitz Roy. Une petite montée pour les 2 premiers km puis 1 petit km dans la fôret, et nous voilà face à la laguna Capri, 1er pallier de l'ascension du mont. (On s'arrêtera là, faut pas déconner non plus). D'ici, la vue sur le Fitz Roy est superbe, au delà même de nos espérances. Le mont est reputé pour être très frequemment dans les nuages, son deuxième nom étant "Chaltén" qui veut dire "la montagne qui fume". Le sommet degagé, la neige, le glacier, le bleu du lac, le bleu du ciel; tout s'accorde parfaitement pour nous offrir cette vue digne d'une carte postale. Waouh! 8000 photos et 72000 selfies plus tard, on retourne un peu sur nos pas pour aller observer la vue depuis un mirador à 1km d'ici. De là, la vue est plus incroyable encore. Si incroyable qu'on se pose avec un peu de musique (que l'on ne divulguera pas ici) pour prendre le temps de profiter du paysage. C'est tellement boww! C'est ce genre d'endroit qui nous fait nous rappeler la chance qu'on a d'être ici.

Le mont Fitz Roy

Ne pouvant pas nous émerveiller éternellement devant notre poto Fitz, nous redescendons tranquillement. Il est 16h et il nous reste encore du temps avant de prendre notre bus à 19h45. On se lance alors dans une petit balade menant à une petite cascade : Chorillo del Salto. Il fait tellement beau, on en profite ! Et puis, c'est un sentier plat, donc pas agressif pour nos ptits quadriceps qui ont déja donné du leur. Nous faisons l'aller retour en un peu moins de 2h, contentes d'avoir vu cette petite cascade bien mimi (malgré le contre jour, cf photo ci-contre).

Nous rentrons donc chercher nos sacs à l'auberge avant de filer à la gare routière.

Bilan de la journée : 17 km de marche, 3000 nouvelles photos et des ptits coups de soleil sur la truffe !

On a hâte de reprendre la route. C'est vrai qu'on n'a plus l'habitude de rester plus de 24h dans un même endroit ! Ah, on l'aime notre vie de roots 😍

Vamos a El Calafate!!!

Arrivée vers El Calafate 

Il est 22h30 quand nous arrivons à El Calafate et le soleil se couche à peine ! Nous prenons un taxi pour rejoindre l'auberge dans laquelle nous avons reservé une nuit. C'est une petite maison au bord du Lago Argentino, on est accueillies très gentiment par Lucia à la réception de l'auberge. On est trop contentes d'être dans cette petite maisonnette qui est surement la meilleure auberge qu'on ait choisi depuis le début de notre trip ! Tout est propre, calme, spacieux, un vrai bonheur ! Par contre, n'ayant pas mangé depuis 11h du matin, on est toutes les 3 en hypo et on meuuuurt de faim. Quand Lucia nous propose gentiment (décidément elle est vraiment très sympa cette Lucia) un fond de spaghetti et de riz, c'est le plus beau jour de notre vie ! Après s'être bien rempli la panse, on file au dodo en essayant de ne pas trop réveiller nos colocs. On a trop hâte d'être demain pour enfin découvrir le Perito Moreno.

28
janv
28
janv
Publié le 2 février 2017

Aujourd'hui est un grand jour pour nous : on va enfin voir le Perito Moreno en vrai (le glacier dont on a rêvé pendant des semaines) ! Le soleil entrant par la fenêtre de notre super dortoir nous réveille tout doucement : on émerge, dans la meilleure auberge qu'on n'ait jamais eue depuis le début du trip.

So cosy 

Lucia qui nous offre le repas, des pièces propres et confortables, une atmosphère calme, des gens qui se couchent tôt... Tout l'inverse de la nuit précédente : c'était exactement ce dont nous avions besoin pour nous remettre d'aplomb. Qui plus est pour un tarif imbattable ! Ca fait du bien à notre porte feuille.

Ici il fait jour très tôt, bien avant 6h : on se rapproche de plus en plus de l'Antarctique. Se réveiller à 7h30 ressemble donc pour nous à une grasse matinée : on a l'impression d'avoir un répit de quelques heures avant de devoir se lever vraiment. C'est un bonheur de pouvoir somnoler avec la lumière du jour à travers nos paupières fermées pendant qu'on entend en arrière fond quelques uns de nos compagnons de chambre s'activer.

Début de matinée : on décolle pour rejoindre le centre ville et trouver un moyen pour nous rendre au pied de ce fameux glacier Perito Moreno. On a de la chance, il fait très beau, on croise même des oiseaux bizarres dans les parcs.

Oiseau bizarre dans un parc 

Nos serviettes fushia décathlon (encore mouillées de la douche) sont pendues à nos sacs à dos et on traverse ainsi la ville en direction du Terminal de bus.

"Chicas !" Quelqu'un nous interpelle, derrière nous. C'est sûrement encore un argentin qui nous propose un taxi.

Surpriiiise, c'est en fait notre ami Mickael (Micky prononcé à l'américaine pour les intimes), un argentin qu'on a rencontré hier dans notre auberge à El Chaltén, et qui a pris exactement le même bus que nous pour venir à El Calafate. Sans se consulter, il s'était même retrouvé sur un des sièges juste devant nous. Bref depuis deux jours, on n'arrêtait pas de se perdre de vue puis de se recroiser totalement par hasard, à des longitudes différentes.

Lui aussi cherche un moyen d'aller au Perito Moreno. Ayant loupé le colectivo de 8h du mat qui partait en cette direction, on décide de chercher une voiture pour y aller tous les 4 (le glacier est à une petite heure de route). Au "quadra" suivant (= croisement), on tombe sur un service de remis : des sortes de taxis argentins qui nous y emmènent, nous attendent pendant 3h sur place puis nous ramènent en ville. Ce sont des locaux qui proposent leurs voitures. Hop on saute dans l'un d'eux. Petit détour par la case supermercado et Mickael nous offre quelques gâteaux en guise de petit déjeuner (il a eu pitié de nos ventres qui gargouillaient). Et c'est parti, notre jeune chauffeur argentin de 22 ans nous embarque pour un nouveau voyage, rempli de paysages fascinants et dépaysants, encore une fois !

On traverse de larges vallées, on longe des lacs d'un bleu turquoise affolant avec quelques flamants roses qui s'y trempent le pied. Au loin on aperçoit un "gaucho" (un cowboy argentin) aller au galop sur son cheval et filer à travers la plaine. On se croirait dans un film ! Cette diversité nous étonne, il suffit de tourner la tête pour changer de paysage et ainsi choisir celui que l'on préfère observer. Il y en a pour tous les goûts : à droite un grand lac bordé de steppe désertique, à gauche une montagne verte de pins, et tout droit... ça y est !!! Le glacier Perito Moreno, massif, commence à apparaître sous nos yeux émerveillés. On aura beau le décrire sous toutes ses coutures, rien ne vaut le sentiment que procure la vue de cet énorme bloc de glace posé là, entre deux flancs de montagne. 60m de haut, 170m sous l'eau, 5km de large... il faut le voir pour comprendre. Quoique même le voyant on a du mal à comprendre comment c'est possible.

On quitte notre chauffeur pour trois petites heures, il va siester sur le parking. Nous voici donc dans le labyrinthe de passerelles créé de toutes pièces face au Perito Moreno pour pouvoir l'observer sous tous les angles, au plus près de ses pics vertigineux qui menacent de s'écrouler dans l'eau glaciale à tout moment.

À chaque nouveau point de vue on a l'impression de voir un monument nouveau. On passe des heures comme ça, tous les quatre ébahis à attendre qu'un nouveau bloc se détache et plonge dans le lac provoquant un mini tsunami, dans un vacarme résonnant dans la vallée entière.

On ne s'en lasse pas 

Le clou sur le pompon (oui on invente des expressions) : Micky nous fait goûter notre premier mate à cet endroit précis, dans ce cadre absolument magnifique ! Il y a pire comme première fois. Le mate (à prononcer "maté"), c'est LA boisson phare des argentins. On n'en croise pas un dans la rue sans sa tasse pleine d'herbe et sa Thermos d'eau chaude. C'est une sorte de thé, très amer. On immortalise donc ce moment particulier avec quelques photos et vidéos, sous les rires moqueurs de Micky qui ne voit rien de plus normal à la situation.

Micky et ses go 

14h30. Au bout de 3h et après quelques péripéties pour réussir à tous se retrouver (les passerelles sont immenses et on a vite fait de se perdre), on retrouve notre chauffeur pour rentrer à El Calafate. On est d'ailleurs bien contents car le froid commençait à nous ronger ! On s'arrête plusieurs fois en chemin pour admirer de nouveau les paysages, puis on s'endort tous un peu. Il nous dépose à la gare routière, et c'est déjà l'heure d'aller trouver un bus pour le soir qui nous emmène à Puerto Natales, prochaine ville sur notre liste, au Chili cette fois. C'est le moment de dire au revoir à notre ami Mickael qui part à la recherche d'un endroit où se reposer (il avait dormi sur un banc de la gare routière la nuit dernière). Lui termine son trip demain et retourne à Buenos Aires.

16h30. On quitte El Calafate in extremis : on a failli louper notre bus (tous les passagers nous attendaient pendant qu'on mangeait tranquillement nos empanadas sur le quai, pensant que notre bus n'était pas encore arrivé... oupsss dsl). Quelques regards de travers et on s'installe. C'est parti pour 5h de trajet ! Ça en devient presque normal et étonnamment on a toujours presque hâte de retrouver nos petits bus pour quelques heures : ils sont devenus notre maison, l'endroit le plus familier et récurrent de notre quotidien de baroudeuses. Quelques heures à se laisser porter et sillonner le pays de fond en comble, toute notre attention portée sur les paysages qu'on traverse, à se demander ce que nous réservera notre prochain stop.

Pour le moment c'est l'heure de passer la frontière : on quitte l'Argentine, premier contrôle. On entre au Chili, deuxième contrôle ! Et les chiliens ne rigolent pas plus que la première fois : interdit de transporter quoi que ce soit de végétal ou artisanal. Un chien excité est même là pour nous renifler et détecter une possible pomme ou mandarine qui traînerait au fond d'un sac. Et ça marche (sous nos yeux étonnés) ! Maëlle a encore quelques soucis avec son visa et reste 10 minutes au guichet ... mais on réussit à retourner au bus et à continuer notre chemin jusqu'à Puerto Natales.

21h30. Le soleil est encore là, il se couche bien sûr mais il est encore là. On croirait qu'il est 19h.

Les jolies vues par la fenêtre du bus 

C'est sous cette belle lumière qu'on arrive à Puerto Natales. Encore une nouvelle ambiance, un nouveau décor. C'est un petit village simple, rempli de petites maisons en tôle. La principale attraction de Puerto Natales c'est le parc naturel Torres del Paine à quelques kilomètres de là, qui attire des marcheurs du monde entier. C'est donc ici que la plupart choisit de crécher pour reprendre des forces avant de randonner (ou après). On voit bien d'ailleurs que les petits hostels et les supermercados de quartier sont les seuls endroits prisés des touristes. En même temps il n'y a pas grand chose d'autre, à part 1 distributeur de billet pour la ville entière et quelques restos par ci par là (4 tout au plus)...

22h30. On est encore dans le hall de la gare routière de Puerto Natales à chercher désespérément une auberge, toujours pas aidées par le free Wi-fi défectueux. On arrive quand même à voir que tout est soit trop cher, soit déjà plein... On décide donc d'aller voir si l'hostel Mirador (juste en face de la gare, à littéralement 150m de nous) est complet, sans grand espoir. Eh bien non ! Parfait, la petite dame nous offre sa dernière chambre à trois lits. On réserve pour les deux prochaines nuits. Après une dernière expédition dans le village (un peu glauque de nuit) pour s'acheter 3 pots de noodles et un pique-nique pour demain, on se pose enfin et apprécions le confort de notre nouvelle maison.

Notre auberge à la pointe du swag #posterchien 

Demain lever 6h30 !

29
janv

Pas facile le réveil à 6h30 ce matin. D'autant plus qu'on était bien au chaud sous la couette dans notre grande chambre. On a à peine le temps de se poser pour profiter du super petit dej proposé par l'hostel, qu'on doit déjà être à la gare pour prendre le bus de 7h30. Heureusement que notre auberge est juste en face de la gare, on a juste à traverser la route et on y est ! Nous voilà donc parties pour 2h de route en direction du parc Torres del Paine. Nous avons choisi de faire une randonnée d'une journée, par manque de temps (et aussi parce que c'est déjà beaucoup lol), au départ de la Laguna Amarga et jusqu'au Mirador de las Torres del Paine. À l'arrivée dans le parc, tout le monde descend du bus pour payer l'entrée (un peu chère d'ailleurs), et pour avoir un petit speech sur le risque d'incendie et les peines encourues en cas de non respect des lois du parc (20 ans de prison pour un incendie par négligence, ça fait pas rire). Les chiliens sont très à cheval là-dessus depuis qu'un incendie d'origine touristique a ravagé 17 000 hectares du parc en 2011.

D'ici, il y a 7km de route jusqu'au réel point de départ de la rando. Des navettes payantes sont mises à disposition spécialement pour ce trajet, mais comme on se remet difficilement de la somme qu'on vient de payer pour entrer dans le parc, on décide d'y aller à pied (alors que tous les autres touristes grimpent sans se poser de questions dans les navettes).

Un joli "arcoiris"  (j'avoue on a du demandé comment ça se disait) 

Nous marchons 5min, 10min, 15min, 20min, et nous commençons à réaliser que 7km en marchant, c'est quand même un peu long. Surtout qu'une vraie rando de 18km nous attend au bout de la route. Bon, on décide de faire du stop. Et comme la chance est toujours avec nous, quelques minutes suffisent pour qu'un voiture s'arrête et qu'un couple de jeunes chiliens acceptent de nous prendre dans leur voiture. De quoi nous mettre du baume au coeur ! Arrivées au pied de la montagne, il est 10h45 quand nous commençons notre ascension. On ne sait pas trop à quoi s'attendre, tout ce qu'on sait c'est que la balade va être longue. Un peu difficile de se motiver au début, on adopte petit à petit un bon rythme et on grimpe telle des trekkeuses professionnelles. La montée étant quand même assez ardue, et le soleil bien présent, on a vite chaud sous nos merinos+polaire+doudoune+k way (en vrai on suait comme jaja mais c'est un peu degueu alors on le dit pas trop).

Nous ne sommes pas encore très haut et pourtant la vue est déjà impressionnante.

On continue notre ascension et on passe rapidement sur un autre versant de la montagne. Nous voilà maintenant sur un petit sentier à flanc de montagne, plutôt en descente, qui surplombe un petit ruisseau au fond de la vallée.

Alors qu'on se dirige en direction du mauvais temps, on commence à sentir les premières gouttes de pluie nous fouetter le visage. Un peu chiant mais supportable. Nous arrivons donc au niveau du refuge, le premier pallier. On choisit de ne pas s'arrêter là pour manger et on met le cap sur le camping, deuxième pallier.

Là il se met sérieusement à pleuvoir, mais bon, on est assez bien équipé donc c'est pas encore trop gênant. On profite d'un petit passage dans la fôret pour pique-niquer à l'abris sous les arbres. On se fait des ptits sandwich jamon-queso comme on les aime, mais étant trempées inside out et l'air s'étant considérablement refroidi, on ne traîne pas trop car on commence sérieusement à se transformer en glaçon.

On repart donc et arrivons au deuxième et dernier pallier avant notre point d'arrivée. Là, un panneau nous indique 45min de marche jusqu'au Mirador ! Regonflées à bloc, on attaque la partie la plus pentue de la balade. De gros rochers glissants, de la boue, l'eau de pluie qui ruissèle sous nos pieds... Les éléments ne sont pas de notre côté aujourd'hui !

Un passage dans la forêt puis de nouveau des rochers...mais on voit le bout. L'arrivée au Mirador est une surprise pour nous trois. Un immense lac bleu turquoise s'étend aux pieds des Torres, qui ont la tête dans les nuages mais que l'on distingue tout de même. Nous n'avons qu'un seul mot à la bouche : waouh.

À ce moment là le froid et la fatigue laissent place à un fort sentiment de satisfaction. On l'a fait !!!!! On a l'impression d'avoir surmonté l'épreuve de notre vie. Mais on ne doit pas se réjouir trop vite, car il reste la redescente...

Nous prenons quand même le temps de profiter du paysage et de manger un ptit cookie de la victoire pour se redonner des forces, avant de repartir sous la pluie et le vent. Et puis il serait difficile de rester plus longtemps car nous sommes trempeyy de la tête aux pieyy et il fait au moins -8000 °C.

Pressées d'en finir avec ce combat contre les éléments, nous redescendons à toute allure. 42 parties de petit bac et 2h30 plus tard nous arrivons enfin en bas, à notre point de départ. Satisfaction extrême, d'autant plus que des chevaux sauvages sont là pour nous accueillir.

Mais ça n'est pas fini ! Restent les 7 km pour rejoindre le bus. Comme à l'aller, la chance nous sourit et c'est cette fois 3 espagnols très sympas qui nous accueillent dans leur voiture. On a à peine le temps de faire connaissance que l'on est déjà arrivées ! C'est maintenant que le soleil décide de se montrer. Nous nous asseyons donc par terre dans l'espoir de se faire sécher, en attendant le bus pour retourner à Puerto Natales dans notre hostel de luxe. Notre graal : une bonne douche chaude et de la bouffe (surtout de la bouffe). Arrivée à la gare routière, il est 21h45 et nous nous rappelons que nous devons aller retirer des pesos chiliens pour payer notre auberge... Le seul distributeur de la ville se trouve à 20 minutes de marche et là température a brutalement chuté...quelle tare, alors qu'on pourrait rentrer se mettre au chaud. Bientôt, bientôt...

On se pose enfin dans l'auberge pour dîner (même menu qu'hier soir #lesnoodlescestlavie).

Bilan de la journée : 8h de marche, 18km de sentiers, 750m de dénivelé, 4h de bus, une douche à l'eau de pluie, un bon sandwich jamon-queso, des quadriceps endurcis, et la satisfaction d'avoir surmonté tout ça, dans la joie et la bonne humeur :)

Nos vêtements de la journée étant trempés, notre chambre se transforme rapidement en étendage géant (par chance on a une grande chambre et du chauffage à foison). Eh oui, les k-way c'est bien sympa mais c'est pas imperméable ! On peut pas tout avoir hein... et puis bien sûr ce n'est que quelques heures après être rentrées (histoire que ça ait le temps de commencer à moisir) qu'on se rend compte que le contenu de nos sacs à dos a également pris l'eau ! Quelle idée de ne pas avoir emporté nos ponchos...

Et pour ne pas faire les choses à moitié, on en profite pour faire 2/3 lessives (à la main j'entends) histoire que la chambre devienne une vraie buanderie.

C'est bien beau tout ça, mais il nous faut nous concentrer sur nos préparatifs pour la suite du trip, car demain au petit matin nous partons pour Ushuaïa !!!!! Nous devons absolument acheter nos billets d'avion pour Salta car nous sommes censées quitter Ushuaia après demain... ! Après de nombreux essais/coups de stress/hésitations, il est 3h du mat quand on parvient enfin à réserver toutes les 3 le même vol, avec une connexion à Buenos Aires. (Bon, parmi nous trois y'en a une qui a reçu 2 mails de confirmation et qui panique à l'idée d'avoir payé 2 fois, tandis que l'autre n'a pas recu de confirmation du tout...mais bon, on croise les doigts). Cela étant fait, on en profite pour réserver notre auberge à Ushuaia ET à Salta (on n'a jamais été aussi prévoyantes dis donc !). Il est tard mais tant pis, on dormira dans le bus demain (on devrait pouvoir trouver le temps, sur un trajet de 14h...).

Allez au dodo, c'est pas comme si on se levait dans 3h....

30
janv

Le réveil est un peu dûr ce matin (c'est ça de vouloir faire la bamboula jusqu'à point d'heure). On se presse un peu pour prendre une douche, finir de faire nos sacs et avoir le temps de prendre un ptit dej éclair, puis nous voilà quelques minutes plus tard installées dans notre petit bus (je dis petit car on s'y trouve un peu à l'étroit par rapport aux autres longs trajets qu'on a fait). Il est 7h15. Encore une fois on se félicite d'avoir choisi cette auberge à seulement quelques mètres de la gare !!!!

Notre hôtel El Mirador 
Puerto Natales 

Nous quittons donc la petite ville de Puerto Natales, c'est parti pour 13h de trajet. Nous sommes rapidement replongées dans la nature, et observons par la fenêtre défiler les paysages de plus en plus desertiques. Pour aller jusqu'à Ushuaia, il faut se rendre sur la Terre de Feu, qui est en fait une île. Nous n'avons donc pas d'autre solution que de traverser en bateau la bande d'eau qui la sépare du continent. Vers 11h, nous arrivons à l'endroit où la traversée est la plus courte. Nous embarquons donc à pied mais avec notre bus sur un ferry, et 20minutes plus tard nous débarquons sur la Isla Tierra del Fuego.

Traversée et arrivée sur l'île de la Terre de Feu 

Là c'est vraiment le bout du monde. Rien autour de nous. Rien jusqu'au premier barrage de la frontière : la sortie du Chili. On recommence les mêmes démarches, c'est presque devenu la routine pour nous. Puis l'entrée en Argentine, et un tampon de plus. On ne peut resister à l'appelle des empanadas vendues dans le petit kiosque de la frontière.

On est toutes les 3 les unes derrières les autres dans le bus, et avons chacune un voisin ou une voisine plus ou moins agréable. Barbiche est tombé sur un jeune français plutôt sympa qui lui parle de la pluie et du beau temps pendant 14h. Paupau est contrainte d'écouter son voisin québecquois mâcher méticuleusement ses chips barbecue pendant une bonne partie du trajet (il aurait au moins pu lui en proposer, tabernacle!). Quant à ma voisine chinoise, elle m'a gentiment confondu avec son oreiller pendant absolument TOUT le trajet. Chacune a donc vécu différemment cette approche du bout du monde !

On continue notre route dans le désert, jusqu'à ce que des lacs viennent mettre un peu de nouveau dans ces paysages sans fin.

Nous voilá à 100km d'Ushuaia, on a vraiment hâte !!!! On est aux aguets, impatientes de voir apparaître la ville du bout du monde au détour d'un virage.

Enfin nous arrivons dans la ville. Notre steward nous encourage gentiment à bien nous habiller, "hace frio" crie-t-il dans l'allée du bus, un peu amusé. Il est drôle notre petit steward.

Nous descendons à la gare routière puis mettons le cap sur notre auberge/guesthouse/hostel (on sait pas trop), munies de notre téléphone en guise de GPS. On monte sur les hauts de la ville, que dis-je, on grimpe ! Avec nos sacs sur le dos et sous un petit crachin bien agréable, on arrive devant une petite maisonnette qui ressemble fortement à celle de la photo sur internet. D'ici, on surplombe toute la ville !

Seul hic, la maisonnette est close, aucune pancarte, rideaux fermés. Étrange. On décide tout de même de frapper à la porte. Un jeune allemand nous ouvre, il a l'air surpris mais nous fait gentiment entrer (je crois qu'il a eu pitié de nos têtes de chien mouillé). Vraisemblablement, eux aussi ont reservé ici, et il ne reste pas de place...mais heureusement ce sont des jeunes et ils sont adorables. Le mec qui nous a ouvert prend les choses en main et appelle direct le proprio de la maison pour arranger ça. Trop mignon. Il nous redirige donc vers la maison juste à côté (ou devrais-je plutôt dire villa) qui semble être celle du proprio. On est accueillie par un jeune tatoué torse nu, qui semble un peu perdu aussi. Il appelle un des ces potes (qui semble être celui qui s'occupe des maisons) qui vient nous chercher quelques minutes plus tard en voiture pour nous emmener dans notre maison à nous. Nous redescendons un peu plus bas dans la ville (cooooool on se rapproche du centre) et il nous pose devant une petite maison, qu'il faut longer sur le côté pour accéder à une petite cour qui mène à notre maison. Trop mimi ! Une petit maisonnette rien que pour nous!!! On en demandait pas tant. On pose nos affaires et repart aussitôt se balader dans la ville. Il est presque 22h et il fait encore jour !!! On est un peu perdues.

On se balade entre les nombreuses boutiques de l'avenue principale, fermées pour la plupart, et on fait une halte au mythique Hard Rock Café du bout du monde ! On a d'ailleurs failli perdre Barbiche qui était à deux doigts de faire un malaise en voyant le pantalon de Mickael Jackson, encadré et fièrement affiché dans l'entrée du café #groupie.

Il fait pas chaud chaud mais heureusement on a sorti nos beaux bonnets qu'on avait réservés pour l'occaz.

On passe s'acheter des ptites choses à l'épicerie près de chez nous puis rentrons faire dodo. Et là c'est le drame. Dans l'appart on se croirait en Antarctique. Nous n'avons pas réussi à apprivoiser le vieux chauffage à gaz de la maison, petites citadines que nous sommes ! On s'endort donc habillées comme jaja, après avoir empilé les couches telles des bibendum. La nuit s'annonce compliquée. Espérons qu'on ne se réveille pas demain matin avec des stalactites dans le nez...

31
janv
31
janv
Publié le 2 février 2017

Réveil glacial dans notre spacieuse guest house... il doit faire 10 degrés tout au plus.

Un sèche cheveux à dispo, 2 serviettes de bain chacune, des petits échantillons de savon, mais bizarrement pas de chauffage ni de Wi-Fi ! On ne peut pas tout avoir, mais on aurait quand même préféré des couvertures plutôt qu'une machine à laver. Adaptabilité adaptabilité adaptabilité.

Un petit tour dehors au bout du jardin pour capter le Wi-Fi du voisin, histoire de vérifier si nos réservations de billets d'avion pour le lendemain ont été confirmées. 20 minutes de chargement plus tard... Horreurrrrrr ! Celle de paupau a été refusée, bien correctement. Barbiche et Malou sont donc destinées à s'envoler vers le Nord de l'Argentine en laissant cette pauvre paupau derrière elles... Impossible de s'arranger entre nous, les réservations étant respectivement limitées à 1 siège, allez savoir pourquoi. On découvre au même moment que notre vol nécessitait un changement d'aéroport pendant l'escale de 2h30 à Buenos Aires...... Encore une bonne surprise, on n'en demandait pas tant ! Note à nous même : ne plus jamais réserver d'avion 2 jours avant en plein rush, et surtout pas en plein milieu de la nuit entre deux lavage de chaussettes, après un trek de 10h qui nous a rincées (dans tous les sens du terme) !

Heureusement dans ces moments-là on peut toujours compter sur la famille, même à l'autre bout du monde et malgré le décalage horaire #QLF. Spéciale dédi pour Chachou. Après moultes frayeurs, crises de nerf, plans sur la commette et retournements de situation, on arrive à trouver solution à tous nos problèmes. Notre hôte passe même nous activer le chauffage pendant qu'on boit notre thé matinal (1 sachet pour 3, récupéré lors de l'un de nos multiples trajets de bus #précarité). On s'envolera donc bien toutes les 3 demain à 14h depuis Ushuaia et inchallah on réussira à chopper notre correspondance pour Salta à Buenos Aires.

Après ces péripéties, on décide d'aller profiter de la ville. On est quand même au bout du bout du monde, ça n'arrive pas tous les jours et on a toujours du mal à réaliser !!! Alors sourions et profitons. Après avoir testé 3 banques pour un total de 9 distributeurs différents, on arrive enfin à retirer un peu d'argent. Ah les CB européennes...

Une petite balade sur le port, les gros ferries attendent de repartir vers l'Antarctique, avec à leur bord les touristes les plus aguerris et motivés. Il fait déjà assez froid ici !

Heureusement, on a prévu les multicouches et c'est vêtues de nos deux leggings empilés qu'on se laisse tenter par une virée sur le Canal de Beagle. Ce fameux canal qui relie l'océan Atlantique à l'océan Pacifique, sillonnant les multiples îles qui constituent le détroit de Magellan. Et quelles îles !!! Entre l'île aux lions de mer, l'île du phare Les Éclaireurs (rpz le nom français), celle des Cormorans et celle des Pingouins, on ne sait plus où donner de la tête. On se dispatche parmi toutes les petites cabanes du port pour sonder les tarifs et dénicher les meilleures offres. Après une étude de marché express de toutes les compagnies qui proposent cette excursion, on réussit à obtenir un prix pour le grand tour, celui qui va jusqu'à la Pingüinera (l'île aux pingouins) ! Hop, un nouvel aller-retour sportif à la guest house en passant par la case supermercado pour s'acheter notre pique-nique fétiche... (toujours dans le rush mais ça fait partie du voyage). Pain, jamon y queso = roots way of life.

C'est parti pour 6h de navigation sur notre catamaran à travers les îles et les montagnes, à une distance maximale de 64km du port d'Ushuaia. Dans un cadre à couper le souffle, on commence notre découverte de cette faune fascinante. Calme au début, la mer lisse nous permet de nous approcher au plus près des îlots peuplés de tous ces animaux sauvages. Notre exploration va crescendo : on commence par les gros lions de mer, échoués et tassés sur leur petit rocher. Avec leur démarche d'handicapé, ils se jettent à la mer tour à tour dans un flop digne des plus grosses bombes #grostas. Les cormorans se mêlent à eux dans un raffut un peu improbable et drôle à la fois.

Le phare Les Eclaireurs et les lions de mer 

En attendant de voir enfin les petits pingouins de Magellan, on s'accorde une pause pique-nique + élaboration de notre programme pour les jours à venir (on est bien au chaud à l'intérieur sur notre table perso avec banquettes). On est tellement excitées que l'étude de nos guides va être laborieuse.

Après quelques heures de croisière, on aperçoit enfin les petits pingous !!!!!

Le papa pingouinnn,  le papa pinguouinnn, le papa le papa le papa pinguouinnnn

Quelques uns nagent déjà le long de notre bateau et vont même plus vite que nous, sautant dans l'air à intervalles réguliers. Trop mimiiiii ! On arrive au niveau de leur île perso : 10 pingouins au cm2 (au moins). Tout le monde se presse sur le pont pour les admirer se trémousser dans tous les sens. C'est parti pour les bonnes grosses photos de touristes comme on sait bien faire.

Sur le chemin du retour, la mer s'agite et le temps qui se noircit donne un côté apocalyptique au paysage.

On frôle une carcasse de bateau rouillé pendant que la pluie tape l'incruste avec un vent qui remue tout autour de nous, il vaut mieux rester assis à sa banquette si on ne veut pas atterrir sur les genoux de celui d'en face. On évite donc de monter à l'étage sur le pont extérieur, sous peine de se faire projeter à l'autre bout du monde (lol mdr on est déjà au bout du monde vous saisissez le jeu de mot).

Vers 21h15, on est de retour au port. Il fait encore bien jour ! On en profite pour aller faire LA photo mythique devant le panneau "Ushuaia fin del mundo", à deux pas de l'embarcadère.

Merci à jacqueline pour cette superbe photo 

Bon finalement "LA" photo mythique se transforme en véritable shooting... Après avoir pris Barbiche avec chaque appareil et pour chaque réseau social (c'est-à-dire environ 3h50 plus tard), on rentre à la maison pour cuisiner une soupe bien chaude avec quelques pâtes. Enfin cuisiner est un bien grand mot... N'est-ce pas Maëlle ?

Quand tu confies la cuisson à ta pote pendant 5 minutes... 

Une fois repues, c'est l'heure de la tâche qu'on redoute le plus et qu'on repousse depuis des jours : la lessive (à la main bien sûr). Allez c'est parti pour 3h50 de plus chacune. En espérant que notre linge ait le temps de sécher avant le petit matin ! Mais avec le chauffage qui carbure maintenant un peu trop et qu'on ne peut pas baisser, ça devrait le faire (gros contraste avec la nuit dernière).

Demain on quitte ce bout du monde !

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Publié le 8 février 2017

On se réveille après une nuit bouillante, avec un fond de mal de crâne. Au moins notre linge a pu sécher sans problème ! On boucle nos backpacks rapidement : quel bonheur de voyager léger, on ne le redira jamais assez !!!!

C'est aujourd'hui qu'on s'envole pour Salta au Nord de l'Argentine : vla le choc thermique qui nous attend ! Coooool. Après un petit déjeuner à base de restes des derniers jours (un fond de pseudo-yop pour 3 et quelques bouts de pains agrémentés de notre confiote de durazno préférée = pêche), on quitte notre maisonnette ushuaïenne. Pas de trace de nos hôtes, c'est limite s'ils ne nous auraient pas demandé de sous si on n'avait pas pris l'initiative de les payer la veille... Ils sont vraiment perchés sur une autre planète, Ushuaia c'est un autre monde on vous dit.

Après 5 minutes de marche aux côtés de nos chiens errants préférés (ou pas), on saute dans le premier taxi qu'on trouve. On travaille encore un peu notre accent argentin avec notre adorable chauffeur hyperactif. Il s'avère qu'il adore la France (ou plutôt sa fille de 15 ans rêve d'y habiter), et c'est parti pour une conversation sur le style de vie de la capitale à base d'anecdotes parisiennes. On en avait presque oublié notre quotidien français. On se rend compte qu'on est bien loin de tout ça, et ça fait plus que plaisir ! La discussion est écourtée au bout de 10 minutes car on arrive déjà à l'aéroport. Un champion ce chauffeur ! On ne le savait pas encore, mais ça n'allait pas être le dernier #suspens.

Pas de bagage en soute (oui c'est encore black m qui nous a inspiré ce mantra...) + check-in déjà effectué en ligne = fast life. On passe le contrôle de sécurité en une minute montre en main. Les argentins n'ont pas l'air très à cheval sur la sécurité, pas besoin de sortir nos flacons de liquides ni appareils photos ni même nos canifs. Ouf, on va (ou plutôt je vais) pouvoir continuer à éplucher nos pommes sereinement (notre fruit préféré et quotidien depuis le début du trip lol hein Barbiche ?). Départ de la maison 11h10, il est 11h30, on est déjà prêtes à embarquer ! On a prévu un peu large (pour une fois) puisque notre avion décolle seulement à 14h.

Après un léger coup de stress à se demander si le sac de 70L de Maëlle (pourtant à moitié vide) allait passer en cabine, on embarque tranquille. Niveau places, on s'est éparpillées à l'avant de l'avion, chacune côté couloir pour sortir les premières : on a mis toutes les chances de notre côté pour optimiser notre temps de transit entre les deux aéroports de Buenos Aires pendant notre escale.

Encore un coup de chance, on atterrit à 17h10 au lieu de 17h30 ! Hop on débarque sur le tarmac ensoleillé de l'aéroport de Buenos Aires à toute vitesse, boostées par la chaleur de l'air qui nous avait tant manquée. Gogogogo on court partout, on se croirait dans Pékin Express.


17h25 on est déjà en train de rouler à toute allure sur le périph : le voici notre deuxième chauffeur champion ! On arrive donc bien en avance à notre deuxième aéroport : notre avion décolle à 20h. Parfait, on a juste le temps de se poser tranquillement pour (enfin) manger une bonne salade fraîche et pleine de verdure (un vrai bonheur après une semaine de sandwich jamón y queso).

On décolle donc de Buenos Aires en fin de journée avec une vue imprenable sur la ville, dans un ciel coloré comme jaja et une lumière dingue. Un des plus beaux couchers de soleil qu'on ait jamais vus (et dieu sait qu'on en a observé un paquet) !

Même jusqu'entre les deux couches de nuages qu'on traverse pendant le vol, les teintes de couleurs sont impressionnantes, variant du jaune au bleu. On est même toutes les 3 à côté pour une fois ! Folieeeee

22h. Arrivée à Salta : il fait déjà nuit, ça nous change d'Ushuaia mais au moins il fait chaud ! On arrive peu de temps après à notre nouvelle auberge nommée "backpackers" #faitepournous : musique espagnole en fond sonore (nicki jam dans nos cœurs), les jeunes commencent tout juste à se mettre à table pour manger une bonne "parilla" (sorte de barbecue qu'on trouve partout ici) servie par la maison. On est très bien accueillies, notre hôte se donne d'ailleurs tout le mal du monde pour essayer d'aligner deux mots de français.

Trop d'humour dans cette auberge on adore 

Avant d'aller se coucher et étant donné la proximité de notre auberge avec le centre ville, on décide d'aller découvrir Salta de nuit.

C'est un bo-nheur de sortir sans veste à la nuit tombée, de flâner dans une ville dont on ne connaît rien à part son nom, n'ayant en tête qu'une vague image de la place centrale vue dans nos guides. L'air chaud nous rappelle qu'ici on est en plein été, et la décontraction des gens ne fait qu'en témoigner. Tout le monde est dehors, posé sur un banc à déguster un "pancho" (spécialité style hot dog) ou une barbe à papa en amoureux. Quelques marchands sont encore posés là au sol, dans les larges rues piétonnes. On arrive sur la place principale 9 de julio, pleine de verdure, de chiens errants et bordée de beaux bâtiments colorés, ocre, rose, bordeaux. On fait quelques pas dans la pelouse lorsqu'une soudaine envie de goûter la bière locale (Salta - du même nom que la ville) nous prend : tout le monde la déguste en terrasse, alors on fait pareil. Et à un prix plus que raisonnable (pour ne pas dire très bon marché), on ne peut pas s'en priver ! Un délice rafraîchissant.

De retour à l'auberge, notre playlist espagnole favorite tourne toujours dans le hall. On s'y installe un moment puis on monte se coucher : c'est là qu'on croise un de nos roommates devant notre dortoir en train de jouer du piano à vent (à 2h30 du mat tout est normal, tout le monde dort #sansgêne)(on sait pas trop comment s'appelle cet instrument en fait lol mais il souffle dans un tube pour faire sortir le son qu'il pianote). On se couche enfin dans notre dortoir qui va bientôt se transformer en sauna, mais on va vite être bercées par le bruit des moustiques ainsi que le fond sonore de la rue qui s'anime comme en pleine journée (du coup pas si vite bercées que ça).

Encore une transition contrastée qu'on a du mal à réaliser : hier on tenait compagnie aux pingouins par 3 degrés au point le plus austral du monde, aujourd'hui on est en t-shirt à l'autre bout du pays. Quel pied ! On se fait violence pour convaincre nos esprits que tout ça est vraiment en train de se passer.

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Publié le 12 février 2017

Nous nous levons ce matin dans notre nouvelle auberge. Il ne fait pas très beau mais il fait bon. La nuit a été mouvementée pour certaines, sans encombre pour d'autres, sauf peut être quelques attaques furtives de moustiques venus voler tout près de nos oreilles comme pour nous rappeler qu'ici il fait chaud et qu'on n'est plus à Ushuaia !

Le petit dej proposé par l'auberge est parfait, la journée ne pourrait mieux commencer ! 8,50€ pour 1 nuit + 1 ptit dej, cette auberge bat tous les records. Après avoir eu notre dose de café (ou thé selon les préférences de chacune) et de glucides, on part pour notre journée visite de Salta. L'air est chaud, un peu humide, mais tellement agréable. A quelques "quadra" de l'auberge, on se faufile dans les allées sombres et labyrinthiques du Mercado Central. L'air à l'intérieur de ce marché couvert est plus chaud encore qu'à l'extérieur. On y trouve toutes sortes de choses, allant des vêtements péruviens aux fruits et légumes, en passant par la viande crue pendue à de gros crochets dont la propreté laisse à désirer (la chaîne du froid, pas sûr qu'ils la respectent par ici).

Nous ressortons de l'autre côté du marché, et arrivons sur une rue piétonne bordée de magasins, et au milieu de laquelle de nombreux petits vendeurs ont étalé leurs bijoux, breloques et autres petits objets sur de grands draps au sol.

On découvre petit à petit les jolies façades des petites maisons coloniales, qui font tout le charme de Salta, d'ailleurs surnommée "la linda" (=la belle).

Nous marchons en direction du Cerro San Bernando, où nous avons prévu de monter pour observer la ville de haut. Petites rues, maisons colorées aux façades abîmées par le temps, parcs arborés de palmiers de toutes formes, fontaines; l'ambiance est très chaleureuse. On a du mal à réaliser qu'hier à la même heure, on se gelait à l'autre extrémité du pays.

Comme nous avons pris de bonnes résolutions et que nous avons décidé de faire des efforts d'organisation, nous allons direct à la gare routière pour acheter nos billets de bus pour la prochaine étape : Tilcara. Une fois le billet dans la poche, on prend le petit téléphérique pour monter au sommet du Cerro. Le soleil commence juste à pointer son nez, c'est parfait. Depuis notre télécabine on a une trop belle vue sur toute la ville et les collines alentours.

On fait un petit tour dans le petit parc au sommet du Cerro avant de redescendre à pied les mille et quelques marches qui rejoignent la ville. Et oui, le sommet culmine tout de même à 1454m d'altitude !!!! Bon ok j'avoue la ville se situe déjà à 1200m...mais ça fait tout de même un sacré dénivelé pour nos petits quadriceps qui tremblotent un peu à l'arrivée. On continue notre balade à travers la ville. Les gens ici sont très typés en comparaison avec Buenos Aires ou même avec la Patagonie.

À tous les coins de rue, une odeur ennivrante de pop corn et de barbe à papa s'échappe des petites roulottes... Ici les 5 fruits et légumes par jour semblent avoir été remplacés par nombre de sucreries, confiseries et sodas. Pas terrible (n'est-ce pas maman? 😉).

On rejoint la plaza 9 de julio, et on se pose sur une terrasse pour déjeuner. Un bon vrai déjeuner, ça nous change des jamon-queso !!! On reste au moins 2h à table, et on est pas loin de s'endormir sur nos assiettes tellement on est fatiguées. Je crois qu'on a un peu de mal à s'acclimater...

Il n'est pas loin de 16h quand on sort enfin de table, pour partir à la découverte du reste de la ville. Les rues ne sont pas encore très animées car les magasins et autres commerces n'ouvrent qu'à 17h. Pas facile de rester impassible devant le charme des vieux bâtiments coloniaux qui font de Salta la plus belle ville coloniale d'Argentine. La catédrale de la plaza avec sa couleur rose pastel est sûrement le plus beau bâtiment de la ville. En deuxième et troisième position viennent le Convento San Francisco et une autre Eglise dont j'ai oublié le nom (shame on me), tout aussi colorés.

On prend le temps de s'asseoir sur un banc de la place, et on reste là un long moment à regarder les gens et les monuments qui nous enourent. La digestion opérant, on est comme clouées au banc, on a l'impression qu'on n'arriverait pas à se relever si on le voulait...#grostas. Enfin ça c'est jusqu'à ce qu'on aperçoive des gens se ruer vers un angle de la place et revenir des bouteilles de coca à la main... en 1/2 sec nous nous retrouvons devant le camion sponsor coca-cola à quémander des bouteilles telles des pauvresses n'ayant pas bu depuis des jours. Ha, quand il s'agit de nourriture on n'hésite pas à se bouger hein #grostas(2). Nous revoilà assises sur notre petit banc à boire notre coca en silence et à profiter de cette journée où, pour une fois, nous ne sommes pas dans le rush. Ça fait du bien de se poser ! Notre seul impératif aujourd'hui est notre bus de ce soir, qui ne part qu'à 22h. On a le tempssss.

Lorsqu'on décolle une fois pour toutes de notre banc, les rues commencent à se remplir et à s'animer. Des enfants courent et jouent dans les rues, d'autres, pieds nus et hauts comme 3 pommes, zig zaguent entre les gens pour vendre des petits bracelets. Des cireurs de chaussures nous interpellent ça et là pour nous proposer leurs services. Une mini manifestation a lieu au coin de la place, vraisemblablement en faveur des droits des femmes. Des couples à tous les coins de rues, sur les bancs, très souvent avec des bébés qui ne paraissent pas plus âgés que quelques jours...c'est impressionnant !

On se dirige ensuite tranquillement vers l'auberge, puis on se pose le temps de profiter un peu de la wifi pour prendre et donner des nouvelles. Ayant repéré la gare routière en se promenant, on sait qu'on en a à peu près pour 30minutes à pied. On part avec un peu d'avance quand même pour être sûres d'être à l'heure. Il est 21h quand on quitte l'auberge, et on est surprises par la quantité de gens dans les rues. Il faut croire que c'est l'heure de pointe ! On est obligées de se faufiler entre les gens, en essayant de ne pas se noyer dans cette marée humaine. On essaie d'assomer le moins de personnes possible avec ce qui pend de tous les côtés de nos gros sacs à dos. Malgré ce petit imprévu, on arrive quand même à l'heure à la gare. Un petit hot dog pour 80 centimes et hop nous reprenons la route en direction du nord. On a oublié de demander combien de temps durait le trajet mais on suppose qu'on en a pour 2h ou 3h. On aimerait bien en profiter pour dormir un peu, mais nous descendons à Tilcara, qui n'est pas le terminus du bus...ne sachant pas du tout à quelle heure on arrive, ce serait quand même dommage de louper notre arrêt. On lutte donc pour ne pas s'endormir, ou du moins pour ne pas tomber dans un sommeil trop profond et risquer de se réveiller à la frontière bolivienne. En plus, on est congelées car le chauffeur a cru que c'était la canicule et a décidé de mettre la clim. Bref, le voyage ne s'annonce pas terrible. Il est 1h45 du mat quand je me réveille en sursaut et jette un rapide coup d'oeil à google map pour savoir où on se trouve : bingo, on y est ! Le chauffeur a juste le temps de crier "Tilcara, Tilcara", et nous voilà dejà dehors à moitié réveillées. Encore une fois, on a une chance de dingue car on fait quelques pas et on se retrouve nez à nez avec notre auberge ("el Farolito" de son ptit nom).

On entre sans bruit et découvre rapidement qu'à part un chien, qui au lieu de rester calme nous aboie dessus, personne n'est là pour nous accueillir (sans blague, il est 2h du mat). On ouvre 2-3 portes, les dortoirs sont pleins, tout le monde dort... c'est la merde. On ressort et trouve une sonnette à côté d'un panneau "recepción". On decide d'appuyer dessus en espérant que ça ne réveille pas tout le quartier. LA BLAGUE. Une musique qui pourrait être tout droit sortie d'un spectacle de cirque retentit telle que même les japonais ont du l'entendre. L'angoisseeeeeeee. Ça a dû réveiller tout le monde, mais pourtant il n'y a toujours personne pour nous accueillir. On commence à se dire qu'on va dormir dehors sur les matelas, ou alors sur le matelas du chien (mais bon vu son accueil il risque de ne pas trop kiffer). Et là, un mec qui semble sortir de nulle part arrive et nous salue gentiment. Il n'a pas l'air choqué de nous voir ici, à cette heure si tardive. On lui explique notre situation, et il sort illico en nous disant qu'il va chercher la "chica" (surement la responsable de l'auberge). Celle-ci arrive quelques minutes plus tard, et apès avoir checké les disponibilités pour la nuit, nous indique une chambre "matrimoniale" avec un petit lit 2 places, en nous expliquant que c'est tout ce qui lui reste pour ce soir... on n'hésite pas une seconde, si contentes de ne pas avoir à dormir dehors ! On se couche donc toutes les 3 dans ce petit lit, et on s'endort presque aussitôt tellement on est fatiguées.

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Réveil vers 7h45 ce matin. On n'a pas trop mal dormi dans notre petit lit ! Une petite douche et on fonce au petit dej, qui est servi dans le jardin, en plein air. C'est seulement là qu'on découvre réellement l'environnement et que l'on prend conscience de ce qui nous entoure. Tout d'abord l'auberge, que nous n'avons vu que très brièvement cette nuit, est super. Ses murs colorés, arborés de photos et/ou citations du che et d'autres figures marquantes de l'histoire sud Américaine, lui confèrent une ambiance particulièrement chaleureuse. Puis le jardin, entouré d'arches d'un côté, de hammacks colorés de l'autre, de cactus et autres plantes exotiques. Puis, après s'être émerveillées devant la beauté du lieu, on découvre la nature et la ville autour. Les montagnes, le soleil du matin, et, à l'extérieur, les petites maisonnettes qui font de ce village un vrai cadeau pour les yeux.

Notre auberge : El Farolito 

On prend le temps de petit déjeuner, des petites tartines de confiture et une bonne tasse de café. On a envie de rester là toute la journée tellement c'est beau et agréable. Mais bon, on a des choses à voir aujourd'hui ! Programme de la journée : le village de Purmamarca puis les Salinas Grandes. Nous prenons le bus vers 11h, et arrivons à Purmamarca 30minutes plus tard. Sur la route, on découvre des paysages comme on n'en a jamais vu. Des montagnes couleur brique, des petits villages en pierres, une végétation verdoyante et, surtout, d'énormes cactus !!!! (Ou devrais-je dire cacti)

We love cacti

Lorqu'on arrive à Purmamarca, on n'en croit pas nos yeux. Il nous suffit d'une minute pour tomber sous le charme de ce village situé au pied de la Montagne aux 7 couleurs. On se balade dans les quelques rues qui la constituent, et dont toute l'animation repose sur les dizaines de commerces artisanaux vendant toute sorte de décoration, vêtements, sacs et autres accessoires aux couleurs vives.

Purmamarca 

Après avoir visité un par un tous les petits magasins, on s'achète une petite empanada avant de prendre notre "rémis" pour aller aux Salinas Grandes. Là on rencontre Matias, un jeune argentin de 23 ans qui va occuper la 4e et dernière place de notre taxi. Du petit village, on commence une ascension rapide et en seulement 40 minutes nous atteignons 4000m d'altitude. Heureusement Matias nous offre quelques feuilles de coca, dont l'utilisation contre le mal des montagnes est très courante ici. Il n'est pas rare de croiser des gens avec une joue plus grosse que l'autre, témoignant d'un stock de coca dans la bouche #miam. On a l'impression d'être des junkies avec ces feuilles de C coincées entre les dents et les joues !

En route pour les Salinas Grandes avec notre keum 

On continue notre route qui redescend un peu en altitude jusqu'aux Salines qui se situent à 3200m. Lorsqu'on aperçoit au loin cette étendue blanche qui semble refléter le ciel, on a hâte de pouvoir mettre les pieds dessus. Notre chauffeur nous pose donc au bord de la saline. On y est enfin !!!!! On a tant attendu ce moment ! On s'aventure sur cette mer de sel, heureusement qu'on a pris nos casquettes parce que ça crame ici ! Là, niveau photo, on a de quoi se faire plaiz. On se creuse le crâne pour avoir l'idée du siècle ! Après plusieurs tentatives de photos montages, on se rend compte que ça n'est pas gagné.... heureusement que notre ami Matias est là pour nous aider et nous suggérer ses idées ! Notre chauffeur nous a laissé 50min de temps libre, et ça passe super vite !!! On a quand même le temps de faire 1000photos (dont 995 râtées), puis voilà qu'on doit déjà repartir... on serait bien restées un peu plus longtemps ! (Même si, j'avoue, on commençait sérieusement à sécher, pour ne pas dire brûler).

Les Salinas Grandes 

De retour à Purmamarca, on grimpe sur le cerro qui offre une vue sur le village et sur la montagne aux 7 couleurs. Le soleil couchant nous offre ses plus belles couleurs.

Purmamarca au coucher du soleil 

C'est le moment de dire aurevoir à notre copain d'un jour... #troptriste #ontaimematou. Nous reprenons donc un bus vers Tilcara. À notre arrivée, le temps s'est couvert mais la ville est toujours aussi mignonne. On se croirait vraiment dans un autre monde. On se fait un petit diner à base d'empanadas (#toujoursplus) et on se prépare tranquille pour aller au dodo.

On rencontre des français dans notre dortoir, qui font plus ou moins le même trip que nous. Ils partent pour Atacama demain, on les retrouvera peut être là-bas ! Sur ce on se couche, on a du sommeil à rattraper...

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Deuxième réveil dans notre super auberge de Tilcara : El Farolito. C'est encore la guerre des douches (2 salles de bain pour l'auberge entière qui doit contenir au moins 6 dortoirs de 8 ou 10 personnes), mais on arrive à être prêtes à 8h pétantes, heure du début du petit dej ! Toujours ponctuelles quand il s'agit de se nourrir... On est les premières arrivées dans la cour, les tables et chaises sont encore toutes humides à cause de la rosée du matin (oups notre linge qui a séché toute la nuit dehors).

Le ciel est bleu et dégagé, on profite de ce petit desayuno au soleil, au pied des montagnes. Vif retour à la réalité, on se rappelle que notre programme à venir est loin d'être ficelé et qu'on a tenté environ 83 fois hier soir d'acheter (sans succès) nos billets de bus pour aller à San Pedro de Atacama au Chili. On voulait faire ce trajet ce soir, de nuit, mais impossible d'aller jusqu'à la fin de la transaction. Même problème ce matin !

Tant pis, on décide quand même de quitter l'auberge avec toutes nos affaires, on trouvera bien une solution. C'est aussi ça la vie de backpacker... Pendant que Barbara se transforme en étendoir géant (le linge est trempé mais on doit partir !), on achète nos billets pour le bus qui va à Humauaca (2€ wouhou), où on a décidé de passer la journée. Évidemment il arrivera avec 1h une heure de retard, mais c'est un mal pour un bien car l'attente en plein soleil a permis à nos chaussettes de sécher.

Trop triste de quitter notre auberge pref 

On traverse la Quebrada de Humauaca, un vaste canyon de montagnes constituées de strates colorées : un paysage fascinant classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2003. Des petits villages par ci par là, rustiques et peu peuplés, paraissent très pauvres. Ça nous met dans l'ambiance avant notre arrivée dans la ville du même nom qui, elle, est pour le moment très peu prisée par les touristes. On va d'ailleurs vite se rendre compte de son authenticité.

Mais avant ça, il faut qu'on trouve une solution pour changer de ville dès ce soir ou bien dormir dans un bus (on économise une nuit d'auberge et on avance en même temps) ! Arrivées à la gare routière de Humauaca, on se répartit entre les diverses cabanes des compagnies de bus (on commence à devenir expertes en la matière). L'employée de notre compagnie préférée nous dit que le trajet de cette nuit pour San Pedro de Atacama (qu'on a essayé de réserver sur internet depuis 24h) est en fait complet et qu'il n'y a pas d'autre trajet disponible ce jour. Coup dur !! Dégoutées, on épluche toutes les autres possibilités pendant l'heure suivante mais rien n'y fait : on est coincées dans ce petit bled pour encore une nuit au moins ! Sans espoir, on retourne voir notre amie l'employée pour lui demander conseil et accessoirement pour lui montrer que le site internet continue d'indiquer qu'il reste trois places pour le bus de cette nuit... SURPRISE on découvre qu'elle s'est en fait trompé de jour en regardant la première fois : elle avait fait sa recherche le 4 (le jour même) alors que celui qu'on voulait part à 2h55 du matin, le 5 février donc ! Ouuuuffffff on le réserve direct, même si on va devoir changer de ville pour le prendre (il passe seulement à Jujuy, à deux heures d'ici).


Allez, maintenant qu'on a retrouvé notre bonne étoile et notre bonne humeur par la même occasion, on commence notre flânerie dans ce beau pueblo de Humauaca. Les vendeurs artisanaux établis dans la rue nous accostent. Il faut dire qu'on ne passe pas inaperçues toutes les 3 avec nos gros sacs à dos, on doit être les seules à se balader ainsi dans la ville et à se prendre en photo devant le premier cactus qu'on croise. Mais ce qui nous étonne le plus c'est leur amabilité et leur envie/besoin de partage : même après avoir refusé poliment leurs offres, ils continuent à nous parler et à s'intéresser à nous. Ils sont sans arrêt à la recherche de contact et toujours friands d'entamer une discussion sur la vie, les rencontres, les voyages et surtout sur la France ! Nombreux sont ceux qui ont réussi à nous sortir au moins 10 villes françaises du tac au tac, se donnant tout le mal du monde pour la prononciation. Big up à notre étudiant en géographie, vendeur de flûte de pan à ses heures perdues et à notre papi vendeur de dread locks, apparemment très au courant que Miss France a gagné le concours Miss Univers (non sans quelques flatteries bien sûr : askip on est aussi de bonnes ambassadrices de la France).

On finit notre petit tour du village sous un soleil de plomb en passant par les places et églises principales, aux couleurs ocre et aux mêmes teintes que les montagnes environnantes. On s'engouffre dans les longs marchés couverts sous toile de tente (chaleur +++). Pour changer, on déjeune 2 petites empanadas sur le pouce, qu'on achète aux vielles dames vêtues de leurs gros chapeaux, robes traditionnelles, collants et baskets (oui oui elles aussi sont des fashion victimes) même par 35 degrés.

Les petites rues de Humahuaca

14h. On décide de nous rendre à Hornocal : c'est LE point de vue le plus mythique de toute la Quebrada de Humauaca, accessible par une seule route sablée pleine de trous. Il s'agit d'une vue imprenable sur des montagnes colorées dont celle particulièrement fascinante qu'on appelle la montagne aux quatorze couleurs. Le tout au milieu de nulle part : pas de village ni construction, seulement des reliefs, de la végétation, et quelques vicuñas (ces petits animaux trop chous qui ressemblent à des biches, un peu comme les guanacos). C'est souvent cette image qu'empruntent les entreprises touristiques pour vendre leurs excursions dans la région. Avant de pouvoir enfin la voir en vrai, c'est d'abord le moment de réaliser mon rêve (paupau)... monter à l'arrière d'un pick-up en filant à toute vitesse à travers la nature avec pour seul bagage un sac à dos de roots, vers une destination inconnue. Bon là en l'occurrence on sait où on va mais c'est quand même quelque chose de nouveau. Tout ça grâce au service de rémis (comme on avait fait pour le Perito Moreno) : un petit gars du village nous conduit à destination, il y fait sa sieste en nous attendant puis nous ramène à notre point de départ pour un petit prix (encore moins cher dans le coffre extérieur ! Cooool). On trouve quatre autres jeunes pour remplir l'habitacle et nous voilà partis pour sillonner collines et vallées pendant 45 minutes sur un chemin de terre caillouteux parsemé de cactus. On doit monter à 4300m d'altitude ! Il est 15h, le soleil tape, on est toutes les trois entassées au milieu de nos sacs à dos à chercher une position supportable et pas trop dangereuse (beaucoup de trous, de bosses, il ne faudrait pas qu'on se fasse expulser dans le précipice au premier virage). Mais rien ne vaut ce moment !!! Le vent dans nos cheveux, le soleil nous chauffe la peau, aucun bruit à part le crissement des pneus à chaque virage : on est complètement seuls dans ce paysage irréel. Le ciel est d'un bleu rare, la vue à couper le souffle et nos yeux émerveillés !

Oklm dans notre pick up 

Arrivée là-haut : wow. On dit souvent qu'une image vaut 1000 mots, eh bien dans ce cas-là même une image ne vaut pas le sentiment et l'émotion d'être ici. Mais on vous la met quand même.

Waouh 

17h. Redescente au village, il fait toujours aussi chaud ! Notre bus pour Jujuy est à 22h et celui pour San Pedro de Atacama à 2h55... Pourtant on est déjà rincées (et pleines de sable), on a vu le village en long et en large, on a qu'une envie c'est de se poser dans un bus et de se laisser emporter. On avance l'heure du ticket de notre premier bus mais au moment d'y monter le chauffeur nous dit qu'il n'y a pas de place... On est d'ailleurs impressionnées par la quantité de feuilles de coca qu'il a glissé entre sa joue et sa gencive (on dirait qu'il a rangé une pomme là-bas dedans). C'est une tradition par ici, ça prévient les méfaits de l'altitude paraît-il. Bon, on n'est plus à 1h près d'attente ! On réussit à prendre celui de 18h15, qui nous fait arriver vers 21h à Jujuy (du moins au Terminal de bus de Jujuy : on a demandé au moins 6 fois si on ne s'était pas trompé d'endroit vue l'apparence douteuse des arrêts...). On finit par y arriver et là grosse surprise. On se retrouve dans une gare routière semblable à un aéroport : elle est gigantesque, tout est propre, les espaces pour attendre ressemblent à des portes d'embarquement, il y a des prises partout, des toilettes XXL avec même des douches ! Grand luxe. On en profite pour se faire une petite toilette car cette journée nous a encrassées de poussière et on s'apprête à passer toute la nuit dans le bus jusqu'au lendemain midi. Sacrée vie de nomade mais c'est ça la vraie vie comme dirait Barbiche #fastlife.

On se pose à une cafet pour manger les seuls bocadillos (sandwichs) qu'il leur reste et on fait tout pour écouler nos dernières petites pièces argentines dans les petits magasins de la gare : 15 pesos argentins, juste assez pour un petit yaourt ! Et oui, c'est notre dernière soirée en Argentine avant un moment.


L'attente est longue, mais après quelques somnolences entrecoupées par le bruit sourd de la pluie qui rince le toit de la gare, on monte enfin dans notre bus. Et là on ne se fait pas prier pour s'endormir ! C'est parti pour 10h de bus.

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Publié le 12 février 2017

Lorsque j'ouvre les yeux ce matin, le soleil se lève sur l'horizon. Je me rendors puis me réveille au milieu de ce désert aux couleurs si chaudes. Il n'est pas tout à fait 8h quand on arrive à la frontière. Là, le manque d'organisation fait que les démarches administratives durent plus longtemps que d'habitude. En fait, la sortie de l'Argentine et l'entrée au Chili se font au même endroit, mais on doit faire la queue plusieurs fois aux mêmes guichets pour passer l'un puis l'autre. On finit par reprendre la route pas loin de 2h plus tard. Nous sommes aussitôt lancés à vive allure dans le désert chilien. Des plaines couleur brique à perte de vue, un ciel bleu comme on en a rarement vu, pas un seul petit nuage à l'horizon. À chaque virage le paysage change; changement de couleur, changement de décor. On finit par apercevoir au loin les monts enneigés des volcans d'Atacama, comme une chaîne de montagne semblant se former au fur et à mesure que l'on avance. Les mirages au loin rendent la scène plus iréelle encore.

La route, plate, semble s'étendre à l'infini. On a du mal à croire qu'on est déjà à 4000m d'altitude !! Le volcan le plus haut s'élève à plus de 6000m. Le paysage devient de plus en plus montagneux, on se rapproche des volcans dont la cime est recouverte de neige. Je ne peux m'empêcher de prendre des photos au moindre nouveau détail s'ajoutant à ce tableau animé. C'est si grand, cette immensité fait presque peur. On croise de nombreux énormes convoits transportant des dizaines de voitures. Plus rarement, on croise des voitures seules, parfois même en panne sur le bord de la route. À l'avant du bus, la vue sur la vallée d'Atacama est panoramique. Impossible de détacher son regard du paysage. La pente est de plus en plus ardue, on est contraints de rouler très doucement maintenant. Ça nous laisse plus de temps pour admirer et profiter de la beauté du paysage.

On se rapproche doucement mais sûrement de la petite ville de San Pedro de Atacama. La descente est lente mais tellement impressionnante. On voit apparaitre très nettement le désert d'Atacama. Les couleurs changent encore, le paysage devient plus grisâtre. On distingue de nouveaux volcans au loin. On devine aussi une montagne dont on aperçoit seulement le sommet enneigé, on croirait à un nuage. 


Enfin on arrive au fond de la vallée, et on voit apparaître San Pedro. 


Arrivés dans le village, le bus s'arrête au bord de la route et le chauffeur nous explique que nous ne descendons pas ici. On patiente donc calmement dans le bus à l'arrêt, tandis que l'habitacle se transforme petit à petit en sauna géant (qui dit arrêt dit no more clim). On comprend qu'il doit faire chaud dehors...puis le bus repart et nous pose à une centaine de mètres plus loin, à la gare routière.

A l'intérieur du Terminal de bus de San Pedro, le plus rustique qu'on ait jamais vu

Il fait une chaleur folle, ça en est presque étouffant ! C'est là qu'on réalise qu'on est dans le désert. On part alors en direction du centre ville qui semble être à 5 min à pied. Notre mission : trouver une auberge sympa, pas trop chère et qui ait de la place pour 3 personnes. On arrive au centre du village, dont les petites ruelles sont bondées de touristes de toutes nationalités. On ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, mais on avait toutes les 3 imaginé quelque chose de différent. En fait, c'est vraiment un petit bled paumé (mais genre vraiment duper) au milieu du désert. Une petite oasis dans l'immensité que représente le désert d'Atacama. Mais c'est vraiment beau ! De belles petites maisons, des rues piétonnes pavées, des commerces artisanaux, des petits resto mais SURTOUT des agences proposant des tours autour de San Pedro.

Bci, le seul distributeur automatique de billets de toute la ville 

On comprend que la ville ne vit que pour le tourisme. Ça n'enlève rien à son charme cependant !!! Des petites rues on aperçoit les volcans au loin. 


En marchant on croise de nombreux hostels, on demande par ci par là les disponibilités et les prix, puis on finit par tomber sur l'hostel Matty, qui nous propose de la place à un prix plutôt attrayant pour l'endroit (San Pedro est réputé pour être chère, tourisme oblige). On opte alors pour celle-ci, et on se pose le temps de prendre une petite douche (après 10h de bus et sous 40 degrés ça fait toujours plaiz). Puis on part se balader, et puis manger, parce que les petits alfajores qu'ils nous ont distribué dans le bus étaient bien bons mais ils nous faut plus qu'un petit gâteau pour pouvoir affronter une journée ! Et comme on est raisonnables et que la chaleur nous donne envie d'un truc frais, on se fait des petites salades maison avocat-champi-tomates-coeur de palmier : un vrai délice ! 


Pour une fois qu'on mange sain, ça vaut bien une petite tof  

Lorsqu'on finit de déjeuner il est déjà presque 17h, pas sûr qu'on ait le temps de faire une excursion aujourd'hui. On va quand même se renseigner auprès des 12800 agences du village. En effet, il est un peu tard pour faire quoi que ce soit, SAUF l'excursion astronomique dans le désert qui commence à 21h30. On décide alors de faire ça, puis on réserve au passage 2 autres excursions parmi les plus prisées, pour mardi. Du coup on a jusqu'à 21h30 pour chiller, alors on se dirige vers la place centrale, où l'animation est assurée par un groupe de musique placé au centre. Des gens se rapprochent pour s'asseoir autour des musiciens, tandis que d'autres se lancent en dansant au milieu de l'atroupement. On s'asseoit par terre parmi les gens et les chiens errants, et on assiste à ce qu'ils appellent le "dominguera". Là des gens se produisent devant nous; jonglage, impro, jeux d'enfants, tout ça accompagné par les musiciens en arrière de la "scène" qui se la jouent chauffeurs de salle. Une incroyable ambiance règne sur la place, tout le monde semble apprécier ce moment de convivialité hors du temps. Des enfants jouent et se roulent par terre en criant dans un langage que seuls les moins de 4 ans peuvent comprendre (et en espagnol en plus), des parents surveillent discrètement leurs enfants d'un coin de la place, des jeunes se défoulent sur le son de la guitare et de la batterie. Même les chiens errants se joignent à eux sur le dance floor ! Puis on assiste à un petit spectacle d'impro réalisé par des enfants, et on se marre comme des débiles (je sais pas ce qui est le plus drôle; les blagues des enfants ou le fait qu'on ne comprenne que la moitié de ce qu'ils disent). En tout cas c'est bien drôle et on passe un super moment ! 


On ne tarde pas trop à retourner à l'auberge car on doit diner avant la sortie astrologique. La fille de l'agence nous a donné rdv à 21h15, mais n'etait pas sûre que la sortie ait lieu pour cause de conditions astro pas optimales. On croise les doigts! On s'achète des petites empanadas puis file à notre rdv et là, déception. La sortie est annulée !! On tente le tout pour le tout et demande s'il reste de la place dans l'agence voisine. Par chance, il reste 3 places ! En attendant le départ à 21h30, on fait la connaissance d'un français, Jupiter de son prénom (promis c'est pas une blague). La nuit noire est tombée, nous partons donc pour la Valle de la Luna d'où on va observer la lune et les étoiles. On s'arrête d'abord à un premier point de vue au bord d'un canyon (le mirador?). Au milieu du désert et en l'absence de toute lumière parasite, on aperçoit des miliers d'étoile. On reste le temps de faire une photo de groupe à peu près réussie (pas facile de demander à 25 personnes de rester immobiles pendant une pause longue de 30 secondes). Puis le minibus nous emmène dans la Valle de la Luna, d'où nous partons pour un mini trek (en vrai on a marché 5minutes lol). La lumière de la lune est telle qu'on distingue les reliefs de la Valle. Même de nuit c'est ouf ! On a trop hâte de la découvrir de jour, ça tombe bien c'est ce qu'on a prévu de faire demain. En écoutant les explications de notre guide Gonzalo, on s'émerveille devant le paysage, qu'on ne distingue pourtant que partiellement. Nous reprenons la voiture jusqu'au Tres Marías, où nous allons poser notre campement le temps d'un petit apero et d'observer les étoiles au téléscope. Après quelques verres de Pisco, boisson typique chilienne, on observe à tour de rôle plusieurs planète : d'abord la lune (ouais je sais c'est pas une planète mais c'est chiant à expliquer), puis Jupiter. Ça a d'ailleurs beaucoup fait rire notre ami qui était si content de s'observer lui-même au téléscope (lol). Il est déjà minuit et ça y'est c'est l'anniv de Paupau !!!! 21 ans sous les étoiles dans le désert d'Atacama, difficile de faire plus exotique ! Jupiter se joint à nous pour chanter un ptit cumpleaños feliz, et on profite de ce moment hors du commun. 


Oui, on a pris en photo la lune à travers le téléscope 

On commence un peu à avoir frisquet, en même temps on est au milieu du désert et il est 1h du mat !!! (alors que toutes les autres excursions astro se terminaient à 23h30). Je crois que nos guides ont bu 1 ou 2 verres de trop...

Il est presque 2h du mat quand le minibus nous repose dans le village. On a pas manquer de s'endormir sur le chemin du retour, alors on dit aurevoir à Jupi et on file se coucher, des étoiles pleins les yeux (c'est le cas de le dire mdr).

6
fév

Aujourd'hui, c'est l'anniv de paupau !!! Mais c'est aussi le jour ou jamais pour régler mes problèmes de Visa (Malou). Petit rappel de la situation : pour étudier au Chili, il faut obligatoirement un visa étudiant. J'avais donc fait toutes les démarches à Lyon pour l'obtenir (un peu au dernier moment j'avoue #lesvraissavent). J'ai eu un peu peur de ne pas l'avoir à temps pour partir, mais par chance j'ai reçu un mail de l'embassade du Chili quelques jours avant le grand départ me disant que mon visa était prêt. J'ai donc fait l'aller retour à Paris pour aller le chercher 3 jours avant de partir #toujoursplusdanslerush. Bref j'avais enfin mon Visa j'étais contente, mais je ne me doutais pas que ça allait me causer tant de problèmes. Le visa n'a posé aucun soucis jusqu'à ce que l'on rerentre au Chili après 10 jours de voyage. Là le passage de la frontière avait pris un peu plus de temps, car l'agent de la PDI (police d'investigation chilienne) m'a demandé ma carte d'identité chilienne (que je ne possède pas) et m'a appris que j'avais 30 jours après mon entrée au Chili (soit le 21 janvier) pour enregistrer mon visa sur le registre civil ce qui me permettrait de créer ensuite ma carte d'identité. On m'a suggéré de faire tout ça à Puerto Natales où nous allions loger, sauf que nous étions dimanche et que le bureau etait fermé. En plus, on partait pour Ushuaia le jour suivant donc impossible de rester plus longtemps dans le bled de Puerto Natales. Bref, c'était la merde. Surtout que nous n'avions pas prévu de retourner au Chili avant 30 jours ! Après le Nord de l'Argentine, on a donc décidé d'aller direct à San Pedro d'Atacama (où nous avions prévu d'aller à la fin du trip) avant d'aller en Bolivie pour que je puisse régler tout ça. En plus en faisant ça, on allait pouvoir voir le sud ouest de la Bolivie ! J'avais un peu espoir de pouvoir faire toutes les démarches à San Pedro mais en fait vu le bled, c'était pas trop possible. Là on m'a donc dit que l'unique solution qui s'offrait à moi était d'aller à Calama (la grande ville la plus proche d'ici) à une centaine de km de San Pedro. Voilà donc ce que je m'apprête à faire en ce 6 février. Je saute du lit en essayant de ne pas réveiller les filles et cours jusqu'au terminal de bus pour prendre celui de 7h50. Après 1h30 de trajet à travers le désert toujours aussi beau, me voilà à Calama, ville sans grand interêt mais qui allait (inchallah) me permettre de poursuivre mon voyage sans risquer de payer une amende et d'être séquestrée au Chili toute ma vie (oui, c'était la sanction que je risquais). Heureusement, le bus me dépose à quelques dizaines de mètres du bureau de la PDI. À mon arrivée, une bonne quarantaine de personnes attendent devant le bâtiment, d'où un homme sort toutes les 5 minutes en appelant quelqu'un assis dans ce qui semblait être la salle d'attente. Je profite d'un de ces moments pour lui exposer mon problème, et ce charmant agent me répond que le bureau gère ce genre de démarche seulement l'après midi de 14h à 16h et que je devais appeler et prendre rdv, avant de me refermer la porte au nez. J'ai bien tenté de lui dire qu'avec mon tel je ne pouvais pas appeler de numero chilien et qu'en plus je devais retourner à San Pedro le jour même, mais à part me suggérer d'acheter un carte prépayée il n'a rien su me dire d'autre #notcool. Je décide d'aller voir un autre agent pour faire forcing. Là je tombe sur plusieurs agents, pistolet à la ceinture, qui ont l'air d'avoir un peu plus pitié de moi (faut dire que j'étais pas loin de pleurer lol), et une femme me dit de patienter et que quelqu'un allait m'appeler. Inespéré ! Quelques minutes plus tard on m'interpelle et je m'assois donc devant un bureau, celui du mec qui m'a méprisé quelques minutes plus tôt. D'accord. Je lui expose donc mon problème une seconde fois, et semblant ne montrer aucun intérêt envers ce que je lui racontais, il finit par m'inscrire sur le registre civil. 1ere victoire. Puis il me dit que je dois maintenant aller à la gendarmerie (qui heureusement se trouve à quelques patés de maison) pour aller faire ma carte d'identité. J'arrive donc dans ce qui ressemble plus à une mairie qu'une gendarmerie, où des dizaines de personnes attendent leur tour, un ticket à la main. Je ne suis pas sortie de l'auberge. Là le monsieur du bureau d'information me réclame des photocopies; mince, il m'en manque une. Il me suggère d'aller les faire dans la petite imprimerie juste en face (heureusement que tout est à portée de main). Je reviens quelques minutes plus tard avec tous mes papiers et il me fait patienter en me tendant un petit ticket sur lequel il est écrit "il y a 13 personnes devant vous". On dirait bien que j'en ai pour la journée...mais finalement, il n'aura fallu que 5 minutes pour que mon numéro s'affiche sur le petit écran qui surplombe la salle d'attente. Yesss!! Une photo, 10 empreintes digitales et 4700 pesos plus tard, voilà que ma carte est créée. Pas besoin de repasser par ici pour la retirer, je pourrai le faire à Santiago le 2 mars ! Tout est bien qui finit bien, adieu l'avenir sombre à moisir dans une prison chilienne et bonjour la suite du voyage ! Je n'ai plus qu'à prendre un petit café en attendant mon bus pour San Pedro qui ne part qu'à 13h.

C'est donc allégée d'un poids considérable que je quitte la ville de Calama. J'arrive à San Pedro vers 14h45, et retrouve les filles à l'auberge, qui ont profité de l'occaz pour se faire une bonne grosse grasse mat !

Un bon petit dej d'anniv en attendant Malou (j'ai de la chance Barbiche m'a même fait mes tartines pour l'occaz) 

On a prévu de se faire une sortie en vélo dans la Vallée de la Lune cet aprem. On mange donc un bout avant de louer des vélo directement dans notre auberge. On s'équipe de casque et gilet jaune et partons en direction du désert. Il nous faut une bonne trentaine de minutes pour arriver à l'entrée de la Vallée, où nous payons l'entrée avant de nous lancer à toute allure dans ce désert lunaire (non jdec en vrai on était obligées de marcher à côté de nos vélos tellement la montée à l'entrée était rude).

C'est ici que l'on rencontre pour la première fois Naoki, un petit japonais trop mignon qui est trop content de nous faire part des quelques phrases qu'il connait en français #yemappellenaoki #yeviensduyapon #oùsontlestoilettes. Vraiment marrant ce petit Naoki (ou Nokia comme on l'appelait au début ne pouvant retenir son prénom lol). Nous pédalons au milieu de cette vallée qui pourrait tout à fait être un décor de star wars. Tout autour de nous parait irréel. On arrive enfin à la Duna Mayor, où on gare nos vélos avant de grimper pour admirer la vue. On ne sait pas trop à quoi s'attendre en montant, et c'est seulement une fois arrivées en haut qu'on prend conscience de l'immensité et de la diversité du paysage. De la terre orange, recouverte d'une couche de sel par endroit, des reliefs qui semblent avoir été dessinés à la main et surtout cette immenseeeee dune de sable face à nous. Le tableau est incroyable. Il est 18h et le soleil commence à se coucher. Les couleurs sont incroyables, le ciel toujours aussi bleu. Nous (et les autres touristes) nous baladons tout le long de la crête pour profiter de tous les points de vue, tous aussi beaux les uns que les autres. C'est tellement ouf qu'on arrive pas à se séparer de nos appareils photos plus de 3minutes ! On se force à admirer le paysage avec nos yeux et non seulement à travers le viseur de nos reflexes.

No caption needed

Alors que le soleil se prépare à disparaître à l'horizon, on décide de commencer à rentrer #déchirement. Il ne faut pas trop que l'on traîne car la nuit tombe vite et on est à vélo ! Nous repartons donc dans la vallée, heureusement dans ce sens là c'est en majorité de la descente. Quel bonheur de filer à toute vitesse entre deux flancs de montagne à la tombée de la nuit (rien de mieux que la descente à vélo), avec l'air chaud de l'été qui nous caresse les bras ! On arrive assez rapidement à l'entrée de la vallée, puis sans traîner on continue notre chemin vers San Pedro. La nuit noire ne tarde pas à s'installer, et nous sommes rapidement plongées dans une obscurité quasi totale. Seuls les phares des voitures que l'on croise et la faible lumière de nos lampes torches (merci Papa !!!) viennent percer le sombre horizon.

La beauté 

On arrive dans le village vers 21h15, et partons aussitôt nous acheter des petites empanadas pour le dîner (best empanadas ever).

Nous rencontrons des chiliens dans notre auberge, très sympas et bien drôles, qui sont en vacances ici entre potes. On passe un moment à discuter avec eux et à rire comme jaja grâce à Manuel qui ne cesse de nous faire des blagues qu'on ne comprend qu'à moitié (et en plus il se fait rire tout seul #eslaraja). Son rire communicatif atteint bientôt toute la tablée... C'est parti pour un partage d'expressions dans toutes les langues, chacun enseignant un nouveau mot à l'autre. Même les coréennes se joignent à nous : elles nous parlent via leur traducteur en épelant les sons qu'elles voient pour former des phrases en espagnol... à mourir de rire.

Et là, petit gâteau d'anniv surprise pour finir cette journée en chanson #cumpleañossssfeliiiizpaupau !!!!

Tout le monde se joint à nous pour chanter et c'est bien entourée que paupau souffle ses bougies. Un peu après minuit on décide quand même d'aller nous coucher car demain on se lève à 4h pour partir en excursion... Et puis c'est fatiguant le vélo ! C'est au moment du coucher qu'on fait la connaissance de nos roommates anglais à l'accent british comme on l'aime : ils viennent de York. On apprend par la même occasion qu'ils se lèvent à la même heure que nous, pour faire la même excursion. C'est le début d'une grande histoire avec ces deux anglais... Mais ça on ne le savait pas encore ! Suite au prochain épisode.

7
fév

Ce matin réveil 3h50 : on a rendez-vous à 4h30 pour aller voir le Geyser del Tatio, avant le lever du jour ! On nous a dit de s'habiller chaudement car c'est en altitude (4300m) et il fait environ -5°c, tout en mettant notre maillot de bain en dessous car ensuite on pourra gouter aux eaux thermales... On ne sait pas trop à quoi s'attendre mais ça risque d'être quelque chose ! Nos roommates anglais se lèvent presque en même temps que nous, comme prévu. Dommage, on ne part pas avec le même bus qu'eux mais on va les croiser toute la journée totalement par hasard.

C'est l'heure de retrouver Natalia notre guide russe enthousiaste et Javier notre comique chauffeur de bus. On a environ 2h de route avant d'arriver à destination alors on en profite pour finir notre nuit (pour certaines), avant que Natalia nous explique les dangers et les règles à respecter : ce n'est pas anodin d'aller voir des geysers ! Un peu après 6h, on arrive sur le site. Dernières recommandations : ne pas trop s'approcher des trous, respecter les délimitations... On apprend avec stupeur qu'il y a quelque temps une touriste hollandaise s'est fait piéger par les vapeurs émanant des geysers et est tombée dans l'eau à plus de 90°c... Elle n'a pas survécu car personne n'était en mesure de la soigner dans les environs, il leur a fallu l'héliporter jusqu'à Santiago, bien trop loin... Ça devrait nous dissuader de faire n'importe quoi.

Natalia ne nous avait pas menti, il fait vraiment très très froid !!! Tellement que nos cuisses ont l'impression de brûler, même avec toutes nos couches. Mais la beauté du lieu nous fait presque oublier cette température infâme (presque) : c'est encore l'aube, des nuages de vapeur s'échappent de tous les côtés. Le soleil est en train de se lever et nous offre un spectacle hors du commun, la fumée proférant un côté apocalyptique à la scène.

On a tellement froid qu'on s'accroupit près des vapeurs, on perçoit presque un brin de chaleur malgré la désagréable odeur de soufre qui nous chatouille les narines... #oeufpourri. Après quelques commentaires et explications de notre guide préférée à propos de la genèse de ces geysers, c'est l'heure du petit dej ! Et oui, pendant ce temps Javier le chauffeur nous a préparé une petite table de jardin à proximité du mini-bus, pleine de remontants : thé (ou maté pour les vrais), café, gaufrettes, sandwich de jambon/fromage/avocat... de quoi nous remonter le moral et la température corporelle. Le tout accompagné par le soleil qui prend de la hauteur et nous réchauffe avec ses rayons.

Non, on n'avait pas froid du tout (cf la serviette de bain en guise d'écharpe)

Après cette pause appréciée, on continue notre excursion en direction des eaux thermales ! Pour le moment, encore un peu frigorifiées, on a du mal à se dire qu'on va devoir/pouvoir se mettre en maillot de bain... mais l'arrivée aux alentours du bassin nous donne qu'une envie : plonger la tête la première dans l'eau bouillante ! Dommage, ça ne va pas être possible : on a l'interdiction de mettre la tête sous l'eau et de se baigner plus de 15 minutes à cause de la haute concentration de l'eau en minéraux. Tant pis, on saute du van et nous voilà déjà en train de courir vers l'eau qui fume. On se déshabille en une seconde et demi (environ), le vent nous glace la peau alors on s'immerge rapidement. Ahhh au secours ! Petit imprévu : l'endroit par lequel on a pris l'échelle n'est pas du tout aussi chaud qu'on le pensait !!! Foutues pour foutues, on traverse le bassin froid à la nage pour rejoindre le coin qui fume vraiment (et où, bizarrement, tout le monde est en train de patauger... on n'aurait pas pu s'en douter). Et là c'est un vrai bonheur, qui vaut bien toutes nos mésaventures glaciales antérieures ! Des courants brûlants viennent réchauffer nos membres : une résurrection qui nous rend euphoriques. On s'accroupit tellement l'eau est peu profonde, on a essayé la position allongée mais après deux/trois effleurements de pieds étrangers (pour ne pas dire 10/12), on s'est résigné. Pendant un peu plus de 15 minutes, on profite de cette chaleur qui nous réchauffe les corps et les cœurs (#poésie).

Le temps s'écoule trop rapidement (toujours trop) : trempées, on doit déjà retourner affronter le froid de l'air et pire encore, se rhabiller... on essaie d'expédier cette tâche ennuyante le plus vite possible et on consacre les minutes restantes à poser devant les eaux thermales, en bonnes touristes qui se respectent.

8h15. Retour au van. Il est encore si tôt qu'on a du mal à croire qu'on a déjà vécu tout ça aujourd'hui ! Alors c'est donc vrai que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, on a l'impression que l'avenir nous appartient.

Le super bus de Javier 

C'est parti pour un safari andin ! On parcourt plaines et vallées, longe lacs et collines. Natalia et Javier nous ont dégoté les spots parfaits pour observer la faune de la région : vicuñas, lamas, guacanos, nandous, flamants roses de 3 races différentes, petits lapins bizarres mais mimi dont j'ai oublié le nom (oups), oiseaux en tout genre... on ne sait plus où donner de la tête (nous 3 + les 6 autres couples qui partagent notre van, plus in love que jamais).

Coucou les ptits vicuñas

On fait une petite halte dans le hameau de Machuca, max 100 habitants en saison : un petit village trop mignon rempli de maisons en chaume. Une mini église aux volets bleus, des artisans et quelques locaux qui proposent de la viande de lama grillée en mode barbecue aux touristes (un vrai succès mais ce n'est que quelques jours plus tard qu'on goûtera à cette fameuse viande, sans le savoir vraiment...).

Machuca et sa petite église haut perchée

Hop on repart toujours en compagnie de Javier et Natalia (pour ne plus les citer lol), et on s'arrêtera à de nombreux autres points de vue sur notre chemin du retour vers San Pedro, dont en haut d'un canyon impressionnant rempli de cactus avec un fleuve de verdure en son fond. Décidément, toujours plus de diversité sur ce continent !

13h. Retour à l'auberge, on l'impression d'avoir vécu 6 jours en quelques heures tellement on a vu de choses différentes en si peu de temps. On retrouve nos meilleurs copains chiliens qui eux se remettent doucement de leur soirée de la veille : ces fameuses fêtes de San Pedro qui se déroulent dans des champs, où le lieu est communiqué au dernier moment et exclusivement par bouche à oreille, pour éviter toute descente de policiers... Toujours aussi drôles mêmes fatigués, ils nous tiennent compagnie et animent notre repas pourtant pas jojo : tartines de thon (on fait avec ce qu'on a).

Avec Julio 

15h. On retourne à notre agence après avoir acheté 5L d'eau. À notre plus grand regret, nous partons avec de nouveaux guides cet après-midi #nataliareviensnous. Cette fois, on part voir les Lagunas Escondidas dont on a tant entendu parler. Littéralement "lagunes cachées", ce sont des petits bassins d'eau salée dans une zone ultra blanche style salar, au milieu d'un paysage désertique. Ces petites lagunes sont tellement salées qu'on y flotte sans effort !

16h. On arrive sur ce site magnifique, il y a au moins 6 bassins différents d'un rare bleu turquoise, étendus sur une longue ligne tracée en plein milieu d'un petit désert de sel. Entre le premier et le dernier bassin (les deux seuls où la baignade est autorisée), il y a environ 20 minutes de balade dans un paysage extra. Dès le premier, on décide de se baigner. Il fait tellement chaud, on a du mal à croire que ce matin on était près d'un geyser par -5°c. Hop on saute dans ce bassin, sans jamais pouvoir toucher le fond tellement notre corps est attiré à la surface à cause du sel ! C'est encore une toute nouvelle sensation, on se sent tellement légères qu'on a l'impression de voler : pas d'autre choix que se tenir à l'horizontal. On ne peut pas s'empêcher de rire et de se moquer de nos positions respectives... On en sort rapidement pour avoir le temps de nous promener. Notre peau est tellement blanchie par le sel et la crème solaire qu'on se fond dans le paysage. Ça pique un peu tout ce sel séché sur nos petits bobos d'aventurières ! Mais vu le cadre, on en fait abstraction.

Lagunas Escondidas 

17h30. On doit quitter ce paradis pour retourner au mini-bus et ensuite passer à la douche : une petite maison comme un oasis au milieu du désert avec 6 douches pour tout le monde, chauffées grâce au soleil. Une chilienne est là pour nous crier "CHICAAAAS RAPIDO POR FAVOR" et vérifier qu'on ne fait que se rincer. Tout le monde se change dehors en essayant d'empêcher le vent de tirer nos serviettes de bain.

Mais le programme n'est pas fini ! On part maintenant en direction de la Valle de la Luna (où on était hier) pour observer le coucher du soleil depuis un nouveau point de vue, en haut d'un sommet. Le temps d'y parvenir, on s'endort, bercées par le mouvement de notre van dans les cailloux. C'est agréable de somnoler contre son siège, JUSTE À CÔTÉ de la fenêtre grande ouverte (pour à pas dire la tête dehors), le vent chaud nous chatouillant le visage, les yeux fermés. Oui mais voilà, on roule quand même dans un désert plein de sable... Si bien que je (paupau) ne m'étais absolument pas rendu compte que tout ce sable était venu se poser et s'entasser sur mon visage entier... Arrivés à destination, je descends du van sous les éclats de rire des filles. Je me suis en fait transformée en noire. On vous épargne la photo de moi, bien que fameuse...

On reprend nos esprits après un nettoyage express, juste le temps de prendre conscience de la beauté de l'endroit où est maintenant. Le soleil est en train de baisser sur ce panorama déjà jaune-orangé de dunes et de montagnes rocheuses couleur sable. Le must, un petit apéro offert par la maison à base de cacahuètes, d'un cocktail de pisco (l'alcool typique qu'on a déjà goûté hier) ou d'un jus d'orange pour les petits joueurs.

Toujours les mêmes au buffet... 
On notera la petite joueuse à gauche et mon bras encore noir de sable en premier plan  

Après quelques discussions avec nos compagnons de voyage (notamment l'argentine dont le fils va à la même fac que moi à Buenos Aires), on se pose face à la vue panoramique pour observer le soleil disparaître, du haut de notre beau canyon. Encore un moment unique to be remembered (#bilingue).

Barbiche in the sun  

Vers 20h, nous sommes de retour à l'auberge, juste après avoir acheté 3 empanadas à notre vendeur préféré (notre seul et unique fournisseur depuis 3 jours) et après avoir ficelé notre programme pour les jours suivants. Demain on continue notre périple direction la Bolivie ! Nos chiliens mettent déjà l'ambiance dans la petite cour de l'auberge, assis autour de la grande table. Si bien qu'on se pose un peu à l'écart sur la mini table basse d'à côté pour manger tranquillement. 1/4 de seconde plus tard, voilà qu'ils nous rejoignent déjà et on s'entasse tous sur 2 pauvres petits bancs et 3 chaises ! C'est notre dernière soirée ici, alors ils nous offrent un verre de piscola pour fêter ça (ça tombe bien on n'avait pas encore goûté au coca).

Du beau monde autour de la table #interculturalité 

Ce soir on ne partage d'ailleurs plus notre chambre avec nos deux anglais d'hier mais avec Manuel et Julio : on a réservé cette nuit au dernier moment car on pensait quitter San Pedro aujourd'hui, et finalement il ne restait que 3 places dans leur chambre #chapeauenfeutrine (c'est la mode ici les gars mettent tous ça, on n'a hélas pas de photo pour vous faire part de cette tendance).

23h30. Le veilleur de nuit nous dit que c'est l'heure de continuer à l'extérieur de l'auberge ou d'aller dormir. Bien sûr nos amis vont poursuivre la fête ailleurs, mais nous décidons d'aller dormir car demain on part à 7h du matin et on a déjà du sommeil en retard ! Tout ce dont on a besoin c'est d'une bonne nuit réparatrice, la dernière au Chili.

8
fév

Ce matin nous quittons San Pedro après 3 jours magiques au milieu du désert. On a finalement choisi de partir en excursion de 3 jours jusqu'à Uyuni. Un minibus est censé venir nous chercher devant notre hostel entre 7h eT 8h. Évidemment celui-ci n'arrive qu'à 8h, après qu'on ait attendu 1h devant l'hotel 👍

Bisous hostal matty 

Nous passons prendre 2 autres passagers, Yasna et Cristian, un jeune couple de chiliens, qui seront nos compagnons de voyage pendant ces 3 prochains jours. Nous faisons les démarches de sortie du Chili au poste de douane de San Pedro, puis reprenons le minibus jusqu'à la frontière bolivienne au pied des volcans (environ 40min de minibus). Chouette, un nouveau tampon ajouté à notre collection !! Ici, des dizaines de 4x4 attendent de rencontrer leurs passagers. Nous prenons un petit dej avec d'autres touristes de tous horizons, et là surprise, nous retrouvons Naoki !!!! (pas sûr qu'il nous ait reconnues mais c'est pas grave on l'adore). Puis nous rencontrons notre chauffeur, Roger (à prononcer avec l'accent espagnol, bonne chance), jeune Bolivien de 25 ans. Nous chargeons nos sacs à dos et nos bidons d'eau (6L chacune pour 3 jours) sur le toit de notre super 4x4 tout terrain Lexus, puis nous installons : Paupau tout au fond (dans le coffre lol), Barbiche au milieu avec le couple et moi devant. C'est tiparrrrrrrrrr !

En route mauvaise troupe ! 

Quelques minutes de trajet puis nous arrivons à l'entrée du parc national Eduardo Avaroa, payons l'entrée puis nous voilà partis dans la nature bolivienne ! Notre premier arrêt est tout proche : la Laguna Blanca, étendue d'eau claire dans laquelle quelques flamants roses trempent leurs pattes. On s'arrête le temps de faire quelques photos puis repartons à l'assaut de nouveaux paysages.

La Laguna Blanca 

2nd stop : la Laguna Verde. Waouh. Un lac turquoise au pied du volcan Licancabur, dont le sommet saupoudré de neige culmine à 5916m d'altitude.

La Laguna Verde 

Nous poursuivons notre voyage, roulant sur des chemins toujours plus accidentés et désertiques, heureusement que nous avons un chauffeur prudent et expérimenté. Il serait inconscient de s'y aventurer seul !

Nous roulons maintenant sur du sable, et passons devant le fameux désert de Dali, que ce dernier a peint. Pas étonnant, le tableau ne semble que demander qu'à être dépeint.

Le désert de Dali 

Notre prochain arrêt est un petit village où se trouve une piscine thermale, on ne s'y baigne pas mais c'est ici que l'on déjeune, dans une sorte de grand réfectoire parmi tous les autres groupes de touristes. Au menu, légumes et viande de lama (c'est pas une blague, en plus Roger nous a dit que c'en était à la fin du repas seulement, une fois qu'on l'avait bien mangé). Pauvre petit llamito.

Là on ne sait pas trop si c'est l'altitude ou la chaleur qui nous tape sur le système, mais on n'est pas très en forme. Je crois que c'est surtout le stress d'avoir le mal des montagnes qui nous fait nous sentir un peu bizarre #lamédecineçarendparano #hypocondriaque. Heureusement que nos copains de voiture Yas et Cricri ont tout prévu et nous proposent gentiment un peu de thé de Coca. On reprend la voiture puis en profitons pour faire une petite sieste revigorante. Juste avant d'arriver à notre prochain arrêt, nous sommes soudainement réveillées par l'appel de nos vessies...nous supplions notre chauffeur de nous arrêter sur le bord du chemin pour une petite pause pipi (la première d'une longue série). Heureusement que Roger est compréhensif car on est pas passé loin du globe vésical. Là, nous nous trouvons dans le cratère d'un vieux volcan où se trouvent des geysers crachant une vapeur pouvant atteindre plusieurs centaines de degrés.

Les Geysers post pipi

Suite à cela, nous reprenons la route et c'est là que nous allons atteindre le point le plus elevé du voyage. On frole les 5000m !!! Difficile à croire...

Nous traversons encore déserts et montagnes de toutes formes, jusqu'à arriver à la Laguna Colorada, un lac de 40cm de profondeur dont les microalgues lui confèrent une étonnante couleur rouge. L'approche de cette laguna est plus étonnante encore; une immense étendue de sable/cailloux grisâtres qui s'avance jusqu'au bord de l'eau. Des centaines de flamants roses se baignent à quelques mètres du bord. On a du mal à croire à ce qu'on voit. D'autant plus que la "plage" est recouverte de centaines de cadavres d'oiseaux séchés, un veritable cimetière avière. Nous longeons la laguna, prenant 1000 photos à chaque mètre, puis arrivons devant une sorte de prairie où se promènent une dizaine de lamas tout dodus et arborés de petits rubans de couleurs. Trop cute !!! Là on a totalement perdu Barbiche qui se croit dans Cuzco et tape la pose avec tous les lamas. C'est maintenant le moment de rejoindre le 4x4, dans lequel notre chauffeur Roger nous attend.

La Laguna Colorada 

Nous voici repartis dans le désert. On a l'impression d'être seuls au monde. On se sent puissants et vulnérables à la fois. C'est un sentiment vraiment particulier ! Tout ça au rythme du reggaeton que Roger, notre chofer et dj privé, nous met en fond dans la voiture #nickinickijam. Sans oublier nos colocs chiliens avec qui on se marre bien !

Best friends forever 

Nous arrivons vers 18h30 dans le vraiment très petit village (ou "pueblito" comme on les appelle ici) de Villa Mar. C'est ici que nous allons dormir cette nuit. Le village se résume à une poignée de petites maisons très sommaires en brique qui semblent avoir été fabriquées à la main. 150 à 200 personnes vivent ici à l'année. C'est à la fois impressionnant et angoissant (quand on voit la taille du bled par rapport à l'immensité du désert qui l'entoure). Ici on est à 3615m d'altitude. On est très agréablement surprises par le lieu, on a une chambre propre avec 5 lits, de grosses couvertures (nous qui avions peur d'avoir froid), une petite salle de bain à part, et la salle commune où on nous sert direct un bon café/thé chaud. On sent déjà qu'on va passer une bonne (voire très bonne) nuit ! On retrouve les deux autres groupes de touristes qui voyagent avec nous #ont'aimenaoki (nous sommes en tout trois 4x4 de la même compagnie, avec qui nous nous retrouvons à chaque arrêt). Nous nous installons tranquillement tandis que Roger s'attèle à laver notre 4x4 qui est recouvert d'un couche inimaginable de poussière. Pas étonnant vu ce qu'on a traversé !!!!

On nous sert un dîner des plus appréciés (pate bolo et soupe = la vie), puis petite douche-épreuve telle qu'on en a l'habitude (une douche pour l'auberge entière) et à 22h on est dans nos lits prêtes à dormir ! Une bonne et longue nuit nous attend, demain petit dej à 7h30 avant de repartir pour de nouvelles aventures !

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Publié le 17 février 2017

On a un peu de mal à sortir de nos lits ce matin tellement on a bien dormi. Enfin ça c'était avant de découvrir le ptit dej qui nous attend ! Pancakes (à prononcer "panqueque" ici) avec dulce de leche, café et jus de fruit, le bonheur. On rassemble nos affaires, reremplit nos bouteilles d'eau avant de faire passer toutes nos petites affaires à Roger perché sur le toit du 4x4. Et hop, c'est reparti pour une journée de fou. 1er arrêt aujourd'hui : un énorme rocher qui rappelle (avec un peu d'imagination) la copa del mundo.

Ceci est un rocher ayant la forme de la coupe du monde

Nous repartons de plus belle pour nous arrêter ensuite au pueblo italiano, où nous escaladons des rochers de plusieurs dizaines de mètres, nous offrant une vue imprenable sur la vallée. On se retrouve perchées sur le plus haut pic de ce gros canyon. Décidément, Roger connait tous les spots les plus beaux et les moins fréquentés. Il est fort ce Roger.

Celui-ci nous offre d'ailleurs une petite sucette en cadeau à l'issue de cette petite escapade. Il est mignon ce Roger.

La prochaine étape est la Valle de Katal, tout près de la Valle de las Rocas. Une végétation verdoyante au milieu de laquelle court un petit ruisseau, et délimitée de part et d'autre par des roches. Cette vallée où seuls quelques lamas cohabitent est tellement différente de ce qu'on a vu jusqu'à présent ! C'est paisible à souhait. Roger nous emmène au sommet de rochers surplombant un petit lac, c'est tropppp beau. C'est là que nous découvrons les talents de photographe de notre chauffeur préféré. Il tient à nous prendre en photo sous toutes les coutures, et ses photos sont plus que réussies. Il est doué ce Roger.

La Valle de Katal 

Nous faisons aussi la connaissance de Miguel, un des 2 autres chauffeurs du groupe, tout aussi marrant et doué en photographie !!! Celui-ci insiste pour nous prendre en photo une par une depuis la petite grotte où il s'est posé, tout en complimentant nos poses et sourires. Qu'ils sont romantiques ces Boliviens ! C'est sans parler de la tentative de drague de Roger qui cueille une plante et nous l'offre en expliquant que c'est une technique infaillible pour pecho. Sacré Roger.

Sacré Miguel 

Sur cette note romantique, nous quittons la vallée du love et après quelques km à travers les champs de quinoa, nous nous arrêtons au bord d'un canyon. La vue est ouf mais il ne faut pas avoir le vertige !! Ça mérite bien un petit selfie du 4x4 de l'ambiance.

Noter le lever de pouce mythique de Roger 

On aperçoit au loin quelques maisons : c'est le pueblo dans lequel nous allons déjeûner. Une allée centrale, et des maisons de part et d'autres mais pas de végétation ni trottoir ni couleur ni rien. Plus glauque tu meurs. Heureusement un bon "pastel de papa" (style gratin de pomme de terre à base d'oeuf et de légumes) nous attend dans l'une des habitations.

Nous ne nous attardons pas trop pour ce repas et repartons assez rapidement. Le prochain endroit où nous nous arrêtons est un autre pueblito au bord du salar où nous prenons le temps de déguster les bières locales au goût cactus, quinoa et Coca (Papa maman pas de panique, la coca n'est pas de la cocaïne #cflescoursdespagnol #lacocanoescocaina). Miam!

En repartant, nous nous retrouvons aussitôt aux abords du salar. Nous roulons à vive allure sur un sol de sel, et arrivons vers 18h dans notre "hostel del sal", situé à 3650m d'altitude. On découvre en rentrant dans le dit hôtel que tout est fait de sel ! Le sol, les tables, les chaises, les murs, même les lits ! Incroyable mais vrai !!! Après 10 minutes d'incompréhension et de fou rire, Roger, Yasna et Cricri finissent pas nous faire comprendre qu'il faut éviter de renverser de l'eau sur le sol de sel car cela risquerait d'y faire des trous. Ce serait quand même dommage d'abîmer ce si beau revêtement.

Notre Hostal del Sal 

Comme la veille, on nous offre un bon thé/café + des petits gâteaux, idéal pour se remettre de nos émotions. On discute longuement avec Yas et Cristian qui tentent tant bien que mal de nous apprendre quelques expressions chiliennes, alors qu'on ne comprend déjà que la moitié de ce qu'ils nous disent #bakan #eslaraja #huevon. Mais ils nous donnent aussi un tas de conseils pour la vie étudiante qui nous attend, ils sont bienveillants à souhait ! Encore des chiliens adorables. C'est alors que l'heure de la douche sonna...10 Bolivianos (7 bolivianos = 1€) pour un filet d'eau froide en 5 minutes chrono, pas terrible ! #30minutespourserincerlesveuch

Nous dînons tous ensemble, et discutons de tout et de rien autour d'un verre de vin rouge (on aime pas trop mais on a fait genre lol). Même Roger se joint à la tablée, lui qui d'habitude va se reposer pour tenir le rythme (c'est fatiguant de conduire H24).

Ce soir, nous réglons nos réveils sur 5h, car demain c'est le grand jour : nous allons enfin découvrir le Salar, et qui plus est, au lever du soleil. Ça promet d'être ouf !!!

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Publié le 22 février 2017

On se lève rapidos ce matin, prépare nos affaires et charge nos gros sacs sur le toit de la voiture. 5h45, il fait encore nuit mais le jour commence à se lever lorsque nous quittons notre hôtel de sel. Le lever du soleil est prévu pour 6h15. Quelques minutes plus tard, nous apercevons une dizaine de 4x4, se refletant sur la fine couche d'eau qui recouvre le sel à cet endroit précis du salar. Waouh. Roger notre chauffeur préféré nous emmène un peu plus loin pour être un peu isolés des autres touristes. C'est juste magnifique, je ne sais même pas s'il existe un mot pour décrire cela. Le soleil se lève peu à peu, et Roger nous fait de nouveau profiter de ses talents de photographe et de son imagination afin de nous offrir les meilleurs clichés.

Merci Roger, you da best 

Les couleurs changent de seconde en seconde. Le soleil finit par se détacher de l'horizon et commence à nous réchauffer tranquillement. Oui, il ne fait pas chaud ! D'autant plus qu'on a les pieds dans l'eau (qui plus est salée !)...mais la beauté du lieu nous fait complètement oublier le froid. Une fois le soleil levé, nous quittons ce spot magique et nous lançons dans l'immensité du salar. Maintenant, nous ne voyons que du blanc. Du blanc partout autour de nous, à perte de vue. On distingue des montagnes à l'horizon, c'est d'ailleurs en partie ce qui permet à Roger de se repérer dans cette infinie étendue de sel. Il nous a confié la veille qu'il y a eu plusieurs cas d'accidents dans le salar tellement il est facile de s'y perdre. 17 000 km2 de blanc, ça fait presque peur. Heureusement, les autres 4x4 partis devant nous servent de repères. Nous roulons donc sur cette mer blanche, sur laquelle on distingue des milions d'hexagones qui semblent avoir été dessinés à la main. Plus le soleil s'élève dans le ciel, plus la lumière refletée sur le salar nous éblouit. Impossible ou presque de quitter ses lunettes de soleil tellement la réverberation est forte. Une île apparait au loin : ce sera notre prochain arrêt. La Isla Inca Huasi, située au beau milieu du salar. Celle-ci est réputée pour abriter plusieurs centaines de cactus dont les plus grands atteignent 15mètres de haut !!

Dans la vie, il y a des cactusssss 

Qui croisons-nous sur cette île improbable ? Nos copains les anglais bien sûr ! Ça devient presque normal de les voir partout. On fait le tour de l'île en suivant le petit sentier balisé, puis arrivons en haut, non sans difficulté (nos petits poumons vs l'altitude). La vue est tout ce qu'il y a de plus irréel. C'est tout simplement incroyable !!! On se croirait au milieu d'un océan.

Après notre petite balade nous prenons le petit dej au pied de l'île ou des dizaines de tables de sel sont disposées, de telle sorte à ce qu'il y en ait une devant chaque 4x4 venu faire escale ici. Roger nous sert des céréales, du gateau, des boissons chaudes et du yaourt : il ne nous en faut pas plus pour faire de cette journée surement la plus ouf de tous les temps.

Petit dej de l'ambiance avec les vrais 

Une fois repus, nous repartons sur cet infini blanc, le ciel est d'un bleu affolant et le soleil, déjà haut, nous empêche presque d'ouvrir les yeux sans lunettes. Roger nous arrête au milieu du salar, pour que nous puissions faire les photos tant attendues. On descend de la voiture et nous voilà perdus, avec autour de nous du blanc à 360 degrés.

Un petit vent frais souffle, comme pour nous faire oublier que nous sommes en train de cuire sous ce soleil de plomb. C'est là que Roger change de casquette pour devenir notre source d'inspi et photographe officiel. Voyant qu'on galère un peu à trouver des idées, il prend alors les choses en main et nous place un a un à quelques dizaines de mètres de lui #unpocomasaladerecha #notemueves, tandis qu'il effectue les derniers réglages derrière l'objectif. Ses idées sont plus drôles les unes que les autres, et il enchaine les montages comme s'il avait fait ça toute sa vie ! Bon, c'est vrai qu'il a l'expérience de tous les groupes de touristes qu'il a déjà accompagnés...mais quand on voit Miguel observer la scène depuis le siège conducteur de son 4x4, on comprend que tous les chauffeurs ne sont pas aussi doués ! #rogerbestchauffeurever.

Allez, on vous met un petit aperçu de ses oeuvres d'art.

Ha ce Roger, il a plus d'un tour dans son sac ! On est trop contentes de partager ce moment avec nos chiliens préférés (après Michel et Nuri bien sûr).

De nouveau en route, nous nous arrêtons devant ce qui avait été le premier hotel de sel sur le salar (maintenant, tous les hotels se situent à l'extérieur du salar). Aujourd'hui, ça n'est plus qu'un refectoire, marqué par le passage du Paris-Dakar en 2014. Une statue de sel a même été erigée en mémoire de cet évènement mythique aux yeux des boliviens.

Quelques km plus loin, nous arrivons dans le petit village de Colchani où siègent de nombreux petits magasins artisanaux boliviens. Impossible de résister à l'appel des bracelets, pulls, et autres souvenirs boliviens...on achète toutes les 3 des petites bricoles aux couleurs et motifs si typiques. C'est là qu'on réalise à quel point la vie est peu chère en Bolivie ! D'autant plus que les Boliviens ont l'air très ouverts au marchandage #5bolivianosetonenparleplus.

Nous mangeons donc ici pour notre dernier repas tous ensemble #sadness. Le flamant rose que Roger nous avait promis au menu s'est avéré être en fait du poulet...en plus d'être bon guide/chauffeur/photographe/gentleman, Roger est aussi un bon blagueur ! #desbarres. On s'est bien senties roulées, nous qui étions si curieuses à l'idée de goûter du flamant (après le lama, on pensait continuer sur notre lignée des animaux exotiques...). Mais c'est en fait une espèce protégée ! #naïveté

Le flamant qui est en fait du poulet 

Nous quittons le pueblito en direction d'Uyuni et de son cimetière de train, prochaine et dernière étape de notre excursion. Nous roulons maintenant sur une route asphaltée toute neuve qui longe le salar, ça fait bizarre ! On n'avait plus l'habitude de rouler sur une route digne de ce nom.

On arrive dans la petite (et un peu glauque) ville d'Uyuni, puis la traversons avant d'arriver au fameux cimetière de train situé juste à la sortie de la ville. Là, des carcasses de locomotives se succèdent, à moitié ensevelies dans le sable, et dont certaines ont été prises pour cible par des amateurs de street art. Le paysage est apocalyptique !

Voilà, Roger nous dépose devant la petite agence de tour d'Uyuni (Licancabur, pour ceux que ça intéresse). Nous déchargeons le 4x4, puis le temps de faire pipi, Roger avait déjà filé sans nous dire aurevoir !!! Les adieux sont moins difficiles ainsi... #ontaimeroger. Nous partons à pied chargées comme des mules à la recherche du terminal de bus. En effet, on a décidé de quitter dès que possible la ville d'Uyuni, qui ne nous inspire pas grand chose. On retire un peu de sous, se balade un peu sur la place principale puis filons au terminal, qui est en fait une rue bordée de dizaines de petites agences de transport. De part et d'autre, des femmes crient des noms de villes, promouvant les destinations de leur compagnie. On se laisse guider par leurs voix nasillardes, "Potosi ya sale, Potosi !". Ça tombe bien, c'est là que nous allons. Le prochain bus est à 16h, soit dans 15min. Parfait ! On achète nos billets pour 2 francs 6 sous, et embarquons une vingtaine de minutes plus tard dans un petit bus, pas aussi confort que les gros bus qu'on a l'habitude de prendre mais bon, ça n'est que 4h de trajet ! Le trajet est un peu mouvementé, les routes étant sinueuses et pas toujours en très bon état. Biensûr, pas de toilettes dans ce petit bus, équipé de façon très sommaire (ça veut dire qu'à part les sièges y'avait rien d'autre). C'est là que j'ai (Maëlle) failli perdre ma vessie, au point d'imaginer dans quel coin du bus j'allais pouvoir faire pipi sans être vue (la réponse est nulle part). Il ne m'a pas fallu très longtemps avant de faire irruption dans la cabine du conducteur pour lui supplier de s'arrêter. Heureusement, celui-ci avait prévu de s'arrêter à quelques mètres d'ici pour déposer des passagers #plusbeaujourdemavie. Après cette paranthèse pipi, nous reprenons la route vers Potosi, et assistons à un beau coucher de soleil avant d'arriver dans la ville vers 20h.

Potosi si la famille 

Arrivées au terminal, on est fatiguées et on entre donc dans le premier hotel que nous croisons, situé juste sur le trottoir d'en face. 9€ par personne pour une nuit dans une chambre de 3 lits avec salle de bain privée, on ne demandait pas mieux. On pose nos affaires, puis redescendons dans un des petits resto au pied de l'hôtel pour acheter une petite milanesa (escalope + riz + légumes + frites = 1,35€) à emporter que nous retournons manger dans notre chambre. On profite d'avoir une salle de bain à nous pour laver nos vêtements, qui n'ont pas trop apprécié le sel du salar.

Enfin on se couche dans notre grande chambre rien que pour nous, sans avoir à enjamber des gens pour se coucher et à défaire nos sacs dans le noir pour ne pas risquer de réveiller nos colocs #lavieenaubergedejeunesse.

Miam la ptite milanesa 
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Publié le 25 février 2017

"Sucreee ya saleee, Suuuucreeeee". Réveil en douceur ce matin au son des voix nasillardes des femmes promouvant leur compagnie de bus.

Même avec ses boules Quies, Barbiche a du mal à faire abstraction de ces cris stridents...

Un hôtel en face de la gare routière, on aurait du s'en douter ! Au moins, ça nous évite de faire la grasse mat jusqu'à midi ! On sort de l'hôtel dans l'espoir de trouver un endroit où prendre un ptit dej pas trop loin. Surprise, des petites dames ont installé des petits stands à 2 pas de l'entrée de l'hôtel, où l'on peut s'asseoir pour prendre café, tartine, et beignets qu'elles font en direct. Trop bien ! On prend donc notre petit dej au milieu de tous les boliviens qui se restaurent ainsi avant de partir au boulot, c'est fou !

On remonte chercher nos affaires, finir de faire sécher nos vêtements qui sont évidemment encore trempés, et laissons nos sacs à dos en consigne avant de partir à la découverte de la ville. Ha oui, la femme de chambre a rodé que nous avions lavé nos vêtements, ce qui est normalement interdit (l'eau est précieuse en Bolivie), et nous charge donc de quelques Bolivianos de plus en guise d'amende... #oups

Depuis notre arrivée dans les villes boliviennes, on a remarqué que tous les marchands que ce soit dans les kiosques, stands de nourriture, agence de bus...sont des femmes, et aussi beaucoup d'enfants (l'âge légal pour travailler en Bolivie est 14ans). Tandis que les chauffeurs de bus et de taxi sont des hommes. Aussi, on a découvert avec admiration les "Cholas", qui sont ces femmes d'un certain âge qui descendent des peuples indigènes. Elles sont vêtues de jupes plissées colorées, recouvertes d'une sorte de tablier, et portent très souvent des choses sur leur dos dans le tissus traditionnel bolivien qu'elles nouent autour de leurs épaules. Et bien sûr, elles portent 2 tresses dans leur longs cheveux noirs, dans lesquelles elles accrochent des froufrous, le tout surmonté d'un haut chapeau melon ou d'un chapeau de paille. Trop mignonnes !

Le choc des cultures  

On prend un taxi pour le centre ville, puis nous promenons dans les petites rues et sur la place centrale, où nous croisons nos copains les anglais !!!! Décidemment on ne se quitte plus !

Nous flânons dans les rues de Potosi, allant d'église en église, mais celles-ci n'ouvrent qu'à 14h30. On cherche donc un endroit où manger en attendant de pouvoir visiter les monuments à voir. On trouve un petit resto dans un petit endroit reculé à l'abri de l'agitation et des autres touristes (même si j'avoue, il n'y a pas grand monde dans les rues). On se fait un petit buffet et entrée-plat-déssert pour 2€ et quelques, puis repartons à la recherche de jolis lieux à visiter. On est quand même étonnées de voir si peu de monde dans les rues... on met ça sur le compte de l'heure, les gens doivent faire la sieste !

Il attend les clients... 

On se prend un petit dessert dans un café où nous rencontrons un jeune français qui nous fait part de son expérience, puis allons visiter quelques églises et la casa de la Moneda, ancien site d'impression de la monnaie bolivienne. Nous montons en haut du clocher de l'Eglise, duquel on a une vue à 360 degrés sur la ville.

Ouh wow 

Alors qu'on s'apprête à visiter le marché artisanal, on se rend compte que tout est fermé. Seul un stand est ouvert, et on se renseigne auprès de la petite dame qui s'en occupe, pour essayer de comprendre pourquoi tout est si mort. "Le Carnaval des miniers" nous dit-elle, "vous n'êtes pas allées voir ?". Ha ba merde, on était pas au courant nous !!! Elle semble dire que la fête a commencé ce matin, mais qu'elle ne doit pas encore être terminée. On se précipite alors pour prendre un taxi, et celui-ci nous dépose au sommet de la ville, près de l'entrée des mines. On est lachées dans une marée humaine, on peut à peine avancer tellement il y a du monde. On comprend mieux pourquoi la ville était déserte !!!! Des hommes et des femmes en habits traditionnels défilent et dansent sur une musique tout aussi typique. Certains sont perchés sur les hauteurs pour admirer le spectacle du dessus. Les gens se baladent, mangent, boivent, et surtout (et ça semble être leur activité favorite) ils s'aspergent de savon avec des bombes de "neige artificielle" qu'ils vendent à tous les coins de rue. On a l'impression d'être transportées au temps du collège et des batailles de mousse à raser à la sortie des cours. Se sentant un peu oppressées dans cette foule, et aussi pas trop à notre place, on commence à redescendre. Vraies européennes que nous sommes, on est prises pour cible des boliviens les plus blagueurs (et pas seulement les enfants !!) et on finit avec du savon plein la face... On a beau avoir nos gros appareils photos dans les mains, ils n'ont aucune pitié ces boliviens. On reprend vite un petit taxi, qui nous ramène à l'hôtel.

Là on récupère nos affaires avant de partir au terminal, car nous voulons aller à Sucre ce soir mais nous n'avons pas réservé de billet de bus. Oups, les bus pour Sucre ne partent pas du terminal auquel nous sommes arrivées, mais du nouveau qui se situe à quelques km d'ici. On saute dans un taxi et arrivons vers 19h au nouveau terminal, où des femmes vendent des tickets pour Sucre juste à l'entrée ! On achète sans se poser de question et montons dans le bus qui part dans quelques minutes après s'être acheté des ptits gâteaux à grignoter.

C'est parti pour 3h30 de bus, sans toilette et sans clim. Le trajet se passe bien, à part pour Paupau qui nous fait un petit vomito express et venant de nul part, à quelques minutes d'arriver à Sucre...il faut dire que la route n'était pas des plus calmes ! Du terminal de Sucre, nous prenons un taxi en direction de l'auberge que nous avons reservée pour la nuit, The Celtic Cross. Nous sommes très gentiment accueillies par le gérant de l'auberge, un allemand d'une trentaine d'années, qui nous installe dans une grande chambre à 10 lits superposés. Une petite douche et on s'endort aussitôt, sans même dîner #mauvaiseidée #vouscomprendrezpourquoi.

12
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Publié le 28 février 2017

On se réveille doucement dans notre dortoir spacieux du Celtic Cross, sans volet ni rideau. On a plutôt bien dormi dans nos larges lits superposés et il a l'air de faire plutôt beau. Le gérant irlandais ou allemand de l'auberge (on sait pas trop) nous conseille d'ores et déjà d'aller acheter nos billets au Terminal de bus si on veut être sûres de pouvoir partir ce soir pour La Paz. C'est donc ce qu'on décide de faire avant de commencer notre visite de la ville de Sucre.

Hop on saute dans un taxi direction le Terminal (pour 15 bolivianos, pas de quoi s'en priver : environ 50 centimes chacune). On réserve notre bus pour ce soir 19h30, on passera 11h dedans. Pour moins de 20€ on va avoir le droit à des vrais camas ! De gros et larges fauteuils moelleux qui se baissent presque comme un lit (pour le moment on a seulement côtoyé les semi-camas qui étaient déjà pas mal, ça sera encore mieux).

On peut enfin commencer à flâner dans Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie (on rappelle que La Paz en est la capitale administrative). Après Potosí et ses 4000m d'altitude, on assiste à un vif contraste d'ambiance. On est redescendues à 2750m, de quoi laisser un peu de répit à nos corps fatigués par tous ces changements brutaux d'environnement (ou pas, rdv quelques paragraphes plus loin). Ici le climat est doux et les "cholas" (les femmes en habits traditionnels) et les pins laissent placent aux "chicas" à la mode plus européenne et aux palmiers.

On débute notre tour par le Parque Bolivar, bordé de jolies maisons coloniales : un immense parc vert face au magnifique palais de justice. On est dimanche, il fait beau, c'est la sortie familiale : les enfants profitent des nombreux jeux et attractions à disposition (certains louent des mini-voitures, d'autres font des tours de parc à cheval)... il y a même une Tour Eiffel miniature qu'on peut escalader pour avoir une belle vue sur le parc. Pendant ce temps, les parents s'offrent une pause casse-croûte à l'un des nombreux kiosques et s'affalent sur tous les bancs. Quelques manifestants brandissent leurs pancartes ça et là, on fera d'ailleurs sûrement une petite apparition à la télé bolivienne car notre prestance et élégance naturelles ont attiré quelques caméras #bigsacàdos #paslavéesdepuis6jours #coucoucestnous.


On flâne de place en parc, le long des rues aux églises et édifices coloniaux : l'ambiance est plus calme et reposante que ce qu'on a pu voir dans les autres cités boliviennes et ça fait vraiment du bien. On passe un moment sur la fameuse Plaza 25 de Mayo : on retrouve même nos bien-aimés palmiers, c'est trop beau ! Sucre est un bijou de l'art baroque et est d'ailleurs inscrite au patrimoine mondial depuis 1991. Elle est aussi réputée pour son enseignement du droit : sa faculté en est une référence (et elle est aussi très belle d'ailleurs). On ne parlera pas des notaires et avocats à chaque coin de rue !

C'est pas le tout mais cette petite marche nous a ouvert l'appétit : le prix de l'auberge ne comprenait pas de petit dej alors on s'est abstenues... et avec notre arrivée précipitée d'hier soir et nos ventres tout retournés, on s'est couchées sans manger. On trouve donc un petit resto/auberge par cher où l'ambiance à l'air jeune et sympa ! René le gérant nous offre une jolie table dans un patio privé, sous le soleil. Il était temps car même après quelques gorgées de jus d'orange (un vrai de vrai, pas un espèce de mélange d'eau avec un arôme agrume), je manque de faire un malaise... Ma vue se trouble et commence à devenir de plus en plus claire jusqu'à devenir blanc pétant. Heureusement, je ne voyage pas sans précaution... J'ai deux futures médecins en permanence avec moi : Malou et Barbiche, deux élèves assidues de 3ème année. Docteur Revol est là pour me sauver la life et m'allonge au milieu de la terrasse les jambes en l'air, parmi les tables des clients un peu surpris. Une petite mamie se joint à nous et m'asperge le nez de parfum sans prévenir... euh ok merci, il paraît que ça revigore. Tout le personnel accoure bientôt, chacun donnant ses petits conseils... Je reprends doucement mes esprits en compagnie de René le gérant qui m'ausculte et me pose des milliards de questions sur ma vie, ma santé, mon voyage... Il a l'air de prendre ma situation très au sérieux ! Il m'offre un verre de coca (la solution à chaque fois selon lui) et sera aux petits soins pendant toute la durée de notre repas. Trop sympa René, on comprend mieux le mot de passe du Wifi "renéisverycool" !

Quelques heures plus tard (oui on aime bien passer des heures à table...), tout le monde se sent mieux et on poursuit notre promenade. Les desserts sucrés (lol on est à Sucre) ont eu raison de nos maux. Encore un petit tour dans les marchés : on achète des nappes péruviennes aux artisans locaux, on teste même leurs produits les plus insolites... Fameux

Après avoir aidé le commerce local (c'est tellement bon marché !), on monte sur les hauteurs de la ville. La fin de journée est le meilleur moment pour admirer cette cité douce et élégante... On a l'impression d'être dans les beaux quartiers de Sucre, des hôtels proposent des vues panoramiques sur la ville : for FREE (notre mot préféré, on saute sur l'occasion). On a de la chance, on a la terrasse pour nous toutes seules pour admirer les dernières heures du jour. On savait que la ville était belle, mais pas qu'elle était si grande et étalée ! C'est l'heure de notre shooting hebdomadaire, ça faisait longtemps tiens... Bon, la météo n'est pas trop au rendez-vous alors on ne s'attarde pas, il ne faudrait pas qu'on attrape froid bêtement.

Retour au bercail irlandais, juste le temps de boire un thé et d'essayer de résoudre le rubiks cube trafiqué de l'auberge. On doit déjà repartir pour prendre notre bus de nuit pour La Paz !

Barbiche en plein hélage de taxi 

La nuit tombe quand on arrive au Terminal de bus. Une maman et sa fille préparent des pizzas sur le bord de la route, on se fait encore avoir par la bonne odeur des poivrons grillés et 5 minutes plus tard nous voilà avec une petite pizza chacune, prêtes à embarquer. De quoi nous donner du courage pour affronter ces 11h de bus !

On s'installe comme des reines à l'avant du deuxième étage, on a donc vue plongeante sur la route et le paysage à travers la grande vitre. Allez bises on va tester ces fameux camas sous notre couette mise à dispo, en regardant The Dictator en espagnol (et oui ici on a le droit à un film à chaque trajet, encore mieux qu'un voyage scolaire).

13
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6h. Nous sommes réveillées en sursaut ce matin par une voix d'homme, celle de notre steward annonçant un arrêt. Rapide analyse de l'environnement : il fait jour, et on se trouve dans une grande ville. On doit être à la Paz ! Un petit coup d'oeil sur google maps nous confirme notre idée. Malgré nos bigs camas et nos grosses couvertures, on n'a pas si bien dormi que ça...

À travers les fenêtres recouvertes de buée, on a du mal à distinguer l'extérieur. On dirait qu'il y a du brouillard... en fait on est dans les nuages ! Sur notre droite, un gouffre au fond duquel on distingue des milliers de maisons en brique. On roule en fait sur les hauteurs de la Paz, et on descend petit à petit dans le bas de la ville comme dans une vallée, jusqu'à arriver au terminal. On descend du bus et décidons de prendre tout de suite notre billet pour aller à Copacabana demain. Il est 6h15 lorque nous quittons le terminal, et nous nous dirigeons vers le centre ville avec pour but ultime de prendre un ptit dej. On a repéré dans le guide l'unique resto susceptible d'être ouvert à cette heure si matinale. 15 minutes plus tard on se retrouve devant le Banaïs, un resto-hôtel situé en face de la cathédrale San Francisco. En moins de 3 secondes nous voilà assises à une table de ce petit resto si bien décoré. Des jupes de cholas multicolores pendent du plafond, et des têtes incas en fer sont accrochées aux murs. Nous nous jetons littéralement sur le buffet : fruits frais, pancakes, pain et confiture, céréales, oeufs brouillés... le paradis du ptit dej. Rien de tel pour nous remettre sur pied après une nuit dans le bus !

On prend le temps de bien se remplir la panse, et on profite du wifi pour rechercher une auberge qui remplit tous nos critères : bon marché, près du centre et du terminal, avec de l'eau chaude et un ptit dej. Le bunkie hotel répond à toutes nos attentes. Après avoir checké les disponibilités, nous partons à sa recherche. On sait à peu près où elle se trouve, mais n'ayant pas internet sur le chemin, on tourne un peu en rond... impossible de la trouver. Pourtant elle ne doit pas être bien loin !!! Nous marchons dans cette grande avenue, l'une des principales artères de la ville, dans laquelle se succèdent des bâtiments de tous styles, allant du plus moderne au plus vieux, présentant quelques fois des architectures très éloignées de la culture latino-américaine. Ne trouvant toujours pas, on revient un peu sur nos pas et repassons devant ce grand bâtiment qui nous avait, plus tôt, fait étrangement penser à une maison hantée. Et là on tombe sur cette petite pancarte au niveau de la porte d'entrée qui indique "bunkie hotel" ! #creepy. Nous entrons dans une petite cours d'un style très scandinave, entourée de galeries de bois vitrées, et centrée sur un grand escalier en pierre qui monte au 1er étage. Nous montons donc et arrivons dans l'auberge. Un couloir dessert 3 grandes chambres contenant de 5 à 14 lits superposés, et dont les hauts plafonds ornés de moulûres colorées leur confèrent un charme étonnant.

Nous réservons aussitôt 3 lits dans la plus grande chambre pour ce soir. On ne traîne pas trop (il est déjà 11h) avant de repartir, on a une ville à visiter tout de même ! Et pas n'importe quelle ville... la capitale la plus haute du monde !!! 4000m d'altitude à son plus haut point. Impressionnant pour une ville de 2 300 000 habitants. Nous partons donc en direction du centre, qui se situe à 10 minutes d'ici à pied. 1ere étape : la place San Francisco, sur laquelle les gens affluent tout au long de la journée. Un écran géant projette des pubs en continu, c'est un peu le time square de la Paz.

La plaza San Francisco 

Il est trop tôt pour visiter les églises et autres monuments qui n'ouvrent qu'en début d'après-midi. Nous nous engouffrons donc dans les petites rues de la ville. Des dizaines et des dizaines de petits stands et de magasins de souvenirs, de quoi nous occuper pendant des heures ! La Paz est une grande ville pleine d'agitation, les gens courent les rues, les voitures et bus déboulent de tous les côtés sans se soucier de ce qu'il y a sur leur chemin. Les principaux moyens de transport public ici sont en fait des minibus, présentant sur le pare-brise des petits escriteaux indiquant les lieux desservis. Il y en a des milliers (plus que les voitures privées) et pour cause, les boliviens ne se déplacent presque que comme ça. Le code de la route, ici, ils ne connaissent pas. Et la courtoisie envers les piétons non plus ! C'est une réelle épreuve de traverser la route... non seulement les voitures s'enchaînent presque sans interruption, mais même quand il y une seconde de répis, mieux vaut aller très vite si l'on ne veut pas se faire écraser ! La vie est rythmée par le bruit des klaxons, qui sont normalement interdits (franchement klaxoner c'est leur passion), et si tu as le malheur de t'aventurer sur la route alors qu'une voiture arrive au loin, tu as interêt à courir #aucunepitié.

Bon chance pour traverser #chaos 

Les trottoirs sont bondés de stands éphémères qui vendent absolument tout ce dont on peut avoir besoin, des fournitures scolaires aux vêtements en passant par des produits ménagés. Les gens ici font leurs courses dans la rue ! On n'a pas (ou presque) vu de grandes surfaces telles qu'on en a en Europe. Même l'électroménager répond à l'appel (pourquoi aller chez casto quand tu peux acheter des toilettes sur le trottoir d'en face ?). Une autre chose retient notre attention : dans certaines rues, on trouve des opticiens tous les 3 mètres ! Pareil pour les cabinets dentaires qui semblent être omniprésents (et pourtant tous les gens ont des plombages plein les dents #joeystarrstyle). Tant de mystères qu'on ne saurait expliquer.

Ci-dessus, des foetus de lama empaillés (ils les utilisent en guise d'offrande)

Impossible de résister à l'appel des magasins aux mille lamas/trousses/bracelets/pulls/nappes. On ne peut s'empêcher de s'arrêter devant chacun d'entre eux et de passer 3h à choisir nos articles préférés tellement il y a de coloris différents. Et à peine avons-nous réussi à nous décider qu'on regrette déjà notre choix en entrant dans le magasin suivant. Et voilà qu'on rachète le même article d'une couleur différente #achatcompulsif #yolo (Maëlle parlé pour toi). Après avoir passé 6h39 (au moins) dans un magasin de bijoux afin de dégoter les meilleurs articles aux meilleurs prix, nous ressortons puis nous retrouvons par hasard devant le musée de la Coca, que nous avions repéré dans le guide. Jusqu'à présent on n'était pas très musée mais on s'était dit que si nous devions en faire un ce serait lui ! Et voilà que le destin nous amène ici. Nous décidons donc d'en faire la visite pour en apprendre plus sur cette plante si controversée (rappel : LA COCA NO ES COCAINA, comme on l'a appris au lycée #mercimadameRenaudon). Le musée, dont l'entrée se situe au fond d'une petite cours reliée à la rue par un petit passage occupé par d'autres vendeurs de souvenirs, se résume en une pièce tapissée d'affiches expliquant tout sur la coca.

Nous apprenons donc tout (ou presque) sur cette plante, son usage, son origine, sa culture, jusqu'à sa transformation en cocaïne. C'est donc moins bête que l'on ressort de ce petit musée, 1h plus tard (vous saviez que Freud avait eu un cancer de la narine à force de sniffer de la cocaïne ? On ne nous l'avait pas dit ça, en cours de philo... #ladroguec'estmal). Trêve de plaisanterie, la coca a de réels bienfaits sur l'organisme car elle stimule les centres respiratoires et diminue l'aggrégation des globules rouges, permettant ainsi de lutter contre le mal des montagnes. Aussi, la cocaïne n'est autre que de la coca extraite des feuilles puis transformée d'autres produits selon un processus long et particulier, loin d'être anodin. La coca seule n'est donc absolument pas de la cocaïne (rassurés ?). Pour les incas, la coca est aussi un moyen d'entrer en contact avec les éléments, et notamment avec la pacha mama (la mère nature). Voilà pour le petit point culture.


Nous continuons donc notre visite de la ville et arrivons sur la place Murillo, bordée de beaux monuments d'époque, et sur laquelle sont tranquillement posés 10000 pigeons. On se croirait à Venise ! On observe avec amusement des gens se faire gentiment picorer la tête et d'autres se faire victimiser par une armée de pigeons. C'est là que, vraisemblablement interpelé par notre enthousiasme envers ces ptits volatiles, un jeune français nous propose de nous prendre en photo au milieu des oiseaux. Why not après tout c'est quand même rigolo #mdr #onsebidonne. On discute tout de même un peu avec lui et apprend que celui-ci a pris 4 mois de vacances pour voyager, mais que, arrivé il y a à peine une semaine à la Paz, il prévoit de rentrer en France dans les prochains jours tellement le choc des cultures a été violent. On comprend, la Paz est une ville très particulière et si différente de la France !

La femme qui murmurait à l'oreille des pigeons  

Nous continuons notre visite et nous dirigeons maintenant vers le mirador le plus connu de la ville : le mirador Kili Kili. Nous avions prévu d'y monter en bus mais ne comprenant rien à l'organisation des minibus et à l'endroit où ils se prennent, nous décidons d'y aller à pied. C'est pas loin, seulement un peu haut... on emprunte une petite rue qui monte à pic, et on est obligées de s'arrêter tous les 3 mètres si on veut éviter la crise d'asthme #4000m. Mais tout effort étant récompensé, la vue est imprenable. Le mirador offre une vue à 360 sur toute la ville. On s'assoit sur un banc et chillons un moment, dégustant les petites bananes séchées et chouchous achetés un peu plus tôt à une petite marchande de rue. Tout cela en profitant de cette vue si unique.

La vue du Mirador Kili Kili 

Lorsque nous repartons, nous passons acheter de quoi diner dans une petite épicerie. On choisit des nouilles chinoises en souvenir de la patagonie (aucun rapport c'est juste qu'on en mangeait plein là-bas #bonmarché). Nous redesendons à pied sur la place de San Francisco, où des gens sont atroupés au centre. Curieuses que nous sommes, nous nous empressons de découvrir ce dont il s'agit. C'est un en fait une troupe d'hommes jouant de la flûte de pan, on ne peut faire plus typique ! À côté, des cholas dansent en rythme.

Pesctacle de flûte de pan  

L'ambiance est super ! Après ce petit aparté musical, nous rentrons manger à l'auberge (pas terrible les nouilles, cf Barbiche qui sera malade toute la nuit), puis nous couchons dans notre grande chambre.

14
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Publié le 19 mars 2017

Aujourd'hui, nous prenons un bus direction Copacabana, au bord du Lac Titicaca !! Barbiche a été très malade cette nuit, mais décide qu'elle peut prendre le bus tout de même. On court jusqu'au terminal où nous arrivons in extremis devant notre bus prêt à partir. Alors qu'on s'apprête à monter, le chauffeur refuse en nous disant qu'il n'y a plus de place (alors que nous avons acheté nos billets hier !!!). Un agent en charge du terminal fait pression sur le chauffeur, lui disant qu'il doit partir pour laisser la place au bus suivant. Celui-ci s'exécute mais on refuse de rester là sans rien dire alors on suit le bus (en courant) jusqu'à ce qu'il s'arrête un peu avant la sortie du terminal, et là une femme en charge, surprise, descend du bus et nous demande pourquoi nous ne sommes pas monté plus tôt dans le bus... vive la communication ! Elle nous fait finalement nous installer sur les 3 dernières places du bus, puis nous quittons la Paz. Et là, qui retrouvons-nous ??? Matias, tout content de nous voir et qui nous montre sa montre l'air de dire "et bah alors, j'ai cru que vous n'arriveriez jamais !". Trop mignon ce ptit Matou, il nous avait manqué. (Pour rappel, Matias est l'argentin que nous avions rencontré aux Salinas Grandes il y a 10 jours).

Le bus balance dans tous les sens tellement la route est déglinguée. À vrai dire, ça n'est même pas une route ! On traverse des villages qui semblent désaffectés tellement ils sont rustiques, puis au bout de quelques heures nous apercevons enfin le lac Titicaca !!!! Le vrai, le fameux, dont nous entendons parler depuis toujours et qui nous a bien fait marrer quand on était en primaire. Alors que nous arrivons au bord du lac, nous devons descendre du bus pour traverser un bout du lac sur un petit bateau à moteur, alors que notre bus traverse sur une petite barque. Petite bouffée d'air frais qui fait bien plaisir !

15 minutes plus tard, on reprend le bus et arrivons à Copacabana 1h30 plus tard. Le chauffeur nous dépose devant un hotel au bord de l'eau, nous expliquant que nous pouvons bénéficier d'une offre à -50% pour une nuit ici. 50 bolivianos au lieu de 100, soit l'équivalent de 6,8€ pour une nuit et un petit dej dans un hôtel au bord du lac Titicaca. Bonnes touristes que nous sommes, nous entrons sans réfléchir dans ce petit hôtel plutôt charmant. On nous installe dans une chambre avec 3 lits et une jolie vue sur le lac... trop gâtées !

Barbiche se sent toujours un peu malade donc on décide de rester tranquille aujourd'hui. Elle reste se reposer dans la chambre pendant que nous partons à la recherche d'un petit resto au bord de l'eau. On en choisit un avec une terrasse sur le toit, vue sur le lac, petites paillottes et sièges en bois. Idyllique ! En plus, la serveuse est une petite cholas, de quoi nous mettre encore plus dans l'ambiance ! Bon dommage, le service n'est pas vraiment (pour ne pas dire pas du tout) à la hauteur de nos attentes. Quand tu commandes un poulet à la moutarde et qu'on t'amène un bout de poulet sec sans sauce, que tu demandes gentiment de la moutarde et qu'on te répond qu'il n'y en a pas. Tu insistes un peu en disant que tu avais tout de même commandé un poulet à la moutarde et que la serveuse a soudain un éclair de génie et reprend ton assiette pour y ajouter un peu de moutarde... c'est sans parler de la truite aux champignons qui a un goût à dégoûter du poisson. Bref, vous l'aurez compris les boliviens ne sont pas des champions de la gastronomie ! Mais vu le paysage qui nous entoure, on ne peut pas se plaindre !

On reste à table des heures, au soleil et face au lac, c'est tellement agréable qu'on ne voit pas le temps passer ! Barbiche nous rejoint à l'issue de sa sieste mais finit par retourner se coucher car elle n'a toujours pas retrouvé sa forme... ça ira mieux demain !

Au bout de 3h on se dit qu'il serait grand temps de sortir de table et en plus on a prévu de monter sur le Cerro San Cristobal #santiagorpz, point culminant de la ville, qui semble offrir une vue imprenable sur le lac. Ne voulant pas louper le coucher de soleil, on repasse rapidement à l'hôtel avant de nous lancer dans l'ascension de cette colline, dont le sommet atteint les 4000m d'altitude. Le guide du routard nous avait prévenu, la montée est rude. Mais ça en vaut la peine car nous ne sommes pas encore en haut et pourtant la vue est déjà ouf ! D'ici on peut voir toute la petite ville de Copacabana, qui brille sous la lumière de fin de journée. Pour la petite histoire, Copacabana a donné son nom à la très famous plage de Rio suite une promesse faite à Santa. C'est donc d'ici que vient le nom de Copacabana et pas l'inverse #boliviapowa. À mi chemin, un superbe point de vue s'offre à nous. Le soleil couchant illumine les montagnes, et le lac qui semble s'étendre à l'infini.

On continue de monter, l'air nous manque un peu mais on fait travailler notre cardio et on grimpe telles des gazelles dans la toundra. Les chiens errants du quartier se joignent à nous dans la montée (mais eux ont un peu plus d'aisance que nous...). L'effort en valait la chandelle, la vue du sommet est juste waouh. Impossible de distinguer le bout du lac, on se croirait à la mer. Les montagnes bordant le lac paraissent se jeter dans l'eau. Le ciel est un peu couvert, et le soleil vient de disparaitre derrière les nuages au moment où nous arrivons en haut. Le bleu du ciel vire au rose/orangé. Un nuage prend les couleurs de l'arc en ciel. On reste là à contempler ce spectacle, prenant encore des centaines de photos.

Grosse marrade en haut du Cerro as usual

On ne tarde pas trop à redescendre, car la nuit tombe vite et nous craignons de rentrer toutes seules dans le noir. Des cas d'agressions ont déjà été rapportés à cet endroit-là à la nuit tombée... Nous nous greffons donc derrière un groupe d'allemand pour ne pas avoir à faire le chemin seules, puis rentrons à l'hôtel. Il est 19h quand nous arrivons, c'est déjà l'heure de manger ! #toujoursplus

Après de longues hésitations on choisit un petit resto mexicain aux airs de coffee shop (lumière verte et déco un peu chéper) où on mange un hamburger pour pas cher (pas vraiment mexicain j'avoue).

On ne rentre pas trop tard car demain matin nous prenons un petit bateau pour l'Isla del Sol ! De retour à l'hôtel, on se couche sans bruit pour ne pas réveiller la petite Barbara qui dort comme un bébé depuis maintenant presque 72h (j'ai dit presque). Demain, c'est une forme olympique qui l'attend !

15
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Publié le 26 mars 2017

Au réveil notre chambre est inondée de soleil. On se lève tranquillement dans dans notre bel hôtel qui porte si bien son nom. Le Mirador : grosse terrasse commune à chaque chambre de l'étage, avec vue sur le lac Titicaca. On se croirait vraiment au bord de la mer, on sent comme un air méditerranéen... Même si on est à 3800m d'altitude. Exceptionnel ! Le petit dej commence à 7h30, on est au taquet pour se remplir la panse. Surtout Barbiche qui dort maintenant depuis quelques années sans manger... Mais il ne faut pas traîner car notre bateau nous attend à l'embarcadère dans une trentaine de minutes (ça va qu'on est à 2min de marche à pieds). On profite tellement du buffet qu'on est contraintes d'aller se laver les dents en courant au dernier moment : c'est pas tous les jours qu'on a droit à un petit déjeuner si copieux et équilibré #welovefruits #àbatlamalbouffe #onfaitgenre.

8h30. On quitte le mini-port de Copacabana direction l'Isla del Sol ! Environ 2h de navigation sur notre petit bateau à moteur (on ne le redira jamais assez : ce lac est immmmeeeeennnnsssseeee). On fait la rencontre de 3 Suisses (non pas le magazine lol), 3 filles de 25 ans qui voyagent comme nous, mais dans l'autre sens : elles ont fait tout ce que nous voulons faire par la suite. Pendant 2h, elles nous donnent les meilleurs tuyaux pour Cuzco, le Machu Picchu et même Buenos Aires (Laura y a vécu en temps qu'étudiante et souhaite maintenant s'y installer). Un couple de jeunes retraités français (que les 3 filles ont déjà rencontré hier) se joignent à notre conversation et tout le monde va raconter sa petite vie pendant 2h en échangeant expérience et anecdotes.

Sous un ciel dégagé, on arrive dans le petit port d'Isla del Sol : littéralement l'Ile du Soleil et on comprend pourquoi ! Le paysage ensoleillé est digne des plus belles cartes postales, les couleurs crues du milieu de journée accentuent le contraste entre le bleu de l'eau, le gris des roches et le vert de l'île : elle est pleine de végétation. C'est si beauuuu, d'autant plus que l'eau est calme et lisse. On débarque sur la pointe Nord, l'objectif est de faire le trek qui traverse l'île, pour reprendre le bateau au Sud en fin d'après-midi. Quoique pas trop en fin d'après-midi non plus car on doit être à 19h à l'agence de bus ! Cette nuit on roule direction Cuzco.

11h. C'est parti pour notre balade ! Il fait beau et chaud, on longe le bord de mer (ou plutôt le bord du lac, décidément on a du mal à s'y faire), la vue est incroyable... Que demander de plus ???? Pour l'instant, le paysage nous rappelle tout de même la Corse ou le Sud de la France.

Mais plus on avance, plus cette impression disparaît. On découvre de nouvelles plages désertiques peuplées de porcs qui se dorent la pilule, la tête dans le sable... On n'a pas trop su dire si certains étaient morts ou pas.

Malou et un cochon aplati à sa gauche 

À part eux et deux barques au bord d'un ponton, le seul signe de civilisation est une petite école bleue à moins de 100m de l'eau. Quelques enfants s'écrient d'ailleurs "HOLAAA" par la fenêtre avant de se cacher sous leur table, morts de rire. Ils n'ont pas compris qu'on les voyait quand même, leurs fenêtres sont des baies vitrées... Ah ces jeunes...

La petite école bleue 

On s'enfonce dans les terres, on traverse quelques villages. On se croirait projetées dans le passé : de toutes petites maisons, quelques villageois en habit traditionnel, des cultures et potagers partout, des moutons dans les petits jardins, quelques ânes sur le chemin qui accueillent notre arrivée dans un sacré vacarme. Salut les potes

Ça grimpe, ça grimpe, on arrive au point culminant de l'île à quelques 4000m d'altitude. Là on découvre un panorama de cultures en terrasse, on se croirait en Asie ! Encore perturbées par ce point de vue trop beau, on manque de prendre le mauvais chemin et de s'enfoncer au cœur de l'île... Heureusement deux toulousains qui sortent de nulle part nous mettent en garde #mercilafrance.

Quelques selfies lama et quelques péages humains plus loin (oui, les locaux font payer les touristes de quelques centimes pour entrer sur les nouveaux chemins), on tombe sur quelques maisons très charmantes qui sont en fait des restos typiques alléchants. Évidemment on se faire encore avoir... Faut dire qu'il est presque 15h et qu'on a quand même bien marché ! C'est le moment ou jamais de gouter les poissons du lac, en tête à tête le lac justement. Un bon plat de trucha bien fraîche (de la truite). Mmmmiiiaaaammm

Oups, on doit prendre le bateau de 16h30 si on veut avoir notre bus du soir, sauf que la balade n'est pas finie... Mais grandes sportives que nous sommes, on arrive à rejoindre le port Sud rapidement, après avoir failli glisser environ 478 fois sur les pierres presque polies de la longue descente.

Assommées par tout le soleil qu'on a pris dans la journée et les dénivelés dans les pattes, ça part en gros dodo dans le bateau à moteur pour retourner à Copacabana. On est bercées par les vagues, nous et le 3/4 des autres passagers.


L'arrivée au port de Copacabana nous tire de notre sommeil, la course reprend ! C'est vraiment Pékin Express ce trip. Stéphane Rotenberg où es-tu ??? On court récupérer nos sacs à l'hôtel. Les adieux avec le fils du réceptionniste (5 ans) sont déchirants... Hop on court à notre bus. Heureusement qu'on est un peu en avance car on a plein de paperasse à remplir étant donné qu'on va passer la frontière pour le Pérou. Surprise, notre bus est rempli de jeunes français comme nous : on se croirait dans le bus du wei. Tout le monde est surexcité de rejoindre le Pérou ! C'est dire, au bout de 5 minutes de bus on est déjà à la frontière. Premier contrôle, puis c'est à pieds qu'on va physiquement passer la frontière pour rejoindre le deuxième contrôle. Grosse symbolique, en un pas on passe d'un pays à un autre : d'une culture a une autre, d'une monnaie à une autre, des boliviens aux péruviens... on sait pas si c'est psychologique ou pas mais on commence déjà à se dire que les péruviens sont plus sympas que les boliviens, on a aussi l'impression qu'ils sont typés différemment. 30 minutes voire 1h plus tard, on reprend enfin la route : un groupe de français avait perdu les petits papiers de la PDI... c'est LE truc indispensable à montrer à chaque frontière, qui prouve l'entrée en règle dans un territoire. Ils ont dû payer une amende et donc prendre un taxi pour aller chercher de l'argent... mais c'est pas grave, en attendant on savoure cette nouvelle ambiance péruvienne en mangeant une glace. En plus, le soleil se couche et le vent est chaud. Tout ce qu'on aime !

Allez fini les bêtises, à présent la nuit est bien là, on est bien installées dans nos semi-cama, il faut dormir pour assurer la suite du trip. C'est parti pour toute la night dans le bus comme on sait bien faire, l'arrivée à Cuzco est prévue au petit matin.

Goooood nightttt

16
fév
16
fév
Publié le 26 novembre 2017

6h. Nous arrivons au terminal de Cuzco. 1er jour au Pérou ! Encore endormies, on essaie en vain de retirer un peu d'argent local (le SOL). Heureusement, on a echangé hier soir les bolivianos qui nous restaient, juste assez pour payer le taxi. Nous sommes littéralement agressées par les dizaines de chauffeur de taxi à la sortie du terminal. Pas très agréable de bon matin ! On en choisit un parmi les 2500 qui nous ont sauté dessus, et lui indique l'adresse de l'auberge que les Suisses d'hier nous ont conseillée : Pariwana. On découvre la ville à travers les vitres du taxi. Le soleil a décidé de rester caché aujourd'hui, mais on est tout de même immédiatement charmées par Cuzco. On arrive à l'auberge, une grande maison coloniale dont la cour intérieure est entourée d'arches et de galeries vitrées à l'étage. Magnifique ! On croise les doigts pour qu'il y ait de la place pour 3. Ouf, c'est bon pour ce soir !

L'auberge est vraiment super et propose toute sorte de service, dont une laverie ! Étant toutes les 3 à cours de vêtements propres #ahdégueux, on saute sur l'occasion et remplissons des sacs avec nos affaires sales que nous déposons dans le bac prévu à cet effet. Puis nous prenons une douche plus que salvatrice après 12h de bus (pression et eau chaude à foison = le rêve). Une fois prêtes et propres comme des sous neufs, nous partons dans le centre ville situé à quelques cuadras d'ici. Première mission de la journée : réserver nos billets pour le Machu Picchu, où nous prévoyons de grimper après demain. Nous retirons (avec succès cette fois) de l'argent péruvien puis nous rendons au centre culturel de Cuzco pour pouvoir profiter du ticket au prix étudiant. Cela étant fait, on peut aller prendre un petit dej tranquille. On entre dans le premier endroit qui s'offre à nous, le Cuzcoffee #lesjeuxdemotsçapaye. On a un desayuno de rêve pour l'équivalent de quelques petits euros, de quoi nous donner des forces pour une journée !

Avant de commencer notre visite de la ville, on retourne au terminal pour acheter nos billets de bus pour dans 2 jours, afin de ne pas avoir à s'en soucier pendant notre séjour ici (vous noterez nos progrès d'organisation). Après avoir comparé les prix et horaires de plusieurs compagnies, on choisit celle qui nous parait la plus intéressante puis reprenons un taxi vers le centre. Prochaine mission : acheter nos billets de train pour Aguas Calientes. En effet, c'est le seul moyen de se rendre dans ce petit village situé au pied du Machu Picchu. On nous a prévenu que ça allait faire mal à nos porte feuille mais bon, pas le choix... le train le plus cher du monde dit le guide du routard ! C'est pour la bonne cause, on évitera les resto dans les prochains jours pour compenser #sacrifices.

12h30. Nous avons réglé tout notre planning pour les prochains jours, et on est pile à l'heure pour notre free walk tour de Cuzco. Le rdv est à 12h45 au centre de la Plaza de Armas. C'est là que nous rencontrons notre guide Marco. Nous sommes une quinzaine de touristes lorsque nous débutons la visite. Quelques gouttes commencent à tomber sur nos têtes. Nous suivons donc Marco à travers les petites ruelles de la ville, alors que celui-ci nous raconte l'histoire des Incas, leur culture, leur architecture, puis l'invasion espagnole. Tout ça dans un anglais quasi parfait, les autres touristes du groupe étant tous anglophones. Nous observons donc, sous une pluie de plus en plus forte, l'architecture sans faille des restes de monuments incas sur lesquels les espagnols ont construit leurs maisons et églises coloniales. Marco retient toute notre attention avec ses explications et a même prévu des parapluies pour tout le monde ! Plutôt étonnant pour un free tour ! Il nous emmène dans une petite pharmacie de plante où nous laissons nos papilles flâner sur les différentes saveurs proposées. Puis nous arrivons sur les hauteurs de la ville, où un bus nous attend pour nous monter jusqu'à la statue du Cristo Blanco, petite reproduction du Christ rédempteur à Rio. Sur le chemin, nous nous arrêtons dans un magasin de vêtements artisanaux où l'on a droit à un petit cours sur les différentes laines (alpaca, guanaco, lama, vicuña) et sur les colorants naturels qu'ils utilisent sur leur textiles.

Puis le bus nous dépose au pied de la statue, d'où on a une vue panoramique sur la ville. Un petit selfie devant la statue (pour faire croire qu'on est à Rio) puis le bus nous amène au point final de notre visite, un petit marché couvert de fruits et légumes.

#onfaitgenreonestalléesàRio 
Marco best guide ever 

15h30. C'est le moment de dire au revoir à notre guide préféré et de le remercier par un petit pourboire bien mérité. Nous profitons de l'endroit pour s'asseoir à un petit stand et déjeuner. Nous nous installons un peu par hasard devant le stand de Marcelina et Anita Cleo. L'une fait des jus de fruits pressés et l'autre des sandwichs. Pas de jalouses, on se prend un de chaque et dégustons sur place ce repas délicieux. Pour une modique somme, nous avons chacune 75cl de jus de pomme, banane, lucuma, betterave, carotte, orange pressée sous nos regards ébahis. Le sandwich poulet-avocat-salade-tomate est tout aussi succulent. En plus Marcelina et Anita s'intéressent à nos vies et nous discutons de tout et de rien le temps du repas. Elles sont adorables et bienveillantes !!

Meilleur repas depuis des jours ! 

C'est donc repues et moins bêtes #mercimarco que nous quittons le petit marché, et rejoignons la plaza centrale à pied. On entre dans 2-3 églises (seulement celles dont l'entrée est gratuite pour dire vrai #nomoney), puis recherchons le magasin où Marco nous a promis une réduction si on achetait des pulls péruviens, en bonnes touristes que nous sommes. En plus il pleut des cordes alors on se réfugie dans le dit magasin le temps que ça se calme, et en profite bien sûr pour essayer à peu près 37 pulls chacune avant de se décider enfin ! La réduction vendue par Marco s'est avérée être un peu bidon, même si on les a tout de même pas payé plus de 7€ #weloveperou. On en a rêvé de ces pulls, maintenant on les a ! Meilleure acquisition du voyage. Après donc des heures passées dans ce petit magasin, la nuit est tombée et on décide de rentrer à l'auberge, toujours sous la pluie.

On découvre en arrivant qu'il y a en fait un bar/resto à l'étage, c'est donc sans hésitation qu'on s'y rend pour dîner, après s'être installées dans notre petite chambre et avoir rencontré nos nouveaux colocs (Morgan from Canada, Max from Australia et Patrick from wedon'tknowwhere). On se commande de bons plats à base de quinoa et/ou salade.

Award de la meilleure auberge du Pérou 

Ce soir, grosse soirée karaoké à 22h, on ne peut pas rater ça !! On lutte pour rester éveillées jusqu'au début du jeu, et une fois commencé, on attend (en vain) une chanson de Nicki Jam pour nous lancer sur le dancefloor. Pas de Nicki en vue, seulement des chansons espagnoles que nous ne connaissons pas... il est temps pour nous d'aller nous coucher !

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Publié le 23 novembre 2020

7h30. Notre réveil retentit dans la petite chambre. Ça risque de réveiller nos colocs, mais bon ceux-ci n'ont pas hésité à faire du bruit en rentrant à 4h du mat... #rageuses. On découvre le grand buffet du petit dej, pain, céréales, confiture, porridge... que ricoooo!

9h. C'est avec un petit pincement au coeur que l'on quitte l'auberge et la ville de Cuzco. On a tellement aimé cet endroit ! On se dirige vers le lieu où l'on doit prendre un colectivo/minibus qui nous emmène dans la Vallée Sacrée des Incas au nord de la ville. Arrivées au dit endroit, on se fait presque agresser par les chauffeurs qui nous proposent leur service. Ils ne sont pas très délicats ces péruviens. On complète les trois dernières places d'un de leur minibus pendant que nos sacs à dos sont chargés sur le toit, puis nous partons.

1ère étape : le village de Chinchero à 40min au nord de Cuzco, dans lequel se situent des ruines incas, à 3475 mètres d'altitude. Ce village contrôlait l'accès vers la vallée sacrée. Le chauffeur nous dépose là et nous grimpons dans les hauteurs pour aller admirer ces trésors datant de plus de 500 ans ! Nous nous faisons encore prendre au piège par les petites cholas sur la place centrale, Plaza de Armas, vendant éternellement les mêmes articles de toutes les couleurs mais toujours aussi jolis... #toujoursplus. Par chance la pluie se met à tomber et nous sommes contraintes de mettre fin à notre folie acheteuse.

 La tête dans les nuages

Une fois l'averse calmée, nous visitons la superbe église coloniale du village, aux charpentes de bois ornées d'or. Enfin, nous nous aventurons entre les ruines en terrasses situées juste à côté. Ce qu'il reste est assez réduit mais nous donne un bel aperçu de ce à quoi ressemblait les villages incas (avec un peu d'imagination).

La vue est magnifique, avec ces nuages qui viennent se poser sur les montagnes d'en face

En redescendant, nous croisons des cholas en train de tisser les superbes tissus colorés qu'on aime tant ! C'est là qu'on se rend compte le travail que ça représente... de la patience, il en faut ! Ce sont les femmes qui s'occupent de filer et de tisser la laine.

 Les tissus sont teints avec les herbes, feuilles et la cochenille qui fournit la teinte rouge

On finit notre petit tour puis on se dirige vers notre deuxième étape : les ruines de Moray et les Salineras de Maras. Un taxi nous propose de nous y emmener, puis de nous attendre une quarantaine de minutes sur chaque site. Parfait ! Nous partons donc dans la voiture, un peu vétuste, de notre chauffeur. C'est l'aventure ! Le temps est couvert, il pleuviote un peu.

 Sur le chemin, on dépasse quelques personnes à cheval

Heureusement, on est toujours équipées de nos capes de pluie. Nous arrivons à Moray 30 minutes plus tard. Un site impressionnant qui se présente comme un amphithéâtre que l'on observe du dessus, avant de descendre pour voir de plus près. Il s'agissait d'un centre de recherche agricole empirique inca où étaient pratiquées des expériences de culture grâce aux différentes positions des terrasses, créant toute une série de microclimats. Cela aurait servi à prévoir les rendements agricoles. On fait le tour du site en 40 minutes top chrono, car notre chauffeur nous attend gentiment sur le parking.

Les terrasses permettaient de simuler une vingtaine de microclimats différents

Prochain arrêt : les Salineras de Maras, à 3300 mètres d'altitude. On ne sait pas trop à quoi s'attendre ! Nous les salines ça ne nous évoque guère qu'une étendue de sel... C'est pourtant tout autre chose qui nous attend ici ! Au fond d'une vallée, on aperçoit des centaines de bassins creusés dans une sorte de terre marron/orangée, et remplis de ce qui semble être du sel. Notre chauffeur nous dépose devant l'entrée, top chrono c'est reparti pour une visite éclair #relampago #mickyreviensnous. Bien sûr on perd déjà 20 min dans le premier magasin attrape-touriste qu'on croise, qui plus est pour acheter du chocolat ! Mais pas n'importe lequel : du choc à la fleur de sel. Un délice !

Chaque année, ces bassins en terrasses permettent la récolte d'une dizaine de tonnes de sel

Après une petite balade à travers cet endroit si particulier qui rappelle les rizière asiatiques, nous repartons avant de mettre fin à notre visite accompagnée par notre chofer (big up à lui). Ce dernier nous dépose au milieu de nulle part, au niveau d'un croisement un peu désertique. Pas ouf mais bon, c'était le deal ! Heureusement la première voiture que l'on interpelle s'arrête sur le champ. Un minibus touristique vide et tout neuf, pile ce dont nous avions besoin. Celui-ci nous emmène dans la ville où nous devons prendre notre train pour le Machu Picchu.

15h30. Nous débarquons dans la jolie ville d'Ollantaytambo (j'offre 1000 pesos à celui ou celle qui arrivera à prononcer ce mot du premier coup, nous on n'y arrive toujours pas), encastrée au fond d'une vallée, et surmontée par des ruines incas sur tout un pan de montagne. N'ayant pas encore déjeuné, nous nous installons dans un petit restaurant avec une vue imprenable sur ce qui devait être une forteresse il y a 500 ans. Un bon petit repas (bien que très simple).

16h45. Nous ne tardons pas à gravir les mille et quelques marches qui mènent au sommet du monument inca car l'entrée sur le site ferme à 17h, on a eu chaud !

 La forteresse

On essaie de s'incruster ni vues ni connues dans un groupe de touristes pour profiter des explications du guide sur cette civilisation si passionnante. C'est en fait une forteresse inca dont le nom signifie "l'auberge d'Ollantay", du nom d'un guerrier. La ville fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols. Du haut de la forteresse, on a une vue panoramique sur toute la vallée et sur le village d'Ollantaytambo (avouez-le, vous vous êtes arrêtés à la deuxième syllabe #ollantaquoi ?). Nous redescendons et nous retrouvons au pied de la montagne face à 3 lamas qui gambadent entre les ruines. On en profite pour faire 2/3 selfies avec ces animaux si rigolos.

Coucou les chamas 

Il est déjà 18h, nous décidons de rejoindre la gare, d'où notre train part à 19h. On récupère nos sacs qu'on avait laissés dans le resto où on a mangé (on n'a pas voulu tenter l'ascension de la forteresse avec 15kg sur le dos), puis nous rejoignons la gare à pied.

Ollantaytambo 

On s'achète des ptits trucs à manger dans la salle d'attente, avant d'embarquer à bord du fameux Inca Rail ultra moderne et luxe. On comprend mieux le prix ! Un petit snack ainsi qu'une boisson nous sont même servis à bord.

Before: maïs sur le sol de la gare / After: petite boisson dans train luxueux

Le voyage dure 1h45 - soit le temps de faire une sieste - puis nous voilà arrivées à Aguas Calientes ou el Machu Picchu Pueblo comme ils aiment l'appeler ici. On a reservé un petit hôtel (le moins cher qu'on ait trouvé) sur Booking, et c'est donc équipées de notre GPS/iPhone que l'on se dirige vers l'adresse indiquée.

Et là, c'est le drame. Nous nous trouvons à l'endroit indiqué par le GPS, mais aucune trace de notre hôtel. Pire encore, on est dans une impasse ! La rue ne va pas plus loin. Bon, il doit bien être quelque part. On redescend la rue principale, puis entrons dans un hôtel au pif pour demander des renseignements. Après avoir écouté attentivement notre requête, la femme de la réception pianote quelques touches sur son clavier d'ordi avant de décrocher son téléphone. On comprend qu'elle est en contact avec le mec de notre hôtel et qu'elle lui demande la direction à emprunter pour s'y rendre. Elle essaie de nous expliquer après avoir raccroché, mais on se rend vite compte qu'elle n'a pas très bien compris elle-même... On considère qu'on a à peu près saisi où aller, et c'est reparti pour la chasse à l'hôtel. Il est 22h passées et nous errons dans les rues animées de la ville, nos 15kg sur le dos. Après avoir fait trois fois le tour de la place principale et demandé de l'aide à deux ou trois autres personnes (en vain), on decide d'appeler directement l'hôtel. Le mec que j'ai au téléphone nous propose de venir nous chercher sur la place. Rdv au pied de la statue, m'a-t-il dit ! 5 min plus tard voilà que celui-ci arrive et nous emmène dans le dit hôtel, à seulement quelques minutes à pied. Hallelujah !!! On s'installe dans notre petite chambre à 3 lits, on est si contentes de se poser enfin ! On ne tarde pas à dormir car on se lève à l'aube pour grimper (roulement de tambour) au Machu Picchuuuuuuu ! Finally🤘🤘

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4h. Le réveil retentit pendant de longues minutes sans qu'aucune d'entre nous n'ait la force de bouger un orteil. 4h15. Allez allez on se bouge les miches, le Machu Picchu nous attend !!!!! On s'active, on rassemble rapidement nos affaires et on emporte le ptit dej que notre hôte nous a gentiment préparé.

Nous partons équipées de nos lampes torche et frontales, et nous marchons dans la nuit noire en direction du point de départ de l'ascension. 20 minutes de marche jusqu'à un pont, unique point d'accès au sentier, qui n'ouvre qu'à 5h. Nous arrivons vers 5h15, et la queue est déjà longue ! Les gens n'hésitent pas à se lever aux aurores pour éviter la cohue des touristes sur le site. À l'entrée du pont, un homme contrôle nos billets (à savoir que le nombre de places par jour est limité d'où l'importance d'acheter son billet à l'avance pour ne pas se voir refuser l'entrée en haut).

Le Machu Picchu, ça se mérite !  

Nous attaquons la montée à la nuit noire, parmi les autres marcheurs déjà nombreux. Des marches, raides et accidentées, dans une véritable jungle. Il fait déjà chaud et humide, alors qu'on s'est habillées comme en plein hiver ! Si bien qu'on est vite contraintes de faire une petite pause pour enlever quelques couches tellement on meurt de chaud. Le ciel s'éclaircit peu à peu, et en un rien de temps le soleil commence à s'élever. On marche maintenant sous une crachin incessant, pas très agréable mais ça nous rafraîchit un peu ! Entre deux passages dans la jungle, on croise quelques fois la route sinueuse empruntée par les bus qui transportent jusqu'en haut les touristes les moins sportifs #petitsjoueurs. Le chemin est très raide, mais avec notre cardio de championnes, on atteint le sommet en une petite heure. Nos quadriceps nous remercient pour ce bel exercice, qui plus est dans un décor incroyable.

On y est presque 

6h15. Nous voilà donc à l'entrée du site. Malgré notre réveil précoce, nous ne sommes pas les premières arrivées, loin de là ! Les touristes sont déjà nombreux, d'autant plus que les cars (qui nous ont doublé dans la montée) ont déjà déversé les premiers groupes de curieux venus à la conquête de la cité inca. On décide de prendre un guide pour profiter au mieux de la visite, et acceptons le premier qui s'offre à nous. C'est donc là que nous rencontrons Gilberto, ainsi que le couple d'Américains avec qui nous allons partager ce moment de découverte hors du commun. Nous entrons sur le site, munies de nos capes de pluie, le crachin maintenant nous refroidit plus qu'autre chose. On ré-empile nos couches de vêtements chauds avant de partir à l'assaut des terres incas.

Super temps, super looks, très contentes 

La première image que nous avons du site est déjà waouh. Les ruines en terrasses, la montagne Huayna Picchu (= jeune montagne en quechua) (oui avant d'être la marque trop swag de Decathlon, le quechua était la langue des Incas)... Les nuages qui forment une épaisse brume confèrent au paysage une ambiance mystique. Nous visitons les ruines de ce qu'étaient des maisons de riches Incas. On écoute avec attention les explications de notre guide, entrecoupées par les questions toujours plus intéressantes de notre collègue américain (on l'appellera Kevin) #tupensesquelelitétaitplutôticioulà? #mercikevin.

La brume donne une atmosphère mystique au site 

Point culture : le Machu Picchu fut construit entre 1440 et 1490 à 2690m d'altitude, et habité par une centaine d'Incas faisant partie de l'élite de la société. En effet, ils étaient pour la plupart des astronomes qui étudiaient les étoiles depuis des bâtiments stratégiquement conçus à cet effet. La raison pour laquelle le village est si bien conservé est qu'il n'a en fait jamais été trouvé par les Espagnols, lors de leur invasion en 1532. Ce n'est qu'il y a un peu plus d'un siècle, en 1911, que les ruines ont été découvertes par un scientifique allemand ! Des rénovations ont été faites depuis sa découverte, mais 75% de ce qu'il reste aujourd'hui est original. Le site est maintenant très bien entretenu et des centaines de personnes travaillent tous les jours pour conserver son authenticité. La visite guidée ne dure pas plus d'1h30, puis Gilberto nous laisse nous balader librement entre le ruines.

 Il faut être patient pour espérer voir la brume se dégager

Nous montons au point le plus haut, offrant LA VUE que l'on connaît tous, d'où la fameuse photo du Machu Picchu est prise des milliards de fois chaque jour. En effet, la vue d'ici est imprenable. On n'arrive pas à croire qu'on est là, devant cette merveille du monde ! On trouve un petit endroit où se poser pour faire des photos (environ 3 millions 500 mille).

Mais attention, malheureux celui qui, naïvement, décide de se prendre en photo en sautant avec la cité en arrière plan (nous à chaque fois). Un agent du site débarque aussitôt, son sifflet à la bouche pour te rappeler à l'ordre, c'est interdit.

On se contentera donc d'une pose statique pour la photo souvenir (sous les yeux de notre surveillant)

Le soleil nous offre un peu de chaleur alors que la pluie a enfin cessé de tomber. Les ruines se remplissent de groupes de touristes. Avant de partir, on s'arrête au stand pour faire tamponner nos passeports du tampon spécial Machu Picchu, un chouette souvenir. Nous décidons de redescendre un peu avant 11h (on y est depuis 6h30 tout de même), et arrivons au pied de la montagne après 50 minutes de marche à un bon rythme #surentrainées #quadricepspowa. Bon j'avoue qu'on arrive à peine à marcher arrivées en bas tellement nos jambes tremblent, preuve de l'effort fourni. 💪

Voilà le chemin raide qu'on a emprunté aller/retour (tracé en vert) pour arriver au Machu Picchu depuis Aguas Calientes

Encore une petite demi-heure de marche et nous arrivons à l'hôtel où nous récupérons nos sacs à dos. Il est midi et notre train pour retourner à Ollantaytambo est à 14h30.

 Sur le chemin on passe par la maison des papillons d'Aguas Calientes (El Mariposario)

Après une longue hésitation, on se motive pour aller se tremper dans les eaux thermales qui font la deuxième attraction de la ville. Paupau, pas très emballée par l'idée (faut dire que ça pue l'oeuf ce truc), nous attend à l'entrée le temps qu'on se trempe. Un bon bain dans les bassins d'eau chaude avant une bonne douche froide, rien de plus revigorant après l'effort ! D'autant plus que ces eaux contiennent des minéraux qui ont des vertus pour la peau, les muscles, le système digestif, le métabolisme...

Aguas Calientes de jour (et oui, pour l'instant on ne l'avait découverte que de nuit) 

14h. On quitte les thermes pour nous diriger (précipitamment) vers la gare. Après une petite frayeur, on est à l'heure pour prendre notre train de luxe, cette fois-ci dans le sens inverse de la veille. On attend le snack avec impatience ! Le trajet de jour à travers la vallée est superbe. Il fait beau, les rayons du soleil s'infiltrent par les fenêtres du wagon. On file parmi la jungle, les paysages défilent. Des montagnes, des courts d'eau, de la végétation à perte de vue. On se croirait comme dans un film ! D'ailleurs, sous notre nez, le gobelet fourni par le train de luxe décrit bien la situation : "A Mystic Experience".

L'agitation de la gare d'Ollantaytambo 

Une petite sieste salvatrice et nous voilà arrivées à destination. Enfin, plutôt à notre 1ère escale ! Le chemin est encore long jusqu'à notre destination finale qui est en fait Pisco sur la côte péruvienne. Pour l'atteindre, nous prendrons un bus de nuit depuis Cuzco, et celui-ci part à 19h. Pas le temps donc de s'attarder à Ollantaytambo, nous sautons dans un colectivo pour rejoindre Cuzco.

Les vues qu'on traverse à toute allure sont magnifiques, avec le soleil couchant on se croirait dans une peinture 

1h40 plus tard, le minibus nous dépose au terminal de bus de la ville de Cuzco. Il fait déjà nuit. Nous nous apprêtons donc à faire Cuzco-Pisco, l'un des trajets les plus longs de notre voyage, puisque 17h nous sépare de la côte.