Ce matin réveil 3h50 : on a rendez-vous à 4h30 pour aller voir le Geyser del Tatio, avant le lever du jour ! On nous a dit de s'habiller chaudement car c'est en altitude (4300m) et il fait environ -5°c, tout en mettant notre maillot de bain en dessous car ensuite on pourra gouter aux eaux thermales... On ne sait pas trop à quoi s'attendre mais ça risque d'être quelque chose ! Nos roommates anglais se lèvent presque en même temps que nous, comme prévu. Dommage, on ne part pas avec le même bus qu'eux mais on va les croiser toute la journée totalement par hasard.
C'est l'heure de retrouver Natalia notre guide russe enthousiaste et Javier notre comique chauffeur de bus. On a environ 2h de route avant d'arriver à destination alors on en profite pour finir notre nuit (pour certaines), avant que Natalia nous explique les dangers et les règles à respecter : ce n'est pas anodin d'aller voir des geysers ! Un peu après 6h, on arrive sur le site. Dernières recommandations : ne pas trop s'approcher des trous, respecter les délimitations... On apprend avec stupeur qu'il y a quelque temps une touriste hollandaise s'est fait piéger par les vapeurs émanant des geysers et est tombée dans l'eau à plus de 90°c... Elle n'a pas survécu car personne n'était en mesure de la soigner dans les environs, il leur a fallu l'héliporter jusqu'à Santiago, bien trop loin... Ça devrait nous dissuader de faire n'importe quoi.
Natalia ne nous avait pas menti, il fait vraiment très très froid !!! Tellement que nos cuisses ont l'impression de brûler, même avec toutes nos couches. Mais la beauté du lieu nous fait presque oublier cette température infâme (presque) : c'est encore l'aube, des nuages de vapeur s'échappent de tous les côtés. Le soleil est en train de se lever et nous offre un spectacle hors du commun, la fumée proférant un côté apocalyptique à la scène.
On a tellement froid qu'on s'accroupit près des vapeurs, on perçoit presque un brin de chaleur malgré la désagréable odeur de soufre qui nous chatouille les narines... #oeufpourri. Après quelques commentaires et explications de notre guide préférée à propos de la genèse de ces geysers, c'est l'heure du petit dej ! Et oui, pendant ce temps Javier le chauffeur nous a préparé une petite table de jardin à proximité du mini-bus, pleine de remontants : thé (ou maté pour les vrais), café, gaufrettes, sandwich de jambon/fromage/avocat... de quoi nous remonter le moral et la température corporelle. Le tout accompagné par le soleil qui prend de la hauteur et nous réchauffe avec ses rayons.
Non, on n'avait pas froid du tout (cf la serviette de bain en guise d'écharpe)Après cette pause appréciée, on continue notre excursion en direction des eaux thermales ! Pour le moment, encore un peu frigorifiées, on a du mal à se dire qu'on va devoir/pouvoir se mettre en maillot de bain... mais l'arrivée aux alentours du bassin nous donne qu'une envie : plonger la tête la première dans l'eau bouillante ! Dommage, ça ne va pas être possible : on a l'interdiction de mettre la tête sous l'eau et de se baigner plus de 15 minutes à cause de la haute concentration de l'eau en minéraux. Tant pis, on saute du van et nous voilà déjà en train de courir vers l'eau qui fume. On se déshabille en une seconde et demi (environ), le vent nous glace la peau alors on s'immerge rapidement. Ahhh au secours ! Petit imprévu : l'endroit par lequel on a pris l'échelle n'est pas du tout aussi chaud qu'on le pensait !!! Foutues pour foutues, on traverse le bassin froid à la nage pour rejoindre le coin qui fume vraiment (et où, bizarrement, tout le monde est en train de patauger... on n'aurait pas pu s'en douter). Et là c'est un vrai bonheur, qui vaut bien toutes nos mésaventures glaciales antérieures ! Des courants brûlants viennent réchauffer nos membres : une résurrection qui nous rend euphoriques. On s'accroupit tellement l'eau est peu profonde, on a essayé la position allongée mais après deux/trois effleurements de pieds étrangers (pour ne pas dire 10/12), on s'est résigné. Pendant un peu plus de 15 minutes, on profite de cette chaleur qui nous réchauffe les corps et les cœurs (#poésie).
Le temps s'écoule trop rapidement (toujours trop) : trempées, on doit déjà retourner affronter le froid de l'air et pire encore, se rhabiller... on essaie d'expédier cette tâche ennuyante le plus vite possible et on consacre les minutes restantes à poser devant les eaux thermales, en bonnes touristes qui se respectent.
8h15. Retour au van. Il est encore si tôt qu'on a du mal à croire qu'on a déjà vécu tout ça aujourd'hui ! Alors c'est donc vrai que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, on a l'impression que l'avenir nous appartient.
Le super bus de Javier C'est parti pour un safari andin ! On parcourt plaines et vallées, longe lacs et collines. Natalia et Javier nous ont dégoté les spots parfaits pour observer la faune de la région : vicuñas, lamas, guacanos, nandous, flamants roses de 3 races différentes, petits lapins bizarres mais mimi dont j'ai oublié le nom (oups), oiseaux en tout genre... on ne sait plus où donner de la tête (nous 3 + les 6 autres couples qui partagent notre van, plus in love que jamais).
Coucou les ptits vicuñasOn fait une petite halte dans le hameau de Machuca, max 100 habitants en saison : un petit village trop mignon rempli de maisons en chaume. Une mini église aux volets bleus, des artisans et quelques locaux qui proposent de la viande de lama grillée en mode barbecue aux touristes (un vrai succès mais ce n'est que quelques jours plus tard qu'on goûtera à cette fameuse viande, sans le savoir vraiment...).
Machuca et sa petite église haut perchéeHop on repart toujours en compagnie de Javier et Natalia (pour ne plus les citer lol), et on s'arrêtera à de nombreux autres points de vue sur notre chemin du retour vers San Pedro, dont en haut d'un canyon impressionnant rempli de cactus avec un fleuve de verdure en son fond. Décidément, toujours plus de diversité sur ce continent !
13h. Retour à l'auberge, on l'impression d'avoir vécu 6 jours en quelques heures tellement on a vu de choses différentes en si peu de temps. On retrouve nos meilleurs copains chiliens qui eux se remettent doucement de leur soirée de la veille : ces fameuses fêtes de San Pedro qui se déroulent dans des champs, où le lieu est communiqué au dernier moment et exclusivement par bouche à oreille, pour éviter toute descente de policiers... Toujours aussi drôles mêmes fatigués, ils nous tiennent compagnie et animent notre repas pourtant pas jojo : tartines de thon (on fait avec ce qu'on a).
Avec Julio 15h. On retourne à notre agence après avoir acheté 5L d'eau. À notre plus grand regret, nous partons avec de nouveaux guides cet après-midi #nataliareviensnous. Cette fois, on part voir les Lagunas Escondidas dont on a tant entendu parler. Littéralement "lagunes cachées", ce sont des petits bassins d'eau salée dans une zone ultra blanche style salar, au milieu d'un paysage désertique. Ces petites lagunes sont tellement salées qu'on y flotte sans effort !
16h. On arrive sur ce site magnifique, il y a au moins 6 bassins différents d'un rare bleu turquoise, étendus sur une longue ligne tracée en plein milieu d'un petit désert de sel. Entre le premier et le dernier bassin (les deux seuls où la baignade est autorisée), il y a environ 20 minutes de balade dans un paysage extra. Dès le premier, on décide de se baigner. Il fait tellement chaud, on a du mal à croire que ce matin on était près d'un geyser par -5°c. Hop on saute dans ce bassin, sans jamais pouvoir toucher le fond tellement notre corps est attiré à la surface à cause du sel ! C'est encore une toute nouvelle sensation, on se sent tellement légères qu'on a l'impression de voler : pas d'autre choix que se tenir à l'horizontal. On ne peut pas s'empêcher de rire et de se moquer de nos positions respectives... On en sort rapidement pour avoir le temps de nous promener. Notre peau est tellement blanchie par le sel et la crème solaire qu'on se fond dans le paysage. Ça pique un peu tout ce sel séché sur nos petits bobos d'aventurières ! Mais vu le cadre, on en fait abstraction.
Lagunas Escondidas 17h30. On doit quitter ce paradis pour retourner au mini-bus et ensuite passer à la douche : une petite maison comme un oasis au milieu du désert avec 6 douches pour tout le monde, chauffées grâce au soleil. Une chilienne est là pour nous crier "CHICAAAAS RAPIDO POR FAVOR" et vérifier qu'on ne fait que se rincer. Tout le monde se change dehors en essayant d'empêcher le vent de tirer nos serviettes de bain.
Mais le programme n'est pas fini ! On part maintenant en direction de la Valle de la Luna (où on était hier) pour observer le coucher du soleil depuis un nouveau point de vue, en haut d'un sommet. Le temps d'y parvenir, on s'endort, bercées par le mouvement de notre van dans les cailloux. C'est agréable de somnoler contre son siège, JUSTE À CÔTÉ de la fenêtre grande ouverte (pour à pas dire la tête dehors), le vent chaud nous chatouillant le visage, les yeux fermés. Oui mais voilà, on roule quand même dans un désert plein de sable... Si bien que je (paupau) ne m'étais absolument pas rendu compte que tout ce sable était venu se poser et s'entasser sur mon visage entier... Arrivés à destination, je descends du van sous les éclats de rire des filles. Je me suis en fait transformée en noire. On vous épargne la photo de moi, bien que fameuse...
On reprend nos esprits après un nettoyage express, juste le temps de prendre conscience de la beauté de l'endroit où est maintenant. Le soleil est en train de baisser sur ce panorama déjà jaune-orangé de dunes et de montagnes rocheuses couleur sable. Le must, un petit apéro offert par la maison à base de cacahuètes, d'un cocktail de pisco (l'alcool typique qu'on a déjà goûté hier) ou d'un jus d'orange pour les petits joueurs.
Toujours les mêmes au buffet... On notera la petite joueuse à gauche et mon bras encore noir de sable en premier plan Après quelques discussions avec nos compagnons de voyage (notamment l'argentine dont le fils va à la même fac que moi à Buenos Aires), on se pose face à la vue panoramique pour observer le soleil disparaître, du haut de notre beau canyon. Encore un moment unique to be remembered (#bilingue).
Barbiche in the sun Vers 20h, nous sommes de retour à l'auberge, juste après avoir acheté 3 empanadas à notre vendeur préféré (notre seul et unique fournisseur depuis 3 jours) et après avoir ficelé notre programme pour les jours suivants. Demain on continue notre périple direction la Bolivie ! Nos chiliens mettent déjà l'ambiance dans la petite cour de l'auberge, assis autour de la grande table. Si bien qu'on se pose un peu à l'écart sur la mini table basse d'à côté pour manger tranquillement. 1/4 de seconde plus tard, voilà qu'ils nous rejoignent déjà et on s'entasse tous sur 2 pauvres petits bancs et 3 chaises ! C'est notre dernière soirée ici, alors ils nous offrent un verre de piscola pour fêter ça (ça tombe bien on n'avait pas encore goûté au coca).
Du beau monde autour de la table #interculturalité Ce soir on ne partage d'ailleurs plus notre chambre avec nos deux anglais d'hier mais avec Manuel et Julio : on a réservé cette nuit au dernier moment car on pensait quitter San Pedro aujourd'hui, et finalement il ne restait que 3 places dans leur chambre #chapeauenfeutrine (c'est la mode ici les gars mettent tous ça, on n'a hélas pas de photo pour vous faire part de cette tendance).
23h30. Le veilleur de nuit nous dit que c'est l'heure de continuer à l'extérieur de l'auberge ou d'aller dormir. Bien sûr nos amis vont poursuivre la fête ailleurs, mais nous décidons d'aller dormir car demain on part à 7h du matin et on a déjà du sommeil en retard ! Tout ce dont on a besoin c'est d'une bonne nuit réparatrice, la dernière au Chili.