Carnet de voyage

Sao Tomé

7 étapes
4 commentaires
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A la croisé des cultures africaine, portugaise et brésilienne, deux charmantes petites iles, entres villes coloniales, plages désertes, plantations historiques et le meilleur chocolat du monde.
Du 2 au 15 septembre 2018
2 semaines
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2
sept

Qu’une heure d’avion pour venir de Libreville. Je viens d’arriver à Sao Tomé, la capitale du pays.

Sao Tomé-et-Principe est un des pays les mois connus du monde. A part si vous êtes passionné de la CAM, je ne crois pas que vous pouviez positionner ce pays sur un carte. Sao Tomé est sur l'équateur.

Il est composé de deux iles au large du Gabon. La superficie est 6 fois plus petite qu’un département français comme la Sarthe. Il y a un peu moins de 200 000 habitants.

Il semble que les îles n’étaient pas habitées lorsqu’elles ont été découvertes par les portugais en 1471. Les portugais utilisèrent l’île comme un centre de transit des esclaves entre l’Afrique et le Brésil. Certains esclaves étaient conservés sur l’île pour travailler dans les plantations de canne à sucre, de café et de cacao. L’abolition de l’esclavage n’a rien changé, le contrat de travail obligeant les africains à rester dans leur plantation.

Le pays est indépendant en 1975 et devient communiste. Le multipartisme est autorisé en 1990, depuis il y a régulièrement alternance des partis au pouvoir.

Après l’indépendance l’économie, qui était basée sur des plantations rentables uniquement grâce à un néo-esclavagisme, c’est écroulée, faisant de Sao Tomé un des pays les plus pauvres du monde.

Aujourd’hui la principale production est le cacao. Le pays a des espoirs de développement grâce à la découverte de réserve de pétrole et à un début de tourisme.

La langue officielle est le portugais. C’est la même heure qu’au Gabon, c’est-à-dire l’heure d’hiver de la France.

On peut rester jusqu'à 14 jours sans visa.

Je vais rester 14 jours. Je vais aller dans les deux îles. L’intérieur des iles est montagneux, mais je vais rester sur la cote où on trouve villes et villages.

J’ai réservé tous mes hotels, sauf sur l’ile de Principe.



6
sept

Ici on regarde les matchs de Benfica à télé et on boit de la Super Bock, changement complet d’ambiance, on est qu’à quelques kilomètres des cotes africaines, mais on sent le Portugal et déjà presque le Brésil. Il y a une douceur de vivre qu’on ne retrouve pas sur le continent, tout est plus calme, les filles ont des tenues beaucoup plus légères. Il y a aussi beaucoup plus de touristes, surtout des touristes portugais et brésiliens, mais aussi d’autres européens. Ici je n’hésite pas à prendre des photos dans la rue.

Après deux nuits à Sao Tomé (j’en reparlerai plus tard) j’ai pris l’avion pour Principe. Je préfère visiter Principe au début de mon séjour, pour ne pas risquer d’y rester coinsé juste avant de rentrer, il parait que l’avion peut ne pas voler plusieurs jours en cas de panne ou de mauvais temps.

Il faut 45 minutes sur un SAAB de 30 places pour relier les deux iles.

Santo Antonio

C’est l’unique ville de l’ile. Belle petite ville, au fond d’une baie, dominée par les montagnes recouvertes de forêt.

Beaucoup de charmes dans cette petite ville aux batiments coloniaux et aux maisons couleurs pastel plus ou moins restaurées.

Residencial New Arca de Noé

En plein centre. Chambres avec SdB et clim, 30€.

 




Roça Belo Monte et Praia Banana

Les roças sont les plantations dont j’ai parlé dans l’étape de présentation. Il y en a beaucoup dont les batiments sont en ruine, mais certaines ont été restaurées et se visitent, certaines ont même été transformés en hotels haut de gamme comme la Roça Belo Monte.

Il y a une dizaine de kilomètres de Santo Antonio à Belo Monte, j’ai combiné le stop, le taxi-moto et mes pieds pour faire le trajet. Pour y arriver on traverse de beaux villages avec des maisons en bois, la campagne est bien entretenue, comme un jardin, les gens que je croise me disent Bom Dia.

En arrivant à la plantation les cultures sont des bananiers ou des cacaoyers.

Et j’arrive à Belo Monte, je n’y ai pas dormi bien sûr, j’ai juste pris un jus de fruit. C’est en hauteur, le bar domine l’océan.

Le domaine de la plantation inclus aussi une des plus belles plages de l’ile, Praia Banana, ou la plage banane, bien sûr je m’y suis baigné.

Roça Abade

Après la marche d’hier à la Roça Belo Monte, je compte faire pareil vers la Roça Abade, à 8km de Santo Antonio, sauf que rien n’est jamais pareil.

Il tombe une petite pluie, pas gênante pour marcher, par contre la piste se transforme en une espèce de glue qui colle aux chaussures, j’ai l’impression d’avoir des kilos aux pieds, je n’aimerai pas être sur les motos que je croise.

J’arrive à une belle plage, mais en raison de la proximité d’un village il est déconseillé de s’y baigner pour des raisons sanitaires, mais la photo est quand même belle.

Le batiment principal de la roça devrait être un hotel, mais il semble de nouveau abandonné. La population qui vit dans les autres batiments ne semblent pas très riche, mais j’ai toujours un accueil sympathique, ils me demandent de les prendre en photo.

Heureusement au retour je profite d'une voiture du recensement électoral pour rentrer à Santo Antonio.

7
sept

La capitale de Sao Tomé-et-Principe s’appelle Sao Tomé et est sur l’ile de Sao Tomé, c’est un peu compliqué, non ? Aujourd’hui je parle juste de la ville de Sao Tomé.

Beaucoup plus de d’animation et de voitures qu’à Santo Antonio, mais ça reste très calme quand même pour une capitale. Parmi les capitales d’Afrique que je connais, c‘est la plus belle, c’est vrai qu’à part Tana et Maputo, il n’y a pas trop de concurrence.

Bien sûr au bord de la mer, bizarrement, l’avenue qui longe la mer est une des plus calme, l’animation restant à l’intérieur autour du marché couvert.

Et de nouveau ces belles maisons coloniales colorés, ça donne vraiment un charme particulier.

D’un point de vue purement touristique on verra la cathédrale et le musée national qui est à l’intérieur d’un ancien fort.

J’ai également été à la maison du chocolat, je croyais que c’était une visite, mais en fait c’était une dégustation de ce qu’ils disent être le meilleur chocolat du monde, c’est vrai qu’il est bon, le 100% est même surprenant. Vous pouvez chercher Claudio Corallo sur Internet, mais il vaut mieux l’acheter ici, c’est deux fois moins cher.

Sweet Guest house

Une guest house typique de l’Asie du Sud Est, sauf qu’on est en Afrique. Très aimable, super propre, rempli de touristes. 35€ avec salle de bain en dehors de la chambre.

Attention : les cartes de crédits internationales ne fonctionnent pas ici. On peut changer sans problème dans la rue à un meilleur taux, et plus rapidement qu’à la banque, même les CFA.



8
sept

Comme il ne me reste pas beaucoup de temps, j’ai loué une voiture que je conduis moi-même pour une seule journée pour visiter le nord de l’ile.

Guadalupe

Même les petites villes sont belles, une architecture traditionnelle en bois a été largement conservée, et il y a ces couleurs qui donnent un charme particulier.

Roça Agostinho Neto

C’était la plus grande roça du pays. Il n’y a plus de plantation centralisée, chacun cultive sa parcelle et revend où consomme sa production. Les batiments sont toujours plus ou moins bien conservés.

Une large avenue allait de la maison des portugais à l’immense hôpital (le grand batiment dans le fond de la photo). De chaque coté se tenait les batiments des travailleurs noirs. L’hotipal est aujourd’hui totalement en ruine.

Dans l’ordre des photos : l’entrée de la roça, avec ma voiture. L’usine de cacao, toujours en activité. La maison des portugais, habitée aujourd’hui par de nombreuses familles noires. D’anciens batiments administratifs, aujourd’hui l’école.

De Guadalupe à Neves

Le nord de l’ile est beaucoup plus sec. Pas de grande forêt ici, mais d’énormes baobabs. Il y en a même un, au lagon bleu, qui touche la mer.

Et toujours les belles plages, bien qu’ici on trouve d’autres arbres que les palmiers.

10
sept

On ne peut pas voyager à Sao Tomé sans dormir une fois dans une roça. J’ai choisi de passer deux nuits dans celle de Sao Joao dos Angolares. Les maisons sont très bien restaurées et le parc est bien aménagé avec même des sculptures d’artistes contemporains. En plus le resto est réputé avec des produits locaux.

La roça domine le village, au fond de sa baie. Village toujours calme, avec ses maisons en bois, ses cochons qui se promènent librement et ses pêcheurs. J’ai même trouvé un bar pour me faire prendre en photo.

J’ai fait une petite marche, sans guide, avec mon GPS, à la recherche de roças non restaurées. A la roça Soledade l’ancienne maisons des maitres est habitée par les locaux, mais semble au bord de l’effondrement …

… A la roça Fraternidade on m’a montré les fèves de cacao en train d’être torréfiées.

D’un col, j’ai vu le Cao Grande, la curiosité géologique de Sao Tomé, un immense rocher qui s’élève à 600 mètres de hauteur, malheureusement très souvent dans les nuages.

13
sept

Si on va jusqu’au sud de l’île, c’est souvent pour les plages et pour cette dernière étape j’ai dormi au bord de la plage, à Praia Inhame Eco-Lodge. Dans l’ordre des photos : 1) ici je peux plus dire mon bungalow que ma cabane 2) la vue du resto 3) la plage de l’hotel.

Il y a un village au bout de la route goudronnée : Porto Alegre, un village de pêcheurs, je ne mets que des photos d’enfants mais vous voyez le village derrière. Bien que ce soit évident, j’ai demandé au premier ce qu’il poussait, il m’a répondu : une petite voiture.

Et quelques plages : Praia Piscina et Praia Cabana

On peut encore aller plus au sud, sur la petite ile des Rolas. Il y a un hotel de luxe, mais comme il y a un droit d’entrée, je n’ai pas été voir. J’ai préféré le village avec sa maison aux couleurs du FC Porto.



L’équateur traverse l’ile de Rolas, il y a même une borne qui le signale, mais d’après mon GPS, elle est à 0,00075 de degrés nord, mais j’ai trouvé le vrai équateur.





Si Sao Tomé est calme, que dire de cette petite ile avec juste quelques chemins et des lézards, on ne peut pas se perdre, on retombe toujours sur la mer, comme par exemple la plage café.

14
sept

Demain je quitte Sao Tomé-et-Principe, départ à 20h35 et arrivée à Orly à 9h55 dimanche, après un changement d’avion à Lisbonne.

J’ai passé 14 jours très agréable à Sao Tomé, j’espère avoir pu vous faire partager par mes photos que c’est vraiment un très beau petit pays.

Je le recommande comme pays « vacances » (par opposition à un pays « aventure » où on est content quand ça se termine). Si vous voulez vous reposer, connaître une Afrique soft, l’Afrique quand même, mais sans la délinquance ou les controles de polices, sans avoir peur de ce faire arrêter à la moindre photo, c’est à Sao Tomé qu’il faut aller. Vous y partagerez le calme et la joie de vivre de ces petites iles au point de rencontre du Portugal, de l’Afrique et du Brésil. On y dit tout le temps tudo bem en levant le pouce comme au Brésil, mais la musique ressemble plus à celle qui fait pleurer au Portugal, et pour le foot, c’est 100% portugais.

La plupart des touristes que j’ai rencontré voyageaient avec une voiture avec chauffeur/guide. Mais sauf une journée où j’ai loué une voiture (sans chauffeur), je me suis bien débrouillé d’un mélange de taxi-brousse (ça c’est bien africain), de moto-taxi où de marche à pied. L’ile n’est pas grande, on arrive à destination dans la journée.

J’avais réservé tous mes hotels, ça me parait plus prudent, il y a beaucoup de touristes par rapport au nombre d’hotel. J’avais aussi réserver longtemps à l’avance mon vol AR pour Principe, il était complet et il n’y a que 30 places dans l’avion.

Il faut bien avoir conscience que l’Afrique centrale est une région chère par rapport à d’autres régions du monde, à Sao Tomé j’ai moins dépensé parce que je n’ai pas été dans les parcs, mais pour la plupart des dépenses on est dans les prix européens, les prix des dépenses qui concernent les touristes sont d’ailleurs souvent exprimés en euros.

On peut aussi faire des treks en forêt à l’intérieur du pays, mais après le Gabon, je n’en avais pas trop envie.

Je l’ai déjà dit, mais il vaut mieux le dire deux fois, pour des raisons techniques, pas politiques, les cartes de crédit internationales ne fonctionnent pas ici, il faut venir avec de préférence des Euros, mais les CFA se changent facilement.

Les petits villages ou les roças à moitié en ruine ne font pas bien riche, mais je n’ai pas senti de grande pauvreté. Au Gabon il y a des richesses mais on ne sait pas où va l’argent, pas dans les infrastructures en tout cas, ici c’est l’inverse, il n’y a pas d’argent et pourtant on peut rouler partout, on trouve internet et le téléphone à peu près partout.

Pour finir, il n’y a pas que la Super Bock ou la Sagres, il y a la Rosena, qu’on appelle aussi Nacional, parce que c’est la bière faite à Sao Tomé, les bouteilles ont la particularité de ne pas avoir d’étiquette.

C'est bon, j'ai pu acheter les chocolats pour tous ceux ou celles qui l'ont demandé. Pour ceux qui iront à Sao Tomé, on les trouve au Super CKDO, au même prix qu'à la maison du chocolat, mais avec des heures d'ouverture beaucoup plus larges.