Carnet de voyage

Traversée du Sahara

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Traversée de Sahara jusqu'au Golfe de Guinée en 4L en 1978
Du 1er août au 1er octobre 1978
62 jours
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En 78, on a décidé, avec mon frère, de traverser le Sahara en voiture. La voiture c’est une Renault 4 standard. Aucune transformation au niveau de la mécanique, on a juste enlevé la banquette arrière pour faire de la place aux bidons d’essence et d’eau, à une deuxième roue de secours, une trousse à outil pour faire un minimum de mécanique, une pelle et des plaques pour sortir du sable, de quoi camper et manger. Et c’est à peu près tout, de toute façon il n’y avait plus de place dans la voiture.



On a voyagé à la fin de l’été. Départ du Mans, descente rapide de la France et de l’Espagne jusqu’à Algésiras d’où on a pris le bateau pour traverser le détroit de Gibraltar jusqu’à Ceuta. C’est la première fois que j’allais en Afrique.

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On n’est pas resté longtemps au Maroc, il ne fallait pas qu’on traîne, le but du voyage c’était le Sahara et l’Afrique subsaharienne (Afrique noire à l’époque), pas le Maroc. On a suivi la route du Rif de Tétouan à Nador, c’était une route de montagne sans beaucoup de circulation, juste dérangé par quelques vendeurs de haschich et quelques singes.

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On c'est arrêté pour la nuit entre Nador et Oujda près d’une baie. On n’avait pas de tente, on dormait dans la voiture. Et le lendemain on a passé la frontière de l’Algérie à Oujda.

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Après avoir traversé la frontière entre le Maroc et l’Algérie, direction Alger. On s’est arrêté au camping de Tipaza avant d’aller visiter la ville d’Alger. Avec tout ce qu’on avait dans la voiture, on ne pouvait pas trop s’en éloigner.

Et on prend la direction du sud, traversée des gorges de l’Atlas Saharien avant de rentrer dans le désert. Je ne me rappelle plus exactement où on s’est arrêté avant d’arriver dans la vallée du M’Zab, là aussi il y avait un camping, à Ghardaïa, la principale ville de la vallée. Magnifique vallée où se succèdent villages fortifiés et oasis.

La religion pratiquée dans le M'Zab est l’islam ibadisme, un islam ni sunnite, ni chiite. La pratique de la religion était très stricte dans cette vallée. Je me souviens que dans un village, après qu’on se soit reposé sur un muret une femme est venue laver l’endroit où on s’était assis pour le purifier. Après j’ai appris que c’était la même religion à Oman.

C’était le mois du Ramadan. On a été dans un restaurant pour le repas traditionnel de rupture du jeûne. La soupe était servie, mais il fallait attendre devant son bol que ce soit l’heure de manger, pourtant j’avais très faim après une journée de visite.

Toujours plus au sud, direction Tamanrasset. La route, qui venait d’être goudronnée, était en très bon état avec très peu de circulation. On n’a pas trainé pour atteindre Tamanrasset. On a renoncé à visiter les montagnes autour de Tamanrasset pour ne pas trop user la voiture. On a quand même fait un peu de piste autour de la ville où on s’est ensablé pour la première fois. On a dégonflé les pneus et on est sorti du sable facilement. A Tamanrasset, nuits au camping.

On a un filtre pour purifier l'eau, on remplit les bidons pour aller jusqu'au Niger.

Au sud de Tamanrasset le goudron s’arrête, il faut continuer sur une piste. Ce n’est pas prudent de rouler seul en cas de panne, on a trouvé une autre 4L d’allemands pour faire la piste avec nous. Il ne faut pas croire qu’il suffit de suivre un chemin, la piste fait parfois plusieurs centaines de mètres de large avec des traces qui partent dans tous les sens. Il y a régulièrement des poteaux qui indiquent la direction (tous les kilomètres), normalement d’un poteau on voit le suivant. Les poteaux, c’est juste des morceaux de bois d'un mètre de haut environ.

On ne suivait pas toujours les allemands de près, on était plutôt devant parce qu’ils allaient moins vite, leur voiture chauffait trop. Et pour réduire la chaleur du moteur, ils allumaient le chauffage de leur voiture !! Dure d’être obligé de mettre le chauffage en plein désert.

Parfois on a l’impression qu’on peut gagner du temps en coupant de grandes courbes et en s’éloignant des poteaux. Alors qu’on suivait des traces, on se rend compte que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu le moindre poteau. On attend la voiture des allemands, mais elle n’arrive pas. Il faut se rendre à l’évidence, on n’est pas sur la bonne piste ! On n’a plus qu’à calmement faire demi-tour en essayant de bien suivre nos propres traces. Au bout de quelques kilomètres on voit un poteau qu’on accueille comme un sauveur, ouf ! On trouve même, accroché, un message des allemands nous disant qu’ils sont passés par là.

De temps en temps on s’ensable, mais on sort facilement avec les planches de désensablage. Sur la photo c’est la voiture des allemands qui est ensablée. On avait acheté des chèches pour se protéger du sable très fin qui s’infiltre partout. Parfois on fait une pause, on prend un thé, on arrive à faire de l’ombre en tendant une bâche entre les deux voitures.


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Après la frontière de l’Algérie, piste très rapide jusqu’à Arlit, sur du sable dur. Après Arlit on quitte le désert pour le Sahel, on retrouve la végétation, surtout des épineux, on ne peut plus faire de hors-piste. La conduite est beaucoup plus difficile, les camions ont creusé des ornières trop espacées pour notre petite voiture. Il faut rouler avec une roue dans l’ornière et l’autre sur le monticule de sable, et il faut aller suffisamment vite pour ne pas s’ensabler. Mais on s’ensable souvent quand même.

La guerba fonctionne bien. Le principe est que la peau de la chèvre n’est pas complétement étanche, il y a de l’eau qui suinte, avec le soleil elle s’évapore, et l’évaporation génère du froid. Et donc l’eau à l’intérieur de la guerba reste froide !

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Passage à Agadez, avec son célèbre minaret.

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C’est la saison des pluies. Il ne pleut pas beaucoup mais il y a beaucoup d’eau sur la piste. Quand il faut traverser de grandes mares, on va reconnaitre à pied dans l’eau pour vérifier la profondeur. Sur la photo c’est un des allemands qui sonde le passage. Quand on traverse il faut faire attention de ne pas noyer le moteur. Et après on laisse le moteur sécher sous le regard des curieux.

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Mais le pire c’est la boue. Et si on s’embourbe celui qui pousse la voiture se retrouve recouvert de boue.

Dépaysement complet quand on traverse les villages. Les villages étaient encore très souvent constitués uniquement de cases ou de maisons en terre.

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On trouve des endroits tranquilles pour bivouaquer à l’écart des villages. Pas trop tôt pour ne pas attirer la population, pas trop tard pour manger avant la nuit. On dort toujours dans la voiture.

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On roulait trop prés des allemands, une pierre et le pare-brise n’a pas résisté ! On a roulé jusqu’à Niamey sans pare-brise, il faut faire attention de ne pas se prendre une grosse mouche en pleine tête.

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Après être passé à Niamey on continue seul. On traverse le fleuve Niger pour rentrer au Benin.

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On continue avec la 4L, direction le sud et la mer.

C’était l’époque de la guerre froide et la république populaire du Benin était dans le camp communiste. Pas de publicité sur les affiches mais des slogans politiques. A chaque fois qu’on a à faire à un officiel je commence par « Bonjour Camarade ».

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On prend une piste pour aller dans l’est du pays. On se croirait sur un chemin de balade en forêt. La piste est à peine plus large que la voiture avec de nombreuses flaques d’eau, et c’est comme ça pendant près de 200 km. Il y a très peu de villages.

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Le nord est du bénin est célèbre pour ses Tata Somba, des cases fortifiées.

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Et on arrive au but de notre voyage, au sud du Benin, sur l’océan Atlantique, sur le golfe du Benin. On bivouaque dans les grandes cocoteraies qui longent les plages. C’est très dangereux de se baigner, il y a de très fort courants, il paraît que si on passe « la barre » on ne peut pas revenir.

En arrivant à la mer, bien sûr on prend des photos de la plage sans s’occuper s’il y a ou pas des personnes autour. On voit alors arriver des militaires, ils nous disent que la plage est un lieu stratégique et qu’il est interdit de la photographier. A leurs décharges on est qu’un an après la tentative de coup d’état de Bob Denard. Après une longue discussion on consent à leur donner la pellicule, dessus il n’y a pas que les photos de la plage, mais presque toutes les photos du Bénin. Pour ne pas être pris en défaut une deuxième fois, on va au ministère du tourisme pour obtenir un permis de photographier. On l’obtient facilement et presque immédiatement. Sur ce permis il est indiqué ce qu’on a le droit de photographier ou pas. Et on a le droit de photographier les plages ! On ne se démonte pas, on retourne tenter notre chance auprès des militaires à qui ont à donner notre pellicule, on leur montre le permis, et finalement ils nous rendent la précieuse pellicule. Les fois suivantes on fera quand même attention qu’il n’y ait pas de militaires en vue quand on prend des photos.

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Un sommet d’un voyage au Benin est la visite en pirogue de la cité lacustre de Ganvié.

On est arrivé à la mer, mais ce n'est pas fini, maintenant il faut retourner au Mans. On suit la route de la cote pour aller au Togo...

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On continue notre voyage en 4L par le Togo. Jusqu’à présent on a toujours dormi dans la voiture, ou sur le sable dans le désert, on a toujours trouvé un endroit tranquille où ne pas être dérangé. Mais la cote du Togo est étroite et très urbanisée, pour la première et dernière fois de notre voyage on va prendre un hotel à Lomé. Le petit déjeuner était inclus, on ne va pas laisser une miette.

Beau paysage au Togo, région de petites montagnes (on ne dépasse pas 1000 m) avec des cascades et des lacs. Et plus de routes goudronnées que dans les autres pays.

C’est très dépaysant de tomber sur un groupe de vautours en train de dévorer une carcasse.

On remonte tranquillement vers le nord et la frontière de la Haute Volta avec les habituels crevaisons et bivouacs. On avait pris une roue de secours supplémentaire qu’on laissait à l’intérieur de la voiture. Mais, comme elle prenait de la place, elle nous empêchait de mettre totalement le siège en position « lit » pour dormir la nuit. Au Togo on se dit qu’on dormira plus confortablement si on laisse la roue dehors pour la nuit, on la cache bien sous la voiture pour qu’un éventuel passant ne nous la vole pas pendant la nuit. On a passé une très bonne nuit. Tellement bonne que le matin on oublie complétement cette roue sous la voiture. On s’en aperçoit trop loin pour faire demi-tour, elle n’a sans doute pas été oubliée pour tout le monde. Elle va beaucoup nous manquer dans notre remontée de l’Algérie.

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Le pays s’appelait la Haute-Volta, il a changé de nom depuis, maintenant c’est le Burkina Faso.

Le voyage se poursuit, on commence à être habitué aux bivouacs en pleine nature et aux traversées des pistes inondées, c’est toujours la saison des pluies.

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La mare aux crocodiles, comme son nom l’indique est infestée de crocodiles. Des locaux évoluent sans peur aux milieux des énormes reptiles. Certains s’assoient même dessus, mais malgré leurs demandes on ne fait pas pareil. On achète des poulets vivants pour faire de belles photos, les poulets apprécieront.

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Le lac aux hippopotames est plus difficile d’accès. Après une piste très humides on atteint le lac où une barque nous permet de partir à la recherche des hippos. On voit juste une tête, de temps en temps l’hippopotame disparaît dans le lac. Le piroguier n’est pas très rassuré, il ne veut pas se rapprocher plus près de l’hippopotame, il a peur qu’il réapparaisse juste au-dessous de notre petite barque. Au retour il se met à pleuvoir, il faut qu’on se dépêche pour passer avant que la piste soit submergée.

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Autre site du Burkina, les chutes de Banfora. Egalement difficile d’accès, on cherche longtemps les cascades. On se perd dans des pistes encore très boueuses au milieu des cannes à sucre.

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On traverse de beaux villages traditionnels dominés par des mosquées en terre crue.

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Le Mali est le pays le plus intéressant de la région.

On a d’abord fait étape à Mopti. C’est le port principal de ce qu’on appelle le delta intérieur du fleuve Niger. Ici le fleuve Niger s’étend dans la plaine comme s’il approchait de la mer bien qu’il n’y ait pas de mer à proximité. C’est la saison des pluies, le fleuve est haut, il y a de l’eau partout. Sur le port une multitude des petites embarcations alimentent le marché de la ville. De grands bateaux de passagers font escale sur le chemin de Tombouctou, on charge, on décharge, c’est passionnant de regarder l’animation du port.

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La région est trop peuplée pour dormir calmement dans la voiture, mais sur le port on trouve un bateau trop vieux pour naviguer, il reste à quai mais loue ses cabines comme un hotel. On gare la 4L devant le bateau et on se prend une cabine. Avec toute cette eau c’est l’occasion d’une grande lessive.

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Beaucoup d’incontournables dans la région de Mopti. La mosquée de Djenné est le plus remarquable bâtiment d’Afrique de l’ouest, et la plus grande construction au monde entièrement en terre crue. A l’époque l’entrée était autorisée aux non-musulmans (ce n’est plus le cas aujourd’hui). L’intérieur est surprenant, il n’y a pas de grand espace comme habituellement dans les mosquées, 90 énormes piliers soutiennent le poids du toit.

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De Mopti on a également visité le pays Dogon. Piste d’accès difficile pour notre petite 4L avec beaucoup de pierres qu’on doit souvent dégager à la main pour passer.

Les dogons forment un peuple qui a gardé son mode de vie traditionnel et habitent des villages à flanc de la falaise de Bandiagara.

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De Mopti à Gao, le fleuve Niger fait une boucle vers Tombouctou et le désert. Il y a une piste qui permet de couper cette boucle à travers de très beaux paysages. Des montagnes se dressent au milieu de la steppe, notamment celle qui s’appelle la main de Fatma qu’on reconnaitra sur la photo.

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Si les paysage sont beaux, c’est aussi la pire piste de notre voyage. On passe d’abord un passage où on longe des mares, il y a de la boue partout, même sur nous quand il faut pousser la voiture.

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Après c’est le sable. Je rappelle qu’on n’a pas de 4x4. On s’ensable, on creuse pour dégager les roues, on met les plaques, on pousse, on fait quelques mètres et on s’ensable à nouveau… On avance très lentement, Je crois qu’on faisait moins de 100 km par jour.

On a rencontré une voiture d’un malien en panne, il n’avait plus d’eau, on lui en a donné un peu. Mais comme on a mis plus de temps que prévu, on n’avait plus d’eau pour nous à la fin. On a dû aller jusqu’à filtrer l’eau du lave glace pour pouvoir boire. Mais finalement on arrive au fleuve Niger en face de Gao et on peut filtrer toute l’eau qu’on veut.

Gao est la ville de départ de la piste qui traverse le Sahara jusqu’en Algérie. C’est le plus long trajet de notre voyage à faire sans trouver d’essence. L’essence est rationnée, on va chercher une autorisation à la police, mais ils ne nous en donnent pas assez. On s’assoit dans l’entrée et on attend. Au bout d’un moment ils en ont marre, comme prévu, et ils nous donnent un volume plus important. Mais on n’en a toujours pas assez. On fait le tour de la ville et on en trouve au marchée noir. Pas suffisamment pour remplir tous les bidons, mais on va partir comme ça, on n’ira pas trop vite pour consommer moins. Finalement on va réussir à rejoindre l’autre coté du Sahara, mais ce sera au litre près.

Pour traverser le Sahara, c’est plus prudent de ne pas être seul. En plus, avec la saison des pluies, il faut faire un détour au début de la piste pour éviter des parties inondées. On s’intègre dans un convoi de camions qui transportent des chèvres. C’est pratique, ça leur sert aussi de garde-manger.

Un soir, lors de l’arrêt, les Maliens trouvent un scorpion, ils le tuent rapidement et on n’y pense plus. Comme d’habitude dans le désert on ne dort pas dans la voiture, mais pas terre, c’est plus confortable. Au réveil on s’aperçoit que tous les maliens ont dormi sur des planches surélevées, posées sur des bidons pour éviter d’être piqués par les scorpions pendant la nuit … Bon ça va, on n’a pas été piqué non plus.

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Au retour on a passé la frontière entre le Mali et l’Algérie à Bordj Moktar, pour prendre la piste du Tanezrouft. Le Tanezrouft, c’est 600 km d’un désert rocailleux, complètement plat, sans aucun village, sans eau ni essence. Il s’agit d’un Reg. Il paraît que Tanezrouft veut dire « le pays de la soif ».

En arrivant dans le désert les camions se sont mis à rouler trop vite pour nous, ils roulaient même la nuit, ils se dépêchaient pour ne pas laisser trop longtemps les chèvres sans eau. Nous on ne pouvait pas rouler la nuit, on ne voyait pas assez bien la piste, on s’est donc retrouvé seul pour traverser le Tanezrouft.

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Sur cette piste le balisage n’est pas fait de poteaux mais de gros bidons d’essence remplis de sable. Je ne me rappelle plus quelle est la distance entre deux bidons (10km ?), mais comme tout est plat on les voit de loin, depuis chaque bidon il faut repérer le point noir du bidon suivant à l’horizon pour nous orienter. Sur la photo, on voit un bidon/balise deux cents mètres devant la 4L.

On s’ensable souvent. En fin d’après-midi, on s’ensable encore, il est trop tard, et on est trop fatigué pour en sortir, ce n’est pas grave, ça attendra demain. Mais on est en plein milieu de la piste, on met les plaques de désensablage à la verticale, à une cinquantaine de mètres de chaque coté de la voiture. Si un véhicule arrive en pleine nuit, on suppose qu’il touchera la plaque et s’arrêtera avant de nous rentrer dedans, mais je n’ai pas trop confiance dans ce système. La nuit on voit les phares de très loin, je me réveille de temps en temps pour vérifier si un véhicule se rapproche. Je vois des phares, mais loin, je me rendors. Lorsque je me réveille le camion est sur le point d’arriver sur nous, j’allume vite nos phares, il nous voit et s’arrête à temps.

Sur la deuxième photo on voit une guerba accrochée à la voiture. C’est une outre en peau de chèvre qu’on remplit pour avoir tout le temps de l’eau froide.

A quelques kilomètres de la sortie du Tanezrouft on s’aperçoit qu’on a cassé le bras de suspension. Mais on arrive à rouler quand même et on peut rejoindre la première ville : Reggane. On y trouve des mécanos qui nous le ressoudent en moins d’une journée. On peut repartir, c’est le seul problème mécanique important qu’on a eu dans ce voyage.

On crève de plus en plus souvent, c’est des crevaisons lentes. A chaque fois il faut rechercher le trou sur la chambre à air, le reboucher, ça prend du temps, et un peu plus loin le pneu est encore à plat, il devait y avoir un autre trou. On décide de prendre toute une matinée pour vérifier et reboucher toutes nos chambres à air. Après plusieurs heures de travaille on pense être tranquille jusqu’en France …. Et un quart d’heure plus tard on a deux roues crevées ! En fait c’est les pneus eux-mêmes qui sont abimés de l’intérieur et crèvent les chambres à air. On regrette la roue qu’on a oubliée au Togo. On va quand même réussir à aller jusqu’à la grande ville de Bechar pour acheter un pneu, après ça ira mieux.

Après Reggane, en remontant vers le nord de l’Algérie, on trouve une série d’oasis. La plus belle est Timimoune, avec un système de répartition de l’eau très sophistiqué.

On remonte vers la Méditerranée en longeant la frontière du Maroc, et on sort de l’Algérie pour aller à Oujda, au Maroc.

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Après avoir fait notre tour jusqu’au golfe de Guinée, on est bien sûr revenu par le Maroc. Oui, on est revenu, on n’y a pas été pour vendre la voiture. Mais je n’ai pas de photo de ce deuxième passage au Maroc. On voulait passer la frontière au sud à Figuig, mais il fallait acheter une assurance marocaine pour traverser le Maroc, et ils ne la vendaient pas à cette petite frontière, on a donc dû repasser par Oujda. On est sorti du Maroc à Melilla d’où on a repris le bateau pour l’Europe. Remontée de l'Espagne, traversée de la France et on est revenu au Mans. Fin d'un beau périple et bravo à la 4L qui a tenu.