Carnet de voyage

Kirghizistan

12 étapes
2 commentaires
6
Souvent à plus de 3000 mètres, sur des alpages ou on voit plus de chevaux que d’hommes, un pays à ne pas manquer si on cherche des paysages spectaculaires.
Du 5 juillet au 12 août 2017
39 jours
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4
juil

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Ce carnet de voyage est extrait de myatlas.com/patrickT/asie-centrale écrit en "live". Vous pouvez lire ce carnet pour connaître les commentaires (et mes réponses) reçues pendant le voyage. N'hésitez pas à me poser des questions via des commentaires, j'essaierai d'y répondre.

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Départ tout à l'heure pour Bichkek, la capitale du Kirghizistan.

Mon avion part à 23h30 de Roissy. C'est la compagnie russe Aeroflot. Escale à Moscou de 4h à 8h. Arrivée à Bichkek demain à 15h. C'est à dire 11h heure française, il y a 4 heures de décalage entre la France et le Kirghizistan. J'ai réservé mon hotel, il y a même un taxi qui doit m'attendre à l'aéroport.

La carte avec mon trajet prévu en rouge et les principales montagnes en marron. Je fais le tour en partant de Bichkek, dans le sens des aiguilles d'une montre (les villes dans l'ordre : Bichkek, Karakol, Naryn, Och, Bichkek). Il y a beaucoup de vallées qui se terminent en cul-de-sac sur un col et une frontière.

Le Kirghizistan a une superficie de 198 500 km2, presque 3 fois plus petite que la France. C'est un des pays les plus montagneux du monde. La principale chaine de montagne est les Tian Chan, elle sépare le pays de la Chine, la branche occidentale traverse le pays, une autre se prolonge par l'Alaï (5544 m) et rejoint le Pamir (plus de 7000m) à la frontière du Tadjikistan. Le plus haut sommet est le mont Pobedy avec 7439 mètres. Au nord l'Alataou (4973m) sépare le Kirghizistan du Kazakhstan.

Il y a 6 millions d'habitants. Les Kirghiz sont majoritaires mais ne constituent que 65% de la population. Les principales minorités sont les ouzbeks et le russes.

Il y a deux langues officielles, le kirghiz (une langue turc) et le russe mais je ne parle ni l'une, ni l'autre.

Le pays vit principalement de son agriculture. Il y a également une très grande mine d'or.

La religion est l'islam, mais il ne semble pas qu'il soit très rigoureusement appliqué. Je verrai si la vodka coule à flot.

C'est le pays d'Asie centrale le plus ouvert au tourisme. On peut y rester 60 jours sans visa.

9
juil

L’entrée au Kirghizistan est une des plus faciles en dehors de l’Europe. Même pas de fiche à remplir, le policier a regardé 10 secondes mon passeport avant de le tamponner, juste le temps de trouver une page avec de la place. Et voilà, j’ai le droit de rester 60 jours.

Bichkek est la capitale du Kirghizistan, installée dans une des rares plaines du pays à 800 mètres d’altitude. A cette époque c’est une fournaise, la température est montée à 38 degrés. La ville est récente, elle a été fondée par les russes, il n’y a pas de vieux quartiers.

Il n’y a pas vraiment d’attraction touristique. Le seul grand musée du pays, le musée historique est en travaux et semble fermé pour une longue période, c’est le grand batiment blanc, derrière la statue et le drapeau. La place Ala-Too est juste au centre de la ville, avec ces fontaines rafraichissantes elle se peuple en fin d’après-midi quand la chaleur devient supportable. Les journées sont longues, c’est l’été, il ne fait nuit qu’à 21h. La troisième photo, c'est une autre place, la place de la ville, toujours avec des fontaines.

Heureusement la ville est très verte, avec de nombreuses allées ombragées, c’est bien pour la chaleur.

Et en vrac : la gare, mais elle ne me sera d'aucune aide, il n'y a que des trains vers la Russie. Une grande statue de Lénine, elle ne trone plus au milieu de la place principale, il faut la chercher dans un parc. Et des lunettes pour le soleil.

A part le matin pour le petit déjeuner, pas de problème pour trouver à manger ou à boire à partir de 10h. Sur la 3ème photo, sous Wifi, il y a écrit PIVO en russe, c’est-à-dire bière, 4 lettres en cyrillique faciles à retenir.

Renseignements pratiques :

Hotel : Sakura Guesthouse, petit hostel à 30 minutes à pied du centre. Plus une grande maison qu'un hotel. Très calme avec un petit jardin ou je peux écrire mon blog. Très propre. Très bon accueil, anglais parfait. Très bonne Wifi. Chambre simple, avec salle de bain à l’extérieure, sans petit déjeuner, avec clim 13 €. Souvent plein, il vaut mieux réserver.

12
juil

Bourana

Il y a peu de vestiges de cette époque mais on est sur une des principales voies de la route de la soie. Il ne reste pas grand-chose du site bouddhiste d’Ak Bechim (1ère photo). A Bourana on trouve des pierres sculptées préislamiques et un minaret qu’on gravit par l’escalier intérieur le plus raide que je connaisse.


Renseignement pratique :

Accès : Minibus 353 depuis le gare des bus de l’est pour Tokmok, départs fréquents, 1h de trajet. Depuis Tokmok, taxi pour Bourana et Ak Beshim, 23€.

Parc national d'Ala-Archa

Il suffit de faire 30 km vers le sud depuis Bichkek et on est en montage. Mon « camp de base » était Alplager, ou il y a un hotel dans le parc national. C’est dans un vallée à 2200 mètres d’altitude. La randonnée la plus connue est celle du refuge de Ratsek, je n’ai pas été jusqu’au refuge mais j’ai dû monter jusque vers 2900 m, en 6h AR, c’est déjà bien pour une première marche.

Début de la marche le long de larges rivières alimentées par les glaciers, sous la surveillance des écureuils.

Le chemin monte doucement en surplombant la vallée, le plus souvent dans des prairies fleuries.

On doit passer deux gués, mais pas beaucoup d’eau aujourd’hui, je mouille à peine mes chaussures (c'est pas la rivière de la photo!). Une cascade domine la vallée.

Après la cascade la monté est beaucoup plus rude, il y a de moins en moins d'herbe. Je m’arrête à un faux-sommet vers 13h, Il faut prévoir le temps du retour. Et j’ai bien fait, j’étais à l’hotel depuis 10 minutes quand il s’est mis à pleuvoir.

Renseignement pratique :

Hotel Alplager, juste au départ des sentiers, parfait, bon Wifi, 32€. Il a aussi un restaurant.




16
juil

Ici on voyage en Marchroutka comme dans beaucoup de pays de l’ex-URSS. C’est des minibus d’une quinzaine de places qui partent quand ils sont pleins. On n’est pas trop serré. Il vaut mieux éviter les places derrières le conducteur (pas de place pour les jambes) et au fond (sur les roues).

La photo, c’est lors d’un arrêt pour manger.


Cholpon Ata

Le lac Issyk Kul à 1600 mètres d’altitude est parait-il le deuxième plus grand lac de montagne après le Titicaca. Tcholpon-Ata est LA station balnéaire du pays, assez improbable en montagne. Beaucoup de touristes locaux ou russes à cette époque. Le jour où j’y suis resté il a plu une demie journée, donc pas de baignade, je n’avais pas vraiment l’intention de me baigner non plus.

Remarquez sur les 2ème et 3ème photo les montagnes de l’autre coté du lac, sur la rive sud, elles semblent flotter dans le ciel.

Au-dessus de la ville un très grand site de pétroglyphes (dessin symbolique gravé sur une pierre). Il y en a beaucoup de par le monde, mais souvent difficile d’accès, j’ai voulu en voir un au Qatar, mais le site était fermé. Celui-là doit être un des plus faciles à visiter. Il y a aussi quelques statues. Ca date du premier millénaire avant JC.

Renseignement pratique :

Hotel : Pegasus Guest House. Belle chambre entièrement pour moi. Toilette et douche au fond du jardin. Petit déjeuner. 9€, mais je ne suis pas sûr d’avoir payé le bon prix.



Karakol

Karakol est à 12 km à l’est du lac. La ville a été fondée en 1869 par les russes, en fait presque toutes les villes ont été fondées par les russes puisqu’à l’origine les kirghiz sont des nomades. Ville assez calme comme le laisse supposer cette photo en plein centre-ville. Au rez-de-chaussée du grand batiment un resto correct ou il faut avoir du temps (ce que j'ai).

En cherchant on trouve quelques maisons coloniales plus ou moins défraichies.

Deux lieux de culte, l’église orthodoxe et une mosquée construite par un architecte chinois.

Tous les dimanche matin, c’est le marché aux bestiaux. Une grande esplanade à la sortie de la ville est partagée entre les bovins et les chevaux. Au début c’est assez impressionnant de trouver un chemin au milieu des animaux. Je vais surtout voir les chevaux, le Kirghizistan, c’est le pays du cheval. Il faut faire attention parce que les acheteurs essaient le cheval au milieu de la foule. Sur une photo, remarquez le chapeau traditionnel des kirghiz.

Il y a beaucoup de touristes, je rencontre des français presque tous les jours.

Demain je pars pour quelques jours dans les montagnes qui dominent Karakol.

Renseignement pratique :

Hotel Madanur : un vrai hotel pour une fois, 19€ avec petit déjeuner. Très bonne Wifi.

20
juil

J'ai visité deux vallées au sud de Karakol.

Jeti-Oghuz

Le village de Jeti-Oghuz Korort est facile d’accès, j’ai pris un taxi de Karakol (5€ l’aller). On peut y aller en minibus ou en taxi collectif, mais les taxis privés sont si peu chers que j’ai la flemme d’attendre. Je n’y ai pas dormi, j’ai fait l’allez retour dans la journée. Le site est célèbre pour ces falaises rouges.

De la part la vallée de Kok-Jaiyk. C’est une marche facile le long d’une piste. La vallée, étroite et sombre à l’ombre des conifères, longe une rivière en furie. On doit traverser cinq ponts de bois.

Plus haut la vallée s’élargie, le soleil illumine les prairies avec quelques yourtes et, bien sûr, des chevaux.

Altyn Arashan

Pour aller à Altyn Arashan il faut marcher 14 km le long d’une mauvaise piste, avec un peu plus de 1000 mètres de dénivelé. A la différence de Jeti-Oghuz, comme je suis parti pour 3 jours j’ai dû charger plus mon sac. J’ai mis 5 heures sans me presser.

On suit encore une rivière, de plus ou moins loin. On peut aussi faire le trajet à cheval ou en voiture, mais il faut qu’elle soit très robuste.

Après une dernière bonne grimpette on aperçoit le site d’Altyn Arashan à 2850 mètres. La rivière, les différents hébergements dans la prairie verte, dans le fond des sommets enneigés, trop blancs pour imprimer la photo. C’est le mieux de la marche, quand on voit la ligne d’arrivée.

Le lendemain je fais un aller-retour en remontant la rivière Arashan, marche facile en faux plat. Très peu de monde fait cette marche, contrairement à hier je ne vois presque personne.

Le chemin n’est pas vraiment marqué, il suffit de suivre la rivière. Les sommets enneigés se voient mieux aujourd’hui.

Pour celles qui aiment ça, un petit pont fait de quelques rondins ou un cheval.

J’arrive à un troupeau de chevaux et de vaches sans berger à l’horizon. J’ai l’impression qu’il y a des animaux à perte de vue. Sentiment de grande sérénité, seuls les plus jeunes semblent remarquer mon passage.

Le selfie du jour.


Renseignement pratique :

Hotel : Arashan Lodge. Ils viennent de construire deux chambres individuelles, la mienne est la plus à droite, à coté du camion. 15€ avec petit déjeuner et diner. La salle de bain, c’est un bassin privatif d’une source d’eau chaude, parfait pour se délasser après la marche. Le toilettes sont rustiques, à gauche sur la photo.


Maintenant je vais dans le centre du Kirghizistan, je ne promets rien sur la qualité d'Internet les jours prochains.

25
juil

Kochkor

La petite ville de Kotchkor ne présente pas d’intérêt en elle-même, mais c’est une bonne base pour préparer son voyage dans les alentours dont le lac de Song Kul. A priori tous les touristes dorment chez l’habitant à Kotchkor, je ne donne pas l’adresse, le mieux est d’aller dans les quelques agences de voyage et ils vous indiquent une adresse. La photo c’est la salle à manger, 13€ avec petit déjeuner et diner. L’autre photo c’est un kirghiz pris au hasard avec sa voiture, dans le centre ville.

Le trek vers le lac de Song Kul

Pour aller à Song Kul je suis passé par l’agence Shepards’life de Kotchkor, 4 jours, 3 nuits, avec un guide pour 2 jours.

Le taxi nous dépose au milieu de nulle part vers 2600 mètres d’altitude et c'est parti pour 2 jours d'un très beau trek pour rejoindre le lac Sang Kul. Pas un arbre, juste dans le fond un chemin en zig-zag, qu’il faut atteindre, c’est le premier col, devant c’est mon guide. Impossible de juger des distances et du dénivelé. Je démarre doucement, surtout que j’ai un sac et qu’on manque d’oxygène. Je mets une heure 30 pour arriver au col.

Du col (3050 m) on voit la suite du chemin. Il est plus facile, à flanc de coteau.

Puis on descend dans une très belle vallée, avec ce qui semble être une marmotte. Le problème, c’est qu’en descendant j’ai l’impression de perdre le travail fait en montant au col.

Car après avoir traversé la rivière il faut remonter vers un nouveau col... et redescendre vers la rivière Kilemtche. Mais les paysages sont toujours aussi somptueux.

Dernière montée pour atteindre, épuisé, la yourte de ma première étape (la plus à droite sur la photo), et un bon diner, on a souvent des soupe de pates avec un peu de viande au diner, la boisson c'est le thé et il y a les mêmes confitures qu'au petit déjeuner.

Je suis presque à la même altitude qu’au départ. Marche de 6h, dont une heure de pose.

Le deuxième jour, on part encore vers un col, c’est le plus haut vers 3350 mètres, mais le dernier.

2h de marche pour y arriver, et j’ai du mal à faire les derniers mètres. Mais j’y arrive. J’ai bien mérité un faux selfie et la première vue sur le lac. Au premier coup d’œil, avec la fatigue, je ne distingue pas le lac, mais si, ce n’est pas une prairie bleue, c’est le Song Kol.



Il reste encore 2h de descente facile, à travers la prairie, jusqu’à la yourte de ma deuxième nuit. Je peux laisser partir mon guide à cheval, je n’ai plus besoin de lui, j’ai trouvé le lac.

Le lac Song Kul

Le lac de Song Kul est peut-être la merveille du Kirghizistan. Il se situe à 3016 mètres d’altitude et fait 20 kilomètres de diamètre. Il n’est dégelé que quelques mois par an. Les kirghiz sont des semi-nomades, ils viennent en été faire paître leurs animaux sur les prairies qui entourent le lac. Le site étant devenu touristique, la location des yourtes est maintenant une part importante du revenu des bergers.

L’après-midi du deuxième jour, comme souvent, le ciel se couvre, mais le matin du troisième jour le grand beau temps est revenu, c’est l’heure de la traite.

Je reprends la marche pour aller vers le plus grand camp de yourtes. Je n’ai plus de guide, mais il suffit de suivre le bord du lac.

Les troupeaux forment des cercles presque parfaits sur les collines, je croise des vaches …

… et un troupeau de chevaux sans cavalier (vidéo).

J’arrive en 3 heures à ma nouvelle yourte. Juste avant un orage de grêle (vu de ma yourte), le temps change très vite.

Après l'orage, je peux aller jusqu'au lac.


Après le repas (je crois que je n'ai jamais mangé autant de légumes) je me promène au soleil couchant, le froid recouvre le lac.


Le matin du 4ème jour, je me lève très tôt comme d’habitude, et le miracle c’est reproduit, tous les nuages ont disparu, lumière étincelante sur le lac.

Je ne repars pas à pied du lac, mon trek s’achève ici, j’avais commandé un taxi pour qu’il me ramène à la ville de Naryn. Il redescend du lac en passant par le route des 32 virages.

28
juil

Naryn

Naryn est à 2000 mètres mais on n’a pas du tout l’impression d’être en montagne. C’est la plus grande ville de la région (50 000 h) mais on n’a pas l’impression d’être dans une grande ville. A part un petit musée et la place principale (photo) il n’y a pas d’attrait touristique. Pour un touriste c’est plutôt, comme Kotchkor, une base logistique avec banques, Internet, douches (utile après des nuits en yourtes). C’est aussi un carrefour pour aller vers le lac de Song Kul (mais Kotchkor est mieux), Tach Rabat, la Chine via le col Torougart, Och via Kazarman.

Par contre, encore moins de cafés ou restos qu’à Kotchkor, j'ai trouvé la seule terrasse.

Comme à Kotchkor on dort chez l’habitant, ce qu’ils appellent guest house ici. Il est plus facile de passer par les agences de voyage pour les trouver. Le prix semble standard à 9€ le nuit avec petit déjeuner, mais la qualité et l’emplacement peut varier. Ici je n’étais pas dans une petite maison, j’étais dans un batiment de type soviétique un peu rebutant de l’extérieur mais super clean à l’intérieur de l’appartement. Il y avait un appartement avec 2 chambres pour touristes. Les loueurs ne vivent pas dedans mais dans un autre appartement sur le même palier. Gros avantage, c’était dans le centre.



Tach Rabat

Les archéologues ne sont pas d’accord sur l’objet de Tash Rabat, église nestorienne du 10ème siècle où caravansérail plus tardif. Ou peut-être les deux successivement ? Toujours est-il qu’à 3100 mètres d’altitude, à quelques kilomètres d’un col qui permettait de passer en Chine, le site de Tash Rabat invite à la contemplation. On imagine les caravanes de la route de la soie venant de passer le col, s’arrêtant à Tash Rabat pour un peu de réconfort. Comme eux à l’époque j’ai dormi à coté du site dans une yourte.


On peut monter sur le toit. C'est un véritable labyrinthe à l'intérieur avec une trentaine de pièces.

Renseignements pratiques :

Il n’y a bien sûr pas de transport en commun pour Tash Rabat. J’ai pris un taxi depuis Naryn, le chauffeur a passé la nuit sur place. 70€, avec le détour par Koshoï-Korgon. On doit pouvoir trouver un peu moins cher.

Il semble, qu’à un euro prêt, les yourtes soient toujours au même prix, 13€ avec thé complet en arrivant, diner et petit déjeuner.

Koshoï-Korgon

Koshoï-Korgon vaut le détour sur la route Naryn – Tash Rabat. C’est une très grande forteresse du 10ème au 13ème siècle dont il ne reste que des pans de rempart en train de se transformer en sable.


30
juil

Le trajet Naryn – Djalalabad n’est pas facile à faire en transport en commun (sans repasser par Bichkek bien sûr).

De Naryn à Kazarman

La première étape est Naryn – Kazarman. Contrairement à ce qu’indique les guides-livres, il n’y a aucun transport au départ de Naryn vers Kazarman. La seule possibilité est offerte par l’agence Kubat tour. Ca consiste à réserver un siège dans une voiture qui vient de Bichkek (19€). Les voitures partent le matin de Bichkek et passent entre 12h et 15h à Naryd. Il faut bien vérifier la réservation. Après avoir réservé la veille j’arrive tranquillement à l’agence vers 11h pour attendre la voiture, et ils me disent qu’ils ont oublié de téléphoner à Bichkek ! Il ne me reste plus qu’à renouveler l’opération pour le lendemain. Et cette fois j’ai bien un siège dans la voiture.

Une fois qu’on est dans la voiture, ce n’est pas gagné pour autant, c’est une vielle deux roues motrices, et le trajet n’est que piste. Et le problème est qu’il fait chaud et que ça monte. Trop pour la voiture qui cale au milieu d’un col de 2800m d’altitude (les photos). Je ne vois pas comment on va repartir et pourtant si, après l’avoir laissé refroidir vingt minutes, elle repart et m’amène à Kazarman. Je suis même déposé directement à la gesthouse.

Kazarman

Kazarman aurait une bonne chance au concours de la ville la plus moche. Une partie des batiments parait en ruine. Heureusement la guesthouse (Bekten 36) est sympa, c’est un repère de fous : des français arrivant en vélo de France et allant au Japon, un belge à moto qui va en Mongolie, entre autres.

Heureusement la guesthouse (Bekten 36) est sympa, c’est un repère de fous : des français arrivant en vélo de France et allant au Japon, un belge à moto qui va en Mongolie, entre autres.




De Kazarman à Djalalabad

Pour aller de Kazarman à Djalalabad, ça parait plus facile puisque les voitures partent de Kazarman. La responsable de la guesthouse a appelé un chauffeur, donc il vient me chercher à 9h, mais juste pour m’amener à l'impressionnante gare des transports de Kazarman (photo).

Il y a 4 places pour les passagers dans une voiture, elle ne part que quand elle est pleine, il en manque donc 3. Et comme on peut le voir, ce n'est pas la foule dans la gare. Au bout d’une heure je comprends qu’il y a un deuxième passager, mais il n’est pas là, il attend chez lui, il en manque encore 2. Et j’attends, j’attends, je pense que la voiture ne se remplira jamais. Vers 11h15 je discute avec un kirghiz qui parle anglais, le chauffeur en profite pour lui faire traduire que si je paie 2 places (25€), on part tout de suite. J’accepte, je n’ai pas envie d’attendre jusqu’à la nuit. Le temps d’aller chercher la deuxième personne, à 11h45 on démarre le trajet.

La voiture a l’air en meilleur état que celle d’hier et surtout moins chargée. Mais, comme hier, il fait chaud et il faut monter un col à 3062 mètres. Donc on s’arrête souvent pour remettre de l’eau dans le moteur. Mais ça va, on monte. On s’arrête aussi acheter du koumis, une boisson à base de lait fermenté de jument, légèrement alcoolisé et qui sent très fort. Mais manque de chance, une bouteille se renverse dans la voiture, il faut donc aussi s’arrêter pour nettoyer la voiture avant qu’elle empeste le koumis. Malgré les arrêts, que 4h30 pour arriver à Djalalabad.

Djalalabad

Djalalabad est la troisième ville du pays avec 100 000 habitants, il parait qu’elle n’a pas d’intérêt touristique. Je dis « il parait » parce qu’en sortant faire un tour à 17h, sans plan, sans savoir vers ou aller, je n’ai pas pu vraiment en juger.

J’ai pris un vrai hotel (Bichkek hotel, qui d’après l’adresse est le même que le Navruz du Petit Futé). Bizarre, je n’ai vu aucun autre client dans cet hotel pendant mon séjour. 22€ avec petit déjeuner.

2
août
2
août

Sur les images satellites on peut voir un étrange phénomène géographique, une plaine de 300 km de long, presque entièrement entourée de montagnes. C’est la vallée de Fergana. Très fertile cette plaine est la région la plus peuplée d’Asie centrale. La plupart des habitants sont d’origine ouzbek, mais Staline, qui a fait le découpage, en a donné une partie au Tadjikistan et au Kirghizistan. C’est pour cela que Och se retrouve au Kirghizistan.

Och est la deuxième ville du pays, à seulement 1000 mètres d’altitude il fait très chaud en été, 35 degrés en ce moment.

Quelques bons restaurants et cafés, des discutions avec les autres voyageurs, ce sont les principaux intérêts d’Och. Comme les autres villes du Kirghizistan, l’architecture d’Och ne fait pas preuve d’originalité. On peut dire de façon définitive qu’on ne visite pas le Kirghizistan pour ces villes.

Quelques photos quand même : 1) l’avenue principale, 2) vendeur de pain au bazar, 3) une allée du bazar 4) Lénine, toujours présent sur une grande place.

Le principal monument d’Och est une colline, c’est la montagne sacrée de Sulaiman Too. Elle domine toute la ville d’Och. Vénérée aujourd’hui par les musulmans, bien que le concepte des montagnes sacrées soit plutôt boudhiste, elle a été adorée bien avant l’islam depuis des millénaires.

Renseignement pratique :

Hotel : TES Guesthouse, chambre avec SdB et petit déjeuner 23€. Il y a aussi des dortoirs et on peut planter sa tente dans le jardin. Dans un quartier calme mais accessible à pied du centre ville. Repère de cyclistes venant ou allant vers la route du Pamir au Tadjikistan.

5
août

La vallée de l’Alaï est un long plateau de 30km de large à 3000 mètres d’altitude. Elle est bordée de très hautes chaînes de montagnes. Au sud, c’est le massif du Pamir et le Tadjikistan. Le pic Lénine (7134 m) est juste à la frontière, il est réputé comme le 7000 mètres le plus facile.

Pour aller dans la vallée du Pamir j’ai pris un taxi collectif depuis Och, de bonne qualité cette fois ci. Il faut passer un col à 3615m et pour la première fois depuis mon départ le temps est à la pluie. Juste après le col, une photo avec mon chauffeur, je suis encore dans ma tenue du départ d’Och.



Je m’arrête pour le nuit au village de Sary Mogul. Avec la pluie et la fin de journée, on se croirait au bout du monde.

Il y a des hébergements à Sary Mogul. J’ai dormi à la guesthouse du CBT, 12€, avec petit déjeuner et diner, comme d’habitude. La photo est prise le lendemain sous le soleil.

Je n’ai pas eu que du beau temps dans la vallée de l’Alaï, mais je vous mets surtout les photos sous le soleil.



De Sary Mogul on peut apprécier toute la barrière des sommets du massif du Pamir.

Je décide de prendre une place dans une jeep pour aller au plus prés du Pic Lénine, à coté du lac Tolpur, à 3500 mètres d’altitude, le plus haut de mon voyage. Il y a un camp de yourtes, la mienne est la marron. De l’autre coté du lac on a l’impression que les yourtes sont au pied du Pic Lénine.

Marche l’après-midi entre le Pic Lénine et les marmottes.

Le lendemain je rentre à pied à Sary Mogul, 25km. Après être sortie de la montagne, la traversé du plateau paraît interminable jusqu’au village.

8
août

Je suis toujours au Kirghizistan mais Arslanbob est un village peuplé d’ouzbeks, à 1600 mètres d’altitude, juste à la limite des montagnes, dominé par un pic à 4427 mètres. C’est un vrai village, compacte avec un bazar au centre, contrairement aux villages kirghiz à l’habitation très dispersé. Les ouzbeks ne sont pas des nomades. N’oubliez pas la carte du début pour savoir exactement ou ça se trouve.

Quelques photos du village :

Ici les enfants demandent à être photographiés.

Mais attention sous les portes

Arslanbob est un modèle du tourisme au Kirghizistan. Il n’y a pas un hotel mais 18 guesthouses. Il faut aller au bureau du CBT où elles sont toutes décrites, et on en choisi une. La mienne était parfaite, avec une véranda devant ma chambre d’où je peux regarder la vie de la maison. Il y a des lapins et quelques poules et poussins, parfois chassés par un chat. La salle à manger donne sur un beau jardin.

A part se reposer dans la guesthouse ou se promener dans le village, on peut faire quelques ballades autour. Il y a, entre autres, deux cascades, qui s’appellent la grande et la petite cascades, et une forêt de noyers (mais je ne sais pas les reconnaitre). Et un pont suspendu en prime.

Et les cascades, c’est mieux quand elles bougent.

11
août

J’ai fini mon tour du Kirghizistan, je suis de retour à Bichkek.

Très long trajet d’Arslanbob à Bichkek. J’avais réservé une place dans une voiture partagée, au CBT la veille. La voiture devait partir à 8h, mais on n’est parti qu’à 9h30. Et fait la première voiture ne fait que 2 heures de trajet jusqu’à la grande route à Bazar Kurgan. Là il faut que je change, mais pour le trajet principal je n’ai qu’une petite voiture rouge.

Il reste près de 600 km pour arriver à Bichkek

Elle part à 11h. La route est très belle, on longe des lacs, on passe un premier col à 3184 mètres, mais je n’ai pas pris de photos. J’étais plus inquiet par la possibilité de ne pas arriver trop tard à Bichkek et que la guesthouse ait gardé ma chambre donc je n’ai pas pensé à prendre des photos. On s’arrête souvent, pour un café, pour le déjeuner, pour prendre de l’eau …

La dernière partie est la plus difficile, il faut monter à 3586 mètres, la petite voiture fait des zigzags sur la route pour amortir la pente. Mais elle arrive au sommet. Et ce n’est pas fini, au sommet il faut traverser un tunnel de 2,5 km. Il y a énormément de circulation sur cette route, donc beaucoup de camions et beaucoup de gaz carbonique. La sécurité dans ce tunnel ne me parait pas optimum, je suis content d’en voir le bout.

Il reste une descente très abrupte (2700 mètres de dénivelé) dans une gorge pour retrouver la plaine de Bichkek. Cette gorge est plus inquiétante que belle, il est 20h et il commence à faire sombre. Il y a toujours autant de circulation, mais mon chauffeur est prudent. Finalement on arrive à Bichkek à la nuit. Il faut encore faire des détours pour déposer les autres passagers du véhicule. Je suis à la guesthouse à 22h30, après 13h de trajet, et on m’a bien gardé une chambre.

Ce serait mieux de couper ce trajet en deux jours, mais il faut trouver un hébergement et un transport qui ne soit pas plein pour le deuxième jour.

Comme vous aimez les petites vidéos, je vous en mets une de la place du centre ville. On voit que tout est très calme ici.

Le Kirghizistan est un pays magnifique qui rentre dans mon top 16 des plus beaux pays. Je conseille le Kirghizistan, mais bien sûr pour une population ciblée. C’est un pays « nature ». Il ne faut pas y aller si on recherche de belles villes ou des sites historiques. C’est un pays à visiter à pied, à vélo ou à cheval.

J’ai beau chercher dans ma mémoire, je ne trouve pas d’autre pays où il y a un tel réseau de chambres chez l’habitant, que ce soit des guesthouses où des camps de yourtes (à si, peut être Cuba). Ca permet d’aller, sans aucun équipement, dans de petits villages ou en pleine nature et d’y trouver le gite et le couvert. C’est un des charmes du pays. C’est aussi un bon moyen pour que l’argent du tourisme aille directement à la population. En contrepartie, il ne faut pas trop aimer le confort, les toilettes, c’est au fond du jardin !

C’est un des pays les moins chers du monde. La seule dépense qui fait monter le budget est les taxis privés sur certains tronçons ou il n’y a pas de transport en commun. Je suis à 35€ par jour, mais on peut dépenser moins. J’ai toujours eu une chambre privée et je ne me prive pas d’un bon resto quand je trouve une ville. Et j’aurais dû plus négocier certains taxis.

Les agences de tourisme, CBT ou d’autres, sont souvent d’une très bonne aide pour trouver un hébergement, des transports ou juste donner des informations gratuitement.

Même si on ne parle pas kirghiz ou russe, on arrive toujours à se faire comprendre, les kirghiz sont très conciliants avec les touristes et font tous les efforts possibles pour nous aider.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il y a énormément de touristes, et beaucoup sont francophones. Je n’ai pas passé une journée sans parler à des touristes. Parce que c’est des touristes qui aiment raconter leur voyage ou qu’on leurs donne des informations. Pas comme dans certains endroits (Bali par exemple) où ils se sentent agresser quand on leur adresse la parole (on n’est pas en vacances pour parler à des français). Pour rappel, dans l’ouest de l’Iran, j’avais passé pratiquement un mois sans voir aucun touriste.