J’avais bien vu qu’il y avait beaucoup de brume, on voyait uniquement le sommet de mont Cameroun au moment où on a commencé la descente vers Malabo, la capitale de Guinée Equatoriale. Je ne sais pas si c’est des nuages, de la poussière où du sable mais ça a l’air bien dense. Il est 17h45, on rentre dans la brume. Je suis à la fenêtre, et je scrute le sol, mais rien, on est dans la purée de pois. Et c’est de plus en plus sombre, à la fois à cause de cette brume et de la nuit qui approche. Tout d’un coup, je vois les premières lumières au sol, mais elles me semblent très proches et quelques secondes après l’avion remet les gaz. Je vois même un feu plus haut que l’avion, je comprendrai que c’est une torchère. C’est d’autant moins rassurant qu’il doit y avoir un volcan de 3000 mètres pas très loin.
De nouveau je ne vois plus rien, et on nous annonce (je ne comprends pas tout) qu’il n’y a pas assez de visibilité pour atterrir, bon, c’est ce que j’avais remarqué, et que ça devrait être mieux dans une heure.
On fait un tour en restant dans la brume. Ca ne me parait pas très prudent, on ferait mieux d’aller à Douala pendant qu’il nous reste du carburant. J’ai l’impression qu’on va de nouveau essayer d’atterrir, mais je ne vois toujours aucune lumière au sol, pourtant il fait nuit…. Et on nous annonce qu’il n’a toujours pas assez de visibilité et qu’on va aller au Cameroun, ouf, c’est ce que j’aurais fait !
Quelques minutes après il y a une infinité de lumières, on survole Douala et on se pose sans dommage. Il est 19h15.
Je pense qu’on va descendre et passer la nuit au Cameroun, mais on nous dit d’attendre dans l’avion. Au bout d’une heure on nous prévient que la visibilité c’est améliorée à Malabo, et qu’on va pouvoir y retourner. Une autre heure pour faire le plein (c’est plus sûr) pendant qu’on reste dans l’avion (je croyais que c’était interdit, mais peut être pas ici). Vol plus tranquille et tonnerres d’applaudissements à l’atterrissage, il est 22h.
Aucune question au contrôle de police pour rentrer dans le pays. Fouille symbolique de mon sac.
Contrairement à mon attente, les chauffeurs de taxis ne se jettent pas sur moi quand je sors de l’aérogare, mais j’en trouve un quand même pour aller profiter d’une nuit bien méritée à mon hotel.
Le permis de tourisme
Le visa à beau n’être pas simple à obtenir, il ne suffit pas pour avoir le droit de visiter le pays et de prendre des photos, il faut un permis de tourisme (Autorizacion para visita turistica), c’est l’objectif de mon premier jour dans le pays.
Et pour cela il faut carrément aller dans les ministères. Je prends un taxi pour le ministère du tourisme et de la culture, qui était indiqué dans les guides, mais il ne s’occupe plus que de la culture. En route pour le nouveau ministère du tourisme, qui par chance se trouve juste en face de mon hotel, je vais pouvoir y revenir à pied. Il y a un secrétaire qui connait le sujet, mais pas beaucoup d’autres fonctionnaires, et pas l’inspecteur général qui doit signer ma demande. Le lui laisse les photocopies de mon passeport et de mon visa et la liste des sites et villes que je veux visiter. Il me dit de revenir à 14h30.
A 14h30, encore moins de monde au ministère, le secrétaire n’est pas là, les bureaux semblent déserts, il y a juste une vigile. Le secrétaire m’avait laissé son numéro de téléphone mais je n’arrive pas à le joindre. Je vais à l’hotel essayer de téléphoner mais sans succès et quand je reviens au ministère il est carrément fermé ! Et jusqu’à mardi ! C’est mal parti pour visiter le pays et avoir le droit de prendre des photos.
Je demande une dernière fois, sans trop d’espoir, à l’hotel de téléphoner, et ils arrivent à joindre le secrétaire, il dit qu’il viendra directement à l’hotel me donner le permis.
Et un peu après 17h il est bien là avec le permis. Il me dit qu’il a dû aller à la maison de l’inspecteur général du tourisme pour faire signer le permis parce qu’il n’est pas venu au bureau de la journée, le télétravail à l’air développé ici dans l’administration !
J’ai mon permis, mais ce n’est pas tout à fait fini, il me reste à le faire inscrire au ministère de la sécurité, j’irai demain, il semble que ce ministère ne ferme pas le samedi.
Je commence à comprendre pourquoi ce pays est un des moins visités au monde.
Ci-dessous les premières photos du pays, comme je n’avais pas le permis j’ai pris que des photos à l’intérieur d’un café et à l’intérieur du jardin de mon hotel. Pour avoir plus de chance d’avoir le visa, j’avais réservé un bon hotel.
Et juste après avoir eu le permis, deux photos dans le quartier de l’hotel, on remarque toujours cette brume, le ciel n’est pas bleu et on voit à peine le soleil.