Carnet de voyage

Congo

9 étapes
4 commentaires
2
Plus intéressant pour les personnages qu’on y rencontre que ces attractions touristiques, j’y ai quand même trouvé un camp perdu au milieu de nulle part et une mine d’or.
Du 18 juillet au 6 août 2018
20 jours
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16
juil

Je pars demain pour le Congo.

Le Congo c’est un peu plus de la moitié de la superficie de la France mais qu’un peu moins de 5 millions d’habitants. Le fleuve Congo le sépare de l’autre Congo (RDC).

Depuis des millénaires le pays étaient peuplé d’un peuple qu’on appelle les akas, plus connu sous le nom de « Pygmées » mais ce terme est péjoratif et ne doit plus être utilisé. Au premier millénaire de notre ère, le pays va petit à petit être envahi par les bantous qui constituent aujourd’hui le principal peuple du pays. Les akas se repliant dans les endroits les moins accessibles de la forêt. En 1880 le pays est colonisé par De Brazza au nom de la France. Le Congo devient indépendant en 1960, le français reste la langue officielle. Pendant la guerre froide le Congo est dans le camp communiste. C’est suivi par une guerre civile de 6 ans jusqu’en 1997. Depuis l’ancien président de l’époque communiste est toujours réélu.

Les élections de 2016 sont contestées ce qui génère des affrontements dans la région du Pool qui rendent les transports entre les deux grandes villes du pays dangereux. Deux ponts du train Brazzaville – Pointe-Noire sont détruits. Un cessez-le-feu a été signé fin 2017, mais les transports restent incertains, c’est pour ça que je vais prendre l’avion pour aller à Pointe-Noire. Le train devrait bientôt reprendre, si c’est le cas, je verrai si je peux le prendre.

La principale recourse du Congo est le pétrole, suivi du bois.

Les congolais sont chrétiens, majoritairement catholiques.

Je voulais aller dans le nord du Congo qui est certainement la région la plus intéressante.

Le Parc National d’Odzala est un peu géré comme une concession par une société sud-africaine. Mais les prix sont astronomiques, il faut compter 1500 € par jour, c’est un peu trop pour moi.

Ensuite j’ai contacté le parc de Ndoki Nouabale. Ils m’ont répondu qu’ils étaient en train de revoir leur organisation et qu’ils donnaient la priorité aux résidents pour les visites, donc pour résumer, qu’ils n’avaient pas le temps de s’occuper de moi. Au bout de plusieurs mois ils m’ont quand même envoyé une proposition pour visiter leur parc, mais comme j’avais déjà réservé un peu le même type de visite au Gabon, je n’ai pas donné suite.

Dans le guide « Petit Futé » il y a les références d’un voyage qui me paressait intéressant, d’Impfondo à Ouesso, en parti en pirogue, en passant par les villages akas et en dormant dans les missions chrétiennes. J’ai contacté le père Lucien, l’organisation me semblait prendre une bonne tournure, mais tout d’un coup je n’ai plus eu de réponses à mes messages, sans aucune explication. Ca me paraît aléatoire de monter jusqu’à Impfondo, qui est un cul-de-sac très mal desservi, sans avoir un minimum de garanti que je n’y serai pas coinser, j’ai donc aussi abandonnée cette option.

Et finalement je me contenterai de rayonner autour des deux grandes villes du pays Brazzaville et Pointe-Noire. Je voudrai aller dans le parc de Conkouati, mais ce n’est pas gagné non plus.

Je reste 20 jours au Congo, c’est peut-être un peu long par rapport à ce que j’ai prévu de faire, mais j’avais acheté mes billets d’avions avant de décider de ne pas aller dans le nord.

Pour le visa je suis passé par l’agence Action Visa, comme d’habitude. J’ai l’impression qu’on a plus de chance d’avoir le visa en passant par une agence. Il faut un billet d’avion aller-retour et une réservation d’hotel (j’ai réservé à Brazzaville et Pointe-Noire). Seule difficulté, il faut compter 2 semaines pour avoir le visa, mais je l’ai eu sans problème.

Il y a une heure de décalage horaire au Congo, il est une heure de moins qu'en France, c'est comme s'ils étaient à l'heure d'hiver.

19
juil

Mon vol est arrivé en avance à 4h45, autant dire que je n’ai pas beaucoup dormi. Mais j’ai pu me reposer toute la journée de mercredi, j’ai pu avoir ma chambre à 8h du matin.

Passage expéditif du contrôle pour rentrer dans le pays. Il faut juste ne pas oublier d’avoir son carnet de vaccination avec le certificat du vaccin contre la fièvre jaune à portée de main.

Ma première impression est plutôt positive. Mon hotel est dans un centre-ville assez petit pour une capitale. On peut marcher facilement, il n’y a pas énormément de circulation. Les trottoirs sont corrects, pas trop encombré, enfin, ils ne servent pas de place de marché, mais quand même souvent de parking. Pas vraiment de pollution, des klaxons, mais ça va pour le bruit. Est-ce que je suis vraiment en Afrique ? A si, il y a beaucoup de moustiques.

En Afrique centrale il y a une véritable paranoïa par rapport aux photos et aux photographes. Je ne suis pas « à l’aise » à prendre les gens, mais en plus à l’hotel ils m’ont dit qu’il valait mieux ne pas prendre des photos de la ville si je ne voulais pas me retrouver au poste. On n’a pas le droit de prendre des batiments officiels, sans que la notion « officiel » soit clairement définie. Dans une capitale africaine, si on prend une photo d’une avenue du centre-ville, il y a des chances pour qu’une dizaine de batiments du champ de la photo puissent réclamer le titre d’officiel ! En plus il y a énormément de policiers où de militaires dans cette ville. Je vais essayer de prendre, pour vous, quelques photos quand même, mais vous n’en aurez pas beaucoup.

Ce dernier paragraphe diminue l’effet positif de ma première impression.

Le principal charme de la ville c’est le fleuve Congo (quelques jours après la Nil). J’ai trouvé un café-restaurant qui surplombe le fleuve, avec une vue sur Kinshasa, en RDC, à 3km de l’autre coté.

La température maximum est de 30 degrés. Pas de pluie, mais comme souvent dans cette région, le ciel reste brumeux.

A défaut de photos de la ville je vous envoie des photos de moi, dans un café très français et devant le fleuve Congo.

Hotel Hippocampe


Hotel tranquille et aéré, très bien placé dans le centre-ville. 42€ + 6€ pour le petit déjeuner français et 1,5€ pour un internet très faible. Bon accueil. Bar restaurant avec terrasse.

22
juil

J’ai continué à visiter la capitale. Bon, il faut reconnaître qu’il n’y a pas énormément à voir et que le centre-ville n’est pas très grand. Il n’y a même pas de musée. En 4 jours je suis passé souvent dans les mêmes rues.

Quelques monuments, dans l’ordre des photos. 1) le mémorial Pierre Savorgan De Brazza, le français colonisateur du Congo, qui a donné son nom à la ville. On peut trouver curieux qu’un pays rende hommage à son colonisateur, mais il c’est battu contre l’esclavage et les sociétés d’exploitation des ressources du pays qui considéraient le Congo comme leur propriété privé et les congolais corvéables à merci. 2) le phare (inachevé) De Brazza, qui domine le fleuve, mais on ne peut le prendre en photo que de loin. 3) la case De Gaulle, maison construite en 1940 pour héberger De Gaulle, comme chef de la France libre. On n’en voit pas grand-chose derrière le mur, c’est la résidence de l’ambassadeur de France. 4) la tour Nabemba, ex tour d’Elf Congo, une des plus haute d’Afrique centrale.

Il y a deux grandes églises à Brazzaville. La verticale basilique Sainte-Anne-du-Congo, de 1943, et la cathédrale du Sacré-Cœur, de 1882, la plus vielle cathédrale d’Afrique Centrale.

Mais je retourne toujours au fleuve.

Une nouvelle 4 voies avec un large trottoir pour les piétons longe le fleuve sur 10 km, elle permet d’aller du centre-ville aux rapides. Le fleuve qui est navigable depuis 2500 km, dans l’intérieur de la RDC, se rétrécit à moins d’un kilomètre de large juste après les deux capitales. Son cours se transforme en rapides infranchissables. Un beau spectacle depuis la terrasse d’un café.




Je ne risque rien, si je suis malade, il y a un docteur qui guérit tout.





Sinon, on peut boire des bières.





Demain je prends l'avion pour Pointe-Noire.

24
juil

Que quelques minutes de vol et me voilà à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. C'est ici qu'il y a le pétrole. La ville est beaucoup plus cosmopolite que Brazzaville, et il y a moins de militaires aussi.

Je ne reste pas longtemps à Pointe-Noire, je reviendrai. Demain je vais pour 3 nuits dans le parc national de Conkouati. Bien sûr, pas d’Internet dans le parc, et pas de restaurant non plus, j’ai fait les courses ce matin pour survivre pendant 3 jours. J’ai été au Géant Casino, les marques françaises sont très représentées ici. Il y a une cuisine à Conkouati, mais ce n’est pas pour ça que je ferai la cuisine : sardines, paté, chips … que du diététique !

J’ai quand même eu le temps de faire un petit tour de la ville. Le centre de la ville, c’est l’Avenue du Général De Gaulle, elle va presque jusqu’à la plage.

Beaucoup de restaurants dans cette ville, mais à celui où j’ai été hier, le serveur m’a dit que la plupart des clients étaient des blancs.

Hotel Résidence Saint-Jacques (centre)

Petit hotel tranquille (je n’ai pas vu d’autre client), dans un quartier calme mais à 10 minutes à pied au nord de l’Avenue De Gaulle (c’est mal positionné sur Google et Booking). Bon accueil. Piscine que je n’utilise pas. 41€ sans petit déjeuner.

28
juil

Le Parc de Conkouati s’étend au nord de Pointe-Noire, jusqu’à la frontière du Gabon. Il possède plusieurs écosystèmes, de la mer à la forêt primaire.

La mauvaise piste d’accès emprunte un bac rudimentaire.

J’ai été au camp d’une association qui s’appelle HELP. L’objet de cette association est principalement de réintroduire des chimpanzés récupérés des braconniers où des zoos pendant la guerre civile, mais elle accueille aussi des touristes. Ci-dessous : l'allée principale du camp de HELP et ma cabane dans la forêt.



Autour des batiments de l’association on trouve de gros iguanes qu’il faut maintenir à distance et un petit singe affectueux.



Le camp est au bord de la lagune, presque toutes les sorties se font en bateau à moteur. Vers l’intérieur des terres on remonte une rivière jusqu’à un camp secondaire en pleine forêt où ont été relâché des chimpanzés. Sur le trajet on peut voir des éléphants, j’ai vu des crottes et on a entendu le barrissement d’un éléphant qui devait être pas loin du rivage, mais les herbes étaient trop hautes, je n’ai pas vu d’éléphant. Mais ça vaut quand même le cout de naviguer sur cette très belle la rivière. La dernière photo est au camp secondaire, j’ai mis un T-shirt rouge sur mon sweat noir parce que le noir attire les mouches tsé-tsé.

Dans l’autre sens on descend la lagune jusqu’à la mer. Pas une vague sur la lagune, par contre coté mer d’énormes vagues, la baignade est dangereuse. J’en ai profité pour acheter un poisson et améliorer mon menu.

Le sommet d’une visite à Conkouati est d’aller voir le nourrissage des chimpanzés. Certains chimpanzés pour diverses raisons ne peuvent pas être relâchés en pleine forêt. Ils sont sur trois îles sur la lagune. Tous les jours, des membres de HELP vont leur apporter des fruits et autres nourritures.

On peut aussi se promener au-dessus de camp jusqu’aux villages et éventuellement voir des buffles sur le chemin, mais je n’ai pas vu plus de buffles que d’éléphants. Ca fait rien, le paysage vaut la marche.

J’ai été très bien reçu par HELP, notamment la dynamique Natacha et mon guide Jean-Baptiste. L’ambiance y est très agréable, en plus j’étais le seul touriste.

30
juil

Retour à Pointe-Noire …

Je n’ai pas trouvé grand-chose d’autre à voir à Pointe-Noire. En fait on peut presque dire qu’il n’y a rien à visiter à Pointe-Noire. Il n’y a qu’à marcher le long de l’Avenue du Général De Gaulle en s’arrêtant de temps en temps dans un café/pâtisserie.

Pour changer des conserves de Conkouati, j’ai été mangé au resto de Total, pas vraiment une cantine ! c’est ouvert à tout le monde mais il faut payer un supplément de 5€ si on n’est pas de Total. Les plats ne sont pas plus chers qu’ailleurs. J’y ai été aussi parce qu’on peut faire des photos du port sans s’attirer des remarques de la police.

Les sites les plus intéressants sont en dehors de la ville, à quelques kilomètres au nord, près du village de Diosso. C’est ici que réside le roi de Loango, qui n’a qu’un rôle honorifique. Le roi actuel a un palais plus moderne, mais en 1950 les français avaient construit un palais pour le roi Moe Poaty III. Palais assez modeste pour un roi, il est aujourd’hui transformé en un intéressant musée.

Un peu plus loin se trouve les gorges de Diosso. C’est à la fois un très beau site, presque rouge, et une catastrophe naturelle. Il n’y a pas de roches dures ici, que de la terre et rien ne semble pouvoir arrêter la rapide érosion qui se produit à chaque saison des pluies.

Modification de mon programme :

Mon vol Brazzaville – Libreville du 6 aout a été annulé, ils m’ont proposé un vol le 7 aout mais ça ne m’arrangeait pas, je l’ai changé pour un vol Pointe-Noire – Libreville le 6 aout. Je ne retournerai donc pas à Brazzaville, de toute façon j’en avais fait le tour.

Je vais me concentrer sur la région de Pointe-Noire. Demain je prends le train pour Dolisie, s’il n’est pas annulé, sinon je prendrai un bus. Au départ de Pointe-Noire le train fonctionne, sauf incident technique, il va jusqu’au pont effondré à Loutété. J’ai mis à jour la carte du Congo sur l’étape de présentation.

Il y a une belle gare à Pointe-Noire, il paraît qu’elle est inspirée de celle de Deauville.

31
juil

Le train était bien là ce matin. Départ prévu 8h, départ réel 9h30. 5h de trajet pour un peu moins de 200km. Mais j’ai tout mon temps et le wagon de première classe est confortable. La plupart de trajet s’est déroulé dans la forêt, avec de nombreux arrêts dans de petites gares de villages isolés.

La gare de Dolisie, à l’image de la ville, est moins impressionnante que celle de Pointe-Noire.

Dolisie est la troisième ville du Congo, mais ça fait petite ville. Aucun batiment élevé à l’horizon, peu de circulation, ambiance très calme. Les photos ci-dessous sont une place du centre-ville et la cathédrale.

Hotel Le Chaillu

A 600 m au nord de la gare, mais un peu difficile à trouver, en retrait de la rue goudronnée. Je l’ai choisi parce que c’est le seul de la ville qui indiquait qu’il avait le Wifi (lent). Belle chambre, bon accueil (comme toujours au Congo, je pense), 38€ avec petit déjeuner.

3
août

En 1927, un français Michel Romanot racontait à tout le monde qu’il y avait plein d’or dans la forêt, mais on ne l’écoutait pas, on le prenait pour un fou, un vagabond. Un jour il rencontra un commerçant, Armand Vigoureux, un belge. Le belge lui dit de s’assoir et de lui raconter son histoire et il l’accompagna dans la forêt pour vérifier si elle était vraie. Et c’était vrai, il découvrit un immense filon d’or. Monsieur Vigoureux décida d’extraire l’or et de construire à cet endroit, en pleine forêt, une ville. Il l’a construite à l’européenne, sur le modèle des cités ouvrières de l’époque. Sa maison sur les hauteurs, celles des contremaitres à mi-pente et les maisons des ouvriers dans la vallée. Les maisons sont en brique, avec des toits pentus qui semblent attendre la neige. Il y avait même une école, un hôpital, une centrale électrique. L’extraction était industrielle, avec des mines creusées en profondeurs et un système de wagonets pour remonter l’or, la ville était prospère. Plusieurs tonnes d’or ont été extraites.

Après l’indépendance, en 1962 monsieur Vigoureux, sentant le vent de l’histoire tourné, est parti. La mine a rapidement périclité, les batiments tombèrent en ruine, l’électricité disparue, l’hôpital fût envahi par la jungle et la ville est devenue village.

Récemment Jan, un autre belge, a décidé de redonner vie à Dimonika, il a racheté l’ensemble du domaine et trouvé la maison du maitre habitée par les chèvres et les rats.

Il a restauré la maison de monsieur Vigoureux et en a fait une auberge pour accueillir les touristes. C’est où je loge. Pour une fois, plusieurs photos de mon hotel puisque c’est un batiment historique, la dernière, c’est la vue depuis la terrasse au petit déjeuner.



La maison est gardée par un chien « méchant ».




A l’époque de Monsieur Vigoureux l’eau potable était transportée d’une cascade (1ère photo) à 5 km de la maison par des tuyaux et des canaux, même un aqueduc (2ème photo) jusqu’à un château d’eau (3ème photo). Une agréable promenade à travers la forêt permet de suivre le canal jusqu’à la cascade où on peut se baigner si on est courageux.

Il a moins d’or mais il y a toujours des chercheurs d’or, le village vit toujours de l’or. La méthode est très artisanale, ils creusent des puits dans la forêt (1ere photo), et retirent de la terre censée contenir de l’or. La terre est ensuite nettoyée et tamisée, et parfois l’or apparait. La forêt est une réserve de la biosphère, mais c’est juste pour faire bien à l’UNESCO, avec ces chercheurs d’or, la forêt est pleine de trous. Sur la deuxième photo un touriste a remplacé le congolais qui n’aimait pas les photos.

Toutes les maisons en brique du village datent de l’époque de Monsieur Vigoureux, et appartiennent théoriquement à Jan, le belge, on peut dire que juridiquement tout le village est un squat, mais c’est le Congo, il y a loin du juridique à la pratique. Certaines maisons vont finir par s’effondrer si elles ne sont pas restaurées, mais il n’y a pas d’argent. Sur la troisième photo on voit que le sol est 50 centimètres plus bas qu’à l’origine.

Il me semble qu’il y a beaucoup de bars pour un si petit village, mais c’est vrai que dés qu’on trouve de l’or, il est transformé en alcool ou en filles.

Je ne peux pas terminer cette étape sans parler du maitre des lieux, Jan, un flamand de Bruxelles, qui accueille les touristes comme s’ils étaient des invités et qui a un exceptionnel talent de conteur pour décrire ces aventures, notamment dans les endroits les plus dangereux de RDC.

Dimonika, un de ses lieux qui ne semblent n’exister que dans les romans, mais qui existent vraiment en Afrique si on cherche un peu.

5
août

Je suis revenu à Pointe-Noire. Mon voyage au Congo se termine, demain matin je prends l’avion pour Libreville.

Lors de ma première étape de ce carnet de voyage sur le Congo, je m’inquiétais de trouver suffisamment à voir pour 20 jours. Finalement j’ai trouvé Conkouati et Dimonika, des lieux intéressants à connaitre, autant pour l’ambiance et les personnages qu’on y rencontre que pour l’intérêt touristique. J’ai réussi à prendre le train, beaucoup de congolais ne savent même pas qu’il fonctionne.

Mon voyage était à un rythme tranquille, mais je suis content d’être venu au Congo.

Il y a surement beaucoup plus à voir au Congo, c’est dommage que se soit si compliqué à organiser, et il faut dire aussi que c’est un pays cher.

Difficile de recommander le Congo comme premier pays où aller en Afrique … et même pas comme vingtième.

Résidence Saint Jacques « Côte sauvage »

Il y a deux hotels Saint-Jacques, celui du centre était complet, j’ai été à celui de la plage. Il donne sur la plage, mais il faut traverser des paillotes avec d’arriver à la mer. Un peu plus cher : 46€.



Pour finir, quelques mots sur l’économie congolaise.

Des congolais m’ont dit : « notre malheur c’est le pétrole ». Le pétrole c’est l’argent facile qui n’oblige pas à développer des industries et des infrastructures, c’est l’argent des commissions et rétro-commissions, c’est l’argent centralisé qui reste dans les poches de quelques-uns. Et quand les cours chutes c’est ceux qui n’en ont pas profité qui doivent payer.

Le Congo c’est le pays des projets abandonnés. A chaque fois qu’on me parle d’un projet de développement, c’est pour me dire qu’il est abandonné. Comme ces forêts d’eucalyptus qui devaient fournir des usines de pâte à papier, les usines n’ont jamais été construites et les forêts sont à l’abandon. Ou comme ces 3 conteneurs aux couleurs du Congo, on les voit dans tous les villages, ils devaient pomper l’eau grâce à des panneaux solaires, purifier l’eau et donner de l’eau potable. Soit les panneaux solaires sont volés, soit les puits sont bouchés, soit les conteneurs sont envahis par les algues et personne ne répare. Celui de la photo est un des rares en état de marche.

J’ai compris comment fonctionnait l’économie chinoise en Afrique. On a l’impression que les chinois construisent toutes l’infrastructures de l’Afrique, routes, chemins de fer, ports, aéroports… Mais ce ne sont pas des cadeaux, ce sont des ventes. Bien sûr les pays africains ne peuvent pas payer, donc il faut qu’ils empruntent. Et c’est la Chine qui prête l’argent. Les pays africains ne peuvent pas rembourser les prêts (où les dirigeants africains préfèrent mettre l’argent sur leurs comptes personnels que de rembourser les prêts). Donc la Chine se rembourse en nature. Ici au Congo, ils peuvent effectuer de la pêche industrielle le long des côtes, la flotte chinoise est construite gratuitement sur place avec du bois congolais, ils pêchent à la dynamite et bientôt il n’y aura plus les poissons qui font vivre les villages de la côte.

Ce que disent les congolais résume tous les problèmes de développement en Afrique centrale : le Congo est riche, il y a des ressources naturelles, tous poussent, il suffit de jeter un noyau et un an après il y a un arbre, mais les congolais sont pauvres, trouvez l’erreur.

C’est fini pour le Congo !