Carnet de voyage

Cameroun

12 étapes
2 commentaires
Voyage à travers l’Afrique en miniature : mer, volcan, forêts, cultures ancestrales.
Du 5 janvier au 1er février 2018
4 semaines
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5
janv

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Ce carnet de voyage est extrait de myatlas.com/patrickT/afrique écrit en "live". Vous pouvez lire ce carnet pour connaître les commentaires (et mes réponses) reçues pendant le voyage. N'hésitez pas à me poser des questions via des commentaires, j'essaierai d'y répondre.

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Je viens d’arriver au Cameroun.

Aucun problème pour rentrer au Cameroun puisque j’avais déjà mon visa. Et comme ici, à Douala, j’ai aussi réservé un bon hotel, j’avais une navette gratuite qui m’attendait à l’aéroport, trop facile !

J’ai juste eu le temps de faire une petite marche dans le quartier de mon hotel, qui est dans le centre. Il y a beaucoup plus de monde et de circulation qu’à Malabo, mais ça va, on peut se promener. S’il faut comparer, comme première impression je dirais que l’ambiance ressemble à celle de Dakar.

Maintenant la petite présentation habituelle :

Le pays fait 475 000 km2, un peu plus petit que la France. Il y a 20 millions d’habitants. Les camerounais ont 200 langues maternelles différentes, mais les langues officielles sont le français et l’anglais. En fait il n’y a que les 2 provinces de l’ouest, contre la frontière du Nigéria qui parlent anglais, le reste du Cameroun parle français.

Tout ça parce qu’à la fin de la première guerre mondiale, le Cameroun qui était une colonie allemande a été partagée entre la France et la Grande Bretagne.

38% des camerounais sont catholiques, 26% protestants et 20% musulmans.

Il y a un peu de pétrole et de bauxite (transformé en aluminium) au Cameroun. Le Cameroun est le 5ème producteur de Cacao.

Je ne vais aller que dans une petite partie du Cameroun mais c’est la plus intéressante touristiquement parlant. L’est est assez peu peuplé, il y a une réserve et un parc national, mais difficile d’accès. Le nord est trop dangereux avec des incursions des terroristes de Boko Haram.

Au début j’avais prévu d’aller dans la région de Bamenda (au nord de Bafoussam) mais comme il y a des problèmes politiques dans cette région anglophone je n’irai pas, je resterai plus longtemps sur la cote sud.

J’arrive donc à Douala, la grande ville, je reste 3 nuits. Je descends ensuite sur la cote sud, station balnéaire de Kribi et village d’Edodje. Je remonte à Buea, avec le mont Cameroun, puis encore une station balnéaire : Limbe.

Je vais ensuite dans la région des chefferies traditionnelles autour de Bafoussam comme Dschang et Foumban. Et il me restera à aller à Yaoundé, la capitale, j’ai prévu d’y rester 4 nuits, j’y ai aussi déjà réservé mon hotel. Mon avion retour est le 1er février.

7
janv

Légèrement plus grande que Yaoundé avec un peu moins de 3 millions d’habitants, Douala est la plus grande ville du pays. Elle a mauvaise réputation, mais, peut-être parce que je n’y suis resté que le week-end, je l’ai trouvée bien calme. Je me suis promené dans les deux quartiers du centre Akwa et Bonanjo, ils m’ont paru bien décrépis et désorganisés, loin du dynamisme d’une ville comme Abidjan où j’ai été récemment. Les voitures sont garées n’importe où, ce qui m’oblige à marcher sur la route. De toute façon il y a souvent d’énormes trous dans les trottoirs, attention le nuit, c’est mal éclairé. Je n’ai senti aucune agressivité, les locaux me saluent souvent (ce n’était jamais le cas à Malabo), il y en a même qui m’appelle encore patron, comme la première fois que j’ai été en Afrique il y a 40 ans !

On ne voit aucun blanc dans les rues, pour les trouver il faut aller aux bars à coté des piscines des grands hotels. Ca fait quand même un peu coloniale comme ambiance.


Ici aussi il n’y a pas à proprement parler d’intérêt touristique, il faut juste se promener dans les rues, presque au hasard, mais en semblant quand même connaitre pour ne pas trop faire touriste. Le batiment le plus célèbre de Douala est le palais des anciens rois Bell qu’on appelle aussi la Pagode, ce n’est pas un musée, c’est un batiment privé. Je ne sais pas depuis combien de temps la DS crevée règne à l’entrée.

Le dimanche il n’y a personne (je n’aime pas les dimanches quand je voyage, tout est fermé). Un tour de la place principale du quartier de Bonanjo (le quartier de mon hotel) et toujours les trous dans les trottoirs.

La cathédrale et une école catholique.

Il y a quand même quelques batiments récents, dont mon hotel et le musée maritime. A si ça c’est à visiter, c’est un nouveau musée. Au dernier étage on s’assoit dans une barque qui bouge pour un spectacle en 3D, on reçoit même des embruns dans la figure.

10
janv
10
janv

Kribi est une station balnéaire, mais à la camerounaise. Il ne faut pas s’attendre à avoir des établissements luxueux et une corniche le long de la plage avec des rangés de restos et de bars.

Mon hotel (les Gites de Kribi) a un coté plage (le resto) et un coté mangrove, j’ai eu de la chance, j’avais le dernier bungalow, le plus loin dans la mangrove. On le voit à peine sur la première photo derrière les arbres. La deuxième photo, c’est la terrasse de mon bungalow. Sur internet j’ai lu un avis de quelqu’un qui se plaignait parce qu’il n’arrivait pas à dormir à cause du bruit des crapauds, moi j’adore dormir avec le bruit de tous les animaux qu’on peut attendre la nuit dans les forêts africaines humides.

Depuis la terrasse de mon bungalow, il y a de petits oiseaux multicolores qui font des poses pour la photo. Il y a aussi des hérons, plus grands, mais dés qu’ils me voient ils partent.

Effectivement il y a des transats, coté mangrove, et des cocktails, coté plage. C’est aussi ici que je prends le petit déjeuner le matin.

Il y a quand même de belles plages, surtout au sud, vers les chutes de la Lobé et l’hotel Ilomba. Les plages ne sont pas désertes, il y a beaucoup de pêcheurs.

La principale curiosité des environs, c'est les chutes de la Lobé. Une des rares chutes d’eau au monde qui tombe directement dans la mer. On s’en approche grâce à de petites pirogues qu’on prend sur la plage.

Et les cascades, c’est toujours mieux en vidéo.

Aux cascades aussi il y a beaucoup d’oiseaux.

12
janv

A 50 km au sud de Kribi, par une piste assez difficile, on arrive au village d’Ebodjé. C’est un des rares villages organisés pour accueillir des touristes. C’est un village de pêcheurs avec sa rue principale et son port de pirogues.


Les visiteurs sont logés et nourris dans cette grande maison.





Mon hébergement donne directement sur une plage qui semble infinie. Oui, je me suis baigné.

Ce village possède un centre de protection des tortues marines. A la nuit on peut suivre la patrouille qui recherche les tortues en train de pondre. J’ai suivi une patrouille, on marche près de 2 heures dans le noir le long de la plage. Seul le responsable allume sa torche, moi je n’ai pas le droit, pour ne pas effrayer les tortues. Mais cette nuit, pas de tortue. Le responsable a fait une autre patrouille vers 5h du matin (moi je dormais). Et il a trouvé une tortue en train de pondre. Il récupère les œufs pour les faire éclore dans un endroit de la plage protégée.

Il y a d’autres activités de proposer, moi j’ai fait un tour en pirogue sur une rivière. Croisière très tranquille. Les branches, ou racines qui descendent des arbres de la mangrove sont impressionnantes (2ème photo).

14
janv
14
janv

Etape très rapide pour juste dire que je suis maintenant à Buéa. Ville de la région anglophone sans intérêt pour elle-même, je n'ai même pas pris de photo.

Elle est à la base du Mont Cameroun (qu'on ne voit pas dans la brume), et c'est le point de départ de son ascension. Je pars demain pour 4 jours de trek jusqu'à jeudi. J'ai tout organisé cet après-midi. Je pars avec un guide et un porteur, le guide fait aussi cuisinier.

Je vous raconterez ça à mon retour à la civilisation.

17
janv

1er jour, 1850 m de dénivelé positif, 6h45 de marche

Ce matin, exceptionnellement, on voit le Mont Cameroun depuis le départ de la marche à 950 mètres d’altitude. Ni nuage, ni brume, c’est le grand beau temps. On rentre rapidement dans la forêt, on passe la porte d’entrée du parc. Le chemin n’est pas très large, il ne faut pas se prendre dans les racines. Ca monte mais ça va, je suis encore en forme. On fait régulièrement des pauses pour boire un peu. Je marche avec mon guide, le porteur marche à son rythme.

Après 3 heures de marche on arrive à 2000 m et on sort de la forêt. La pente se fait beaucoup plus raide, il faut souvent s’aider des mains. On passe un refuge intermédiaire. Je monte, je monte. Heureusement j’ai un GPS qui me donne mon altitude, je sais ce qui me reste à faire, c’est plus facile pour le moral. Et tout d’un coup je vois le refuge qui est le but de la journée, ouf !

Je suis surpris d’y trouver un bar, mais je ne prends que des jus de fruits. Et dés la nuit venue je vais dormir dans ma tente à 2800m d’altitude, la journée de demain s’annonce difficile, la fatigue des muscles s’accumule de journée en journée.


2ème jour, 1300 m de dénivelé positif, 1700 m de dénivelé négatif, 9h30 de marche

C’est reparti vers 7h30. La pente est moins raide qu’hier, mais c’est plus difficile à cause de la fatigue d’hier et du manque d’oxygène. Je marche comme un robot, sans réfléchir. Mon objectif, c’est déjà le troisième refuge à 3700m, on y arrive au bout de 3h de marche. On fait une longue pause de 30 minutes, j’ai même l’impression que je dors un peu, je m’arrêterai bien là.

Mais il faut repartir, encore 400 mètres à monter, j’ai l’impression que je vois le sommet, il n’a pas l’air si loin, maintenant je suis sûr d’y arriver et la marche devient plus facile. Je ne prends pas beaucoup de photos pour rester concentré sur la marche.

Et j’y suis ! 4091 mètres ! Je suis content parce que je n’étais pas sûr de pouvoir encore monter des sommets. 4100 mètres ce n’est pas très haut, mais 3150 mètres de dénivelé en 1,5 jour, c’est pas mal.

Il souffle un vent froid au sommet, je ne m’éternise pas. Maintenant il faut redescendre, pas par le même chemin, l’objectif est d’arriver à la mer en 3 jours. Le début de la descente est rapide et facile dans une sorte de cendre, je peux me laisser glisser. Mais ça ne dure qu’une heure, on arrive à la coulée de lave de 1982 et il faut marcher sur les pierres beaucoup plus lentement. Des plantes ont commencé à coloniser la lave.

Je commence à fatiguer avec ce terrain difficile et 6h30 de marche. Surprise derrière un bosquet à l’ombre, je retrouve mon porteur qui n’est pas passé par le sommet et m’a préparé un ananas, un des meilleurs ananas que j’ai jamais mangé pour un repos mérité.



On reprend la descente et on arrive au cratère de 1999. La coulée de lave de ce cratère est presque arrivée à la mer. Les éruptions de Mont Cameroun se font sous forme de coulées de lave qu’on a le temps de voir arriver, le Mont Cameroun n’a jamais fait de mort.

Mes jambes et mes pieds commencent à souffrir. Dans les descentes le cœur ne force pas, mais pour les muscles c’est pareil que les montées. J’ai hâte d’arriver, et, après être rentré dans les nuages, j’aperçois le refuge à 2400 mètre d’altitude (on le voit à peine dans le fond).


Alors que je me repose en buvant un jus de fruit, je demande au guide quel est le temps de marche prévue pour le lendemain. Il me dit que c’est comme aujourd’hui ! Impossible ! Je suis incapable de marcher encore une journée près de 10h. Pour moi, une bonne marche c’est 5h par jour, 6h max. Je décide de changer le programme, demain on retourne à Buéa (directement sans passer par le sommet bien sûr) et on annule le 4ème jour. Je peux prendre une douche chaude au refuge, mais je dors dans ma tente.

3ème jour, 1600 m de dénivelé négatif, 7h30 de marche

J’ai du mal à marcher rien que pour aller prendre mon petit déjeuner, la journée va être dure. Départ à 7h20. On commence par une marche dans des hautes herbes d’une savane jaunie, je vois à peine le chemin. Et on retraverse la coulée de lave de 1999, plus étroite ici. Ce qui m’inquiète, c’est qu’on ne descend pratiquement pas.

Au bout de 2h de marche on rentre dans la forêt avec le petit mont Cameroun dans le fond. C’est ensuite 4h de marche dans la forêt. Très belle forêt, mais c’est difficile d’en profiter parce qu’il faut que je surveille où je marche. La moindre faute d’inattention et c’est le dérapage, et mes muscles n’étant plus assez forts pour le corriger je m’affaisse lamentablement.

Finalement on sort de la forêt, encore une heure à travers des champs et j’arrive à la fin de la marche. Prés de 24 heures de marche en 3 jours, plus de 3km de dénivelé dans les deux sens. Et j'ai eu de la chance avec le temps, 3 jours de grand beau temps dans une des régions les plus pluvieuses au monde. C’était un beau trek ! Je peux avoir mon certificat pour avoir gravis la plus haute montagne d’Afrique du Centre et de l’Ouest. Mais arrivé à l’hotel, j’ai la plus grande peine pour monter ou descendre les marches des escaliers !

20
janv

Limbe est au pied du Mont Cameroun, au bord de la mer. Elle est présentée comme la station balnéaire de la région anglophone, le problème c’est qu’il n’y a pas vraiment de plage à proximité de la ville. Il fait beau, mais en étant au niveau de la mer, il y a beaucoup de brume, on ne voit pas très loin et surtout pas la montagne.

Mon hotel, le Miramar est isolé de la ville par le jardin botanique. Il surplombe la mer sans plage avec vue sur une plateforme pétrolière. Idéal pour récupérer du trek, et non, je ne profite pas de la piscine.

Et donc, à coté de mon hotel il y a ce jardin botanique. Il a sans doute été très beau mais maintenant il manque d’entretien, ça fait aussi son charme.

Dans le même secteur il y a le Wild Life Center. Ce n’est pas un zoo, mais on peut le visiter. Il recueille les singes abandonnés. C’est souvent des orphelins dont la mère a été tuée par des braconniers, ou des bébés qui avait été achetés comme animal de compagnie et abandonnés lorsqu’ils deviennent trop grands. On trouve surtout des gorilles (les 2 premières photos), des drills (la 3ème photo), des chimpanzés (la vidéo) ou des petits singes dont je ne connais pas le nom (4ème photo).

Pour trouver les plages il faut aller 15 km à l’ouest de la ville. C’est de belles plages de sable noir à cause du volcan.

Ici, comme c’est la région anglophone, je parle d’abord anglais quand je m’adresse à un camerounais. Ils sont surpris quand je dis que je suis français, agréablement surpris qu’un français puisse parler anglais. On voit plus de militaires que dans les régions francophones, mais je ne sens pas de tension particulière.

22
janv

Avant de parler de Mélong je vais vous parlez des transports.

Il y a de tout, des taxis partagés, des minibus, ce que j’appelle des demi-bus (entre le bus et le mini-bus), des grands bus pourris et même de vrai bus, mais ces derniers, j’en ai vu sur la route, mais je n’en ai jamais pris. Pour la même taille de véhicule, on met 50% de plus de passagers qu’en Asie Centrale. Par exemple une voiture, c’est 4 passagers derrières et 2 devants (donc 3 avec le chauffeur). Les départs n’ont jamais lieu à heure fixe, mais quand le véhicule est plein. Les bagages vont principalement sur le toit. Pour les voitures ont peut laisser le coffre ouvert pour mettre plus de bagages.

A cause du trek au Mont Cameroun, je me suis chargé (vêtements chauds, sac de couchage), j’ai pris mon grand sac de 70 litres. Je n’ai pas confiance de mettre mon sac en dehors du véhicule, donc je prends systématiquement deux places, une pour moi et une pour mon sac, par exemple les deux places de devant dans une voiture. Mon sac est à l’abri et je suis moins sérés.

J’ai laissé la mer et commencé à prendre la route vers le nord.

A Mélong mon hotel s’appelle Villa Luciole. Il vaut à lui seul le déplacement, à la campagne à 8km de la petite ville. A 1200 mètres d’altitude la température est idéale. En Afrique j’aime bien ce genre de campement où on dort dans des cases. Dans cet hotel, comme ailleurs, je suis très bien accueilli. Il y a des cotés qui restent de la France, comme un menu entrée/plat/dessert au diner.

Et il y a aussi des oiseaux, ceux-là ils tissent des nids ronds.

Autour de l’hotel, c’est cultivé, en autre, des champs d’ananas et de café robusta, à moitié en fleurs et en fruits.

Mélong est un bon endroit pour être à la campagne, mais si on vient ici, c’est surtout pour les chutes d’Ekom Nkam. C’est les plus importantes du pays, avec 80 mètres de haut et un débit déjà important pour la saison sèche. En plus dans un magnifique cadre de forêt.

Et un petit selfie.

25
janv

Les bamilékés vivent dans la région autour de Bafoussam. La région entre 1000 et 1500 mètres est très fertile et très peuplée. Avant la colonisation c’était plusieurs micro-royaumes indépendants. Maintenant on les appelle des chefferies, mais il y a toujours des rois, s’ils n’ont plus de pouvoir politique, ils sont toujours respectés. En dehors des batiments royaux il n’y a plus de maisons traditionnelles, voici deux exemples du paysage de la région, une ferme au milieu des bananiers et un carrefour.

Dschang

Un peu déçu par Dschang parce qu’il n’y a pas de batiments royaux. Je ne suis pas resté dans le centre-ville mais j’ai été près d’un petit lac. J’ai même dormi à l’hotel du Lac. Au bord du lac le musée des civilisations, il explique l’histoire et les différents peuples qui composent le pays. Certainement un des plus importants musées du Cameroun.

Bafoussam

Bafoussam est la grande ville de la région. Je n’y ai pas dormi. On y trouve quand même une chefferie. Dans le domaine royal n’habitent que le roi, ses presque 100 femmes et ses enfants en bas âge. Le roi de Bafoussam règne depuis 40 ans. On voit la grande case sur deux premières photos, c’est où se réunissent les sociétés secrètes, sortes de conseils des anciens. Sur la troisième on voit le trône du roi, c’est ici qu’il donne une justice par conciliation, s’il n’y a pas conciliation, les plaignants vont devant la justice du Cameroun. La dernière photo, c’est un musée très fouillis, et beaucoup plus sombre que sur la photo.

Bandjoun

Bandjoun est un village, j’ai dormi dans un hotel qui s’appelle « Centre Climatique » (la photo à coté). C’est dans ce village qu’on trouve la chefferie la plus connue. Comme à Bafoussam la batiment principal est la grande case. J’avais vu sur des photos qu’il était précédé d’une allée de batiments traditionnels (les maisons des femmes), malheureusement ils ont brulé en 2015 et remplacé par des maisons très moches. Mais la grande case vaut la visite avec tous ses piliers sculptés.


28
janv

En faisant les 70 km de Bafoussam à Foumban on passe une frontière invisible, on change de culture, on passe du peuple Bamiléké au peuple Bamoun, on change aussi de religion, ici le roi et la majorité de la population sont musulmans. La ville s’est construite sur une série de collines. Les habits traditionnels sont beaucoup plus portés ici. Impression d’une Afrique éternelle.

A centre de la ville, le palais du sultan. Aujourd’hui, c’est le jour des audiences. De nombreux habitants attendent de voir le sultan dans la cours du palais. Sur la photo du milieu en bas, on voit le sultan, assis.

Un nouveau notable arrive avec sa famille pour une audition auprès du sultan.

J'ai eu droit à un séance de musique traditionnelle.

En face du palais, après le marché la mosquée, très « modeste ». Les non musulmans peuvent rentrer en payant un droit d’entrée.

Toujours à coté du marché, un batiment qui abrite un tambour géant. Il n’est plus utilisé mais servait à alerter la population en cas de danger, on l’entendait à 60 km.

Foumban, c’est aussi un centre artistique. Il y a notamment des fondeurs qui utilisent la technique de la cire perdue pour créer des objets en bronze. Sur la première photo ils fabriquent les moules autour du modèle en cire (la cire est ensuite fondue pour être remplacée par le bronze).

Un nouveau musée, qui n’est pas déjà ouvert, a une architecture très originale. Elle reprend les symboles du sultanat, les serpents et l’araignée.

Et un beau bus pour aller à Yaoundé.

31
janv

Deux millions et demi d’habitants, juste un peu moins que Douala, mais c’est la capitale. Mon hotel est dans le genre de quartier que je n’aime pas, c’est le centre commercial de la ville, c’est-à-dire très commerçant la journée, les trottoirs sont remplis de marchandises, beaucoup de monde, beaucoup de voitures. Et la nuit tout est fermé, donc pour des raisons de sécurité il faut bouger en taxi si je ne veux pas manger à l’hotel. L’avantage, c’est que la journée je peux aller à pied vers les quelques lieux touristiques.

Yaoundé n’est pas plate, elle est construite sur des collines, ça pourrait faire un beau site, mais avec la brume (pollution ?), on ne voit pas les collines. On peut dire qu’à de rares exceptions la ville est très moche. Est-ce qu’on peut faire pire que Yaoundé, je ne sais pas, ça doit être difficile, il n’y a même pas la mer ou un fleuve pour racheter les immeubles en bétons.

Mais il y a-t-il de belles capitales dans l’Afrique subsaharienne ? A part Antananarivo et Maputo, je ne vois pas. Je verrai si j’en trouve une autre cette année.

Parmi les vues de la ville ci-dessous : la cathédrale et un vendeur de café.

Il y a trois musées à Yaoundé. Le musée national, trop grand pour ce qui est présenté. Le musée du monastère du mont Fébé, très belles œuvres d’art camerounais, à l’intérieur du monastère. Le musée de la blackitude (les deux dernières photos) qui a l’avantage sur les 2 autres d’autoriser les photos à l’intérieur.


En cherchant on trouve quand même des endroits sympas, l’occasion de selfies : le resto « La Terrasse » et la terrasse de l’hotel Hilton.

Mon premier voyage de l’année s’achève. Je prends mon avion de retour demain à 12h30. Mon vol est loin d’être direct puisque je rentre avec Kenya Airways et avec une escale de 5 heures à Nairobi. J’ai pris ce vol parce que, dans les vols pas chers, c’était le seul qui ne partait pas en pleine nuit.


4
fév

Je suis rentré en France, mon vol c’est bien passé, j’ai même eu droit à une vue furtive du Kilimandjaro juste avant d’atterrir à Nairobi, ça m'a rappelé des souvenirs.

Maintenant, le bilan du Cameroun :

Je peux difficilement comparer avec les pays d’Afrique Centrale où je n’ai pas encore été, mais c’est sans doute un des pays les plus intéressants de l’Afrique du centre et de l’ouest. C’est très varié :

- Mer, je conseille le côté sud, Kribi ou même Ebodjé plutôt que Limbe.

- Montagne avec le Mont Cameroun, si on n’a pas la force de monter au sommet, on peut organiser une marche d’une seule journée dans le parc national.

- Culture traditionnelle avec la région de l’ouest (souvent appelée Grassfields)

- On passera le minimum de temps dans les deux grandes villes bien qu’elles soient aussi représentatives des grandes villes africaines.

On dit que le Cameroun est une Afrique en miniature, c’est vrai, il y a même des régions anglophones. Dommage qu’on ne puisse plus aller dans le nord à cause de Boko Haram, pour voir une région plus sèche avec de grandes réserves animalières.

Les transports ne sont pas très confortables, mais faciles à trouver, nombreux et pas chers. J’ai peut être eu de la chance, mais je n’ai eu aucune panne.

On trouve aussi partout des hotels corrects. Dans ce type de pays je ne vais plus dans les hotels « premiers prix », quand le voyage n’est pas de tout repos, je reconnais que c’est agréable de se sentir en sécurité à l’hotel et de pouvoir y passer de bonnes nuits. Donc ça augmente les dépenses du voyage, j’ai payé mes hotels entre 30 et 80 € la nuit. Il y a une phrase magique quand on trouve un hotel trop cher (elle peut être utilisée dans d’autres occasions comme pour les musées par exemple). La phrase c’est « C’est négociable ? », elle peut permettre de réduire le prix de 50% sans autre discussion.

Le Cameroun est un pays que je recommande, si on est intéressé à visiter l’Afrique de l’ouest et du centre. Il faut comparer ce qui est comparable, je ne compare pas avec l’Iran où le Kirghizistan.

A part le coté touristique je n’ai pas trouvé au Cameroun l’Afrique économiquement dynamique que j’avais pu sentir en Cote d’Ivoire ou au Mozambique. Il y a de l’électricité presque partout, mais il y a un gros manque d’infrastructures, par exemple la route qui relie les deux grandes villes, Douala et Yaoundé est une simple deux voies.