Dans la présentation de mon voyage, je vous avais dit qu’il n’y avait plus de trains de voyageurs au Soudan. Et bien j’en ai trouvé un, et un train moderne ! Les guides sur le Soudan, comme les guides de n’importe quels pays, ne sont pas à jour et ils n’en parlaient pas, pourtant le train date de 2014. C’est un train chinois, il va d’Atbara à Khartoum en 6h30. Il pourrait aller plus vite, mais il faudrait refaire la voie. Il y a un train le matin et un train le soir dans chaque sens.
Comme j’avais un jour d’avance sur mon programme, je suis revenu en arrière jusqu’à Atbara pour prendre le train sur toute la ligne. J’aime bien les trains, vous devez le savoir depuis le Kazakhstan.
Le train est très utilisé et toujours complet. Les tickets sont vendus la veille à 16h. La photo c’est la file d’attente des hommes, pas très bien en file. Il y a une autre file d’attente pour les femmes qui me paraît pire. Pour éviter la bousculade il vaut mieux venir avant et sympathiser avec un employé qui vend les tickets. C’est ce que j’ai fait et j’ai eu mon ticket avant tout le monde !!
Très beau train, ça paraît quand même irréel dans la paysage soudanais. 3 photos au départ d’Atbara et une photo de l’autre train quand on le croise à Shendi (il n’y a qu’une voie).
L’intérieur aussi est confortable. Il y a une vente ambulante qui passe, on peut acheter thé/café/biscuits. On a aussi le temps de descendre acheter à manger à l’arrêt de Shendi.
Et voilà, je suis revenu à Khartoum, la ville n’a pas changé, il fait toujours aussi chaud.
Un début de mon bilan habituel avec quelques conseils pour voyager au Soudan :
Quand :
Je ne peux pas conseiller de partir aux mêmes mois que moi (mars/avril) à cause de la chaleur, la bonne période est courte et va de fin novembre à février, mais ça reste toujours à plus de 30°. D’un autre coté je me suis bien habitué à la chaleur et au nord d’Atbara, c’est plus supportable, j’ai même mis un pull le matin à Abri … avant 7h. Il faut vivre au rythme de la chaleur, se lever tôt, j’étais souvent debout à 5h30 (il fait jour) et se reposer l’après-midi. La nuit la chaleur est souvent supportable, éventuellement avec la clim où le ventilo, il n’y a qu’à Méroé que j’ai eu du mal à dormir quand ils ont arrêté le générateur à 23h. Pas une goutte d’eau, enfin si, à Suakin, mais vraiment une goutte. Il faut aussi éviter le mois du Ramadan, ce qui revient au même en ce moment.
Budget :
La vie est très peu chère en ce moment, pendant mon voyage on avait 36 livres soudanaises pour 1 € au marché officiel. Mais en combinant les effets inverses de l’inflation et de la dévaluation ça peut changer très vite, il y a quelques années le Soudan était réputé cher.
On a deux types d’achats, ceux où on paie le même prix que les soudanais et ça ne coute presque rien, par exemple 2,10 euros pour le train. Ou les prix indexés sur le dollar, et là on se retrouve sur des prix européens, 10$ pour la plupart des grands sites par exemple, mais aussi certains hotels où les tours organisés.
Finalement, plombé par mon hotel à Khartoum, j’arrive à 40€ par jour.
Contrairement à ce qu’on vous dira à Khartoum, c’est difficile de changer en dehors de Khartoum. Je n’ai pas trouvé une banque qui changeait les euros. J’ai changé à mes hotels de Khartoum et Karima. Sinon il faut chercher dans le souk un commerçant qui veut bien changer à un cours proche du cours officiel.
Hotel :
A part à Khartoum, et à part les deux hotels italiens (à Méroé et Karima), j’ai toujours été dans les meilleurs hotels de chaque ville, et j’ai payé entre 3,5€ à Karima et 80€ à Méroé. On peut dire qu’il n’y a pas beaucoup de choix, mais un hotel dans chaque ville ça suffit non ? Il manque juste un hotel près de Old Dongola. Dans la gamme en dessous des hotels où j’ai été, il y a ce qu’on appelle des locandas, mais c’est des dortoirs.
Nourriture :
La aussi, pas beaucoup de choix dans la vallée du Nil, mais parfois on a des bonnes surprises. On arrive quand même à trouver un poulet grillé, un poisson plein d’arêtes, une omelette... Et si vous aimez le foul vous allez être heureux. Pas de petit-déjeuner, je l’ai déjà dit.
Transport :
Bus, minibus, 1 train, c’est très facile de se déplacer. Au départ des grandes villes j’ai réservé la veille parce qu’on me l’a conseillé, mais je ne suis pas sûr que se soit obligatoire, il y a tellement de bus au petit matin dans les gares de bus. Dans les petites villes je demandais au rickshaw de m’amener au bus qui allait dans la direction souhaitée et il a toujours trouvé un bus où minibus prêt à partir. Mais toujours le matin, l’après-midi c’est plus difficile.
Pour ceux où celles qui n’aiment pas le bus, je ne suis renseigné à l’hotel Acropole, la location d’un 4x4 avec chauffeur c’est 200€ par jour, on doit pouvoir trouver moins cher, mais pas moins de 100€.
Sécurité :
Je ne parle que de la partie du Soudan que je connais. Pour moi c’est la région la plus sure de toute l’Afrique que je connais, et comme je ne vois pas quelle région que je ne connais pas pourrait être plus sure, c’est la région la plus sure de toute l’Afrique. J’y reviendrai dans le bilan de la prochaine étape.
Police :
Il y a des check-points sur les routes où on m'a parfois demandé de voir mon passeport, mais pas plus qu’au Cameroun, ça n’a jamais posé problème. Il y a aussi des policiers qui gardent les sites archéologiques (en plus des gardiens civils) qui demandent les papiers. On a dû me demander 3 fois le permis de voyage qui n’existe plus, mais avec la copie du décret qui le supprime que m’a donné l’hotel Acropole, c’est passé, j’en mettrai le scan sur ma prochaine étape. Il faut absolument se faire enregistrer dans les 3 jours d’entrée dans le pays, c’est l’hotel Acropole qui s’en ai chargé pour moi, la police colle une étiquète dans le passeport et c’est vérifié aux check-points. A Karima, et uniquement à Karima, l’hotel m’a demandé de me faire enregistrer à la police, ça a pris 5 minutes. Parfois ils veulent une copie du passeport et du visa, j’ai fait une dizaine de copies à Khartoum et j’en avais toujours une sur moi, prête à donner, ça fait gagner du temps. Particularité unique au Soudan : les policiers sont en civil, au début ça surprend qu’un civil demande le passeport, au premier check-point je croyais qu’il contrôlait les tickets de bus.
Tourisme de masse :
J’ai quand même dû voir une cinquantaine de touristes, dont 3 groupes de 10, deux groupes italiens et un groupe allemand. Parmi les touristes je compte les expats qui visitent le WE. Et les 5 touristes qui traversent l’Afrique du Cap au Caire (où l’inverse), 2 en transport en commun, 2 en moto et 1 en vélo. Je n’ai pas vu un français.
Bon, c’est tout pour aujourd’hui. Je ferai un bilan sur le Soudan en tant que pays pour ma dernière étape dans 3 jours, avec le résultat du concours de commentaires.
Tout à l’heure à 16h10 je reprends l’avion pour la France, changement en pleine nuit à Doha, arrivée à Paris à 7h40, je vous ramène la chaleur.