Ce nom sonne agréablement à nos oreilles. Grosse ville d'environ 2 millions d'habitants (pouh!), elle est LA ville à visiter d'Iran. Un joyau de la perse ancienne...D'ailleurs l'Iran porte ce nom que depuis un siècle, avant on le nommait la Perse.
sur la route... A Ispahan, on stationne dans un parc proche d'une station du métro tout neuf. En quelques minutes nous accédons au centre ville. A 10 000 rials le ticket( petit rappel: 1€ vaut 140 000 rials), nous serions bêtes de ne pas en profiter!
Il fait chaud, on se croirait en été. Nous partons dès 10h, et pendant 7 heures de balades ponctuées de pauses nous ouvrons grands nos yeux...Autant vous dire que quand nous rentrons au camion le soir, nous sommes cassés! La famille allemande nous a rejoint.
la place "Naqsh e Jahan"Nous y découvrons la place "Naqsh e Jahan" , blindée de monde, et de marchands de tapis un peu trop collants à notre goût...Cela nous rappelle qu'au Rajasthan, nous nous sentions par moment des dollars ambulants...
Nous y visitons la mosquée "Masjed e Shah". Comme le monde est tout compte fait bien petit, nous y rencontrons un groupe de mamies nantaises. Elles connaissent même Palluau! Et bin!😀
Cette mosquée n'est plus aujourd'hui qu'un musée. Elle a été construite en 1611. Son dôme atteint 51m de l'extérieur et 36m de l'intérieur, l'espace entre les deux est creux. Lorsqu'on se place sous le dôme, juste un claquement de billet nous renvoie un écho. Toujours les mêmes céramiques, motifs géométriques ou floraux, mais alors elle est immense! Placée sous son dôme, celui-ci ne rentre même pas dans l'objectif de mon appareil photo!
Nous y voyons aussi le processus de la rénovation du dôme. C'est simple mais fonctionnel. Sa restauration se fait par quartier. Un plan est rigoureusement respecté: La céramique est appliquée sur des briques. Un moule incurvé( ici, d'une vingtaine de mètres!) reçoit les briques. On les pose suivant le plan pour respecter les motifs et les couleurs. Puis on applique du plâtre pour fixer le tout, avec des crochets inclus dedans pour que l'ensemble soit plus facilement manœuvrable. On peut facilement imaginer le poids d'une telle structure!!
Nous allons aussi nous perdre dans le Bazar. Norouz étant terminé, toutes les échoppes sont ouvertes, et les acheteurs sont nombreux. "Foulophobes" que nous sommes, l'endroit est assez oppressant, sachant qu'il faut aussi rajouter de nombreuses motos slalomant entre les gens...
nous avons acheté des smacks maison! non loin de là les pédalos sont de sortie: nous avons réussi à y échapper😉Nous passons devant un ciné où la file d'attente est bien longue! Alors qu'en 2009 nous étions allés voir un "bollywood" en hindi dans un cinoche, j'essayerai bien un film en farsi...à suivre!
A Ispahan coule la rivière Zayandeh. Habituellement sèche, avec les dernières pluies, nous avons de la chance de la voir couler sous les vieux ponts de la ville! En effet depuis une vingtaine d'années, un canal d'irrigation a été construit pour approvisionner les villes de Yazd et Kerman...Les habitants d'Ispahan ne la voient que rarement couler...
Nous allons voir le "Si-o-se Pol". Il enjambe la rivière sur 300 mètres, et a été construit au début du 17eme siècle.
Pour notre deuxième journée, nous faisons un peu d'école le matin...Enfin essayons car c'est une journée sans, et très vite Hima et moi nous prenons la tête! Comme c'est hors de question qu'on se bouffe la vie, (et le voyage!) avec les leçons, je stoppe direct et pour calmer les tensions grandissantes, nous faisons un bon gâteau tous les deux que nous partagerons avec nos amis allemands...Le hamac est de sortie pour la première fois depuis le voyage! Nous avons la visite de 2 petits jeunes...qui reçoivent une leçon de géographie!
le fauteuil dans l'arbre...rien de plus normal!Nous partons dans l'après midi pour pouvoir admirer un autre pont éclairé la nuit venue. Mais avant, nous allons jeter un oeil au quartier arménien. Il y a une communauté chrétienne d'environ 6000 personnes...Le quartier fait très européen, et est assez huppé. Nous visitons une église datant du 17eme siècle. L'architecture est la même que celle des mosquées de la même époque, juste les peintures changent. Les scènes sur la vie de Jésus sont macabres, on le voit dans de nombreuses scènes de torture les plus inimaginables possible!
dans le métro En attendant la tombée de la nuit, nous nous posons dans un des nombreux parcs de la ville. L'herbe y est bien verte, les jeunes feuilles apportent un peu d'ombre, et les fontaines ou bassins de la fraicheur. Les parterres sont fleuris: des pensées toujours. A plusieurs reprises, des personnes nous abordent: Hima doit porter son voile! Bon dieu que c'est gavant! Nous avons juste envie de leur répondre de s'occuper de leurs affaires. Même si cela est toujours demandé avec gentillesse, nous sommes soulés! "Pess-aar" est pourtant l'un des premiers mots que nous avons appris en farsi: il signifie "garçon". Hima a choisi de s'acheter une casquette! En attendant cet achat, il s'achète une paire de tennis à 4 millions! On est mort de rire!
De vieux combi ont été rénovés et aménagés en café, Hima les adore! Dans le parc, de nombreux jeux pour enfants ou parcours de santé pour les plus motivés, de nombreux groupes pique-niquant ici ou là, et des joueurs d'échecs...J'aurai bien été tentée de leur mettre une pâté, mais il n'y a que des joueurs masculins! En ville nous voyons des goelands (!)...Maya lit, non dévore son premier tome d'Harry POTTER 😉 quelle coïncidence!
Nous marchons encore beaucoup et Maya commence à se plaindre...Bon c'est pas nouveau, ma poulette n'aime pas marcher.
Les berges de la rivière sont bondées! Les iraniens affectionnent particulièrement ces jolis ponts et Franck qui se fait souvent prendre en photo, il va devenir populaire! Nous y croisons (entre-autre) un Irakien de Bagdad (le nom dit à l'irakienne totalement imprononçable pour nous! Le son doit provenir du fin-fond de la gorge...) Cet homme est rigolo, il discute avec tout le monde, prend la pose...Hima adore sa fière allure! Sur le trottoir une petite moto nous dépasse: 2 pompiers en tenue et casqués sont en service! A l'arrière de la moto est accroché un extincteur! Extra!
Quand nous décidons de rentrer il est déjà 20h30, il fait nuit noire...On pense pouvoir trouver un taxi: quand Franck en accoste un, celui-ci part pied au plancher quand il entend notre destination! En effet, James est à une bonne quinzaine de bornes et le taximan n'est pas intéressé par une course si longue. On se retrouve comme des c*ns à ne pas savoir quoi faire???!!! Une jeune femme nous informe que le métro est fermé...(nous nous rendrons compte plus tard qu'elle se trompait!). Elle nous fait monter dans un bus, et nous voilà partis à traverser la ville de nuit, pris en charge par le chauffeur! Quelle aventure! Lorsque le terminus de sa ligne de bus arrive, il nous accompagne à pieds vers un autre bus. Nous fait monter dedans en nous donnant un papier où il a écrit (en farsi) notre destination... Durant tout le trajet, Franck discute avec le chauffeur et un vieux monsieur en un mélange de français/anglais/farsi, et on se demande si l'on va bien arriver à destination! Presque une heure après avoir quitté le pont et sa cohue, notre bus nous dépose devant la station de métro ouverte....Il est bon parfois de se laisser faire, et de faire totalement confiance! En même temps nous n'avions pas trop le choix!
Le lendemain, James fait une vidange dans un des nombreux garages dans LE quartier des garages: ça pue les pots d'échappement, ça sent l'huile, ça ronronne de tous les côtés! Nous passons par un arménien complètement anglophone, propriétaire d'un garage...Pour une vingtaine d'euros, James se trouve avec the best quality!! Une huile made in Iran, la meilleure qui soit...Bien sur, nous n'en doutons pas 😀!
L'après-midi nous sommes installés au parking, Maya bricole avec Mathilda, Hima joue avec Toni au UNO...Un petit orage éclate qui apporte de l'eau...Puis nous pouvons ressortir, et nous voyons un petit bus se garer non loin de là: il me semble que c'était la police des moeurs: des femmes voilées du tchador noir avec leur écusson de l'état accompagnées de policiers...Ils viennent nous dire le traditionnel "welcome" avec de grands sourires...Ces femmes veillent à la bonne tenue des femmes: voiles, formes féminines cachées, bras et jambes couverts... Je n'ai rien à me reprocher tout va bien!😀
l'éternelle corvée d'eau...tous les 2 jours Le soir un iranien vient nous offrir du pain (miam!), un petit bocal de gousses d'ails marinées (que nous nous ferons un plaisir de ne pas ouvrir et de jeter plus tard!) ainsi qu'un plat d'herbes...Nous lui avons offert en échange un paquet de graines de citrouilles grillées...C'est la coutume ici, on t'offre quelque chose et tu dois aussi donner...Comme souvent, de nombreuses personnes viennent pour prendre des selfies, savoir d'où l'on vient (nous répondons alors "farancia"en farsi)...
Quand nous partons d'Ispahan nous avons une bonne nouvelle: nous téléphonons au consulat Turkmène de Mashhad: nos demandes de visas de transit ont été acceptées! Gros soupirs de soulagement, il arrive que des voyageurs se les voient refuser...Nous retrouverons Dominic et Christina début mai pour faire la traversée du Turkménistan ensemble, nous aurons 5 petits jours pour parcourir ces routes du désert particulièrement en mauvais état.