Partir en famille sur les routes en direction de l'Asie Centrale
Du 1er février au 25 août 2019
205 jours
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Alors le début de ce blog se fait ici:

L'idée était dans nos têtes depuis de longues années, et après avoir baroudé à 2, puis à 3 et enfin à 4, nous voici prêts pour le grand saut!

Retour en arrière...

Le Népal nous avait enchanté en 2003 quand nous étions partis tous les 2. C'est sans doute là qu'est née notre envie "d'ailleurs"?!

tour des Annapurnas, Langtang, Helambu 

Puis la Roumanie en 2007, découverte sacs aux dos avec notre petit bonhomme Hima âgé de 2ans et demi. C'était un essai bien concluant, et motivant pour la suite de nos aventures!

L'Inde et à nouveau le Népal en 2009, où durant 4 mois toujours avec notre petite croquette n°1, nous avons appris à connaître le voyage au long court. Ce ne fut pas des vacances mais bien une tranche de notre vie, ailleurs!

 Tansen, Pokhara, Bandipur, Kathmandu, L'Hélambu...Le Népal!
 Le nord-ouest de l'Hindustan...L'Inde

En 2010, après la naissance de notre deuxième croquette Maya, nous achetons un beau camion (Mercedes 508 de 1971), que nous revendons 2ans après. Trop gros, trop vieux, trop lourd, d'autres projets...

beau camion quand même! 

En 2013, un intrus s'incruste dans la famille... on met en stand-by nos projets de voyage...

En 2015,alors que l'Asie Centrale nous attire, on tente le Kirghizistan tous les 4. Nous en revenons complétement dépaysés et malgré un début de voyage compliqué, nous en sommes très heureux!

En 2017, c'est l'Irlande que nous découvrons toujours en famille.

the ring of Kerry

Puis l'appel du voyage au long court se fait de plus en plus présent! Nos croquettes ont grandi, nous nous sommes familiarisés avec l'intrus de la famille et il nous faut repartir et vite! Après une (courte) réflexion, nous irons vers l'est et nous nous y rendrons en camion!

L'Asie Centrale on arrive!

C'est décidé nous partirons jusqu'en Asie Centrale, puisqu'il nous serait difficile, et pas sérieux-à nos yeux- de traverser des contrées où il ne fait pas bon voyager avec des enfants et l'intrus...Bien que l'Inde et le Népal nous appellent, on se contentera de moins loin, moins longtemps, mais ce sera tout aussi bien.

A la recherche d'un véhicule adapté à nos exigences (VASP avec un minimum de 4 places carte grise, et un coin salle de bain), on fouille ici et là, et on trouve James: un mercedes 310D, équipé westfalia james cook de 1994 qui a 6 places sur la carte grise.

Tout commence à se concrétiser! Nous regardons le budget, les saisons, les pays, et l'itinéraire se profile rapidement. Nous partirons donc en début d'année 2019, pour un retour avant la rentrée scolaire de la même année. Notre grande croquette fera sa rentrée en 3eme!

James

Le projet est dit, il n'y a plus qu'à!


Alors que certains baroudeurs les attendent pendant de longs mois, nous avons fait la demande bien longtemps en avance...Et en juin, nous avons reçu nos permis de conduire internationaux!!

L'itinéraire aller devrait nous mener jusqu'au Kirghizistan.

Nous verrons celui du retour suivant le temps restant, les envies, etc...

ils sont beaux mes petits drapeaux 

Dans tous les cas c'est une ébauche. La route sera modifiée au gré de nos envies, ou des situations sur place.

Pour plus de détails, l'itinéraire ici sur le planificateur à contresens:

25
oct

La liste des choses à faire rétrécit et c'est tant mieux!

Ça veut dire que le départ approche!

Ces dernières semaines, nous avons:

  • envoyé les courriers à la DASEN (direction académique des services de l'éducation nationale) ainsi qu'au maire et aux directeurs des établissements où sont scolarisées nos croquettes. Il nous faudra les réinscrire en mai/juin. Ils arrêteront les cours tout début février, et y retourneront pour la rentrée de septembre. Quelques semaines après nous avons reçu une réponse de la DASEN: en résumé comme nos enfants ne seront pas sur le sol français, l'état ne se préoccupe pas de savoir s'ils seront instruits ou non... Ah bah fallait le dire 😀!!
  • envoyé nos demandes de congé sabbatique... qui ont été acceptées!
  • commencé une liste avec ces petites choses auxquelles nous pensons qu'il ne faudra pas oublier d'apporter - oui j'aime les listes!
  • commencé les vaccins, notamment pour Maya (Hépatite A et B), pour Hima, Franck et moi, nous avons fait une sérologie pour l'hépatite A (ce vaccin avait été fait en 2003 pour Franck et moi, et en 2008 pour Hima). Censé durer 10 ans, nous avons encore des anticorps en 2018. Donc ce n'est pas nécessaire de se faire repiquer! Nous referons par contre tous les 4, le vaccin contre la typhoïde.
  • Les passeports des croquettes ne seront plus valables courant 2019, ils ont rendez-vous mi novembre pour en faire le renouvellement.
  • concernant James, le silencieux de son pot d'échappement a été changé (par Franck!), ainsi que ses essuies-glaces (par Hima!), son chauffe-eau refonctionne (assez capricieux l'engin!), et nous allons bientôt installer des panneaux solaires pour être plus autonomes (3*100 Watts). J'ai fait de jolies housses colorées (tissu en provenance d’Équateur), ce qui me convient mieux, car il nous faut des couleurs pour notre petite maison roulante! Nous allons installer des hublots (de bateau) dans la réhausse pour aérer le coin couchage des croquettes. A plusieurs reprises nous avons testé la vie en camion, petit, restreint, il n'y a que l'essentiel, pas de superflu! Chaque chose doit y trouver sa place. Le chauffage stationnaire que Franck a changé fonctionne: nous n'aurons pas froid durant les premiers mois où l'hiver sera encore bien présent!


Il nous reste à:

  • demander les cartes vitales européennes.
  • débloquer une coquette somme (de 3500€) pour faire la demande du carnet de passage en douane pour James. Agé comme il est, il n'est plus côté, nous pouvons donc mettre la valeur minimale demandée, qui nous sera restituée à notre retour.
  • prendre rdv avec notre banque pour suspendre le crédit de la maison.
  • arrêter la mutuelle et prendre une assurance "voyage".
  • trouver une famille pour garder notre petite chatte Mimiko le temps du voyage.
  • s'assurer de la faisabilité des visas iraniens en Turquie lorsque nous serons sur place.
  • courant décembre nous irons faire un petit tour chez nos dentistes, histoire de faire un point sur la santé de nos chicots, ainsi que chez le médecin pour avoir des ordonnances de médicaments à emporter. L'Ouzbékistan est visiblement pointilleux sur l'import de traitements, ils doivent impérativement apparaitre sur une ordonnance. Faire un sérieux point sur l'intrus.

L'excitation commence à monter,il faut encore attendre un peu avant de prendre la route...Mais comme j'aime le dire:

la préparation fait partie du voyage!

4
janv

A force de préparer ce périple, d'en parler, d'échanger avec d'autres, de lire et relire des livres et des articles sur le web, de regarder les cartes des pays où nous irons, nous avons très envie d'avaler nos premiers kilomètres!

C'est bien beau d'en parler, d'en rêver, mais maintenant va falloir y aller!

Que nous avons hâte! Je ne vous cache pas que les insomnies plombent nos nuits depuis quelques semaines...

Départ dans 1 mois!

Les dernières semaines, nous avons installé les panneaux solaires sur la réhausse de James. Ainsi que des hublots pour une meilleure ventilation l'été...Nous avons continué l'aménagement en bricolant un petit meuble par-ci, une étagère par-là, deux ou trois bouts de tissus...

Nous avons changé d'assurance auto pour aller à la macif, nous aurons alors accès à l'IMA (inter-mutuelle-assistance), pas besoin donc de souscrire une assurance voyage. Le crédit de la maison va être suspendu, la mutuelle aussi, les passeports des croquettes sont récupérés, le carnet de passage en douane doit arriver dans les prochains jours...

C'est quand même pas mal de préparation administrative et moi j'aime pas ça du tout! Il nous faudra régulariser les derniers paiements, cantines, car scolaire, etc... Il reste quelques rendez vous , médecin, banque, présentation du projet à la classe de Maya, gérer l'approvisionnement pour l'intrus... Et enfin quelques coups de fil à passer (toujours pour le côté administratif ,grrrr!), et nous pourrons préparer concrètement notre départ...

Et oui nous voilà en 2019, année de notre virée vers l'est!

Belle année à vous😀

2
fév

Il y a un peu plus de 5ans maintenant, notre fils âgé alors de 8ans et demi a été diagnostiqué diabétique de type 1.

Rien a voir avec le type 2 si connu aujourd'hui avec la mal-bouffe, la sédentarité, le surpoids etc...Non le type 1 n'a rien à voir : c'est une maladie auto-immune qui se déclare entre l'age du nourrisson jusqu'à 35 ans environ... En gros les cellules du pancréas fabriquant de l'insuline se sont bouffées entre elles ! (rho les connes!)

Mais ça vient d'où cette maladie ?Bin ON NE SAIT PAS ! Voilà.

On sait juste qu'en France, environ 20000 gamins le sont. Chez nous en Vendée ils sont environ 120... Que de + en + d'enfants le déclarent chaque année ...Nous n'avons que peu de données sur les pays pauvres ou émergents...En même temps, quand ton gamin déclare un diabète de type 1 en Afrique ou Asie, il meure avant d'avoir pu recevoir un traitement qui de toute façon ses parents n'auraient pas pu lui payer!

Alors oui statistiquement il y a + de type 1 dans le monde occidental...

Qu'il est bon de vivre en France !

On nous parle d'un virus que se choperait la mère enceinte et prédisposerait l'enfant à naître à déclarer un diabète de type 1...On nous parle des perturbateurs endocriniens, l'environnement....Moi j'aime bien dire (ironiquement quand même!) que l'humain a joué, et qu'on récolte ! Là ! C'est dit !

Concrètement ça fait quoi ? Ça fait souvent chier il faut le dire ! 😀

Un truc pareil ça vous change la vie, et c'est peu de le dire...Ca fait mal là en dedans. Et puis la douleur passe, et on s'y fait, après tout notre gamin est un ado comme les autres, avec un truc en plus. De 4, on est passé à 5...La petite soeur doit grandir aussi avec ça, pas toujours évident.

Je reprends concrètement: s'il n'y a plus d'insuline, le corps ne peut pas vivre. (Que la nature est bien faite.....quand ça marche!!)

Hima a donc 5 injections d'insuline par jour et doit contrôler sa glycémie (taux de sucre dans le sang) plusieurs fois par jour. En gros, si on fait le calcul sur 5ans, on obtient un sacré résultat: mon gamin est une passoire !

S'ajoute à ça une adaptation des doses d'insuline à injecter suivant le taux de glycémie, suivant la quantité de glucides avalées, suivant l'effort physique fait ou à suivre,etc...

Il faut aussi savoir que plusieurs choses influencent la glycémie quand on est diabétique de type 1 : l'alimentation, la façon de mastiquer, le sport, le froid, la canicule, le stress, la colère, les hormones ( on y est avec l'adolescence!), etc...

Ça fait que c'est pas toujours évident de se promener avec un tel bagage en plus !

Donc nos projets de voyages sont tombés à l'eau (bien au fond même!) à l'annonce de cette maladie...Puis comme le propre de l'homme est de s'habituer, on s'est habitué, en même temps on n'a pas trop eu le choix!

On a testé un premier voyage avec cette nouvelle particularité au Kirghizistan, puis en Irlande....

Pour ce prochain périple, il y a forcément un peu de préparation et d'anticipation, et nous resterons en lien par mail avec l'hôpital qui suit Hima. Je souhaite emporter la totalité du traitement : ayant contacté les ambassades françaises des pays où nous allons nous rendre, j'ai eu des réponses qui m'ont laissée on ne peut plus sceptique... « contre-bande, contre-façon » . Après avoir demandé l'accord de la sécu pour se faire délivrer 6 mois de traitement d'un coup, je suis passée à la pharmacie....La vache! Ça prend de la place cette affaire! Le frigo de James a l'obligation de fonctionner pour y stoquer les flacons et stylos d'insuline. Il faut aussi prendre des stylos de glucagen en cas d'urgence, les aiguilles, des boites pour contenir les aiguilles usagées, des capteurs de glycémie, etc...

Malgré quelques appréhensions, on se dit que c'est faisable.

Mais parfois la nuit, là quand tu n'arrives pas à dormir, les pires scénarios défilent !Est-ce vraiment sérieux de partir avec un gamin diabétique ? Nous sommes rodés maintenant avec ce diabète ...Mais nous n'avons jamais eu à faire à une situation d'urgence...Tic-tac les minutes passent, lentement...et puis au petit matin quand tu as enfin réussi à te rendormir, tout est possible, alors « allons-y ! »

7 mois de matos 
7
fév

Ces dernières journées n'ont pas été des plus reposantes!

Entre charger le camion, vider ou ranger la maison, dire au revoir à nos proches, tout cela nous a procuré différents sentiments: excitation et énervement, joie mêlée de tristesse...

Nous sommes donc partis de chez nous comme prévu le 4 février, où durant le trajet, nous avons rencontré un peu de neige, de la pluie... Nous avons passé 2 jours chez mes parents, avec là aussi des accolades pour se dire à bientôt!

Nous avions promis aux croquettes de quitter la France après avoir vu le film "dragon 3" au cinoche. C'est à Bourg en Bresse que nous l'avons vu: avis mitigés.

Et donc au petit matin de cette nouvelle journée du 7 février, nous prenons la route pour l'Italie! L'aventure va vraiment commencer pour nous! Nos croquettes sont ravis de voir de la neige!

avant le tunnel du Mont Blanc 

Nos premiers souvenirs de ce nouveau pays sont de nombreux tunnels pour arriver à Aoste, où nous avons fait quelques courses. Nous avons roulé encore un peu pour se poser à Fénis, petit village qui m'a l'air calme...Nous avons fait une petite balade pour aller voir son château et une chapelle.

le chateau de Fénis 

Les croquettes ont joué dans la neige, et moi j'ai marché dedans: j'aime entendre le crissement que font des chaussures dans la neige.

Demain direction Bergame!

9
fév

Hier nous avons roulé de Fénis à Bergamo sur des routes un peu défoncées, avec des conducteurs bien imprudents ( Avec James la vitesse de croisière est de 80 petits kilomètres/heure maxi... et là stupeur, quand sur une 2 voies, un poids-lourd nous double, alors qu'en face arrive une voiture, et que la route se transforme alors en 3 voies durant plusieurs looongues secondes...mais finalement ça passe! cela semble habituel ici...personne ne semble respecter les vitesses...on se croirait presque en Inde!)

Nous avons contourné Milano, où de belles plantes fleurissent au bord des routes: longues jambes en collants, sur des talons hauts, rouge aux lèvres et attitude aguicheuse: voir ces femmes en plein jour attendre leur client m'a laissée perplexe...Mais Le long de cette route, il y a aussi des marais, où des hérons et ibis erraient de leur marche lente. Il y a aussi de nombreux déchets ici ou là. Et en toile de fond les montagnes aux sommets enneigés des « Alpi Orobie » de la Lombardie.

Et Bergamo alors ?

Hier soir nous avons posé James sur un parking, proche de l'aéroport...qui heureusement est resté silencieux durant la nuit.

Grande ville qui en possède une autre sur un promontoire rocheux. C'est celle-ci que nous sommes allés découvrir ce matin. Sous un ciel pur, nous avons garé le camion au pied du rocher. Une fine gelée blanche recouvrait l'herbe mais nous nous sommes vite réchauffés avec le soleil et la marche. Après une longue montée pavée de galets, nous sommes arrivés à l'entrée de la vieille cité. Pas sans les râlements ou pleurs des croquettes...Quels terribles parents nous sommes!

Les maisons dignes de Villas, de couleur ocre sont accrochées sur cette colline. Leurs toits sont recouverts de tuiles romaines. C'est une des images que j'avais du pays.

on a bien grimpé pour arriver à la vieille cité! 

D'époque renaissance italienne, les constructions sont faites de colonnes, de pierre taillée, de marbres colorés, de briques, et sous nos pieds toujours ces galets et aussi des briques polies des nombreux piétons. La ville doit être bien visitée à la saison touristique.

Nous avons marché, nous faufilant dans les petites rues aux jolies devantures de boutiques typiques. Semblables à des maisons de poupées, nous n'avons pas résisté longtemps avant de rentrer dans l'une d'elles pour y acheter des viennoiseries....Mouais, plus belles que bonnes ma foi.

De jolies places en jolies rues, nous avons découvert une petite merveille ! Il a suffi de lever nos yeux pour être stupéfaits et émerveillés du boulot réalisé et du résultat !

Cappella colleoni e battistero  

Le midi nous avons testé un ristorante où lazagnes, pizza et spaghetti nous ont été servis. En dessert, tiramisu et profiteroles (roulés dans la mousse au chocolat, c'est pas mal aussi!), et 2 cafés, bien serrés!

Nous avons repris la route pour 2 petites heures pour le lago di garda. On fait un peu tâche avec notre vieux camion: ici ce sont de belles voitures neuves qui nous entourent!

La vue est triste, l'eau est grise, le ciel pareil, attendons demain matin qu'un nouveau jour se lève... Il nous laissera sans aucun doute découvrir un superbe panorama ! En attendant, Maya fait du vélo, Hima bidouille à son habitude au bord de l'eau, et en face de moi, des mouettes sont posées sur des piquets....

Demain nous partons pour Venise !

11
fév

Quand nous arrivons hier à Venise, on stationne James sur un parking pour camping-car. Mon Dieu que c'est laid: nous sommes à côté de l'aéroport, non loin de la gare, des tuyaux d'une usine de pétrochimie, des routes, de fils électriques, et toujours de nombreux déchets ici ou là.

Il ne fait pas beau, le ciel est gris, on se pèle! Nous n'aurons pas vu les montagnes enneigées sur le lac de garde. On décide d'aller tout de même explorer un peu cette cité mystique. Est-elle aussi belle qu'on le prétend ?

OUI ! Même sous un ciel bas, où toute chose paraît terne, Venise est magnifique! Nous avons pris le bus, non-non pas de gondole. La balade étant totalement hors budget. Puis une fois arrivés à la gare, nous faisons le choix de ne pas acheter de carte, on suit un moment la foule( ahh que je n'aime pas ça!) on passe un premier pont, et on prend vite une nouvelle ruelle, puis un autre pont, d'autres rues, qui pour certaines sont dignes d'une rue pipi/caca, ou bien coupe-gorge...On se perd complètement dans les quartiers de Cannaregio et de Castello pour échapper à la foule.

C'est plus calme ici et on flâne en levant la tête vers le haut des bâtisses qui font très souvent 4 ou 5 étages, rendant la rue sombre et exiguë. L'architecture est chouette, parfois orientale. On sent bien que sont passés par là de riches commerçants d’antan. Les soubassements des maisons ont les pieds dans la flotte et les murs sont en briques. De nombreux murs sont décrépis, le constat est que l'age d'or de Venise est terminé. Que maintenant le touriste fait vivre la ville. Des dizaines de petits commerces vendant les mêmes babioles de Chine...J'imagine quand même la vie d'ici, d'il y a quelques siècles....

Quand nous passons sur un pont, il faut parfois se boucher le nez(ça sent les égouts). Quand nous passons dans des petites rues, il faut parfois baisser la tête.

On apprécie vraiment cette balade. Durant presque 4 heures on marche, on traine on flâne, on passe et repasse aux mêmes endroits, et puis nous arrivons piazza San Marco. On ne s'attendait pas à un truc pareil! Nous avons été très surpris de la beauté du lieu. L'endroit doit être superbe lors du carnaval...

Nous avons eu bien froid, mais nous avons quand même dégusté une bonne glace! Mais Venise ce n'est pas que ce côté romantique qui lui donne son caractère. Venise c'est aussi des cachettes où il peut y avoir tant de choses à découvrir.


Nous sommes rentrés au camion gelés, bien contents de retrouver notre petit chez nous!

14
fév

"Bonjour c'est Maya . Lundi nous sommes arrivés en Croatie , on a dormi à Jadranovo, il y avait le port à côté de nous et il y avait des gros oursins et une petite étoile de mer rouge orange. Le coucher de soleil était rose.

Avant-hier c'était mon anniversaire, j'ai 9ans! On a fait des crèpes! On les a mangé à côté de la mer."

Pakostane, joyeux 9ans Maya! 

Maya étant repartie dans la lecture de son bouquin, je prends la suite...Lundi nous avons quitté l'Italie sous un brouillard épais. Le paysage a rapidement changé, laissant la plaine du nord de l'Italie derrière nous (que nous n'avons pas trop aimé), pour laisser place aux petites montagnes de la Slovénie. Arrivés à la frontière Slovène, il a fallu montrer nos passeports...Nous avons attendu un bon moment. Dans ce nouveau pays que nous avons traversé en seulement une bonne demi-heure, la nature y était très chouette. De nombreuses forêts, un peu de neige...

Une fois la frontière de la Croatie franchie, on se serait cru dans une carrière géante: des collines de cailloux, des tas de cailloux, des monticules de cailloux, et une faible végétation...En contre-bas la Mer Adriatique, au loin de nombreuses îles, faisant un panorama des plus jolis.

c'est sympa d'avaler les kilomètres et de découvrir de nouveaux paysages! 

Nous avons posé James le long du petit port de Jadranovo, à 3 ou 4 mètres seulement de l'eau. Hima a sorti sa canne à pêche : mais nous n'avons pas mangé de poisson, car il est rentré bredouille ! Une petite balade nous a permis de découvrir les alentours.

Jadranovo 


quel calme... 

Puis avant-hier matin après de gros bisous à notre poulette qui fêtait son anniversaire, nous avons repris la route pour Pakostane. Nous avons longé la mer durant un bon moment, et nous en avons profité pour acheter un peu de nourriture après avoir retiré de la monnaie locale( le KUNA): Gros naïfs que nous sommes, nous pensions que le pays était en euros! Autant je suis renseignée sur les pays que nous visiterons plus longuement, et plus lentement, autant là pour ceux d'Europe, je n'y connais pas grand chose! La route a ensuite grimpé sur les hauteurs croates: que c'était beau! Mais que c'était beau!! Au loin la mer d'une couleur bleue/verte... Puis James a fièrement monté et nous nous sommes retrouvés avec des montagnes partout autour de nous, un peu de neige. On a traversé plusieurs villages.

Puis mercredi après 2 petites heures de route, on s'est posé à Trogir. Belle ville qui nous a fait pensé à la Rochelle avec sa pierre blanche. Dans le port de chouettes bateaux en bois attendent la saison estivale...On s'est baladé, et mangé des dwich, bu une boisson au nom rigolo...mais un vent bien froid nous a fait rentrer au chaud.

Avec Maya nous avons fait un gâteau dans le four OMNIA. Nous étions stationnés sur l'île, avec en face de nous toujours ces montagnes, et la ville. Un bras de mer bleu-vert entre nous....La nuit nous avons écouté le clapotis de la mer...

Et ce matin nous avons roulé pour nous arrêter à Zaton: le pied! Avant ça, nous avons traversé le Bosnie Herzégovine pendant 15 min! On a longé des champs marécageux d'orangers, d'oliviers...

Il fait doux, le soleil chauffe... cette après-midi c'est farniente!

Zaton
16
fév

Que dire de ces 2 pays traversés si rapidement? Nous avons forcément des préjugés par rapport à ce que l'on a découvert si vite, trop vite... Comme d'habitude, les villes frontalières sont moches. La campagne est jonchée de détritus..Et le vent soufflant bien fort n'arrange rien. L'architecture contemporaine y est...comment dire, hétéroclite! Visiblement, il n'y a pas de recherches pour une éventuelle harmonie. Pas de P.L.U sans doute. Pour dire il y aurait même des airs de l'Hindoustan! Mais au delà de ça, la nature y est sauvage. Toujours de nombreux sommets, enneigés ou non. La lumière de cette fin d'hiver rend la campagne comme "apaisée", prête à redémarrer. Des petites épiceries partout, parfois de quelques mètres carrés. Des stations essences très nombreuses, des petits magasins spécialisés bien fournis( jardinage, bricolage, plomberie, enjoliveurs, pneus, des garages automobiles où sont entassés toutes marques de voitures à désosser... Visiblement ici tout se récupère. Bref il n'y a pas de quoi s'ennuyer tant il y a à voir! Nous avons laissé la Mer Adriatique en quittant la Croatie où nous sommes passés à côté de Dubrovnik: la cité est super belle. Une autre fois peut-être.

 Dubrovnik Tintin, Dubrovnik!

Au Monténégro nous avons vu beaucoup de policiers, nous avons un peu galéré pour trouver de l'eau pour James... Ici on utilise 2 alphabets: le latin et le cyrillique. Nous avons été enchantés par la baie de Kotor. Bon ça me semble très touristique, et forcément à la saison à laquelle nous sommes, c'est soft, mais les endroits que nous avons traversés ou visités semblent vivre que pour le tourisme. Perast, petite cité aux airs de Venise est superbe... au bord de la baie avec des montagnes en toile de fond, mais reste vide...A part de nombreux chats errants.

Perast 

Puis à Kotor sous un beau soleil et de grandes bourrasques de vent, nous nous sommes baladés dans les petites rues de la vieille ville. De nombreux magasins et resto vides nous attendaient. Toujours de nombreux chats, une mer bleue, et toutes ces montagnes autour de nous! Magnifique, vraiment! On a visité le musée maritime de la ville: petit, mais très chouette, avec de belles maquettes, et une expo sympa. Le lien commercial entre Venise et Kotor y est expliqué...

on embarque? 
Kotor 

James s'est arrêté sur un premier parking le long de la mer, mais un parking où le vent soufflait fort, et avec toutes ces poubelles, il y avait un air de je ne sais quoi...de déchèterie? de no-man's land? Bref on a remis les gaz et avons filé jusqu'à la ville d'après Budva, ville balnéaire.

Au petit matin, nous avons repris la route pour changer de pays pour l'Albanie. On y a ressenti pas mal de pauvreté, des airs de Roumanie. Sur la route nous doublons des carrioles à cheval, des chiens errants. Les églises laissent la place aux mosquées. De nombreuses personnes vendent quelques légumes, fruits, huile, miel, fromages sur les bords des routes, sans doute pour arrondir les fins de mois. Dans les champs, on voit que le printemps approche et qu'il y a à faire: ça s'active


Albanie, le dépaysement commence!

On le savait, mais on l'a oublié : notre forfait Free n'opère pas ici : à 9€ le MO, après quelques minutes d'utilisation, nous avons reçu un premier SMS de free (que nous n'avons pas entendu avec la musique) nous disant qu'on avait 40€ hors forfait...Puis un second SMS quelques minutes plus tard : 50€ de dépassement, heureusement notre accès internet s'est bloqué à 50€....Ça fait cher la connexion !

En tout cas nous avons eu de beaux sourires albanais!

Mais à la frontière avec la Grèce où le paysage était minéral, sec, trop beau, la douane nous a demandé d'ouvrir James...Ils nous ont ensuite demandé "no narcotic? no drug?"quels petits blagueurs ceux-là!

Nous avons bien trop rapidement traversé ces 2 pays, ils méritent probablement qu'on s'y attarde...

ALBANIE 17/02/2019 
19
fév

C'est ici que nous avons franchi la barre des 3000 bornes, et pris une heure de décalage horaire(En +). C'est ici qu'on découvre un nouvel alphabet: trop beau, si ancien! c'est indéchiffrable mais j'adore!

attention aux ours quand même! 

Nous sommes au nord de la Grèce, et n'irons pas plus bas. Nous ne ferons que traverser ce pays. Hier c'était THE mission machine à laver( la dernière datant de Venise, il était temps! Un monsieur rencontré sur une plage nous a informé qu'il fallait aller dans les grandes villes. A Thessaloniki, grosse ville étudiante, c'était sur qu'on en trouverait : merci google maps !On s'est donc stationné devant une laverie, et pendant ce temps, on a fait quelques leçons d'école, des petites courses, bu des cafés et manger des gâteaux: des Galaktoboúreko( espèce de pâte feuilletée fourrée à la crème pâtissière épicée) et des Fanourópita (un genre de pain d'épices avec des fruits secs dedans)que nous a offert Madame la boulangère.

2+2=? 

Ensuite, on est parti vers le sud de Thessaloniki après avoir mangé un gyros ,autre spécialité grecque, genre de kebab au porc dans un pain pita. Les gens sont supers gentils. Je trouve que les femmes ont une grande bouche, un grand nez, de grands yeux...Serait-ce pour mieux nous regarder? En général elles sont grandes, il m'arriverait presque de me sentir petite!

On a dormi une nuit dans une petite baie, dans une des 3 péninsules de la région « macedonia », où on a mangé notre boite de macédoine.

LE chauffage stationnaire de James faisant des siennes (c'est la seule chose de neuve!!), Franck a du le démonter...affaire à suivre... Ce matin on aurait bien eu besoin de le mettre en route, à notre réveil nous n'avions que 8 petits degrés. Heureusement que les "à peine 7m²" de James se réchauffent vite ! Et puis il y a toujours ce superbe soleil ! Hima s'est levé tôt, motivé pour pêcher, mais comme la patience ne doit pas être son fort, il dévie vite en bidouillage comme à son habitude ! Nous avons quand même été étonnés d'observer de petits poissons, qui en groupe s'échouent sur le sable, puis retournent à l'eau!

Nous n'avons fait que quelques kilomètres aujourd'hui juste pour reprendre de l'eau et se poser dans un endroit plus « ouvert sur la mer». Et là c'est le calme le plus total. Ce midi nous avons sorti les chaises et table sur la playa...Les croquettes ont bidouillé une bonne partie de la journée avec des trucs trouvés sur la plage avec au dessus d'eux des mouettes, des goelands, non loin de là, sur l'eau des cormorans, et merveilleuse surprise : des nageoires qui sautent : dauphin ??? mystère!

un peu fraiche quand même! 

Et là assez rigolo, un coup de fil d'un mec de la Macif..."c'est pour vous proposer un contrat habitation?! et moi qui lui répond" ah on est un peu loin là, en Grèce partis jusqu'en Aout...Un long silence s'en est suivi! Le type est resté sans voix!

On est allé faire une grande balade avec une Maya pleurnicheuse car « c'est trooop dur » (sur le même ton que Balasko dans "les bronzés font du ski" avec des larmes en plus!). Cette balade grimpait entre de gros oliviers, slalomait entre les rochers, et en contre bas, cette mer toujours d'un calme plat ! Nous avons pris un bon coup de chaud, et avons enlevé nos pulls!

Nous avons vu une belle nature...Il y avait des muscaris qui commençaient à pointer leur nez (le pot de fleurs que j'ai apporté de La Brunière a de beaux muscaris..et maintenant un pied de soucis que j'ai piqué au détour d'un sentier...Pas bien!)..et il y avait aussi plein de crottes de chèvres (qui étaient cachées).

Demain on reprend la route pour se rapprocher de la Turquie.

21
fév

Ces derniers jours nous sommes sortis de Grèce, nous avons quitté l'Europe, passé nos 4000 bornes, pris 1 heure de décalage en plus...On tient à remercier tout particulièrement MONSONTO-BAYER car grâce à eux, il n'y a plus d'insectes! Plus besoin de laver son pare-brise même après autant de kilomètres.😇

Nous avons attendu une bonne heure à la frontière( passeports et travaux), et on est arrivés en Turquie! Nous avons une bonne impression au premier abord.

Nous avons dormi à Eceabat, sur le terrain d'une petite gargote, certes bien défraichie, mais à l'accueil chaleureux, au bord de la mer. Il faut dire qu'ici une grosse baston a eu lieu durant la première guerre mondiale: les Turcs ont mis une tannée aux alliés (néo-zélandais et australiens). L'endroit est touristique. Quoiqu'un peu moins depuis la guerre en Syrie.Nous y avons rencontré Emilie, une petite belge qui baroude à droite, à gauche, et qui n'avait pas très envie de rentrer dans son pays quand nous l'avons quittée...Hima et Maya étaient ravis d'entendre parler français!

Le lendemain sous un ciel bien brumeux, nous prenons un bac pour traverser le détroit des Dardanelles.

22
fév

Sous un chouette soleil de printemps nous avons visité Troie. Cité de l'antiquité, sur ce lieu se trouve 9 villes de Troie. Bon vous me direz 3 ou 9? faudrait savoir ! Oui-oui il y a bien eu 9 villes construites les une par dessus les autres. Les premières pierres ont été posées durant l'âge de bronze, 3000 ans avant Jésus. Puis s'en suivent différentes périodes de constructions, différentes périodes de commerce florissant avec les grecs....Vers les années – 1250 on a retrouvé les traces d'un gros incendie et d'un gros massacre. On situerait la guerre de Troie et son cheval, à ce moment-là...La ville est abandonnée quelques décennies plus tard pour être reprise par les grecs vers -700. Vers -190 ce sont les romains qui posent leurs pieds ici et reconnaissent la ville de Troie comme l'Ilion d'Homère. Abandonnée au IX eme siècle, elle est recolonisée par les byzantins, puis est complètement délaissée par les ottomans....

Bon c'est bien beau tout ce passé, mais Troie aujourd'hui ce n'est que tas de pierres. Le site est bien entretenu, désert -à cette saison- il fait doux, le printemps est là, du moins pour la journée. On profite, nous sommes bien, à se balader, à imaginer (c'est dur quand même!) la vie d'ici autrefois.

On pique-nique puis on repart pour la fin de journée. On trouve un petit endroit magnifique, mais alors moi qui n'aime pas le vide, je suis servie ! Une petite route pavée serpente à flanc de colline, avec en contre-bas la mer....Je vous jure que j'ai juré ! James est descendu en 1ere(et fera de même pour la montée!)

Le petit village d'Assos n'est que resto ou hotel, la vie n'est pas ici, mais tout en haut. Ca reste quand même un bel endroit, on fait les cours avec des ronchons sur la terrasse du petit camping où nous passons la nuit. Mais quand durant la nuit j'entends la pluie sur James, je commence à me demander comment nous allons faire le lendemain pour remonter ça ! Les doigts dans le nez ! Et la peur au ventre !

Assos
23
fév

Quand la porte d'un salon s'ouvre!

...Il me fallait trouver un salon de coiffure pour cacher mes cheveux blancs. Et quand nous sommes rentrés dans cette petite ville de Yenisakran , sans prétention, sans charme apparent je ne pensais pas y passer un si agréable moment !

Nous roulions quand nous avons tourné dans une rue adjacente. Nous avons rapidement repéré un salon : Elle passait un coup de balai, et m'a dit accompagné d'un grand sourire de venir. Je lui ai montré mon crâne, elle a bien compris. Après un échange-éclair avec 2/3 mots d'anglais mélangés de turc, je lui demande de me teindre juste les racines. Elle me dit dans un charabia qu'il vaut mieux faire la couleur complète. Puis me mime une coupe dégradée, que je refuse, mais pourquoi pas un petit épointage...Seher veut m'offrir la coupe : soit ! Allons-y ! Elle m'inscrit le montant dans le creux de ma main, notre accord était passé!

Durant 2 bonnes heures, Seher prend soin de moi, accompagnée de Dila. Et vas-y que ça papote, que ça rigole, que ça téléphone, que ça me papouille ! Moi qui n'ai pas l'habitude, j'ai franchement pris plaisir. Plaisir de profiter de Ce moment partagé, plaisir de Se faire cocooner, d'être entourée de ces 2 sacrées bounes femmes, plaisir d'être Ici là maintenant. Le temps s'arrête.

Dila sort son téléphone : vive google traduction ! Nous échangeons en anglais/turc. J'explique notre voyage. Quand les croquettes et Franck viennent, elles nous demandent comment fait-on avec l'école...Un premier « nescafe » et des « ishem » (pour mariés) ou « machala » pour beau. Elles trouvent Hima « machala », et visiblement Maya adorable, si l'expression est internationale...

Je me retrouve avec une teinture très « amoniaquée » sur la tête. Puis une fois au lavabo j'ai mes deux amies au dessus de moi qui me shampouinent, rigolant de plus belle. Seher me coupe les cheveux pendant que Dila m'offre un 2eme «turkish coffee». Il est bon. Je crois qu'il est même très bon vu la circonstance ! Je parlerai une autre fois de ce fameux café!

Quand le séchage arrive, Seher sort une brosse à brushing...Si seulement elle savait que jamais mes cheveux n'ont connu une telle chose ! J'en ris intérieurement. Le moment est extra.

Dehors c'est la tempête, le vent souffle fort, ça caille dur, il flotte. Je les sens inquiètes. Elles me demandent comment elles peuvent nous aider. Je lui dit que tout est ok, qu'on a notre petite maison( avec un chauffage qui refonctionne!) Je m'en vais et les remercie, quel beau moment !

Notre chauffage a donc fait des siennes, c'était pas bien grave, car les températures étaient devenues plus clémentes. La veille de quitter la Grèce, nous nous sommes arrêtés chez un ferronnier pour qu'il bricole le support du chauffage. La notice indique que la bougie de préchauffage doit être vers le haut, ainsi que l'injecteur, mais pour connaitre la position de la bougie il faut démonter le carter, ce que Franck n'avait pas fait... Depuis le remontage dans le bon sens du chauffage, il refonctionne, et c'est tant mieux, car la pluie des derniers jours a apporté du froid, on a même ressorti les manteaux d'hiver! Les hauteurs ont blanchi.

On longe la mer , sous un sale temps...Nous nous dirigeons vers Ephèse. Nous allons prendre la direction de l'est maintenant.

la nuit n'est pas calme,nous sommes garés sur le parking d'une boite de nuit,et le matin, des chats grimpent sur le toit du camion
25
fév

Après avoir dormi dans un petit village de montagne, tout de pierres construit, nous avons filé à EPHESE. A côté de la petite et dynamique ville de Selcuk. La veille nous y avions flâné, découvrant la vie turque du dimanche : les hommes sur les terrasses des bistrots à jouer au rumicube tout en buvant du thé ou du café, ou pourquoi pas une bière...Des couples qui se baladent bras dessus, bras dessous...Des enfants qui courent...Et nous qui allons dans cette rue ou non plutôt dans celle-ci...On aperçoit des hommes qui font leurs ablutions avant l'heure de la prière. D'ailleurs la voilà qui arrive avec l'appel du muezzin.

Nous sommes impressionnés par la quantité de petits resto...pas possible de manquer un repas ici! Nous discutons à plusieurs reprises avec des guides francophones ou des gens qui ont envie de parler. (Hima apprécie toujours autant de comprendre les échanges). La saison touristique débute en avril, c'est pourquoi nous sommes seuls en ce moment. A part quelques coréens ou chinois, il y a peu de visiteurs...De plus les étrangers sont gavés des nouvelles de média qui font l'amalgame de la Turquie avec la guerre en Syrie ou la condition kurde, peu de gens se risquent à venir ici.

J'aime l'expression que nous dit Mustafa « les gens sont comme les cinq doigts de la main, ils sont différents, alors faut pas mettre tout le monde dans le même panier ». Il rajoute « la Turquie fait deux mille kilomètres de long, alors que les journalistes ciblent LA Turquie dans la région Kurde où il y a des tensions »

SELCÜK 

Mais revenons à notre visite d'Ephèse...

Ville portuaire de l'antiquité à l'immensité évidente! Ici se côtoyait les marchands, navigateurs et pèlerins( Artémis). Sous l'époque romaine(dès -133) Ephèse devint la capitale de la province d'Asie. On dit que jusqu'à 250000 âmes y vivaient. A plusieurs reprises, invasions, bastons, massacres, conquêtes ont eu lieu sur ces terres.

Le fleuve Caystre( Kucuk Menderes en turc) passant au pied de la cité, envasait le port. On fit draguer le port en l'an 54. Un siècle plus tard, on tenta de détourner le fleuve. Mais la mer finit par reculer de quelques kilomètres, laissant derrière elle de grands marécages où le paludisme s'est développé. Ce fut le début de la fin d'Ephèse. L'influence chrétienne et diverses invasions ont fait cesser le culte pour Artémis. Les croisés du Moyen Age furent étonnés de trouver un village, alors qu'ils s'attendaient à découvrir une grande cité.

Bon vous l'aurez compris ou pas, ce n'est qu'un rapide copié/collé du Lonely Planet. Place aux photos.

A gauche! 

Donc des ruines certes, mais quelle grandeur ! On se rend vraiment compte de la taille de la ville ! Il resterait 80% de la cité à faire sortir de terre, autant dire qu'il y a du boulot pour les décennies à venir...

On se régale les yeux devant la bibliothèque de Celsius : gigantesque.

C'était quand même autre chose que nos biblis.... 

On caresse quelques chats( il y en a des dizaines!). Et quand on sort nos sandwichs, nous sommes entourés de miaulements. Alors que nous disons aux croquettes de ne pas leur donner à manger, on voit voler quelques bouts de pain ou de chips. Il ne fait pas beau, il fait froid, mais au moins il ne pleut plus. On rit des touristes coréens qui prennent de sacrées poses pour se faire flasher.

Nous visitons les maisons en terrasse. Sous un grand chapiteau fixe, sont protégées d'anciennes maisons de riches romains. Superbe architecture! Du marbre, de la brique...Les mosaïques sont magnifiques.

Nous commençons à bafouiller quelques mots de turcs, et à chaque fois, on reçoit un franc sourire! Les gens sont serviables et c'est bien agréable!

Le soir on pose James sur une grande plage où-comme partout trainent quelques chiens errants. Ils ne sont pas méchants, certains ont même un air mignon. Mais nous ne sommes pas amis des chiens, nous en avons peur. Hima passe le reste de l'après midi et début de soirée à pêcher avec son nouvel ami turc qui est coiffeur de métier. Le contact est fait, sourires, échanges éclairs en un mélange de langue « francturcenglish ». Chacun donne à l'autre un bracelet, Hima était ravi de ce bon moment! Quant à Maya, elle passe un long moment à jouer dans son coin « chambre ». Je crois que c'est la première fois depuis que nous sommes partis que chacun vaque à son occupation...Et ça, ça fait plaisir !

séance d'école bof-bof! 
26
fév

Sur la route pour Pamukkalé, on voit des champs de coton! Les plants sont encore sur pieds même si la récolte était, il me semble durant l'été dernier. C'est quelque chose de nouveau pour nous, que de voir du vrai coton! A l'intérieur de la boule de coton, il y a une graine... Nous voyons aussi de nombreux étals d'oranges, et d'huile d'olive ou de pots entiers d'olives au bord des routes. Nous croisons parfois des camions très chargés.

chaque jour la route est une merveille 

Pamukkale c'est touristique, mais ça se visite.

au loin le site de Pamukkale où les distributeurs d'argent sont bien nombreux! 

Quelques chinois en voyage organisé qui font un petit shooting de ma croquette qui prend un petit bain...L'eau n'est pas très chaude, mais c'est faisable, surtout pour Hima qui ne craint pas l'eau froide, il restera dans l'eau durant une bonne demi-heure.

Ce blanc, c'est du calcaire. C'est beau, c'est blanc, c'est pur. Les romains étaient déjà là.

Le site est maintenant protégé, et on peut s'y promener seulement en étant pieds nus.

En haut de cette colline se trouve le site de Hierapolis, ville romaine thermale... Plusieurs séismes ont détruit la ville. C'est immense et c'est chouette de s'y balader.

 On se plait à imaginer la vie d'antant avec des phrases dignes d'une BD d'Astérix... 
28
fév

On quitte Pamukkale sous un ciel triste. Il ne tarde pas à neiger, heureusement, elle ne tient pas sur la route. Au loin de nombreux sommets enneigés sortent parfois la tête des nuages...On rit de voir ces fausses voitures de police aux bords des routes...qui sont très bonnes du reste! Souvent des 4 voies...

Quand on arrive sur les hauteurs du lac, la vue est superbe: en contrebas le lac d'un vert de jade, au loin des montagnes dans les nuages, et en bas cette petite ville d'Egidir. Nous y passons 2 nuits. Il fait froid et le vent soufflant très fort ne fait que diminuer la température. On va découvrir cette petite ville très animée. Au pied d'une forteresse se tient un petit marché, on fait le plein de fruits et légumes... On rentre vite se mettre au chaud et déplacer James pour être à l'abri du vent.

Le soir, la Polis frappe à notre porte : ces messieurs souhaitent savoir si l'on est bien, et nous posent quelques questions sur le voyage, l'école, etc...Ils nous demandent de leur téléphoner si l'on est importuné. Cette première nuit c'est le froid qui nous réveille. Et au petit matin nous déplaçons le camion de quelques mètres pour avoir THE superbe vue ! Bon dehors, le thermomètre descend à -7 degrés. Les croquettes passent la journée à jouer ensemble (c'est agréable, surtout que cela faisait un bail que ce n'était pas arrivé!), il y a de grosses bourrasques de vent, et la neige tombe par moment à l'horizontale!

Nous sommes sur une petite presqu’île, et de chaque côté, de nombreux oiseaux : mouettes, goélands, canards et foulques macroules. Ces derniers sont rigolos à observer, ils font un petit saut avant plonger, comme s'ils prenaient leur élan. Ils restent toujours en groupe de plusieurs dizaines d'individus, et lorsqu'ils s'envolent( tous ensemble), ils font quelques pas au dessus de l'eau avant de prendre leur envol. Ce qui donne un bruit de claquement.

 les foulques macroules sont nombreux! 

On sort tout de même faire un tour dans les petites rues de la ville, on apprécie voir la vie d'ici, surtout que jeudi est le jour DU marché. Beaucoup de pommes (on est dans une région productrice), d'oranges, d'olives, noix, et légumes...Egalement des vendeurs de babioles. Un supermarché de chez nous mais en plein air, un vrai régal pour nos yeux. On déniche une petite mercerie où les croquettes achètent du fil pour faire des bracelets brésiliens.

et CE lac on ne s'en lasse pas, c'est beau, tout simplement.

1
mars

Quand nous partons du lac d'Egirdir, le vent a chassé les nuages et le ciel est clair. On repart pour KONYA, grande ville de + d'1 million d'habitants. Nous qui sommes habitués à notre campagne, ça nous change! On y restera 2 nuits sur un parking aménagé à l'extérieur de la ville. On prend le tramway pour aller visiter le centre : mosquées, musées, vie étudiante, magasins, c'est très animé, et il y a beaucoup de mouvements. La plupart des femmes sont voilées, intégralement où l'on voit que leurs yeux, ou plus simplement avec juste un foulard sur la tête. Nous sommes ici dans une ville conservatrice. Tout ça me questionne...Je sais bien que c'est leur culture, que c'est sans doute leur choix que de se voiler intégralement ou non, mais le visage d'une femme est joli, pourquoi le cacher? C'est mon côté féministe qui ressort. On voit plusieurs bandes de copines où certaines d'entre elles sont voilées ou non, avec les cheveux détachés...

Le midi on quitte le centre pour rentrer dans les petites rues où la vie y est tout aussi animée mais plus calme. On mange dans un petit bouiboui et on se régale, pour une petite poignée de livre turque; on se régale! Au coin d'une rue on s'offre des gourmandises sucrées...

les falafels du petit resto étaient un régal!

On visite différents musées où céramiques et briques se marient particulièrement bien, que c'est chouette!

j'adore!! 
musée de la céramique 

On visite un haut lieu de pèlerinage du soufisme. Il y a du monde, c'est vivant...Nous sommes interrogés sur la région par de jeunes lycéens...et repartons avec des derviches tourneurs en plastique!

Le soir on assiste à la cérémonie des derviches tourneurs. C'est une danse qui représente l'union avec Dieu. Bon, c'est un peu envoutant, curieux, mais voir une bande de plusieurs mecs tourner en rond habillés en robe, c'est un peu...je ne sais pas, en plus ils ont un air très mélancolique, sans doute sont-ils comme envoutés? Je reste dubitative...Mais je reconnais que c'est intéressant à voir.

 la sema, prière à Mevlana 
3
mars

En partant de Konya, on fait une pause à Sultanhani. Notre premier caravansérail. Il est en cours de restauration, et malgré les échafaudages, on découvre un imposant bâtiment, les pierres taillées sont énormes. A l'intérieur, différentes parties étaient utilisées suivant les saisons. Une partie pour le commerce, des écuries...Une mosquée. A l'intérieur, des pigeons roucoulent.

 Sultanhani

Sur maps, j'avais vu des volcans non loin de là. Ni une ni deux on s'y rend. Le paysage est rasé, pelé, sans arbre... Hima nous fait une petite frayeur, en faisant une bonne hypoglycémie qui met du temps à remonter...Gloup's, nous sommes au milieu de rien...Après quelques dosettes de sucre, une cuillère de miel et un verre de jus de fruit, il va mieux et nous partons à pied en direction de ce volcan.

Autour de nous, il n'y a qu'une faible végétation. L'hiver est passé par là, nous sommes à un peu plus de 1000m d'altitude. Il y a quelques terriers.

Nous marchons dans ce qui me semble être un cratère d'impact. Vu sur maps on voit bien sa circonférence et au sol on constate une différence de niveau "rocheux"...Bref nous n'y connaissons rien mais c'est chouette d'être ici. La balade ne dure qu'une heure.

 une bombe volcanique 

On se rappelle notre visite au puy du Lemptégy en auvergne...

Et but de la balade, le volcan, qui est maintenant une carrière de pouzzolane. On voit clairement la cheminée à son sommet. Et en contre bas, sa carrière. Je pense même que c'est un volcan égueulé, comme les puy de Lassolas et La Vache au auvergne...

Une petite Maya motivée!

Bref, complètement en dehors du circuit touristique on ne regrette pas! On a dormi dans le noir le plus complet et sans un bruit!

5
mars

En quittant nos volcans, on passe au garage mercedes d'AKSARAY pour une petite révision de James. Une des bougies de préchauffage étant HS, les mécanos qui ne croulent pas sous le boulot tournent autour de James et le bichonnent. Bougie changée et révision OK, on nous arrose à coups de Tchai, et on nous offre même le repas à la cafèt' du garage... Bon, probablement compris dans le prix, mais c'était quand même bien sympatoche.

On s'arrête à Ilhara pour visiter le lendemain sa vallée. En arrivant il neige. On se gare sur la place du village entourés de 2 mosquées: ça promet un réveil bien matinal! Sur cette même place plusieurs hommes marchent les mains dans le dos et font des aller/retours. Avec Hima le soir à la tombée de la nuit nous allons marcher un peu et rencontrons un couple turc/polonais qui teste la vie en camion avant de partir plusieurs mois vers l'Afghanistan. L'échange est sympa.

Le lendemain le soleil est là et nous allons explorer cette vallée: un canyon en fait, d'une quinzaine de bornes. Nous n'en ferons que la moitié durant cette chouette balade. Equipés de notre pique-nique nous commençons la descente: environ 400 marches (que nous remonterons le soir-même avec peine). Nous longeons une rivière qui quand elle est au soleil, son eau est bleue/verte. On visite plusieurs églises troglodytes, avec ou non des peintures. Ce sont des moines byzantins qui sont venus construire tout ça vers le Xeme siècle. Attention gros lâchage de photos!

Après avoir remonté ces nombreuses marches, nous filons en camion au monastère de SELIME .

9
mars

C'est chouette de rouler, d'avancer de découvrir, c'est l'aventure. Mais c'est pas toujours agréable d'avaler les kilomètres...Quand nous arrivons mercredi à Goreme en Cappadoce, nous apercevons un gros camion. On pourrait mettre 2 ou 3 James dedans! Une famille française sur les routes depuis de nombreuses années. Nous passons plusieurs jours en sa compagnie, les croquettes sont contents de passer du temps avec Tao âgé de 11ans.

Le coucher de soleil sur les cheminées de fées de ce qui caractérise la cappadoce est juste splendide!

on ne s'en lasse pas 

Nous sommes stationnés sur une des nombreuses aires de décollage de montgolfières. Chaque matin, moyennant 100/150€, des nuées de touristes s'entassent dans les nacelles où quelques 20 ou 30 sardines s'envolent voir le lever du soleil. Dans le ciel, pas loin d'une centaine de ballons! L'hallu totale! C'est tentant mais bien trop cher...Le matin, réveillés à 6h par le ronronnement des souffleurs pour gonfler les ballons, on s'habille chaudement (il a bien gelé) et allons voir et entendre ce ballet coloré!

nous sommes aux pieds des ballons...

Ce ballet matinal est magnifique, magique... Chaque matin nous admirerons ces envolées colorées. (Que de billets dépensés!)

Durant ces quelques jours, c'est barbecues, jeux, tour au marché du bled d'à côté accompagné de Faruk, un ami turc de nos compagnons. L'endroit est rempli de marchands en tous genres. C'est un régal pour les yeux!

10
mars

La Cappadoce (se prononce KAPADOKIA ici) est un bon terrain de jeu pour se balader. Nous n'avons pas souhaité faire le musée à ciel ouvert de Goreme se disant que ce serait trop touristique... On a donc fait quelques balades, mais le lieu est très étendu, pas vraiment balisé, et il est facile de se perdre...souvent un vent emportant du sable nous oblige à nous cacher.

dans les champs, on prépare la terre 

Vieille de 12 millions d'années, la Kapadokia est le résultat d'une série d'éruptions volcaniques. C'est l'érosion naturelle qui a formé ces cheminées, avec le vent, la pluie, le gel...Quand un bloc de pierre dure repose sur une couche plus tendre, cette dernière est protégée alors que le reste s'amenuise petit à petit. Les habitants de cette région ont magnifiquement investi les lieux...

Nous avons dit aurevoir à nos compagnons de quelques jours...

James parait bien petit à côté de leur vieux poids lourd... 

Nous avons quand même vu Love Valley...Et ces cheminées étonnantes(!) on comprend d'où vient CE nom...

On pose James à côté de Rose Valley. Durant toute la fin d'après midi plusieurs dizaines de qwads (conduits par des chinois) envahissent les lieux! C'est juste insupportable...Avec Hima on file se balader dans cette vallée. Extra! Il y fait même chaud. On découvre de nombreux pigeonniers et une chouette église aux fresques bien conservées. C'est incroyable de découvrir une fenêtre ici ou là, il y en a partout!

 superbe balade avec Hima où nous avons siropté un jus de fruits frais dans une gargotte au milieu de rien.

La position des doigts de Jésus me fait penser à celle des mains de Bouddha.

12
mars

On part de Goreme et prenons la direction des villes souterraines...

On arrive dans le petit village d'Ozluze et apercevons 3 jeunes qui guident Franck et Hima sous une porte vers une cité souterraine...Elle n'est pas touristique, pas aménagée, pas éclairée. Ils reviennent vite.

En attendant, la propriétaire du lieu arrive, et commence à me parler longuement (forcément je ne comprends rien!). Je lui propose de venir dans le camion pour lui offrir un tchaï. Shakure monte et s'assoit. On essaie de discuter en baragouinant, en mimant... L'instant est juste magique!

Je me cache discrètement pour faire mon thé: 2 sachet LIPTON trempés dans ma casserole...Ici la thé est toute une histoire: 2 bouilloires l'une sur l'autre: dans celle du dessous de l'eau, celle du dessus est remplie de thé en vrac. Tu sers du thé très infusé dans un verre que tu ébouillantes avant et tu rajoutes l'eau que tu veux ensuite. Efficace. Avec du sucre toujours.

Elle veut remplir notre bouteille d'eau (ici on dit SU) et nous demande de la suivre...Belle petite maison, rurale, propre, simple. Au sol plusieurs épaisseurs de tapis rendant la marche (en chaussettes bien sur) moelleuse. Dans ce salon il y fait chaud.

Son mari nous rejoint, pauvre gd-père bien asthmatique! Ils nous apportent des oranges et pommes à manger devant eux, soit! On s'exécute! En repartant ils nous donnent un sac rempli de ces beaux fruits juteux.

On comprend qu'ils ont plusieurs enfants, Sekhure mime quelqu'un qui dort, quelqu'un de mort...

On se dit aurevoir à la turque: deux coups de front.On repart très heureux de cette rencontre!

Franck et les croquettes vont visiter la cité souterraine de Kaymakli creusée sur 8 niveaux. Je reste avec James, à moitié claustro je ne suis pas très attirée par ces lieux souterrains...Et puis j'apprécie aussi un moment solitaire!

Certaines de ces cités sont creusées sur jusqu'à 13 niveaux...pouvaient accueillir 20000 personnes en état de sièges...avaient des étables,etc...Construites par les chrétiens byzantins qui fuyaient les persécutions perses et arabes au VI et VII siècle. La roche tendre (du tuf) absorbait les fumées, ou celle-ci se dispersait dans les conduits, et ne livrait ainsi aucun indice pour les ennemis. Ce sont aujourd'hui 37 cités qui ont été découvertes. Il y en aurait une centaine. Du gruyère, le sol de la région est un immense gruyère!

pierre taillée pour obstruer les couloirs contre l'ennemi... Une maquette à droite
13
mars

Nous avions rendez-vous avec une famille française: ils sont sur la route depuis plusieurs mois, et je suivais leur blog avec attention. Nous faisons un petit détour pour aller les rencontrer. Mais avant d'arriver à notre point de rencontre, nous avons encore un peu de route et nous prenons 2 jeunes en stop. Ici peu de circulation, les gens utilisent beaucoup les bus ou DOLMUS, mini bus.

On fait une halte à des sources d'eau chaude à Bayramhacili. Si chaude qu'Hima ne pourra pas s'y baigner. L'endroit est un peu glauque mais c'est quand même bon de prendre de la chaleur comme ça. Dommage que ce ne soit pas en extérieur, car la chaleur et l'humidité rendent le lieu suffoquant! On profite après ce moment d'une loooooongue douche!!! D'une vraie douche! Après ce bain très chaud, nous sommes HS! Le soir on dort au bord d'un lac, le ciel se teinte de rose au coucher de soleil. Comme nous sommes crevés on se couche tôt, et à 22H, ça frappe au camion: la JANDARMA: "contrôle". C'est tout.

Le lendemain on reprend la route pour aller rencontrer nos français! Le paysage est juste splendide. La steppe anatolienne s'étend à perte de vue, on essaie de mesurer la distance avec cette montagne tout là-bas.

On passe plusieurs cols, nous sommes entourés de neige. Peu de végétation. On roule sur des dizaines et dizaines de kilomètres sans voir une seule maison, ni une seule voiture du reste. Et pourtant nous sommes encore sur une 4 voies, même s'il y a quelques tronçons de route pourris en 2 voies.

un kangal ou berger d'anatolie

Le bigorneau voyageur, c'est le nom de voyage de cette famille, sillonne les routes de l'EurAsie. Nous passons avec eux un très chouette moment. Leurs enfants Hanaé 4ans et Mathis 2ans sont adorables. Maya et Hanaé jouent et sont aussi bavardes l'une que l'autre! Le soir on mange dans leur camping car, le lendemain midi c'est le coin repas de James qui nous accueille tous les 8!

et oui on mange à 8 dans James! 

C'était vraiment chouette de passer un moment avec eux!

15
mars
chouette guidon de vélo, et attention aux vitesses! 

Nous faisons une halte entre Gurun et Amasya notre prochaine étape. Le paysage est toujours magnifique...si nature, de grandes immensités. On arrête James dans une petite ville, vers des immeubles. On mange et nous préparons les lits quand on entend un cailloux sur la carrosserie de James. Merde, on se fait caillasser!!

Franck sort et pousse une gueulante. On décide de tracer histoire de fuir les 'tits cons et on passe la nuit sur un parking de station service, il y a mieux mais au moins on se sent en sécurité.

On arrive à Amasya. Jolie ville où coule une rivière, son centre est animé, et malgré le ciel gris, l'ambiance est sympa, agréable.

Amasya 

On visite un ancien hôpital psychiatrique transformé en musée. Construit sur le style des caravansérails dans les années 1300. Il resta en activité jusqu'au 18eme siècle. Dans cet hôpital, on traitait les troubles mentaux par les plantes médicinales et par la....musique! On pourrait peut-être essayer ça au boulot?!

On flâne dans les rues d'Amasya. Nous n'aimons pas trop les villes, mais là nous sommes bien, c'est aéré, et la vie citadine turque nous plait, il y a tant à voir.

Nous allons nous poser près de la mosquée "Sultan Beyazit II". Construite en 1486, elle trône à côté d'une école coranique, d'une bibliothèque et d'anciens dortoirs, réfectoires. Deux énormes platanes (en piteux états) tiennent debout malgré leur 400ans! On s'assoit, on regarde, on écoute...Quand l'appel du muezzin retentit, de nombreux fidèles courent pour la prière du midi. Les hommes entrent par l'entrée principale. Un pièce est réservée pour les femmes et son entrée se fait sur le côté, celle-ci est moins grande et moins travaillée artistiquement.

 la mosquée Sultan Beyazit II

On visite ensuite un petit musée miniature d'Amasya. Un guide anglophone nous accompagne, il est gentil comme tout, et commente la visite avec soin. Il a du mal à retenir le prénom d'Hima. Il le surnomme "hitok". Pauvre Hima, ici tout le monde le prend pour une fille...Ça promet pour l'Iran!

jolie maquette 

On se dirige ensuite vers la rive nord de la rivière. D'anciennes maisons ottomanes hébergent aujourd'hui restaurants ou hôtels. Sur les hauteurs de la ville un vieux château, et des tombes royales. Nous n'allons pas jusqu'en haut, mais la vue est chouette malgré le ciel gris. La ville est plus basse en altitude que les jours précédents, et le printemps fait ici son arrivée. Plus tard des jeunes nous apprendrons que la région est connue pour ces arbres fruitiers.

 extra cette cabine téléphonique! Alors que tous les turcs possèdent un portable, les cabines subsistent. 
petit selfie! 

On roule ensuite quelques kilomètres pour bivouaquer au bord d'un petit barrage. Il n'y a pas beaucoup d'eau, c'est pas vraiment joli, mais quand une voiture s'arrête et qu'une bande de potes descendent pour discuter, le lieu devient tout autre!

Opuzhan, Sule, Latife, Mediha, Enes et Furkan( qu'il prononce "foulcan" ce qui nous fait bien rire!) sont tout excité à l'idée de nous rencontrer! On échange quelques mots, je leur montre la carte du monde, pour leur expliquer notre parcours. Des "wah, oh... fusent!

Le lendemain nous prenons la direction de Trabzon où nous devons faire nos visas pour l'Iran...

16
mars

On reprend la route.

des drapeaux y'en a partout et parfois des géants! le mer noire enfin! 

C'est sous la pluie que nous découvrons la mer noire. Entre 2 averses, on va sur le sable: grosse surprise! Il est trop beau: à tendance violet, il donne à la plage une couleur gris-rosé. Je m'émerveille de cette couleur. Les rochers, volcaniques sont noirs. De nombreux galets noirs, violets, verts...Ceux-là attirent l'oeil! Si quelqu'un sait ce que c'est??! J'en prends quelques uns, mais le choix est difficile tant ils sont beaux! Il y a de nombreuses noisettes au milieu des déchets..Il faut dire que la région est productrice.

Il y a des corbeaux, des goelands et des cormorans. Nous sommes stationnés non loin d'une église. Un champs est tapissé d'anémones! Nous trouvons même des roses de noel.

on a dormi au pied de l'eau!!

En se baladant, Hima voit une carcasse de dauphin qui fait le festin des corbeaux. Il y a un tas déchets sur le sable( un peu comme sur nos côtes l'hiver, non?), on pourrait ouvrir un magasin de chaussures (dépareillées mais quand même!), du petit bois flotté, des morceaux de bout( il a fallu qu'Hima en prenne un morceau comme à son habitude!)

Les couleurs sont superbes, je ne me lasse pas du décor!

18
mars

Nous voilà à Trabzon. Nous sommes ici pour faire nos visas pour l'Iran. Il y a 3 semaines nous avons contacté l'agence de voyage "persevoyage" en France pour obtenir des numéros d'autorisations pour pouvoir faire nos visas. Moyennant 39€ par personne, nous envoyons scan' des passeports, photos, remplissons des documents parlant de dates d'entrée, de sortie, d'itinéraire, de nos employeurs, etc...

L'Iran se mérite

Quelques jours après nous avons reçu nos numéros d'autorisation. Nous avions alors un mois pour nous rendre dans un consulat/une ambassade. Mais avant, Maya et moi devions nous faire photographier voilées. En effet dès 9ans, le port du voile est nécessaire...gloup's!

Samedi, à Trabzon nous nous rendons chez un photographe( mon dieu cette tête que ça nous fait ce voile! Même porté lâche, Maya n'est pas perturbée puisqu'une fois rentrée au camion, je l'entends jouer avec sa poupée: elle lui fait un voile!), puis dans une librairie pour imprimer les copies de nos passeports, imprimer nos numéros d'autorisation ainsi que nos attestations d'assurances rapatriement... Pensant que le consulat serait ouvert car les jours de fermeture diffèrent en Iran, nous sommes allés sonner au consulat...Bin non! Jours d'ouvertures comme chez nous! Nous devions alors attendre lundi matin.

Le dimanche matin il y a tempête sur la mer noire: le vent souffle fort!

Nous faisons quelques emplettes de fringues pour 3 francs-6 sous. Nous nous sommes régalés(comme toujours dans un resto), avons gouté de plus ou moins bonnes pâtisseries, et aussi crevé un pneu de James que nous avons fait réparer pour 3€. Un clou d'une dizaine de centimètre a crevé notre pneu.

Le lundi c'est une journée à courir dans les hauteurs de Trabzon: le consulat (où nous rencontrons un couple allemand à vélo, et un auto-stoppeur de même nationalité) ne nous demande ni les attestations d'assurance, ni les photos voilées, ne nous fait pas remplir de questionnaire...On nous demande d'aller régler la somme de 75€ par personne dans une banque: nous revoilà à crapahuter dans la ville. Quand nous y retournons, nos visas sont prêts: ce sont des e-visa, à notre grand étonnement, simplement imprimés derrière nos numéros d'autorisation! Normalement les visas sont collés dans les passeports, pas là, on nous dit que ça c'est terminé maintenant. (alors que des voyageurs terrestres les ont eus il y a quelques semaines...) Je me faisais du souci pour ces visas, ce n'était pas la peine tout compte fait! On se dit que le nouvel an iranien (le 21mars) facilite peut-être les choses?

Nous allons à la poste pour récupérer un colis que ma mère nous a envoyé: on nous fait parcourir en long et en large les locaux de la poste pour le récupérer...nous allons du préposé au classeur bleu au préposé au tampon accompagné du mec de la sécurité. C'est à grand coup de google translate que nous communiquons! En retournant au camion, on flâne dans les rues animées.

Le soir nous retournons à quelques kilomètres, plus au calme. Comme depuis une bonne centaine de kilomètres, le trafic est dense et le littoral est une 4 voies, la vie n'est pas tournée vers la mer ici...De nombreux petits ports de pêches (pas de bateaux de plaisance ici) et quelques gros chalutiers. Nous nous trompons de route et atterrissons sous un pont dans un petit chantier naval...Les bateaux en bois se construisent en 3 mois, valent l'équivalent de 3000€ et une fois terminés sont recouverts de résine.

J'ai le droit de monter sur des bateaux amarrés. (j'ai même failli tomber à l'eau, non je n'ai pas le pied marin!)

On a bien fait de se tromper de route: Franck explique aux gars du chantier son boulot, l'échange est intéressant. On leur dit que mon père est menuisier.

au loin les montagnes de Géorgie...La mer est bien bleue

Mardi matin nous quittons la côte pour retourner dans les terres...on s'arrête dans une scierie récupérer de la sciure pour nos toilettes sèches...Depuis ça sent le sapin dans le camion! Nous grimpons très vite, enfin, lentement avec James, mais nous atteignons un col où nous faisons quelques descentes en sac poubelle, ainsi qu'un bonhomme de neige. Sur ce tronçon de route, on passe dans des dizaines de tunnels. La route est neuve, nous sommes pour la plupart du temps seuls.

on passe dans de nombreux tunnels 
22
mars

Quel plaisir nous avons eu à se balader dans ce pays si facile à visiter!

Nous nous sommes régalés les yeux de ces paysages si nature! Le relief y est très marqué, et ces grandes immensités ont fait que nous nous sentions libres.

Nous nous sommes aussi régalés les papilles: vraiment que du bonheur!


Partout de nombreuses épiceries, souvent une petite pièce ou s'entassent un tas de paquets de gâteaux, de dosettes de café, de quelques rares boites de conserves, et quand le magasin possède un frigo, de gigantesques pots de yaourts (1, 2, ou plus de kg!). Pas possible pour nous d'acheter la charcuterie turque: la couleur (rose bonbon ou violet) ne nous attire pas plus que ça. On prend quelques fois de l'hindi salam (une espèce de cervelas coloré). Nous trouvons des boites de thon, pratique pour les pique nique. Le soir on mange dans le camion: nous avons épuisé les recettes pour accompagner les pâtes: au beurre, à la crème, à la bolo, aux légumes, au thon, aux tomates, aux carottes,etc...

-Il nous a été facile de trouver de l'eau pour James, il y a partout des robinets: sur le long des routes, à côté des mosquées, dans les stations services, au bord des champs... Alors que nous avons acheté une gourde filtrante KATADYN, nous ne l'utilisons pas ici: l'eau prise aux robinets est parfois très chlorée(donc potable je présume) et imbuvable tant son gout est fort! On achète donc des bouteilles de 5L ou 10L.

-Le pays est propre, même si par endroits de nombreux déchets (toujours en plastique!) s'entassent. On trouve des poubelles à tous les coins de rue. Le verre n'est pas trié.

-De nombreux barrages de policiers sur les routes, ils nous font souvent signe de nous arrêter et quand ils voient que nous sommes des touristes ils nous font signe de continuer. Une fois seulement un contrôle de permis ou après quelques minutes le policier lisant le papier rose dit tout fièrement "BABARIT"! Oui bravo!

-Les soirs quand nous sommes au chaud dans notre petite maison, on frappe souvent à la porte: policiers ou gendarmes viennent juste faire un "contrôle". De passeports, de voir si tout est OK pour nous, de les appeler en cas de pépins, de bien se fermer à clé, de ne pas consommer d'alcool sur le parking( juste la traditionnelle bière du soir pour Franck)....Bien souvent, les uniformes changent. A Trabzon c'était THE panoplie complète avec gants, casquette et le tout surmonté d'un superbe écusson d'un "dauphin casqué"! Un soir nous avons eu une franche rigolade quand le toc-toc sur la carrosserie nous réveille: Franck tout ensommeillé leur ouvre en disant" hola".

-On trouve énormément de stations d'essence où le "motorin" (diesel ici) est à différent prix (entre 5,40 liras (soit 0,91€) et 6,70 (soit 1,13€). Parfois plusieurs stations à la queue leu-leu, ou en face proposent le carburant à des prix différents. Le service est toujours fait par un gentil monsieur (comme depuis notre départ de la France du reste.) mais qui fait dégueuler le gasoil sur la carrosserie déjà bien abimée du camion!

-L'état des routes est top: beaucoup de 4 voies, toujours gratuites. Et bien-sur les axes routiers plus petits sont de moindre qualité. Du goudron additionné de nombreux cailloux.

-J'ai souvent pensé à la Syrie, si proche, pays en ruines aujourd'hui...

-Nous avons visité ce pays à la fin de l'hiver. Nous pouvons aisément l'imaginer au coeur du printemps ou de l'été lorsque les couleurs de la nature sont plus vives. En Cappadoce l'air était très sec, et le soleil vif. Le vent soufflait souvent charriant un sable poussiéreux. En Anatolie aussi vu les étendues où ne sont que rocailles, et montagnes. L'herbe est comme rasée.

-L'accueil est agréable, avec tous ces sourires, on ne peut que se sentir bien. Nous nous sentions en sécurité. Petite précision: le turc ne parle pas anglais.

-L'alphabet étant le même que nous (depuis presque un siècle, l'arabe avait alors été interdit...) rend les choses plus simples. On peut alors trouver notre direction, ou savoir( enfin pas toujours non plus! on se fait surprendre!) ce que l'on achète.

-Plusieurs fois par jour, nous entendons l'appel du muezzin: il faut le dire, nous avons souvent pensé à Jean Dujardin dans OSS117, quand il s'énerve après le muezzin...La scène est plus que marrante, surtout quand on s'imagine à sa place. Ce chant est tout de même très dépaysant, et est agréable à entendre. Petite précision quand même: tous ne chantent pas merveilleusement bien(!). Franck est impressionné par la quantité et la beauté d'immenses et belles mosquées, alors que leurs hauts parleurs crachent un son vilain!

-Il y a de nombreux chiens errants, certains ont une bague à l'oreille prouvant qu'ils sont stérilisés. Ils ne sont pas méchants, mais juste imposants. Ce sont souvent des Kangals, cette fameuse race de chien turque.

Bref, ce fut un réel plaisir de traverser la Turquie!!

Une petite compil' de vidéos...

22
mars

La légende veut que Noé ait posé son arche à son sommet pendant le déluge...Nous n'avons pas vu trace de son bateau! Mais alors, il est si imposant, là au milieu de la steppe...Reposant, cet endroit est plein de sérénité, ce fut un gros coup de coeur!

Nous sommes entourés de pierres volcaniques montrant que ce sommet enneigé est un volcan.

majestueux 
la nuit a été fraiche et une gelée matinale nous attendait au petit matin

Il y a quelques années, mes parents sont passés ici sacs sur le dos, pouces en l'air pour aller jusqu'en Afghanistan...C'était en 1972, il me plait de les imaginer dans ce même décor. La vie a forcément changé, le modernisme est arrivé mais la nature elle est toujours la même! Petite, j'ai souvent entendu des noms comme Trabzon, Doguyubayazit, Tabriz, Téhéran...Et nous y voilà!! C'est extra!

Mais avant d'arriver au pied de se mont majestueux, nous avons traversé de magnifiques paysages du kurdistan turc. Langue et visages différents des autres régions de Turquie que nous avons visitées. Nous avons dormi une nuit à l’hôtel pour pouvoir laver nos draps: plaisir d'une vraie lonnnngue douche!

Nous avons passé un col à 2200m. Nous étions alors au dessus de montagnes enneigées: splendide! Nous avons roulé durant des heures au milieu d'un blanc arctique! Moi qui adore la neige, je me suis régalée les yeux!

le fameux clou qui a percé le pneu de James 

Et puis nous avons préparé la traversée de la frontière: ranger le camion en anticipant la fouille...Nous avons dépensé nos dernières liras turques en faisant un plein de bouffe...Puis au matin du vendredi 22 mars, nous avons pris le chemin de cette frontière avec un peu d’appréhension. Maya et moi avons mis nos foulards.

 les premières images d'Iran

Un premier arrêt pour sortir de Turquie où nos papiers sont vérifiés, et James fouillé rapidement. Nos passeports sont tamponnés. Puis nous avons franchi LE portail. En une heure et demie nous étions dans ce nouveau pays qu'est l'Iran! La veille il fêtait NOROUZ: le nouvel an. Est-ce grâce à ça que les formalités ont été simples et rapides? Nous étions presque seuls. Le préposé aux visas a un peu tiqué: n'étant pas mariée, je ne porte pas le même nom que Franck et les enfants...

Nous sommes allés ensuite voir le préposé aux classeurs bleus (ils aiment bien les classeurs bleus par ici!) pour régler les formalités de James: le carnet de passage en douane a été tamponné. James a été très rapidement zieuté. Nous pouvions y aller! On a rit en voyant les mecs de cette frontière en uniforme et en claquettes-chaussettes: la grande classe!😀

Nos premiers kilomètres en Iran nous ont mené pour payer une assurance automobile: notre carte verte ne couvrant pas ce pays , ni les suivants du reste... De nombreux coups de klaxon, des sourires, des welcome et des coucous nous ont accompagnés et le font encore aujourd'hui!

23
mars

Pour notre première nuit en Iran, nous nous sommes arrêtés à Tabriz. Franck est allé voir pour mettre du forfait sur la carte SIM iranienne que les français croisés à Goreme nous avait donnés. En Iran, il n'est pas possible pour un étranger d'avoir une carte SIM locale. Il faut automatiquement passer par un iranien. Une jeune femme, Zohreh l'a aidé, et lui a même payé le forfait! Ses parents et elle sont ensuite venus nous dire un petit bonjour, en nous invitant chez eux plus au nord du pays. Nous les remercions mais notre route nous mènera vers le sud.

Le lendemain matin on prend la direction du centre ville pour découvrir le bazar de Tabriz. Cherchant le métro, un couple nous conduit juste devant le bazar en voiture! Ils nous donnent même un billet pour acheter un ticket de métro( que nous ne prendrons pas, du coup!)! On découvre cette gentillesse iranienne si réputée!

Notre mission du jour est de changer des euros. En Iran, un embargo existant depuis 1984 n'a fait que se durcir les années suivantes. Embargo économique par les USA, les nations unies et l'Union Européenne ont suivi. Il nous est donc impossible de retirer de l'argent aux distributeurs avec nos cartes de retrait, aucune banque de nos pays n'a passé d'accord...Nous avons donc des euros, qu'il nous faut échanger: pas dans les banques (le taux n'est pas interressant), ni au marché noir (de faux billets circulent). On se rend à l'office de tourisme où l'on trouve notre interlocuteur: contre 400€, nous recevons 56 millions de rials: nous sommes riches!! Bon quand on sait que 140 000 Rials ne font qu'un euro...on comprend que nous ne sommes pas crésus non plus. Cette somme devrait nous suffire pour notre séjour en Iran. Nous n'avons pas moins de 215 billets en différentes coupures. Les enfants n'en reviennent pas! On se rendra compte lors de notre séjour que les iranniens paient tout en carte bleue...et on comprend pourquoi! Ainsi pas besoin d'avoir des liasses de billets pour acheter un kilo de pommes!

Le coût de la vie est ici si minime, qu'avec trois fois rien, nous avons beaucoup! L'inflation du rial est énorme...c'est donc une monnaie qui vaut rien. De plus, ce n'est pas simple: la monnaie est en Rials, mais les prix sont annoncés en Tomans. C'est à dire: quand un prix indique 100 000, le gars demande 10 000. Il faut donc comprendre 10 000 Tomans, mais lui donner un billet de 100 000 RIALS: Trop fastoche, hein?!!

Au bazar de Tabriz on se perd dans ce dédale de ruelles: s'étendant sur 7km², le bazar compte une trentaine d'anciens caravansérails! Tous reliés par des passages voutés de briques. C'est immense, magnifique, on s'y perd. Le lieu n'est pas aussi vivant qu'on l'imaginait: c'est NOROUZ, la plupart des boutiques sont fermées...

Chaque ruelle s'organise en spécialités: chaussures, épices, fruits secs, tapis, fleurs séchées, fruits ou légumes, etc...

 un délice ces odeurs!! 

On imagine aisément l'effervescence d’antan: les bêtes de sommes, les marchands vendent leurs soieries, épices, pierres précieuses, etc... Tabriz était bien sur la route de la soie, il n'y a pas de doute! Ce bazar est vieux de mille ans...

Il nous faut apprendre rapidement (ce n'est pas compliqué!) les chiffres perses. Leur calligraphie est superbe! On achète quelques fruits secs (qu'on trouve chers, mais on apprendra plus tard, que les noix de cajou sont importées d'Inde...)

C'est un vrai labyrinthe! On comprend comment est construit ce bazar: des caravansérails (cachés derrière de grandes portes) reliés entre eux par des ruelles voutées...Que c'est beau! Que c'est grand! C'est un peu dommage que les boutiques soient fermées...Remarquez nous n'aimons pas les bains de foules, donc c'est le côté positif! De nombreux couloirs aux voutes magnifiques et aux échoppes des plus colorées, et des dizaines de portes où derrière se cachent les caravansérails aux jardins qui sentent bon le printemps...

 une grande porte pour les bêtes qui transportaient les marchandises,de plus petites pour se faufiler à l'intérieur du caransérail
de vieux combi sont transformés en "bar à café"

Tout compte fait nous demandons à plusieurs personnes si Maya agée de 9 ans doit porter le voile: non. Par contre, Hima projette de se couper les cheveux: les gens le prennent pour une demoiselle avec sa couette, et lui demandent de mettre son foulard. Il fait la tête, se fâche...Se fera-t-il couper les tifs? Ce n'est pas arrivé depuis plusieurs années...Affaire à suivre!

Dans ce bazar il y a une superbe mosquée...

 quelle belle petite grand-mère cette Maya voilée! (heureusement elle n'aura à porter le voile que dans ces lieux cultes)

Nous sortons du bazar pour aller voir la mosquée bleue. Détruite par un tremblement de terre au XVIII siècle, elle a été reconstruite. Seul son porche d'entrée subsiste même s'il a bien souffert!

Encore des briques, mais on ne s'en lasse pas!

Juste à côté un monsieur nous conseille le musée de l'age de fer: nous sommes accueillis par le vendeur de tickets qui nous offre du thé ainsi que du pain avec une garniture aux légumes (délicieux!), il ne fait pas payer l'entrée aux enfants...Le musée est composé de sépultures, à leurs côtés des poteries..Les objets en fer d'époque sont maintenant conservées au musée d'à côté.

Nous nous sommes baladés qu'une journée à Tabriz, mais nous avons apprécié cette première ville iranienne. Elle est située dans la région de l’Azerbaïdjan, et la population nous semble majoritairement turque...

26
mars

Nous faisons une halte pour la nuit à Qazvin...il flotte, c'est tout de suite moins agréable dans notre petit camion! La culture est ici azerbaidjanaise. Comme le nord-ouest de l'Iran. Au nord-est c'est plutôt la culture turkmène...On se balade dans les rues, entrant dans les rares magasins d'ouverts (et oui c'est le nouvel an: norouz!). On croise de biens beaux sourires et l'on visite une petite église.

nous repartons avec du pain en cadeau

Puis nous arrivons à Téhéran, capitale iranienne...environ 9 millions d'habitants...Pffff, c'est bien trop grand pour nous! comment trouver ses repères dans un tel endroit?

Nous y arrivons sous la flotte! Le pays connait des pluies diluviennes. Dans certaines régions il est tombé 6 mois de pluie en 24H...Des inondations, Chiraz où nous devons aller d'ici quelques jours, a vécu un drame: une coulée de boue, des morts...Et dire que L'Iran est une région désertique, aride...Le climat change nous dit-on.

Quand nous arrivons dans la très grande ville (bien trop grande pour nous!), il flotte, le ciel est obscur, Franck met les phares de James et oublie de les éteindre. Résultat plus de batterie! Nous partons sous la pluie pour chercher quelqu'un qui aurait des pinces: on se comprend comme on peut, un petit dessin, quelques mots et personne n'a de pinces. Un gentil monsieur rassemble quelques bras costauds et les voilà en train de pousser James...Je n'y croyais pas, avec ses 3,5 tonnes (voir peut être un peu plus) le camion bouge un peu, beaucoup et le voilà qui roule puis qui démarre!! Ahhh trop bien! Bon dans la bataille 2 de nos 4 assiettes achetées cet été à EMAÜS sont cassées...Snif.

Les combi sont à la mode!

je veux la même poubelle! 

Les gars vont visiter le musée sur la guerre Iran/Irak (1980/88). De nombreux chars, des reconstitutions, et un avis mitigé pour Franck: malgré l'audioguide dans un mauvais français, il ne sait pas trop quoi en penser, le lieu lui évoque plus une propagande. Durant cette guerre, de nombreux enfants ont été envoyés et sacrifiés sur les champs de mines, leur promettant le paradis... A l'entrée des villes il y a des portraits de ces nombreux morts, considérés en martyrs. L'Irak voulant récupérer une région riche en pétrole, déclare la guerre à l'Iran qui vit déjà un chaos avec sa révolution... Combats féroces, armes chimiques, 1 million de personnes sont tuées.

Le lendemain le réveil sonne (pour la première fois depuis le voyage!) et nous sautons dans le métro, puis dans un taxi pour arriver pour l'ouverture de l'ambassade Turkmène. Nous remplissons diverses documents administratifs, donnons des photos d'identité, puis faisons une lettre de motivation... Dans une quinzaine de jours nous devrons téléphoner pour savoir si nos demandes de visa de transit sont acceptées. Nous aurons alors un visa de 5 jours pour traverser le Turkménistan pour se rendre en Ouzbékistan où nous devons être au petit matin du 20 mai pour y accueillir nos mamans! A l'ambassade, enfin devant car c'est juste une petite trappe qui s'ouvre, nous rencontrons un couple de français partis en stop, ainsi qu'une famille allemande.

Avec Guillaume et Domitille, on marche 2 km sous la flotte pour trouver un bistrot d'ouvert( n'oublions pas que c'est NOROUZ et que tout est fermé!) nous trouvons un resto dans lequel on discute un bon moment.

Quand nous disons au revoir aux deux petits français, nous allons nous mettre à l'abri dans le bazar d'à côté, le bazar de Tajrish. Que de choses à voir, sentir et gouter!

Nos sens sont en éveil!

y'a pas foule dans le métro! un régal ces espèces de madeleines/gaufres! j'espère pouvoir récidiver😀

A côté de ce bazar il y a une superbe mosquée (et bien d'autres choses, mais avec cette flotte, nous n'irons pas). Je dois revêtir un tchador. Je me prends les pieds dedans, le truc tombe de ma tête, c'est juste insupportable, j'ai l'impression d'être déguisée en fantôme, et je m'imagine courir en faisant des "ouh-ouh". Mais je prends la chose avec exotisme...

Malgré cette vilaine météo, l'Imamzadeh Saleh nous enchante! Alors qu'en Turquie nous trouvions les mosquées jolies, ici elles sont tout simplement magnifiques!

L'entrée des femmes est tout aussi jolie!

Puis on reprend le métro pour retourner au parking où est stationné James. Comme un voyant du tableau de bord s'allumait de temps en temps depuis quelques jours, nous essayons de trouver un garage mercedes ouvert: il n'y a plus de concessionnaire merco dans le pays.... Visiblement il y avait de l'air dans le circuit de freins...que les mécanos (pas moins de 4 autour du camion!) ont purgé. Et bien entendu, nous n'avons rien payé!

où est le boss?  

On part se stationner à côté de la famille allemande. Dominic et Christina ont 3 enfants: Mathilda 6ans, Toni 4ans et une petite poupée de 8mois, Pia. Ils sont partais en aout pour une année...

Malgré la barrière de la langue, les 2 filles jouent ensemble( poupées, dobble, uno...) et le lendemain matin se tiennent par la main en rigolant quand nous allons visiter le Zoo à côté. Nous avons le même parcours et nous allons les recroiser (dès aujourd'hui!). Nous travaillons avec eux notre anglais et pouvons même apprendre quelques mots d'allemand 😉!

L'après-midi même de cette visite au zoo nous reprenons la route pour Qom, la météo est trop mauvaise et 2 jours non-stop de pluie mettent à mal notre humeur! Il règne dans James une humidité désagréable et cette salo**rie de chauffe-eau refuse de fonctionner( Monsieur n'aime pas la pluie!).

Nous regardons avec attention la météo annoncée puisque de nouvelles pluies et inondations sont annoncées à Chiraz. Nous attendrons donc pour nous y rendre!

30
mars
30
mars

Nous passons 3 nuits à Qom (se prononce Rôm). Le soleil est revenu, avec son agréable chaleur! Qu'il est bon de pouvoir se dévêtir et avoir les bras au soleil...Ah bah non je suis bête, les femmes du pays n'ont pas le droit (ouinnnn!) Bon ce n'est pas grave, les températures ne sont pas non plus caniculaire. L'été elle avoisine les 50°. Question: mais comment font-elles?! Bin quand t'as pas le choix, tu fais...voilà! Bref, cela ne m'empêche pas de profiter à fond de ce que l'Iran a à nous offrir! (et de me dire: quelle chance d'être française!)

les route nous dépayse...que de sourires! 

Nous profitons de ce beau temps pour faire un brin de ménage dans James, un peu de lessive...On trouve un robinet, nous nous garons à coté et le tour est joué!

je suis pas toujours à l'aise de faire sécher mes petites culottes dans un pays où l'on cache les femmes... 

Nous allons visiter Hazrat-e Mazumeh, tombeau de Fatima soeur de l'imam Reza (lui-même un des successeurs de Mahomet) qui mourut au IX siècle. Le lieu est immense, il est accolé à une mosquée. L'endroit est blindé de monde, Qom étant la 2 eme ville la plus pieuse du pays, il y a beaucoup de croyants. Je dois à nouveau revêtir un tchador, Maya et moi sommes prises en main par de jeunes étudiantes (du coran). Elles nous accueillent avec des bonbons, de grands sourires et de bonnes intentions. Franck et Hima nous attendent un peu plus loin, à l'entrée des hommes. Un guide/ étudiant (du coran) nous accompagne. La visite est intéressante mais faite au pas de course. L'endroit est très vivant: de gigantesques tapis sont posés dans la cour:les gens s'y reposent, y discutent, y prient.

 Bon tout compte fait le tchador de Maya étant bien trop long, elle n'aura pas à le porter 

Du marbre sculpté, de l'or, et toujours ces céramiques...Les inscriptions sont en arabe ou en farsi, la langue iranienne...

Le sol est d'un blanc immaculé, nous sommes autant éblouis par la beauté du lieu que par la luminosité du soleil.

Nous passons ensuite devant une superbe mosquée pour rentrer dans le bazar. Nous y trouvons 2 nouvelles assiettes (en inox ce coup-ci), regardons les tapis, mais le prix nous parait trop excessif...Nous verrons plus tard!

Nous cherchons ensuite un bouiboui pour manger...Nous accostons un jeune dans une boulangerie. Il y a ici une sorte de pain qui s'appelle le BARBARI. Quand Franck lui donne son nom de famille, le mec part dans un grand fou-rire...Pour la peine, il nous accompagne dans un resto, commande pour nous, et cerise sur le gâteau: paie pour nous mais ne reste pas avec nous. On se régale. Les plats étant très copieux, et délicieux, nous ramenons les restes dans des...sacs plastiques. Prochaine fois: apporter des tupperwares! Pas évident de manger assis par terre!

Nous rentrons ensuite dans une boulangerie...Nous y sommes accueillis avec de grands sourires: la pâte à pain est "étalée" comme une pâte à pizza. Ensuite le mec de gauche la travaille en faisant de petits trous avec le bout de ses doigts. Le pain est ensuite mis dans le four (son sol est recouvert de cailloux), puis une fois cuit, sorti et tapé sur la grille pour faire tomber les cailloux qui seraient restés collés. Nous repartons avec 2 pains gentiment offerts...Bon, chauds ils sont délicieux même s'il leur manque un peu de sel, mais froid on dirait du plastique...

En fin de journée la pluie est de retour mais pas pour longtemps! On rentre au camion et arrivent les allemands! Nous sommes contents de nous retrouver! Les enfants lavent les camions (qui en ont bien besoin!)

Nous sommes stationnés dans un parc familial. Il y en a beaucoup dans le pays, les iraniens adorent pique-niquer, plantent une tente, dorment dans leur voiture...Donc nous avons de nombreuses visites! Ils aiment les selfies, et sont heureux de discuter avec nous, travaillant ainsi leur anglais. Nous recevons 2 plats de soupe en cadeaux, leur apparence est douteuse: on pourrait croire qu'elle a déjà été mâchée, avalée et ...😉 Mais j'en mange une très bonne!

Le soir, nous recevons 2 mails: Maya sera ravie le lendemain en découvrant que ses camarades de classe lui ont tous écrit une lettre! Quel plaisir pour elle et pour nous d'avoir de leurs nouvelles!

Nous allons visiter une autre grande mosquée au sud de la ville. Nous sommes vendredi, jour de prière, et nous nous y sentons pas vraiment à notre place. Ce n'est pas grave, à l'aller dans le taxi, nous avons aperçu un bazar à ciel ouvert.

On fait nos achats légumes et fruits avec plaisir. On prend des "smacks' faits maison". On ne cesse de regarder ici ou là! Mais que c'est beau! je me rends compte que les magasins sont bien fades chez nous...Tout est rangé à la perfection. Les gens nous parlent, nous dévisagent. Ils veulent une photo, deux...De nombreuses femmes sont voilées d'un tchador noir. Nous rigolons lorsque nous voyons des casquettes ADIDOS, des T-shirts portant les marques NIKE et ADIDAS côte à côte! Vive la contrefaçon...

Nous avons encore un peu de difficultés à comprendre cette monnaie...Cette histoire de RIALS/ TOMANS, n'est pas simple. Le marchand t'annonce 2. Ça veut dire 20 000 Tomans, que tu dois payer en Rials..Donc lui donner un billet 200 000!

conseil: toujours apporter ses lunettes de soleil pour aller à la mosquée: le marbre est si blanc! 


Apparemment, vous êtes plusieurs à ne pas pouvoir poster de commentaires. J'ai contacté MyAtlas: ils ne voient pas d'où cela peut venir...Vous êtes nombreux à nous lire, et ça fait super plaisir: un petit commentaire (quand ça veut bien fonctionner!). Merci à vous de vos gentils messages😀

1
avr

Quand nous quittons Qom, on se donne rendez-vous avec les allemands, l'après-midi-même au dessus de Kashan où se trouve un château.

Pour y accéder, une vingtaine de bornes. Nous laissons rapidement la grosse route pour une plus petite défoncée. Pendant ce court trajet, on aperçoit pas moins de 3 caravansérails plus ou moins bien conservés. Nous nous arrêtons pour aller explorer l'un d'eux. Il se trouve être le mieux conservé des 3. De hauts remparts, avec des tours pour les relier. A l'intérieur, plus de cris de marchands, ni de bousculade d'animaux...Il n'y a que des déchets et quelques puits asséchés...

Sur la route de la soie, on trouvait des caravansérails

toutes les 20 bornes environ

A l'époque, dans le désert il y avait des canaux souterrains et tous les 50/100m des puits. D'ailleurs, on en voit de nombreux autour du caravansérail: en premier nous voyons ces monticules de sable. Puis en s'approchant on voit bien qu'il y a un trou. Ceux-là sont visiblement asséchés.

Ces caravansérails, forteresses du désert...On peut facilement imaginer l'effervescence autour de ceux-ci.

Nous continuons notre route pour se rendre auprès de ce superbe château! Vieux de 600 ans, il est fait de briques et recouvert de torchis. Il nous charme dès notre arrivée!

De longs remparts, reliés par des tours. Deux d'entre elles sont très bien conservées. A l'intérieur des murs, il y a des constructions en briques, probablement les habitations...Curieusement, une bande de jeunes y fait une partie de paintball...Bon ainsi, les combats sont moins sanglants qu'autrefois !

Les enfants creusent dans le sable, et nous trouvons de nombreux débris de poterie. L'un d'eux est recouverts de céramique ! Je l'enfouis dans un trou afin qu'il reste là.

Au petit matin, le lieu est calme, majestueux ! La nuit, silencieuse a été ponctuée par le chant d'un oiseau...Nous en découvrons l'auteur à notre réveil ! Une petite chouette, gardienne des lieux...

On profite d'une après-midi tranquille avec nos amis allemands. Nous sommes presque seuls et c'est agréable de ne pas être scruter par les locaux parfois!

Le lendemain matin, nous nous enfonçons plus dans le désert. Le plein d'eau est fait, nous avons de la bouffe : allons-y ! En 1 heure nous faisons à peine 15 km... Il faut dire que la route asphaltée s'est arrêtée, et que nous roulons maintenant sur une piste. Autant Dominic et Christina ont un poids-lourd 4*4, autant James ne l'est pas ! Ça grince, ça couine, ça claque, ça bouge dans les placards...Nous apercevons vite nos premiers dromadaires ! Ils sont en liberté, c'est magique !

Quand nous nous arrêtons pour le repas du midi, on sort de la piste, faisons quelques mètres et STOP, James s'ensable ! Bon nous savions que nous pouvions compter sur l'aide de Dominic au cas où...L'après-midi se passe lentement, à bricoler, à discuter... Avec Franck nous faisons une petite balade pour se rapprocher du bord du lac NAMAK(salé). Habituellement, ce lac est sec, le sel en ressort...Là, comme les derniers jours ont été humides, c'est limite vaseux. Nous rentrons sous la pluie, c'est impensable, nous sommes dans un désert aride! Quand nous marchons sur le sable, le son produit ressemble à celui quand on marche dans la neige...On s'enfonce de quelques centimètres..

il y a même des champignons dans le désert! 

Le soir, différents troupeaux de dromadaires viennent proche des camions..Il y a un trou d'eau, ils viennent s'y abreuver. Avec Hima on essaie d'aller les voir, mais ils marchent vite ! Même si leur allure semble lente, ils sont si grands, qu'ils dépassent la notre !

Le lendemain, sous la pluie, nous rebroussons chemin. On ne fait pas les fiers sur la piste sachant que les allemands vont aller plus loin dans le désert...

Y'a pas à dire, nous étions vraiment coupés du monde, et j'ai besoin de plus de verdure moi!

2
avr

Kashan...célèbre pour son eau de roses que nous ne verrons pas en fleurs vu la saison!

Nous nous engouffrons dans les petites rues de la vieille ville et prenons par moment de bons coups de chaud: James a la chance d'être petit, malgré ses 3 mètres de haut, il passe partout! (les français rencontrés à Gorëme ont arraché un balcon et des fils électriques en Malaisie avec leur big camion!)

Nous garons James sur une petite place et partons explorer vieilles demeures, ancien hammam et autres merveilles. Nous voyons nos premières tours de vent, les "badgir". Le climat iranien étant si aride et chaud l'été que ces tours captent le moindre souffle de vent, la moindre petite brise pour rafraichir les habitations. C'était la climatisation d’antan: le corps principal est équipé de conduits avec des saillies destinées à arrêter l'air chaud, il y a aussi des volets pour orienter le vent. Il pénètre alors dans la tour, au dessus d'un bassin d'eau froide, ce qui rafraichit l'air ambiant, tandis que l'air chaud est renvoyé à l'extérieur par un autre conduit!

Nous visitons ces "musées". Pas grand chose de vivant là-dedans, juste des touristes...C'est bientôt la fin de Norouz et de nombreux iraniens profitent de leurs dernières journées à se balader... Cet ancien palais nommé "tabatabaeï" est joliment orné de sculptures, de mosaïques de verre ou de miroir. La visite est agréable, même si je n'affectionne pas trop ces pièces vides... Composé de 40 pièces, il appartenait à un riche marchand du XIXeme siècle. Les jardins sont d'un vert printanier apportant une belle luminosité malgré un ciel bas. Cela nous rappelle les palais rajasthanis de la même époque!

Nous visitons ensuite un ancien hammam à 2 pas de là... Construit il y a 5 siècles, le "hammam-e-sultan Mir Ahmad", nous montre un aperçu de ces bains publics. Nous pouvons même accéder sur son toit où nous avons une superbe vue des toits de la vieille ville. Nous y voyons de petits dômes aux coupoles de verres ajoutés apportant la lumière aux bains, ainsi que les puits et les cheminées du hammam, puis les toits d'autres vieilles demeures ou mosquées...

Nous visitons le "kahn e abasian": plusieurs bâtiments sont construits sur différents niveaux (ceux du sous-sol sont particulièrement frais en été).

pratiques ces niches pour ranger ses enfants! 

Il y a deux tisseurs: tapis et étoffe... Nous restons un moment à les observer, à comprendre le fonctionnement de leurs métiers à tisser. Hima contribue à la fabrication du tapis...

Nous repartons ensuite pour bivouaquer aux abords de la ville...Nous trouvons difficilement de l'eau pour le camion. On se stationne dans un parc, visitons sa fête foraine et y passons une terrible nuit: les gens y font la fête: toujours sans alcool (interdit en Iran) la fête est plus folle! Mais alors quel bordel jusqu'à 2h du mat'! Ça crie, ça rigole, ça fait ouiner les moteurs de voitures....Pfff. Quand le vacarme nocturne prend fin, on se prend une big tempête! Le vent souffle très fort, et de grosses rafales secoue James: la vache, pas très rassurant, on ne fait pas les malins, et attendons que le jour se lève!

Quand le jour se lève enfin il fait déjà très chaud! Le parking est vite envahi pour le dernier jour de Norouz!

ils me font rire avec leurs tentes, dès qu'il y a un brin d'herbe ils s'installent sur les ronds points,dans les parcs 

Nous quittons Kashan vers le sud et traversons de magnifiques paysages!

terribles ces portraits de martyrs à l'entrée de chaque ville😦

Nous nous arrêtons près de la petite ville de Natanz.

Pendant que Maya bricole, que je fais un brin de ménage et de lessive, les garçons vont se balader. Hima et Franck gravissent leur premier pic!

à gauche James le petit point blanc 

On se sent bien mieux dans une nature aussi belle qu'en ville...

5
avr

Ce nom sonne agréablement à nos oreilles. Grosse ville d'environ 2 millions d'habitants (pouh!), elle est LA ville à visiter d'Iran. Un joyau de la perse ancienne...D'ailleurs l'Iran porte ce nom que depuis un siècle, avant on le nommait la Perse.

sur la route... 

A Ispahan, on stationne dans un parc proche d'une station du métro tout neuf. En quelques minutes nous accédons au centre ville. A 10 000 rials le ticket( petit rappel: 1€ vaut 140 000 rials), nous serions bêtes de ne pas en profiter!

Il fait chaud, on se croirait en été. Nous partons dès 10h, et pendant 7 heures de balades ponctuées de pauses nous ouvrons grands nos yeux...Autant vous dire que quand nous rentrons au camion le soir, nous sommes cassés! La famille allemande nous a rejoint.

  la place "Naqsh e Jahan"

Nous y découvrons la place "Naqsh e Jahan" , blindée de monde, et de marchands de tapis un peu trop collants à notre goût...Cela nous rappelle qu'au Rajasthan, nous nous sentions par moment des dollars ambulants...

Nous y visitons la mosquée "Masjed e Shah". Comme le monde est tout compte fait bien petit, nous y rencontrons un groupe de mamies nantaises. Elles connaissent même Palluau! Et bin!😀

Cette mosquée n'est plus aujourd'hui qu'un musée. Elle a été construite en 1611. Son dôme atteint 51m de l'extérieur et 36m de l'intérieur, l'espace entre les deux est creux. Lorsqu'on se place sous le dôme, juste un claquement de billet nous renvoie un écho. Toujours les mêmes céramiques, motifs géométriques ou floraux, mais alors elle est immense! Placée sous son dôme, celui-ci ne rentre même pas dans l'objectif de mon appareil photo!

Nous y voyons aussi le processus de la rénovation du dôme. C'est simple mais fonctionnel. Sa restauration se fait par quartier. Un plan est rigoureusement respecté: La céramique est appliquée sur des briques. Un moule incurvé( ici, d'une vingtaine de mètres!) reçoit les briques. On les pose suivant le plan pour respecter les motifs et les couleurs. Puis on applique du plâtre pour fixer le tout, avec des crochets inclus dedans pour que l'ensemble soit plus facilement manœuvrable. On peut facilement imaginer le poids d'une telle structure!!

Nous allons aussi nous perdre dans le Bazar. Norouz étant terminé, toutes les échoppes sont ouvertes, et les acheteurs sont nombreux. "Foulophobes" que nous sommes, l'endroit est assez oppressant, sachant qu'il faut aussi rajouter de nombreuses motos slalomant entre les gens...

nous avons acheté des smacks maison! 
 non loin de là les pédalos sont de sortie: nous avons réussi à y échapper😉

Nous passons devant un ciné où la file d'attente est bien longue! Alors qu'en 2009 nous étions allés voir un "bollywood" en hindi dans un cinoche, j'essayerai bien un film en farsi...à suivre!

A Ispahan coule la rivière Zayandeh. Habituellement sèche, avec les dernières pluies, nous avons de la chance de la voir couler sous les vieux ponts de la ville! En effet depuis une vingtaine d'années, un canal d'irrigation a été construit pour approvisionner les villes de Yazd et Kerman...Les habitants d'Ispahan ne la voient que rarement couler...

Nous allons voir le "Si-o-se Pol". Il enjambe la rivière sur 300 mètres, et a été construit au début du 17eme siècle.

Pour notre deuxième journée, nous faisons un peu d'école le matin...Enfin essayons car c'est une journée sans, et très vite Hima et moi nous prenons la tête! Comme c'est hors de question qu'on se bouffe la vie, (et le voyage!) avec les leçons, je stoppe direct et pour calmer les tensions grandissantes, nous faisons un bon gâteau tous les deux que nous partagerons avec nos amis allemands...Le hamac est de sortie pour la première fois depuis le voyage! Nous avons la visite de 2 petits jeunes...qui reçoivent une leçon de géographie!

le fauteuil dans l'arbre...rien de plus normal!

Nous partons dans l'après midi pour pouvoir admirer un autre pont éclairé la nuit venue. Mais avant, nous allons jeter un oeil au quartier arménien. Il y a une communauté chrétienne d'environ 6000 personnes...Le quartier fait très européen, et est assez huppé. Nous visitons une église datant du 17eme siècle. L'architecture est la même que celle des mosquées de la même époque, juste les peintures changent. Les scènes sur la vie de Jésus sont macabres, on le voit dans de nombreuses scènes de torture les plus inimaginables possible!

dans le métro 

En attendant la tombée de la nuit, nous nous posons dans un des nombreux parcs de la ville. L'herbe y est bien verte, les jeunes feuilles apportent un peu d'ombre, et les fontaines ou bassins de la fraicheur. Les parterres sont fleuris: des pensées toujours. A plusieurs reprises, des personnes nous abordent: Hima doit porter son voile! Bon dieu que c'est gavant! Nous avons juste envie de leur répondre de s'occuper de leurs affaires. Même si cela est toujours demandé avec gentillesse, nous sommes soulés! "Pess-aar" est pourtant l'un des premiers mots que nous avons appris en farsi: il signifie "garçon". Hima a choisi de s'acheter une casquette! En attendant cet achat, il s'achète une paire de tennis à 4 millions! On est mort de rire!

De vieux combi ont été rénovés et aménagés en café, Hima les adore! Dans le parc, de nombreux jeux pour enfants ou parcours de santé pour les plus motivés, de nombreux groupes pique-niquant ici ou là, et des joueurs d'échecs...J'aurai bien été tentée de leur mettre une pâté, mais il n'y a que des joueurs masculins! En ville nous voyons des goelands (!)...Maya lit, non dévore son premier tome d'Harry POTTER 😉 quelle coïncidence!

Nous marchons encore beaucoup et Maya commence à se plaindre...Bon c'est pas nouveau, ma poulette n'aime pas marcher.

Les berges de la rivière sont bondées! Les iraniens affectionnent particulièrement ces jolis ponts et Franck qui se fait souvent prendre en photo, il va devenir populaire! Nous y croisons (entre-autre) un Irakien de Bagdad (le nom dit à l'irakienne totalement imprononçable pour nous! Le son doit provenir du fin-fond de la gorge...) Cet homme est rigolo, il discute avec tout le monde, prend la pose...Hima adore sa fière allure! Sur le trottoir une petite moto nous dépasse: 2 pompiers en tenue et casqués sont en service! A l'arrière de la moto est accroché un extincteur! Extra!

Quand nous décidons de rentrer il est déjà 20h30, il fait nuit noire...On pense pouvoir trouver un taxi: quand Franck en accoste un, celui-ci part pied au plancher quand il entend notre destination! En effet, James est à une bonne quinzaine de bornes et le taximan n'est pas intéressé par une course si longue. On se retrouve comme des c*ns à ne pas savoir quoi faire???!!! Une jeune femme nous informe que le métro est fermé...(nous nous rendrons compte plus tard qu'elle se trompait!). Elle nous fait monter dans un bus, et nous voilà partis à traverser la ville de nuit, pris en charge par le chauffeur! Quelle aventure! Lorsque le terminus de sa ligne de bus arrive, il nous accompagne à pieds vers un autre bus. Nous fait monter dedans en nous donnant un papier où il a écrit (en farsi) notre destination... Durant tout le trajet, Franck discute avec le chauffeur et un vieux monsieur en un mélange de français/anglais/farsi, et on se demande si l'on va bien arriver à destination! Presque une heure après avoir quitté le pont et sa cohue, notre bus nous dépose devant la station de métro ouverte....Il est bon parfois de se laisser faire, et de faire totalement confiance! En même temps nous n'avions pas trop le choix!

Le lendemain, James fait une vidange dans un des nombreux garages dans LE quartier des garages: ça pue les pots d'échappement, ça sent l'huile, ça ronronne de tous les côtés! Nous passons par un arménien complètement anglophone, propriétaire d'un garage...Pour une vingtaine d'euros, James se trouve avec the best quality!! Une huile made in Iran, la meilleure qui soit...Bien sur, nous n'en doutons pas 😀!

L'après-midi nous sommes installés au parking, Maya bricole avec Mathilda, Hima joue avec Toni au UNO...Un petit orage éclate qui apporte de l'eau...Puis nous pouvons ressortir, et nous voyons un petit bus se garer non loin de là: il me semble que c'était la police des moeurs: des femmes voilées du tchador noir avec leur écusson de l'état accompagnées de policiers...Ils viennent nous dire le traditionnel "welcome" avec de grands sourires...Ces femmes veillent à la bonne tenue des femmes: voiles, formes féminines cachées, bras et jambes couverts... Je n'ai rien à me reprocher tout va bien!😀

l'éternelle corvée d'eau...tous les 2 jours 

Le soir un iranien vient nous offrir du pain (miam!), un petit bocal de gousses d'ails marinées (que nous nous ferons un plaisir de ne pas ouvrir et de jeter plus tard!) ainsi qu'un plat d'herbes...Nous lui avons offert en échange un paquet de graines de citrouilles grillées...C'est la coutume ici, on t'offre quelque chose et tu dois aussi donner...Comme souvent, de nombreuses personnes viennent pour prendre des selfies, savoir d'où l'on vient (nous répondons alors "farancia"en farsi)...

Quand nous partons d'Ispahan nous avons une bonne nouvelle: nous téléphonons au consulat Turkmène de Mashhad: nos demandes de visas de transit ont été acceptées! Gros soupirs de soulagement, il arrive que des voyageurs se les voient refuser...Nous retrouverons Dominic et Christina début mai pour faire la traversée du Turkménistan ensemble, nous aurons 5 petits jours pour parcourir ces routes du désert particulièrement en mauvais état.

8
avr

Persépolis

La route entre Ispahan et Persépolis est juste Magnifique

Quand nous arrivons il fait beau et tout au long de l'après midi, on profite de cette belle luminosité que nous offre la météo, mais on se prend aussi un bon coup de chaud! Nous sommes pourtant qu'au printemps mais les températures sont déjà hautes!

Superbe cité datant de l'époque Achéménide ( VI eme siècle avant notre ère). C'était le premier empire perse. Durant 150 ans la cité est en travaux, elle aurait été détruite avant l'achèvement de sa construction. A son apogée elle s'étendait sur 125000m², et aujourd'hui on la compare au colisée de Rome, aux pyramides de Gizeh ou à la cité de Palmyre en Syrie.

Le site a été bien conservé car au fil des ans une épaisse couche de sable l'a recouvert, c'est en 1930 qu'un archéologue l'a découvert et d'importantes recherches ont pu alors commencer, actuellement elles continuent.

Au moment du nouvel an (Norouz, avec l'arrivée du printemps), tout l'empire venait ici pour rendre hommage au roi. Le reste de l'année il semblerait que Persépolis restait déserte...

Il y a peu de document où Persépolis est mentionnée: sans doute que les Achéménides ont voulu cacher son existence. C'est Cambyse II (fils de Cyrus le Grand et père de Darius 1er) qui aurait choisi le site. Persépolis fut agrandie par ses successeurs.

Persépolis c'est un grand tas de cailloux joliment sculptés ! C'est impressionnant de voir comme sont bien conservés les personnages, animaux, écritures, les frises etc...

 Porte des Nations ou de Xerxès.

Nous prenons des lunettes de réalité virtuelle. Avec on se rend compte de ce qu'était le lieu notamment au niveau des couleurs: beaucoup de bleus et d'or!

Les hauteurs sous plafond étaient juste monumentales!

Palais des 100 colonnes, qui mène à l'Apadana par un escalier aux frises représentant les différents peuples de l'empire (les Thraces, les Parthes, les Babyloniens etc...) qui apportaient des offrandes.


Les soubassements du palais de Darius ont de superbes panneaux...Nous découvrons cette écriture cunéiforme et c'est chouette de la voir en réel! Hima trouve qu'elle n'a pas l'air compliquée😉

On se régale avec toutes ses fleurs! La pluie des dernières semaines rend le site bien vert et tout fleuri!

Tombeau d'Artaxerxès II et Artaxerxès III.

Bref nous avons passé une bonne journée à Persépolis!

(Petite précision: les connexions internet ne sont pas toujours terribles en Iran...il m'est donc parfois difficile de finaliser un article!)

10
avr

Quand nous arrivons à Chiraz après avoir visité Persépolis, nous avons une très bonne impression. La route pour y arriver est très chouette, et la ville est entourée de montagnes. Nous nous garons sur un premier parking, et nous y rencontrons une famille de coréens: ils sont en voyage pour un an, et sont à bord d'un camping-car. Avec leurs 3 enfants, ils sont partis plein est, sont même allés jusqu'à Paris (sans pouvoir aller visiter notre capitale...à cause des gilets jaunes qui leur bloquaient la route!)Dommage de traverser la moitié de la planète sans pouvoir accéder ce à quoi ils avaient envie!

et ce ciel bleu toujours!

Nous partons nous stationner sur un parking en centre ville proche d'une fête foraine, qui sont fixes ici. Le lendemain matin, on part à pieds visiter un petit jardin et son musée. Nous passons devant une forteresse qui servait de prison...

Puis on traverse de petites rues pour se rendre à la mosquée "Masjed-e nasir-al-molk". Elle se visite habituellement avant 11h, quand les rayons du soleil illuminent ses fenêtres aux verres colorés. Nous arrivons trop tard, mais le lieu est agréable. Dans la salle de prière, il y a de superbes colonnes qui soutiennent un toit vouté orné de céramiques et de briques. Ce lieu transformé en musée date de la fin du XIXeme siècle.

Dehors on peut voir que certaines briques sont en bois. Elles ont été ajoutées à la construction : ce bois a apporté de la souplesse et a permis aux murs de ne pas s'effondrer lors des séismes qu'a connu la ville.Nous discutons longuement avec une dame qui propose aux enfants de nourrir les poissons...

Maya est populaire avec son chapeau 

Le midi nous allons manger un "dizi": considéré comme le plat du peuple c'est un genre de bourguignon, mais avec du boeuf, du mouton, des pois chiches et des patates, le tout arrosé d'épices. Il y a tout un petit rituel pour le manger: on vide le bouillon que l'on mange en y trempant du pain (avec ça tu n'as déjà plus faim!) puis avec un pilon tu écrases le tout en faisant attention de ne pas se bruler car le pot en terre est bouillant! On s'est régalé.

quelle est cette boisson?? nous degustons ce plat avec une bière sans alcool bien sur et de l'eau de roses...

Le temps passant, mes cheveux poussent laissant apparaitre toujours ces vilains cheveux blancs que je n'affectionne pas. Je veux retourner chez le coiffeur et quand nous rentrons de notre balade à Chiraz, nous sommes sur le trottoir, et j'aperçois un panneau « beauty salon ». Heureusement qu'il est en anglais, autrement je passais à côté sans y prêter plus d'attention! Ni une ni deux, je vais jeter un œil et fait comprendre à la coiffeuse( oups j'ai oublié son prénom!) ce que je souhaite. C'est ok, ça me coutera 55 tomans( donc si vous avez bien suivi, ça veut dire 55 000 Tomans, donc je devrai alors donner 550 000 rials!) Franck et les enfants rentrent tranquillement au camion tandis que je m'installe. Ici les rideaux sont tirés, les voiles peuvent tomber. Ma coiffeuse me teinte les racines, et je me retrouve alors saucissonnée dans un plastique bleu, transpirant avec la chaleur ! Pendant ce temps, le téléphone de ma coiffeuse crache une musique iranienne, que j'imagine parlant d'amour...

Puis au moment où il faut rincer ma tête, elle me demande de la suivre. Elle me fait comprendre que je dois mettre la tête au dessus du lavabo et de rincer( moi-même) mes cheveux puis de les shampouiner. Bon je m'exécute !

Une fois à peu près débarrassée de la couleur, elle me donne une mini serviette en tissu jetable. Mais avec ma tignasse, mes cheveux gouttent partout. J'ai ensuite le droit à un séchage/ lissage. J'ai encore cette fois-ci de la teinture plein le front...Ma couleur ressemble à de la "betterave écrasée" 😉

Cependant ce petit soin ne me coûte que 550 000 rials, soit moins de 4€! Je ne vais pas non plus me plaindre!

Je rentre tranquillement au camion, et pars chercher Franck et les gamins dans le parc. Au passage, j'achète 3 CD sur un stand traditionnel pour moins d'un euro...

Nous allons faire un tour d'auto-tamponneuse! Nous avons bien rigolé mais je me suis sacrément tordu le poignet!

 comme il est beau "oui-oui" dans sa belle voiture rouge!
12
avr

Nous quittons Chiraz et partons pour le sud, vers le golfe persique...

Nous traversons des paysages toujours grandioses, nous voyons apparaitre de nombreux palmiers! Il fait aussi de plus en plus chaud. Nous allons passer une nuit à la campagne, fuyant le bruit des villes.

oh le spot de rêve!!

Nous prenons un petit chemin sur la gauche et stoppons James. En très peu de temps nous sommes envahis de mouches! Avec Maya on fait un brin de lessive qui sèche en un rien de temps vu la température! On sort les habits d'été et rangeons ceux d'hiver. Il fait une chaleur de malade, et je suis bien contente que l'on soit seul pour enlever mon foulard...Mais voilà qu'au loin apparait une moto: c'est Mohamed qui vient faire la papote. Il nous parle en farsi, nous en français. On lui paie un thé au jasmin(qu'une dame nous avait offert le midi-même).

Avec Hima nous partons sur les hauteurs faire une balade. C'est super joli et il y a de nombreuses fleurs, et plus du tout de mouches!

Quand on revient Mohamed ne tarde pas à revenir. Cette fois il emmène les gars dans ses champs (il leur fait gouter l'intérieur d'une tige de chardon, leur montre des herbes médicinales...) puis il s'assoie longuement avec nous. Et quand nous sortons notre bouquin sur la faune et la flore de chez nous, le voilà qui commence à imiter les cris et les chants des animaux et des oiseaux des alentours. Il nous montre la photo des mulots qui sont nombreux ici. Puis des mésanges, des loups, des lapins etc...Nous passons un très bon moment.

13
avr

Sur la route qui descend vers le sud, nous voyons de nombreux puits/ réserves d'eau. Il y en a également sur l'ile.

ici, on a accés à l'eau des qanats, les tunnels souterrains qui apportent l'eau des montagnes 
il fait chaud! Vive la clim!(que James n'a pas!), on se raffraichit comme on peut!

Nous croisons rapidement une famille française partie pour 3ans. Les "mollalpagas" voyagent dans une tiny house. Nous prenons le ferry (presque une heure de démarches administratives pour à peine une dizaine de minutes de traversée!). Il fait une chaleur de malade et j'étouffe avec mes manches et jambes longues, avec mon foulard sur la tête... Nous arrivons sur l'ile et allons rejoindre un bivouac où sont stationnées des français, des roumains, un grec et des espagnols... Nous partageons ensemble les repas, et nous échangeons sur nos voyages respectifs...Certains s'en vont vers l'Inde par le Pakistan, d'autres remontent comme nous...Nous sommes à 2 pas de la mer, et sommes cachés: nous pouvons nous y baigner et faire tomber le voile et sortir une tenue courte d'été!! Quel plaisir! Hormis ces centaines de mouches qui nous envahissent😉 Nous nous baignons cachés par les rochers. Nous sommes en maillots, alors qu'ici ce n'est pas accepté. Les hommes ont à la limite le droit mais en débardeur/short, et les femmes doivent aller sur une plage spéciale (qu'il n'y a pas sur l'île). Autour des camions il y des traces de dromadaires: pas très commun pour nous! Franck et Hima font une balade en plongée avec masque et tubas et voient de nombreux bernard-l'hermite et de chouettes étoiles de mer. Maya joue avec la petite Maelia, qui s'avère être plus pipelette que notre poulette! Hima se joint à Adrian qui pêche des crabes: le soir c'est soupe aux crabes!

à qui appartiennent ces empreintes??
la mer d'Oman 

Le matin, nous partons faire un tour en bateau: il y a dans les alentours des dauphins. Malheureusement pour nous nous ne les verrons pas! Nous voyons tout de même de magnifiques poissons et de bigs oursins! Hima quant à lui, fait un long tour en happy cat (catamaran gonflable) appartenant à Cristian, un roumain qui vit sur les routes avec sa famille, sa femme est française, et leurs 2 gamins Emilia et Lucas parlent allemand, anglais, français et roumain, rien que ça!

Il y a des filets de pêches permanents sur notre plage et au petit matin quand les pêcheurs viennent ramasser leurs poissons, ils nous en donnent un plein sac que les gars font cuire au barbecue! Un vrai régal (si on fait abstraction des mouches bien sur!)

la température dépasse les 40, et l'eau avoisinne les 30degrés... 

En fin d'aprème on laisse tout ce petit monde pour aller voir un canyon...Nous apercevons à plusieurs reprises des femmes de l’ethnie de Bandaris. Bandar signifie port en farsi, et ce peuple vit donc au bord la mer. Leurs tenues sont plus colorées, avec des broderies. Toujours voilées, elles ont en plus un masque en métal ou tissu qui cache le front, le nez et les joues. Ça fait penser à Zorro et Maya est impressionnée par leur apparence.

Chouette balade 
 il fait si chaud que la vie s'arrête l'après-midi et ne reprend qu'à la nuit tombée

Le soir nous allons dormir proche d'une autre plage qui est bien connue car les tortues vertes marines viennent y pondre chaque année. Nous mangeons rapidement, et allons sur la plage sans trop espérer croiser une tortue...Nous ne marchons que depuis 5 minutes quand nous voyons une large trace partant de la mer! Incroyable elle est là, elle creuse...Un rapide flash pour immortaliser cet instant puis nous éteignons toute lumière qui pourrait la perturber...Nous restons un long moment à ses côtés pour regarder, écouter...C'est juste énorme! Elle semble peiner... Normalement, les locaux se relayent les nuits d'avril à juillet, pour faire fuir les prédateurs...

notre tortue 

Ce n'est pas le cas ce soir-là, et au petit matin quand à 5h30 je suis réveillée, je m'habille rapidement et file voir....Désespoir! Tout est défoncé, un grand trou et les oeufs (comme une balle de ping-pong et à la coquille assez dure) sont éclatés.

le nid éclaté par ces sales bêtes! 

Je rentre rapidement au camion bien triste de ce que j'ai vu...Je ne me rendors pas et quand les enfants se lèvent nous retournons sur les lieux (du crime!). On est tous très tristes...On fait un tour sur cette belle plage (et voyons à nouveau un autre trou avec des oeufs là aussi éclatés: saleté de chiens! Décidément je n'aime pas ces bêtes là! Ça bouffe vraiment tout et n'importe quoi!

Sur la plage nous trouvons du corail et de superbes coquillages...Il y a de nombreux monticules de sable avec à côté un trou...surprise: un crabe y habite!

Nous retournons nous baigner à l’abri des regards indiscrets...Et je m'y rends à pieds car un troupeau de dromadaires est sur notre chemin. Je ne fais pas la fière, mais j'ai avec moi un bâton...on ne sait jamais, en même temps je ne sais pas ce que j'aurai pu en faire!

ils ont l'air si calme... 

Après notre baignade, on ne sait pas trop quoi faire: le mauvais temps est prévu avec des orages et de la flotte, de plus le paysage ne nous plait pas plus que ça, le côté désertique et en chantier ne nous attire pas...On remonte dans le camion,et allons manger dans un resto où des jeunes très à la mode (mec au cheveux longs et blonds décolorés chantant du " je t'aimmmmme" de Lara Fabian), font la papote avec nous. La mer est à 2pas, des hommes s'y baignent tout habillés, les femmes quant à elles restent au bord, les pieds dans l'eau...C'est frustrant de ne pas avoir le droit de se baigner dans une eau si chaude, alors que chez nous la température dépasse rarement les 20degrés!!

Nous repartons et passons devant les chantiers navals de l'ile. Ici il n'y a plus de constructions en bois (qui sont faites au Pakistan) mais du polyester.

 spéciale dédicace pour AMC!    modèle en bois pour faire le moule après (notez la qualité de la sécurité des échafaudages) 
le village de Laft, o se demande quand même où sont les gens...au frais, sans doute!

Nous continuons vers la sortie de l'ile, jusqu'au petit village de Laft. Il y a là de vieux bateaux en bois ce coup-ci, ils sont magnifiques: dignes de bateaux de pirates! Dans le village de nombreuses tours de vents...

Voilà nous avons atteint le point le plus au sud de notre virée dans ces contrées! Il est temps de remonter maintenant!

Nous prenons le ferry sous la pluie et traçons vers Bandar Abaas la grosse ville du coin...On se prend de gros orages et des trombes d'eau la nuit...Au matin, quelques rues sont inondées, les petits courts d'eau crachent une boue dégueulasse dans la mer...Les gens installent des sacs de sables pour stopper l'eau...Il est temps que nous partions d'ici. c'est ouf de venir en Iran et d'avoir de la pluie un peu dans chaque ville!! Cela est rare ici et les iraniens s'arrêtent pour prendre des photos des courts d'eau débordants.

16
avr

Nous quittons Bandar Abbas et retrouvons les 2 familles roumaines rencontrées sur Qeshm. Les enfants sont contents de jouer ensemble. Nous lavons un peu de linge, et l'étendons. Quand Maya fait un tour de vélo, elle ne voit pas la corde(😀) et est vite arrêtée dans sa course quand elle fonce vers elle, résultat une belle brulure à travers le cou. Bon c'est Maya quoi...

partie de 7 familles avec Emilia et Lucas 

La route qui nous mène à Kerman est encore une fois magnifique! Nous sommes dans les montagnes, passons un col à 2600m. Nous voyons aussi quelques caravansérails et chateaux..

A Kerman, les Persans côtoient les Baloutches, cette ethnie qui est aussi très présente au Pakistan. Nous sommes garés sur un parking en plein centre ville, auprès d'autres voyageurs. Nous retrouvons les mollalpagas, rencontrons les gali et compagnie( partis pour l'Asie du sud-est) et Luc et Val( partis pour la Mongolie). Nous rencontrons aussi de nombreux jeunes qui viennent et passent de longs moments avec nous; c'est extra, et rien de mieux pour se familiariser avec la langue! Nous demandons à Abulfass d'écrire le mot tomate en farsi... (ça nous fait marrer! relisez et vous comprendrez!). Abulfass est étudiant en mécanique, lui et les autres iraniens n'arrivent décidément pas à prononcer Franck! Ici pas de R, ni AN. Donc nous rigolons beaucoup quand il nous sort le Froooooooook. On ne lui dit pas que son prénom est tout aussi rigolo!

Au bazar (où l'on peut espérer un peu de fraicheur), nous nous baladons sans trop avoir d'objectifs...juste regarder, se poser.

Entre midi et 17h, l'Iran dort: la chaleur est telle, que les commerces ferment. Ce n'est pas grave, nous profitons, et nous nous posons un long moment à la Vakil Tea House. Cet ancien hammam a été aménagé en maison de thé, et le lieu est très agréable.

Nous y achetons quelques fruits ou légumes pour quelques euros, nous en avons plusieurs kilo!

les fraises supportent mal la grosse chaleur de Perse 

Nous rencontrons Yahya et Sara. Comme c'est le moment pour nous de faire l'extension de nos visas iraniens, Sara nous accompagne. La pauvre semble terrorisée par l'uniforme...Je la rassure comme je peux, et lui dis d'être positive, optimiste, tout est ok pour nous! Gentils comme tout, ils nous invitent chez eux pour manger. Le lendemain nous nous retrouvons dans la bazar. Yahya veut nous faire visiter un ancien hammam. Il nous dit que lui-même n'a jamais testé.

Ensuite, nous allons manger ensemble, puis nous traversons le bazar pour aller voir une mosquée... Yahya et Sara sont attachants, mais ont peur de tout: que quelqu'un abime leur voiture, notre camion, etc...Sara tombe sous le charme de Maya, elle prend une voix théatrale "ohhh Maya, so lovvvvely!" On se croirait dans un film américain!

superbe repas: un régal! 

Nous laissons nos amis, que nous ne reverrons probablement jamais...Nous allons voir la bibliothèque où les hommes et les femmes sont séparés... Nous y rencontrons un étudiant, qui nous parle de la vie ici. Pas très positif le bonhomme...

la bibliothèque 

A côté, se trouve la Glacière de Moayedi. Autrefois, l'eau y gelait l'hiver, assurant une grande quantité d'eau pour les mois chaud.

18
avr

Nous devons retourner au bureau des affaires étrangères pour nos visas. Ça me stresse, je trouve ça compliqué! Après plusieurs photocopies, quelques milliers de Rials payés, nous voilà avec une extension d'un mois. C'est là-bas, que nous faisons THE rencontre! Reza nous accoste rapidement et nous l'aimons de suite! il a vécu un peu au Québec et est content de parler français. Mais il est plus à l'aise dans la langue de Shakespeare...Hima comprend de mieux en mieux, et commence (enfin!) à parler en anglais!

Né en Iran, Réza vit maintenant au Canada où il enseigne les mathématiques à l'université. Il se dit mathématicien/ philosophe. Il revient dans son pays d'origine chaque année pour refaire ses visas, et entretenir sa maison...Il nous accueille à bras ouvert et les échanges sont intéressants. C'est dans l'ancienne maison (traditionnelle) de ses parents qu'il habite qu'il restaure (en briques cuites). L'endroit est bucolique, le petit jardin apporte fraicheur et sérénité. Il y a des grenadiers, et des figuiers ainsi que des rosiers (pas encore en fleurs) . Et au petit matin, de nombreux oiseaux nous réveillent. Passionné par les mathématiques, nous lui demandons d'écrire une équation sur le camion...

Nous discutons longuement avec Réza, qui nous en apprend sur son pays. C'est un ancien hippie, qui a voyagé un peu partout, notamment en Inde, au Népal, et au Tibet! Nous évoquons les livres d'Alexandra David Néel: si l'on m'avait dit que j'échangerai sur cette auteure que j'affectionne tant ici!

Hima a droit à une leçon sur Pythagore (en anglais of course!). Reza est passionné par les maths ET par l'enseignement, les enfants sont des lumières nous dit-il.

chaque matin Réza se réveille aux aurores et fait une heure de maths en mangeant des noix (bonnes pour le cerveaux nous dit-il) 

Sa maison est la nôtre nous dit-il. Il aime recevoir des voyageurs chez lui, et chaque année il les accueille volontairement. Elle est construite traditionnellement en brique de terre crue. Les plafonds sont voutés et les murs sont reliés par les tiges métalliques: elles les retiennent quand la terre tremble (c'est souvent par ici)

Il nous montre des photos d'avant la révolution: ce sont les mêmes que chez nous dans les années 70. Les femmes sont habillées de la même manière, et l'intérieur de la maison que nous voyons sur la photo ressemble à celui des maisons françaises...C'était aussi la mode des pattes d'eph', des coiffures "choucroute" et des grosses fleurs sur le papier peint! Cela me questionne sur la tournure qu'a pris le pays. Il réalise un agrandissement pour justement mieux accueillir les voyageurs. Les enfants sont ravis de mettre la main à la pâte! Reza est tout content de nous faire entendre le moteur de sa vieille jeep. De fabrication américaine, elle a plus de 40 ans et est increvable! Il n'aime pas conduire dans la ville, étant donné que la conduite iranienne est un peu dangereuse: pas de stop, très peu de feux, il faut regarder partout. Il ne la conduit donc que dans le désert juste à la sortie de Kerman. Il nous propose une balade, mais nous préférons rester dans ce petit coin tranquille.

Nous repartons de chez ce sacré bonhomme enchantés, et les enfants repartent avec des petits cadeaux...Maya et moi lui offrons des bouts de tuiles que nous avons peints, nous savons qu'ils seront exposés dans sa maison. Nous sommes maintenant invités au Canada! Ahlala, il va encore falloir que nous partions en voyage!

22
avr

Nous partons de Kerman et roulons sous une chaleur écrasante! Le vent souffle particulièrement fort, et nous voyons de nombreux tourbillons de sable: il vient de l'ouest, et Franck ne peut pas ouvrir sa fenêtre...James n'a pas la clim, et nous avons très chaud! Il doit faire pas loin de 40 degrés, et on fait la route d'un coup, ici c'est le désert le plus complet, et même si des champs remplis de pistachiers (pour l'export) apportent un peu de verdure dans ce paysage désolé, nous ne nous sentons pas à notre place ici.

vous trouvez pas ça hostile vous? 

Quand nous arrivons à Yazd, nous retrouvons des voyageurs déjà rencontrés: c'est un réel plaisir que de les recroiser, et les enfants sont aussi ravis que nous. Le soir une nouvelle famille( française) arrive. Les "Macax" sont sur le retour. Les camions sont stationnés en plein-vieux-centre ville. Le lieu est curieusement très calme, même si le premier soir nous assistons à une prise de tête entre iraniens. A un moment, un type casse le pare brise de sa voiture. Ça gueule, ça pleure, ça crie: tout le monde descend des camions et au moment où nous nous décidons à appeler la police, elle arrive. Tout ce résout dans le calme, mais c'est difficile de savoir ce qui se passe, quand nous ne comprenons pas la langue. D'après Cristian (roumain qui vient ici avec sa famille chaque année et qui parle farsi) nous explique qu'il s'est passé un drame dans la famille du gars et qu'il éprouve une grande tristesse...

Hormis cet épisode, à Yazd on se sent un peu comme en vacances...

la mosquée du vendredi 

Nous partons dans le bazar d'à côté avec Cristian et Adrian et leurs familles...

Nous voyons ces fameuses portes où des "poignées" métalliques ont des formes différentes: quand un visiteur arrive et frappe la poignée, l'habitant sait qui "sonne": l'anneau correspond aux femmes, et la tige aux hommes.

mais qui frappe à ma porte?? 

Avec Cristian, nous sommes immergés dans le monde iranien. Il a le contact facile, et nous voilà en un rien de temps à accéder aux toits du bazar. Nous voyons toutes ces jolies tours de vent!

'doit pas pleuvoir beaucoup dans ce coin! 

Puis on continue notre balade...on va voir un "tondeur" de tapis: une fois les tapis terminés, il reste (sur le dessus) de la laine...

Puis nous allons voir un monsieur qui restaure un vieux coffre en bois recouvert de cuir...Dommage qu'il rajoute des parties en skaï.

Dans ce pays, tous les petits boulots existent au bazar! Ici un forgeron.

Ici un mec qui répare un tapis grignoté par une souris. Là un boulanger...

Emilia la fille de Cristian et Audrey, ce couple franco-roumain, doit être facile à ranger dans un placard!

Les ruelles du vieux centre de Yazd sont bien entretenues, et c'est agréable de s'y balader...

A suivre...

(normalement notre connexion internet aurait du s'arrêter il y a quelques jours: en effet le pays bloque les téléphones au bout d'un mois pour les étrangers. Mais pour le moment, ça fonctionne toujours pour nous... A savoir que nous avons installé un VPN, ce qui nous permet d'accéder à des sites interdits par le pays (facebook, youtube, etc, etc). Le VPN trompe le lieu d'utilisation: par exemple le notre nous domicilie en Azerbaïdjan ou à Dubaï)

24
avr

Nous continuons notre petite semaine de vacances à Yazd. Vous penserez ce que vous voudrez, mais un voyage comme celui que l'on vit ce n'est pas reposant, ce ne sont pas des vacances, et il est bon parfois de se poser...

Chacun profite de tout ce petit monde...Ça parle en français, en roumain, en allemand, et en anglais bien sur! Nous avons même le droit à des cours particulier de Farci...(merci Cristian!) Les légo, playmobil sont de sortie. Les mecs parlent de gazoil, de moteur, de mécanique. Les bonnes femmes parlent de linge à laver (pas évident quand tu n'as que 10 litres pour laver et rincer ton linge... Autant dire que le linge sent la lessive mais n'est pas forcément bien propre...) Nous évoquons aussi le fait que faire l'école à ses propres enfants est bien difficile...😉 Hima a fait de nombreux tours en vélos avec Lucas, dans les petites ruelles de la vieille ville...Ils revenaient parfois avec une glace aux fruits, puis le lendemain une au chocolat...à 10 000 rials( soit 6 centimes d'euros), pourquoi se priver, vous me direz!??

malgré les 35 degrès dans le camion, les enfants s'y sentent bien!

Puis un matin c'est Cristian qui propose une séance de gym, le lendemain, c'est Tobi (champion d'Europe de sculptures en ballons) qui nous épate!

Nous avons aussi visité "Bagh-e-Dolat Abad". Un superbe jardin à la verdure très agréable dans cette ville sableuse... Hima et Maya étaient restés avec leurs amis aux camions, et Franck et moi sommes partis avec Adrian, Roxana et leurs 2 poulettes, Mara et Irina. Dans ce jardin, il y a la plus haute tour du vent: 33m!

des fleurs de grenadier en haut à gauche

En se plaçant sous la tour de vent, nous avons lâché un bout de kleenex qui a de suite été aspiré! Ce système de rafraichisseur d'air est très ingénieux!

Un gamin a ensuite chanté et la raisonnance était superbe! C'était extra!

au dessus de ma tête la "bouche" d'aération!

Pendant ces quelques jours, nous sommes aussi allés au "saheb a zaman". C'est dans cet ancien réservoir d'eau datant du 16eme siècle que chaque jour nous pouvons assister à une séance d'aérobic peu banale! Le Zurkhaneh est la maison de force.

A l'entrée, un couple me sourit... ils sont afghans. J'ai trop envie de leur dire que mes parents sont allés dans leur pays il y a quelque temps. Ni une, ni deux, je cherche un iranien anglophone. Memet et Mariam sont contents d'échanger quelques mots avec moi, et je le suis aussi!

quelle fière allure! 

Quand on rentre là-dedans, ça ne sent pas encore la transpiration...Il y a une superbe ambiance, ça parle, ça applaudit, ça rigole...C'est cool, je ne peux pas m'empêcher de comparer ce "spectacle" à celui des derviches tourneurs de Konya en Turquie... Dans ce petit cercle, les hommes lèvent les bras, sautent, soulèvent de gros trucs en bois, le tout en percussions et chansons... Dans le public, sont offerts des gâteaux, puis des glaces!

A 2 pas de la maison de force, nous allons voir le complexe Amir Chakhmaq, une façade de 3 étages, lieu qui commémore l'Imam Hossein. Ca tombe bien, on le célèbre ce jour-ci et c'est fête! Le soir, Franck va voir un spectacle au pied de la mosquée "Masjed e Jame", James en est stationné à 2 minutes. Musique à fond les ballons, et personne ne bouge, ni ne danse...La danse n'est pas autorisée dans le pays!

quelques photos en vrac... papotes, balades, découvertes, curiosités, récupération de copeaux pour nos toilettes sèches, étals de gourmandises persannes, tout pour remplir nos yeux!

Les photos suivantes viennent du drone de Dominic, notre ami allemand avec son gros camion rouge...

les photos de Dominic

Nous partons de Yazd contents de ces moments partagés avec ce petit bout d'Europe. Malgré les nombreuses rencontres avec les iraniens, nous apprécions rencontrer des voyageurs!

Petit aparté: je ne vois pas beaucoup de commentaires...J'ai peut-être de la mer** dans les yeux? Ou du sable, puisque nous sommes dans un gigantesque désert...Merci tout de même à vous tous qui lisez nos aventures, le nombre d'abonnés est grandissant! C'est chouette! Allez, prenez 2 minutes à la fin de la lecture d'un post pour écrire 2 ou 3 mots...ça nous fera plaisir!

26
avr

Quand il nous faut remplir le réservoir de James, les choses se compliquent un peu...Le diesel est réputé bon marché en Iran, et c'est le cas: nous faisons le plein pour 1 ou 2 euros...Le prix est ridiculement bas, ce qui incite la contrebande. Ce n'est pas notre objectif, mais si nous voulons rouler, nous aurions du acheter une carte à la frontière, le prix de celle-ci dépasse tout entendement : plusieurs centaines d'euros. Toutes les voitures roulent au GPL ou à l'essence. Mais toutes les stations n'ont pas de diesel! Sans carte, il nous est impossible d'acheter du diesel. Les poids lourds la possèdent, elle leur est octroyée tous les mois, avec un montant spécifique.

Pour nous, nous devons donc accoster les routiers: ils possèdent LA carte qui nous permet d'avoir le carburant. Un jour l'un d'eux monte dans son vieux mercedes 508 et nous emmène à la station située à 10 km plus loin pour que l'on puisse prendre du gasoil! A Kerman c'est Yahya qui nous fait le plein et refuse qu'on le paie...

A chaque fois, les pompistes remplissent à fond le réservoir, même quand celui-ci est plein, ils continuent quand même pour faire un chiffre rond! De rares fois, les routiers refusent de prêter leur carte...Nous attendons quelques minutes de plus et l'on trouve notre sauveur... Il faut dire que nous avons déjà cumulé 5 000 bornes, rien qu'en Iran! 12000 depuis notre départ.

Pour aller dans le désert, nous devons anticiper nos passages aux stations services...Elles s'y font rares, et quand nous quittons Yazd, le réservoir est plein, mais quand nous arrivons à Tabas le surlendemain il est vide. Nous sommes allés entre temps voir la petite oasis de Garmeh. Trop chouette! Comme d'habitude, les paysages sont magnifiques... Nous en prenons plein les yeux! (de sable aussi!) Très peu de circulation, nous nous sommes dit que nous n'aimerions pas tomber en panne dans un endroit si hostile.

il fait CHAUD! 

Les 10 derniers kilomètres, la route est terriblement mauvaise! Un avant gout de notre future traversée du Turkménistan!

Le midi nous nous arrêtons à Bayazeh. Un gros village, avec un vieux château. Nous nous y baladons un moment appréciant les vestiges de ces vieilles maisons.

Nous voyons aussi de vrais "qanats": ces canaux souterrains que les hommes ont construit il y a plus de 1500 ans. Je suis ravie d'en voir un fonctionner! Réza, à Kerman, nous avait parlé de ce système d'irrigation des villes du désert. Partant des montagnes les puits creusés à plusieurs centaines de mètres (jusqu'à 300!), sont reliés entre eux par un canal souterrain (le qanat en farsi) qui est en pente douce jusqu'à la ville/ village. A la surface, nous voyons un gros monticule de terre avec en son centre l'entrée du puits( ce que je trouve dangereux!) ou ces constructions en brique de terre crue plus élaborée qui ont des escaliers pour descendre dans le puits). Dans les villes/ villages, l'accès au qanat se fait par un escalier. La construction et l'entretien de ces ouvrages sont particulièrement périlleux et dangereux, ils ne sont pas plus larges qu'un homme.

Nous en avons vu un à Yazd mais asséché, il y avait quand même une cinquantaine de marches pour aller tout au fond.

Garmeh c'est un petit village où certaines maisons ont plus de mille ans! Beaucoup sont détruites, mais les habitants les reconstruisent aussi....

A Garmeh il y a une source, et dans le bassin, il y a de nombreux poissons. Les enfants y ont trempé leurs pieds et ont senti les poissons leur "picorer" les pieds... L'eau alimente l'oasis, elle est distribuée par des canaux que les habitants ouvrent ou ferment, suivant les champs qu'ils veulent irriguer. Palmiers dattiers, grenadiers, figuiers poussent ici. Il y a aussi du blé.

A Garmeh nous retrouvons 3 camions allemands, dont Dominic et sa famille, et Tobi l'homme-ballon et sa famille! Par contre, c'est un comble, le vent se lève et n'est pas chaud du tout! Les mouches sont de retour, il faudra s'y faire, ce doit être ainsi dans le désert. Le soir, quand la nuit est bien noire (il fait nuit tôt ici!), nous sortons observer les étoiles... Nous repérons quelques constellations, voyons l'étoile polaire...Les mêmes que chez nous alors que nous en sommes si loin! Quelle magie!

29
avr

Nous partons de Garmeh, et là aussi nous hallucinons du paysage: pendant des dizaines de kilomètres nous sommes entourés de sel, puis de dunes de sables et enfin de montagnes...

pause repas au milieu du désert 

Nous arrivons à Tabas, petite ville au milieu du désert. Nous sommes stationnés à côté d'un petit jardin très arboré. En s'y baladant, on ressent énormément la fraicheur qu'apportent les palmiers, grenadiers et les rosiers en fleurs sont très odorants.

Le lendemain nous partons voir un canyon à quelques kilomètres de la ville. Très vite la route serpente à droite, à gauche( ouh que je n'aime pas ça!).

Nous nous y baladons et apprécions la fraicheur au fond du canyon. L'eau de la rivière n'est pas si froide que ça, puisqu'à plusieurs endroits, de l'eau chaude coule à travers la roche, des sources aux alentours...Nous sommes avec nos amis allemands, et à vrai dire nous allons passer encore plusieurs jours en leur compagnie, puisque nous souhaitons traverser le Turkménistan ensemble. Ça tombe bien, avec eux on rigole beaucoup!

 De nombreux papillons, un âne tout seul, quelques oiseaux, des grenouilles et des crabes. 

Dans le canyon qui se rétrécit au fur et à mesure que nous avançons, nous croisons des iraniens venus pique-niquer...Même au bout de plus d'un mois, je suis toujours étonnée de voir ces femmes en tchador noir...certaines portent même des gants, noirs. Je reste dubitative.

Il nous faut à plusieurs reprises nous déchausser pour traverser la rivière... Au bout d'un moment, les enfants n'enlèvent plus leurs chaussures...Heureusement, l'air est très sec et chaud, et dès le lendemain elles sont déjà sèches!

 au bout du canyon, un mur...une limite de région?? 

Après une nuit calme, nous quittons ce merveilleux endroit. On s'arrête le midi pour manger, il fait bien lourd... Non loin de là se trouve, ce que nous pensons être une bergerie. Franck aperçoit un serpent... et moi un petit lézard. Le mois dernier, le pays a connu de nombreuses inondations. Des dizaines de morts, presque 15 000 km de routes détruites, environ 700 ponts à reconstruire. Nous avons vu la vidéo d'un désert transformé en torrent! Ce qui explique qu'aujourd'hui nous voyons de la verdure dans ces milieux si hostiles habituellement. Avec les sanctions internationales, malheureusement peu d'aides arrivent de l'extérieur. Nous pouvons voir que des torrents sont passés non loin de la route...

Nous continuons notre route toujours vers le nord. Mais avant de partir, Franck fait le plein d'eau de James comme tous les 2/3 jours( notre cuve ne contient que 80 petits litres, c'est bien peu pour 4)... et une fois arrivés au bivouac pour la nuit à 200 km de là, Franck se rend compte qu'il manque un cadenas: le matin en faisant le plein d'eau, il l'a oublié sur la malle arrière...avec bien-sur le trousseau de clés (de tous les cadenas du camion!). Sans commentaire, Monsieur a fini son après-midi ronchonnant des "quel con! mais quel con!". Une fois stationnés sur le parking d'un petit parc, qui s'avérera bien bruyant et très visité par de nombreux curieux...les touristes sont bien rares par ici, voilà notre Franck qui va quémander une pince "monseigneur" (?!) pour couper ses 4 cadenas (vous me direz où sont les doubles? ils sont perdus depuis longtemps, ou trainent au fond d'un tiroir à la maison?!). Il revient avec THE pince prise chez un mécano! Après avoir coupé, et s'être un peu assommé avec, le voilà qui part en voiture avec un gentil monsieur- quoiqu'un peu collant- à la recherche de 4 nouveaux cadenas. Voilà cette étape de faite, il restait à faire faire un double de la clé du réservoir de GPL de James: "clé minute à votre service": le mec fouille et farfouille dans le fond de son atelier pour trouver une clé à la bonne taille: et voilà notre Franck qui ressort- avec le sourire- avec un double KYA! Iranian's style!

Après cette péripétie, nous allons nous balader: nous avons aperçu non loin de là des ruines. Accompagnés d'une poignée de gamins, nous allons voir un mausolée puis les ruines: un des gamins nous explique qu'il y une quarantaine d'années un tremblement de terre a tout détruit. En effet il ne reste pas grand chose. Même les qanats se sont écroulés. Je ramasse quand même quelques morceaux de poterie. Nous retournons au camion, toujours avec nos p'tits jeunes iraniens. Je leur fais visiter James: ils sont époustouflés de découvrir notre maison roulante, très bon moment...

dans chaque ville des parcs arborés et....des campeurs! les iraniens campent partout! 

Nous commençons à ressentir la nostalgie de ce pays. Nous allons bientôt le quitter, mais avant Mashhad, LA ville la plus religieuse du pays, et nos visas turkmènes!

PS: à l'heure où j'écris (21h) nous sommes calfeutrés dans James. Nous aspirons à un peu de tranquillité, mais nous écoutons voitures ou motos non loin de James. Et voilà qu'on entend" GODJE": un type vient de lire "tomate" sur la carrosserie😉

30
avr

Bon après quelques commentaires où des questions nous étaient posées, je fais un article pour expliquer comment se passe notre vie dans environ 6 m². Nous sommes habitués à une petite superficie avec notre maison. Mais là quand même ce n'est pas toujours évident de cohabiter, de se faufiler, de ranger, de faire la cuisine, de se doucher, de se coucher. Bref la vie en camion requiert un minimum d'organisation. Chaque chose doit être à SA place.

Explication en images...

James est né en 94. C'est un mercedes 310 D, moteur 5 cylindres, à 5 vitesses, il n'a pas de turbo, et la vitesse de croisière est de 80/90 km/h. Sa mécanique est simple, robuste, et sans électronique. Il est aménagé WESTFALIA, a 4 couchages, mais 6 places sur la carte grise. Un reservoir de diesel de 80L, qui permet environ 800Km de route. Il a une réserve d'eau de 80 litres. C'est trop peu pour nous 4, nous devons alors faire le plein tous les 2 jours environ. James a 3 panneaux solaires de 100 watts chacun( merci Gilles!). Ils alimentent 2 batteries acide de 100 Ah chacune, avec un régulateur VICTRON( MPPT 100/30). Nous avons également un petit moniteur VICTRON( BMV 700), pour connaître la charge des batteries, la production des panneaux solaires, et notre consommation en temps réels. Nous avons fait le choix de ne pas mettre de convertisseur, ni de prise électrique extérieur (donc pas de 220v). Nous avons un adaptateur pour charger PC, et téléphone. Le frigo est à compression. James a un réservoir de GPL pour la gazinière, et le chauffe-eau (TRUMA BS 10, un peu capricieux: il n'aime pas l'humidité, et il aime quand le camion est de niveau). Franck a installé un nouveau chauffage stationnaire EBERSPARCHER airtronic D2 (qui fonctionne sur le gazoil du camion) avant de partir (pour ceux qui ont suivi, il l'a monté à l'envers, puis démonté en Albanie, puis à nouveau en Grèce pour le remonter à l'endroit😀). Ce chauffage est aussi capricieux, puisqu'il fonctionne jusqu'à 1500m d'altitude. AU delà de ça, tu te cailles et rajoutes un pull ou une couverture, ou alors tu achètes un kit altitude à 500€, que nous n'avons pas pris, et au final, nous l'aurions utiliser quelques fois seulement.

L'aménagement comporte de nombreux rangements, où l'on peut entasser et pousser pour ranger😉. La banquette avant a un grand rangement, alors que celle arrière a la réserve d'eau et les 2 batteries. Pas de lits fixes( à notre grand regret, mais nous le savions déjà), donc notre lits à faire et défaire pour utiliser le coin repas. Le lit des enfants est partagé par un rideau (ça ne sert pas à grand chose...Ils se chamaillent quand même!), nous ne le plions jamais, il sert en journée pour entasser notre couette, oreillers, pulls, PC portable...et peut aussi faire un coin jeu ou devenir un boudoir pour l'un ou l'autre des croquettes qui serait décidé à nous pourrir une partie de la journée 😀

le coin cuisine 
 les lits, et table...Le lit des enfants peut se replier mais nous ne le faisons pas 
 paniers à bordel, une partie de la bibliothéque à droite (le reste est dans la liseuse ou la banquette avant)
 jeux de société,fringues Maya(faut bourrer pour que tout rentre),médocs,caisse à outs' peinture,plan de travail....
 salle de bain, WC, placard au dessus du lavabo, et rideau pour agrandir la salle de bain

1 malle arrière comprenant Table, chaise, nécessaire au remplissage du réservoir d'eau (tuyau, raccords, pince), bidon d'huile, bidon diesel, liquide de refroidissement, chaines, divers sangles/tendeurs, cannes à pêche + nécessaire de pêche. 1 malle sur le dessus, avec ce qui ne sert pas souvent (tente, palmes,etc...), de la sciure pour les WC, palmes et tubas, une tente et des babioles...

La vie avec James au quotidien

-réveils entre 6 et 7h pour les parents, Franck replie notre lit et installe la table pendant que je prépare un café insipide (goût noisette, nescafé, ou vrai café dégueu), nous déjeunons tous les 2 pendant qu'Hima et Maya commencent à se chamailler:" tu prends toute la place, tu dépasses, tu es dans ma partie!", cela peut durer 30 bonnes minutes! Vous comprendrez que cette prise de tête matinale à le don de nous gonfler...et si seulement c'était l'unique prise de tête de la journée!?

-puis quand le petit déj' et toilette sont terminés, on range tout dans les placards et soit on roule, soit on part se balader. Avant de prendre la route il faut vérifier que toutes les portes des placards soient bien fermées, et qu'il ne traine rien à droite ou à gauche; mais si nous avons oublié de le faire, les premiers mètres ou kilomètres de route nous rappellent à l'ordre! De toutes façons, tout se range automatiquement dans les placards: avec les soubresauts (notamment les nombreux ralentisseurs en Iran), tout prend sa place.

-le midi, on pique-nique dans le camion, ou on mange à l'extérieur dans un resto.

-nous trouvons un bivouac avec l'application iOverlander ou par nous même.

-nous nous couchons vers 21h, après avoir fait un petit jeu de société... et même que parfois nous nous faisons une petite soirée cinéma! (où là aussi il y a matière à se chamailler car qui se met à côté de qui?)

Avec tout ça nous devons aussi trouver de l'eau, de la bouffe, du gazoil, gérer l'administration (visas...)... iOverlander peut aussi être utile.

Pour l'école, alors qu'avant le départ je fanfaronnais en disant qu'en 2 heures par jour le programme contenu dans nos bouquins seraient bouclés (dixit certaines familles baroudeuses: chapeau à vous!), il en est tout autre en réalité: prises de tête presqu'à chaque fois! Alors que Maya adooore l'école en temps normal, avec nous c'est pleurs et tête de cochon assurés. Pour Hima, qui n'aime pas l'école, il l'aime encore moins avec nous: notre ado assure son rôle (d'ado) à la perfection (dois-je préciser? ou vous pouvez aisément voir de quoi je parle??!). Donc nous devons être environ à 1h 30 par semaine .Tant pis, je refuse de me bouffer la vie avec ça, nos enfants apprennent autrement, ce n'est pas notre métier, et nous ne sommes pas patients, en plus on n'a pas le droit de les taper, alors😉!

Pour le diabète d'Hima, ces glycémies semblent mieux équilibrées en voyage qu'à la maison. L'alimentation pose tout de même un problème car nous ne trouvons ni pain, ni pâtes, ni riz aux céréales complètes. Alors que les insulines se conservent habituellement au frigo, nous n'avons pas pu les stoker dedans au début, car le frigo fait trop de froid, et nous n'avons pas voulu prendre le risque que les insulines gèlent. Maintenant que les températures sont parfois caniculaires, nous avons mis la boite au frigo, et surveillons de près la température.

Nous avons maintenant nos petites habitudes... La gestion du linge reste compliquée, par exemple nous pouvons porter le même jean 3 semaines sans le laver: au final tant qu'il n'y a pas de tâche, la crasse n'est pas visible😉

Pour les douches, tous les 3/4 jours, et pour les toilettes elles sont sèches avec un séparateur" separate" de pipi/ caca.

Nous avons des guides papiers, je suis adepte du lonely planet, et avons des cartes routières où j'aime tracer notre chemin et ajouter nos étapes😀. Nous utilisons un GPS sans connexion internet "MAP'S ME" où il faut télécharger les cartes pour les utiliser ensuite sans connexion. Avant le départ, j'ai aussi pris des infos sur le forum "voyageforum", ou sur des groupes de familles voyageuses ou de baroudeurs sur facebook...

Notre forfait FREE mobile nous donne 25 GO dans certains pays (sauf l'Albanie, rappelez vous des 50€ en 5 minutes...). En Iran nous avons une carte SIM locale: Irancell. Nous devons utiliser un VPN( speedify) pour allez sur différents sites internet non autorisés par le pays.

Voilà, tout ça pour dire qu'un bon James convient parfaitement pour un court voyage lorsqu'on est prêt à sortir de sa zone de confort!

Voilà, des questions?

2
mai

Plus nous avançons plus nous sentons venir la fin dans ce pays... Les paysages sont si chouettes, les gens si gentils! Mais une fois la frontière passée, nous allons découvrir une nouvelle culture, celle des "Stan", celle de l'Asie centrale! Il nous tarde d'y être maintenant! Personnellement, alors que je trouvais "rigolo" le fait de mettre un foulard sur ma tête, ceci m'insupporte depuis quelques jours! Avec la chaleur c'est très désagréable, et ne pas pouvoir mettre mes bras ou jambes à l'air m'énerve! Quelle chance nous avons, françaises! Allez un peu de patience...

Donc retour sur ces derniers jours...nous avons passé une nuit dans un parc à Torbat-e Heydariyeh, où au petit matin, de nombreux bus ont déposé des gamins contents de passer une journée au parc. Nous y avons fait également notre déclaration d'impôts, en Iran!

 Quand on vous dit que les iraniens aiment les étrangers! Nous sommes ici très populaires

Nous avons donc roulé toujours plus vers le nord, et dans un paysage devenant de plus en plus vert.

Pour ceux qui sont déjà venus en Iran, vous savez combien il y a de nombreux ralentisseurs...Pas souvent annoncés, pas toujours "réglementaires", pas réguliers, et toujours tape-cul! Je crois qu'il y a un mec dans ce pays qui prend plaisir à défoncer une partie des routes en façonnant des monticules de goudron...Et je ne parle pas des espèces de raclures, des bandes rugueuses quoi, qui font un bruit d'enfer lorsque James passe dessus...

satanés ralentisseurs! 

Arrivés à Mashhad, très grosse ville, bien trop grande pour nous. Mashhad LA ville religieuse du pays où quelques 27 millions de pélerins visitent chaque année pour aller au sanctuaire de l'Imam Reza... Le 8eme Imam de l'islam chiite.

Mais avant d'aller visiter ce Shrine (sanctuaire), nous devions aller au consulat du Turkménistan récupérer nos visas de transit, demandés à Téhéran il y a quelques semaines de ça... Comme les voyageurs se passent les info, nous avions pris soin de re-remplir ces fameux formulaires et questionnaires, préparé à nouveau des photos, et une modique somme de 180 USD impeccablement propres, lisses et neuf!

YES!! 

Accompagnés de nos amis allemands avec qui nous allons transiter, nous avons attendu une heure pour avoir nos autocollants! Quel soulagement! Ces moments me sont pénibles (et me rendent pénible!), me stressent, et je prends conscience que j'ai de la chance de pouvoir demander (et d'obtenir!) des visas! Tout à côté de ce consulat, il y avait beaucoup plus de monde à celui d'Afghanistan (qui n'est qu'à une centaine de borne de Mashhad).

Nous sommes allés voir ce fameux sanctuaire...Superbe complexe où tu en prends plein les yeux! Hormis ce foutu tchador (moche et pas pratique pour des novices! sensé protéger les femmes qui sont fragiles, sauf que moi je ne me sens pas fragile du tout!), j'ai adoré ces décorations. Accompagnés d'une guide, difficile à suivre car elle portait un tchador noir comme la plupart des femmes...Les appareils photos étant interdits, j'ai bombardé avec le téléphone...

Ici de nombreux bénévoles qui viennent donner de leur temps, notamment des avocats, juges, médecins et dentistes! Mais aussi des guides, des gens qui s'occupent des gens en fauteuils roulants...Nous avons vu un film pour les touristes très chouettes, et les enfants sont repartis avec un puzzle. Je suis éblouie par la grandeur du complexe!

Notre gentille guide nous explique que la couleur dominante bleue signifie la vie (l'eau, les ciel,etc). Que s'il y a 2 minarets autour des dômes, c'est pour maintenir le tout en cas de tremblements de terre. Elle nous dit aussi que nous pouvons demander tout ce que l'on veut à l'Imam Reza. Soit!

Hima se moque de moi avec le tchador...et il y a de quoi! En plus, il doit m'être trop petit, car dès que je baisse les bras, le truc au niveau de la tête tombe en arrière! En repartant notre guide nous offre les tchadors! Au mieux ça fera un chouette souvenir, au pire...des torchons!

ALors que nous sommes stationnés dans un parc, nous sommes accostés, et donc pris en photos de nombreuses fois! Le soir, nous rigolons encore une fois avec Tobi LE clown/magicien. Tours de magie, diabolos et balles de jonglages sont de sortie...

Hima et la petite Pia 

Et voilà nous sortons du pays après-demain, où nous aurons 5 jours pour transiter à travers le Turkménistan...Probablement pas d'internet😉

 AU secours! Nous sommes entourés d'allemands! James compris😉
3
mai

Nous avons passé presque 1 mois et demi en Iran.

43 jours à parcourir de nombreux kilomètres( 6000 environ pour seulement 19€ de diesel😀) dans des paysages plus que jolis: de nombreux sommets, des déserts, des grosses villes... Nous avons adoré contempler cette nature si différente de nos contrées françaises! Nous avons rencontré un peuple très gentil, souriant, accueillant, mais bridé. Beaucoup d'entre eux nous souhaitaient la bienvenue, et jusqu'au dernier kilomètre, James a reçu de nombreux coups de klaxons! Quant à nous, nous avons reçu des "welcome!" à tous les coins de rues.

Alors que la réputation de la conduite iranienne n'a pas bonne côte du tout, nous n'avons pas été plus surpris que ça. Pour ceux qui ont connu ou observé la conduite indienne, cette dernière est bien plus impressionnante! Cela dit il faut intégrer leur façon de conduire: faire attention à l'autre, sans se soucier des priorités, stop, etc... Ce sont + des règles de bons sens (quoique!) que des règles strictes!

Certains de ces iraniens nous ont aussi parlé, bien que timidement et on comprend pourquoi, de leur gouvernement, des sanctions internationales. Bien que l'Iran soit une république, elle est islamique, et c'est le coran qui dicte les lois. La liberté d'expression n'y est pas autorisée (lors de notre passage en Iran, 2 journalistes qui avaient déjà été incarcérés ont été à nouveau emprisonnés et torturés...une avocate défendant les droits de l'homme a été condamnée à 39 ans de prison, et a reçu de nombreux coups de fouets pour être aller au tribunal (pour son propre procès) sans voile.) Comment rester insensible à de telles conditions de vie? Pourtant, nous avons vu en Iran une vie citadine à l'égale de la nôtre. Les gens sont bridés. Cela fait réfléchir encore une fois sur nos conditions de vie française!

J'espère honnêtement et je leur souhaite que les conditions s’arrangeront dans les années à venir parce que ce peuple est gentil et si accueillant!

En ce qui concerne le voyage en Iran, nous avons dépenser 620€ sans compter les visas( 75€ par personne). Nous nous sommes sentis en sécurité à chaque instant, nous avons toujours ressenti de la bienveillance... donc conclusion merd*que: arrêtons d'écouter les médias:

l'Iran n'est pas le diable que veut nous faire entendre le pays de l'oncle Sam.

Voici 1 vidéo sur ce que voit James depuis notre départ. Et 2 autres vidéos sur l'Iran...

retour en image sur nos 3 premiers mois de voyage, vues de la boîte à gants ! 
Iran du nord au sud 
puis l'Iran du Sud au Nord 
4
mai

Nous quittons la ville et je profite des derniers instants, des dernières images d'Iran...

Nous passons notre dernière nuit à Bajgiran, village frontalier. Dernière nuit en Iran. C'est mon anniversaire: je fête mes 24 ans (comme dit un certain résident où je bosse! J'aime avoir cet âge-là et avoir fait déjà plein de choses!;)). Je reçois des petits cadeaux de mes enfants un bracelet qu'Hima a fait, et une belle peinture avec des lapins en pique-nique (!) par Maya. Nous mangeons un bon gâteau que Franck et Maya ont fait la veille. Nous le partageons avec nos amis allemands qui m'offrent une chanson, des bonbons, des dessins et une corbeille que Christina a faite en crochet. C'est la première fois que je souffle une bougie à l'étranger...

Bajgiran, on attend notre entrée dans ce nouveau pays

Le lendemain matin, le 4 mai nous partons pour le Turkménistan. Les formalités pour quitter l'Iran sont relativement rapides: en 1h30. Puis nous entrons dans ce nouveau pays qui reste inconnu de nous tous. Nous resterons ici 3h pour officialiser notre entrée. Après avoir donner nos passeports et 34 USD pour la taxe d'entrée, Franck part gérer James. Il passera dans 8 bureaux, sera délesté de 191 USD pour payer différentes taxes: assurance (50 USD pour 5jours!), frais d'entrée de transit (50 USD), frais de compensation du diesel (certes il ne coute pas cher, 1,35 manats par litre, soit 0,09 €), 10 USD pour l'installation d'un GPS (pour être certain qu'on ne sorte pas de notre route choisie!), 5 USD pour les frais d'administration, 5 USD pour la désinfection du véhicule (ils n'ont rien fait pourtant!), puis le reste pour les frais de paperasses...Et il nous fallait des dollars récents, lisses et propres. Le Turkménistan nous autorise seulement 5 jours sur son territoire mais bonjour la facture!

la paperasse turkmène et la balise gps 

Nous avons présenté plusieurs fois nos passeports à différents préposés, très gentils, nous avons déposé nos empreintes digitales. Quelle mascarade quand j'y pense!

Puis nous avons roulé nos premiers kilomètres surveillés par de nombreuses caméras, sur une route en très bon état ! Nous traversions alors des montagnes aux prairies fleuries ! Puis à une cinquantaine de kilomètres de là, nous avons aperçu en contre-bas une ville d'une blancheur éclatante : nous arrivions enfin à Achgabat, capitale du Turkménistan.

 au loin la blanche Achgabat 

Nous avons traversé d'immenses avenues, presque vides, longeant de superbes parcs très verts (malgré les 40 degrès), très fleuris et d'une propreté impeccable ! De suite en arrivant dans le pays nous découvrons des femmes au visage découvert, coiffées d'un beau foulard relevé sur leur cheveux. Elles marchent la tête haute, le torse bombé. Quelle différence avec l'Iran! Elles portent pour la plupart de jolies robes longues et droites.

 le président est omniprésent 

Nous avons garé James près d'un hôtel, Franck est allé s'acheter sa première bière alcoolisée (!) et nous avons pris un taxi pour aller un peu explorer cette ville. Il faisait une chaleur caniculaire et les enfants nous ont bien fait comprendre qu'ils n'avaient pas envie de se balader!

 Lénine et le théatre
c'est beau, c'est propre, mais c'est vide! 
 des écolières, le bazar où l'on m'a demandée de ranger mon appareil photo, et l'autre "Achgabat" celui du peuple.

Le soir nous sommes allés dans un resto très européen et ça faisait du bien de retrouver certains de nos repères! Un peu de réconfort avant les jours prochains: la route qui nous attend est réputée terriblement défoncée!

5
mai

Le matin du 5 mai nous sommes prêts pour affronter cette route. Nous avons de la nourriture, le plein d'eau est fait, et nous avons acheté un gros jerrican d'eau...

Très vite nous quittons Achgabat et ses jolies routes, en compagnie de la famille allemande. Nous allons vers le désert du Karakorum (désert des sables noirs).

un nouveau panneau routier, nous suivons Dominic et Christina 

Le Turkménistan, quel pays bizarre ! Un livre très intéressant parle des stan: "SOVIETISTAN" d'Erika Fatland... Voici quelques notes que j'ai prises dans ce bouquin...

L'indépendance du pays vient avec la chute de l'URSS. Le Turkménistan est ainsi créé en 1991. Niasov est son premier président. Il instaure rapidement des nouvelles lois : capricieux et mégalo, il fait interdire les cirques, opéras. Il ne supporte pas l'odeur des chiens et les interdit dans sa capitale. Il fait modifier le nom des jours et des mois du calendrier : à présent, les noms des membres de sa famille les remplaceront. Il interdit aux hommes de porter les cheveux longs et la barbe. A la télé -qui est sous contrôle- les femmes ne peuvent pas se maquiller : il considère les femmes turkmènes jolies naturellement, et qu'elles n'ont pas besoin de s'embellir.

Il écrit un livre le « ruhana » livre de l'âme et le fait imposer comme seul et unique livre du pays. Ce doit être LA référence pour le pays. Bientôt en 2005 il n'y a plus que ce livre-ci et le coran de disponibles.

A l'indépendance en 1991, le pays est indépendant et donc il n'y a plus d'argent qui arrive (de la Russie) pour le système de santé : vaccinations, médicaments, équipements médicaux viennent à manquer. Les médecins se voient interdits de diagnostiquer des maladies telle que le SIDA ou la tuberculose...En ce qui concerne les professeurs, ils avaient interdiction de mettre de mauvaises notes. Puis par souci d'économie on licencia 10 000 professeurs. Les retraités perdent leur droit. L'espérance de vie diminue (comme dans toutes les nouvelles républiques d'Asie Centrale).

L'argent du pays part dans la construction d'une capitale éblouissante : d'immenses immeubles en béton recouverts de marbre. Réputés pour être vides, ce ne sont que des façades.

En 2005, les hôpitaux de province fermèrent, puis les bibliothèques. Niasov se déclare président à vie, mais meurt d'une maladie en 2006.

Le Turkménistan est considéré comme "la Corée du Nord" de l'Asie Centrale...

Un nouveau président arrive : Berdimuhamedow. Il remet certaines choses que son prédécesseur avait retiré puis instaure la gratuité du gaz, de l'électricité, de l'eau pour son peuple. Lui aussi est quelque peu mégalo. Un dimanche par mois, la capitale est fermée aux voitures : c'est quand il veut s'y promener en vélo. Pour la fête nationale il faut le regarder parader à cheval..."

Revenons un peu sur la route que James prend... Nous nous arrêtons à Jerbent petit village au milieu de rien. Comment des gens peuvent vivre ici? Ca parait si hostile!!

quelle chaleur à Jerbent, le vent brulant transporte du sable dans les moindres recoins du camion! 

Sur la route nous croisons un premier cratère avec de l'eau...et des bouteilles en plastique...

Au bout de 6h de route cabossée et de 280km seulement, d'une chaleur plus que caniculaire, nous arrivons crevé au cratère de Darvaza. "Une équipe de géologues, forant le sol à la recherche d'un gisement, perce accidentellement une cavité souterraine qui provoque l'effondrement de la tour de forage, laissant dans le sol un trou béant. Pour éviter les risques d'explosion et de pollution atmosphérique, il est décidé de mettre le feu aux gaz qui émanent du puits. Les géologues estimaient que les réserves devaient s'épuiser en quelques semaines, mais le puits brûle sans interruption depuis 1971." source wikipédia.

C'est ridicule, chez nous on nous parle d'économiser les ressources naturelles et ici, brulent des mètres cubes de gaz à l'air libre, et pour rien, depuis 50ans! De même que nous nous posons une question: en Asie Centrale, les véhicules roulent au propane, méthane, essence ou diesel...Comment devraient-ils faire si l'on leur imposait d'arrêter d'utiliser les énergies fossiles??? Réfléchissons un peu...

Il fait jour quand nous arrivons et ce fameux cratère est moche. Il fait peur. L'air est très chaud! Ca sent le gaz et par moment des bourrasques de vent vous donnent l'impression d'être dans un four. Le lieu est touristique et on comprend pourquoi! Bon y'a pas foule non plus, n'oublions pas où nous sommes...

une bonne piste de tôle ondulée pour se rendre au cratère. Il faut imanginer le bruit d'un gros bruleur!!

Nous rencontrons des chinois sur la route de la soie, et sympathiques comme ils sont, nous leur demandons d'écrire "bonjour" sur James. Curieusement ils choisissent la couleur rouge.

j'ai oublié leurs prénoms... 

l'appareil photo fait des siennes, l'objectif ne s'ouvre plus totalement...

C'est lorsqu'il fait nuit que c'est le plus impressionnant! Hima fait de nombreux tours de vélo... Franck se fait un petit plaisir: écouter MetallicA ("jump in the fire") devant le cratère! Nous aurions pu faire un barbecue mais nous n'avons pas de viande😉

 et imaginer la chaleur d'un four! 

Nous rencontrons une groupe de jeunes français qui sont embauchés à Achgabat pour un an. Ils font partie de 200 français travaillant là. Ils bossent pour Bouygues et ont en charge la construction d'une nouvelle avenue complète de la capitale...!!!...[!!] Je n'en dirais pas plus.

La nuit tombée, des nuées d'oiseaux aux ventres blancs volent au dessus...Le lendemain, plusieurs d'entre eux n'ont pas survécu, probablement à cause des fortes émanations de gaz...Le matin Franck dégonfle un peu les roues de James: ainsi le châssis forcera moins sur les nombreux nids de poules...Et cela rend plus supportable le bruit et secousses pour nous...

lever de soleil magnifique sur le cratère!! 

Nous repartons pour le dernier gros tronçon de mauvaise route... 4h30 pour 150km...Il faut être patients! Nous espérons ne pas tomber en panne ici...Ce serait pénible avec la chaleur, le peu de voitures qui passent par ici, et notre visa de transit qui se raccourcit de jour en jour! Cette traversée est pénible! Pour ne pas dire insupportable!

Nos compagnons de route ont besoin de s'arrêter car leur petite Pia ne tient plus en place (dans son siège auto de bébé)...Nous aurions bien continué mais on s'arrête en plein milieu du désert, pas d'ombre, sauf celle des camions... Maya n'est pas en forme, un coup de chaud sans doute! Vive la clim! (qu'on n'a pas!). Sur la route on croise peu de voitures, elles roulent vite et font un bruit d'enfer de feraille qui grelotte!

quelles routes! une 2 fois 2 voies jamais terminée sans doute😉
de bien jolies fleurs poussent dans ce désert, lézard au faciès peu sympathique, jolies les gouttes de pluie sur le Karakorum

On se dit que les routes n'ont pas été refaites depuis la chute de l'URSS??!! Soit presque 30ans! Non vraiment ces routes sont terribles, elles usent le moral!

Le lendemain nous pensions en avoir terminé avec ces mauvaises voies, puisque nous avons eu quelques kilomètres de potable...Mais non c'est pire! plus nous approchons de la frontière Ouzbèke moins il y a d’asphalte! A un moment, alors que nous sommes entourés de cultures, il n'y a plus de goudron mais que de la terre avec d'énormes ornières. Je suis désespérée, Franck prend son mal en patience, et les enfants bouffent de l'écran pendant cette pénible traversée! Cependant j'en profite pour observer (nous avons le temps avec nos 25km/h de moyenne!), et le désert est superbe: des dunes, des cailloux, et cette végétation timide mais bien présente!

c'est d'un plat 

Quand nous arrivons à Kounya Ourgentch, après 150 km et 5 h de route on est raplapla et mes nerfs lachent d'un coup, je pleure! Chaleur, stress de la route, stress du passage de la frontière ouzbèke réputée pénible et longue.... Mais ici beaucoup de gens viennent nous voir, curieux comme ils sont, et gentils comme tout! Nous avons le droit à de beaux et nombreux sourires! Sur le parking où nous stationnons, il y a en + de Dominic et sa famille, 2 autres couples d'allemands. Tout le monde est ok pour dire que ce transit est exténuant...

 Dans le mausolée: une tombe en 2 parties:l'une contenant le corps et l'autre la tête que les mongols avaient tranchéé

Kounya Ourgentch...Cette ville existe depuis plusieurs millénaires et a été détruite une première fois par les hordes de Gengis Khan qui ont carrément détourné le fleuve Amou Darya pour inonder et noyer les habitants...Plus tard, c'est Tamerlan qui met une raclée à cette même ville! Aujourd'hui elle a l'air plutôt paisible.

des tortues!! Nous passons sur l'Amou Daria qui ne se jète plus dans la mer d'Aral... 

Le lendemain nous sommes prêts pour faire les 20 derniers kilomètres en 1h (sans commentaire!) et affronter les 2 postes frontières, côté Turkmène une fouille de James assez rapide, et des nombreux contrôles de passeports, des empreintes digitales, une photo de notre visage, et une prise de température (frontale😀)...

En 1H45 nous étions dans le no man's land...Nous pouvions alors voir ce fameux passage en Ouzbèke! Et bien quenini: en 45 minutes nous étions sur la route (toujours aussi mauvaise!). Pas de fouille du camion, alors qu'habituellement ils regardent partout et détaillent tous les médicaments (la liste autorisée est très contrôlée!), et bien pas là! Nous étions vraiment soulagé de cette rapidité, et remercions Totoro que j'ai dessiné sur la porte que les militaires ont adoré, ainsi que la photo de notre petite chatte Mimiko qu'ils ont trouvée trop mignonne!! AHHH ces militaires...

A l'heure où j'écris cet article, nous sommes dans un hotel à Boukhara, pour se reposer un peu, les derniers jours ont été particulièrement très lourds! Une quarantaine de degrés, chose rare à cette époque de l'année, habituellement la température dépasse rarement les 30... Les enfants sont enfermés dans la chambre avec la clim', Franck est parti au bazar et moi je suis posée tranquillement au calme dans la patio de l'hotel. La connexion internet est leeeente!

9
mai

Avec du retard...petit oubli!

10
mai

Nous arrivons en Ouzbékistan, pays de 30 millions d'habitants. Un grande partie de ce pays est recouvert du désert du KYZYLKUM (désert de sable rouge). Relié au désert du KARAKORUM au Turkménistan, ça donne le 5eme plus grand désert au monde.

Alors qu'au Turkménistan le même alphabet que nous était utilisé, ici nous découvrons enfin, redécouvrons l'alphabet cyrillique: nous devons l'apprendre car pendant les 3 prochains mois nous serons en terre russophone!

Le 8 mai, Nous arrivons à Noukous et il est déjà 14H. Il nous faut retirer de l'argent: des soms ouzbèkes. Ca me fait drôle d'entendre à nouveau le bruit de la machine qui me donne mes billets! En effet en Iran nous ne pouvions pas utiliser nos CB, et c'est en euros que nous changions pour des Rials. Ici nous avons 9000 soms pour 1 euros. La monnaie n'est pas très forte, et le plus petit billet est de 200soms. Nous avons même une des rares pièces...100 Soms!

Il nous faut faire quelques courses, dans un supermaché, nous dépensons l'équivalent de 45€ en quelques minutes...Mais c'est bon de retrouver des choses qui sont un peu comme chez nous! C'était rare en Iran! Il nous faut trouver un bivouac à l'ombre... Pas d'arbres ici, nous irons donc à l'ombre d'un grand immeuble!

Noukous, c'est dans cette ville qu'un certain Igor SAVITSKY sauva de nombreuses oeuvres artistiques (90 000!). Les peintures ou sculptures qu'il a entreposées dans cette ville n'étaient pas "conformes" au réalisme soviétique. Nous avons visité son musée qui regorge de tableaux, de sculptures, d'objets ethniques...

Arrivant peu avant la fermeture, nous avons fait sa visite au pas de course, avec un Hima ronchon car "j'ai mal au ventre", et une Maya ronchon mais tout de même intéressée. Personnellement je me suis régalée et ai découvert des artistes russes au coup de pinceau original, perturbé, ou réaliste mais joli! Je n'ai pas fait de photos, préférant regarder moi-même qu'à travers l'objectif de mon appareil... Bref. Allez faire un tour ici: musée Savitsky.

Nous espérions pouvoir se baigner à l'aquaparc, mais malgré ses beaux toboggans, il manque le principal: l'eau! Les bassins sont vides😦

Le lendemain nous disons au-revoir à nos amis allemands. Nous prenons maintenant la route chacun de notre côté: ils s'en vont vers le Tadjikistan pour faire la route du Pamir...Nous n'avons pas assez de temps pour la parcourir, et James n'est pas 4*4. De plus les hautes altitudes ne me tentent pas: nous ne savons pas comment réagit le diabète à 4500m...Une autre fois peut-être!

Les adieux avec Christina et Dominic sont chaleureux mais tristes...

On file vers Khiva où nous roulons toujours sur une route défoncée! Je me rabâche oui je sais, mais j'ai envie de le re-repréciser! Nous traversons Ourgentch, et longeons de nombreux champs de cultures où les gens s'activent dedans! Les champs sont irrigués par des canaux qui sont nombreux, des gamins se baignent dedans. Il me semble qu'on pompe toute cette eau dans l'Amou Darya, qui passe non loin de là...Cet ancien affluent qui aujourd'hui n'arrive plus à la mer d'Aral... Cette mer qui n'est plus, cette mer qui laisse à la place de son eau poissonneuse: du sable, du sel, et du pétrole! Nous irons la voir quand nous serons au Kazakhstan sur la route du retour...

A Khiva, On stationne le camion proche de la citadelle à l'ombre! On part se balader seulement à la tombée du jour et on découvre cette citée vieille de plusieurs millénaires. A l'époque de la route de la soie, elle était réputée pour son marché aux...esclaves!

Khiva, c'est un musée à ciel ouvert. Il y encore des gens qui vivent entre les remparts de la vieille ville fortifiée: l'Itchan Qala. Totalement restaurée aujourd'hui, de nombreux visiteurs viennent s'y promener. Je me suis rendue compte que l'appareil photo n'avait plus de batterie. Le téléphone fera l'affaire.

Vieille de plusieurs millénaires, elle existait déjà à l'époque de la route de la soie, connue pour ces comptoirs marchands des le VII eme siècle. Plus tard, elle était célèbre pour ses ventes d'esclaves! Elle terrorisait les voyageurs, car située dans le désert, elle était entourée de brigands les plus sauvages!

Durant ces 2 jours à Khiva, nous étouffons: la chaleur est insupportable, plus de 40! la nuit, la température dans le camion ne descend pas en dessous de 30°C, et ce n'est qu'au lever du jour que nous ressentons un peu de fraicheur...

Mais on déambule dans ses petites ruelles qui sont jolies et bien restaurées. Nous avons visité les musées situés dans les anciens monuments: il y règne une fraicheur digne d'une clim', alors que là c'est naturel, les constructions d'époque étaient alors bien faites.

Au musée de la nature, nous passons rapidement dans les salles: des animaux sont empaillés et ils sont miteux. Nous voyons différentes sortes de coton, cultivé dans la région depuis plusieurs siècles. C'est à l'époque soviétique et de la guerre froide que sa culture intensive commence, ce qui sonnera la fin de la mer d'Aral. Nous voyons aussi des cocons de vers à soie, fabriquée encore aujourd'hui en Ouzbékistan. Franck et Hima prennent de l'avance, et rentrent dans une salle où sont exposés des foetus siamois humains. C'est glauque, mais à la limite, pourquoi pas? L'humain est mis à l'égal de l'animal. Je n'ai pas souhaité voir cela, ni Maya...

l'entrée du marché aux....esclaves  
briques et céramiques, j'adore 

Nous allons nous assoir chez un monsieur qui façonne des cruches en cuivre martelé. On reste un moment à le regarder, on échange quelques mots en russe. Il nous dit que l'été ça grimpe jusqu'à 50°C ici à Khiva...

J'ai particulièrement aimé la visite du harem. On a pu chopper quelques infos car un groupe de touristes était accompagné par un guide😉. Les concubines du Khan logeaient face au nord-est pour ne pas cuire au soleil. 5 logement décorés différemment avec de hauts Iwan, et des murs en céramiques. Quelle fraicheur!

Puis nous sommes restés un sacré moment dans la Juma Mashid. Il y faisait si frais! A l'intérieur, plus de 213 colonnes en bois sculpté! Nous avons discuté avec des gamins en sortie scolaire, les filles étaient ravies de parler 3 ou 4 phrases d'anglais avec nous. Puis nous sommes montés en haut du minaret, dans un escalier pas toujours éclairé, et aux marches en pierres et bois à des hauteurs monumentales! Arrivés en haut, nous avions une vue superbe sur la vieille ville!

En redescendant, lorsqu'il faisait complètement noir, je suis descendue assise et pas très rassurée! Le lendemain, nous avions de bonnes courbatures😉

Maya a compté 97 marches.

Le fameux minaret Kalta Minor qui n'a jamais été terminé: le Khan mourut avant qu'il ne soit fini. Il devait être suffisamment élevé pour qu'une fois en haut, la vue porte jusqu'à Boukhara, à quelques 400 bornes! Un peu prétentieux non?

Dans un musée, on voit de vieilles photos et de chouettes tableaux!

On flanne aussi dans les rues encore habitées.

A la tombée de la nuit, le soleil projette une couleur rosée sur les murs, avec le ciel bleu, c'est juste magnifique!

Nous retrouvons Tobi (clown et sculpteur de ballons) et sa petite famille. Hima passe beaucoup de temps avec le petit Fin de 18 mois ou avec Tobi qui lui apprend de nouveaux tours de magie.

Puis nous reprenons la route pour Boukhara...400 km nous attendent! Nous ne les ferons même pas dans la journée tant la route est mauvaise! alors que durant 2 heures environ le goudron était très correct, il se dégrade sur les 100 derniers kilomètres. Nous arrivons le lendemain à Boukhara fatigués. Franck passe dans un magasin de Gaz pour faire faire un embout pour notre réservoir de GPL. Un moment après nous ressortons avec le précieux objet!

Maya et moi sommes patraques. Il me faut de la fraicheur: voilà plusieurs nuits que je dors très mal, nous allons 2 nuits dans un hotel où la clim' nous assure un bon sommeil, et où les enfants profitent du WIFI pour regarder des vidéos. J'en profite pour me poser le premier jour, puis le second je reste allongée tant je me sens raplapla. Ce n'est pas une vraie tourista, mais c'est bien fatiguant quand même! Dans la salle de bain le luxe: une baignoire! Nous nous décrassons, et on peut se voir dans un miroir! oh!!! Franck fait des allers et retours au bazar des voitures pour trouver des ventilos 12 volts. Sans la clim' dans James, ils nous seront utiles!

Tobi, Wiebke et Fin arrivent eux aussi: ils sont dépités: le chassis de leur 4*4 est fendu.😦 Nous passons les voir, histoire de les soutenir un peu. Les routes des derniers jours, semaines ont été éprouvantes aussi pour les véhicules!

Puis nous quittons Boukhara: nous y reviendrons avec nos mères dans quelques jours, et pourrons alors visiter cette ville historique!

15
mai

A côté de Boukhara se trouve le lac TODAKOL.

Il faut rouler 30 km avant d'y arriver. Pendant une dizaine de bornes il n'y a plus de goudron et la terre est sèche, d'énormes trous! On serre les fesses et on espère que James tiendra le coup! Dans le camion tout bouge dans les placards. La poussière s'infiltre partout dans les moindres recoins et ça a le don de m'énerver!

On arrive au lac, l'eau est bleue/verte! Un régal pour nos yeux. Après 2 semaines de désert, cette eau est bénéfique! A l'entrée du parking 2 jeunes hommes qui passeront l'après midi dans l'eau avec Hima. On a vraiment rigolé quand ils ont voulu tester masque et tuba, à chaque coup ils ont bu une bonne tasse!

Il fait encore très lourd, et la température du lac nous rafraichit à peine, mais il y a du vent et de l'ombre: trop chouette!

On prépare un gâteau dans le four OMNIA: le lendemain, Tobi, Wiebke et Fin nous rejoignent. Tout compte fait, ils se trompent de route, et ont à nouveau des ennuis mécaniques!😦 Ils n'arrivent que le soir, avec un air totalement dépité. Et on les comprend! A force de croiser des voyageurs ayant des soucis mécaniques, on se demande quand sera notre tour...Allez James on croit en toi!

Mais avant qu'ils n'arrivent, voilà 3 familles françaises qui arrivent! Nous avons déjà croisé "la petite troupe en voyage" avec 2 jeunes enfants, l'été dernier lors d'une journée "voyage" proche de chez nous. Nous rencontrons la "smalaventure" qui part sur les routes vers l'Asie du sud avec 4 gamins. Puis "aventuracinq" qui sont sur le retour avec 3 enfants! C'est extra de passer du temps ensemble, les enfants sont contents, et les grands aussi! Tout le monde est ok pour dire que les routes sont pénibles, épuisantes. On rit, on papote, on fait de la couture (!), on mange, on se baigne, on regarde les tours de magie ou sculpture en ballons de Tobi: bref de vraies vacances!! Nous entendons aussi un bruit bien connu: c'est un camion rouge: voici Dominic et Christina, nous sommes heureux de nous retrouver là!

Nous avons vu un serpent dans l'eau: pas dangereux qu'ils nous disent! Et le soir, alors qu'on mangeait tous ensemble, on voit passer d'énormes araignées jaunes (on apprendra plus tard que c'était des camel spider), de même qu'un tout petit scorpion noir.

Ambiance vacances! 

C'était trop chouette de passer du temps ensemble!

La seule ombre au tableau de ce séjour: nous roulions vers une petite épicerie quand on a vu une femme marcher sur le bas côté, on lui a proposé de monter avec nous. Au bout de 2 minutes, on se rend compte qu'elle pleure, et qu'elle est blessée: sa main droite pisse le sang... Je lui donne des compresses, et on lui explique qu'on s'arrête là, dans une épicerie. Elle descend et marche une centaine de mètres. Une voiture arrive à toute vitesse et s'arrête juste derrière elle. Deux hommes et deux femmes sortent de la voiture, et tabassent la nana...Elle crie. Ils la font monter dans la voiture et repartent. C'est affreux! On dit aux enfants de ne pas regarder... Malheureusement, nous ne sommes pas intervenus: différence de langue, de culture, avec les enfants, tout ça n'est pas facile... Peut-être était-ce une histoire de mariage, ou alors?? Pff nous avons été très choqués de cet épisode. Je me souviendrai longtemps du visage de cette femme...

Nous nous quittons tous le lendemain, direction Samarkande, puis Tashkent: nos mamans arrivent le 20! A l'heure où j'écris, elles sont dans le TGV pour Roissy!! Vivement demain! On aimerait bien être une petite souris pour les voir! Il nous faut patienter, et les enfants trouvent le temps bien long!

20
mai

Quand nous arrivons à Tashkent, il faut que l'on s'arrête dans un garage: c'est le 2eme jour où James n'est pas très en forme... En effet, le diesel a mauvaise réputation ici. La plupart des véhicules roulent au méthane, propane, un peu à l'essence, et quelques camions roulent au diesel...celui-ci est très soufré ce que James a visiblement du mal à digérer. Lorsque nous arrivons au quart de réservoir, il perd complétement sa puissance, ce qui nous inquiète. Au garage, James est de suite pris en charge par plusieurs mécanos qui comprennent vite le problème: son filtre à gasoil (que Franck avait en stock) est changé... Nous espérons que le problème est résolu. Mais nous verrons par la suite que non!

Nous allons ensuite repérer l'aéroport puis nous posons dans un parc. Tashkent est moderne, Tashkent est verte, mais les vieux quartiers semblent cachés, ou mis de côté. Je dois retourner au coiffeur, et pur hasard, il y a un salon juste en face de nous! Dedans, coiffeuse et esthéticienne s'y côtoient. On se comprend comme on peut, et ma coiffeuse part acheter une couleur au bazar d'à côté. Terminée la couleur betterave écrasée, ce sera espresso! Comme ma tignasse me tient trop chaud, je lui demande de couper franchement! Je passe un bon moment, et cette fois-ci, je n'ai pas à me rincer la tête moi-même comme à Chiraz en Iran.

Comme ça me plait de laisser libre court à l'imagination de ma coiffeuse, je la laisse faire (de toutes façons je ne comprends pas ce qu'elle dit) et ressors avec les cheveux lissés et la raie sur le côté! Je ne me reconnais pas, heureusement après une nuit, mes cheveux retrouvent leur forme habituelle. Vivement la prochaine fois, au Kazakstan peut-être... J'aurai peut-être droit à des bigoudis😉 Ca me fait marrer!

Le dimanche, la journée s'étire lentement...Il nous faut patienter: le lendemain nos mamans, les Babouchkas d'Hima et Maya arrivent par avion! Nous errons dans les rues...achetons des croissants (miam!) et se faisons offrir des macarons. Sur notre parking, on vient discuter avec nous, les curieux sont souriants et bien gentils! Puis en milieu d'aprème, on prend un taxi et filons au cirque! Il est déjà commencé, mais nous avons droit à 2 heures de spectacles de qualité (plus ou moins). Franchement populaire, nous y passons un agréable moment! Clowns, magiciens, jongleurs africains et une entracte où les enfants du publics sont accrochés chacun leur tour, à des harnais, puis balancé sous le chapiteau tel des trapézistes... après l'entracte, une tombola où les gens gagnent des bouquins, ballons, skate board, et un gros nounours...A la fin, des grilles sont montées, et arrivent alors une lionne et un tigre! Gros fou-rire, quand la lionne désobéit durant toute la durée du numéro! A côté, le tigre semble être un gros fayot😉.

Le soir, il fait nuit quand nous rentrons. Le taxi nous fait traverser la ville, elle est très éclairée et c'est superbe! Le lendemain c'est le jour J! Pour une fois les enfants n'ont pas de difficulté à se lever! L'avion des Babouchkas a une heure de retard. Il fait très chaud, et c'est sous un grand soleil que nous accueillons les grand-mères!

Après ces chaleureuses retrouvailles, on part à l'hôtel et nous allons faire un tour dans Tashkent...Nous allons au bazar et visiter l'église de l'assomption. L'intérieur est beau, pur. De nombreuses fenêtres rendent le lieu clair et paisible.

Demain matin, direction Samarcande, pour le début de ce tour à 6!

21
mai

Nous partons de Tahskent avec nos 2 nouvelles passagères. Nous refaisons la route en sens inverse, et au bout de 2 heures de route, James a à nouveau une grosse perte de puissance...Nous sommes sur la 4 voies, et Franck veut démonter le réservoir pour le nettoyer. Nous sommes persuadés d'avoir choppé du diesel de mauvaise qualité quand nous sommes passés à Boukhara. En Ouzbékistan, le diesel est très soufré. Il nous faut donc trouver une station de diesel...Au bout de quelques kilomètres, comme un miracle nous nous arrêtons. Commence alors une séance de mécanique bien stressante.

Avec l'aide du pompiste, Franck démonte, nettoie (avec du diesel neuf), et remonte le réservoir en 1h30 top chrono! Nous refaisons le plein, et repartons pas vraiment soulagés, ni vraiment confiants, mais il fallait essayer. Ici aussi en Ouzbékistan, on sent l'entraide ,les gens cherchent toujours à nous aider si besoin! A l'heure où j'écris, James a parfaitement bien roulé, espérons qu'il continue sur sa lancée! Franck a tout de même acheter dans un bazar, un nettoyant à mélanger au diesel si le problème recommence.

Nous arrivons à Samarcande en fin d'après-midi, l’hôtel réservé pour les babouchkas et les enfants est chouette et bien central. Il ne fait pas très beau, ni très chaud, mais ce n'est pas plus mal! Les enfants sont contents de dormir avec les grand-mères et nous sommes contents de nous retrouver.

Les babouchkas découvrent les mini-markets si nombreux dans le pays!  

Le soir nous allons nous régaler dans un petit resto puis découvrons la place du Registan où les mosquées sont illuminées. Le lieu a beau être touristique, c'est magnifique, on ne peut pas dire le contraire!

Samarcande est l'une des villes les plus anciennes d'Asie Centrale. Elle fut fondée au Veme siècle avant JC. Alexandre le grand s'en empara en 329 avant JC et déclara "tout ce que j'ai pu entendre sur Marankanda (nom grec de Samarcande) est vrai, sauf qu'elle est plus belle que je ne l'imaginais".

 Les madrasas Ulug Beg, Chir Dar, Tilla Kari

Samarcande se situait sur la route de la soie, carrefour entre l'Inde, la Chine, et la Perse. Elle a maintes et maintes fois changé de mains: Turcs, Arabes, Samanides Perses, Karakitaïs Mongols etc... Gengis Khan (et sa horde de cavaliers mongols) la rasa en 1220. Tamerlan ou ici Timur-i-leng (Timur le boiteux par une chute de cheval), en fit sa capitale en 1370. Il a la réputation bien sanguinaire. Il déséquilibre l'empire mongol, et fait monter en puissance les petites principautés russes, ce qui conduira à la formation de l'état Russe.

Le lendemain, nous retournons au Régistan. Je retrouve avec plaisir les céramiques bleues mêlées aux briques.Trois grandes madrasas (XIV- XVI siècles), les seules qui restent, car après le passage de Gengis Khan, les autres furent détruites. Elles ont souvent souffert des séismes, les soviétiques les ont bien restauré.

Malheureusement, il y a maintenant dans chaque pièce des boutiques de souvenirs. Alors qu'auparavant, c'était des salles d'études, de classes, de prières...

Nous sommes vite blasés par ces boutiques qui vendent toutes la même chose. Cependant, il y a de chouettes tissus. En faisant abstractions de tout ça, on se régale! Les madrasas sont immenses et relativement en bon état! Elles nous rappellent l'Iran. Nous visitons ces superbes monuments en long, en large et en travers, on s'assoit, on regarde.

Nous restons un long moment à discuter avec une vendeuse de tapis. L'échange est intéressant. Nous regardons les tisseuses. Leur tapis sera terminé au bout de 9 longs mois. Les 2 tisseuses suivent rigoureusement un plan. Le geste est précis et bref. La vendeuse nous explique comme reconnaitre une écharpe en soie, d'une en acrylique. Il faut brûler un fil, s'il sent le cheveux brûlé c'est de la soie.

 les cocons de vers à soie, le Bombyx du murier 
les plus courageux sont montés en haut du minaret, la vue devait être jolie!  

Quand on se lève le lendemain il pleut. Mais on part visiter Bibi Khanoum, la mosquée que la femme de Tamerlan a fait construire pour son mari, elle date du XIVeme siècle, mais fut détruite en partie par un séisme au XVIIeme.

L'intérieur est fininement décoré 

A côté, ce trouve le bazar SIOB. Il est animé, et rempli de mets appétissants. Nous achetons de délicieux abricots secs garnis de noix et de raisins secs. Nous passons dans tous les "rayons" regardant tous les étals. Que de couleurs! Nous achetons de quoi faire un bon repas au camion.

Nous allons ensuite voir le mausolée Chadi Mulk Aka XIVeme où reposent une soeur et une nièce de Tamerlan.

au loin BIBI KANHOUM 

Nous rentrons de notre balade par le vieux quartier juif et nous cherchons la synagogue. Les vieilles rues sont comme cachées du centre touristique. Les maisons sont cachées derrière de hauts murs, nous ne voyons pas grand chose de cette vie ouzbèke. On suit ces tuyaux de gaz qui ont parfois des fuites, les rues ne sont pas asphaltées. C'est bien de venir voir l'envers du décors. D'un côté les rues sont pavées (même un peu trop), et du côté vie ouzbèke, il n'y a que terre et fossés, voir égouts à ciel ouvert. J'aime sortir des sentiers touristiques. Ces choses que nous n'aurions pas vues...Cette vie du pays.

Le soir, alors que nous mangeons notre petit poulet rôti et nos tomates, 2 gamins viennent nous donner un sac avec du pain, de l'eau et un pot d'une espèce de crème très sucrée mais bonne.

James garé à côté d'un mini-bus, pour une fois on trouve plus petit que notre camion! 
24
mai

Nous reprenons la route pour aller/ retourner à Boukhara. Nous y étions 2 semaines auparavant, mais nous n'avions rien visité sachant que nous revenions avec nos babouchkas et que nous étions un peu malades...

C'est donc tous les 6 que nous rentrons dans cette autre ville qui fait penser aux mille et une nuits. Nous tombons comme par hasard sur le festival qui a lieu une fois par an, sur les épices et la soie.

Bon nous verrons qu'en fait ce festival où il y a essentiellement des touristes ouzbèkes (et c'est tant mieux!), nous a été plutôt désagréable: le premier jour, il y avait foule dans le centre de Boukhara, un truc de malade! Et nous ne sommes pas bien fan de ces attroupements! Nous nous sommes tout de même bien balader... surtout que la foule ne nous a "embêtés" qu'une journée!

Nous arrivons en fin d'après midi et nous partons nous perdre dans les petites rues -non touristiques- de la ville. A un croisement, 2 messieurs s'apprêtent à faire cuire leurs COMCA (prononcez "somsa", ça donne des "samosas", pâte brisée farcie d'oignon et de viande de boeuf ou de mouton). Nous restons un moment à les regarder, le pauvre gars se crame le bras lorsqu'il doit coller ses pâtons à l'intérieur du Tandor. Dans celui-ci, un feu a été préalablement allumé, rendant la terre du four chaude à point pour cuire. Ici le pain se cuit ainsi également.

Dans les petites rues, il faut faire attention où l'on pose nos pieds, (et de même en roulant avec James), car parfois les plaques d'égouts viennent à manquer! On rit des poteaux électriques. On s'inquiète parfois des tuyaux de gaz tous plus ou moins tordus, qui laissent parfois s'échapper une forte odeur!

Le soleil se couche sur Boukhara (avec 3 heures d'avance par rapport à notre pays)

Boukhara existe depuis longtemps, elle était la ville la plus sainte et la plus culturelle d'Asie Centrale. De nombreux monuments nous montrent aujourd'hui un aperçu de la vie d'antan. Jusqu'au début du XXeme siècle, de nombreux bassins en pierres alimentaient la ville en eau. Les habitants s'y retrouvaient pour boire, se laver, papoter...L'eau n'était que rarement renouvelée, et de nombreuses épidémies ont grandement fait diminuer l'espérance de vie au XIXeme siècle (à 30/35ans exactement!). Les communistes ont modernisé la ville et ont drainé les bassins, rendant l'eau sans doute moins pourrie.

C'est ici qu'a vécu le philosophe et homme de science Ibn Sina (connu chez nous sous le nom d'Avicenne 980-1020). Son livre "le canon de la médecine" traduit en latin, a longtemps (pendant 5 siècles!) été LA référence en anatomie, maladies... pour les contrées d'occident. Dans ce manuel + de 700 remèdes étaient aussi référencés. A Boukhara, bien que l'imprimerie n'existait pas, on trouvait de nombreux livres manuscrits, dont des philosophes grecs. Sur la route de la soie, elle était LE lieu de culture. Gengis Khan et son armée mongole envahirent la ville. On dit que ses cavaliers détruisaient, brûlaient tout. C'est ainsi que se sont perdus de nombreuses connaissances...

Bref c'est dans ces rues chargées d'histoire et d'histoireS que nous poursuivons notre découverte en famille!

Le premier matin, un orage éclate! Nous aurons aussi de la pluie ici. Décidément partout où nous passons il pleut.

Dans les rues, les sono crachent une musique techno-ouzbèke-traditionnelle! Nous voyons aussi des orchestres qui sont malheureusement accompagnés d'une sono étouffant complètement le son des instruments.

En face de la cité de l'Ark, il y a la mosquée Bolo Haouz. Son plafond est immensément haut, tout de bois sculpté et peint...A côté, son minaret parait ridiculement petit...

Nous continuons notre balade en allant voir la Maghot-i-Attar... Probablement la plus vieille mosquée d'Asie Centrale, du IXeme siècle. Elle abrite aujourd'hui un petit musée sur les tapis. Son portail est orné de briques créant des motifs géométriques.

Ensuite, nous allons voir le Tchor Minar (4 minarets). Avec ses dômes bleus l'ensemble est superbe, d'autant plus que c'est tout petit. Nous nous posons un moment à l'ombre des arbres fruitiers poussant à ses pieds. Le temps d'une partie de 7 familles, quelques chats se prélassaient à nos pieds.

Tchor Minor 

Nos babouchkas et les enfants logent dans un caravansérail reconverti en hôtel. Le lieu est superbe, et central. A l'intérieur, nous sommes isolés du bruit de la ville. On y passe de bon moment, à paresser, discuter, écrire, rire. Nous faisons la connaissance de Madina, petite jeune de l'accueil de l'hôtel. Gagnant 50 USD par mois, elle nous explique qu'il lui est difficile de s'acheter une voiture même d'occas' (3 000USD) ,ou un petit appart' (10 000 USD). Elle est nourrie et logée. Un soir c'est avec un grand sourire qu'elle rentre et nous montre fièrement ses nouvelles ballerines achetées à 10USD au bazar... Nous passons de bons moments avec elle, nous n'oublierons pas son rire!

Franck quant à lui discute avec le mec de l'hôtel qui travaille la nuit. Celui-ci lui parle de Jean Reno. Alors qu'en Iran on nous parlait que de foot, ici en Ouzbékistan c'est les acteurs français (ou alors cette fameuse chanteuse Alizée avec son tube "lolita") qui sont associés au drapeau tricolore.

chercher l'erreur!! 

Nous visitons aussi la mosquée Kalon. Elle est immense: elle peut accueillir dix mille fidèles. Nous l'apprécions d'autant plus qu'elle est encore utilisée comme telle aujourd'hui, et qu'il n'y a donc pas à l'intérieur de magasin de souvenirs!! Son minaret (XIIeme siècle) haut de 47m a des fondations de 10m qui reposent sur des roseaux ce qui le protège en cas de secousses sismiques. C'est très malin, je trouve. Gengis Khan en fut si impressionné qu'il ordonna à sa horde de l'épargner! AH, enfin quelque chose d'intelligent ,merci Gengis😉!

Durant l'époque soviétique, comme les religions étaient interdites, elle a été transformé en entrepôt.

magnifique! 

Quand nous rentrons à l'hôtel il fait si chaud que nous fonçons à la piscine de Boukhara. Nous avons quasiment le bassin pour nous! Le prix (2,50€ pour 1heure) est très certainement trop élevé pour les Boukhariotes ????.

Nous avons bien aimé Boukhara, il y a tant à voir! A tous les coins de rues on trouve des madrasas...Ces écoles où étaient étudiés: la religion, les mathématiques, les sciences, la philosophie, l'astrologie....

28
mai

Nous partons de Boukhara sous une grande chaleur! Nous allons plus au nord, dans la petite bourgade de Nourata. La route est bonne, nous sommes surpris, ce n'est pourtant pas un grand axe routier! Nous forçons même le passage de travaux où la route était fermée il y a quelques semaines de là. Nous arrivons chez Ruslan, qui tient une guest house. Il parle complètement français, c'est chouette!

la steppe ouzbèque...on cherche l'ombre, rare ici!

Nous allons faire un tour à l'ancienne forteresse d'Alexandre le Grand (-300)...Il ne reste que des ruines, mais on peut tout de même imaginer la grandeur du lieu. Au sommet, il y a de nombreux cailloux entourés d'un morceau de tissu. Ruslan nous dira plus tard que ce sont les Zoroastriens qui font des voeux... En bas, une chouette mosquée et un mausolée, avec une source sacrée. L'eau y coule à 19°C, et est bonne pour la peau.

Nourata 

En réservant un court séjour ici, j'avais envisagé d'aller randonner dans les montagnes d'à côté. Il fait très lourd, dans les 40 degrès, et nous optons plutôt pour faire une baignade au lac d'Aydar. Ce lac artificiel, résulte du détournement du Syr Daria... Les soviétiques prévoyaient l'irrigation des champs (entre autre de coton) à grande échelle. Le lac Aydar s'est créé par le trop plein d'un réservoir du Syr Daria.

Chaque année, le lac grossit....Alors que la mer d'Aral disparait, que c'est triste!

 La baignade est bienfaisante... Ça sent les vacances!

Pour aller au lac, nous faisons un brin de courses. Les habitants de Nourata sont curieux de voir un camion français "fransousse, Pariche" et nous recevons de beaux sourires.

La route pour le lac traverse la steppe ouzbèke: il y a de nombreux troupeaux de vaches, moutons et chèvres, ainsi que des chevaux en liberté: c'est magnifique. Ruslan nous explique que dans le désert nous trouvons des moutons et chèvres seulement. Dans la steppe il y a aussi des chevaux et vaches... Ahh je comprends mieux. Encore un autre paysage du pays que nous n'avions pas vu! Pourtant le sable est aussi rose qu'entre Noukous et Boukhara où le Kyzylkum s'étend. (le désert du Kyzylkum: des sables rouges).

Le lendemain, on prend la direction de l'Est, pour retourner à Tashkent où les Babouchkas ont leur avion dans quelques jours... La route longe du côté Sud les montagnes, du côté nord le lac avec la steppe, toujours. C'est superbe! Hormis les 100 derniers kilomètres de route qui donnent un aperçu de notre traversée Turkmène aux gd-mères, on en prend plein la vue! Avec Franck nous ne sommes pas contents de retrouver les mauvaises routes...Elles me sortent par les yeux! Nous faisons une halte pour la nuit à Jizzax... Ville non touristique, où l’hôtel ne répond pas forcément à nos attentes occidentales, ni le restaurant d'ailleurs!

PS: les connexions internet sont aléatoires et le chargement des photos prend des plombes! Là par exemple ça a pris 4h 😴 Ça m'apprend la patience... Surtout quand je fais une mauvaise manip' et que tout s'efface d'un coup: je suis douée que voulez-vous!?

1
juin

Nous voici de retour à la capitale que nous avions quittée 2 semaines auparavant. Nous restons 2 nuits avant que nos Babouchkas repartent vers la France... Nous profitons des ces derniers moments en famille, et nous allons au bazar de Tashkent, prenons le métro (bien soviétique!), nous promenons dans un parc où de nombreux ouzbèkes flânent. Nous tombons par hasard sur un café Harry Potter, Maya est ravie, surtout qu'elle vient de terminer le 3eme tome.

métro 
statue de Tamerlan 
le bazar 

Le samedi soir, dernière soirée tous les 6, nous prenons un repas simple au camion. Les valises sont prêtes pour demain matin. Avec Franck, nous suivons le son de musique rock: on entre dans un jardin, il y a un groupe qui joue super bien. Nous pensions être dans un mariage, mais les gens qui sont autour de nous ont des visages bien européens: c'est en fait une soirée de fin d'année pour des profs qui enseignent dans des lycées internationaux! Nous restons un moment à profiter de ce son qui nous est cher...Sympa comme dernière soirée dans le pays!

Le lendemain, les babouchkas apprennent que leur 2eme vol partira avec un retard de 3h, ce qui leur fera louper leur train à Paris...Leur retour aura été un peu plus long que prévu puisqu'elles auront du dormir à l'hôtel à Roissy.

byebye! 

Les au-revoir ont été plein d'émotions!! Nous avons été enchantés de passer du temps comme ça avec nos mamans, les enfants ont été cocoonés, et ce partage restera un fort moment dans ce voyage! Merci à vous 2 d'avoir passé un peu de temps avec nous 😀

Nous avons passé 3 semaines et 1/2 en Ouzbékistan. C'était chouette de voir les différents endroits du pays, notamment hors des sentiers touristiques. Les monuments historiques donnent un bon aperçu de la route de la soie...

Alors que les babouchkas sont au dessus nos têtes, nous filons vers le Kirghizistan via le Kazakhstan. Nous avions prévu d'aller dans le sud du Kirghizistan, mais nous sommes fatigués des mauvaises routes et appréhendons d'en rencontrer! Nous passons donc 2 jours à rouler à travers une steppe magnifique, verdoyante! De nombreuses montagnes, pour certaines encore enneigées...De nombreux chevaux en liberté... Ça nous fait un bien fou de retrouver la verdure, la fraicheur, la nature!!

superbes spots en pleine nature!! 
3
juin

petit retour sur le dernier pays....

6
juin

Voilà 4 ans que nous étions venus ici au Kirghizistan... Nous ne savions pas à l'époque que nous y retournerions! Nous retrouvons la "smalaventure" déjà croisée en Ouzbékistan. Petits et grands sont contents de passer à nouveau du temps ensemble.

 le drapeau Kirghize,La statue de Manas

Nous sommes ici pour faire nos visas de transit russes. Mais il faut se décider, poser une date, faire l'itinéraire...Nous sortons calendriers et cartes. Autant nous savions que le bout de notre virée vers l'est était dans ce pays à la prononciation difficile, autant le retour restait aléatoire... Après réflexion, c'est décidé nous entrerons en Russie le 2 juillet. Nous devrions avoir un visa de transit de 10 jours maximum. Je suis donc allée une première fois au consulat de Russie à Bishkek. On m'a dit de revenir le lendemain matin. A 9h tapantes j'étais au portail. Il faut déjà savoir que c'est un consulat...Pas de drapeau Russe, pas de panneau, rien, ou si mais tout en cyrillique. J'ai donné mes papiers préalablement remplis, à un monsieur derrière un guichet (à la hauteur de mon cou...On se sent bien petit parfois). Nous avons laissé nos passeports et retournerons le 20 juin les récupérer avec nos visas.

Nous avons donc passé du temps avec la Smalaventure...Caro et Jérôme voyagent avec leur 4 mouflets, Elias, Noélia, Kyan et Jonas. Ils ont rencontré un policier qui les a invités à manger... Il nous propose de venir aussi. C'est avec un grand plaisir, (des chocolats et des fleurs), que nous arrivons un soir chez Nurlan et sa femme Assèle. Ils vivent dans une grande maison à la périphérie de la ville, devant chez eux de nombreux fraisiers. Nurlan est chef de la police (rien que ça!). Malheureusement, il doit rapidement nous quitter pour aller sur une intervention...Il reviendra plusieurs heures plus tard, juste à temps pour accompagner Franck et Jérôme à siroter de la vodka.

un régal! 

Nous sommes attendus: le festin est de roi: des salades de crudités, de la soupe, du plov, des pains différents, des fruits, des bonbons, de la glace et du gâteau, le tout arrosé de kompot (jus de fruits cuits), de vodka et de thé... Le ramadan vient juste de se terminer, et Assèle est contente de pouvoir s'enfiler quelques verres de vin (de Géorgie). Nous passons ici une excellente soirée, nos hôtes parlent parfaitement anglais et l'échange est très intéressant. Les enfants jouent à une baston franco-kirghize. Je ne me souviens pas des prénoms des jeunes enfants de la maison...Sauf de la petite Jamila à qui on a rasé la tête, en prévision des chaleurs estivales. Nous apprenons par exemple, que le plus jeune fils de la famille reste vivre avec ses parents. Pas d'histoires dans les fratries, car c'est ainsi. C'est la tradition... On nous dit que les hivers sont rudes ici, souvent le thermomètre descend à -40... L'été il peut grimper à 50°C...Nos hôtes souhaitent vraiment que le tourisme se développe dans leur pays, et je leur souhaite également, il y a tant à voir!

Nous avons le droit à un petit spectacle des 3 nièces de Nurlan. Elles sont belles, elles sont chic, elles sont magnifiques... Elles nous font une danse sur l'épopée de Manas. Héros légendaire Kirghize. Puis elles jouent du Koumous, instrument à cordes. L'ambiance est extra, nous passons un très bon moment! Dehors un gros orage déverse des trombes d'eau! Franck fait un aller retour rapide au camion pour fermer les fenêtres restées ouvertes...

Nous sommes enchantés de notre soirée si riche! Le lendemain, nous disons aurevoir à la smalaventure!! On roule vers le sud et on se fait arrêter sur la route par un des nombreux policiers présents sur les routes kirghizes. Il nous faut allumer nos phares. Ah fallait le deviner aussi! Comme le policier est un tant soit peu insistant, nous appelons notre ami flic! 😀Nous sommes ainsi repartis sans amende

8
juin

Nous partons de Bichkek vers le sud. Nous voulons rejoindre Tash Rabat, vieux caravansérail proche du col du Torugart, frontalier d'avec la Chine. Nous faisons la route en plusieurs jours... même s'il n'y a que 350 km... La route est superbe dans tous les sens du terme ! (les paysages sont magnifiques et l'asphalte excellente!). Nous passons un premier col. En descend il y a une grande étendue d'eau. Nous y dormons une nuit. A côté de nous une jeune bergère et ses moutons. Il y a de nombreux oiseaux au bord de l'eau qui est bleue/verte...

Magnifique avec ces montagnes en fond de toile !

Nous repartons le lendemain vers la petite ville de Kochkor. Aujourd'hui, c'est jour de marché. Et pas n'importe lequel : celui des bestiaux. Déjà en 2015, nous avions visité celui de Karakol... Celui de Kochkor est bien plus petit... Nous sommes impressionnés par un grand nombre de personnes faisant la manche avec une pancarte où un proche en photo est malade. Encore une fois, petite prise de conscience...Chez nous les frais liés à la santé sont gratuits !

Sur le marché, on nous sourit.

ici nous croisons de nombreux potes de James!

Nous repartons après avoir fait le plein d'eau pour James : il arrive que les gens hallucinent. Croient-ils que nous roulons à l'eau ?? Ici de nombreuses pompes à mains ou non sur les bord des routes dans les villages... Alors qu'en Ouzbékistan il nous était difficile de trouver de l'eau, ici pays de montagnes, et réservoir d'eau de l'Asie Centrale (avec le Tadjikistan), nous n'avons pas de soucis.

La route s'élève, puis redescend.De nouveau nous passons un col à 3030m. On s'arrête plus tard dans la journée dans une autre petite ville : Naryn. Le soir, on s'arrête proche d'une route. Il ne fait pas beau, il pleut , on se caille. Autour de nous nous voyons les allers et venues des bêtes. Les cavaliers fiers sur leur monture vont les chercher...

vue de notre maison sur roue😀

Nous repartons après un réveil enchanteur : devant nous sur la colline en face, il y a de nombreux chevaux... Ils ont ici toute leur place. Je ne regarderai plus nos chevaux enfermés chez nous de la même manière. Ici d'immenses étendues vertes les attendent. Bien qu'ils soient parfois entravés, ils sont majestueux, c'est le pays du cheval! Les paysages sont toujours superbes : des montagnes, et toujours des montagnes, un nouveau col. Il y a des nombreuses yourtes , Bozui en kirghize, au bord des routes, au fond des vallées.... C'est trop beau !

Le midi on s'arrête proche d'une vieille citadelle, Koshoy Korgon. On profite d'un petit ruisseau pour nettoyer à fond les chiottes secs (il faut une première à tout, et le matin-même, le bidon du pipi a débordé.... Petit rappel sur les toilettes sèches, nous avons un séparateur pipi-caca...). Heureusement, le vent et le soleil sèche le tout...Pendant ce temps, les enfants jouent dans l'eau... Autour de nous, ça bourdonne à fond et les oiseaux chantent !! Que la nature est belle.

quelle route!!! 

On repart pour une trentaine de bornes vers ce fameux caravansérail... 15 km de piste où l'on voit de nombreuses marmottes !Il y en a des dizaines !En fait, tous ces mottes de terre retournée sont leurs terriers ! Il y en a des dizaines ! Elles sifflent.

On roule dans la vallée, il y a des camps de yourtes, Jailoo (pâturages kirghizes) et certaines familles font du tourisme une rentrée d'argent... On pose James proche du caravansérail...Sans doute le dernier que nous verrons sur notre chemin. Il date du Xeme siècle, et a été restauré. Il est curieux et bien qu'il ne soit pas si imposant que ça vu de l'extérieur, il est immense à l'intérieur ! Il était sur la route pour Kashgar en Chine. Rabat signifie caravansérail

nous ne sommes pas les seuls touristes: nous rencontrons ces jeunes venus de Bishkek..ils empestent la vodka 

Parlons un peu de La route de la soie :Elle commencait à Xian en Chine ,et terminait à Constantinople en Turquie (l'actuelle Istanbul), soit plus de 8000 km à vol d'oiseau...Il fallait une année de voyage pour effectuer le trajet à l'époque. Les itinéraires du nord étaient exposés aux ataques de cavaliers nomades, et les points de ravitaillement en vivres et en montures y étaient rares. Au sud on craignaient les déserts et la neige qui obstruait les cols. De nombreux marchands passaient la soie de mains en mains, et donc l'origine de sa fabrication se perdait au fil du chemin, ainsi que son lieu de fabrication...

D'après la légende, c'est en 2640 avant JC que XI LING, femme de l'empereur qui découvre le principe de la soie. On dit qu'elle buvait du thé sous un murier et qu'un cocon tomba dans sa tasse.... Mais de récentes recherches archéologiques ont prouvé que le secret de la soie était connu des chinois 5000 ans avant XI LING !

Ainsi la Chine importait les lapis lazuli, jade, ivoire, corail, laine, verre teinté de méditerranée, les épices, les fruits secs, le vin,.... mais aussi les animaux, les acrobates, les musiciens, les arts, le savoir, les traditions, l'échange d'idées, les religions... Parti d'Inde le Bouddhisme s'est répandu en Chine via les routes de la soie. On a du mal à imaginer que des monastères bouddhistes dominaient autrefois la vie culturelle en Asie Centrale. Quant à l'occident, la soie, la porcelaine, le papier, le thé, les épices, la rhubarbe, les laques, les bambous, l'encens, les herbes médicinales, les pierres précieuses et les parfums étaient importés.

Le passage obligé était l'Asie Centrale qui régulait les échanges, fournissait les animaux de bâts (chameaux de bactriane, chevaux).

Les marchandises voyageaient rarement d'un bout à l'autre :les caravaniers transportaient leurs objets sur de courtes distances. Boukhara et Samarcande en Ouzbékistan étaient 2 étapes à mi parcours entre Alep en Syrie, ou Bagdad en Irak, et Kashgar en Chine.

Tout au long de cette route, de nombreux brigands terrorisaient les marchands et les caravaniers. C'est dans les caravansérails espacés des uns des autres d'une vingtaine de kilomètres, que les caravanes faisaient une halte nocturne... C'est aussi dans les plus grands d'entre eux, que les marchandises s'échangeaient.

La fin de la route de la soie... La chine se retira derrière sa muraille, Gengis Khan (encore celui-là!) et Tamerlan minèrent l'économie de la région. Au XVIeme siècle l'ouverture des routes maritimes plus rentables entre l’Europe et l'Asie mit un point final à cette fameuse route.

Depuis la chute de l'URSS, à nouveau se font des échanges et cette route de la soie reprend forme. Les babioles chinoises inondent les bazars d'Asie centrale, le gaz et le pétrole transite dans l'autre sens, la drogue passe par cette route également pour finir en Russie ou en Europe. Un projet routier voit le jour... Les camions et wagons pourront relier la Chine et nos contrées en seulement 10jours, contre 40 jours par les mers.

Petit aparté : nous roulons en ce moment sur l'E40. La plus longue route d'Eurasie : vous ne le saviez pas ? Nous non plus ! Partant de Calais, elle traverse l'Europe, continue en Asie centrale et termine sa course au Kazakstan à Almaty !

Hima joue un long moment avec les gamins du camp...Ce sont les grandes vacances d'été... Le jeune Aryet est sourd et muet. Ca ne nous empêche pas de nous amuser avec lui .Il va dans une école spécialisée à Bichkek.

La végétation est bien timide...Est-ce la fin de l'hiver, est-ce le sur-pâturage?

Le soir, on s'offre un repas au camp de yourte... On discute un bon moment avec ces dames... Les camps sont montés d'avril à octobre... Le lait est transformé en fromage, beurre, Koumis (boisson locale au lait de jument fermenté ou non).

Le soir, comme le chauffage stationnaire ne fonctionnera pas vu que nous sommes à 3100m d'altitude (et qu'il fallait rajouter 400€ pour le kit « altitude ») , nous sortons les couvertures polaires, chaussettes... Le matin, un étrange silence nous entoure. Il y a une grande clarté : il a neigé ! Ouahouh ! Pour couronner le tout, les yaks ne sont pas loin... Je suis heureuse que les enfants voient ces drôles de bêtes... Elles ne vivent qu'à haute altitude, et nous en avions beaucoup croisé au Népal en 2003...Ça remonte !!

il a neigé!!

il a neigé sur Tash Rabat 

Nous partons nous balader dans la vallée, il fait froid. Nous traversons à plusieurs reprises la rivière « Tash Rabat ». La neige de la nuit a fondu.

En rentrant, une tournée de patates sautées nous réchauffent.. Nous nous réchauffons sous la couette devant un film...

Pendant ce temps, l'herbe redevient blanche à nouveau !!Je ne suis pas mécontente d'être à côté de gens vivant ici...

La nuit est froide. Nous entendons les yaks grogner...Au réveil ils sont autour du camion : magique ! on les entend brouter! Ces animaux peuvent vivre jusqu'à plus de 5000m d'altitude. J'adore ces bêtes, le manque d'oxygène ne les empêche pas de courrir sur une montée !

c'est beau hein?! 

Nous apercevons un brin de ciel bleu...Nous imprimons ces paysages dans nos petites têtes...et filons sur les 15 km de pistes avant de rejoindre l'asphalte. Nous croisons des poids lourds chinois : la frontière n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres.

10
juin

Quand nous partons de Tash Rabat et de ces paysages magnifiques, au premier village que nous traversons, une yourte est prête à être montée ! Ni une ni deux, nous nous garons devant la maison. Nous demandons si l'on peut regarder, le tout en mimant...La barrière de la langue est un bon apprentissage de la communication non verbale! La grand mère nous fait signe de venir prendre un tchai . C'est gentil comme tout, mais nous entrons dans la maison un peu gênés. Merci google traduction (français-russe), nous échangeons ainsi... (L'écriture Kirghize utilise l'alphabet cyrillique, mais le son de cette langue est guttural, et nous différencions bien quand le russe est parlé ou le kirghize. Même si parfois la traduction de google est quelque peu aléatoire nous nous en servons très souvent!) Un moment Iriskul parle dans le téléphone, celui-ci me dit « quand j'aurai mis le chat dehors...??!! bref on ne comprend pas toujours, mais on comprend que nous sommes ici les bienvenus ! Sur la table il n'y a pas que du thé...

La yourte ou bozuy en kirghize, sera montée dans le jardin. Le journaliste d'un magazine kirghize arrive pour photographier les étapes du montage de la yourte. L'orage, la pluie et le froid interrompent un moment cette merveilleuse aventure ! Franck est très intéressé, il participe volontiers. Hima est curieux, et prend les ficelles, cordes, et comprend toutes ces étapes nécessaire à la bonne tenue finale de la yourte, il tire et fait des noeuds, peut-être se croit-il sur son bateau en mer?! Maya quant à elle, préfère continuer la lecture d'Harry Potter!

La grand-mère mène le chantier avec rigueur, et chacun sait ce qu'il a à faire. Les plus jeunes apprennent ainsi les traditions ancestrales.

Une fois le plancher posé (bien qu'il n'y en a pas dans toutes les yourtes) l'encadrement de la porte est installé. Viennent ensuite les treillis pour les murs. Puis les tissus en laine feutrée... Sur certaines yourtes, du plastique est ajouté, ou une toile en coton.

Le résultat final est superbe ! La partie droite étant réservée aux femmes, celle de gauche aux hommes. La porte est orientée plein est. Cette yourte date de 1973 comme l'indique l'oiseau sur la porte...

Nous repartons avec un pain tout chaud, pas sans avoir été invités à manger. Nous sommes enchantés par cette matinée mais nous devons rouler...nous avons rendez-vous!

Le soir, nous rejoignons une famille déjà rencontrée en Ouzbékistan. Maya est heureuse de retrouver sa copine. Les Aventuracinq sont sur le chemin du retour après une année passée sur les routes, ou dans les airs.

Avec Sabine, David, Pauline 15 ans, Gabin 12ans et Elise 9ans nous passons une chouette soirée, puis le lendemain nous restons ensemble à nouveau. Ça papote, ça joue, ça se balade, ça matte des films!!!

Le lendemain, ils vont vers Tash Rabat, et nous vers le lac Song Kol que nous n'avions pas vu il y a 4 ans...

13
juin

Nous faisons le plein d'eau et de bouffe, et nous sommes prêts pour aller à ce fameux lac. Il y a 4 ans, nous n'y étions pas allés, en effet il faut passer un col à 3500m d'altitude, et cela nous avait freiné avec les enfants, et notamment avec le diabète. Cette fois-ci c'est dit nous irons! C'est un peu le bout de notre voyage, une fois vu, nous pourrons rentrer chez nous😉 Le lac se mérite : 50 km de piste, dont 10 de montée vers le col. Moi qui ai facilement le vertige, je me paie un torticolis...de stress sans doute !

Nous en prenons plein les yeux comme d'habitude dans ce beau pays...Nous prenons la route nord qui mène au lac. Celle du sud est réputé plus jolie mais plus tortueuse...Sans façon. C'est curieux d'avoir développé un vertige alors que dans nos premières années de voyage avec Franck, nous avions trekké au Népal...et que nous avions longé de nombreux précipices (que je n'aimais déjà pas trop à l'époque!) Cette partie de piste est une vraie tôle ondulée: c'est insupportable! On bouffe de la poussière même les fenêtres du camion fermées, tout bouge, ça grince, ça claque, on n'aime pas ça!

Nous faisons une petite expérience avec un ballon pour expliquer aux enfants la pression atmosphérique qui se modifie avec l'altitude...Quand nous passons le col, le vent est froid, mais l'air est sec, cela nous rassure. Nous amorçons 1 heure de descente, toujours sur une piste de terre mêlée de cailloux.

La montée au col
on apperçoit le lac au loin 

Nous essayons, en vain, de se rapprocher du lac...Les chemins y menant ne sont pas accessibles pour James. Du reste une nouvelle fois (comme au lac de Boukhara en Ouzbékistan) nous « tapons » dans un trou. Franck descend jette un œil. Nous repartons, et trouvons un endroit, certes loin de la rive (environ 6km), mais plat, sec et surtout magnifique ! Nous sommes seuls, il règne un silence incroyable!

Nous partons faire une balade, le vent est cinglant, et quand on se décide à rentrer, la pluie et la grèle tombent !

James au milieu de cette belle nature! 

Plus tard, Franck part se balader...puis moi, je marche droit devant, soudain, un cavalier sorti de nulle part approche, me salue et continue son chemin...Les enfants restent au chaud au camion (au chaud au chaud, c'est vite dit puisque le chauffage ne fonctionne pas à cette altitude.)

Le song kol que nous ne verrons que de loin, est un lac d'altitude. A 3100m, il est entouré de montagnes. De nombreuses familles kirghizes viennent s'y installer pour leur bétail. Ils montent leur yourte, accueillent en même temps les touristes de passage. Parait que pendant l'été, c'est blindé d'européens. Le lac ne fait que 15m de profondeur. On dit que ses eaux changent de couleurs en un clin d'oeil. Même de loin, nous le constatons : alors qu'à notre gauche le ciel est bleu, son eau est bleue. A notre droite, le ciel menaçant, gris et chargé de pluie ou de neige transforme son eau en un gris profond. Nous faisons une tournée de crèpes, qui sont bien appréciées!

joli bivouac, non? 

Nous sommes entourées de bétail : les moutons toujours groupés se devinent au loin...Les chevaux quant à eux, sont un peu partout. Il y a de nombreux poulains !

La tombée de la nuit apporte une luminosité parfaite ! Les chevaux se rapprochent du lac...Parait que les loups rodent dans cette région .

La nuit, je me réveille et vois la lune cachée derrière un nuage...L'eau du lac, est argentée !!Le matin, nous voyons que le ciel se charge de lourds nuages. Nous avions regardé la météo, et avions reçu un SMS nous alarmant comme quoi des pluies auraient lieux dans le pays et qu'il fallait prendre garde aux glissements de terrain !Il ne s'agirait pas de rester bloquer en haut du lac. Nous déjeunons rapidement et filons vers le col. Nous voyons des Yaks et des vrais ! Ils sont gros, bien plus imposants qu'à Tash Rabat...Ceux là étaient peut-être croisés avec des vaches comme cela se fait aussi (les bêtes sont alors plus dociles, mais sont stériles par contre...). Plusieurs d'entre eux se castagnent. La dri, femelle du yak, donne un lait très riche. On nous dit que souvent un yak est tué, et qu'il nourrit une famille entière pendant tout l'hiver. D'ailleurs le kirghize est un viandard...

Je n'apprécie pas la descente même si j'ai bien conscience que le lieu est juste magnifique, on se sent tout petit !Nous prenons en stop un monsieur..Il nous fait signe que « machine, kapout » .En effet, nous avons croisé une voiture en panne, et aussi un camion... Il descend quand le réseau téléphonique revient. Nous, nous continuons notre route, enfin notre piste.

Je ne sais pas si le song kol "vaut" cette vilaine piste qui y mène. Nous sommes fatigués de ces mauvaises routes, de ces pistes, qui nous ralentissent, qui nous stressent, nous écoutons le moindre bruit suspect de James..on t'en fait voir mon vieux! Du reste, Franck est content: le camion a retrouvé sa toute puissance, qu'il avait perdue sans doute depuis les pleins de gazoil soufrés de l'Ouzbékistan !Ici il vient de Russie et est de meilleure qualité.

A Kochkor, nous croisons 2 gros camion, partis d'Europe !Une sorte de voyage organisé...Ils vont jusqu'à Pékin et font la route en 3 mois.

Nous profitons de la civilisation avant de repartir...

20
juin

Le Kirghizistan, gros coup de coeur de notre voyage! Les paysages sont tellement nature, et beaux... Nous avions été charmés il y a 4 ans, là c'est pareil!

18
juin

Nous rentrons doucement vers Bishkek. Nous faisons un petit crochet par le lac Issyk Kul que nous avions tant aimé lors de notre première visite. Il a toujours sa même couleur bleue. L'eau y est transparente, sauf quand souffle le vent. Celui d'Est "santash" signifie beau temps. Celui de l'Ouest "ulan" apporte le mauvais temps. Ce que nous constatons. Nous voyons des oiseaux marins (!) si loin des océans... Il y a même quelques vagues. Légèrement salé, il ne gèle pas l'hiver. Au nord, la chaîne des Kumgoy Alatoo culminant à 4000m... Au sud, la chaîne des Tian Shan avec des 5000. Alors qu'en aout 2015 on avait enchainé les baignades, là l'eau est carrément froide! Il y aurait plus de 100 rivières se jetant dans le lac...

Nous quittons les montagnes de Kirghizie. Qu'elles étaient belles! (A l'heure où j'écris nous sommes dans la steppe désertique du Kazakhstan et la chaleur est plus que caniculaire d'autant plus que l'ombre est inexistante...)

Nous avons longé la rivière "Chuy". Nous étions passé par ici en train il y a 4ans.

Nous nous sommes fait arrêtés par la police -régulièrement présente et pénible- car soit disant Franck roulait à 72km/h au lieu des 60 réglementés. Sauf que ce n'était pas possible car nous venions de démarrer. Donc le policier a trouvé un autre prétexte: comme quoi les vélos et la malle n'étaient pas notés sur le permis international que Franck lui donne....Mon homme s'est énervé (il faut dire qu'il ne s'énerve qu'en voyage!! je me souviens d'une fois en terre indienne😉) et a quelque peu crié sur le préposé casqué...qui l'a laissé partir!

la route vers la capitale est superbe..il y a 4 ans, nous l'avions faite en train! 

Nous avons passé ensuite 2 nuits à côté de la Tour de Burana. La première fut d'un calme campagnard. La seconde un peu plus bruyante puisqu'à 2h30 du mat' une voiture de jeunes s'est garé juste devant James, alors que le parking était gigantesque! Pendant 2h, nous avons eu à faire à de la musique techno que crachait l'autoradio. Même si Franck leur a expliqué que nous voulions dormir, rien n'y a fait. Ils fêtaient un anniversaire, et nous ont donc proposé un verre de Vodka. Au milieu de notre nuit nous avons préféré refuser...! Bref, quant ils sont partis il faisait déjà jour et nous avons pu terminer notre courte nuit. Heureusement que la journée d'avant avait été meilleure: alors que nous mangions le midi, un camping car français s'est approché, immatriculé en vendée, nous avons rit quand on a vu qu'on vivait qu'à 40 bornes des uns des autres! Stéphane et Nathalie sont partis pour 1/2 année à travers les routes d'Asie Centrale. Nous avons passé un chouette moment en leur compagnie et avons bien papoté! Quant à la tour de Burana, mouais...un beau coucher de soleil nous a enchanté. Le reste...

bon... c'est quand même super beau! 

Nous avons ensuite roulé vers Bishkek, cette capitale la plus verte d'Asie Centrale tant il y a d'arbres! Dans les parcs, on trouve aussi de chouettes statues, des amoureux, des vélos et rosalies, des vendeurs de glaces et des fan de karaoké...et un méga market!!

Nos amis les Aventuracinq (à l'heure!) nous y ont rejoint et nous avons à nouveau passé de bons moments (vivement Porto/ Lisbonne, au choix, fin du message codé). Les enfants ont refait de la rosalie (même dans les escaliers visiblement!).

les aventuracinq...à l'heure! 

A Bishkek nous avons aussi fait la connaissance de Mathéo et Jim qui sont partis de France à vélos...ils enchainent les tours de pédales, les trains, les bus, la marche, pour se rendre en Australie... Nous leur avons demandé de faire un dessin sur James. Ils ont choisi de nous dessiner... Aussi de Robin qui vient chaque année an Asie centrale...Et aussi d'un jeune allemand parti de Singapour à vélo... et aussi d'un italien/argentin partis en camion pour aller en Asie du Sud via le Tibet et sa capitale Lhassa...

Petit tour à Osh Bazar... Où nous avons fait quelques emplettes...

tous nos sens sont en éveil: j'adore! 

Et pous avons récupéré en 2 minutes chrono nos passeports avec nos visas de transit russe. Nous aurons alors 10 jours pour parcourir les 1200 km que nous avons à avaler pour rejoindre l'Ukraine et l'Europe.

Nous avons eu du mal à quitter nos amis et nous avons eu une bonne soupe à la grimace d'Hima et Maya quand nous avons repris la route... Après un passage de frontière on ne peut plus bordélique, nous avons pu commencer le retour vers notre petite maison vendéenne. 2700 km nous attendent pour rejoindre la frontière Kazako-russe...2700 bornes de steppes.

20
juin

Quand on quitte le Kirghizistan, le passage de la frontière se passe assez rapidement, bien qu'un peu bordélique. On prend conscience que nous sommes maintenant sur la route du retour.

Étrange sensation.

Encore 2 mois de voyage.

Nous savons que les prochaines semaines ne seront pas les plus agréables, tant il nous faudra rouler...Il nous faut avaler les 2700 km du Kazakhstan. Nous les appréhendons, nous savons les routes en bon état, mais nous savons que cette traversée sera longue. On appréhende la chaleur, ainsi que les immensités désertiques de la steppe. Nous devons entrer en Russie le 2 juillet. Ce qui fait que nous avons 12 jours pour traverser le pays...Roule James! Lignes droites, plates, à pertes de vue... 2 déserts nous attendent: le Kyzylkum et le Mouyounkum.

on the road again! 

Petit aparté tiré du livre d'Erika Fatland « SOVIETISTAN »... Le Kazakhstan, grand pays dans lequel l'URSS a forcé ses nomades à se sédentariser. Aujourd'hui il en reste moins de 10%. Les terres devaient être utilisées pour la culture: mais la steppe est trop sèche et trop salée. Les étés trop chauds, les hivers trop froids. C'est dans ce grand pays que des goulags ont été construits. On estime qu'entre 1929 et 1953, plus de 18 millions d'individus ont été emprisonnés. En Sibérie et au Kazakhstan on comptait alors 1000 goulags, camps de travail. Les « gênants » politiques y furent déplacés. En 1933, une famine touche le pays. Un quart de la population meurt: l'argent sert à industrialiser le Kazakhstan. C'est dans ce gigantesque pays que se déroule 1 essai nucléaire par mois durant toute l'époque soviétique. Au total 456 bombes atomiques furent tirées dans le nord-est du pays. C'est la guerre froide, ce fut une bataille politique, une vraie partie de ping-pong entre USA et URSS pendant lesquels les 2 pays effectuaient chacun des essais nucléaires. A Semei, aujourd'hui le lieu est très radioactif. Pollué à tout jamais, les habitants ont de gros soucis de santé, de malformations. L'espérance de vie y est courte. Kourtchakov, le centre administratif des essais nucléaires, était une ville sans nom à l'époque. Juste un numéro, cette ville n'existait sur aucune carte de l'URSS. Secret défense. En 1963, un accord entre USA/URSS/Grande Bretagne est signé pour stopper les essais dans l'atmosphère, sur terre et dans l'eau. Bon finalement l'URSS a continué encore une bonne vingtaine d'années, soit 340 tirs de plus, (et la France aussi au passage!). Une fois la chute de l'URSS, la Russie a récupéré avec l'accord du Kazakhstan ses armes atomiques. Un accord a été passé entre USA/Russie et Kazakhstan pour sécuriser et nettoyer le lieu qui contenait encore de nombreux stocks d'uranium enrichis et de plutonium.

Le premier soir, on s'arrête proche d'une famille. Ils ont posé leur camp ici pour un mois. Ils nous accueillent gentiment dans leur yourte (de structure métallique), nous offrent thé et petits gateaux... Nous essayons de communiquer comme on peut. On apprend qu'ils ont un troupeau de 1200 moutons, et seulement 4 chevaux. Ils habitent à une cinquantaine de km de là, et sont semi-nomades : l'été est passé dans les étendues herbeuses de la région. Dans quelques jours, ils iront + dans les montagnes, non loin du Kirghizistan. A la fin de l'été, ils retourneront dans leur village.

On apprend qu'en Kazak, chat se dit « massacre » c'est rigolo! Le lendemain, nous allons leur dire au-revoir, et Jamila offre une tasse à Maya...Jamais 2 sans 3. La première tasse lui avait été offerte par notre ami Reza à Kerman en Iran.

21
juin

Nous repartons le lendemain direction Shimkent. On regarde à notre gauche les dernières montagnes kirghizes. Nous commençons à avoir très chaud, mais ce n'est rien comparé aux jours prochains où là nous étoufferons carrément !

On dort une nuit à l'ombre( très rare dans ce pays) à l'extérieur d'un petit village. Rapidement, une voiture s'arrête et l'homme qui en sort nous invite chez lui. Nous refusons poliment : nous sommes fatigués de ces 360km que nous avons fait, de plus il ne parle pas anglais, et nous ni russe, ni kazakh. Il revient 10 minutes plus tard avec sa femme pour nous inviter à nouveau...Nous refusons toujours, navrés de les décevoir. Puis une fois partis, notre « voisin » arrive à son tour, pour nous inviter lui aussi. Rebelote. Il n'insiste pas, mais nous lui demandons si nous pourrons faire le plein d'eau chez lui le lendemain... Puis un autre « voisin » vient nous voir nous proposant de l'aide. On retrouve l'accueil que nous avions eu en Iran !

En face de nous, un taureau est bien en peine : sa douce passe et repasse devant lui, le narguant presque, alors que lui est attaché à un arbre.

22
juin

Le lendemain, il faut repartir, le midi on fait une pause à Turkestan. La ville est en travaux, il y règne une chaleur caniculaire, et le vent souffle une poussière qui s'infiltre partout! Impossible de rentrer dans le centre-ville avec James. Nous comprendrons plus tard que le premier ministre vient aujourd'hui, et que la ville est fermée à la circulation. On cherche un resto avec la clim! James n'en est pas équipé et malgré les ventilos, les vaporisateurs d'eau, etc, on cuit! On passe rapidement devant le mausolée de Yasawi. Yasawi, Yasaqui ? Nous ne te visiterons pas. Tant pis, mais la chaleur frôle les 40, et sans ombre c'est juste insupportable ! L'air est brulant.

Cette chaleur est toute autre que celle de nos contrées...En effet, chez nous la végétation est très présente, et apporte de l'humidité. Ici, y'a RIEN. On dessèche.

Les paysages sont toujours les mêmes et ne changeront pas sur 2000 km. C'est plat, c'est vide, c'est hostile, c'est même par moment angoissant. Parfois on voit des chameaux au milieu de rien. Le ciel est décidément vidé de tous ses nuages et le soleil est puissant.

ça roule... 

On repart... et ça roule...

y a pas beaucoup de circulation sur cette route... 

Le soir on s'arrête à Janakorgan. Nous avons repéré une tache verte (un parc) sur le GPS, et on compte bien s'y rendre pour être à l'ombre. Nous ne voyons plus d'arbres depuis la veille, seulement quelques-uns bien timides dans les rares villes ou villages. Il faut dire que nous sommes dans le désert du Kyzylkum, déjà traversé en Ouzbékistan. Ce parc est en fait un sanatorium. Nous nous y installons, et recevons de nombreux visiteurs ! Curieux de nous voir ici, les gens vont et viennent, nous apportant des pommes, des boissons, des glaces: C'est extra! Quelle gentillesse😀 Malgré la barrière de la langue, avec google translate et notre carte du monde papier, l'échange est intéressant.

23
juin

Nous repartons et roulons encore et toujours à travers cette steppe. Moi qui la pensais verte. Je m'étais dit que je m'y allongerais. Mais non, l'herbe est grillée, et je sais la région remplie de vilaines bestioles. Notamment les « camel spider ». Déjà vues au lac à côté de Boukhara en Ouzbékistan, je ne tiens pas à les recroiser! Inoffensives, leur morsure est réputée très douloureuse. Sales bêtes qui s'incrustent dans la peau des chameaux pour les bouffer: beurk.

Le Syr Darya prend sa source au Kirghizistan, dans les Tian Shan. Un cimetière, Voici ce qu'on fait des poubelles (quand y'en a!) 

On roule 200 km jusqu'à Qizilorda. Chaleur étouffante, pas d'air, pas d'ombre. Route désespérément droite. Nous passons l'après midi à l'aqua-parc. L'eau y est bien trouble, mais alors qu'est-ce qu'on est bien ! A 2 pas de nous, le Syr Darya... nous l'avions vu en Ouzbékistan, il continue sa course à travers le Kazakhstan pour la finir dans ce qui reste de la mer d'Aral. On termine la journée au grand mall d'à côté. Grand centre commercial, on y est au frais, après quelques achats, on mange dans un des nombreux fast-foods... Décidément, la sale bouffe est à la mode partout dans le monde! Quand on sort du frigo pour rentrer dans le four(!), on trouve un post-it collé sur le pare brise « bonjour mon ami, ce sera un plaisir de te rencontrer, appelle-moi au... » On demande à un kazakh de téléphoner pour nous, et quelques minutes après Adana et Salamat arrivent à notre rencontre ! Adana a passé quelques mois de sa formation d'ingénieur en France. Nous discutons toute la soirée (en anglais, elle est plus à l'aise.). On apprend qu'un prof kazakh touche un salaire d'une soixantaine d'euros...En tant qu'ingénieur dans le pétrole, elle gagne 700€ par mois, bonne paie par ici. Gloup's, comment-font les gens pour se payer une après midi à 5€ à l'aqua-parc? Et ces magasins occidentaux ne doivent pas être visités par la majorité des gens du pays !

QYZYLORDA

La nuit est heureusement fraiche, mais assez pénible. Nous sommes sur un parking, et quelques crétins viennent faire crisser leur pneu. Je déteste ça! Surtout que dans pays-là, l'alcool est bon marché...

24
juin

Nous quittons Qizilorda, roulons encore et toujours sur une route terriblement droite, de chaque côté de nous: rien, sur des centaines de kilomètres. On roule durant plus de 400 bornes! C'est très rare pour nous, mais il fait tellement chaud qu'en roulant, nous avons au moins de l'air! On croise 2 types en moto (rocknride.ch): un suisse et un allemand. On papote un petit moment. Ils sont verts: la règle a changé en Iran, et leurs motos sont trop grosses pour pouvoir y aller avec... Ils nous rassurent sur l'état des routes du Kazakhstan, elles sont potables jusqu'à la frontière!

On passe à Baikonour. Magie ressentie: à notre droite au loin plusieurs structures se détachent de la steppe plate: c'est d'ici que partent les "soyuz". Thomas Pesquet était là il n'y a pas très longtemps, et je suis comblée d'être moi aussi ici. A notre gauche la ville de Baïkonour. La Russie loue ces terres au Kazakhstan jusqu'en 2050. Il faut donc un visa pour visiter la ville, et des tunes pour visiter le site de lancement des "soyuz". Comme nous n'avons pas prévu d'y passer et de nous délester de 1500€ chacun, on regarde aux jumelles et on apprécie! Il y a quelques jours un "soyuz" a été tiré...Un autre décollera début juillet!

Des chameaux sont sur le bord des routes...

 Pour Bibi, j'ai bien pensé à toi!😉 le cosmodrome de Baïkonour au loin...

On s'arrête près d'un lac. A Qamistiba, le plan d'eau est aménagé, il y a de nombreux vacanciers. Le lieu pourrait être chouette, mais il est jonché de détritus. C'est carrément dégueulasse...Nous faisons quand même trempette et avec cette chaleur, c'est juste un régal! Nous sommes très étonnés de voir de nombreux goelands! Il y a aussi des vaches et moutons. A notre étonnement, le soir pas de musique, nuit tranquille pour nous, malgré la chaleur! Il y a des cabanes/ chiottes, dégageant une odeur de merde terriblement dégueulasses avec la chaleur!

sympa les mobilhomes ici😉

On est surpris de voir autant d'oiseaux: nombreux rapaces, pies, corbeaux, moineaux, et ces petits oiseaux verts magnifiques qui, je crois sont des guépiers!

25
juin

On part du lac et on continue notre remontée vers le nord du Kazakhstan. Heureusement l'asphalte est nikel! On croise de nombreux poids-lourds, quelques voitures. Toujours ce plat désespérant. Je crois qu'il faut passer par là pour se rendre compte d'une telle étendue: le Kazakhstan est iMMense! Le désert du Kyzylkum est vraiment GranD! On arrive à Aralsk. C'était une étape qui était importante pour moi. C'est ici que nous aurions pu approcher la mer d'Aral. Nous aurions pu, mais nous n'avons pas pu, ni voulu. Cette journée sera la pire: la chaleur est terrible, 42. Pas d'ombre. La steppe désertique. Du vent brulant, tel un sèche cheveux. On sent les rayons du soleil mauvais. La nature ne veut pas de l'humain; et pourtant ils sont là.

Aralsk....désolation, quelle chaleur... 

On entre dans la ville qui n'est que poussière, vent et four. On visite rapidement le musée. Ridiculement petit, on regarde quand même les photos en noir et blanc de la vie d’antan. On rit devant les tableaux "marins"...

le musée est à coté du port...enfin ce qu'il en reste! 

Aral était, Aral n'est plus. Nous voyons les grues du port. Quelques bateaux...La mer arrivait là. Maintenant elle est à plus de 20 bornes. D'ici quelques années nous dit le monsieur du musée, elle ne sera plus qu'à 3km d'Aralsk. On leur souhaite de tout coeur.

Extrait tiré du livre « SOVIETISTAN » sur la mer d'ARAL :

La mer d'Aral, en 1960, sa superficie était de 68000km². Aujourd'hui il n'en reste plus que 10%. Comme le coton rapportait plus que le poisson, il fallut irriguer les champs et assécher la mer : ses 2 fleuves affluents, le Syr Darya et l'Amou Darya furent pompés et la mer s'assécha rapidement. Le climat changea, l'air plus sec, plus salé. Les habitants souffrent aujourd'hui de différentes pathologies dues à cet air trop sec, trop salé. Le coton cultivé en Ouzbékistan demande beaucoup d'eau. C'est la guerre froide, et la Russie veut produire elle-même son coton. Il a depuis longtemps (2000ans) été cultivé ici, mais pas à si grande échelle...Sous les terres arides du désert, le sel remonte, la terre est pauvre, pour stimuler la production, on arrose les champs d'engrais, et d’insecticides, le tout par avion et hélico. Des milliers de canaux sont construits, puisant dans l'Amou Darya et le Syr darya, limitant l'apport d'eau pour la mer d'Aral. Le coton était envoyé en Russie par bateau sur la mer. Aujourd'hui encore en Ouzbékistan, on a gardé le modèle soviétique : chaque exploitation est d'état et est gérée collectivement. Ce sont les autorités qui décident ce qu'il faut cultiver, où et en quelle quantité et à quel prix vendre les productions. Aujourd'hui encore, la récolte du coton se fait en automne. Des centaines de fonctionnaires, étudiants sont réquisitionnés pour sa récolte. Cette vieille tradition perdure à la seule différence qu'à l'époque soviétique, le coton était récolté à la machine: aujourd'hui, on fait presque tout à la main, puisque les machines n'ont pas été entretenues. La période de floraison est courte, et ce sont 1 million et demi d'hectares qui doivent être récoltés en quelques semaines.

En 1987, la mer s'est séparée en 2. Côté Kazakhe, une digue fut construite dans les années 2000. Depuis, petit à petit la mer se remplit à nouveau. On y pêche à nouveau. Côté Ouzbèke c'est foutu, le niveau continue de baisser. Un mal pour un bien: maintenant on extrait le pétrole.

On reste 2 heures à l'ombre d'un immeuble. On se fait déloger pour la première fois depuis le début du voyage, ce qui aura le don de m'énerver. J'accentue ma colère et fais bien comprendre à ces messieurs que leur acte est juste idiot. Nous leur expliquons que nous ne pouvons pas rouler avec la chaleur, qu'il nous faut de l'ombre. En vain, on dégage d'ici, un peu déçus. Mais le rivage de la mer est à 2h de route, enfin de piste. Tant pis on assume mais cette chaleur nous épuise.

Entre la ville d'Aralsk et Qarabutal, il y a des centaines de kilomètres et rien. Pas de ville, ni village. On s'arrête pour la nuit dans une station service de TIR. Les poids lourds ronronnent tard le soir et tôt le matin, et il fait toujours très chaud. Cette traversée est décidément bien longue. On ne fait rien d'autre que rouler, et ce n'est pas dans nos habitudes. On savait ce trajet long, on le trouve éprouvant, bien que la route soit meilleure que celle du Turkménistan et ses 600 bornes, ici y'en a 2000 de plus.

quel paysage...immensité irréelle! 
27
juin

Dès le lever du jour on trace alors que les enfants dorment encore. On veut fuir ces étendues désertiques et cette chaleur. On avance toujours et encore et le soleil est caché par de gros nuages, la pluie arrive ! Ah quel bonheur de ressentir cette fraicheur et cette humidité! Pour la route, son état est moins correct, mais toujours aussi droite....

on quitte la steppe désertique pour retrouver un peu de verdure: quel bonheur! 

Le soir on s'arrête à Aktobé. Grosse ville où nous passerons 2 nuits de repos dans un parc, tel un village-vacances. On prend une chambre. La réception étonnée de voir une famille française par ici, nous offre petits déjeuners et accrobranche.

Nous allons faire un tour au bazar et un panier de courses au mall de la ville. Nous repartons plein ouest. On continue d'avance dans ce paysage désolé et désolant. Le soir on dort près d'une rivière. C'est d'un calme!

Au petit matin, un cavalier vient nous saluer...Ici la vodka coute bien moins cher que le café, et notre homme est déjà bien amoché! C'est pathétique de voir ces hommes alcoolisés... Mais bon, quelque-part ça endort les esprits et en arrangent certains.

1
juil

Nous arrivons à Ouralsk ou Oural. Ici passe la rivière au même nom. En Russie, les monts Oural délimitent la Russie d'Europe et d'Asie.

On refait un plein de bouffe (James n'étant pas très grand, il faut le faire tous les 2/3 jours). On trouve un bivouac grâce à l'application Ioverlander, le quartier ne me dit rien qui vaille...et pourtant, alors que nous allions faire demi-tour, on voit un camping-car garé. Ce sont les Junarost, famille française: Julien, Stéphanie, Nathan 9 ans et Robin 6ans, sont partis pour 17 mois, vers l'Asie du Sud. Nous restons donc avec eux, baignade et partie de pèche occupent les plus jeunes pendant que les plus grands font connaissance. Durant la nuit, il commence à pleuvoir et ce pour toute la journée. On comprend vite que nous aurons des soucis pour décoller d'ici. Julien démarre et rapidement s'embourbe. Franck essaie à son tour: pas possible! Julien sort ses plaques de désensablement et sa pelle, et Franck sort ses chaines et bloque le différentiel de James.

La pluie tombe toujours, et avec Stéphanie on regarde nos hommes, étrangement sereins s'affairer à nous sortir de là. Pendant ce temps les enfants sortent les légo... James sort rapidement de ses ornières. Puis Julien sort sa sangle et relie les 2 camions. James sort vaillamment le camping car de son champ de labour! Petit mais, costaud!

Une fois soulagés on enfile des habits secs, et allons nous remettre de nos émotions au resto! On se quitte après ce bon moment-inoubliable! Une expérience comme une autre vous me direz! Bonne route les amis!

Du coup le soir nous dormons sur un parking TIR. Nous y sommes encore en attendant de pouvoir entrer en Russie demain, notre visa de transit débutant le 2 juillet. La pluie est là, apportant fraicheur: on ne s'en plaindra pas! Nous avons la visite de routiers bien curieux. L'un nous offre une énorme pastèque. On reçoit aussi un drapeau aux couleurs du pays. On ressort comme souvent la carte expliquant notre voyage.

Nous n'avons pas vu grand chose du Kazakhstan, ni visité quoique ce soit. Mais nous avons reçu un accueil très chaleureux par sa population, ravie de nous voir ici! C'est ici que nous avons franchi les 21000 km!

Pour le retour nous avons prévu de passer par ici...Nous sommes preneurs d'info ou de conseils😉

Russie: Saratov- Voronej- Koursk

Ukraine: Kiev- Lviv

Pologne: Cracovie

Slovaquie: Bojnice- Brastilava

Autriche: Vienne

République Tchèque: Prague- Pilzen

Allemagne: Munich- Constance

Suisse: Zurich

4
juil

Et qu'a vu James au fil de tous ces kilomètres parcourus dans les 'stans?

3
juil

Le 2 juillet nous reprenons la route pour changer à nouveau de pays. Nous terminons cette traversée du gigantesque Kazakhstan avec joie! Le passage de cette petite frontière se fait aussi rapidement du côté kazakhe que du côté russe. Comme à chaque fois, c'est un moment qui n'est pas des plus agréables. Surtout que les frontières de ce très grand pays ne sont pas toujours des parties de plaisir: dernièrement les Plem'mobiles ont attendu 14h pour entrer en Russie! Pour nous en à peine 40minutes ce sera bon! Et pas de fouille de James! Pendant 200km (nous le savions!) la route est l'égale de celles du Turkménistan...C'est navrant, mais on prend notre mal en patience et avançons malgré tout, avec des pointes à 50km/h! Le soir on bivouaque près d'un lac. Le coucher de soleil est superbe. La Russie qui a 11 fuseaux horaires nous fait à nouveau reculer nos montres. Nous avons maintenant 2h de plus que la France. Nous roulons entre d'immenses champs de cultures: céréales, tournesols...Le paysage est sensiblement le même qu'au Kazakhstan, plat et immense mais en plus vivant, et accessoirement moins chaud! Cette région de la Russie est très cultivée, et parfois nous voyons au loin pas moins de 6 moissonneuses batteuses dans le même champ!

 première nuit en Russie, et cette poussière qui s'infiltre partout.Nous voyons nos derniers chameaux: leur bosse est très bombée!

Le deuxième jour en Russie, nous arrivons à Saratov ou en cyrillique CAPATOB. Après avoir récupéré des roubles, du diesel, de l'eau et de la bouffe, nous traversons la Volga sur un pont qui l'enjambe sur plus de 3 kilomètres. De suite les visages aux yeux bridés, aux pommettes hautes d'Asie Centrale ont disparu. Nous voyons rapidement que l'Europe n'est pas loin.

Nous rentrons un peu plus dans la grande ville de Saratov, et voyons de nombreuses vieilles maisons qui attirent mon regard: je suis de suite charmée. C'est vieux, c'est bancale, c'est coloré, j'aime ça.

pendant la route, les enfants s'occupent...on voit des chicorées sur les accotements et des champs de céréales immenses!

Nous avons repéré une plage sur le GPS, et nous nous y rendons avec plaisir. L'eau de ce fleuve n'est pas très chaude, mais il fait une trentaine de degrés ce jour-là, et nous sommes ravis de trouver ce point de fraicheur. La Volga, le plus long fleuve d'Europe, 3690km, se jette dans la mer Caspienne. L'hiver, le fleuve gèle!

Alors qu'on mange dans le camion, Ilya vient nous voir: jeune russe anglophone qui a déjà fait la Pamir Highway au Tadjikistan, nous met en contact avec Aniela qui bosse à l'alliance française de Saratov. Par Whatsapp, elle nous invite à passer la voir dès le lendemain!

Avant d'aller la rencontrer, nous passons voir le conservatoire, ainsi que la petite église "calme mes soucis". J'adore ces bulbes aux différents motifs et couleurs!

Un avant goût des villes de l'anneau d'or...N'ayant que 10 jours en Russie, nous avons préféré ne pas aller à Moscou, ni St Petersbourg: nous aurions dû avaler de nombreux kilomètres! Ce sera pour une autre fois, c'est certain!

On arrive à l'alliance française en fin de matinée et nous mangeons avec Aniela, Alice, et la petite stagiaire. On discute et les échanges sont supers intéressants. Les enfants sont ravis de profiter d'un peu de lecture étant donné que tous les livres ou magazines que nous avions apportés ont été lus et relus. Maya passe tout son temps à bouquiner. L'après midi Alice nous accompagne visiter le parc de la victoire. (on prend le taxi, et je découvre la conduite de malades qu'ont les russes! Qu'ils vont vite!) Alice est étudiante à l'université en français. Elle aime notre culture.

Puis nous allons visiter une chouette église orthodoxe. En face, se tient le plus ancien bâtiment de la ville, d'époque tsariste! J'adore ces façades colorées!

Nous retournons à l'alliance française où Aniela a organisé un atelier cuisine avec les bénévoles de la fête de la musique: évènement organisé à Saratov par l'alliance française. Nous sommes donc conviés à déguster un dessert bien de chez nous...Un clafoutis aux cerises (d'Azerbaidjan😉). Nous passons un très bon moment, où en français, nous expliquons notre voyage, nous en apprenons un peu plus sur la Russie. Nous allons tous ensemble nous balader le long de la Volga, le soleil ne tarde pas à se coucher, et le lieu est très animé!

Hima et Maya n'ont jamais vu la tour eiffel...c'est chose faite!

Nous finissons la soirée avec Aniela, employée française pour 14 mois pour l'alliance. Elle nous explique les missions où enseignement et animations culturelles se côtoient: comme se doit être intéressant! On passe un super moment en sa compagnie.

Le lendemain, avant de partir toujours plus vers l'ouest, nous allons visiter le musée Gagarine. Youri de son petit nom a étudié à Saratov et un beau musée lui rend hommage. Tout est en cyrillique, mais c'est pas grave, il y a matière à imaginer, rêver, d'autant plus que nous sommes passés nous aussi par Baïkonour!! Une dame du musée fait la visite avec nous, et nous riions ensemble car elle essaie tant bien que mal de nous expliquer ce que nous voyons... Youri Gagarine est donc le premier homme a avoir été dans l'espace, rien que ça.

C'était en 1961.

Dans le musée, on voit notamment, la nourriture lyophilisée qu'emportent les cosmonautes...du plov par exemple! On est russe ou on ne l'est pas Youri Gagarine était fondeur de métier et a appris à piloter d'abord les avions...

Nous quittons Saratov ravis de ces 2 jours passés ici. C'est sans aucun doute grâce à ces belles rencontres que nous avons faites!

Spasiba-Спасибо à vous tous😉

6
juil

Nous ne sommes vraiment pas restés longtemps en Russie. Nous y reviendrons une autre fois sans doute. Aniela de l'alliance française de Saratov nous disait que LE russe ne sourit pas. Celui qui sourit est l'idiot du village; Nous constatons en effet qu'il est compliqué de soutirer un sourire aussi minime soit-il! (comme cette douanière aujourd'hui qui avait le cul bien pincé! Dommage!)

Après Saratov, on s'est posé dans une clairière, on a même sorti le barbecue. Cette partie du pays est très cultivée, et les champs immenses ne sont pas vraiment variés car on retrouve des tournesols, des betteraves, du blé, des patates, mais qu'est-ce que c'est joli! Les bords de routes sont ultra fleuris, marguerites et chicorés surtout! Il y a de nombreux bouleaux, ainsi que des conifères... Dans les villages que nous traversons je me régale de ces petites maisons en bois colorées que je pense être des datchas: petites maisons sans électricité ni eau pour la plupart, avec un jardin très fleuri, avec énormément de roses trémières: je sais maintenant que cette plante aime le climat russe! Les datchas servent un peu de résidences d'été. Et puis dans les villes ou villages il y aussi ces nombreuses églises orthodoxes.

On traverse le fleuve "don" pour entrer à Voronej. Cette ville nous attire moins que Saratov, mais elle est très verte avec ses arbres et ses fleurs, on se balade quand même dans ses rues très pentues.

On voulait visiter la réplique du Goto Predestinatsia (XVIII eme) qui nous faisait penser à l'Hermione... Nous sommes très déçus de ne pas avoir pu acheter de billets ni le samedi, ni le lendemain, plus de place...

Notre balade dans le centre de Voronej nous a fait trouver un parking proche d'une église. En fait c'est une cathédrale et le soir une messe a lieu où les cloches nous sonnent la tête...Puis rebelote le lendemain matin où très vite le parking se remplit de croyants se rendant à la messe!

réveil au son des cloches... 

Quand nous étions en Ouzbékistan, nous avions vu de nombreux nids de cigognes, dans lesquels on appercevait les petits. Nous avons à nouveau vu quelques nids ici, mais les petits ont grandi!

et on reprend la route 
la vidéo de Russie
15
juil
15
juil

Le 8 juillet nous quittons la Russie pour l'Ukraine. Fini l'été, nous voici au printemps avec ses giboulées! Le passage de la frontière est assez rapide, même si en bons français que nous sommes nous râlons côté Ukraine car on nous demande de payer une taxe pour le camion: la veille un camping car français est passé et n'a rien payé... On pousse une gueulante (et oui même sur des militaires on peut aussi brailler!😀), et je sors ma carte bleue en pensant que les préposés ne seront pas équipés... Deux minutes plus tard me voilà à faire mon code de carte. Bon ça va je ne suis délestée que de quelques euros, mais en voyage un sou est un sou, que voulez-vous... Les premiers kilomètres dans ce nouveau pays sont très mauvais, mais ils laissent vite la place à un goudron digne de ce nom, malgré quelques ornières ou taupes! Nous bivouaquons 2 nuits en pleine nature.

la nature est jolie aussi en Ukraine 

Nous reprenons la route pour la capitale. Kiev, très grosse ville à la circulation plus que chargée! Je tire mon chapeau à Franck: je n'ai toujours pas conduit depuis l'Iran, voilà 3 mois... On verra en Europe, ici Ils doublent de tous les côtés.

l'arrivée à Kiev 
la place est bien calme comparée aux émeutes de 2014! 

Nous stationnons James à l’hôtel Ukraine, proche de la place de l'indépendance, la fameuse place Maïdan, théâtre des émeutes de 2014... Le peuple (pro-europe) avait alors tenu tête au gouvernement qui avait refusé de signer un accord d'association avec l'union européenne, le président démissionna. C'est au même moment qu'une crise éclata entre les territoires majoritairement russophones du sud-est du pays et le nouveau pouvoir central de Kiev, la Crimée proclama son indépendance...depuis le sud-est est une zone plus que sensible. Plus d'1 million de personnes ont quitté la région. D'ailleurs durant notre traversée du pays, nous croiserons plusieurs véhicules militaires.

Maïdan, on a tous ces images fortes et choquantes. Le mouvement a duré plusieurs mois...Hima a été touché de voir ces casques ou boucliers, ces photos de la place en feu. De nombreuses personnes sont mortes pour la cause. Aujourd'hui la place est propre, nettoyée, et calme. Mais de nombreuses photos, bougies et fleurs témoignent de la révolution de l'EuroMaïdan.

Nous allons au resto et sommes étonnés de retrouver ici des prix bien européens! Nous visitons la cathédrale Sainte Sophie. Les premières fondations datent du XI eme siècle, d'architecture byzantine. Elle est constituée de cinq nefs, de cinq absides et de treize coupoles. La cathédrale que l'on peut voir aujourd'hui fut achevée en 1740. Après la Révolution russe de 1917, et pendant la campagne de persécution religieuse dans les années 20, le gouvernement planifia la destruction de la cathédrale et sa transformation en parc dédié aux Héros de l'armée rouge. La cathédrale fut préservée grâce aux efforts de nombreux scientifiques et historiens. Aujourd'hui elle est transformée en musée et sa visite est agréable. A l'intérieur, une expo de peintures...

sainte Sophie 
l'expo 
15000 oeufs ont été peints à la main pour réaliser cet icône
au loin sainte André

En face à cinq minutes de marche se trouve l'église saint André. Nous grimpons dans la tour où il y a de nombreuses cloches. De là-haut, Maya compte 14 plaques d'égouts(!) ahhh les enfants! L'église a hébergé un centre de soin durant l'EuroMaïdan...

dans l'église sainte André, le souvenir de l'euromaidan est bien présent
au loin sainte sophie 

Mais l'Ukraine c'est aussi le souvenir de Tchernobyl. Voilà plus de trente ans que ce site fait parler de lui. Nous ne sommes qu'à une centaine de kilomètres seulement et bien qu'Hima soit tenter d'aller voir, on se dit qu'on profitera de la contamination radioactive en mangeant des fruits ou légumes ukrainiens!

Le vieux centre-ville de Kiev est charmant. L'architecture faite de briques colorées attire mes yeux.

J'apprécie cette ville, Kiev...

Mais des mauvaises nouvelles venues de France nous font rentrer. Nous faisons l'aller/retour sur une semaine. Et comme il faut voir le positif dans toutes situations, grâce à ce retour anticipé, nous aurons pu voir famille et amis, voir un concert et une éclipse de lune, avoir 2 tampons de + dans nos passeports, visiter le jardin des plantes et son muséum d'histoire naturelle, apercevoir la Tour Eiffel et Notre Dame, marcher en bord de Seine, prendre l'avion et le train ce que nous n'avions pas fait depuis un bail! Je profite aussi de mon coiffeur personnel.

Avant notre retour vers l'Ukraine et la fin de notre voyage, nous visitons la galerie de l'évolution et la grande galerie. Les bâtiments sont superbes. Le premier bâtiment est intéressant avec tous ces squelettes d'animaux. Le second, ils sont empaillés, et autant Maya est intéressée, alors que nous sommes + blasés. On se dit que c'est bien pour des petits parisiens. Cela dit, on fait le rapprochement avec le voyage: ici à Paris on voit des os ou des animaux immobiles, alors que nous les avons vu dans leurs milieux naturels: chameaux, dromadaires, yaks, tortues terrestres et marines, éléphants (vu au Népal), etc... Les papillons m'ont le plus intéressée! et je suis étonnée par saleté des rues parisiennes...

Nous repartons vers Kiev. En 3 heures d'avion nous sommes de retour à notre voyage. 3 heures, alors que nous mettrons un mois avec James. C'est avec un grand plaisir que nous refaisons le plein de bouffe, de flotte, de gazoil, c'est avec plaisir que nous reprenons nos habitudes de baroudeurs. Le ronronnement de James a quelque chose de rassurant...

PS: Difficile de télécharger ces photos... Ici à Lviv en Ukraine, la connexion n'est pas terrible!

21
juil

Nous quittons Kiev difficilement : la circulation est si dense que nous mettons plus d'une heure pour sortir de cette capitale. On traverse une campagne bien verte en cette saison. Nous voyons beaucoup d'églises et des croix.

On met cap vers l'ouest toujours et encore. On bivouac proche d'un lac, le lieu est propice à la détente, il y a quelques locaux venus camper. Tous ces pins sont majestueux! Hima et Maya passent la fin de journée à faire du feu dans lequel nous devons faire des offrandes et des vœux. Leur rituel est bien organisé, ils vont ramasser des pommes de pins, de l'herbe, des morceaux de bois, ma foi ça les occupera plusieurs heures!

prière au "chawawane"

La nuit est fraiche. Le lendemain on reprend la route et on s'arrête pour la nuit proche du fort de Tarakanivskyy proche de Dubno. Construit de briques, il est bien caché derrière une végétation luxuriante, la promenade est agréable d'autant plus qu'il fait chaud ce jour-là, et qu'il fait frais entre ces murs de briques. Il date du XVIII eme, pouvait accueillir une garnison de 800 militaires.

Le soir, les enfants refont un feu. Pendant ce temps les moustiques commencent à arriver, et Victor, Illona et Andreï aussi. Ils viennent se garer non loin de James. Ils nous invitent à boire un coup. Nous passons la soirée avec eux à s'enfiler verres de vodka, de blanc ou de rosé, le tout accompagné de pastèque, saucisson, terrine de la babouchka... Victor est policier, décidément on aura bu des coups avec les hommes aux képis, c'est du beau messieurs! Ils nous disent que les touristes français ne viennent pas par ici... Pourtant c'est un beau pays l'Ukraine!

On se comprend difficilement, mais google traduction est encore là. Sauf quand le portable n'a plus de batterie...mais là plus besoin de traducteur pour comprendre que l'autre a un sacré coup dans le pif! Andreï part à 2 reprises rechercher de la vodka...et rapporte aux enfants des glaces, puis des bonbons. L'autoradio de la LADA de Victor crache une techno ukrainienne, mais avec quelques vodkas dans la tronche ça passe, surtout quand Victor met les warning de son auto pour créer une piste de danse! 😀(c'est à ce moment qu'on constatera le nombre de moustiques qui n'attendent qu'une chose: nous bouffer!). Illona veut aller faire un tour au fort, soit. Séance photos: Ouhhhh que j'aime poser comme ça!

Nous nous faisons littéralement défoncer par des dizaines de moustiques, chacun fait une danse bien connue où il suffit de se démembrer les bras, de se donner des claques, pour chasser les intrus...qui reviennent quelques secondes après ! Le lendemain matin, je me compterai pas moins de 90 boutons (dont 43 sur ma fesse droite!)! Voilà des années que je n'avais pas picolé ainsi, ça n'est pas désagréable sur le moment, mais le lendemain l'est un peu moins...

Nous reprenons la route assez tardivement dans la journée. On s'arrête voir le château «d'Olesko ». Le plus vieux de la région, il date du XVIIeme siècle. En son intérieur, il y a une expo...A part une table recouverte de marqueterie, l'expo présente peu d'intérêt. Cette table/ ou bureau, a sur son dessus une carte où l'on peut trouver Jérusalem, Alexandrie... Je reste un long moment à parcourir cette carte...Les cartes m'ont toujours fait voyager, celle-ci également. Il y a d'énormes poêles en céramiques. A quelques kilomètres de là, nous en avions déjà vu en Roumanie. Ils sont imposants, mais les hivers sont rudes dans ces régions...

Le soir on arrive à Lviv. Difficilement prononçable, cette ville est recouverte de pavés. C'est bien joli, mais c'est très bruyant, et impossible pour Franck de regarder ailleurs, à plusieurs endroits, il y a des trous, des creux, des bosses... Décidément nous en aurons jusqu'au bout! Le soir un orage éclate...La découverte du vieux centre ville attendra le lendemain. L'architecture me plait d'emblée! C'est vieux, décrépis, et tout ces bâtiments ont leur histoire. Il ne fait pas beau mais tant pis! J'aime bien ce côté un peu défoncé, où l'on pourrait imaginer des histoires la nuit, dans le noir.On fait plusieurs fois le tour de la place «Rynok».

On passe devant la Basilique Sainte Marie (on n'a pas pu y aller, car nous n'avons pas trouver l'entrée! Faut le faire!)...Nous flânons dans les rues très animées pour aller voir l'Opéra...

On quitte la ville dans l'après midi...Une frontière nous attend. Nous quittons l'Ukraine en ayant pris plaisir à traverser ce pays. La nature est verdoyante, les gens ont l'air moins « rustres » que le géant d'à côté. Mais les maisons des campagnes nous rappellent bien la ruralité de la Russie... A coup sur c'est un pays facile et chouette à visiter !

cette ville se prête au filtre de l'appareil photo!! 

On arrive à la frontière. La vraie dernière. Après nous serons en Europe: c'est pas grand chose mais c'est très symbolique pour moi. On se met derrière une longue file de voitures qui n'avancera pas pendant une heure. Puis quand le convois s'ébranle, un fourgon noir tout neuf essaie de nous passer devant: Franck gueule un coup (je vous l'ai déjà dit, il n'y a qu'en voyage qu'il s'énerve!) et dit au gars d'y aller, qu'il va avancer avec James, qu'il s'en fout puisqu'il est vieux, costaud et déjà rouillé...Le mec ne passe pas. On regarde sa plaque et on rit un bon coup quand on constate que le mec est...parisien! Nous attendons encore une heure avant que nos passeports reçoivent le dernier tampon...Puis il faut maintenant attendre encore (1 heure de plus) avant d'entrer au poste frontière polonais... Là comme d'habitude nous faisons mine de ne pas parler anglais...Le mec très sympa sort son portable pour nous traduire en français ce qu'il veut. Grosse rigolade intérieure! Une heure plus tard, nous sommes en Pologne, nous sommes en Europe!

4h, c'est la plus longue frontière que nous aurons eu!

25
juil

Nous voilà donc de retour en Europe. C'est ici que je reprends un peu le volant...

On s'arrête au bord d'un lac, nous aurions pu nous baigner si la météo avait été estivale, ce qui n'a pas été le cas de nos 2 jours passés ici. C'est pas grave c'est calme et reposant, juste ce qu'il nous faut. Puis on se rapproche de Krakow (ou Cracovie). On dort une nuit en pleine forêt.

Pour arriver à Cracovie, on est ralenti par un bouchon...On gare James dans le centre et partons à la découverte de cette fameuse ville. Le soleil et la chaleur de l'été nous accompagnent. De suite nous arrivons sur la grande et immense place où la grande tour de l'horloge la surplombe. Les bâtiments sont magnifiques, presque trop beaux pour être vrais. On croirait un décor, de plus, la place est entourée de resto ou de bars, de magasins de souvenirs... Bouhhh qu'on n'aime pas ça! Le quartier n'est pas vivant. Tout est fait pour accueillir le touriste et son porte-monnaie ! Forcément on pense à la dernière ville que nous avons visitéé, et on compare: Lviv en Ukraine nous a paru bien plus habitée, vivante, même si ses vieux bâtiments semblaient par moment décrépis... On y voyait la vie ukrainienne, pas que celle des touristes.

On va directement voir le château du Wawel sur son promontoire rocheux. On le voit de loin, et son architecture est superbe, un mélange de pierres, briques, enduits...C'est super beau. Il y a foule, mais comme le lieu nous est charmant, on passe au dessus.

La cathédrale du château est superbe.

En bas du château coule la Wisla. Et sur ses berges, au pied du château on peut voir le fameux dragon de Cracovie ! Il crache même par moment des flammes...Le soir, Maya nous lira la légende du Dragon de Cracovie, petit bouquin que j'avais acheté à Hima quand il était marmot...Si l'on m'avait dit «un jour Cracovie...»

On rentre dans l'église St Pierre et St Paul. L'intérieur est très chouette et on y reste un moment à écouter le silence...

Nous continuons notre balade dans la ville et nous recherchons l'ombre vu la chaleur... (c'est vraiment tout l'un ou tout l'autre dans cette région du monde! Un jour tu te pèles, le lendemain tu étouffes!). On traverse donc le parc, et écoutons de la musique traditionnelle...Mélange de générations, de styles, ces messieurs prennent plaisir et ça nous plait bien!

On va voir la Porte de Saint Florian et le Barbican

Puis hasard ou pas, un mec nous donne un flyer sur une expo légo... Nous voilà donc à bidouiller les robots légo! Petits et grands sont ravis.

A quelques kilomètres, nous aurions pu voir les camps d'Auschwitz-Birkenau... Pas trop envie de voir un lieu pareil en ce moment, et puis est-ce vraiment une visite à faire avec un ado? Une poulette? Ce sera pour une autre fois, ou pas.

Sur notre parking il y a un fourgon de français...Nous y allons contents de pouvoir papoter avec des voyageurs...Mais ce sont en fait des vacanciers qui n'ont pas trop envie de parler...C'est vrai nous sommes de retour en Europe, et nous allons en croiser un paquet de camping-cars...Ici plus personne ne fait attention à James...Où sont passés nos chouettes rencontres entre voyageurs?? Nous avons les mêmes têtes que les habitants du pays, ils ne sont plus curieux... SNIF!

On repart le lendemain pour aller visiter la mine sel de Wieliczka, Gros bouchon pour y arriver. Le parking est cher, et l'entrée aussi... On fait demi-tour et allons vers Zakopane dans les montagnes Tatras. Mais il y a tant de monde que nous roulons une bonne demie heure pour réaliser les 3 derniers kilomètres...On se régale quand même les yeux devant ces majestueuses maisons en bois, qu'elles soient anciennes ou récentes. Elles nous rappellent celles du Maramures du nord de la Roumanie. On profite d'une laverie (et oui ça a du bon aussi l'Europe!) et on dégage bien vite de cette foule oppressante! On dégote un bivouac proche d'une rivière...les enfants sont contents, Hima passe l'après-midi à bidouiller dans une eau à 10 degrés! Et puis nous voyons arriver un groupe de touristes...On échange avec eux, ils viennent de Dubai!!

Le lendemain on se prend un orage pluvieux qui rafraichit bien l'air. On s'en va, et allons vers un nouveau pays...

Nous n'aurons pas vu grand chose de la Pologne...Mais cette rapide traversée ne nous a pas emballés, sans doute que la foule ne nous a pas plus. Et puis je n'ai rien préparé, rien lu, pas fait de recherche sur ce retour Via l'Europe...faut dire que je suis pas trop attirée par ces contrées, même si la nature est bien jolie par ici. Il y a probablement beaucoup de choses à voir, à découvrir...

29
juil

Dès les premiers kilomètres on voit une nature très verte et très belle, la Slovaquie est un petit pays, avec peu de touristes: YES! Même si nous sommes bien évidemment nous aussi des touristes😉

Pour notre premier bivouac dans ce nouveau pays, on s'arrête à Bojnice. En effet nos amis les voyageurs "Aventuracinq" nous ont conseillés ce château: nous ne serons pas déçus! Un premier château a été construit au XIeme siècle tout d'abord en bois. Puis reconstruit au XIIIeme, en pierres cette fois-ci. Pendant plus de 300 ans la famille Palffy est propriétaire du château, se succèdent alors des styles gothique, renaissance, baroque...Celui que nous verrons lors de notre visite a été joliment restauré fin du 19eme en s'inspirant des châteaux de la Loire.

La visite est guidée en Slovaque. Heureusement on nous donne une feuille où l'on comprend la visite, qui se fait au pas de course! Nous avons à peine le temps de nous arrêter qu'il faut déjà repartir. C'est pas grave, il y a à voir, c'est joli.

 L'horloge donne les heures, jours, mois, signes du zodiaques et phases de la Lune!!

Le salon oriental est la pièce qui me plait le plus, c'est bizarre ça! L'endroit est vraiment superbe. Les boiseries ont été sculptées à Damas début XIXeme en bois de cèdre. Sur les médaillons on retrouve des noms d'Allah. Il y a des vases de Chine et du Japon...

Nous sommes surpris par la luminosité à l'intérieur du château. La visite est très agréable.

Le lendemain, on se pose proche d'un lac. Pas vraiment baignable, l'endroit est tout de même chouette, surtout que l'orage tourne autour de nous apportant des couleurs au ciel très changeantes!

On reprend la route toujours pour de courtes étapes, ça nous change et ça fait du bien de ne faire que 40 ou 50 bornes par jour! Nous faisons une pause à Trnava avant d'aller au lac de Senec où nous restons 2 nuits.

Il fait super chaud, l'eau est transparente, propre et à une température très agréable! Le lieu à des airs de vacances, quelques tentes ou caravanes sont posées ici et là. Et puis alors qu'en Asie Centrale un tel lieu aurait attiré voitures-sono-alcool, ici le soir tout est calme! Hima en profite, lui qui adore l'eau y est dès 8h30 le matin! Canards et cygnes viennent nous rendre visite sur notre petite plage privée...Le soir, les gamins auront de bons coups de soleil!

Et puis c'est ici où un gentil monsieur vient faire la papote avec nous: comme ça fait plaisir, comme ça fait du bien! Nous voyageons pour rencontrer une population, pour voir comment vivent les autres ailleurs...Depuis notre retour sur le sol de notre continent, nous ne ressentons plus cette curiosité, pas de dépaysement, pas d'échanges...Notre motivation n'est plus la même c'est certain! Le deuxième soir on se prend un bel orage où des trombes d'eau nous tombent dessus...Forcément le lendemain matin, le chemin de terre qu'on a pris 2 jours avant est en bonne bouillasse! James patine, chasse à droite à gauche et s'embourbe! Franck ressort les chaines et ça marche: petit clin d'oeil puisqu'il y a tout juste un mois nous nous enlisions à Ouralsk au Kazakhstan avec les Junarost!

On continue notre route vers la capitale: Bratislava. On s'y balade sans avoir trop d'objectifs, on prend les petites rues, faisons des détours... le centre est très touristique.

Le soir nous dormons à côté du Danube, ce fleuve a un débit impressionnant!

Bratislava, pour nous c'est les BratislaBoys avec Michael Young... Donc on met la chanson et dansons dessus, mais bon ça vous verrez ça sur la vidéo sur l'Europe😉

Nouveauté ici: nous retrouvons enfin une connexion internet digne de ce nom...Pas vu depuis de nombreux mois!

4
août

A notre arrivée en Autriche nous sommes impressionnés par le nombre d'éoliennes. Nous achetons une vignette ( 9€/ 10 jours) pour circuler sur les autoroutes (comme en Slovaquie). Au final nous roulons très rarement sur ces grandes voies routières, James profite du moment présent: James prend son temps, James est lent et dépasse difficilement les 90 km/h. Au delà le moteur est bien trop bruyant (amateur de camion mercedes me comprendrons) et sa consommation augmente fortement.

Nous arrivons à Vienne et nous stationnons dans une aire réservée aux camping-car, ah la joie d'une vraie douche, longue et chaude... On nous donne un stationnement à côté d'un camping-car qui fait le double de James, et pour rajouter un peu de rigolade, la veille nous nous étions embourbés proche de Bratislava en Slovaquie, ce qui fait que James est dégueu. Mais nous trouvons qu'il a fière allure notre vieux camion tout boueux, rouillé, surtout à côté de ce gigantesque camping-car. Je doute qu'un machin pareil aurait pu supporter les routes Turkmènes, ou Ouzbèkes... Bref.

Nous prenons le métro pour nous rendre dans le centre historique de Vienne. On atterrit sur la « Stephans-platz » au pied de la Cathédrale du même nom. Elle est si grande qu'elle ne rentre pas dans mon objectif! Le lieu est bondé de monde ! On croise des groupes menés par un guide. On entend parler toutes les langues. Il fait chaud, il fait lourd, on ne sait pas trop où aller, on décide de se perdre dans les petites rues du centre, de fuir un peu cette cohue.

On mange dans un parc des plats imprononçables (nous ne parlons pas allemands) et l'on file vers le canal du Danube (construit pour éviter les crues sur la ville). Et comme on voit de tout dans les grandes villes, c'est dans l'eau du Danube que nous voyons flotter une chaussure, et un ananas! Il y a de nombreux tags et l'endroit est coloré pour le moins qu'on puisse dire !

Je n'ai pas bouquiné grand chose sur cette ville, je ne sais pas trop ce qu'il y a à y découvrir. Nous la visiterons durant cette journée en flânant ici ou là. Nous y avons passé quand même un bon moment, mais nous n'avons pas valsé, non, et nous n'avons pas vu Sisi non plus.

Le soir on discute un bon moment avec une famille française en vacances pour quelques jours dans le coin... Cet échange nous fait du bien, depuis notre retour en Europe nous rencontrons beaucoup moins de monde, pour ainsi dire personne...

Le lendemain nous quittons cette capitale et très rapidement on voit apparaitre les montagnes autrichiennes.

Comme nous sommes sortis de l'autoroute, on prend les petites routes, les forêts sont partout autour de nous, l'herbe est verte comme au printemps. On monte, en descend, ça tourne à gauche, à droite...Nous passons un premier col où il faut descendre la pente à 12%...Elle fait plusieurs kilomètres, et en arrivant en bas ça sent le cramé : les plaquettes fument ! On s'arrête et faisons une longue pause...Quand nous repartons ça va mieux.

Le lendemain, nous passons encore des petits cols (1200m), mais une descente à 16% cette fois-ci nous attend... Ca se passe bien cette fois-ci pour James. Les paysages sont tout simplement magnifiques, on en prend plein les yeux. La nature explose ici en Autriche. On se croirait au printemps, nous avons beaucoup de pluie, et par moment nous sommes un peu dans les nuages.

Si nous roulons ainsi, c'est pour aller à Werfen, quelque chose nous attire là-bas.

Entre 2 averses, nous sortons avec Franck faire une courte balade. Et comme il n'y a pas de hasard, alors qu'une ancienne collègue est en ce moment sur la route avec « l'Europe-Raid », nous voyons une 205 peugeot garée non loin de nous. Sur sa carrosserie plusieurs autocollants de sponsors... Dedans Joris et sa copine. Nous les invitons dans le camion. Nous passons un long moment à échanger sur ce raid en 205 que Joris a fait en 2017. Il nous explique le principe de la course. A but humanitaire, les équipes parcourent le même trajet à travers l'Europe, et vont distribuer du matériel scolaire ou médical. Le rythme est intense mais l'expérience jolie. L'Europe-Raid de cette année est ICI. Nous parlons aussi du Népal que Joris connaît aussi. Nous prenons toujours aussi plaisir à parler de ce pays...

Le lendemain, la pluie a cessé, et le soleil ressort sur le ciel bleu. Nous réveillons les enfants: c'est aujourd'hui! La veille nous avons ressorti les bonnets, gants, et affaires chaudes car ici à Werfen se trouve la grotte de glace Eisriesenwelt! Pour éviter une montée (et la descente!) à 22% à James, nous prenons la navette pour une dizaine de minutes. Très vite nous nous élevons en altitude et la vue est superbe, d'autant plus que le temps est dégagé! Nous achetons nos tickets pour la visite. Nous repartons pour une vingtaine de minutes de marche avant de monter dans un téléphérique. Pendant quelques minutes la machine grimpe et nous dépose un peu plus haut sur la montagne. Nous reprenons une marche d'à nouveau 20 minutes, et nous la voyons enfin. L'entrée de la grotte. Il n'y a pas beaucoup de monde ce jour-là et après avoir rapidement enfilé pulls, blousons, bonnets et gants, on est intégré dans un groupe d'une quarantaine de personnes.

La porte de la grotte est fermée, et pour cause: un vent violent souffle un air glacé. Il peut atteindre 100km/h. On nous équipe de lampes et nous pénétrons dans le monde la nuit. Les photos sont (normalement interdites pour ne pas retarder les visites). J'arrive à prendre quelques unes, sans flash... La température avoisine 0°C. Pendant un peu plus d'une heure, nous montons 700 marches, en descendons presqu'autant, et nous enfonçons dans la grotte sur 1 kilomètre. Elle a été découverte au XIX eme siècle. Le guide éclaire par moment les sculptures de glace naturelles. Même si ce que nous avons vu dans cette grotte n'est pas aussi lumineux et « beau » que sur le site internet de la grotte, la visite reste superbe, quelque peu magique même. La grotte de glace s'étend sur plus de 40 kilomètres.

les 2 photos du haut sont du site internet😉

Quand on ressort Maya a le nez tout rouge et moi j'ai bien froid. On grignote nos sandwichs au soleil qui nous réchauffe vite. Nous ôtons nos habits d'hivers. Ensuite, nous commençons la descente. Marche-téléphérique-marche-bus. Nous rentrons au camion 4 heures après être partis bien contents de cette journée atypique. Curieusement j'ai géré mon vertige;)

Et comme les enfants ne se fatiguent jamais, Hima et Maya ont enchainé sur une partie de mini-golf... Une première pour Maya. Qui termine son avant-dernier tome d'Harry Potter! (il lui arrive de lire durant 3 ou 4 heures par jour!)

Je passe le reste de la journée à contempler cette montagne si massive, qui cache en ses entrailles ces cavités remplies de glace. Le paysage est magnifique...

Le lendemain, un dernier regard vers la roche en face de nous et nous roulons vers Salzburg. Mozart y est né, le centre est touristique, mais bien plus petit qu'à Vienne et la visite nous est plus agréable.

Salzburg est la ville qui a vu naître Mozart... On le retrouve partout: boîtes de chocolats, tableaux, magnets, tee-shirt, etc...Peu de temps après avoir quitté la ville nous franchissons une nouvelle frontière tout aussi rapidement que depuis que nous sommes en Europe...nous avons rendez-vous en Allemagne!

Nous avons bien apprécié l'Autriche, avec sa nature si jolie.

5
août

L'Allemagne est le dernier pays que nous traversons. Les paysages sont sensiblement les mêmes que ceux de l'Autriche. La nature est très verte, très belle. Nous traversons de nombreux petits villages aux maisons très massives, fleuries et bien entretenues. Tout parait clean, bien rangé.

Dans cette région du sud du pays, on trouve des poteaux où des sculptures représentent des métiers. Je ne sais pas ce que c'est, mais c'est joli.

Nous nous arrêtons pour la nuit proche d'un lac. Nous recevons la visite d'Hella.

Agée de 80 ans Hella est en maison de convalescence suite à une opération du coeur. Elle se baladait par là quand elle a vu notre bon vieux James. Hella affectionne les vieux camions et vient discuter avec nous, son français est excellent, rendant l'échange plus sympa, d'autant plus que nous ne parlons pas allemand. Élancée, elle garde une grande vivacité et est très curieuse. Hella a voyagé ici ou là, a vécu en Afrique, a fait plusieurs traversées de l'Océan Atlantique à la voile, elle projetait de rejoindre l'Ecosse en voilier...seulement sa santé ne lui permet plus, elle est triste et très fachée. Mais heureuse de papoter avec nous. Ce fut une très belle rencontre, et lorsqu'elle part, on est fier d'avoir rencontrer cette grande voyageuse! Dans la soirée, elle revient nous voir. Hella fait partie de CES rencontres lors des voyages, celles où nous trouvons un ou une amie pour quelques heures seulement...

Le lendemain on reprend la route car nous avons rendez-vous. Nous sommes très impatients de retrouver nos amis...les Aventuracinq, croisés en Ouzbékistan puis au Kirghizistan, ils étaient à quelques jours derrière nous au Kazakhstan. On se retrouve dans un camping où les retrouvailles sont chaleureuses, petits et grands sont heureux de se recroiser, même si chacun prend conscience que la fin du voyage est proche.

On se quitte le lendemain, puis nous prenons la décision de rentrer plus tôt en France pour rejoindre ma famille...

Nous rentrons avec cette boule au ventre, c'est la fin du voyage, c'est le retour. Les derniers kilomètres en Allemagne nous font traverser des forêts de conifères, nous passons notre dernière nuit hors de France proche de Strasbourg...où nous allons le lendemain. Très grosse déception puisque nous ne trouvons pas le marché de noël si réputé! Bon, on se console devant un petit déj': nous sommes bien de retour dans notre pays car les prix remontent d'un coup, puisqu'on nous demande 17€ pour pas grand chose!

Bienvenue en France.

this is the end...comme la chanson le dit  

Jolie ville Strasbourg! En marchant dans le vieux centre-ville, quelques vitrines m'interpellent... allez savoir pourquoi!

24
août

Voici la vidéo du dernier tronçon de notre virée vers l'est, ainsi que celle des prises de vues de la boîte à gants de James.


Et puis dans quelques temps, je reviendrai faire un tour ici pour faire un semblant de bilan... En attendant, il nous faut nous réhabituer à notre vie française et réaménager notre petite maison,et surtout vider James...

23
sept

Ai-je besoin de faire un bilan de ce voyage?! Je ne sais pas trop à vrai dire... Peut-être que oui tout compte fait, histoire de me dire que cette virée vers l'Est est terminée. Attention ce post est long, mais c'est le dernier, alors autant que je me fasse plaisir une dernière fois, non? Allez encore 10 minutes de lecture et vous serez libres!

Voilà un mois que nous sommes rentrés chez nous. Les enfants ont très vite repris leur vie d'avant, et c'est tant mieux. Ce retour est plus difficile que les autres. Il me faut gérer le décès de mon père, la fin de ce voyage, la reprise de la vie française et cette sensation de se sentir en décalage... Beaucoup d'émotions se mélangent, et comme si tout ça n'était déjà pas assez dur, nous avons eu quelques soucis d'ordres techniques (ballon d'eau chaude qui rend l'âme, James en panne, réseau d'évacuation de la maison bouché...). Dans quelques mois je ferai sans doute la part des choses, pour le moment, non.

Mais un bilan le voici:

Il m'a fallu plusieurs années de rêves, et une grosse année de préparation pour réaliser ce voyage. J'aime potasser, bouquiner, déplier une carte pour partir en trip, tout ça fait aussi partie du voyage, ça m'émerveille tant c'est excitant.

Ce sont les bouquins d'Alexandra David Neel, Nicolas Bouvier, Sylvain Tesson, Ella Maillart, Khaled Hosseini, Dominique Lapierre, Javier Moro, Alexandre Poussin, Pricilla Telmon, mais aussi ceux de Yasmina Khadra, Régis Airault, Eric Valli, Luis Sepulveda, Arundhati Roy, Hemingway, Tolkien, Barjavel et pourquoi pas ceux de Mike Horn qui m'ont inspiré pour ce voyage... et ceux d'avant du reste! Ce sont mes parents partis jusqu'en Afghanistan en stop et au cercle polaire en 2CV dans les 70' qui m'ont inspirée. Ce sont nos précédents voyages au Népal, en Inde, en Roumanie, au Kirghizistan, en Irlande, qui m'ont inspirée. Mais aussi nos futurs voyages et tous ces gens qui vivent là-bas, différemment...

Le VOYAGE. J'aime le préparer. J'adore le vivre. J'aime beaucoup moins le conclure. Mais allons-y quand même:

Ce voyage est terminé!

Dans l'ensemble tout c'est bien passé. A peu près comme nous l'envisagions, ou plutôt comme je l'envisageais, puisque Franck n'est pas intéressé par les préparatifs. Il préfère découvrir ce que je prévois, et ça me va bien. Un voyage comme celui-ci n'est en aucun cas des vacances, je tiens à le préciser. C'est une aventure où les jours ne se ressemblent pas, une découverte à chaque instant. Ce n'est pas reposant de parcourir le monde, mais alors qu'est-ce que c'est kiffant!

187 jours, 19 pays, 27000 bornes.

Des coups de coeur: l'Iran et le Kirghizistan à nouveau.

ils sont beaux mes carnets de voyage, remplis de mille souvenirs 

James... sacré James, il aura fait 27000 km en 6 mois et demi. Une moyenne de 142 bornes par jour. Si vous vous posez la question: non ça ne fait pas trop! Nous n'avons fait que 5 ou 6 étapes à 400km... nous avons pu rester plusieurs jours au même endroit... Mais très vite l'appel de la route venait à nous. La route, elle fait partie du voyage, on découvre aussi à travers un pare-brise, aussi sale soit-il! Je n'ai que rarement bouquiné pendant les trajets tant il me faisait plaisir de voir cette belle nature, ces beaux pays, ces villes encombrées d'un joyeux bordel. J'étais assoiffée de ces nouveautés. Maya a beaucoup lu pendant les temps de route, un peu joué aussi avec son frère. Hima s'est bien embêté pendant la route, nous tannant très souvent d'un "je-sais-pas-quoi-faire", où suivant l'intonation, nous pouvions deviner un "je-peux-faire-des-jeux-sur-un-téléphone?". Mais Hima a aussi lu, joué, râlé, boudé, chanté. Maya ou Hima montaient parfois devant, histoire de changer... Nous avons toujours roulé en musique, il faut dire que le moteur d'un mercedes c'est bien bruyant!

J'ai arrêté de conduire James en Iran où j'ai failli me faire rentrer dedans (par ma faute!).

Notre cher James n'aura connu qu'une seule crevaison (en Turquie), 1 ensablement dans le désert (en Iran), 2 embourbements (au Kazakhstan et en Ukraine), quelques ralentissement du moteur dû au mauvais gasoil (en Ouzbékistan). Mais zéro panne. Fidèle à toutes épreuves, Franck a assuré comme un chef au volant de notre camion. James fait partie de la famille, attirant les regards, captant un coup de pouet-pouet par ici et par là, recevant un coucou, répondant avec son klaxon aux sourires que nous offraient les gens.... Et puis comme pour nous dire "ça y est je vous ai ramené en entier", James a connu sa première vraie panne à 10 km de chez nous en France. Fatigué le James? Besoin d'un peu de repos, pour repartir de plus belle sans doute. Une pompe à eau changée et le voilà prêt à ronronner de nouveau.

27 000 bornes

La vie à 4... Disons que la cohabitation à 4 dans un espace quelque peu réduit n'est pas toujours évidente. Le rythme a vite été pris, petit-déj', toilette rapide, rangement du camion et décollage (sur la route ou en balade). Chaque personne sait ce qu'elle a à faire, chaque chose a sa place. Nous avons très souvent fait des jeux de société le soir, quelques fois regardé un film ou un dessin animé. Le fait que les 2 marmots dormaient ensemble (avec un joli rideau en Wax pour un soupçon d'intimité) fut une très, très, très, mauvaise idée! Chaque matin, et souvent le soir, mais je dis bien C-H-A-Q-U-E matin Hima et Maya se prenaient la tête. Ca a le don de vous foutre en rogne dès le début d'une journée! Pour la bouffe, tous les 2 jours environ nous faisions un tour au bazar, pour le frais. Petit camion, petit frigo, petits placards. Pour l'épicerie, le PQ, etc, nous allions dans les petits shops à chaque coin de rue. Je m'occupais des repas et vaisselles. N'ayant que 80 petits litres d'eau dans la cuve de James + une trentaine d'autres en bidons, nous devions faire attention à l'eau. Ce n'est donc pas des repas de fête que j'ai cuisinés, car après la popote il y a la vaisselle et quand l'eau manque, on fait plus simple: vive les nouilles! De plus avec cette cuisine aménagée, mais aménagée pour un playmobil, je devais ruser et bien souvent entasser pour cuisiner. Je m'occupais également des lessives. Bon je ne vous le cache pas, l'hygiène en voyage n'est pas celle que l'on peut connaître ici, et pourtant on en a bouffé de la poussière à travers tous ces déserts: quand tu laves ton linge à la main, crois-moi que ton fute tu peux le porter un gros mois tant qu'il n'est pas taché, oui bon ok, même plus longtemps si tu veux! Pour les chaussettes, un bon secouage énergique leur rend un peu d'allure et les fait patienter jusqu'au prochain jour de lessive... Je ne parlerai pas des slips ou caleçons, "mais enfin, c'est bien trop personnel!" Pour les tee-shirts et les sweats, eux aussi ont souvent attendu leur tour. Le plus difficile était le linge de lit et de toilette, n'ayant pas de rechange, nous devions trouver un hôtel avec machine, ou une laverie avec sèche-linge pour redonner un peu de tenue à nos draps. Autant dire qu'ils n'ont pas été bien souvent lavés. Quant à nous, lorsque nous trouvions une fontaine ou un robinet pour remplir la cuve d'eau du camion, c'était jour de fête, c'était jour de douche (et de lessive!) pour nous 4. Mais attention quand le chauffe-eau voulait bien marcher: capricieux le bougre! Même si bien souvent il faisait tellement chaud que nous n'avions pas besoin de lui. A savoir qu'un bon bain en piscine ou en lac équivaut à une douche: si, en voyage je t'assure que si. Et puis en fait dans ces pays-là, si tu pues, c'est pas grave ça se sent pas! James est petit mais bien aménagé, et il comporte beaucoup de rangements. C'est incroyable tout ce qu'on a pu y entasser, bourrer! Si-si je vous le dis, car nous avons bien du le vider dernièrement et avons été très impressionnés par ce qu'il contenait...

que de couleurs! 

Hima quant à lui, tenait le carnet de bord du camion où chaque soir il avait la mission de noter la ville/ pays de départ puis d'arrivée, avec les kilomètres affichés au compteur. Adolescent en devenir, il a révélé cet age quelque peu (oserai-je le dire?) allez je me lance: "délicat" et parfois "difficile" à supporter durant ce voyage, Pfff! Hima a malgré tout profité de ce périple avec toujours une grande curiosité. Il a bien fait suer sa soeur (en parlant poliment bien sur!) et nous par la même occasion. Nous avons eu de sacrés coups de gueule avec lui. Et oui la vie en famille durant plusieurs mois en 24/24 ça s'improvise au jour le jour! Mais notre ado revient grandi, avec sans vraiment le savoir, une belle tranche de vie ailleurs... Et comme ce n'était pas son premier voyage, son esprit s'est encore une fois ouvert au monde. Au vue des nombreuses prises de tête au sujet des cours de 4eme, j'ai personnellement lâché début juin. Franck quant à lui a essayé jusqu'en juillet, mais sans motivation de notre jeune fiston, nous n'avons pas insisté. Il n'aura loupé que 5 mois de cours, mais aura tant appris sur la route de notre Terre! Pour son diabète, on a fait abstraction de sa maladie, sans toutefois l'oublier (bin oui c'est pas possible ça)... Une fois, une seule nous avons eu une bonne frousse quand une grosse hypoglycémie a mis du temps à remonter et que nous étions au fin fond de la Turquie; mais les résultats d'analyses du retour ne sont pas tops, faut dire qu'on ne peut pas être bons partout! Hima a apprécié tous les pays visités, même si le séjour en Iran l'a parfois, enfin je veux dire tous les jours gonflé puisqu'il y avait toujours quelqu'un pour lui demander de mettre son voile, pensant qu'il était une fille. Sur nos conseils, il se laisse pousser la moustache... Malheureusement, il n'est pas très bien loti génétiquement, et devra sans doute attendre une bonne dizaine d'années avant de pouvoir remettre le pied sur le sol de la Perse sans que quelque individu lui demande de mettre son foulard (si toutefois il souhaite garder ses cheveux longs durant la prochaine décennie!).

j'ai tracé au jour le jour, notre route sur mes cartes, oui moi j'aime faire ça

Maya, poulette rieuse ou chouineuse a vécu au jour-le jour ce voyage comme d'une vie où chaque chose était habituelle. Comme un enfant en fait. Elle a ressenti un grand manque de ses amies, et il lui était difficile d'en parler, alors pas question pour elle d'envoyer une carte postale car je site "c'est trop dur maman". Elle avait pourtant pas moins d'une vingtaine de peluches pour se réconforter (oui James est petit, mais en tassant bien on peut en mettre des choses!). Maya a dévoré la saga d'Harry Potter (entre autre), la rendant triste quand la dernière page fut terminée "il va me manquer". Elle a apprécié (comme nous tous du reste!) rencontrer d'autres familles voyageuses avec qui elle pouvait jouer. Ça n'a pas été toujours évident pour elle car ne parlant que français, les jeux avec de jeunes allemands ou roumains étaient un peu silencieux, et Maya est bien pipelette! Quant à l'école...alors qu'elle est "scolaire", ce ne fut pas une partie de plaisir pour nous. Avachie sur la table, elle ne montrait pas beaucoup de motivation. Maya aime l'école à l'école. Et Franck et moi, on n'aime pas l'école quand c'est pas à l'école... Donc Maya ne sait toujours pas ses tables de multiplications. C'est pas grave hein, monsieur l'instituteur?

On nous avait dit 2 heures de cours par jour...Quenini, ça c'est quand tes gamins sont motivés, et que toi tu as la faculté de ne pas t'énerver, d'être patient, de ne pas gueuler et de prendre le temps. Quand tout ça n'est pas réuni, lâche l'affaire c'est mort! Mais je sais que mes enfants auront énormément appris durant ce voyage, et ce pour toute leur vie, alors j'ose le dire, "l'école je m'en fous".

La découverte, à chaque instant

Et moi, ce que j'ai préféré, c'est cette insouciance de tous les jours: partir sans trop vraiment savoir ce que l'on allait voir, découvrir à chaque instant de nouveaux paysages, rencontrer de chouettes personnes, ne pas avoir une journée qui ressemble à la précédente... Tout ça fait que le temps s'écoule plus lentement, comme si on s’imprégnait de chaque chose, chaque odeur ou son... Je n'aime pas la routine, même si elle a quelque chose de rassurant. Et là dans un voyage comme celui-ci, la routine n'existe pas vraiment. Prendre son temps, c'est ça, nous n'avons pas manqué de temps. Depuis que nous sommes rentrés, on me dit que notre voyage a passé vite. Mais non ce n'est pas le cas. Là-bas, le temps passe différemment, nous avons tellement vu et découvert durant ce voyage, que ce moment de notre vie "ailleurs" a été beaucoup plus intense que nos dernières années passées en France. Ceux qui ont connu une telle expérience pourront comprendre. Les autres veuillez essayer d'imaginer ce que c'est d'avoir des journées entières à découvrir ce qui vous entoure. Mais le voyage au long court n'est pas reposant... J'ai souvent stressé pour James, peur d'une panne. J'ai souvent gueulé, c'est là qu'on découvre que dans un lieu inconnu la patience a des limites: et moi je suis pas trop patiente. Alors 6 mois et demi m'ont suffi... J'ai apprécié ces moments passés avec ma petite famille, même si parfois elle me sortait par les yeux. Je suis heureuse d'avoir emmenée mes enfants sur les routes, leur faire vivre cette aventure, les aider à ouvrir les yeux sur notre monde. Je suis contente et un peu fière aussi d'avoir pu mener ce projet, car il y a quelques années de là (six ans tout pile) quand on nous annonçait que notre fiston était diabétique, s'écroulaient alors tous mes projets de voyage! Nous avons aussi montré à Hima que sa maladie ne serait pas un frein à de grandes expériences: un peu de préparation et ça roule! J'ai une fois de plus pris conscience que nous avons la chance de vivre en France. N'oublions pas que nous sommes libres. J'ai une fois de plus vu que notre écologie à la française ne rimait pas à grand chose en dehors de ses frontières. Notre pays est bien petit face à ces immensités.

N'oublions pas ça: nous sommes libres dans notre pays!

Pour Franck, s'il a un seul mot à dire pour ce voyage ce sera la bienveillance. Partout où nous sommes passés nous avons senti une gentillesse, nous avons reçu un superbe accueil. Que le monde est bon! Arrêtons d'écouter les médias. Il a moins aimé les prises de têtes avec l'ado (😉). Franck a adoré rouler sur les routes de ces ailleurs, c'était un plaisir. Il a aimé ne pas avoir de montre, de prendre son temps, de se poser. Mais alors que lui ne s'énerve pas en France, je le découvre dans ces voyages râleur et capable de pester, même sur un flic!

Et les sous ça a donné quoi?

J'avais tablé un budget de 50€ par jour, avec la possibilité de monter à 70€ au cas où. Nous sommes revenus avec nos poches plus pleines que prévu. C'est pas sur la route de là-bas que tu dépenses, même en profitant...Les pays les plus chers ont bien évidemment été ceux de l'Europe, mais comme nous nous y sommes pas attardés, on a dépensé au total: 8183 € pour 6 mois et demi, soit une moyenne de 44€ par jour. Dans ces 8183€ il y a 994€ de visas, et 1800€ de diesel. On peut ajouter quelques bricoles ou babioles avant le départ (180€ de vaccins, 34€ passeports pour les enfants, des bouquins,etc, et un petit chèque de 12 000€ pour l'achat de James 1 an avant).

J'aurai pu faire un beau tableau. Mais je ne sais pas faire et j'ai pas envie d'apprendre... Donc en détails pour les intéressés, les autres passez votre chemin:

En Europe à l'aller, 17 jours (Italie, Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Albanie et Grèce): 1300€, avec une moyenne de 76€/j.

En Turquie durant 1 mois: 1466€ soit une moyenne de 49€ par jour.

En Iran pendant 45 jours: 510€ (dont 19€ de diesel pour 6000 km!), soit une moyenne journalière de 11€. Mais auxquels il faut ajouter les demandes de numéros d'autorisations de visas et les fameux visas: soit 450 € pour nous 4, et l'assurance pour le camion de 45€. Soit un total de 1005€, remontant la moyenne à 22€/j.

Au Turkménistan où nous sommes restés que 5 petits jours, nous avons dépensé: 50€. Auxquels il faut ajouter les 400 $ de nos visa de transit, soit un total de 410€, avec une moyenne de 82€/j.

En Ouzbékistan où nous avons passé 26 jours: 660€. Mais cette somme n'est pas vraiment réaliste puisque nos mamans nous ont rejoint pour 2 semaines et leurs porte-monnaie ont nettement contribué à ce budget qui n'est pas compté ici.

Au Kirghizistan pour 2 semaines: 476€, soit 34€ par jour.

Au Kazakhstan pour 10 jours: 528€, soit 53€ par jour, essentiellement du diesel.

En Russie pour 6 jours: 253€ soit 42€ par jour, où il faut ajouter le coût des visa de transit: 180€, soit un total de 433€, ramenant la moyenne à 72€/j.

En Ukraine pour 8 jours: 290€, avec une moyenne de 36€/j. Je ne compterai pas l'aller/ retour en France dans ce budget puisqu'il n'était pas prévu.

Pour l'Europe, le retour 18 jours en traversant la Pologne, Slovaquie, Autriche, Allemagne: 1615€ soit 90€/j.

Et pour conclure...

Nous avons eu la chance d'avoir la visite de nos mamans en Ouzbékistan, que c'était chouette de venir partager un bout de notre vie ailleurs avec nous. Que de souvenirs, merci!

Nous sommes rentrés plutôt en France pour rendre visite à mon père malade. Merci à lui de nous avoir attendus pour tirer sa révérence, Bonzaï!

Sachez que j'ai pris plaisir à relater nos journées ici sur ce blog. Ahlala, vivement le prochain voyage😉. Sachez que j'ai apprécié vos commentaires sur le blog, par mail, de vive voix, ou même silencieux, parce que je te vois toi l'inconnu qui passe par ici, jette un oeil ou deux mais reste discret...

Et puis nous avons eu la chance de faire de belles rencontres, parfois l'espace d'un instant, ou bien plus longtemps:

En Turquie: merci à Saher et Dila mes coiffeuses, à cette petite gd-mère venue boire un thé dans James, merci à Faruk, et à tous ces curieux venus nous voir.

En Iran: merci à Zoreh de nous avoir guidé dans nos premiers pas dans ce nouveau pays, à Mohamet et ses bruits d'animaux, à Reza pour son accueil si philosophique, à Yaya et Sara de nous avoir accueillis, et à tous ces gens si sympathiques, ces gamins si curieux!

En Ouzbékistan: merci à la belle Madina pour ces discussions, à ces 2 ado au lac de Boukhara et au pompiste pour avoir filé un coup de main à Franck pour démonter le réservoir de James.

Au Kirghizistan, merci à Nurlan et Jamila de nous avoir reçu, à cette famille pour le montage de leur yourte.

Au Kazakhstan: merci à tous ces curieux, merci à Aidana et Calamat avec qui nous avons bien discuté.

En Russie, merci à Aniela, Alis et les autres.

En Ukraine, merci à Andrei, Victor et Illona pour cette soirée mémorable.

Et puis tous les autres...

Et un merci général pour cette gentillesse et ces petites ou grandes intentions que nous avons reçu dans chaque pays! De la bienveillance on vous dit!

Et puis merci à tous ces voyageurs: à Pat, Aurel et tao, au Bigorneau Voyageur, merci à Dominic et Christina, Mathilda, Toni et Pia d'avoir partagé ce voyage en Iran, d'avoir fait la traversée du Turkménistan avec nous, aux Mollalpagas encore sur les routes aujourd'hui, aux Macax qui étaient sur le retour, à Gali et Compagnie partis tout à l'est, à Cristian, Audrey, Lucas et Emilia qui vadrouillent de l'Europe aux Emirats en passant par l'Iran, à Adrian, Roxana et leurs 2 filles si gentils qui sont aujourd'hui en Mongolie, à Loïc, Mariam et leurs 3 loupios qui doivent être en Inde, à Tobi, Wiebke et Fin ces champions des ballons et de la sympathie qui sont encore sur la route, à la Smalaventure et à la Petite troupe aujourd'hui en Corée du Sud, à Stéphane et Nathalie les vendéens, aux Junarost qui ont partagé un embourbement avec nous, aux Aventuracinq pour leur gentillesse, et puis tous ceux que j'oublie, je m'en excuse! Et surtout merci à Franck, Hima et Maya de m'avoir fait confiance!

Et puis s'il faut un mot de la fin, ou une phrase plutôt, ce sera toujours la même depuis quelques années maintenant, celle que j'aime dire au retour d'un voyage:

"Un voyage en appelle un autre..."


Alors à la prochaine!