Comment décrire l'arrivée à l'aéroport, faire la connaissance des quatre autres volontaires qui partent tous pour ce type de mission pour la première fois eux aussi.
L'impression étrange de déjà vu lorsque nous nous entassons à six dans un taxi cabossé et bringuebalant sans compter le chauffeur et les bagages (ça y est je suis de retour en Afrique).
Le premier repas au Cameroun, manger du cobaye sans le savoir, l'apprendre juste après la dernière bouchée et bien digérer quand même.
Dormir sans moustiquaire dès la première nuit alors que le médecin nous a fait répéter avant de partir que l'antipalu n'est pas efficace à 100% et qu'il faut absolument dormir avec la moustiquaire … et ne pas voir un seul moustique.
Prendre le train de nuit pour un voyage de 14h qui durera finalement 18h suite au déraillement du wagon contenant le générateur électrique.
La fierté d'arriver à prononcer le nom de la ville de N'Gaoundéré, terminus du train, sans se tromper malgré le soleil au zénith, le ventre vide et une température de 45°.
Faire la connaissance de Yaya, le chauffeur aux histoires tellement invraisemblables qu'elles en deviennent impossibles à ne pas croire.
Arriver au Parc National de la Bénoué, enfin, après 22h de voyage …
Les paysages grandioses. Le calme. Les oiseaux. Le calme. La chaleur. Le calme. La chaleur …
Faire la connaissance de Saleh, le conservateur du Parc, qui nous explique tout ce qui a déjà été fait et tout ce qu'il reste à faire. Et il reste beaucoup à faire …
La visite du parc le lendemain avec Romario et Bello. Les repas délicieux de poisson de la rivière, de bananes plantains, de mangues, d'ananas. Faire la connaissance des villageois.
Faire la connaissance de nos élèves. Les cours. Les pannes du groupe électrogène. Les cours du soir parce que l'après-midi, il fait trop chaud. L'assiduité et la motivation de chacun pour progresser le plus vite possible parce que des occasions d'utiliser un ordinateur, il n'y en a pas beaucoup. Saleh nous dira même que l'année dernière encore, personne dans le Parc ne pensait un jour avoir cette chance !
La bonté et la générosité de tous. La simplicité. L'humour. Le temps. L'échange. Le temps. Le temps.
La vision de notre première girafe ! Une vraie ! En liberté !
Le marché, l'achat de tissus. La négociation.
Les orages. Les pluies égarées.
La remise des diplômes. La gorge nouée au moment de se dire Merci. Un vrai Merci. Impossible de décrire un vrai Merci.
Se dire au revoir. Parce que nous ne nous sommes pas dit adieu. Car nous espérons, tous, un jour, pouvoir nous recroiser …