Une expédition hors norme dans le Danakil en Ethiopie à la frontière érythréenne pour découvrir un volcan...et pas n'importe lequel le préféré de Tazieff !
Novembre 2016
9 jours
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Départ de Lyon en cette matinée pour atteindre Addis Abeba le soir après une escale à Istanbul. Je voyage en groupe pour la seconde fois de ma vie afin de partir découvrir le volcan Erta Ale en Ethiopie. Il s'agit de mon baptême du feu et je suis terriblement excitée et curieuse de découvrir un volcan pour la première fois. Je rejoins trois autres voyageuses à Istanbul et nous prenons notre Boeing pour Addis Abeba. L'Egypte survolée est si jolie de nuit vue de haut !

Un avion tout confort ! Petit + Turkish airlines : La petite pochette avec chaussettes, bouchons et masque! 

Le visa m'a coûté 48 € en liquide (ils avaient la monnaie sur 50 € mais ils ne l'ont pas toujours.)

Notre chauffeur nous attend à la sortie de l'aéroport de Addis Abeba pour nous conduire à notre hôtel. Il est tard et on profite de la chambre confortable avant de rompre avec la technologie pendant plusieurs jours !

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Au petit matin après le petit déjeuner nous retrouvons notre guide Sylvain qui nous accueille (nous le connaissons déjà d'un précédent séjour) et c'est ainsi que l'on repart au terminal domestique de l'aéroport de Addis Abeba pour notre vol en direction de Mekele.

Le trajet en avion avec la compagnie Ethiopian Airlines s'est déroulé sans encombre et la vue depuis le hublot était absolument superbe lors du survol des hauts plateau.

Les hauts plateaux vus depuis le hublot.  

Mekele est une ville en altitude et pourtant il y fait bon en ce mois de Novembre. On arrive à notre hôtel pour déposer les valises dans nos chambres et manger ! L'occasion de découvrir quelques spécialités locales à base de viandes. Nous sommes tous un peu surpris du goût de l'ingera (crêpe locale à base de la céréale locale le teff) mais la viande est délicieuse. Nous rencontrons deux nouveaux voyageurs qui ont visité l'Ethiopie en extension avant de nous rejoindre.

Après ce repas, direction la ville à pied pour échanger des euros en birr pour toute la durée du séjour. On voit les échoppes, les échafaudages en bois sur les immeubles en construction. Il y a des minis taxis bleu de partout dans la ville donc en marchant sur la route il faut toujours un peu se méfier des véhicules en marchant !

Repas du soir à l'hôtel et courte nuit avant le départ le lendemain pour une journée de route en direction de l'Erta Ale. J'entends des bruits la nuit je ne suis pas rassurée !! Nouvel environnement nouveaux bruits !

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Réveil matinal, sacs faits et nous rencontrons nos chauffeurs pour les prochains jours dans le Dabakil. Ils sont tous les trois éthiopiens et vont devenir nos nouveaux amis pour le séjour ! Trois 4x4 équipé de tout le nécessaire pour manger et vivre dans cette nature hostile. Au fur et à mesure du chemin nous descendons en altitude. La dépression du Danakil est sous le niveau de la mer et donc nous passons de 2000 mètres au dessus à 120 mètres en dessous de ce niveau.

La route est belle et neuve. Point surprenant les voitures en détresse placent des roches sur la route(comme pour nos triangles rouges obligatoires). Sauf qu'une fois que la réparation est finie les cailloux sont laissés en plein milieu de la route. Nous nous arrêtons à différents endroits pour voir les paysages, en apprendre plus sur la flore (encore présente sur le chemin). On prend un petit café sur la route j'achète des chewing gums éthiopiens.

Nous croisons les premières caravanes sur la route, celles qui transportent le sel de la carrière aux zones de vente. Les dromadaires sont pour certains effrayés par les voitures donc nous les doublons doucement. Les chameliers savent tenir leurs bêtes et marchent à l'avant avec un bâton dans les mains.

Après avoir passé plusieurs barrages de contrôle nous quittons la route. A notre gauche, un immense désert et notre chauffeur nous dit : " Là bas c'est le volcan." Bon, pendant bien 25 minutes une autre voyageuse et moi même regardions la mauvaise montagne !

4x4 un peu coincé dans le sable ! 

La première partie de la route est sableuse, le 4x4 se coince parfois à quelques endroits et surtout la chose qui nous frappe : Il commence à faire chaud, vraiment chaud. Les dromadaires sauvages se promènent dans les vents de sable, on croise des autruches, des ânes et des renards des sables. Quelques villages sont dispersés dans ce désert et certains ont installé des enclos pour faire pousser quelques plantes.

Nous nous arrêtons pour manger dans un village. Les enfants sont curieux et ont envie de nous parler. On arrive à se comprendre même sans parler la même langue bien que tous aient des notions d'anglais apprises à l'école !J'étais contente car j'ai eu un dessin d'une petite fille et on a passé bien 20 minutes à dire dans chacune de nos langues ce qui était dessiné. Le mot "mouche" a eu un franc succès chez les petites filles que ça a fait beaucoup rire ! On repart, on dit au revoir aux enfants et nous emmenons avec nous notre guide de la tribu afar locale qui va venir avec nous au volcan.

La maison, une autruche, un dromadaire, les mouches, les 4x4, et un arbre ! 

Voir des autruches dans le désert !!!

Arrivés au bas de l'Erta Ale. Sylvain notre guide nous demande de faire nos sacs pour porter sur notre dos et quelques affaires à donner aux dromadaires qui vont les porter pour dormir au volcan. Environ 3 heures de trek au soleil couchant. Les paysages valent un ces efforts ! Bref, nous marchons dans des paysages lunaires doublés par les dromadaires et les afars qui marchent bien plus vite que nous. La pleine lune est si forte qu'on n'a presque pas besoin de la frontale.

Les dromadaires nous doublent et chacun marche à son rythme sous l'oeil de Sylvain et de notre guide afar. 

Nous arrivons en haut et là s'offre à nous le lac de lave au loin. Nous ne savons pas si nous pourrons descendre, nous ne savons pas si il y a eu des coulées qui empêchent l'accès. On est tous super excités et les plus passionnés sont un peu inquiets : Et si on ne pouvait pas s'approcher pendant ces trois jours?

Le lac au loin vu depuis le village. Une coulée récente montrée par notre guide afar.  

Sylvain analyse la situation et parlemente avec les afars. Nous pouvons descendre dans la caldeira découvrir le lac de lave....

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Une marche de nuit est nécessaire pour s'approcher du lac de lave qui nous semble bien agité. Il s'agit de marcher sur les anciennes coulées de lave. Elles sont d'une couleur plutôt pale tandis que les plus récentes sont noires et celles qui viennent juste de s'oxyder sont argentées et ça brille !!

On marche je dirai une demi heure pour monter sur un piton rocheux qui nous offre le spectacle du lac de lave vu de haut. On est scotchés ! Je suis novice dans le domaine, je n'avais jamais vu de lave, ni été sur un volcan actif. Je comprends pourquoi les passionnés le sont. Et encore à ce moment là je n'étais pas autant éblouie que les jours suivants...vous comprendrez pourquoi !

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Première journée à l'Erta Ale. Ici les réveils peuvent être à toute heure en cas de coulée de lave ou bien très matinaux pour éviter la chaleur. Pour s'approcher du lac, il faut marcher sur des coulées récentes et coupantes comme du verre en cas de cassure. Sylvain qui est un passionné et spécialiste de ces environnements volcaniques ouvre la voie et analyse les possibilités.

Le lac de lave vu depuis le camp. Des coulées de lave argentées côtoient des coulées plus anciennes 

Me rapprocher de ce lac agité où la lave peut être si imprévisible est assez effrayant quand on ne connait pas. On est tous au bord du lac. Il fait chaud à cause du soleil mais surtout à cause de cette lave. C'est tellement beau ! La surface du lac s'agite, de la lave vole et atterri sur les bords du volcan.

On est quelques uns à avoir très chaud et à redescendre plus bas. L'autre coté de la caldeira est beau aussi. Nous remontons au camp pour nous reposer et éviter la chaleur. Je partage ma hutte avec une autre voyageuse et ça permet de devenir super complices et solidaires dans le groupe le fait de vivre en communauté ! Nous dormons dans des abris afars avec un matelas au sol. C'est un luxe dans cette région !

Notre guide afar et ses beaux vêtements colorés. La vue depuis mon lit dans la hutte.  

Il n'y a pas d'électricité au camp. Il faut prévoir des batteries de rechange pour les appareils et dire au revoir au téléphone si la batterie ne tient pas. Il n'y a pas de réseau non plus à partir de la moitié du désert avant l'arrivée au camp de base.

L'après-midi est consacrée à la sieste ou à la découverte de l'environnement autour. Il n'y a pas grand chose en dehors des abris. Il n'y a pas de toilettes non plus donc il faut partir au loin autour du camp. Dur dur au début quand on est citadine mais on fini par s'habituer. Le gouter pris et la nuit s'approchant, nous partons pour une observation au coucher du soleil. Le volcan est toujours aussi beau. Ce soir là, c'est la super lune en plus ! Double spectacle.

La caldeira au soleil couchant. Le groupe s'approchant du lac de lave.  
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Seconde journée. Levé aux aurores pour aller au cratère Nord. J'ai si mal à ma jambe que je passe mon tour. Ici il faut beaucoup boire et surtout manger ! Je n'ai pas assez mangé ni assez bu je pense pendant mon arrivée ce qui a accentué ma fatigue alors que j'aurai pu avoir plus de forces. Le groupe revient, nous mangeons et allons voir le lac de lac depuis un promontoire rocheux pas loin du camp car il y a une coulée de lave !

Ici la consigne est simple : Si vous vous levez en pleine nuit pour faire pipi et que vous voyez quelque chose lié au volcan : Reveillez les autres. Question de partage 😀

On continue l'observation de jour et de nuit.

Ça crépite comme un gâteau d'anniversaire !  
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Sylvain nous avait dit : "On se lève dans la nuit pour observer le volcan une dernière fois et repartir avant le lever de soleil". En pleine nuit, j'ouvre un oeil. Je panique je crois que le groupe est parti sans moi à moitié endormie. Non ce n'est pas le cas. Et en regardant le village je trouve qu'il est bien rouge. Je commence à me dire que si ça se trouve une hutte prend feu. Je me lève pieds nus, tout le monde dort. Et là, une gigantesque coulée de lave vue depuis notre camp (nous sommes en hauteur et loin du volcan évidemment !).

C'est beau !!! 

Ni une ni deux j'essaye de réveiller tout le monde le plus délicatement et rapidement possible. L'Erta Ale nous disait au revoir !! On descend vite pour voir la lave de plus près. Ça crépite, c'est beau et c'est chaud. On est tous supers heureux de voir cela. C'est à ce moment précis je crois que j'ai eu le déclic avec les volcans : Quand j'ai vu cette coulée ! On la regarde se déverser et former des gros coussins qui s'oxydent et deviennent argenté au contact de l'air. On reste longtemps mais ça vaut le coup. Le temps de dire au revoir à l'Erta Ale car dans le groupe personne n'est sur à 100% de le revoir une fois dans sa vie ! Et oui, peut être qu'un jour il se purgera et mettra des dizaines d'années à remonter !

Petite photo souvenir devant la coulée ! Mon guide afar n'est pas habitué à l'appareil photo mais il a fait une photo inoubliable

On redescends. Je suis quand même contente de découvrir de nouveaux horizons pour les jours à venir. Nous partons en direction du Dallol. Le retour en 4x4 se fait et là après avoir mis mon téléphone en charge dans la voiture j'entends : "BIP BIP". Ça y est j'ai du réseau ! Je peux enfin dire à mes proches que tout va bien ! On dort un petit peu dans le 4x4, on papote, on rigole et on est tous sur un petit nuage d'avoir vu le volcan.

Cette journée de route nous emmène à Ahmed Ila. La route est superbe et on voit encore plus de caravanes de dromadaires. On mange un délicieux plat dans un restaurant local où des petits chats essayent de nous charmer pour avoir un peu de notre nourriture. C'est drôle car dans ce restaurant il y a une télé et le son a été mis pour la chanson de Celine Dion pour Titanic puis coupé après la chanson. Y aurait-il des fans au fin fond de l'Ethiopie ? On arrive dans ce village en bord de route avec une base militaire non loin. Des lits tressés sont installés dehors (il fait encore chaud !) et le luxe du luxe : Une douche de fortune ! On était sans douche tout le temps de l'Erta Ale donc on est encore une fois super contents de ce petit confort. Un âne livre le bidon d'eau et chacun part se laver à tour de rôle. Les habitants du village viennent nous parler. Tout le monde s'assoit sur le lit de tout le monde c'est assez drôle cette promiscuité. Ici pas de toilettes non plus, habitants comme voyageurs doivent aller au loin dans la nature.

Avant de manger nous allons prendre une boisson fraiche au café de la base militaire. C'est super sympa de boire un soda frais après ces quelques jours sans boisson fraîche !

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Départ le matin en 4x4 à travers le désert de sel. C'est magnifique ces étendues de sel. A certains endroits il y a de l'eau puis elle disparaît et elle revient. Donc le paysage change.

Nous partons en direction du Dallol, il commence à faire chaud malgré le fait que l'heure soit très matinale. Une marche d'approche et là le spectacle : Une multitude de couleurs et de bruits dans ce site naturel exceptionnel et l'un des plus beaux que j'ai jamais vu !

Même les militaires qui nous escortent apprécient le paysage !  
Ne vous y méprenez pas, c'est de l'acide et non de l'eau. Donc attention quand on marche !  

Il faut rester vigilant lorsque l'on marche ici ! Mais en étant bien accompagné et bien guidé tout se passe à merveille ! La chaleur devient écrasante avec les heures qui passent, il est temps de retourner au village en passant devant d'autres paysages comme un lac d'acide noir où les oiseaux viennent y boire et y meurent.

Nous avons eu l'occasion de découvrir les travailleurs de sel. Ces derniers sont ceux que l'on a croisé sur la route auparavant avec les dromadaires. Ces hommes aux rôles bien déterminés extraient le sel et vont le vendre à des kilomètres de là. Le sel et la chaleur font que les peaux brulent et les yeux certainement aussi. C'est un travail extrêmement rude et on réalise notre chance de ne pas avoir à souffrir de cette façon pour vivre. Ils inspirent le respect ! Les dromadaires aussi car ces derniers portent un chargement conséquent de blocs de sel. La multitude de dromadaires croisés dans ce désert est un spectacle ahurissant, on a l'impression de retourner aux époques passées des caravansérails où les marchands arrivaient avec leurs bêtes pour vendre leurs produits. Un rêve d'enfant d'observer cela !

Retour au camp pour un repas bien mérité et un coucher à la belle étoile bien reposant avec la chaleur qui baisse.

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Avant de prendre la route pour quitter l’Éthiopie via Mekele puis Addis-Abeba en avion, nous allons voir le lever de soleil au désert de sel. L'eau est là et nous nous trempons les pieds en observant le spectacle.

Les caravanes de dromadaires passent et traversent le paysage. C'est hors temps c'est magique ! On est un peu nostalgiques de se dire que c'est fini et tout ce que nous avons vu et vécu était bien au delà de nos espérances ! On a adoré, on s'est fait des nouveaux amis et c'était vraiment génial ! On a rencontré les locaux, discuté, rigolé bref c'était parfait !

Les dromadaires au loin...magique ! 

Il est temps de revenir dans nos pays respectifs, retrouver nos habitudes en gardant dans un coin de la tête tout ce que nous avons vu !

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L'Ethiopie est un pays unique en Afrique ! La multitude de paysages, la culture et les sites naturels sont terriblement intéressants. Pour visiter le Nord et en particulier l'Erta Ale et le Dallol il faut des autorisations qui ne peuvent pas être prises par soi-même. La logistique également est importante et les accords pour avoir des escortes militaires obligatoires pour visiter. Bien que cela puisse effrayer je n'ai jamais eu le sentiment d'être en danger ou de risquer quelque chose.

Pour ce voyage, je suis passée par une agence très compétente !

A très bientôt les voyageurs !