Une Family en Californie

Partir vivre a l etranger en famille est un projet que nous avions en tete depuis longtemps. Ce projet est devenu realite depuis decembre 2024 date a laquelle nous sommes arrives a San francisco!
Décembre 2024
1000 jours
Dernière étape postée il y a 5 jours
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Décembre 2024 - Avant le départ, les derniers moments en Famille sont a la fois précieux, beaux et difficiles. Nous savourons chaque seconde, chaque échange, chaque regard tout en entendant une petite voix qui nous susurre en permanence que bientôt, nous serons loin des nôtres et cela pour une durée assez longue puisque nous projetons de rester 2-3 ans et peut-être plus selon ce que nous réserve l'avenir. Pour nous rassurer, nous nous disons que les réseaux rapproches, que les futures retrouvailles seront plus profondes, plus intenses ce qui est vrai car c'est la rareté qui fait la beauté. Nous sommes une famille proche les uns des autres et la distance, le manque de contacts sont des choses qui interrogent et font parfois peur. Partir loin, perdre ses repères demande un courage que l'on sous estime au moment ou le projet n'est pas encore abouti mais nous avons malgré tout franchis le cap car partir vivre en famille a l’étranger, qui plus est en Californie, est un projet que nous avions en tête depuis fort longtemps et le moment est parfait! Nous sommes, en effet, encore très jeunes 😀 et les enfants ont un âge ou il est encore relativement simple de changer leurs univers. Lorsque nous en discutions, Cécile était toujours enthousiaste a l’idée de partir pour vivre une belle aventure en famille. Pour la petite anecdote, quelques mois auparavant, j'avais postulé pour un poste assez similaire a Londres et pendant notre roadtrip en Island (Été 2024), Andrew, le grand patron, voulait absolument discuter a propos de ce poste. J'ai compris que ce n’était pas trop négociable donc j'ai décidé d'engager une discussion avec lui via zoom depuis notre van, en sweat avec une barbe d'un mois. L'objectif de l'appel était double : m'annoncer que je n'avais pas le poste a Londres et...me dire qu'il y avait un autre poste en Californie a "considérer"...le poste que j'occupe désormais. La deuxième anecdote drôle, c'est la façon dont j'ai appris que ma candidature avait été retenue ; C’était un matin, au bureau a Boulogne. Je reçois un email d'une société extérieure m’annonçant qu'ils seraient désormais nos interlocuteurs pour nous accompagner dans les démarches administratives pour l'obtention des visas...le tout en anglais évidement. Autant dire que sur le coup, je n'ai absolument rien compris. Apres avoir transféré l'email a ma future boss, cette dernière, accompagnée d'Andrew, se précipite pour m'appeler et m'annoncer de vive voix la bonne nouvelle et un petit "Sorry about that" 😀 au passage. All right, j'ai envie de dire! La encore Cécile était la première ravie et me dit que Londres aurait été sympas mais la Californie c'est le summum! Sereine, sure d'elle, ses paroles me rassurent et me confortent dans l'idée que nous devons le faire! A ce moment la, je sais que nous allons partir même si il y a encore plein de questions auxquelles nous n'avons pas de réponse. A ce propos, on ne peut pas avoir les réponses a toutes nos interrogations et pour les obtenir il suffit de se jeter a l'eau, suivre son intuition et donc partir. A l'heure ou j’écris c'est a dire 2 mois après notre arrivée, nous nous disons que cette décision était la bonne même si nous découvrirons un peu tard que tout n'est pas rose et simple. Certains disent "Il n'y a pas de mauvaises décisions, simplement une mauvaise gestion" - Est ce complètement vrai ? La suite nous le dira.

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Nous sommes toujours a Corneville-sur-Risle. Notre séjour en Normandie nous a permis de dire "au revoir" a toute la famille et amis proches. C'est d'ailleurs dans ces moments précis que l'on se dit que nous n'aurions peut-être pas passe ces beaux moments familiaux si nous n étions pas partis. Je me souviens du café, accompagne de quelques petits chocolats partage chez Nathalie et Jean-Claude ; Emilie ma cousine et son ami Cédric sont également la. Ça faisait un moment que nous n’étions pas venu, si bien, que j'avais plaisir a (re)découvrir les pièces qui avaient changé depuis notre dernier passage. Le lieu était agréable et parfait pour échanger de tout, "refaire le monde" comme on dit. Nous enchaînons les cafés, thés, les chocolats, le temps passe vite. Il est temps de nous dire au revoir, de nous embrasser et nous dire a bientôt. J'aime bien passer du temps avec la "Familly Valauney'. Sans forcement se dire beaucoup de mots, on sent qu ils sont empathiques, généreux, tournés vers les autres...ces moments me rappellent mon enfance ou l'on passé nos journées, parfois même nos vacances entières avec ma cousine Emilie, mon cousin Charles (J ai un sourire qui se dessine en repensant aux nuits passées ensemble a lutter contre le sommeil, shoote au café dans la caravane) ; Assez similaire avec Yo, si l'on remonte encore un peu plus en arrière (Les 14 juillet avec les kilos de pétards, les parties de foot...). Je suis parfois un peu nostalgique quand je les revois et me rends compte que nous avons un peu perdu cette complicité jadis si forte quand nous étions gamins. Mon coté positif me dit que si nous repassions plus de temps ensemble cette complicité ressusciterait en un claquement de doigt. C'est donc avec le sourire que nous quittons Saint-germain-village pour aller "en ville" commet on dit ici en Normandie. C'est dans un petit troquet que nous nous retrouvons "Cok" mon pote d'enfance. Je commande une bière et Cok trinquera avec une verre de vin blanc, régime gluten free pour un meilleur transit. Nous partageons évidement beaucoup sur notre aventure avec laquelle, il est plus familier de part son expérience au Canada et en Suisse plus récemment. Je tiens vraiment a ce poto ; A la fois drôle, très drôle même, réfléchi et un avis aiguisé sur beaucoup de choses. La encore le temps passe vite et il est temps de rentrer a Corneville pour la dernière soirée. Je me dis alors que ça y est c est la dernière - Je me rassure en me disant qu'une soirée c est long malgré tout. A peine arrivé, je (re)vérifie les billets, l'heure...et la, une nouvelle surprenante tombe : notre vol est retardé de 24h! Je découvre par la même occasion qu'il y a une escale a NYC a minuit, heure locale - Avec les enfants et les baguages ça risque d'être un peu sport. Bref, nous dirons par la suite que ça fait partie du voyage. Mes parents, Lisa éclatent de joie! Nous, nous sommes partagés entre le fait que ça nous laisse plus de temps pour dire au revoir et le temps entre notre arrivée et la reprise des enfant qui s'amenuise. Il faut se faire une raison, on ne peut agir que sur les choses que nous contrôlons et le trafic aérien est hors de notre portée donc autant profiter a fond des dernières vraies 24h!

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Nous profitons du dernier jour a fond. Au programme, balade en forêt, nous parlons de tout et de rien, nous profitons les uns des autres en toute simplicité. Je me dis régulièrement, aujourd’hui en particulier, que j'ai vraiment des parents ainsi qu'une famille en or. Nous tentons d’arrêter le temps pour prolonger cette dernière journée au maximum ; C'est alors que nous décidons, en fin de journée, d'aller voir l'appart de mon Frèro et la magnifique cuisine posée récemment par le padre en personne et comme d'habitude, le travail est parfait, sans défaut et le rendu est magnifique. L'appartement est vraiment bien, je suis fier de mon Frèro qui a réussi a créer de toute pièce sa boutique, la faire fructifier au point de pouvoir s'offrir ce magnifique petit cocon. Nous découvrons aussi la belle chambre de Nono. Nous échangeons quelques instants sans faire trop de bruit car il est tard ; Mais cela n'est pas vraiment nécessaire car Noelia n'est pas encore couchée et profite de ce moment de distraction pour s'installer a son bureau et faire un peu de peinture! Quelle artiste! Dire au revoir a mon Frèro est dur, très dur, il ne montre rien mais je sais que c'est également dur pour lui. A ce moment précis, je me remémore le mariage de Jade et Edouard a la fin duquel, après quelques apéros...nous finissons dans les bras l'un de l'autre pour se confier sur nos vies, notre départ qui approche. Apres avoir versé quelques larmes en bas du petit escalier qui mène a nos chambres, fumé un cigare et avoir été réconfortés par tous nos adorables cousins, nous décidâmes enfin a regagner nos chambres et sombrer dans un sommeil profond quelque peu aidé, avouons le, par les vapeurs de jet...Ce souvenir se dissipe, nous sommes repartis de Pont-Audemer direction le bercail ; En chemin, nous avons une idée lumineuse : et si nous allions laver la voiture avant de rentrer ? Et bien oui, nous devons rendre la voiture demain a Paris donc autant la rendre propre 😀. Laver la voiture a 1h du matin a l’éléphant bleu avec toute la famille n'est pas commun et dans ce contexte, le moment devient magique et mémorable. Apres quelques embrassades, nous rentrons a Corneville avec une voiture reluisante! Cette fois, pas besoin de jet pour nous bercer. Espérons que la nuit soit bonne ; Demain une longue journée nous attend.

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Publié le 19 avril 2025

La nuit n'a été que partiellement reposante...beaucoup de choses en tête et évidement un peu de d’anxiété car le jour J est arrivé. Avec les péripéties de la veille, nous vérifions a plusieurs reprises nos billets. C'est confirmé, cette fois notre avion décollera bien ce jour! Nous prenons un copieux petit déjeuner qui, chez les parents, a toujours une saveur particulière, de quoi vous faire manger 2 voire 3 pains au chocolat sans appétit et boire 2, 3, 4 et le dernier café pour la route. Paradoxalement, nous ne sommes pas très loquaces, certainement préoccupés par le départ. Les valises sont bouclées, l'heure tant redouté sonne : fouler une dernière fois le pavé de la maison, de descendre les escaliers extérieurs avant de nous dire au-revoir...Papa avait dit la veille "il y aura des pleurs..." et il ne s’était pas trompé. Le dernier au-revoir, accompagne d'une puissante accolade est terrible...Terrible car nous nous reverrons que dans plusieurs mois, les 10.000 kms et surtout parce que je me sens coupable en quelque sorte de ce chagrin infligé a ma famille . Avoir les parents, le frère et la sœur que j'aie est un chance incommensurable, alors, leur faire le moindre mal n'est pas concevable ; Je dois donc prendre sur moi pour, malgré tout, aller de l'avant mais ce n'est pas simple dans ces moments la. Apres un long "coucou" de la main par la fenêtre de la voiture, nous quittons Corneville pour l’Étang la ville ou le reste de nos bagages nous attend. J'ai rarement eu le cœur aussi lourd.

Il n'y a pas d'au-revoir pour nous. Peu importe où tu es, tu seras toujours dans mon cœur. » (Gandhi)

Selon certaines hypothèses, nous aurions environ 60 000 pensées par jour et bien c'est ce qui défile dans mon esprit a la minute. Le trajet passe donc vite. Nous posons des questions aux enfants sur ce qu'ils voudront faire une fois arrivés en Californie, a quoi va ressembler notre nouvelle vie...nous n'en savons rien pour être honnête et c'est ça l'aventure ; Je suis toujours triste de partir mais serein et certain que l'on a fait le bon choix. Il est rare que je me morfonde sur le passé, sur mes décisions pour une seule raison : nous n'avons pas le pouvoir de changer les événements résolus alors autant se tourner vers le futur et penser a toutes les belles choses qui nous attendent et aux solutions envisageables pour atténuer les éventuels inquiétudes qui flouent le présent ; C'est fascinant de voir a quelle vitesse, les émotions s'ajustent, se réorganisent pour tenter de retrouver une santé mentale plus harmonieuse. L'adaptation est cruciale dans ces moments et j'irai même jusqu’à dire que c'est une pièce maîtresse du bien être. Arrivés a L’Étang la ville, nous chargeons la douzaine de valises sans tarder, faisons un dernier tour de la maison quasi vide et quittons la maison. Je pensais que quitter la maison serait une énième épreuve pour nous et les enfants mais au final pas du tout. Vraisemblablement lié au fait que nous avons a l’idée de revenir dans quelques années et aussi parce qu'une maison quasi vide n'a plus son âme...Nous avons pris soin de repartir cette dernière dans nos valises ; Quand exactement reviendrons-nous ? La encore nous l'ignorons même si nous reviendrons. Nous nous disons 2, peut-être 3 ans mais tout ces suppositions restent subjectives...Une fois de plus, nous faisons confiance au destin et l'avenir qui sont d'excellents conseillers si on leur prête une oreille attentive. Bricoleur jusqu'au bout : je profite des 5 mins qu'il nous reste pour réparer le toit de l’abri de jardin qui menace de s’écrouler a tout moment. Clac, clac...la maison est désormais fermée, direction Boulogne -Billancourt pour déposer la voiture, qui brille de mille éclats, au parking du bureau. Un petit coup d’œil a nos montres nous indique que nous avons du temps devant nous, nous commençons a nous détendre un peu...Les enfants s’émerveillent devant le gros van noir dont la taille est disproportionnée pour 4 voyageurs mais adaptée pour nos 12 bagages et les 2 sièges autos. Le chauffeur ne peut pas s’empêcher de me lancer un regard pantois. Peut-être pas si commun de transporter 4 voyageurs et 12 bagages...! Notre avance confortable nous permet d'enregistrer nos bagages sereinement et de laisser les enfants jouer avec les valides...Enfin le mot juste serait "retourner" littéralement le lieu en jouant a pousser les valides le plus vite possible. Un stop brutal n'est pas envisageable alors c'est aux autres passagers de s’écarter. Dans ce moment un peu particulier, nous sommes légèrement plus laxistes - L'avantage de partir vivre a l’étranger dans un cadre professionnel est qu'une partie importante du déménagement est pris en charge et cela inclus les vols en class "izz best" comme dirait Martin. Associé a cela, nous avons le passe droit pour aller dans le salon Delta ou nous savourons un bon déjeuner avant de nous envoler pour les Etats-Unis. Nous restons très raisonnables tant sur les quantités que sur le contenu de nos verres (Étonnant je vous l'accorde)...Whisky, champagnes, grands crus sont en effet a volonté. Je me dirai a posteriori que j'aurais peut-être du goûter quelque chose...Zut!!! Ce cadre exceptionnel nous a complètement détourné de nos montres et nous voila (presque) en retard. Nous terminons nos assiettes a la hâte - Cécile part en éclaireuse et nous lui emboîtons le pas. Quand Choupinette nous ordonne de nous dépêcher sous peine d’être en retard, elle est toujours prise très au sérieux! C'est donc avec le front luisant que nous arrivons a la porte d'embarquement, comme 4 fleurs ; Personne derrière nous...Faire découvrir aux enfants la class izz best est une chouette expérience. En effet, voir leurs visages s’illuminer devant leur espace et surtout leur grand écran nous rend heureux également. Nous prenons bien du temps pour leur expliquer que tout cet environnement est exceptionnel et que nous sommes très chanceux de pouvoir vivre ensemble cette expérience. A peine avons nous décollé que les enfants se plongent dans leurs dessins animes. De notre cote nous discutons, échangeons des regards qui veulent dire plein de choses : "ça y est c'est parti ; nous l'avons fait"! Je pense que c'est a ce moment précis que je réalise que nous partons. Il serai temps...bref, mieux vaut tard que jamais! Si nous avons été raisonnables dans le salon Delta, nous avons décide de ne plus l’être a bord. "Un verre de champagne vous ferait plaisir monsieur?" "ahah..Of course!" Un petit regard complice a Choupinette, qui a évidement répondu la même chose, avant de trinquer a notre voyage! Dans ce regard il y avait aussi comme une approbation mutuelle pour s'accorder sur le fait que nous répondrons "yes of course" a toutes les autres fois ou l’hôtesse nous proposera de "goutter" quelque chose..Un Mercurey grand cru ne se refuse pas d'ailleurs. Nous nous plongeons dans un film. Pour moi se sera Oppenheimer avec un de mes acteurs préféré C. Murphy! Un véritable chef d'oeuvre avec un C. Murphy comme j'aime, sombre et agelaste...il y a pas de quoi être joyeux lorsque l'on vient de mettre au point une bombe capable de détruire une mégalopole en un claquement de doigt... Bref...Le vol passe vite entre les films, les câlins avec les Choupinoux, les siestes et il est temps d’atterrir non pas a San Francisco mais a NYC..eh oui escale oblige qui plus est a 23h, heure locale et merci de récupérer tous les bagages pour les ré-enregistrer. Nous sommes déjà bien trop fatigués pour manifester le moindre mécontentement. Anna se réveille doucement, Martin est en pleine forme! C'est la première fois que nous foulons le sol Américain avec nos visa L-1 donc le passage a la douane est un peu plus long avec des questions additionnelles du Douanier. Apres quelques échanges brefs ou la moindre réponse en anglais me demande une concentration démesurée (Je n'ai même pas réussi a articuler correctement "phamaceutical industry"), nous obtenons notre I-139 tamponné ce qui constitue une étape importante dans notre périple! Cette étape nous procure un petit regain d’énergie.

Le vol entre NYC et San-Francisco se passe bien, Anna est rivée sur l’écran (la encore, la fatigue et le caractère exceptionnel de du vol, sans retour prévu, prennent le pas sur l'éducation), Martin finit par s'endormir dans son petit lit bien confortable. L’arrivée a San-Francisco a minuit est assez brutale!!! Heureusement que notre hôtesse préférée est la pour nous remonter le moral en nous offrant une belle bouteille de vin! Apres 11h de vol, 9h de décalage, 5h d'escale, un sommeil partiel, on ne réfléchit plus de la même façon, je ne sais même plus si je réfléchis encore d'ailleurs. Pour ajouter un peu de difficulté, nous nous lestons de plusieurs bagages, aussi lourd qu' un âne mort, et nous devons porter Martin qui continue sa nuit paisiblement. Le couloir pour rejoindre le tapis ou nos bagages vont arriver est long, extrêmement long voire interminable...Je me fais même la réflexion qu'une belle perspective se dessine lorsque nos regards se rivent droit devant ; Cette digression s’évapore rapidement pour laisser place a une douleur vive au pieds! Chaque pas est une épreuve ; J'ai l'impression que le cuir de ma chaussure est en contact avec les os de mes pieds, bref je suis en miette! Un regard furtif a choupinette, qui a repris Martin, montre qui nous piochons tous les deux dans nos réserves. Nous arrivons enfin aux tapis pour attendre nos bagages. La encore l'attente est si longue, qu' Anna prend le temps de se confectionner un lit de fortune a même le sol pour dormir quelques instants..toujours ça de pris. Nos bagages arrivent, les 7 valises et les sièges autos, le compte est bon! Pas un instant a perdre, nous commandons notre uber pour rejoindre l’hôtel Nikko 😀 ou de beaux lits ainsi qu'un adorable petit chien en peluche nous attendent...; Anna lui trouve rapidement un nom, se sera BUSTER! Nous ne le savons pas encore mais Buster va devenir la mascotte de la family aux U.S et va suivre de très près toutes nos aventures!

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Premier réveil : 4h du matin et difficile de se rendormir...Il va nous falloir un peu de temps pour absorber les 9h de décalage avec la France! Nous commençons notre aventure par une étape de 5 jours a San-Francisco dans le quartier Union Square, le temps que notre logement temporaire soit libre. Le timing est parfait, cela nous laisse le temps d'explorer et nous familiariser avec la fascinante ville de San Francisco. Apres un copieux petit déjeuner (Moins bon que celui de la veille evidement) , direction "Social security" afin d'avoir nos cartes et numéros de sécurité sociale dit SSN pour social security number. Ce numéro est précieux aux Etats-unis car il permet de lancer plusieurs procédures administratives et d'avoir un premier statut, c'est pourquoi, a peine arrivés, nous nous jetons sur le premier rendez-vous. Ces derniers sont toujours un peu angoissants car nous avons toujours peur d'oublier un document ou de ne pas comprendre ce que l'on nous raconte mais pour celui-ci, tout se passe parfaitement bien malgré le fait que la dame qui nous a reçu n’était pas très enjouée. Nous ressortons d'ici fiers d'avoir réussi et aussi avec un sentiment d' une Amérique légèrement old style ; Ce qui contraste beaucoup avec l'image que l'on peut avoir des US avant d'arriver. On se dit en effet que les géants de la tech. (Surtout en Californie) ont du répandre leurs technologies un peu partout y compris dans l'administration...Et bien pas du tout. C'est d'un bâtiment sombre aux couleurs passées et lestés beaucoup de petits papiers que nous ressortons. Étonnant ce rendez-vous. Bref, passons aux choses sérieuses, cap sur Pier 39, un lieu touristique très sympas, situé au nord de la ville dans le quartier Fisherman's Wharf. Ici on trouve de belles boutiques, restaurants et une vue imprenable sur la baie de San Francisco. Si l'on regarde plus a l'horizon, l’île d'Alcatraz connue pour les détenus devenus célèbres qui y ont été incarcérés tel que "Scarface" ou al Capone de son vrai nom. Les conditions de détention étaient difficiles. Le seul confort apparent était les douches chaudes qui avaient été mises en place pour provoquer un choc thermique brutal aux éventuels prisonniers téméraires, qui tenteraient de sauter dans l'eau gelée, pour rejoindre le continent a la nage. Encore plus loin, l'emblématiquement Golden bridge s'offre a nos yeux, magnifique comme dans les films! Nous avons hâte de le traverser et le voir de plus près! Et juste sous nos yeux, non nous rêvons pas, ce sont bien des otaries qui se reposent au soleil, entassées comme des sardines sur les pontons! Nous ne regardons plus trop vraiment l'heure afin de savoir si c'est le bon moment pour manger, prendre l’apéro et nous laissons plutôt guider par l'environnement qui nous propose un superbe restaurent avec terrasse. Contrairement aux préjuges, les plats qui nous dégustons sont excellents, le vin aussi! Les futurs restaurants ou nous irons, nous prouverons que l'on mange (globalement) très bien en Californie...Ils nous prouverons également que les $150 qui nous venons de payer n’étaient pas du tout liés au fait que nous étions dans un lieu touristique mais plutôt une norme. Nous reprenons notre balade, souriants, les premières impressions sont bonnes, excellentes même et c'est important car bientôt elles s'assembleront petit a petit pour constituer la rampe de lancement qui nous propulsera dans la vie Américaine. Le ciel est bleu azur, il fait bon, le climat idéal pour aller se balader sur la petite plage depuis laquelle nous avons une vue imprenable sur le Golden Bridge qui s'embellit au fur et a mesure que l'on s'approche. Apres ce bain de soleil, nous cherchons un supermarché pour aller faire quelques courses pour le réveillon du jour de l'an, notre premier aux Etats-Unis! Un de mes collègue nous a très gentiment convié chez lui a San-Francisco pour célébrer le passage a 2025. C'est vraiment adorable car a ce moment la nous ne le connaissons pas plus que ça. Le supermarché se présente comme un musée (...De luxe car nous ne sommes pas habitués aux prix assez onéreux voire ruineux) dans lequel nous ne savons pas trop quoi prendre pour un jour de l'an Américain. Nous resterons Français dans nos choix avec du vin, du pain, du fromages...et nous laisserons le champagne "Anna" en rayon pour cette fois! Un passage furtif a l’hôtel, le temps de nous changer puis nous filons en Uber chez nos Amis, Eddine et Magali. Le décalage horaire plonge Martin dans un sommeil profond qui se réveillera que le lendemain matin relativement tôt après avoir passé une nuit dans un lit si moelleux....que ce dernier subira un léger accident! Nous nous sentons un peu "étrangers" dans cette soirée parce nous sommes arrivés il y a 2 jours, et que nous ne connaissons pas les invités et très peu Eddine et Magali. Malgré cela, nous passons un agréable moment, entourés de personnes sympas et accueillantes. Nous parlons tantôt français tantôt anglais et la barrière de la langue se fait quelque peu sentir ; Il est en effet assez frustrant de ne pas réussir a dire tout se que nous avons a l'esprit. La boule a facette est branchée, suspendue au plafond, les festivités battent leur plein, nous dansons un peu pour accueillir 2025 comme il se doit - Un des invité annonce régulièrement le temps qu'il reste avant de fêter la bonne année et nous avons même le droit a la traduction " two minutes left, 2 minutes restantes, 2 mins" au cas ou nous n'aurions pas tout compris. 5, 4, 3, 2, 1...Bonne année! Hug, bisous...les cultures se mélanges. Avec Choupinette nous nous souhaitons "bonne année et plein de bonnes aventures" - Cette soirée en constitue déjà une a part entière. Nous continuons de discuter un peu mais la fatigue se faisant sentir, nous décidons de rentrer a l’hôtel avec nos 2 Choupinoux endormis ; A la fois contents et un peu fiers d'avoir passes cette première soirée a "l'Américaine"!

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Quand je dis a Choupinette "Nous nous sommes vite recalés sur l'heure locale finalement", elle se moque de moi en rappelant a juste titre que l'on se réveille a 5h et qu'a 19h, nous parlons déjà d'aller nous coucher...Ce n'est pas faux 😀 Surement mon cote optimiste (ou Marseillais?) qui ressort! Nous poursuivons notre exploration de la ville en montant a bord du célèbre "cable car", un petit tramway tiré par un système de câble sous-terrain datant de 1873! On peut alors noter que ce système de locomotion a perduré malgré le puissant tremblement de terre qui a véritablement secoué la ville de San-Francisco le 18 avril 1906, 5h12 précise, (Date clé dans l'histoire) avec une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter! A l’époque, la ville n’était pas construite pour supporter de telles secousses et les constructions se sont transformées en châteaux de cartes. Malgré cet épisode, les câble cars sont miraculeusement encore fonctionnels en 2025 et devenus une activité lucrative ! Nous en profitons pour faire un petit tour. A bord, le conducteur souriant ou plutôt le pilote est concentré sur ses grandes manettes pour avancer ou freiner. La trajet est paisible et Martin s'assoupit. Nous découvrons la ville avec un regard naïf ou la moindre nouvelle chose nous interpelle et nous étonne. Juste devant nous, Anna remarque une belle voiture blanche, dotée de nombreuses cameras extérieures, tiens tiens, étrange cette voiture...! Nous n'avons pas la berlue...la voiture roule avec des passagers mais le siège conducteur est vide, personne pour conduire. Incroyable! Nous apprendrons par la suite que les 300 voitures autonomes "Waymo" ont été mises au point par Google et sillonnent les rues de San-Francisco 24h/24h. Face a cette technologie de pointe, nous sommes très loin du petit bureau de sécurité social et tous ses petits bouts de papier...comme je le disais précédemment, l'Amérique a deux vitesses! Nous trouvons un petit restaurent Italien ou la encore nous mangeons bien. Martin reste endormit dans les bras de Cécile malgré les quelques bolides qui passent a proximité dont un en particulier qui a pousse le volume de sono au maximum. De quoi vous rendre sourds en l'espace d'un morceau! La ville regorge de quartier a visiter, de belles choses a voir ; Pas évident de choisir ou aller en priorité ; Notre choix portera sur Lombard Street connue pour ses 8 lacets très serrés qui lui ont permis d'obtenir la distinction de « route la plus sinueuse des États-Unis »! Même si Martin perd un peu le sourire a la vue de la pente raide, nous gagnons rapidement le sommet pour admirer la vue magnifique sur San-Francisco! Une avance confortable, nous permettra de faire quelques clichés magnifiques avec ma choupinette. Sur le retour, nous faisons un petit détour pour découvrir Chinatown ou on a clairement l'impression de changer de ville et de pays en un instant, simplement en traversant une rue. Les enfants sont obnubilés devant toutes les boutiques et leurs milliers de petits objets de toutes sortes rangés de façon anarchique! Nous ressortons de ce quartier étonnant par la Dragon Gate, passons par union square avant de nous diriger vers l’hôtel. La nuit est tombée, et des silhouettes désarticulées, pliées en deux, le pantalon parfois sur les chevilles, face aux murs, font leur apparition. La crise des opioïdes est passée par ici et a fait des ravages auprès des gens qui, pour planer un peu, ou pour oublier certains tracas ont fait l'erreur de toucher une premier fois a cette drogue nommée Fentanyl...la plupart ne reviendront jamais a la réalité qui les entoure. La vue est triste face a ces personnes "morte-vivantes" qui me font penser a un être humain délesté de son âme pour qui la seule pré-occupation est de s'assurer de ne jamais "redescendre". Modérons légèrement tout ce que l'on peut entendre dans les médias qui plébiscitent un phénomène dangereux répandu dans toute la ville ce qui n'est pas tout a fait juste. Seuls certains quartiers sont touchés ; Un peu a l'image de toutes les grandes villes. J’espère quand même que la nuit leur portera conseil même si la je suis très dubitatif. Cette journée fut très riche, fabuleuse et il est tant de rentrer a l’hôtel pour manger avant d'aller nous glisser dans nos lits...Il est 20h!

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Une fois de plus, je pense que nous nous sommes bien recalés - Choupinette semble d'accord...! Après une bonne nuit, l’énergie coule a flot ; Une séance de crossfit s'improvise donc dans la salle de sport de l’hôtel. Les enfants sont ravis de pouvoir sortir et tester l'ensemble du matériel de la salle! Les autres sportifs venus se détendre devront se rendre a l’évidence : leur séance sera bruyante et dépourvue de matériel...Nous sommes arrivés il y maintenant 3 jours et nous ne pouvons plus attendre...Plus un instant a perdre pour aller voir le célèbre Golden bridge!

Les gens se sentent seuls parce qu'ils construisent des murs au lieu de construire des ponts - Joseph Fort Newton

Nous sommes obligés de nous arrêter un peu sur l'histoire de ce pont qui, selon articles de presse, fait partie des 7 Merveilles du monde moderne. Apres le séisme de 1906, la ville de San Francisco connait un essor important qui rendait nécessaire le développement des axes de communication, afin de favoriser les d'échanges et les approvisionnements. L’idée de construire un pont a donc naturellement émergée la première fois de le New York Times en 1916 et il faudra tout de même attendre 1933 pour voir la construction débuter. En effet, le chantier n'est pas une mince affaire au début du XXe siècle : près de 2 kms de long et 67m de hauteur au dessus d'une eau très agitée. Cette lourde tâche sera confiée au grand architecte Joseph Strauss qui a déjà œuvré dans la construction de plus de 500 ponts a bascule au travers des Etats-Unis. Les premières étapes de construction furent extrêmement périlleuses avec notamment des équipes de plongeurs mobilisées pour le forage des fonds marins qui serviront de base pour les deux piliers qui soutiendront le pont. A noter aussi les barges mobiles installées provisoirement sur des eaux déchaînées afin d'effecteur les travaux au dessus de l'eau ; Elles furent d’ailleurs arrachées a plusieurs reprises a cause de vents violents ou après avoir été percutées par un navire qui, pris dans un brouillard épais, avait dévié de sa trajectoire! Après un travail acharné, le chef-d'oeuvre fut achevé et l’inauguration de ce pont battant tous les records eut lieu en 1937! Et la couleur rouge alors ? Orange international pour la couleur svp - On l'a doit a Irving Morrow, un architecte peu connu qui opta pour cette couleurs uniquement afin de rendre ce pont unique et je crois qu'il a réussi...Lorsque nous traversons le pont (En Uber..eh oui a ce moment nous n'avons pas encore de voiture), nous nous sentons un peu comme dans un rêve, tout ceci n'est pas réel. Les piliers qui culminent a 230m au dessus de l'eau sont tellement immenses que même si nous roulons a une allure assez soutenue, nous les traversons au ralenti. De l'autre cote, l'univers est complètement différent, un peu a l'image des quartiers de San-Francisco ou le décor change d'une rue a l'autre. En effet, de l'autre cote, c'est très sauvage, montagneux, aucune habitation...Quelques minutes plus tard, nous nous arrêtons au sommet sur la corniche depuis laquelle, nous pouvons contempler cette merveille! C'est ici que nous prendrons la photo de couverture de notre carnet de voyage. Quelle chance d’être ici! Le fait de déménager loin donne une envie intarissable d'explorer, de contempler de se laisser surprendre par la nouveauté afin de revenir enrichis au maximum. Après une belle balade le long de la falaise a admirer le pont, les environs avec l’océan pacifique a l'horizon...le petit chien dans sa poussette bulle!, nous regagnons la ville pour grignoter un en-cas avant de décider de monter dans la coït tower! En voila un nom étrange...cela provient en fait du nom de la personne qui l'a financer : Lillie Hitchcock Coit et rien d'autre! La vue panoramique sur la ville et la baie est grandiose...ça c’était la partie attendue ; Ce qui l’était un peu moins se sont les fresques murales qui tapissent l'ensemble des murs intérieurs. Certaines scènes sont tellement réalistes que l'on a parfois l'impression d'en faire partie. Une visite surprenante qui ne fait qu’accroire notre envie de découverte! L'heure tourne vite...nous décidons de nous rediriger vers l’hôtel a pieds pour clôturer cette belle journée et surtout recharger les batteries car demain une journée intense et exceptionnelle nous attend : emménagement dans notre premier "chez nous" américain!

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Ce matin, le réveil est doux! Très certainement lié au fait que, aujourd’hui, nous allons découvrir notre premier chez nous dans la petite ville de Burlingame située a 30 mins de route. Nous sommes tous un peu euphoriques! Nous remballons nos 9 valises pour quitter la chambre a 11h...enfin plutôt 11h20...; Heureusement un monsieur vient en renfort pour nous aider a descendre notre cargaison qui se présente comme peu comme notre marque de fabrique dans ces premiers moments aux Etats-Unis - Quelques étages plus tard, nous attendons notre uber qui une fois arrivé, fait une tête étrange qui signifie que sa voiture est trop petite pour nous accueillir, nous et nos bagages. Un peu la même expression que le taxis a Paris quelques jours auparavant. A croire que les expressions des taxis est universelle...Nous n'avions en effet pas du tout anticipé cela. Que faire ? Entre temps Martin s'amuse a grimper sur le chariot a bagage et se fait ami avec le réceptionniste philippin très sympas qui nous propose d'appeler son ami qui possède une "Big car". En effet, lorsque la voiture arrive, nous comprenons mieux la signification de 'big car" : une énorme GMC dont l'apparence fait plutôt penser a un camion qu'une voiture ; Et ce bruit sourd qui dégage une puissance qui n'est pas raisonnable pour circuler en ville. Bref, une fois chargées, nos valises paraissent toutes petites dans le coffre. Le paysage défile au rythme des rugissement de la voiture, la high way 101 puis enfin Burlingame, l'avenue Bayswater, le 920. Nous y sommes! Toc, toc, toc...Nous cherchons Alex...personne...Apres un bref coup de téléphone a Dorenne, dont les mots manquent pour expliquer la situation, nous comprenons que notre appartement n'est pas encore prêt et qu'il faudra patienter encore quelques heures. Ouf..ce n'est pas si grave et c'est juste le temps dont nous avons besoin pour explorer les environs, trouver un restaurent sympas et aller récupérer notre bolide : une KIA model k4 qui parait anormalement petite comparée aux autres véhicules d'ici. Cécile trouve rapidement une rassemble avec "KITT", la voiture hyper sophistiquée dans k2000, et moi je serai Mike! Meme si notre k4 est dépourvue de toute option et de la puissance de KITT, cela fera largement l'affaire pour débuter, le temps de trouver notre future voiture. Nous ne le savons pas encore mais cela constituera un projet a part entière que je raconterai un peu plus tard. Etape par étape. Il est temps de retourner a notre résidence et cette fois tout est prêt!!! La encore, les impressions sont top, on se sent un peu plus chez nous, un peu plus intégrés, encore un peu plus confiants dans notre nouvelle vie. C'est grand, neuf, tout confort...une deco "intéressante" avec des tableaux que nous n'aurions pas acheté pour nous mais qui conviennent parfaitement pour l'instant. Les enfants sont évidement ravis de découvrir leurs chambres individuelles, dotées de lit king size, qui faisaient un peu partie des promesses faites avant d'arriver. Anna est impressionnée par la taille du frigo dit "Américain" qui doit peut-être son nom au fait que les américains ont plus de choses a stocker que les Européens dans leur frigo. C'est la première fois que nous avons un sèche linge chez nous et quelques semaines plus tard, nous nous demanderons pourquoi nous n'avions pas investi plus tôt pour en avoir un en France. Nous ne sommes pas encore installés mais nous sommes bien, heureux d’être ici. Nous passerons le reste de notre week-end a découvrir les environs, se familiariser avec ce nouvel environnement afin d'avoir des repères avant d'entamer la semaine suivante avec sérénité et il en faudra car les enfants feront leur première rentrée dans leur nouvelle école Américaine, Lincoln elementary school et moi je commencerai mon nouveau job. Cécile est anxieuse a l’idée de laisser les enfants dans un environnement totalement inconnu, dépourvu de repère et le tout dans une langue étrangère. De mon cote, j'essaie de me rassurer en me rappelant ce que mes collègues me disaient : les enfants apprennent vites, s’intègrent rapidement mais je suis également un peu angoissé même si je montre l'inverse pour tenter de transmettre un maximum d'ondes positives aux enfants. On leur répétera plusieurs fois que leur nouvelle école est géniale, qu'ils vont adorer etc...Ce qui est vrai et sincère mais inconsciemment, c'est vraisemblablement aussi pour nous rassurer que nous faisons cela en espérant les convaincre du premier coup et gommer cette appréhension ; Ce n'est pas aussi simple et rapide que cela et les prochaines semaines nous le rappelleront. Pour le moment, nous sommes invités a prendre l’apéro chez Anna, et l’entrée est sélecte : nous devons présenter une carte d'invitation pour entrer svp et profiter du festin! Ce moment en famille, soudés, connectés, tous ensemble sur le lit d'Anna, voir les enfants heureux, souriants, fiers d'avoir leur chambre est juste l’apothéose pour des parents! Tchin, Tchin

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Nous sommes mardi 7 janvier, c'est la rentrée pour nos choupinoux! Une date importante dans leur vie et la notre aussi ; C'est en effet pas commun de faire une rentrée dans un autre pays que le sien! Comme je le disais précédemment, nous leur répétons que tout va être génial et nous y croyons dur comme fer...même si il y a une dimension temporelle a ne pas négliger. Les mots justes auraient plutôt été : l’environnement est super et tout va être génial, certes, mais vous aurez besoin d'un peu de temps...L’école, son atmosphère, tout semble parfait a première vue, les enfants sont heureux d’être la, les enseignants aussi. Nous sommes un peu impressionnés et légèrement fébriles de n'avoir aucun repère, entourés de personnes qui ne parlent pas notre langue. Nous adoptons toujours la même stratégie plus ou moins inconsciemment, a savoir, afficher un large sourire aux enfants, être rassurants car nous constituons a ce moment la, leur seul et unique repère ; A choisir, mieux vaut faire le maximum pour le rendre solide! Un peu impressionnés et aussi dans le flou car nous n'avons que l'heure et l'endroit du rendez vous : 8h20 a l'accueil! Un peu court je trouve, bref. Nous sommes accueillis, on ne peut plus chaleureusement, par la maîtresse d'Anna, Miss Brock! En un mot : géniale! Miss Brock est drôle, doutée d'un look très coloré comme Anna adore avec quelques mèches violettes, un anglais limpide et donc simple a comprendre (et oui dans les premiers échanges ça compte) - Je vois sur le visage d'Anna de l'admiration et aussi de la sérénité qui ne nous échappe pas et s'apparente immédiatement a une forme de soulagement. Martin observe, collé a Cécile. Je me dis a ce moment que la séparation va être plus difficile pour Martin. Bientôt, nous accompagnons les enfants dans leurs classes respectives et contrairement a toutes attentes, les séparations se passent sans embûche, sans pleur...Un peu d’appréhension et d’incompréhension se dessine malgré tout sur les visages lors du dernier ""coucou" mais pas plus...Incroyable! Nous repartons de l’école avec une petite boule au ventre quand même en étant conscient qu'ils traversent une épreuve difficile et en espérant que la journée se passera au mieux. Sur le retour, nous essayons de nous persuader que tout se passera bien et que cette expérience que les enfants vivent, est unique. Apres avoir déposé Choupinette, direction foster city pour mon premier jour. C'est avec un peu d’appréhension que j'arrive au bureau, l'inconnu est toujours un peu impressionnant n'est ce pas ? Premier petit jeu de piste : trouver mon bureau! Le campus ressemblant plus a une ville, il m'est difficile de me repérer. Ça commence fort! Apres quelques sms échangés avec ma boss, je trouve l’adresse, le bâtiment, l,étage et mon bureau ouf. Je suis chaleureusement accueilli par l’équipe, en particulier Anna et une jolie bouteille de vin californien avec un petit mot "We are so glad to have you on the team - Caitlyn". Ces quelques mots sont anodins mais me rassurent et me font plaisir. Cette première journée sera dédiée a l'installation de mon bureau, la commande du matériel, les rencontres, la découverte du campus etc...La vue panoramique sur la baie est a couper le souffle et je n'en lasserai jamais et me dirai chaque matin que j'ai une chance inouïe d’être la et vivre cette expérience. Tout se passe au top les premiers jours hormis peut-être la partie IT ; Avant de partir de France, j'avais demandé a mes collègues de programmer mon ordinateur pour qu'il soit compatible avec les US et surtout garder mon clavier AZERTY et bien, cette illusion ne durera que 48h lorsque l'on m'annonce que je suis obligé de changer de PC! Ecrire sur clavier QWERTY peut sembler être un détail, mais associé aux journées exclusivement en anglais, le nouveau job et la nouvelle façon de travailler, ce détail prend une toute autre ampleur. Aussi, je me rends compte rapidement que la barrière de la langue va être un frein au début tant pour la compréhension que l’élocution. Je suis en effet désormais entouré d’Américains et de personnes dont l'anglais est parfait. A titre d'exemple, lors d'une réunion avec David, mon collègue médecin, ma boss me demande quelque chose que je ne comprends pas. Je l'a fait répéter...toujours pas compris. J'opte donc la stratégie de faire semblant de comprendre en espérant qu'un indice s'invite a la discussion et me vienne en aide, en vain. Je n'ai pas le choix, je dois sortir le fameux "sorry, I didn't understand" . Ma boss se marre et répète plus lentement et cette fois je comprends : elle voulait simplement que je parte de la salle de réunion afin de parler avec David. C'est donc un peu honteux que je pars de la salle de réunion. Malheureusement, des moments comme celui-ci, il y en aura plusieurs au cours des premières semaines et même si personne ne (semble) m'en tenir rigueur, ils sont parfois dur a encaisser. Parmi la longue liste des choses que j’apprends en ce début de mission, figure un renforcement de mon humilité. De nature, je ne pense pas avoir un ego démesuré, heureusement, car il doit dorénavant, frôler l'inexistence. Non en fait, il est inexistant tout court. Bref, je ne considère pas cela comme un échec mais plutôt comme un apprentissage. Retour a Burlingame! les enfants ont passé une bonne journée ; je n'en reviens pas! Nous sommes tellement fiers d'eux, impressionnés par leur capacité d'adaptation. J'ai même les yeux qui commencent a piquer un peu...Martin ne nous raconte pas grand chose hormis un bref "oui c’était bien" et on comprend qu'Anna est déjà bien entourée de copines qui semblent l'avoir déjà prise sous leurs ailes! Nous apprendrons vite qu'ici les enfants sont très inclusifs et font preuve de beaucoup d’amathie a l’égard de leurs camarades et cela tombe a point avec l'arrivée des enfants. Ces premiers pas a l’école sont de bon augure, propices et nous espérons que cela va durer!

 Les premiers pas des enfants dans leur nouvelle école  / Vue sur la baie depuis mon bureau 
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Publié le 24 avril 2025

Alors qu'en France, nous avions plutôt tendance a ne pas trop nous préoccuper du courrier, ici il en est tout autre! Nous surveillons notre boite aux lettres 87 comme le lait sur le feu et aujourd'hui est un grand jour, nous avons reçu nos numéros de sécurité sociale, les SSN. Nous sommes le 8 Janvier, procédure plutôt efficace même si le résultat est plutôt old school : deux petits carres de papier! Bref, nous les avons et le fait de recevoir du courrier dans notre premier logement, nous fait faire un pas supplémentaire vers notre intégration. Sans plus attendre, nous prenons des rendez-vous pour ouvrir un compte bancaire puis ouvrir des lignes téléphoniques...et un casse tête se présente : quelle banque choisir et quel opérateur ? Nous faisons confiance a nos amis qui nous conseillent bank of America et AT&T...l'avenir nous dira si nous avons bien fait de les suivre ...Quelques jours tard, rendez vous a la banque. Je ne sais pas trop pourquoi mais je pressens que le rendez-vous va s’éterniser donc je décide d'y aller seul pour ne pas faire perdre de temps a toute la famille. Après un double expresso au starbuks du coin, direction la banque - Lorsque l'heure du rendez-vous sonne, une dame se présente a moi ; En quelques mots, j'explique que nous aimerions ouvrir un compte bancaire. Sa réponse " oui pas de problème, il faut simplement fournir la liste de ces documents" - Le problème est que la liste est interminable. Heureusement, j'ai pris ma pochette violette dans laquelle sont entassés tous nos papiers administratifs. La pochette est d'ailleurs assez épaisse! Seul le contrat de location de notre appartement semble poser problème car il n'est pas signé. J'explique avec le sourire la situation, que c'est normal...Sa réponse "no"; ah..Je réexplique sans le sourire cette fois mais rien a faire...J'appelle Dorene pour qu'elle explique, avec un meilleur anglais, la situation mais nous avons le droit, la encore, au même "non" robotisé. Mon téléphone est posé sur le bureau, en mode haut parleur, le ton monte...Dorene demande a parler au manager, la dame en face de moi est furax et moi j'écoute, j'observe et hoche la tête de temps en temps pour appuyer comme je peux. Le manager finit par venir, hyper sympas et dit sans hésitation que c'est ok. Déjà ? Bon d'accord - Certainement quelque chose que je n'ai pas du comprendre. Apres avoir suivi plusieurs dizaines d’étapes, signés des centaines de documents, nous avons un compte bancaire! Dernière étape, faire un dépôt de liquide sur le compte. Pour cela je me dirige vers un autre guichet ou je suis accueillis chaleureusement par un jeune Monsieur "Hey, how are you doing today ?" 2 Salles 2 ambiances! Je sors d'ici fatigué malgré le double expresso mais satisfait d'avoir encore avancé d'une case même si j'ai du y consacrer la mâtiné. Avec le SSN, nous pouvons également ouvrir une ligne téléphonique. Nous y allons quelques jours plus tard, en famille cette fois! Ici les explications sont moins fluides et nous ne comprenons pas tout. Comment dit on déjà "forfait" ? oui, on part de loin mais on finit quand même par y arriver...Certes, après 4h de rendez-vous, une minute de plus et Martin aurait brisé quelques chose. Nous ressortons d'ici un peu mitigés car nous avons notre numéro américain (Que nous avons choisi), ce qui est génial mais nous ne savons pas exactement combien cela va nous coûter ni avec quel niveau d'engagement...Une semaine plus tard, au travers d'un voyage a Londres, un bref coup de téléphone de 11 mins nous coûtera $40 et gonflera notre facture a plus de $250. Une fois pas deux! Grâce aux bons conseils de mon collègue Florentin, nous avons vite changé de fournisseur ce qui est d'ailleurs très rapide aux US. Une bonne chose de faite!

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Etre loin, qui plus est, dans un environnement inconnu donne une envie intarissable d'explorer, tester de nouvelles expériences. Découvrir l'univers du sport fait évidement partie des choses a découvrir, en particulier le basket et les warriors dans le chase stadium de San Francisco. Ici les stadium portent des noms de banque! Nous ne négligeons aucun détail et portons alors le maillot des warriors bleu et jaune. Mes collègues Français ont, en effet, été adorables en me concoctant un pot de départ que jamais je n'oublierai...Hormis peut-être un morceau de la soirée...Ils nous ont bien gâté en nous offrant le maillot des warriors pour toute la famille. L'ambiance est bonne, élégante, la musique aussi avec une playlist hip hop a faire vibrer l'ensemble du stade. Je me demande bien comment les joueurs peuvent s'entendre et rester concentrer sur le jeu avec ce vacarme. Ça ne semble pas les déranger, encore moins Stephen Curry qui enchaîne les points a une vitesse folle. Le voir jouer est vraiment impressionnant! On se rend vite compte qu'il est beaucoup plus adroit et rapide que la moyenne...Le moindre temps mort est une opportunité pour lancer une nouvelle musique, faire du bruit ou encore participer a des jeux pour gagner des cadeaux. Pour mettre l'ambiance, les américains savent faire! Le coup de sifflet final retentit et c'est une victoire pour les warriors ; Surement lié a notre présence dans les gradins. Nous quittons donc le stadium ravis de cette nouvelle expérience et regagnons notre voiture qui est garée juste devant, quelle chance. Nous n’étions en effet pas complètement certains d'avoir le droit de se garer ou nous étions tant les panneaux sont compliqués a déchiffrer. Sur le retour, nous sommes tous d'accord pour dire, qu'encourager les Hockeyeurs de San-Jose, les sharks, serait également une excellente idée! Nous y allons donc quelques semaines plus tard. L'ambiance est également bonne dans le stadium, légèrement moins raffinée et élégante que dans le chase stadium. En revanche, les joueurs le sont tout autant que les basketteurs - Les voir patiner tout en maniant avec précision le palet est impressionnant. Lors d'un moment d'accalmie, une dame située deux rangs derrière en profite pour lancer un "leeeeet's go shaaaaarks" d'une voix si puissante qu'elle pourrait largement se reconvertir en cantatrice! J'ai rarement entendu une voix qui portait autant. Un groupe riposte dans la seconde avec un " let's go Kraaaakeennns". A ce moment la, on ne comprend pas ce qu'ils disent...Il s'agit tout simplement du mon de l’équipe adverse, Kraken signifiant "monstre des mers". Bon, nous allons devoir revisser les bases. Le match est ponctué d’animations similaires au match de basket. En parlant de basket, qui voyons nous apparaître a l’écran : Stephen Curry en personne avec sa fille. Même lors de la présentation des joueurs avant le coup de sifflet d'envoi, le public n'a pas fait autant de bruit! Stephen C. répond a cette acclamation en faisant le signe des sharks : bouger les bras de haut en bas en croisant les doigts pour symboliser les mâchoires du requin qui se referment sur les adversaires et évidement sur la musique des dents de la mer. Le match s’éternise un peu et les estomac commencent a crier famine. Si il y a un bien quelque chose aux US qui peut se résoudre facilement, c'est trouver de la nourriture. Cécile part en mission pour trouver a manger. Bilan des courses : pizza, pop-corn, sandwich, hot-dog et une bière de 880mL! Il faut bien ça pour rassasier l’appétit des 4 requins que nous sommes ce soir. Les mâchoires mimées par l'ensemble des supporteurs n'auront pas le dernier mot et le match se soldera par une défaite 1-5. La frustration est palpable en fin de match et une bagarre entre 2 joueurs finit par éclater et plonge le stade dans une euphorie générale, ce qui me surprend. A croire que les gens sont venus, en grande partie, pour voir 2 joueurs se taper dessus. La scène est un peu triste mais bon il parait que sa fait partie du spectacle car les bagarres sont tolérées au hockey. Toléré ne voulant pas dire autorisé, les 2 joueurs sont exclus temporairement. La encore, nous avons passé une excellente soirée en famille avec une légère préférence pour le hockey. Regarder les autres pratiquer c'est génial mais pratiquer c'est bien aussi alors c'est partie! Anna poursuit sa lancée dans la gymnastique au club AXEL de Burlingame. Ici, aucun problème pour trouver de la place dans les clubs de sport! C'est toujours un plaisir d'accompagner ma choupinette le samedi matin et la regarder pratiquer et progresser...quand je peux ; En effet , lorsque Martin est la, c'est plus difficile car nous passons notre temps a faire des pièges a oiseaux le long de la rivière qui borde le gymnase. C'est également le moment idéal pour se connecter avec la famille et les amis. De son cote, Cécile profite de la salle de sport de la résidence pour soulever un peu de fonte. J'en fait de même, associé au crossfit a la box de Burlingame. La encore, merci aux collègue de Paris qui, en plus des maillots, m'ont offert 10 séances de crossfit! L’équipe est géniale et je ne tarde pas a me faire des amis, Eric sera le premier. Toujours partant pour se mettre avec moi lors des teamwod même si son niveau est bien meilleurs que le mien. Quant a Martin, il faudra attendre un plus tard, pour le moment il n'est pas encore fixé sur un sport en particulier ; Le base-ball semble néanmoins prendre une place de plus en plus importante dans son esprit..Par ailleurs, un autre sport que nous pratiquons en famille depuis quelques mois est l'emballage de cartons et bien aujourd'hui on va plutôt parler de déballage! Nous avons en effet reçu notre container avion avec tous les jouets des choupinoux, des vêtements supplémentaires etc...Nous sommes en peu comme des dingues a la vue de toutes nos affaires et les enfants considèrent le contenu comme des cadeaux jamais vus auparavant. C'est bon a savoir pour les futurs cadeaux...

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Publié le 27 avril 2025

Dans les sujets les plus abordés par Martin, figure la pêche, évidement! L'envie d'aller pêcher arrive rapidement après notre arrivée mais comment faire ? Lire des blogs en Français, en anglais, regarder des vidéos, nous permet de vite monter en compétence. Apres avoir fait le tour de ce qui était a nôtre portée, nous nous prenons pour des experts et partons pour une première partie de pêche dans la baie a foster city, après être passé par safeway pour acheter des crevettes et des anchois. Bien que le cadre soit magnifique avec un ciel bleu, la pêche sera infructueuse ! Eh oui, pêcher ne s’improvise pas, encore moins dans des eaux inconnues. Pour se remonter le moral, nous faisons croise aux filles que la pêche fut exceptionnelle avec des prises toujours plus impressionnantes les unes que les autres "un 90, une raie..." Les filles ne nous croient évidement jamais alors c'est décidé, nous allons faire un tour dans la cour des grands : direction ourtdoor world, plus qu'un magasin c'est un centre commercial a lui tout seul ou l'on trouve tout ce qui touche de près ou de loin aux activités "outdoor'. Un véritable musée ou il est difficile de savoir pour ou commencer. Apres avoir fait plusieurs kilomètres et demandé conseils, nous repartons heureux comme des papes avec Madidou qui a un sourire éclatant. Il y a de quoi car nous avons acheté une canne pour la pêche en mer, épuisette, appâts, leurres etc...Avant de repartir, le monsieur a la caisse me dit "It didn't work...", en parlant de ma carte ne passait pas ; Peu importe, j'en essaie une autre puis une troisième...rien a faire. Étrange le montant n'est pas exorbitant. Je commence a avoir chaud et des petites gouttes de sueur se forme sur mes tempes. Il me reste une dernière chance ; Mince j'ai oublié le code! Je dois faire tous les efforts du monde pour retrouver le PIN en ligne et le taper sur le terminal. "accepted"! ouf! C'est le dos trempé que je regagne la voiture. Nous sommes équipés comme des pros, plus sereins et plus affûtés en terme de connaissance théoriques, ne manque plus que la pratique. C'est donc vers le même spot que nous nous dirigeons, préparons nos cannes et plaçons un beau squid en guise de leurre. Le moment est agréable, nous parlons de pêche et Martin me demande (Comme tous les jours) : "papa, quel est le poisson que tu aimerais le plus pêcher". Je réponds avec plein de conviction "requin". Un échange prémonitoire ? Au milieu d'une discussion, un rapide coup d’œil sur notre canne me fait faire un bond en avant, le pic adrénaline fait battre nos cœurs plus vite! Notre canne se plie en deux! C'est très certainement encore quelqu'un (un débutant) qui a du lancer sur la notre ligne. Impossible personne en vue...Ni une ni deux, euphorique, je crie a Madidou "On a une touche ou plutôt une attaque!" Les touches sont très violentes et se répètent a une cadence infernale. Je décide donc de ferrer et la...plus rien...L'euphorie laisse place a la déception....Mais en moulinant, je m’aperçois qu'il y a belle et bien quelque chose au bout de la canne et ça semble gros. Martin saute d'un pieds sur l'autre et veut remonter le poisson. Je lui tends la canne qui me redonnera quelques instants plus tard, a bout de force. Apres quelques tours de moulinet, nous découvrons le poisson : un requin léopard! Tout comme Martin, le requin est épuisé et se laisse glisser dans l'épuisette d'ou nous pouvons l'admirer de plus près et le toucher. La peau est très rugueuse contrairement a ce que je m’étais imaginé. Nous prenons quelques photos, ce qui attire tous les autres pécheurs qui viennent voir le beau poisson et nous féliciter. Merci, merci, nous ne sommes pas a notre première prise, n'est pas ? 😀 Apres une dernière photo, nous prenons toutes les précautions pour remettre notre poisson a l'eau et le voir repartir en pleine forme dans son milieu naturel. Étais-ce un coup de chance ? Pas du tout même si les futures sorties se solderont par des défaites. Les filles viennent nous encourager parfois mais ça ne suffit pas pour attirer les poissons de la baie. Heureusement qu'Anna est la pour mettre un peu d'ordre dans le matériel tant sur place qu'a l'appartement, Martin ayant une tendance a tout sortir et ne rien ranger...Depuis peu, l'appartement, le balcon, la chambre se sont transformés en laboratoire de pêche ou l'on trouve montages en tout genre (Pour le congre, la raie, le crabe etc...), leurres, hameçons, voire des pièges avec nœuds coulissants, le tout étalé en peu partout. Un combat que l'on mène avec Cécile depuis un moment mais notre autorité fait défaut a ce niveau la. Bref, je digresse! Le pêche c'est avant tout être a la recherche des poissons mais c'est aussi un moment partage en famille ou parfois nous faisons un pas de cote pour faire une sieste, s'offrir une séance de manucure, plongé dans un livre, Harry Potter par exemple ou encore traquer les reptiles qui se cachent dans les rochers près de l'eau. Lors d'une partie de pêche qui n'avait pas été très fructueuse (c'est rare, mais ça arrive tout de même), Martin avait évité de justesse d’être complètement bredouille en capturant un petit lézard qui fut son animal de compagnie pendant quelques jours. Autant dire, que le petit lézard était plus que dorloté et avait le droit de dormir dans un seau a cote du lit. Le seau n’étant pas suffisamment confortable, martin décida de lui confectionner un lit moelleux en plastique ainsi qu'une petite couverture. Depuis ce jour, nous devons jongler avec les différentes demandes des enfants qui nous supplient d'avoir un ou plusieurs animaux de compagnie incluant chiens, lapins, poissons, serpents, tortues...Je ne sais absolument pas comment nous allons nous en sortir sans que l'appartement ne se transforme en zoo!

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Le temps défile a une vitesse folle. Nous sommes déjà le 21 février, c'est l'anniversaire de choupinnette et les anniversaires sont sacrés dans la famille. Nous avons pour habitude des les considérer comme des moments exceptionnels ou l'on essaie de coupler cadeaux originaux et expériences immatérielles qui resteront gravées le plus longtemps possible et ici, les idées ne manquent pas. Les environs sont tellement riches qu'il est difficile de décider dans quelle direction se tourner. Choisir c'est renoncer! Après de nombreuses recherches fructueuses, c'est décidé, nous irons au nord de San Francisco. Chut c'est une surprise! Les enfants sont tellement impatients de donner les cadeaux, que nous improvisons une fête d'anniversaire des le jeudi soir, la veille du jour J. Les cadeaux n’étant pas encore emballés, un stand art déco se dresse dans la chambre parentale puis s’étend rapidement sur plusieurs pièces. Une particularité des choupinoux : l’étalage massif en un temps record! En fin de repas, les œuvres d'art ainsi emballées sont soigneusement remises a Cécile qui an encore le souffle court après avoir soufflé une unique bougie sur une part de cake, lui aussi improvisé. Le beau mug personnalisé, rose, orné de quelques photos de notre périple et un massage, feront le bonheur de Cécile qui nous offrira une tournée de "Mizou” ou “biyoup" (Comme disait Anna et Martin il y quelques Années). Cécile ne le sait pas encore mais, théoriquement, nous aurions du recevoir les converses blanches a la bonne taille mais une confusion entre les pouces et cm a retardé la livraison! Ce n'est pas bien grave, cela permettra de refaire une soirée anniversaire et surtout avoir plus de temps pour personnaliser les chaussures. L'idée étant de laisser les enfants dessiner chacun une chaussure. Le rendu sera magnifique! Nous sommes vendredi, c'est les vacances, je ne travaille pas, les feux sont tous aux verts pour partir a l'aventure en weekend surprise.

C'est a bord de notre bolide K2000 que nous prenons la route, direction Parc national Muir Woods, connu pour ses magnifiques sentiers de randonnées qui serpentent autour des séquoias géants. Lorsque nous arrivons sur place, le parking est plein donc nous décidons de nous garer plus loin sur le bas coté malgré un petit doute sur le fait que cela soit autorisé. Nous ne savons pas vraiment ou aller et décidons de prendre les premiers sentiers pour se mettre a hauteur de cette magnifique canopée voire au dessus et admirer ces paysages qui semblent grandioses! Le sentier est agréable, les enfants sont devant, complices et cela nous laisse du temps pour discuter tranquillement ce qui n'arrive pas si souvent lorsque vous êtes entourés de véritables moulins a parole. Encore quelques efforts et quelques marches a gravir et nous serons suffisamment haut pour admirer les paysages verts et la végétation luxuriante. A la vue de cette beauté, je suis toujours ébaubies et muet en me disant que, seule, la nature s'organise, prolifère pour un résultat harmonieux ou tous les êtres vivants vivent en symbiose. Un seul grain de sable suffi a faire basculer cet équilibre et souvent celui qui le dépose c'est l'homme...Une petite langue de terre dépourvue de végétation se présente soudainement et constitue l'endroit idéal pour un goûter. Au menu, pain au "choc", crêpes et barbe a papa rose que Cécile a réussi a déniché quelques jours auparavant! Plus tard, Martin se délectera de la barbe a papa, jusqu’à la dernière petite miette dans la voiture, solo, sans trop demander autour de lui si quelque'un en voulait, ce qui rendra Anna furieuse. Et oui on ne blague pas avec la barbe a papa. Un dernier regard admiratif a l'horizon avant de redescendre dans la vallée et retrouver notre voiture si elle est encore la...Choupinette manifeste un grand doute lorsqu'elle voit le bas coté, sans voiture...Heureusement que le sens de l'orientation de Choupinette fait parfois défaut. La voiture est en effet toujours la, un peu plus bas. La route en direction de notre prochaine étape est un peu longue pour être effectuée d'un trait. Un stop s'impose donc sur une jolie plage. Le lieu semble convoité et les familles, les couples affluent sans cesse. Que vont-ils tous faire sur cette plage ? Les fumées qui s’échappent des petits bûchers éparpillés sur la plage, nous donne un indice. Tout le monde est ici pour faire un barbecue sur la plage. Génial! ça nous donne envie de revenir pour faire la même chose et surtout ça nous ouvre l’appétit. En route, nous avons faim!

Il fait nuit et les animaux sortent sur la route. Nous aurons en effet la chance de voir des Wapitis et encore un coyote. De plus près cette fois, suffisamment pour croiser son regard vif et perçant! C'est dans un restaurent très charmant aux allures de chalet en bois ou nous décidons de faire une pause pour dîner. Comme a l’accoutumée, Choupinette commande un verre de vin blanc "dry and fruity". A la différence des fois précédentes, le vin sera servi dans un "verre de la cantine" et bien servi pour ne pas dire a raz-bord pour la modique somme de 18$ hors taxe qui plus est! Cécile aura 69 ans ce soir! Anna lance une partie de UNO, le temps que nos plats arrivent et cette agitation réveille Martin qui avait profité de la route pour faire une sieste. Le repas fut exquis. Prétextant une envie d'aller aux toilettes, je pars en mission secrète auprès du serveur pour lui demander de mettre une bougie sur le gâteau. En revenant a table, je fais croire a Anna qu'ici, il est tout a fait possible de monter sur la table et chanter a tue-tête. "oh mais non papa, nous n'allons quand même pas faire ça!!!" Les serveurs ont joué le jeu en apportant un joli pudding surplombé d'une belle bougie. Et le tout accompagné d'un "happy birthday" collectif chanté par les serveurs! Apres ce superbe moment, il est temps de gagner notre hôtel. Sommes nous au bon endroit ? Il y a de quoi douter tant l'endroit est plongé dans le noir, l'accueil est fermé! Apres avoir fait plusieurs fois le tour du parking, nous revenons a l'accueil et lisons le petit message qui indique la procédure a suivre : toquer a la porte. Finalement simple. Le jeune homme nous accueille chaleureusement et nous indique comment trouver notre chambre. C'est avec une légère déception que nous découvrons notre chambre qui est minuscule, froide, une salle de bain qui n'a pas était rénové depuis Mathusalem et une décoration qui nous laisse perplexe. Au vu du prix, je suis étonné, mais la encore, il faudra changer nos référentiels pour ne plus faire la même erreur. Nous prenons malgré tout place dans notre petite tanière et savourons les lits moelleux, chaud, avant de nous évader et prendre soin de ranger tous ses nouveaux souvenirs dans nos mémoires. Le réveil est doux, calme. C'est sur un air de reggae, Rice trafic d'alpha Steppa, que je pars en expédition pour trouver de quoi petit déjeuner dans la même ville que celle ou nous nous sommes arrêtés hier. J'aime ce moment, pas encore tout a fait réveillé, les yeux dans l'ombre de la casquette, la musique forte, mon corps plane, je me sens léger et heureux. De jour, le village dans lequel nous étions hier a une toute autre apparence et les tavernes alignées aux façades en bois marquées d'enseignes peintes avec de gros caractères, me font penser aux village de cow-boy. Le retour a l’hôtel se fera dans les mêmes conditions qu'a l'allée, a savoir, sans trop toucher le sol, KITT s'est transformé en planeur grâce au pouvoir du reagea. Apres un copieux petit-déjeuner, nous profitons de la plage située a deux pas avec Martin qui en profite pour faire quelques pièges a grenouilles, oiseaux et tous être vivants téméraires qui viendraient s’aventurer dans les parages. L'endroit est désormais jonché de pièges! Amusé, j’observe la scène depuis mon fauteuil entre deux pages de mon livre "Jacaranda", le nom d'un magnifique arbre au fleur pourpre que l'on trouve notamment au Rwanda. Ce livre parle du conflit opposant Hutu et Tutsi et du génocide de 1994 d'une façon tellement poignante que je l'ai dévoré en peu de temps. Lire en Français est une chose précieuse lorsque l'on vit a l’étranger, c'est en quelque sorte un moyen de reconnecter avec ses racines car ici nous n'avons pas souvent l'occasion ni de lire, ni parler Français, hormis a la maison. L'auteur de cette oeuvre, Gaël Faye, est impressionnant car en plus d’être écrivain, il est aussi philosophe et rappeur. C'est dans ce dernier domaine que je l'ai connu pour la première fois avec le morceau "Irruption". De la poésie.

Les filles sont prêtes, nous reprenons notre périple direction Reyes Point ou la encore un coin de paradis nous attend! L'endroit est sauvage, sans habitation hormis quelques fermes, de nombreux oiseaux et autres animaux sauvages. En s'approchant de la cote, une silhouette semble se dessiner plus loin dans les buissons. Est ce un animal ? Non, nous ne rêvons pas, cette silhouette qui maintenant se déplace, est un coyote! L'approche de la cote est exceptionnelle et se fait en descendant plusieurs centaines de marches au milieu des rochers. Au départ, nous sommes dans les nuages qui se déplacement a une allure rapide, c'est humide et le phare n'est a peine perceptible alors qu'il se situe a quelques centaines de mètres en contre bas. Puis très rapidement la grisaille laisse place au soleil et le ciel bleu. Jadis, ce climat particulier était exploité pour capturer les gouttelettes d'eau des nuages grâce a des langues de ciment coulées sur les flancs de la montagne pour ensuite être collectées a l'aide de grands réservoirs dans le but d’être distribuées a la population environnante. Ça y est, nous sommes arrivés a la pointe avec une vue imprenables sur le pacifique. Même si ce n'est pas la saison, nous scrutons l'horizon a la recherche des baleines qui visiblement ne sont pas encore arrivées sur les cotes californiennes. Le phare est de toute beauté et l'ensemble des mécanismes, autrefois utilisés pour indiquer la cote aux marins sont encore en place. Le brouillard pouvant être tellement dense, qu'il fallait coupler signaux sonores et lumineux. Les signaux sonores étaient assurés par un système de compression de l'air qui lorsqu'il était relargué dans une sorte de trompette faisait le bruit d'un klaxon. Quant au signal lumineux, cela nous replonge dans nos cours de physique du lycée. Contrairement a ce que l'on pourrait penser, la puissance des ampoules des phares n'est jamais très puissante, pourtant leur portée est de plusieurs kilomètres! Tout cela repose sur un mécanisme de lentilles en verre qui amplifie le signal lumineux. On doit cette invention au Français M. Fresnel! Qui dit descendre dit monter. Encore un dernier effort et nous y serrons. Arrivés en haut des marches, un monsieur nous demande si tout va bien et nous conseille de nous asseoir. Les marches sont certes raides mais il ne faut pas exagérer tout de même. Cela dit, quelques malaises ont du surprendre certains randonneurs par le passé ce qui justifierait la présence des ces messieurs. La Pointe Reyes, c'est aussi un lieu connu pour aller sur la fascinante "Sea lion beach" qui comme son nom l'indique est un repère d’éléphants de mer. Un scientifique bénévole Français nous explique la vie de ces créatures qui peuvent atteindre une tonne pour certains spécimen. Les mamans sont encore présentes pour allaiter leurs petits (Sans manger pendant des mois) et bientôt elles retourneront en mer pour reprendre des forces. Apres les avoir observé, a l'aide d'une longue vue mis a disposition par l’équipe de scientifiques présente sur place, nous reprenons la route pour retourner a Muir park ou cette fois ne verrons la magnifique foret de Sequioas géants. Comme cela arrive fréquemment, nous arrivons a l'heure de la fermeture, un peu a contre courant de la foule qui regagne leurs voitures. L'avantage est que le parc est vide et nous pouvons admirer de très prés ces conifères a la taille gigantesque. Cette petite balade en foret, au milieu des colosses, fige le paysage et donne l'impression que le temps s'est arrêté. Un bref coup d’œil a nos montres, nous rappelle que c’était une illusion et qu'il est temps de rentrer a Burlingame pour visiter, qui sait, peut-être notre future maison. L'espoir se dissipe rapidement en pénétrant dans la maison qui s'apparente plutôt a une bicoque ou une maison hantée comme disent les enfants.

Nous profiterons du reste du weekend pour découvrir le magnifique parc du golden gate. Immense, magnifique ou vivent de nombreux animaux tels que les raton laveurs ou encore les écureuils. Les grands amis de Martin qui restera près d'eux pendant plus d'une heure pour les nourrir a la main. Avec Anna, nous en avons profité pour prendre un peu d'avance et trouver une buvette en vue d'un petit goûter pour reprendre quelques forces avant de rebrousser chemin et rentrer dans notre belle demeure. Ainsi s’achève ce beau weekend. L'exploration est addictive et nous avons hâte de repartir exploiter d'autres contrées! Comme dirait un grand reporter belge a la mèche rousse "en route pour de nouvelles aventures!

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Publié le 12 mai 2025

Tic tac tic tac...Nous sommes au mois de mars et les enfants se sont bien acclimatés a leur nouvel environnement ainsi qu'a leur nouvelle école ou seules les montres connectées parlent français et cela demande une énergie considérable. Nous les récupérons régulièrement le soir, dépourvus de toute force alors qu'il reste encore les devoirs et le CNED. Nous voulons en effet que les enfants conservent un bon niveau en français et mathématiques, surtout pour Martin qui a quitté la France sans savoir ni lire ni écrire parfaitement et cela requière de la rigueur et beaucoup de force tant pour les enfants que pour les parents. Je fais mon maximum pour accompagner dans les devoirs mais c'est Cécile qui a de loin la plus grosse partie de cette responsabilité et elle gère cela telle une vraie professeure des écoles. La patience nous manque parfois car les enfants ne sont pas toujours aidant, ni motivés pour se plonger dans l'apprentissage. De plus, le CNED impose une cadence assez intense avec des devoirs a envoyer régulièrement, comprenant écris et oraux pour les poésies par exemple. Martin nous fera tous rire lorsqu'il ajoutera en fin de poésie " Merci madame du CNED, je sais que vous avez la Dia....mal au ventre" (oui en ce moment, de nombreuses discussions tournent autour de la gastro-entérologie) ; Section que Cécile prendra soin de couper avant de charger l'audio sur la plateforme au vu d’être corrigée. Dangereux...imaginez un instant que l'audio original soit envoyé...! Je suis extrêmement impressionné par la capacité d'adaptation des enfants même si, soyons honnêtes, il y a eu 2 mois très difficiles, pour toute la famille, surtout pour Martin. Lorsque vous arrivez dans un environnement inconnu sans rien comprendre, il y a de quoi être quelque peu déstabilisé. Pour compenser, avec Cécile, nous leur donnons tout ce que nous pouvons y compris du matériel en pensant que cela pourra les consoler en quelques sorte et bien évidement tout n'est pas aussi simple et il faut s'armer de patience. Cela dit, pour Anna, la rentrée s'est plutôt déroulée en douceur. Régulièrement, je me surprends a l'observer avec un léger sourire, sans dire un mot, les yeux qui piquent presque parfois ; C'est clairement de l'admiration que je ressens face a ma choupinette qui s'en sort parfaitement bien, sans la moindre appréhension visible et je suis véritablement fier d'elle. Très rapidement, Anna se fait un groupe de copines, Grace, Simone, Olivia, Harper...et associé a ces nouveaux liens amicaux qui se créent, nous ne tardons pas a être invités chez les parents des amies. C'est intéressant et agréable de découvrir l'environnement des familles américaines. Nous sommes conviés pour 18h, la salade est servie en guise de starter et les vins sont désignés par leur cépage et non leur château d'origine...Les discussions tournent beaucoup autour de notre arrivée, la France, Paris, la recherche de maison...Retour a l'école, les premières interactions avec la maîtresse, Mrs Brock, montre qu'Anna travaille très bien et participe en classe malgré la barrière de la langue. Incroyable après seulement quelques semaines! Cette institutrice est vraiment géniale! Anna l'adore et aime par dessus tout " le store de Mrs Brock" : un système de récompense très sophistiqué ou, selon le travail accompli, les élèves gagne des tickets avec lesquels ils peuvent acheter des petits jouets chaque jeudi. Un peu plus tard, lorsque Anna avait invité Simone a venir jouer a la maison, je me suis surpris a les écouter d'une oreille et entendre Anna dialoguer en anglais. Puis, lors du pitch de la directrice du vendredi matin, Anna prendra rapidement la parole devant toute l'école en prononçant un discours "Friends amazing"! Il faut avouer que l'école est bien adaptée pour accueillir les nouveaux élèves. Régulièrement, des manifestations sont organisées et lorsqu'il s'agit de show, les américains ne rigolent pas. Ainsi, nous participerons a une "Steam night" ou la science sera mise en valeur. C'est avec stupéfaction, que nous entrons dans l’école, littéralement transformée en cité des sciences avec des dizaines de stands tous aussi intéressants les uns que les autres. Les enfants s'amuseront comme des fous a programmer une souris pour l'aider a retrouver son fromage, construire une éolienne la plus performante possible, enfiler un oculus afin d'être propulsé a une vitesse vertigineuse a bord d'un grand huit ou encore observer les satellites de Jupiter...et oui un monsieur était présent avec du matériel d'astronomie digne d'un professionnel! De plus, chaque année, l'école organise un "talent show" ou les enfants peuvent montrer a toute l’école leur talent. Celui d'Anna sera de défiler telle une star sur un tapis rouge, vêtue d'une belle robe Jaune confectionnée intégralement a "l'academy of design", l'atelier ou les filles se retrouvent pour réaliser des collections des plus originales. La encore, c'est sous un regard d'admiration que je suis attentivement ma choupinette progresser sur scène tel un petit poisson dans l'eau! waouhhh bravoooo! L'ambiance est aussi bonne que dans le stadium des warriors..ou presque! Pour Martin, c'est plus dur et la séparation du matin est terrible avec des pleurs et une détresse qui se dessine sur son visage au moment ou nous devons partir. Exceptée la première semaine ou les enfants étaient encore sous l'effet de l'excitation provoquée par nos récits quelques peu embellies, chaque matin est une épreuve difficile. Nous les laissons naviguer a vue sans carte ni boussole dans un cadre, certes magnifiques, mais dépourvu de repère. C'est un peu comme si nous étions perdus au beau milieu d'une magnifique foret , très rapidement l’angoisse prendrait le pas sur l'admiration de la nature avoisinante. Notre entourage tente de nous rassurer en disant que c'est pour toutes les familles le même scénario mais quand cela touche nos enfants, les paroles rassurantes sont rares. Je soupçonne même certains, de légèrement nous mentir en nous disant par exemple que les enfants parleront couramment anglais en l'espace de quelques mois seulement. L'avenir nous donnera une autre version des faits. Paradoxalement, c'est dans la joie, les sourires et l'euphorie que nous le récupérons le soir, enfin, l’après-midi a 14h ou 15h selon les jours! Cool le rythme. Même sentiment d'admiration pour Martin qui, malgré une séparation difficile le matin, s'en sort remarquablement bien. C'est une source puissante d'apaisement que de les voir contents le soir, même si nous savons qu'une partie de la journée doit être difficile a surmonter. Avec Martin, en plus d'avoir cette séparation quotidienne a affronter, nous avons également les plaintes de la maîtresse et quelques parents a gérer. En effet, se sentant plus a l'aise, Martin commence et vouloir amuser la galerie et être turbulent, ce qui avouons le, nous rassure un peu car cela représente peut-être les signes avant coureurs d'un début épanouissement. Est-ce vrai ? Aucune idée mais c'est une théorie qui germe dans nos esprits. C'est d'ailleurs l'une de nos premières confrontations avec la nouvelle culture qui nous entoure. Ici, les enfants sont tellement sensibilisés a l'empathie envers les autres, le respect des camarades, la réconciliation, (Il y a même des petits pieds peints au sol pour aller s'expliquer et se réconcilier en cas de conflit) que le moindre pas de travers prend des proportions inattendues. C'est pourquoi, lorsque Martin sort les chevaux, cela fait des étincelles et alerte les enseignants dans cet environnement quelque peu policé. Nous aurons le "plaisir" de recevoir quelques e-mails de la maîtresse nous disant que Martin s'est, par exemple, permis d'initier une bataille de coussins au milieu d'une activité ou encore qu'il a perturbé le rangement des sac a dos, soit quelques minutes après être entré en classe. Même si évidement, nous haussons fortement le ton le soir, au fond de moi je suis content et rassuré car je sais que cela signifie qu'il commence a construire des interactions sociales avec ses camarades, un des pilier de la joie de vivre ; L'humain n’étant pas câblé pour vivre seul très longtemps. La "conference" (Réunion parents-professeurs) sera sur la même longueur d'onde avec une maitresse, qui accompagnée de la directrice, commencera la discussion par "The problem with Martin is his behavior" - Ok, ok, cette discussion va être sympas. Nous comprenons aussi au travers de l’échange, qu'ici la tolérance pour les chamaillerie est proche de zéro alors qu'en France nous mettons souvent cela sous le fait que les enfants sont petits, bougent beaucoup et que c'est normal. Entre temps, nous avons changé de pays, donc de norme et nous devons nous adapter. Aussi, nous nous disons que sans le langage, l'une des voie alternative par laquelle un sentiment peut être extériorisé reste la brutalité voire la violence. D'ailleurs, je pense que de nombreux adultes en sont victimes. Quand les mots ne suffisent plus, bien souvent les gestes prennent le pas. De plus, pour certaines activités comme les Maths, Martin s'ennuie un peu ce qui n'arrange pas toujours le tableau mais la maîtresse comprend cela et proposera a Martin de suivre les maths avec les plus grands ce qui conviendra parfaitement car certaines activités sont réalisées sur ordinateur. Petit a petit, Martin se tisse un nouvel équilibre et commence a vouloir inviter des copains a la maison comme Kaviarrr (Martin me reprendra a plusieurs reprises sur mon accent) ; Pour une première invitation, nous sommes surpris car le Papa, peu loquasse, assis a notre table, a voulu rester pour surveiller Kaviar. Plus tard, nous dirons que c'est au dernier jour d’école avant les vacances de pâques que Martin a terminé sa période d'adaptation et que la magie a opéré : il est sortit euphorique de l’école avec la mascotte "rabbit" signifiant qu'il a bien travaillé et a été très sage. Ça y est Martin est de nouveau épanouit après 3 mois ce qui est a la fois long et court selon le point de vue. L'autre élément important qui a fortement favorisé l'intégration des enfants est la participation de Cécile a certaines activités au sein de l'école. Cela permet aux enfants de faire une pause, de retrouver un solide repère pendant le repas du midi et de sentir que nous ne sommes jamais très loin d'eux. Même si la encore la partie administrative n'a pas été évidente, Cécile a rapidement été "finger printed" et donc autorisée a accompagner les enfants. L'apprentissage de l'anglais est également important pour l’intégration et nous mettons tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter la progression. Duolingo, petites discussions en anglais, les petites étiquettes pour s'exprimer en classe....et des cours d'anglais! Nous sommes vendredi, 18h30, envie de profiter de notre week-end. Avant cela, nous avons rendez-vous avec la future professeurs d'anglais des enfants, Emma. En retard de 20 mins, je reçois un appel de sa part pour m'informer qui lui est impossible de trouver une place a proximité et qu'elle souhaiterait se garer dans notre garage. Ça commence bien. Le rendez-vous initial de 30 mins s'est transformé en véritable monologue de 2h ou elle répondait elle même aux questions qu'elle nous adressait tout en griffonnant des choses incompréhensibles sur un bout de feuille. Sa méthodologie était basée sur l'apprentissage par le jeu, la musique etc...super...jusqu'au moment ou Emma nous a parlait de "cocomelon", des animations pour les tous petits! Il y a comme un décalage qui vient de s'installer. Entre 2 auto-questions, nous avons même eu le droit a un conseil comme quoi il fallait toujours avoir des petites bouteilles d'eau pour ses invités. Nous qui n'en n'avions pas, culpabilisions légèrement d'avoir manqué a cette règle qui après quelques vérifications s’avéra comme étant dénouée de sens. Ouf ce n'est pas lié a un manque d’éducation. La cerise sur le gâteau aura était les conseils prodigués par Emma sur notre lieu d'habitation. En effet, selon ses dires nous devions plutôt considérer une ville plus a notre portée financièrement a savoir a los Gatos située a environ 1h d'ici au sud. Merci pour ce brillant conseil. Il est 19h30, ma patience manque et je commence a me lever et tourner autour de la table pour indiquer qu'il serait préférable de plier bagages et de déguerpir. Emma le comprendra 15 mins plus tard, seulement...Belle présence d'esprit! Je la raccompagne poliment a sa voiture et remonte pour débriefer avec Cécile qui est stupéfaite. Le sentence tombe : c'est niet pour qu'Emma enseigne l'anglais, malgré sa promesse de rapidement gommer leur accent UK acquis lors cours qu'ils ont reçu par Oscar avant notre départ. Depuis nous avons une blague récurrente lorsque nous parlons d'une ville dépourvue de charme : ça ressemble a los Gatos! De mon cote, au bureau, je tisse également des repères un peu plus solides chaque jour. Je connais maintenant le campus comme poche et navigue d'un bâtiment a l'autre les yeux fermés. J'ai tout de même l'impression d’être plus lent que les enfants en termes d'adaptation. La barrière de la langue est encore la, surtout lorsque la fatigue se présente et cela occasionne encore quelques petits quiproquo peu agréables mais pas le choix que de passer par cette étape. Je rencontre mes collègues qui semblent tous adorables et commence a avoir des collègues de confiance. Nisreen, Florentin, Esra seront les premiers! Leurs conseils, leurs blagues, leurs encouragements m'aident beaucoup a y voir plus clair dans ma mission qui jusqu’à présent n'est pas précise. Ils me partageront aussi que pour le moment mon travail semble répondre aux attentes. Je suis a la fois satisfait et étonné car je suis a mille lieux de ce que je produisais en France...Tant mieux d'un sens et je me dis en fond de moi que c'est peut-être aussi l'occasion de lever le pieds et passer plus de temps avec les enfants, en famille et profiter plus de la vie en générale!

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Publié le 21 mai 2025

Profiter de la vie...ces quelques mots que l'on répète si souvent...Mais que veulent-ils dire concrètement ? Difficile de répondre a cette question si banale...Une chose est certaine, la durée d'une vie a l’échelle de l'univers n'est qu'un grain de poussière, comparable a cette lumière fulminante émise par les étoiles lorsqu'elles disparaissent. Cela fait de la vie, un épisode a la fois éphémère et grandiose du fait de sa rareté. C'est souvent cette rareté qui fait la beauté des choses, n'est ce pas? La vie, impalpable, elle aussi difficile a définir, est l'une des choses les plus belles qui existe. En effet, être conscient, capable de voir, ressentir son environnement, interagir avec ses proches, les voir heureux est juste magnifique. C'est d'ailleurs précisément ces quelques mots, "profiter de la vie", qui ont résonné de nombreuses fois dans mon esprit quelques mois plus tôt, influençant favorablement la décision de partir vivre aux US. Afin de rendre concrets ces mots, nous tentons d'exploiter chaque moment pour découvrir de nouvelles terres inconnues que notre nouveau pays regorge a un tel point que je prends soudainement conscience qui'il nous faudra a minima trois vies pour tout voir. C'est d'ailleurs l'aspect un peu frustrant lorsque l'on explore, il faut vite se rendre a l’évidence qu'une vie ne suffira pas pour voir et vivre tout les belles choses que la terre nous offre. Restons positifs et optimistes et partons a la découverte de ce qui est notre portée. C'est donc dans cet état d'esprit que nous roulons et commençons a sillonner les routes de la Californie. Les plages du pacifique arrivent naturellement en tête de liste des endroits que nous voulions fouler. C'est assez dingue de se dire que nous sommes a 30 mins seulement de ce coin de paradis.

Half-Moon bay, la plus connue, sera la première plage que nous verrons sous un beau soleil. Il faut malgré tout garder les doudounes car le vent omniprésent a tendance a vous glacer les os. La plage est un endroit inspirant ou l'on ne s’ennuie jamais, pas vrai ? Regarder l'horizon, penser, discuter, lire, des activités a part entière qui ne requièrent aucun préparatif hormis être la, a l'instant présent. Les enfants s'amusent comme des fous en général. Anna profite du moment pour s'immerger dans Harry Potter, une passion encore plus marquée depuis notre arrivée. Cela me vaut d'ailleurs quelques moqueries car n'ayant, pour le moment, lu que le premier, je peine a comprendre l'univers fantastique des petits sorciers de Poudlard et évidement les filles prennent un malin plaisir a énumérer tout un tas de termes et éclatent de rire en me voyant confus. Parfois, entre deux coups de baguette, a genou dans le sable, nous nous attelons a la construction d'un château ou plutôt d'une véritable forteresse dotée de remparts, de grottes, de tunnels et de pièges capables de faire fuir les brigands les plus redoutables. Plus il y a de tunnels, mieux c'est selon Martin. Dans ces moments la, je me remémore les sorties en famille a la plage de Deauville ou nous faisions les mêmes châteaux et racontions les mêmes histoires. Martin part tellement loin dans ces récits qu'il fait complètement abstraction de son environnement, de ce que l'on dit, enfermé dans sa bulle ou il parle seul et fait ce bruit sourd de bulldozer "Prouuuuu". La partie se termine souvent par un piétinement massif des constructions, la bulle doit exploser avant de revenir au monde réel et de passer a autre chose. Dans la rubrique jeux de plage, il nous arrive fréquemment de creuser des trous qui font office de pièges dans lesquels nous tombons a dessein tout en simulant une chute terrible. Le résultat en slow motion est parfait. Toutes ces chutes sous l’œil amusé de Cécile sont fatigantes et appellent a la sieste. Pendant ce temps, les enfants jouent souvent a un jeu appelé "Bouillasso" ou le principe est simple : aller chercher de l'eau de mer qui, mélangé a tout un tas d’ingrédients tels que sable, herbes, bois, constitueront l’élixir appelée "bouillasso". Simple! Quoi que pas tant que ça, car aller chercher un seau d'eau dans cette mer déchaînée, froide, dont les vagues dépassent les 2 voire 3m n'est pas si simple. D'ailleurs, c'est l'une des premières choses que l'on remarque : le bruit assourdissant des vagues qui témoigne de leur grandeur! Malgré la température très basse de l'eau c'est le paradis pour les surfeurs qui paraissent petits au milieu de cette mer agitée et déformée par les vagues. L'activité favorite des enfants restera, tout de même, la pêche aux crabes sur les plages rocheuses. Je pense qu'ils pourraient rester la avec leurs épuisettes des journées entières a l’affût du moindre crustacé décapode qui oserait se montrer. Un jour a Maverick's beach, les enfants étaient complètement ébahies en découvrant, au milieu d'une petite flaque, cette magnifique étoile de mer rouge. Ainsi, les sorties a la plage ne se ressemblent jamais. Parfois, quand nous le pouvons, l'aventure commence par un bon restaurent mais cela reste peu fréquent car contrairement a la France, ou les bords de mers regorgent de restaurent, ici ils sont plus parsemés. C'est ainsi que nous découvrons Pacifica, moos beach, el granada, Ocean beach...les plages de la cote pacifique toutes plus belles les unes que les autres.

Sausalito, un magnifique petit village situé de l'autre coté du Golden Bridge fera également partie de nos premières belles découvertes. Arpenter la petite ville et son port tout en dégustant une belle glace a la vanille bien crémeuse, fera le bonheur de la famille... Même si nous la savourons a proximité de quelques poubelles et que le moment sera écourté par une envie pressante de Martin.

Les enfants nous parlent beaucoup d'animaux de compagnie en ce moment et même si nous avons les idées au clair sur ce sujet il nous arrive d'avoir des moments de doute. Jusqu’à présent, nous tenons bon. Tout y passe, chien, lapin, poissons, tortues, serpents...A défaut de céder, nous décidons d'emmener les enfants dans un vivarium a Berkeley qui semble être une véritable institution tant par la présence d’espèces rares que son historique ; C'est en effet le vivarium le plus vieux des Etats-Unis, rien que ça! Les américains sont de très bons marqueteurs car lorsque nous arrivons sur place, c'est avec étonnement que nous découvrons un endroit de taille plus que modeste. En revanche, on ne nous a pas menti quant aux animaux présents. Des Boas, lézards aux couleurs vives, serpents de toutes sortes...Tel un enfant, je m'amuse a souffler au travers un minuscule trou sur la vitre d'un vivarium pour tenter de réveiller un des spécimen. Ni une ni deux, attiré par l'odeur de mon chewing-gum au menthol, ce dernier se dresse au milieu du vivarium, langue fourchue toute sortie, prêt a bondir et broyer tout être vivant qui se présenterait a portée de crochets. Et pour finir les petites tortues a la sortie....C'est vrai qu'elle sont mignonnes, grignotant leurs petits morceaux de salade et ce n'est que 125$ par carapace. C'est donné! La encore nous tenons bons et repartons d'ici les mains quasiment vide. Martin aura réussi a nous faire acheter un serpent, long d'un mètre, aux fines écailles ...en plastique!

Lors d'un trajet vers San Francisco, nous repérons deux belles petites montagnes collées juste avant d'arriver a San-Francisco et nous nous disons que la vue doit être a couper le souffle la haut. Quelques recherches nous indiquerons qu'il s'agit des "Twin peaks", un incontournable lorsque l'on vient visiter la région. Nous nous étions pas trompés de beaucoup....Apres une petite marche d'environ 30 mins, nous atteignons le sommet d'ou nous dominons tout San-Francisco, une partie de la baie et le pacifique un peu plus loin. Magnifique même si le ciel est couvert ce jour la! Les mascottes de la famille n'en perdent pas une miette. Eh oui en plus de buster, le petit chien d'Anna, Panda suit également toutes les aventures de la famille. Les trajets en voiture sont souvent festifs et bruyant avec Cécile qui anime les mascottes en les faisant parler avec une petite voix aiguë et bouger comme si ils étaient vivants. Et quand les mascottes sont sages dans leur coin, nous avons le droit a la playlist Taylor Swift...Je ne sais pas ce que je préfère entre ces deux options...

Explorer c'est aussi flâner au milieu des marchés et acheter des produits locaux. Sur les conseils d'un collègue, Eric, du crossfit qui habite la région depuis des décennies, nous prenons la direction du marché de San Matéo situé sur les hauteurs, légèrement dans l’arrière pays. L'endroit est génial avec une multitude de stands tous plus appétissants les uns que les autres avec des prix californiens certes mais raisonnables. 30$ la petite tarte aux pommes, pas cher, pas cher. La cerise sur le gâteau restera, la petite étendue d'herbe située devant le marché sur laquelle nous pouvons déguster nos plats achetés quelques minutes auparavant, face a une vue imprenable sur la baie. A découvrir, le temps passe très vite et nous attendons, malgré tout, toujours le prochain week-end pour continuer notre exploration!

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Explorer c'est génial mais pour ça, il nous faut une voiture. Certes, jusqu’à présent, nous avions notre fameuse K2000 mais nous louons ce bolide et comme a peu près tout en Californie, ça coûte les yeux de la tête. C'est "Insane" comme diraient les locaux! C'est alors que beaucoup de questions se posent : devons nous acheter ? Louer ? Quel modèle ? Le simple fait de penser a ces questions me fatigue déjà. Apres de nombreuses discussions avec mes collègues, ces derniers me recommandent fortement de louer autrement dit faire un "lease". Leurs réponses a ma question "pourquoi est ce la meilleure solution?", seront vagues "euh b c'est bien, et tout le monde fait comme ça ici tu sais". Hum, hum...Et pourquoi c'est bien ? "euh et bien c'est pas mal et ça permet d'avoir une voiture neuve tout le temps". Voila un vrai argument, le seul d'ailleurs. J’exagère un peu dans le sens ou mes collègues sont légèrement plus loquasses et pertinents de façon générale mais pour les voitures leur raisonnement était de calquer sur ce que tout le monde fait, et moi j'ai tendance a me méfier de l'effet de masse et préfère aussi explorer le contre courant qui parfois cache de belles surprises. Je ne suis pas vraiment convaincu de la location, néanmoins, ne voulant négliger aucune piste, je décide de prendre mon vélo pour me rendre chez quelques concessionnaires.

Mon vélo mérite d'ailleurs une parenthèse. C'est le premier achat que j'ai fait ici en Californie pour plusieurs raisons : les pistes cyclables sont nombreuses, bien entretenues et très grandes, a l'image des US. Certaines frôlent la largeur des routes Françaises. De plus, en étudiant la route que je pourrai emprunter pour me rendre au bureau, je découvre avec joie qu'un chemin longe la baie et s’arrête a Foster City, juste devant le bureau! Ni une ni deux, je regarde en ligne quelques sites. Tiens donc, pourquoi l'acheter neuf ? Je jette donc un œil sur Craiglist, l’équivalent du bon coin et je trouve une pépite! Mon choix est fait, se sera un beau vélo noir, Trek, pour seulement 250$...Une excellente affaire ici. Ne connaissant pas bien la région, les quartiers privilégiés ou a éviter, je profite d'une discussion avec les parents de Grace, une amie d'Anna chez qui nous buvions le café, pour leur demander si le lieu ou je devais récupérer mon vélo était "safe". Leurs réponses semblaient mitigées...une petite hésitation. Mince alors, j’espère que je ne vais pas finir en petits morceaux pour un vélo. 20h, direction Treasure island pour récupérer mon vélo a bord de Kit et ses boomer qui crachent 2pac a plus s'entendre. Je me mets en condition. L’arrivée sur place confirme les hésitations exprimées quelques heures auparavant par les parents de Grace. L'endroit est peu éclairé pour ne pas dire noir, un lampadaire situé plus loin clignote de façon anarchique faisant penser a une scène de film d'horreur. Des chats miaulent et d'autres animaux se battent, surement des raton-laveurs. Je suis aux aguets, tous mes sens sont en alerte. Je décide de faire demi-tour et garer la voiture dans le sens du départ au cas ou je devrais partir précipitamment et j'attends...Un projeteur s'allume dans la cour a coté révélant, ainsi, le décor splendide de l'endroit se révèle : des piles de containers amassés dans une parcelle clôturée. Une porte en ferraille s'ouvre dans un grincement prolongée faisant fuir tous les animaux aux alentours. Un homme aux cheveux longs s'approche de moi, je sors de la voiture et le salue. Kirill, de son nom, est Biélorusse et ressemble a tout sauf un gangster. L'endroit est terriblement moche mais safe. Kirill me présente son atelier qui est entassé dans un des containers et les vélos a vendre dans un second. Une vraie caverne d’Ali baba avec des articles qui doivent valoir plusieurs 10n de milliers de $. Il ne faut pas se fier aux apparences car j'ai affaire un véritable pro des vélos, un passionné qui a préparé mon vélo avec grand soin. Il prend plaisir a m’énumérer l'ensemble des vérifications qu'il a opéré avant de vendre le vélo qui est reluisant, comme neuf. Je repars donc avec mon Trek dans le coffre sur un air de reggae, la musique étant souvent liée a notre état d'esprit.

Au moment ou je gare mon vélo devant le concessionnaire voiture Honda, le compteur affiche déjà 250 kms! Je rencontre Carlos, un des vendeurs qui m'accueille chaleureusement avec un café et m'invite a m’asseoir. La discussion est cordiale mais je me rend rapidement compte qu'elle dégénère et se transforme en discussion de comptoir ou j'ai l'impression d'avoir affaire avec un vendeur de tapis qui communique des 10n de prix différents. Je ressors d'ici avec les idées peu claires mais j'ai un avis sur le prix et les modèles que l'on pourrait prétendre. Depuis 2 semaines, je scrute les voitures autour de nous pour identifier les modèles qui nous plaisent enfin qui me plaisent car Cécile n'accorde pas ou peu d'importance aux voitures. Moi non plus mais il faut bien choisir! Le design des Kia me paraissaient bien aussi alors ni une ni deux je décide d'aller faire un tour dans la concession Kia. Accueil moins chaleureux cette fois. Nous avons plus de mal a nous comprendre avec le vendeur, non pas au cause de la langue mais bel et bien de la culture. En effet, il me demande quels sont mes besoins ? Je n'ai pas de réel besoin hormis le fait d'avoir une voiture et payer un prix raisonnable pour cela. C'est une réponse qu'il est difficile de comprendre aux US ou les vendeurs sont la pour répondre a des besoins. Nous voila bien avancés. Après une longue discussion, je suis face a des propositions diverses et variées ou je ne comprends pas toujours les nuances. Je suis plutôt silencieux mais je réfléchis. Le vendeur voit que la balance dans mon esprit penche dangereusement vers un manque d’intérêt. Il sort donc le grand jeu en me faisant une nouvelle proposition deux fois plus basse...cela ne fera qu'accentuer le doute qui naissait en moins quant a l’honnêteté de ce monsieur. Certains auraient certainement été réceptifs a cette offre généreuse, moi je me dis que la précédente offre était donc une arnaque sans nom. D'ailleurs, après avoir fait sa proposition, le vendeur était tellement nerveux qu'il a même failli casser son stylo a force de le tapoter nerveusement sur le bureau. Je ressors d'ici avec les idées limpides, merci monsieur, je ne louerai pas de voiture ici. Entre temps, je suis allé essayé une voiture Honda HRV pour analyser l'ensemble des possibilités mais la encore la conclusion sera la même. Suite a cela, pendant plusieurs semaines, je recevrai des appels, sms, whatsapp avec de nouvelles propositions financières valables quelques jours uniquement. C'est mal me connaitre, je ne prends quasiment aucune décision a la hâte, encore moins pour acheter une voiture chers camarades. La dévaluation des propositions est quand même anecdotique : nous sommes passés de 500$ / mois plus 9000$ d'apport avec un engagement de 3 ans, a 15 000$ pour 2 ans de location sans mensualité. En tout cas, si un jour nous décidons de louer une voiture, je sais comment faire pour diviser le prix par deux : attendre! C'est décidé, nous achèterons notre voiture! Nous cherchons, cherchons encore, sur internet le model idéal qui ne se présente pas vraiment. Et si nous reprenions la même que celle que nous avions en France ? Aller c'est partie. CarMax devient le site que je fréquente le plus et la, devant nous, se présente l'affaire du siècle, je pré-réserve la voiture dans l'enseigne CarMax de Fairfiled, situé a 1h de route. Let's go, notre voiture nous attend...pas encore tout a fait. Arrivés sur place, nous demandons a voir la voiture qui est comme neuve, un prix correct. On l'a prend! Great jusqu’à ce que la dame me demande si j'ai l'assurance de la voiture ? eh bien non comment pourrais-je ? Je ne savais pas encore si nous allions la prendre, pas de numéro de plaque a disposition. Un non sens. La dame est sympas, voit que je suis déçu, légèrement agacé donc elle demande a son manager qui est catégorique en voyant mon permis Français. Calmons nous...Moyennent une petite somme, nous décidons de faire rapatrier la voiture plus près de chez nous et la prendrons lorsque tout sera validé coté administratif.

Entre temps, je discute avec des collègues qui en connaissent un rayon sur les voitures et me conseillent d'aller a San-José dans la concession Mercedes. Je sais déjà que l’opération va prendre des heures alors, après avoir mangé un bon Ramen, Cécile part avec les enfants dans un parc et moi je m'en vais chez Mercedes....Sans les clés de la voiture que Cécile a garder par inadvertance dans son sac. Je ne sais pas comment cela est possible sur le plan technologique mais bref, je roule toujours avec, malgré tout, une petite goutte de sueur qui se forme sur mes tempes. J'arrive sur place, éteins la voiture en hésitant car après je ne pourrai plus redémarrer! Ici, rien a voir avec les précédentes expériences, on a affaire a des professionnels. Mon collègue Bassem, nous a mis en relation avec le vendeur Tony qui lorsqu'il me voit arriver, demande avec le sourire, aux personnes installées a son bureau d'aller voir une autre personne car "son client" est arrivé. Je me sens soudainement très important! Tony est sympas, professionnel et me présente quelques voitures dont une comme nous voulions, parfaite, encore mieux que celle que nous avions vu la semaine passée. Cécile et les enfants me rejoignent, en uber évidement, pour voir la voiture et la famille valide a l’unanimité! Ne nous précipitons pas, il y a encore beaucoup de démarches a suivre. Assurance, l'apport, l'ouverture d'un crédit etc...Le rendez dur pas loin de 3h, les kids qui jusqu’à présent étaient sages, commencent a prendre possession des lieux et retourne l'espace d'accueil et le coin café. Nous aurons ainsi un service personnalisé avec dégustations incluse de tout ce que les machines a café pouvaient proposer. Le rendez vous est long et ponctué de temps morts ou Tony doit faire des vérifications avec ses managers quant a notre dossier. Ainsi, nous discutons, il s'absente et revient...sans fin. Si long, qu'entre deux vérifications, Tony nous présente ses vins préférés cultivés a coté de Napa. Lunaire ce rendez-vous! Avant de repartir, nous devons fournir une empreinte bancaire qui ne fonctionnera pas...apparemment ce n'est pas grave. Si vous le dites. Pouvons nous repartir avec la voiture ? Ou la la non, pas de précipitation. Il faut d'abord avoir un retour de la banque etc...Nous repartons donc avec k2000 et une liste de pièces a fournir. lundi 10 mars, fin d’après-midi. Tout est millimétré. Je pars en mission, et je pèse mes mots. Première étape, récupérer le chèque a la banque pour l'apport, et oui nous n'avons pas d'autre option pour payer pour le moment, puis rental car pour rendre k2000, uber pour prendre le train direction San Jose, uber de nouveau et j'arrive chez Mercedes pour, cette fois, récupérer la voiture. Enfin j’espère...il est 18h, Tony précède a quelques vérifications et nous marchons jusqu’à d'autres bureaux ou sièges les managers. L'ambiance et tout sauf décontractée ici...et en tendant l'oreille, j'entends un des manager s’écrier que rien n'est prêt. Impossible, j'ai du mal comprendre! Comment est ce possible après tous ses échanges, ces allers-retours...Au vu du visage de Tony, je pense avoir bien compris. Nous retournons au bureau et la...les aller-retours recommencent. il est déjà 19h20 . Tony me propose d'aller voir la voiture qui est prête, je m'installe, découvre en détail toutes les options. Je suis content et connecte mon téléphone pour m'autoriser une petite musique qui me remonte le moral, j'ai bon espoir. 20h, Tony revient, pus souriant et nous retournons dans le bureau des "petits chefs". Ça y est, je peux signer! incroyable. Je signe peut-être 50 feuilles, je ne me souviens plus exactement mais ça a du prendre 15 mins uniquement pour signer. "Petit chef" me dit qu'il a une proposition a me faire. oh non ça recommence...J'ai tout sauf envie de négocier a ce moment la! 20h30. Je suis face a plusieurs documents qui sont des propositions financières pour assurer les éventuelles pannes de la voiture. C'est onéreux pour ne pas dire hors de prix. je lis, j'analyse et mon verdicts tombe : "Thank you but I am not interested". Un moment embarrassant, scabreux s'installe. "petit chef" ne comprend que l'on puisse dire non donc je répète la sentence. Sans dire un mot il m'imprime une seconde proposition a laquelle je réponds la même chose après avoir parcouru les documents. Il est agacé et ça se voit car la plus grosse partie du deal, bien camouflée en fin de parcours, vient de lui échapper et je l'ai compris au moment même il m'a dit qu'il avait un deal. Pour détendre atmosphère, je lui dit que je connais un très bon client a lui (mon collègue) qui achète souvent des voitures ici. Il vérifie dans sa base client et en voyant la collection de voitures de mon collègue possède, "petit chef" change d'attitude et décide contre toute attente de réduire les mensualités du crédit. Incroyable! Tout s’accélère, je signe un dernier document, sort et la voiture est prête, munit de ses plaques d’immatriculations, éclatante, garée devant le logo Mercedes imposant. Avant de quitter le parking, Tony me propose de me prendre en photo a coté de la voiture. Quel cliché mais je me prête au jeu et cette photo sera finalement un bon souvenir. 21h15, je démarre, direction Burlingame, ça y est nous avons notre voiture. Je suis sur l'autoroute, fatigué certes mais heureux comme un pape! C'est sur les notes de placebo que je crie a la victoire! En rentrant, Cécile est étonnée de me voir rentrer aussi tard. Je commence a lui raconter mais je ne sais pas par ou commencer mon histoire, j’abrège en disant que ça y est la voiture est la, garée bien au chaud dans notre parking. Cécile ne me croit pas et je la comprends!

Avoir la voiture c'est bien, avoir le droit de la conduire pour une durée illimitée est encore mieux et pour cela nous devons repasser le code et le permis de conduire. Cela permet également de réduire de façon considérable les coûts de l’assurance auto. 20 chapitres, 80 pages, voila a quoi ressemble le livret qu'il faut apprendre pour le code. Un chapitre par soir associé a quelques tests blancs en ligne feront l'affaire. Direction le department of motor vehicules ou DMV, un endroit emblématique que tout le monde rejette a l’unanimité. Prendre rendez-vous en ligne est un projet a part entière tant le site est complexe. Et malgré cela, en arrivant il faut faire la queue pour préciser de nouveau, le motif de notre venue. Je me soumets aux règles, je prends sagement le petit bout de papier sur lequel un numéro est griffonné. J'attends une heure, puis me dirige vers l'un des guichet. Je tente un "good afternoon, how are you?" On restera plutôt sur un simple "hello" en retour. Je passe un test visuel ou je dois lire 3 lettres qui font 20 cm...Peu objectif ce test mais la encore je fais bêtement ce que l'on me demande. On me donne encore des papiers, plein de petits bouts de papiers, ma pochette violette s’emplit au fur et a mesure que j'avance. J'aurais peut-être du en prendre plusieurs. Puis vient le stand photo ou tout le monde est sur son 31. Je comprendrai plus tard que cette photo sera sur mon permis et ID. Je ne sais pas comment me décrire sur cette photo tant je la trouve hideuse...Puis vient le moment de l'examen, le code. Debout devant un ordinateur des années 90, au milieu de a foule, dans un brouhaha sans nom ou il est difficile de son concentrer. je fais 2 fautes sur les 5 premières questions! Les deux personnes a cote de moi exprime un "no" très sonore et se prenne la tête entre les mains signifiant qu'ils avaient échoué. Le reste de l'examen se passera sans embûche et c'est avec 2 fautes que j’obtiens l'examen. Basique et simple mais je repars plutôt fier du majestueux DMV. Dernière étape, la conduire! Modeste, je décide de prendre une leçon de conduite pour avoir les basiques car les règles sont quand mêmes différentes et pas logiques pour certaines. Exemple : il faut s’arrêter suffisamment loin derrière la ligne du stop de façon a la voir une fois arrêté. Cela impose ensuite de s'avancer a tâtons pour voir si des voitures arrivent avant de traverser. Intérêt clairement limité. Mon moniteur est space et dans son monde. J'ai l'impression de ne pas savoir conduire tant il touche mon volant et me dit sans arrêt "left left" ou "right right". J'apprends quelques petits astuces mais rien de plus. L'avantage aux Etats-unis est que les parcours de l'examen de conduite sont disponibles en ligne et il est donc possible de faire un repérage en amont, chose que je fais évidement. Retour au DMV pour la conduite ou je suis accompagne de Dorenne qui sera ma garante possédant un permis américain, condition sinequanon pour obtenir le permis. Nous attendons 1h a l’intérieur puis 1h dans la voiture... L'examinatrice arrive. Avant de partir, elle vérifie que je sais comment mettre le clignotant, les phares et...comment indiquer a l'aide des bras notre intention de tourner ou freiner. Et oui ici, on peut utiliser son bras pour indiquer que l'on va tourner. La monitrice s'installe cote passager, dans ma propre voiture et c'est partie. Je suis confiant car ayant repère le trajet la veille, je connais tout par cœur. En revanche, je n'avais pas prévu les travaux qui vont modifier l’itinéraire. Mince! Cela n'aura pas d'impact sur le résultat final ' you did great" me dira l'examinatrice en guise de conclusion. Ça y est, nous pouvons reprendre notre aventure avec notre voiture cette fois!

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Publié le 7 juin 2025

Peut-être que cela changera dans quelques années, mais pour le moment, je suis toujours ravi de fêter mon anniversaire ainsi que les années qui passent ; Une belle opportunité de faire la fête avec nos proches et trinquer aux beaux souvenirs accumulés durant les 365 derniers jours passés. Cette année, le coté festif fut plutôt modeste mais le rendu final tout aussi agréable! Jeudi 20 mars, nous sommes en semaine et une belle soirée d'anniversaire m'attend a la maison. Apres un copieux repas, les enfants s’attellent a la décoration d'un joli gâteau que Cécile a choisi avec soin dans une boulangerie de Burlingame. A ne surtout pas confondre avec un des cadeaux raffinés qu'Anna a fabriqué de toutes pièces : un superbe gâteau, a étage, surmonté de belles bougies très originales. Tellement réaliste que j'ai failli manger une part en carton! Ses créations me font toujours autant plaisir et m'emplissent instantanément de joie! Encore une année ou je suis bien gâté. C'est peu dire lorsque Cécile m'annonce que nous partons en expédition pour un week-end au nord de San-Francisco dans la ville de Sonoma située au cœur des vignobles Californiens! C'est un peu comme si nous partions a Beaune ou Dijon en France. L'endroit est merveilleusement bien choisi. De plus, c'est le berceau de la Californie et l'endroit mérite quelques précisions historiques. San Francisco, Los Angeles, Sonoma...des villes aux noms qui sonnent peu Anglais, n'est ce pas ? Eh bien oui car entre 1769 et 1823, des missions sont créées par les espagnols venus de l'actuel Mexique (A cette époque, le Mexique n'existe pas encore) avec le double objectif de convertir les peuples autochtones au christianisme et de participer au contrôle politique du territoire...Personnellement, je pense que le deuxième objectif pèsait beaucoup plus lourd dans la balance, bref, ce n'est pas le sujet. Ceci explique en partie, pourquoi beaucoup de villes Californiennes ont cette belle consonance Hispanique. 1821, une date importante dans l'histoire de la Californie : le Mexique devient indépendant, se dissocie de l'empire espagnol et délaisse les territoires contrôlés par les missions. Ces dernières en profitent pour évoluer et devenir des régions semi-autonomes, avec un gouvernement local indépendant du gouvernement central de Mexico. Les régions s'auto-gèrent et prennent de plus en plus d'indépendance vis-à-vis du gouvernement mexicain. Ces territoires sont dirigées par des gouverneurs en chefs, un poste prestigieux et convoité qui attire beaucoup de personnes...au point de créer une certaine instabilité. Un groupe d'indépendantiste, emmené par William B. Ide va profiter de cela pour prendre le pouvoir, proclamer l’indépendance le 14 juin 1846 et devenir président de la Californie par la même occasion. Pour revendiquer et marquer cette indépendance, un drapeau est alors hissé sur la place principale de Sonoma : blanc avec une bande rouge ainsi qu'un ours debout...l'actuel drapeau de la Californie (qui a tout de même subi quelques modification entre temps). Pas évident de trouver la réelle signification du drapeau mais la version la plus crédible reste l'ours, plus précieusement le grizzli (animal rependu dans la région a cette époque), symbole de la force qui est tourné vers l’étoile rouge, l’emblème de l’état. Avec le temps, le drapeau s'est modernisé avec une représentation plus détaillée du grizzli sur ses quatre pattes foulant l'herbe verte des contrés Californiennes. Cet ours est d'ailleurs le portrait du dernier Grizzli, "Monarch" de son nom, vu sur le sol Californien. Apres avoir vécu en captivité pendant une vingtaine d’année, Monarch s'est éteint et son âme (Empaillée) repose maintenant a l’académie des sciences. Revenons a l'histoire ; La présidence d'Ide sera très brève et ne durera qu'un mois, les Américains voyant cette indépendance d'un mauvais œil, décident d'y mettre fin, reprennent son contrôle et décident d’élever la Californie au rang d'état, le statut actuel. C'est donc dans ce berceau historique que nous arrivons, après seulement 2h de voiture, pour passer le week-end. Sonoma a d'ailleurs conservé cet héritage historique, puisqu'elle s'organise autour d'une place de style hispanique : la mairie au cœur d'un parc central et toutes les boutiques, bars, restaurent, autour. Nous nous rendons vite compte que nous sommes dans une région viticole avec de nombreux bars ou il est possible de déguster des vins locaux. D'ailleurs Sonoma est jumelée avec la ville de Chambolle-Musigny située en cote d'or pour les amateurs de vins. Apres seulement 5 minutes de visite, les enfants ont eu leur dose et souhaitent plutôt explorer le parc au cœur de la ville. Parfait, cela nous laisse un modeste temps de répit afin de poursuivre notre balade pour faire quelques boutiques tout en gardant un œil sur nos chérubins. De retour au parc, nous retrouvons Anna installée sagement sur un banc et Martin autour d'une petite marre captivé par l'eau. En approchant, on comprend vite que ce qui l'attire n'est pas l'eau mais plutôt les tortues qui nagent gracieusement devant nous. Nous devons expliquer et réexpliquer plusieurs fois qu'il ne faut pas les sortir de l'eau et encore moins les ramener a la maison. A croire que nos explications n’étaient pas assez convaincantes car nous sommes restés pas moins d'une heure autour de la marre. Tout cela nous a épuisé, il est donc temps d'aller se ressourcer a l'hôtel situé a quelques mile.s du centre. Accueil parfait, hôtel charmant au style colonial, tous les ingrédients réunis pour passer un excellent séjour! Et ce n'est pas tout, rien de tel qu'un jacuzzi extérieur ainsi qu'une piscine pour se détendre, allons-y! Pas le temps de tergiverser, a peine sommes nous arrivés que les enfants sont déjà dans le jacuzzi, Cécile prend le pas et moi il me faudra un peu plus de temps pour entrer dans l'eau qui est trop chaude voire brulante... ce qui fait rigoler tout le monde (sauf moi) ; 3 contre un, je ne peux pas dire grand chose alors tel un funambule cherchant de la stabilité sur son fil, je me glisse petit a petit dans cette eau bouillonnante. Une fois l'organisme acclimaté a ce nouvel environnement, le relâchement et la détente sont immédiats et très efficaces. Mon corps flotte et j'ai cette sensation de ne plus peser très lourd....Ce n'est qu'une impression... Et si l'on essayait la grande piscine ? L'idée aurait été excellente si l'eau avait été légèrement plus chaude car, je ne veux pas faire le difficile mais passer, de 45 a 15 degrés, représente une épreuve qui sera relevée uniquement par l'équipe des gars. Les filles préfèrent rester au chaud dans le jacuzzi qui maintenant est couvert d'une épaisse mousse. Qui a dit que 15 degrés était froid ? Martin entre sans broncher, moi non plus, ou presque...J'ai une pensée furtive a Papa qui, lorsque nous étions petits, poussait des cris pour accumuler suffisamment d’énergie et de courage pour entrer dans l'eau gelée a 25 degrés! Nous sommes détendus, oublions le temps qui passe, la belle vie. Les estomacs nous ramènent a la réalité et ordonnent de nous mettre a table. Nous sortons donc de la piscine et moins de 20 minutes plus tard, en route pour Sonoma, un record! Apres, quelques hésitations, un restaurent Italien sera notre dernier mot. A peine sommes nous installés que les enfants déballent leur matériel pour adoucir le temps d'attente de nos plats. Et la nous parlons d'un matériel conséquent car depuis peu, les enfants sont pris de passion pour la couture! Les aiguilles, le tissus, le fil, tout est étalé sur la table et attire le regard des passant qui évidement sont intrigués par ces jeunes prodiges de la couture. Verre de vin a la main, nous admirons la scène sans perdre une miette avec un mélange d'admiration, d'amusement et d'étonnement. Nous dégustons nos plats tranquillement, le moment est paisible, le temps semble avoir ralenti, nous sommes biens dans cette petite bourgade isolée. La nuit est bonne, reposante et même si nous avons bien mangé la veille, le petit déjeuner ne se fait pas prier. Clairement mon moment préféré de la journée et je pourrais rester la des heures, a siroter des cafés. C'est d'ailleurs ce que nous faisons en quelques sorte après avoir déniché sur charmante table a l’extérieur au soleil. 5 cafés et thés plus tard, un nouveau projet nous attend : retourner nous baigner! Cette fois, avec Cécile, nous passons notre tour et optons pour nous détendre et digérer tranquillement dans les transats au bord de l'eau. De nouveau, du matériel est vite entreposé un peu partout sur le bord de piscine, dans l'eau. Martin a décidé de jouer avec des gobelets remplis de glaçons mis a disposition...a croire que l'eau n'est pas assez gelée. Anna est plus raisonnable et préfère se glisser dans l'eau chaude de Jacuzzi et jouer avec le monticule de mousse. Le moment est propice pour appeler la famille, un moment toujours précieux et agréable quelques soit la durée des appels. Cette fois, nous sommes en multiplex avec 3 salles et 3 ambiances différentes : nous, autour de la piscine, Mum a la maison et les gars en train pêcher au milieu d'un lac sur un canot, a l’affût du moindre pike qu'un viendrait s'aventurer dans les parages. Le moment est génial! Nous sommes dans le pays du vin et n'avons pas encore déguster de vin local. Pour corriger cette grave erreur, direction la ferme Benziger. Plus qu'une ferme, nous atterrissons dans un coin de paradis. Le ciel, d'un bleu intense sans nuage, donne un contraste important aux vastes collines couvertes de vignes qui se dressent devant nous. Un véritable tableau! A table, nous voulons déguster du vin. Attendez, attendez, avant cela, nous avons le droit de monter a bord d'une petit train et visiter le vignoble. Pendant prés d'une heure, le guide nous explique comment cette ferme biologique fonctionne grâce a l'eco-système très précis qui règne. Animaux de toutes sortes, incluant les fameux rattlesnake (serpent a sonnette), insectes, bactéries, tous ce petit monde joue un rôle important dans la chaîne pour au final avoir un vin de qualité. Enfin c'est que le guide nous dit a plusieurs reprises et nous voulons goûter pour croire. La dégustation donnera raison au guide et nous repartirons d'ici satisfait d'une part de cette excursion et d'autre part le coffre rempli de bouteilles! Sur le trajet du retour, ravi de ce week-end, j'ai une rapide pensée au compteur des années qui me dit que sur le prochain gâteau, il y aura 40 bougies!

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Publié le 20 juin 2025

Lorsque l'on part vivre a l’étranger, qui plus est avec des enfants, les imprévus, les éventuelles erreurs, les incompréhensions arrivent de façon inévitables, même si évidement, nous prenons toutes les précautions du monde pour les éviter. Nous sommes mi-mars et un e-mail nous tombe littéralement dessus et celui-ci pèse très lourds! Partir loin, dans un cadre professionnel, présente beaucoup d'avantages comme avoir un logement meublé, couvert par l'entreprise, le temps que notre conteneur et nos meubles transitent ; Cela prendra 3 mois et demi dans notre cas. Tel que nous l'avions compris, nous pouvions rester autant de temps que nous voulions dans ce logement meublé a condition de payer a partir du 4e mois ce qui est tout a fait normal. Seulement, nous sommes aux Etats-unis, plus précisément dans la baie de San-Francisco et donc un immobilier onéreux. Ne pas avoir eu la présence d'esprit de vérifier le montant du loyer des notre arrivée aura été notre première grande erreur car même si en apparence notre appartement parait modeste et donc abordable, la réalité en est tout autre avec un loyer dépassant le raisonnable! En appelant la responsable pour en savoir un peu plus, nous avons du mal a nous comprendre tant ses propos sont dénoués de sens. Un prix de 500$ nous est annoncé, not bad! Mais a quoi correspond-t-il concrètement ? Les bras m'en tombent, je manque de tomber de ma chaise lorsque, d'une voix souriante la dame me dit qu'il s'agit du prix a la journée. Le copieux petit-déjeuner du matin m'aura épargné un malaise. Deux puissants sentiments me traversent les méninges a la vitesse de la lumière : l'un m'incite a tout casser, incendier la personne au bout du fil ce qui est peu constructif, nous sommes d'accord ; L'autre plus contrôlé me dit de simplement dire "ok, c'est n'importe quoi mais passons" ; La raison l'emportera et j'opte pour la seconde option. Plusieurs séances de crossfit seront néanmoins nécessaires pour apaiser mes neurones qui semblent d'accord pour entreprendre, sans sommation, quelques projets de destructions massives. Apres la tempête, le calme et la réflexion. Quel est le bilan ? Nous ne voulons pas mettre 500$ soit 15'000$ dans un loyer mensuel, il nous reste 10 jours pour trouver une solution et a date aucune piste de logement. Nous sommes donc officiellement SDF dans moins de 2 semaines. Avec Cécile, nous regardons toutes les 5 minutes le site Zillow pour voir si il n'y a pas une maison qui serait passée inaperçue, en vain. Nous en venons même a abaisser nos critères en nous disant que finalement habiter dans une bicoque collée a l'autoroute pour seulement 5000$ par mois nous conviendrait...Allons allons, restons sérieux, cette option n'est même pas envisageable! Nous ne pouvons plus compter sur la chance qu'une maison se présente subitement. Alors, nous décidons de nous rabattre sur un air b n b le temps de trouver un logement définitif tel que nous l'avons en tête. La encore, peu d'options s'offrent a nous, 2 en tout et pour tout. Ainsi, nous trouvons une charmante petite maison avec jardin qui malgré sa proximité avec l'autoroute est bien moins bruyante que notre logement précédent d'ou nous entendions le vacarme du train et son infernale klaxonne. Jeudi 27 mars, début du déménagement ou je commence a faire les aller-retours avec notre voiture qui n'est pas du tout prévue a cet effet et seulement quelques cartons peuvent y être entassés. Heureusement que nous n'avons pas encore beaucoup d'effets personnels. Malgré tout, il ne faudra pas moins de 15 voyages pour tout transporter. 1 en particulier restera graver longtemps dans ma mémoire. Minuit, 5e voyage, j'abaisse la banquette arrière de façon a faire un maximum de place pour laisser passer l'un des objets les plus précieux qu'Anna possède : la maison de Barbie! Manipuler avec précaution cet objet dans le parking sombre, trouver l'angle parfait pour le faire entrer dans le coffre fut une expérience inédite! Cécile poursuit les aller-retours le lendemain matin et nous sommes (presque) prêts a l'heure ou les enfants sortent de l’école. Timing parfait pour leur faire découvrir notre nouvel univers qui ne ressemble pas encore a un cocon mais ça ne serait tarder. Cela passe encore un peu inaperçu car tout va vite mais nous sommes en train de devenir de véritable sportifs de haut niveau dans un domaine que l'on a tendance a sous estimer : l'adaptation. Les enfants sont incroyables! Après seulement quelques minutes ils se sentent déjà chez eux comme si de rien n’était. Anna installe la maison de Barbie et tous les accessoires dans un coin du salon qui représente pas loin d'un tier de la pièce! Martin prend tout suite possession du petit jardin et attelle a son activité favorite : la fabrication et la pose de pièges et tous genres. Le jardin se transforme rapidement en débarrât ou plutôt en décharge. Nous nous sentons bien dans cette nouvelle maison et cela permet de souffler et d'aller de l'avant a la conquête de notre maison définitive. Avant cela, nous allons devoir faire subir a notre nouvelle demeure quelques ajustements. Ainsi, nous déplaçons un lit et quelques meubles pour mettre les enfants dans la même chambre et me constituer un petit bureau au rez de chaussez par la même occasion. Anna regrette un peu sa chambre individuelle mais est vite rassurée quand elle constate que la situation est transitoire. Nous manquons de draps et quelques autres fournitures ce qui nous conduit tout droit chez IKEA, l'un des seul grand magasin ou j'adore aller. Aux yeux des enfants, nous sommes dans un parc d'attraction ou les canapés sont comme des piscines a balles et les chaises des auto-tamponneuses. Comme dirait papa "on va se faire repérer", je dirai même plus se faire cataloguer dans la rubrique mufle. Dans ce contexte bien particulier, nous assumons complètement ce léger laxisme. De retour a la maison, nous ajustons les lits, la décoration et ça y est nous sommes installés et prêts pour lever nos verres pour célébrer cet emménagement. Je viens de faire le compte et c'est mon 13e...! Assez rapidement toute la petite famille prend de nouveaux repères, les enfants sont heureux, épanouis et invitent de plus en plus de copains/copines a la maison. Les entendre commencer a dialoguer en anglais, même rudimentaire, est un plaisir absolu et cela ne fait qu'alimenter cette petite voix qui nous susurre une fois de plus que nous avons bien fait de venir jusqu'ici. Les enfants n'ont absolument aucun complexe avec l'anglais et arrivent a échanger aisément avec leurs copain.e.s e malgré un répertoire de mots assez succinct. L'anglais est indispensable mais le Français reste tout aussi important. Cécile accompagne merveilleusement bien les enfants a ce niveau. Entre deux chapitres du CNED, les enfants organisent une chasse au trésor a l'aide d'une carte a l’échelle 1/1 ou encore escaladent les arbres du jardin. Et puis bien sur, ce déménagement n'aura perturber en rien notre soif de découverte et décidons de visiter, le week-end même, plus en détail San Francisco et l’académie des sciences connue pour héberger un magnifique Alligator albinos ou encore les aquarium qui regroupent des spécimen rares et pourvus de couleurs qui vous rappellent a quel point la nature est merveilleusement belle!

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Publié le 2 juillet 2025

Les épisodes inattendus du déménagement n'auront au aucun cas perturbés notre appétit pour explorer. Il fait beau comme toujours! Sur la baie, les saisons sont peu, voire pas marquées. En effet, depuis que nous sommes ici, le matin, il fait 15 degrés et 20-25 l’après-midi. Enfin, 50 le matin et 70 degrés l’après-midi devrais-je dire...Voyons voir les mois suivants si une autre saison se décide a faire évoluer le climat. Le ciel est bleu, pas de vent, le temps idéal pour prendre le bateau, traverser une partie de la baie et se rendre sur la célèbre île d’Alcatraz, très connue pour avoir accueilli des brigands célèbres tel que Al Capone. Comme souvent, nous arrivons pile a l'heure devant l’embarcadère après avoir trouvé une place juste devant! A croire qu'il est facile de se gérer a San-Francisco car nous avions déjà vécu la même expérience lors du match de basket. Montez a bord matelots! Je trouve cela toujours sympas de prendre le bateau ; C'est calme, apaisant, le déplacement est lent, nous laissant ainsi du temps pour découvrir, détail après détail, le paysage qui se dessine devant nous tout en voyant s’étendre, puis disparaître les terres que l'on quitte. Nous profitons du trajet pour prendre quelques photos et se remémorer les quelques sorties de bateaux que nous avons fait récemment. En tête de liste figure évidement le tour en vedette que nous avions fait en Island pour voir les baleines qui étaient venues en grand nombre. Nous avions même imaginé que c’était des plongeurs qui, avec des queues en plastiques, mimaient la nage des baleines. Martin aime rappeler cette anecdote. "Hein papa c’était des pancartes en Island, pas des baleines!" 30 mins plus tard, nous arrivons sur les terres d'Alcatraz. Contrairement a ce que l'on pourrait penser, l’île n'a pas toujours était une prison, loin de la. Tout d'abord, d’où vient le nom d'Alcatraz ? Tout commence en 1775, lorsqu'un explorateur espagnol, Juan Manuel de Ayala, découvre l’île pour la première fois et la nomme « Alcatraces » en raison des nombreux pélicans bruns (Alcatraz, en espagnol ancien) qui venaient y trouver refuge. Le nom fut ensuite anglicisé en « Alcatraz ». Et bien avant l'arrivée des Européens, il est très probable que des peuples Amérindiens (Ohlones) soient venus chasser, pêcher et collecter les œufs des oiseaux. Les autochtones pâtissent toujours de la soif d'explorer des conséquents qui bien souvent, en plus d'explorer, prennent possession des terres et chassent leurs occupants sans scrupule! C'est d'ailleurs sur cette île qu'au XVIIIe siècle, les Amérindiens trouvèrent refuge pour échapper aux missionnaires espagnols. L’évangélisation et "l'éducation" n'ont pas toujours du se faire dans la douceur et le consentement. Plus tard, la période de la ruée vers l'or entraîne l’accroissement de la population et force la ville de San Francisco à construire une forteresse au début des années 1850. Avec le Fort Point et le Lime Point, Alcatraz formait un triangle de défense protégeant ainsi la baie. Au milieu de la construction de la forteresse, la guerre de sécession éclate en 1861 transformant l’île en arsenal militaire et en prison militaire pour la première fois. Les travaux de la forteresse ne furent jamais achevés, priorité a la guerre comme (trop) souvent dans l'histoire. De plus en plus de prisonniers sont incarcérés et c'est après le séisme de 1906 et les incendies qui s'en suivirent que les détenus furent conduits sur l’île en masse. La localisation, les courants violents, l'eau froide font du lieu, l'endroit parfait pour une prison et c'est seulement en 1909 que l’île est officiellement considérée comme une prison, militaire dans un premier temps puis fédérale a partir de 1934. La prison compte 600 détenus a cette époque. Pour l’état, la prison était une orientation politique pour rassurer la population en montrant que d'importants moyens étaient déployés pour lutter contre la criminalité, qui depuis la prohibition, était montée en flèche. Vu de l’Île on se dit qu'il n'est pas impossible de s’échapper d'ici et rejoindre a la nage l'autre rive qui ne se situe qu'a environ 2 kilomètres. Ça reste une longue distance mais tout reste relatif...seulement 2 kilomètres pour retrouver la liberté, fugitive certes. Le problème est double ; D'une part la température de l'eau qui avoisine les 10 degrés et d'autre part, les douches de la prison qui sont, contrairement a toutes attentes, chaude de façon a dissuader petit a petit les prisonniers d'aller s'aventurer dans les eaux glaciales qui bordent l’île. De plus, faire 2 kilomètres a la nage est largement faisable même dans ces conditions extrêmes, encore faut-il pouvoir s’entraîner. J'imagine bien un détenu demander a un garde : "chef, je vais nager un peu pour me dégourdir les jambes et préparer mon évasion". Avec de l'entrainement, tous les prisonniers auraient pu s’échapper - La preuve en est, chaque année le triathlon "Escape from Alcatraz" rassemble 2000 participants qui, tous sans exception, parviennent a traverser la baie depuis l’île, a la nage. Beaucoup, voire tous les prisonniers ont eu l’idée de s’échapper mais seulement une trentaine ont mis un plan a exécution. Tous ont échoué, hormis 1 en 1962, celui des frères Anglin, connus pour leurs braquages. Pendant 3 mois, ils creusèrent a l'aide de petites cuillères, le mur de leurs cellules, déboulonnèrent les bouches d'aération du toit pour s’échapper. Pour ce qui est de la traversée, plutôt que risquer l'hypothermie, ils optèrent pour la fabrication d'un radeau de fortune fait a partir de matériel de récupération. Et pour tromper les gardes pendant les rondes, ils fabriquèrent des mannequins en papier mâché. 22h, 11 juin 1962, les 2 frères prirent la fuite et personne ne les recroisera, incroyable. Pour mettre a exécution un plan de la sorte, coordonné a deux qui plus est, relève du génie et de l'audace même si évidement, il s'agit, dans ce cas, d'une évasion. Cela me fait tout de même penser a la vie plus ordinaire ou globalement les gens se suivent et penser a faire un pas de coté, faire différemment n'est pas évident, risqué car on explore l'inconnu et l'inconfort. De plus, cela est contraire a ce que nos cerveaux nous réclament, a savoir, faire comme d'habitude, un sentiment certes rassurant, mais qui ne conduit peu ou pas a quelque chose de foncièrement différent et d'innovant. Je ne sais pas si il y a un lien mais la prison fermera ses portes l’année d’après en 1963. J'explique tous ça aux enfants qui sont déjà bien renseignés grâce aux audioguides. Nous profitons de l'opportunité pour rappeler a Martin qu'il y a des règles pour les enfants et les adultes et lorsqu'elles ne sont pas respectées, il y des conséquences plus ou moins importantes. Nous sillonnons les "rues" de la prison qui portent des noms comme "Brodway". A vrai dire, c'est la seule originalité que j'ai trouvé dans la prison en plus des 2 petits trous dans chaque cellule qui permettaient aux prisonniers d' écouter la radio a l'aide casque. Cela dit, l'originalité n'est pas vraiment le but d'une prison et encore moins celui d'Alcatraz. Ici, l'objectif principal était d’empêcher des individus de nuire a la société. Quand on entre dans une cellule de seulement quelques mètres carre, sans fenêtre...l'objectif est atteint sans nul doute. A l'inverse, pour d'autre prison ou l'objectif est la réhabilitation, je ne vois pas comment cela peut fonctionner. Priver un humain de liberté est la pire chose que l'on puisse faire. Marcher, explorer, s'aventurer sont inscrits dans nos gênes. Je ne pense pas qu'aller contre, ne produise un quelconque effet positif sur un être humain. Les enfants ne comprennent d'ailleurs pas bien le principe d'enfermer une personne. Avant de ressortir de la prison, un passage par la boutique de souvenirs fait naître l'idée de faire une petite collection de pin's, symboles des endroits que nous visiterons. Les enfants valident (Lorsqu'il s'agit d'acheter, ils approuvent par principe). La balade sur l’île est très belle avec une vue imprenable sur toute la baie du golden bride. La faune et la flore se développent de son plein grès car une partie de l’île est a l’état sauvage. Je suis fasciné devant les centaines de volatiles qui nichent de façon très organisée et schématique. Les nids sont en effet parfaitement alignés et symétriques. Les oiseaux vont et viennent a une vitesse folle sans jamais se tromper de nid. Comment font-ils pour se repérer dans cet environnement uniforme ? Mystère... Le retour en bateau est tout aussi agréable, plus venteux. Petit a petit l’île rapetisse, se mélange aux montagnes lointaines, a l'horizon et les quelques nuages qui sont venus s'échouer dans la baie. Lorsque nous reposons les pieds sur le continent, l’île n'est plus qu'un petit morceau de terre gorgé d'histoire. Ce n'est pas tous les jours que nous venons arpenter les quais alors nous en profitons pour nous balader et profiter du beau temps. Le bord de mer est un l'endroit ou en peu de temps, il est possible de voir un nombre incommensurable de styles différents, ce qui fait le beauté de cette ville. Des vêtements colorés, des cheveux de toutes les couleurs, de beaux tatouages ou un simple t-shirt rouge comme Panda qui, installé confortablement sur les épaules de Martin, ne perd pas une miette de la visite. Wouf, wouf, Buster, le chien d'Anna qui lui aussi accompagne Anna dans ses moindres faits et gestes, nous rappelle que le temps tourne et que le moment de rentrer dans notre belle maison a winchester, a sonné.

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Publié le 3 juillet 2025

8h10, nous sommes au dessert et comme souvent les enfants s’attardent sur les derniers coups de cuillères. Pendant ce temps, nous débarrassons, rangeons jusqu’à ce que l'on entende un bruit sourd provenant du petit coin salle a manger! Que s'est-il passé? Anna est tombée a la renverse depuis le banc qui n'est pas très haut donc ça doit pas être très grave...Seulement, Anna n'arrive plus du tout a bouger son bras et au vu de la chute, je crains la luxation. Pas le choix, direction l’hôpital le plus proche. C'est a dire ? Eh bien oui, nous n'avons pas la moindre idée ou aller...J'envoie un message a ma boss pour savoir mais pas de réponse a cette heure tardive, les américains ayant tendance a se coucher tôt. Apres quelques recherches, Cécile trouve une bonne adresse non loin d'ici. GO! Accueil parfait, personnels adorables mais...les "petits papiers" et l'administratif sont de retours. Je remplis un formulaire puis un autre..montre en main le tout a du prendre 20 mins. Signature et s'est terminé. Quoi ? Comment ? je vais recevoir un sms pour saisir d'autres informations? Je me demande bien quelles informations supplémentaires je vais pouvoir fournir car j'ai déjà tout partagé. Je ne m'étais pas trompé...On me redemande la même chose. Mais pourquoi ? Bref je complète ce que l'on me demande pour faire au plus vite car Anna attend déjà depuis près de 45 mins. De façon a écourter le temps, nous prenons quelques photos avec Anna et décidons de les retoucher pour immortaliser ce moment douloureux. Formulaire soumis. Pardon ? Ah je dois signer des documents ? 20 pages ? je m'attendais a plus que ça. Des petits joueurs dans cette cliniques! Une infirmière nous prend (enfin) en charge et nous pose des questions, en partie les mêmes que celles dans les formulaires déjà complétés précédemment. Un médecin prend le relais et ausculte Anna. Le bilan est positif mais le docteur laisse planer un léger doute quant au diagnostic et nous conseille d'aller faire une radio. D'accord, allons y. Ah vous n'avez pas l'appareil ici ? Je comprends alors que nous sommes dans un centre d'urgence pour les enfants mais ce n'est pas du tout un hôpital. Un autre binôme d’infirmières entre pour me demander si je suis d'accord pour qu'elles fassent un bandage a Anna. Bien évidement! Pourquoi pas ? Je comprendrai aussi plus tard que tous ces soins sont facturés un a un prix non négligeable, comme tout ici. La consommation marche également pour la santé. Bref, le plus important est de vérifier que ma choupinette n'a rien de cassé. Nous arrivons donc aux urgences de Burlingame, les vraies cette fois. Une dame nous accueille chaleureusement et sort de son tiroir des documents...plein de documents. Oh non ça ne va pas recommencer!!!? Un collègue situé a nos cotés tend le bras pour les récupérer, ouf. 10h30, nous attendons notre tour. Un monsieur nous appelle, c'est a nous! Très délicatement, il retire le bandage 18 carats d'Anna (C'est ainsi que je le nomme après vu le montant de la facture) et prend quelques clichés. Bilan ? Comment ça vous n'arrivez pas a charger les images? Des documents sont manquants... l'eau de la cocotte minute commence a chauffer sérieusement. Encore quelques degrés et le couvercle va exploser! Ou sont les documents a remplir / vite, vite ? prénom, nom, initiale, signature...Nous retournons en salle de radio. Anna commence a fatiguer a force de marcher. 11h00 - ça marche. On peut voir les clichés..Bilan ? Peut-être bien que oui peut-être bien que non...Même si cette réponse me replonge dans mes origines Normandes et fait plaisir, j'aurais tout de même préféré une réponse franche. Nous rentrons donc fatigués, armés d'un bandage et Anna ne peut toujours pas plier le bras. Au réveil, je reçois un coup de téléphone d'un des Docteur qui s'est occupé d'Anna le veille pour m'informer qu'il n'y avait aucune lésion! Élégant cet appel - Ouf plus de peur que de mal.

Ce n'est pas un petit bobo et un bandage qui va nous arrêter, alors, quelques jours plus tard, en route pour San Francisco, plus précisément a Alamo square pour y découvrir les fameuses painted ladies : ces maisons de style victorienne construites au début du 20e siècle, colorées, véritables emblèmes de la ville. Ceux qui ont eu l'audace d'en faire l'acquisition a l'époque a du se frotter les mains car certains articles parlent d'un prix d'achat de 65 000$ pour une revente d'environ 3 millions $! Même Buster et Panda, qui ont suivi cette balade de très prés, n'en reviennent pas!

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Publié le 3 juillet 2025

Les cloches de pâques passent-elles aux US ? Bien sur! Quelques heures avant de passer en Europe. Réveil en sursaut le jour J car la cloche n'a visiblement pas encore fait son travail et le jardin est vierge de chocolat, ce n'est pas sérieux! Cécile me motive avec un simple "aller, aller!" C'est suffisant pour m’éjecter hors du lit et me lancer en mission secrète. Je donne sans compter tout ce bon chocolat aux plantes, aux arbres et fleurs que je trouve sur mon passage. Les cloches sont généreuses cette année au point ou je manque d'idées pour déposer toutes ces gourmandises. 3 tours de jardin seront nécessaires pour venir a bout des 2 énormes sacs que Cécile a concocté pour les enfants. Et que pour les enfants..meme pas un oeuf pour les adultes! Heureusement que les enfants ne sont pas voraces sur les chocolats et en laisse a leurs parents, surtout Papa d ailleurs…Ca y est, mission accomplie! Le calme me laisse penser que je vais pouvoir me recoucher quelques instants mais au moment ou ma tête frôle l'oreiller, j'entends les choupinoux qui gambadent sur le parquet d'un pas plus que déterminé. Apres un rapide coup d’œil dans le jardin, l'apathie matinale laisse place a l'euphorie et l'agitation. A mon tour de lancer a Cécile la formule magique "aller, aller" pour sortir du lit. Précisons tout de même qu'il est 6h55. Anna enfile son sac a main dédié a la collecte de chocolat, sa toute dernière pièce réalisée chez Marina la prof. de couture, avant de rejoindre Martin qui s'est déjà lancé a la conquête des chocolats avec son sac leopard. Les enfants heureux, complices et allègres nous fait tout de suite oublier la fatigue. Les cloches sont si généreuses aux US qu'elles ont même pensé a déposer un set pour jouer au Baseball. Nous sommes arrivés il y maintenant presque 5 mois et ne pas avoir de quoi jouer au Baseball, qui est considéré comme le sport national, n'est pas concevable. Voir les enfants tourner autour de la maison pour dénicher les derniers œufs m'amuse surtout lorsqu’ils se felicitent d'avoir tout trouver, sans se rendre compte qu'il reste encore un joli petit d’œuf en peluche au dessus de leur tête...

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Publié le 7 juillet 2025

Merci encore aux cloches de pâques de nous avoir déposé un set de baseball dans le jardin, cela nous a donné envie d'en savoir un peu plus sur cette pratique très Américaine. Alors, en route pour assister a un match des GIANTS a l'oracle stadium situé face a la baie! Habiter Burlingame présente un avantage en terme d’accès : 30 mins de train suffisent pour sentir l'ambiance et la ferveur du stade en ébullition. Un trajet suffisamment long aux yeux d' Anna qui profitera du temps de trajet pour se mette au travail et réaliser un splendide dessin. A la différence des quelques stades dans lesquels je suis entré en France, ici l'ambiance est détendue, calme et joviale. La première chose que je remarque est l'absence de force de l'ordre! Pour un Français, un rassemblement quelconque sans police n‘ est pas imaginable et bien ici, les gens sont suffisamment responsables sans avoir besoin de la police pour leur rappeler les règles. C'est agréable. Cela rime avec ce que l'on a vu jusqu’à présent, a savoir, du respect et de la bienveillance de façon générale. On se rend rapidement compte que le baseball est le sport national, considéré comme une institution! 80% des supporters portent fièrement la tenue complète des GIANTS. Pour beaucoup, l'expérience se vit en famille et en plus de regarder le match, c'est aussi l'occasion de faire les boutiques du stade et, pourquoi pas, dénicher des objets dérivés originaux, savourer un bon hot-dog, accompagné d'un dessert telle qu'une bonne barbe a papa servie dans un grand sac plastique en quantité irrationnelle. Comme dans beaucoup d'endroits, une expérience ne peut être agréable, uniquement si la nourriture est présente en abondance! Même les chants des supporters parlent de "crackers". Au baseball, pas de chrono. Le rythme est imposé par le jeu en lui même, selon les performances des joueurs ce qui laisse du temps pour flâner ou revoir les règles pour les novices comme moi. 2h de jeu se sont écoulées et les GIANTS n'arrivent pas a prendre l'avantage avec un score de 2-2 malgré l'encouragement des 70 000 supporters! Martin commence a gigoter sur son fauteuil...Il faudra attendre les toutes dernières minutes pour qu'un joueur frappe la balle suffisamment fort et la catapulte a l'autre bout du terrain. Tout le stade s’embrase alors instantanément une première fois puis une seconde lorsque un joueur adverse manque la réception de la balle, permettant ainsi au batteur de faire un home run. Incroyable! Ce n est pas tous les jours que l’on a cette chance d’assister a un tel spectacle, en fin de rencontre qui plus est. Score final 3-2! C'est sur cette belle victoire que nous rentrons a la maison, ravis de notre aventure aux cotés des GIANTS et cela nous donne envie de pratiquer davantage au Washington park. La victoire me reviendra, bien évidement, avec un tir a plus de 100 pas!