Carnet de voyage

Une Family en Californie

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Partir vivre a l etranger en famille est un projet que nous avions en tete depuis longtemps. Ce projet est devenu realite depuis decembre 2024 date a laquelle nous sommes arrives a San francisco!
Décembre 2024
1000 jours
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Décembre 2024 - Avant le départ, les derniers moments en Famille sont a la fois précieux, beaux et difficiles. Nous savourons chaque seconde, chaque échange, chaque regard tout en entendant une petite voie qui nous susurre en permanence que bientôt, nous serons loin des nôtres et cela pour une durée assez longue puisque nous projetons de rester 2-3 ans et peut-être plus selon ce que nous réserve l'avenir. Pour nous rassurer, nous nous disons que les réseaux rapproches, que les futures retrouvailles seront plus profondes, plus intenses ce qui est vrai car c'est la rareté qui fait la beauté. Nous sommes une famille proche les uns des autres et la distance, le manque de contacts sont des choses qui interrogent et font parfois peur. Partir loin, perdre ses repères demande un courage que l'on sous estime au moment ou le projet n'est pas encore abouti mais nous avons malgré tout franchis le cap car partir vivre en famille a l’étranger, qui plus est en Californie, est un projet que nous avions en tête depuis fort longtemps et le moment est parfait! Nous sommes, en effet, encore très jeunes 😀 et les enfants ont un âge ou il est encore relativement simple de changer leurs univers. Lorsque nous en discutions, Cécile était toujours enthousiaste a l’idée de partir pour vivre une belle aventure en famille. Pour la petite anecdote, quelques mois auparavant, j'avais postulé pour un poste assez similaire a Londres et pendant notre roadtrip en Island (Été 2024), Andrew, le grand patron, voulait absolument discuter a propos de ce poste. J'ai compris que ce n’était pas trop négociable donc j'ai décidé d'engager une discussion avec lui via zoom depuis notre van, en sweat avec une barbe d'un mois. L'objectif de l'appel était double : m'annoncer que je n'avais pas le poste a Londres et...me dire qu'il y avait un autre poste en Californie a "considérer"...le poste que j'occupe désormais. La deuxième anecdote drôle, c'est la façon dont j'ai appris que ma candidature avait été retenue ; C’était un matin, au bureau a Boulogne. Je reçois un email d'une société extérieure m’annonçant qu'ils seraient désormais nos interlocuteurs pour nous accompagner dans les démarches administratives pour l'obtention des visas...le tout en anglais évidement. Autant dire que sur le coup, je n'ai absolument rien compris. Apres avoir transféré l'email a ma future boss, cette dernière, accompagnée d'Andrew, se précipite pour m'appeler et m'annoncer de vive voix la bonne nouvelle et un petit "Sorry about that" 😀 au passage. All right, j'ai envie de dire! La encore Cécile était la première ravie et me dit que Londres aurait été sympas mais la Californie c'est le summum! Sereine, sure d'elle, ses paroles me rassurent et me confortent dans l'idée que nous devons le faire! A ce moment la, je sais que nous allons partir même si il y a encore plein de questions auxquelles nous n'avons pas de réponse. A ce propos, on ne peut pas avoir les réponses a toutes nos interrogations et pour les obtenir il suffit de se jeter a l'eau, suivre son intuition et donc partir. A l'heure ou j’écris c'est a dire 2 mois après notre arrivée, nous nous disons que cette décision était la bonne même si nous découvrirons un peu tard que tout n'est pas rose et simple. Certains disent "Il n'y a pas de mauvaises décisions, simplement une mauvaise gestion" - Est ce complètement vrai ? La suite nous le dira.

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Nous sommes toujours a Corneville-sur-Risle. Notre séjour en Normandie nous a permis de dire "au revoir" a toute la famille et amis proches. C'est d'ailleurs dans ces moments précis que l'on se dit que nous n'aurions peut-être pas passe ces beaux moments familiaux si nous n étions pas partis. Je me souviens du café, accompagne de quelques petits chocolats partage chez Nathalie et Jean-Claude ; Emilie ma cousine et son ami Cédric sont également la. Ça faisait un moment que nous n’étions pas venu, si bien, que j'avais plaisir a (re)découvrir les pièces qui avaient changé depuis notre dernier passage. Le lieu était agréable et parfait pour échanger de tout, "refaire le monde" comme on dit. Nous enchaînons les cafés, thés, les chocolats, le temps passe vite. Il est temps de nous dire au revoir, de nous embrasser et nous dire a bientôt. J'aime bien passer du temps avec la "Familly Valauney'. Sans forcement se dire beaucoup de mots, on sent qu ils sont empathiques, généreux, tournés vers les autres...ces moments me rappellent mon enfance ou l'on passé nos journées, parfois même nos vacances entières avec ma cousine Emilie, mon cousin Charles (J ai un sourire qui se dessine en repensant aux nuits passées ensemble a lutter contre le sommeil, shoote au café dans la caravane) ; Assez similaire avec Yo, si l'on remonte encore un peu plus en arrière (Les 14 juillet avec les kilos de pétards, les parties de foot...). Je suis parfois un peu nostalgique quand je les revois et me rends compte que nous avons un peu perdu cette complicité jadis si forte quand nous étions gamins. Mon coté positif me dit que si nous repassions plus de temps ensemble cette complicité ressusciterait en un claquement de doigt. C'est donc avec le sourire que nous quittons Saint-germain-village pour aller "en ville" commet on dit ici en Normandie. C'est dans un petit troquet que nous nous retrouvons "Cok" mon pote d'enfance. Je commande une bière et Cok trinquera avec une verre de vin blanc, régime gluten free pour un meilleur transit. Nous partageons évidement beaucoup sur notre aventure avec laquelle, il est plus familier de part son expérience au Canada et en Suisse plus récemment. Je tiens vraiment a ce poto ; A la fois drôle, très drôle même, réfléchi et un avis aiguisé sur beaucoup de choses. La encore le temps passe vite et il est temps de rentrer a Corneville pour la dernière soirée. Je me dis alors que ça y est c est la dernière - Je me rassure en me disant qu'une soirée c est long malgré tout. A peine arrivé, je (re)vérifie les billets, l'heure...et la, une nouvelle surprenante tombe : notre vol est retardé de 24h! Je découvre par la même occasion qu'il y a une escale a NYC a minuit, heure locale - Avec les enfants et les baguages ça risque d'être un peu sport. Bref, nous dirons par la suite que ça fait partie du voyage. Mes parents, Lisa éclatent de joie! Nous, nous sommes partagés entre le fait que ça nous laisse plus de temps pour dire au revoir et le temps entre notre arrivée et la reprise des enfant qui s'amenuise. Il faut se faire une raison, on ne peut agir que sur les choses que nous contrôlons et le trafic aérien est hors de notre portée donc autant profiter a fond des dernières vraies 24h!

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Nous profitons du dernier jour a fond. Au programme, balade en forêt, nous parlons de tout et de rien, nous profitons les uns des autres en toute simplicité. Je me dis régulièrement, aujourd’hui en particulier, que j'ai vraiment des parents ainsi qu'une famille en or. Nous tentons d’arrêter le temps pour prolonger cette dernière journée au maximum ; C'est alors que nous décidons, en fin de journée, d'aller voir l'appart de mon Frèro et la magnifique cuisine posée récemment par le padre en personne et comme d'habitude, le travail est parfait, sans défaut et le rendu est magnifique. L'appartement est vraiment bien, je suis fier de mon Frèro qui a réussi a créer de toute pièce sa boutique, la faire fructifier au point de pouvoir s'offrir ce magnifique petit cocon. Nous découvrons aussi la belle chambre de Nono. Nous échangeons quelques instants sans faire trop de bruit car il est tard ; Mais cela n'est pas vraiment nécessaire car Noelia n'est pas encore couchée et profite de ce moment de distraction pour s'installer a son bureau et faire un peu de peinture! Quelle artiste! Dire au revoir a mon Frèro est dur, très dur, il ne montre rien mais je sais que c'est également dur pour lui. A ce moment précis, je me remémore le mariage de Jade et Edouard a la fin duquel, après quelques apéros...nous finissons dans les bras l'un de l'autre pour se confier sur nos vies, notre départ qui approche. Apres avoir versé quelques larmes en bas du petit escalier qui mène a nos chambres, fumé un cigare et avoir été réconfortés par tous nos adorables cousins, nous décidâmes enfin a regagner nos chambres et sombrer dans un sommeil profond quelque peu aidé, avouons le, par les vapeurs de jet...Ce souvenir se dissipe, nous sommes repartis de Pont-Audemer direction le bercail ; En chemin, nous avons une idée lumineuse : et si nous allions laver la voiture avant de rentrer ? Et bien oui, nous devons rendre la voiture demain a Paris donc autant la rendre propre 😀. Laver la voiture a 1h du matin a l’éléphant bleu avec toute la famille n'est pas commun et dans ce contexte, le moment devient magique et mémorable. Apres quelques embrassades, nous rentrons a Corneville avec une voiture reluisante! Cette fois, pas besoin de jet pour nous bercer. Espérons que la nuit soit bonne ; Demain une longue journée nous attend.

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Publié le 19 avril 2025

La nuit n'a été que partiellement reposante...beaucoup de choses en tête et évidement un peu de d’anxiété car le jour J est arrivé. Avec les péripéties de la veille, nous vérifions a plusieurs reprises nos billets. C'est confirmé, cette fois notre avion décollera bien ce jour! Nous prenons un copieux petit déjeuner qui, chez les parents, a toujours une saveur particulière, de quoi vous faire manger 2 voire 3 pains au chocolat sans appétit et boire 2, 3, 4 et le dernier café pour la route. Paradoxalement, nous ne sommes pas très loquaces, certainement préoccupés par le départ. Les valises sont bouclées, l'heure tant redouté sonne : fouler une dernière fois le pavé de la maison, de descendre les escaliers extérieurs avant de nous dire au-revoir...Papa avait dit la veille "il y aura des pleurs..." et il ne s’était pas trompé. Le dernier au-revoir, accompagne d'une puissante accolade est terrible...Terrible car nous nous reverrons que dans plusieurs mois, les 10.000 kms et surtout parce que je me sens coupable en quelque sorte de ce chagrin infligé a ma famille . Avoir les parents, le frère et la sœur que j'aie est un chance incommensurable, alors, leur faire le moindre mal n'est pas concevable ; Je dois donc prendre sur moi pour, malgré tout, aller de l'avant mais ce n'est pas simple dans ces moments la. Apres un long "coucou" de la main par la fenêtre de la voiture, nous quittons Corneville pour l’Étang la ville ou le reste de nos bagages nous attend. J'ai rarement eu le cœur aussi lourd.

Il n'y a pas d'au-revoir pour nous. Peu importe où tu es, tu seras toujours dans mon cœur. » (Gandhi)

Selon certaines hypothèses, nous aurions environ 60 000 pensées par jour et bien c'est ce qui défile dans mon esprit a la minute. Le trajet passe donc vite. Nous posons des questions aux enfants sur ce qu'ils voudront faire une fois arrivés en Californie, a quoi va ressembler notre nouvelle vie...nous n'en savons rien pour être honnête et c'est ça l'aventure ; Je suis toujours triste de partir mais serein et certain que l'on a fait le bon choix. Il est rare que je me morfonde sur le passé, sur mes décisions pour une seule raison : nous n'avons pas le pouvoir de changer les événements résolus alors autant se tourner vers le futur et penser a toutes les belles choses qui nous attendent et aux solutions envisageables pour atténuer les éventuels inquiétudes qui flouent le présent ; C'est fascinant de voir a quelle vitesse, les émotions s'ajustent, se réorganisent pour tenter de retrouver une santé mentale plus harmonieuse. L'adaptation est cruciale dans ces moments et j'irai même jusqu’à dire que c'est une pièce maîtresse du bien être. Arrivés a L’Étang la ville, nous chargeons la douzaine de valises sans tarder, faisons un dernier tour de la maison quasi vide et quittons la maison. Je pensais que quitter la maison serait une énième épreuve pour nous et les enfants mais au final pas du tout. Vraisemblablement lié au fait que nous avons a l’idée de revenir dans quelques années et aussi parce qu'une maison quasi vide n'a plus son âme...Nous avons pris soin de repartir cette dernière dans nos valises ; Quand exactement reviendrons-nous ? La encore nous l'ignorons même si nous reviendrons. Nous nous disons 2, peut-être 3 ans mais tout ces suppositions restent subjectives...Une fois de plus, nous faisons confiance au destin et l'avenir qui sont d'excellents conseillers si on leur prête une oreille attentive. Bricoleur jusqu'au bout : je profite des 5 mins qu'il nous reste pour réparer le toit de l’abri de jardin qui menace de s’écrouler a tout moment. Clac, clac...la maison est désormais fermée, direction Boulogne -Billancourt pour déposer la voiture, qui brille de mille éclats, au parking du bureau. Un petit coup d’œil a nos montres nous indique que nous avons du temps devant nous, nous commençons a nous détendre un peu...Les enfants s’émerveillent devant le gros van noir dont la taille est disproportionnée pour 4 voyageurs mais adaptée pour nos 12 bagages et les 2 sièges autos. Le chauffeur ne peut pas s’empêcher de me lancer un regard pantois. Peut-être pas si commun de transporter 4 voyageurs et 12 bagages...! Notre avance confortable nous permet d'enregistrer nos bagages sereinement et de laisser les enfants jouer avec les valides...Enfin le mot juste serait "retourner" littéralement le lieu en jouant a pousser les valides le plus vite possible. Un stop brutal n'est pas envisageable alors c'est aux autres passagers de s’écarter. Dans ce moment un peu particulier, nous sommes légèrement plus laxistes - L'avantage de partir vivre a l’étranger dans un cadre professionnel est qu'une partie importante du déménagement est pris en charge et cela inclus les vols en class "izz best" comme dirait Martin. Associé a cela, nous avons le passe droit pour aller dans le salon Delta ou nous savourons un bon déjeuner avant de nous envoler pour les Etats-Unis. Nous restons très raisonnables tant sur les quantités que sur le contenu de nos verres (Étonnant je vous l'accorde)...Whisky, champagnes, grands crus sont en effet a volonté. Je me dirai a posteriori que j'aurais peut-être du goûter quelque chose...Zut!!! Ce cadre exceptionnel nous a complètement détourné de nos montres et nous voila (presque) en retard. Nous terminons nos assiettes a la hâte - Cécile part en éclaireuse et nous lui emboîtons le pas. Quand Choupinette nous ordonne de nous dépêcher sous peine d’être en retard, elle est toujours prise très au sérieux! C'est donc avec le front luisant que nous arrivons a la porte d'embarquement, comme 4 fleurs ; Personne derrière nous...Faire découvrir aux enfants la class izz best est une chouette expérience. En effet, voir leurs visages s’illuminer devant leur espace et surtout leur grand écran nous rend heureux également. Nous prenons bien du temps pour leur expliquer que tout cet environnement est exceptionnel et que nous sommes très chanceux de pouvoir vivre ensemble cette expérience. A peine avons nous décollé que les enfants se plongent dans leurs dessins animes. De notre cote nous discutons, échangeons des regards qui veulent dire plein de choses : "ça y est c'est parti ; nous l'avons fait"! Je pense que c'est a ce moment précis que je réalise que nous partons. Il serai temps...bref, mieux vaut tard que jamais! Si nous avons été raisonnables dans le salon Delta, nous avons décide de ne plus l’être a bord. "Un verre de champagne vous ferait plaisir monsieur?" "ahah..Of course!" Un petit regard complice a Choupinette, qui a évidement répondu la même chose, avant de trinquer a notre voyage! Dans ce regard il y avait aussi comme une approbation mutuelle pour s'accorder sur le fait que nous répondrons "yes of course" a toutes les autres fois ou l’hôtesse nous proposera de "goutter" quelque chose..Un Mercurey grand cru ne se refuse pas d'ailleurs. Nous nous plongeons dans un film. Pour moi se sera Oppenheimer avec un de mes acteurs préféré C. Murphy! Un véritable chef d'oeuvre avec un C. Murphy comme j'aime, sombre et agelaste...il y a pas de quoi être joyeux lorsque l'on vient de mettre au point une bombe capable de détruire une mégalopole en un claquement de doigt... Bref...Le vol passe vite entre les films, les câlins avec les Choupinoux, les siestes et il est temps d’atterrir non pas a San Francisco mais a NYC..eh oui escale oblige qui plus est a 23h, heure locale et merci de récupérer tous les bagages pour les ré-enregistrer. Nous sommes déjà bien trop fatigués pour manifester le moindre mécontentement. Anna se réveille doucement, Martin est en pleine forme! C'est la première fois que nous foulons le sol Américain avec nos visa L-1 donc le passage a la douane est un peu plus long avec des questions additionnelles du Douanier. Apres quelques échanges brefs ou la moindre réponse en anglais me demande une concentration démesurée (Je n'ai même pas réussi a articuler correctement "phamaceutical industry"), nous obtenons notre I-139 tamponné ce qui constitue une étape importante dans notre périple! Cette étape nous procure un petit regain d’énergie.

Le vol entre NYC et San-Francisco se passe bien, Anna est rivée sur l’écran (la encore, la fatigue et le caractère exceptionnel de du vol, sans retour prévu, prennent le pas sur l'éducation), Martin finit par s'endormir dans son petit lit bien confortable. L’arrivée a San-Francisco a minuit est assez brutale!!! Heureusement que notre hôtesse préférée est la pour nous remonter le moral en nous offrant une belle bouteille de vin! Apres 11h de vol, 9h de décalage, 5h d'escale, un sommeil partiel, on ne réfléchit plus de la même façon, je ne sais même plus si je réfléchis encore d'ailleurs. Pour ajouter un peu de difficulté, nous nous lestons de plusieurs bagages, aussi lourd qu' un âne mort, et nous devons porter Martin qui continue sa nuit paisiblement. Le couloir pour rejoindre le tapis ou nos bagages vont arriver est long, extrêmement long voire interminable...Je me fais même la réflexion qu'une belle perspective se dessine lorsque nos regards se rivent droit devant ; Cette digression s’évapore rapidement pour laisser place a une douleur vive au pieds! Chaque pas est une épreuve ; J'ai l'impression que le cuir de ma chaussure est en contact avec les os de mes pieds, bref je suis en miette! Un regard furtif a choupinette, qui a repris Martin, montre qui nous piochons tous les deux dans nos réserves. Nous arrivons enfin aux tapis pour attendre nos bagages. La encore l'attente est si longue, qu' Anna prend le temps de se confectionner un lit de fortune a même le sol pour dormir quelques instants..toujours ça de pris. Nos bagages arrivent, les 7 valises et les sièges autos, le compte est bon! Pas un instant a perdre, nous commandons notre uber pour rejoindre l’hôtel Nikko 😀 ou de beaux lits ainsi qu'un adorable petit chien en peluche nous attendent...; Anna lui trouve rapidement un nom, se sera BUSTER! Nous ne le savons pas encore mais Buster va devenir la mascotte de la family aux U.S et va suivre de très près toutes nos aventures!

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Premier réveil : 4h du matin et difficile de se rendormir...Il va nous falloir un peu de temps pour absorber les 9h de décalage avec la France! Nous commençons notre aventure par une étape de 5 jours a San-Francisco dans le quartier Union Square, le temps que notre logement temporaire soit libre. Le timing est parfait, cela nous laisse le temps d'explorer et nous familiariser avec la fascinante ville de San Francisco. Apres un copieux petit déjeuner (Moins bon que celui de la veille evidement) , direction "Social security" afin d'avoir nos cartes et numéros de sécurité sociale dit SSN pour social security number. Ce numéro est précieux aux Etats-unis car il permet de lancer plusieurs procédures administratives et d'avoir un premier statut, c'est pourquoi, a peine arrivés, nous nous jetons sur le premier rendez-vous. Ces derniers sont toujours un peu angoissants car nous avons toujours peur d'oublier un document ou de ne pas comprendre ce que l'on nous raconte mais pour celui-ci, tout se passe parfaitement bien malgré le fait que la dame qui nous a reçu n’était pas très enjouée. Nous ressortons d'ici fiers d'avoir réussi et aussi avec un sentiment d' une Amérique légèrement old style ; Ce qui contraste beaucoup avec l'image que l'on peut avoir des US avant d'arriver. On se dit en effet que les géants de la tech. (Surtout en Californie) ont du répandre leurs technologies un peu partout y compris dans l'administration...Et bien pas du tout. C'est d'un bâtiment sombre aux couleurs passées et lestés beaucoup de petits papiers que nous ressortons. Étonnant ce rendez-vous. Bref, passons aux choses sérieuses, cap sur Pier 39, un lieu touristique très sympas, situé au nord de la ville dans le quartier Fisherman's Wharf. Ici on trouve de belles boutiques, restaurants et une vue imprenable sur la baie de San Francisco. Si l'on regarde plus a l'horizon, l’île d'Alcatraz connue pour les détenus devenus célèbres qui y ont été incarcérés tel que "Scarface" ou al Capone de son vrai nom. Les conditions de détention étaient difficiles. Le seul confort apparent était les douches chaudes qui avaient été mises en place pour provoquer un choc thermique brutal aux éventuels prisonniers téméraires, qui tenteraient de sauter dans l'eau gelée, pour rejoindre le continent a la nage. Encore plus loin, l'emblématiquement Golden bridge s'offre a nos yeux, magnifique comme dans les films! Nous avons hâte de le traverser et le voir de plus près! Et juste sous nos yeux, non nous rêvons pas, ce sont bien des otaries qui se reposent au soleil, entassées comme des sardines sur les pontons! Nous ne regardons plus trop vraiment l'heure afin de savoir si c'est le bon moment pour manger, prendre l’apéro et nous laissons plutôt guider par l'environnement qui nous propose un superbe restaurent avec terrasse. Contrairement aux préjuges, les plats qui nous dégustons sont excellents, le vin aussi! Les futurs restaurants ou nous irons, nous prouverons que l'on mange (globalement) très bien en Californie...Ils nous prouverons également que les $150 qui nous venons de payer n’étaient pas du tout liés au fait que nous étions dans un lieu touristique mais plutôt une norme. Nous reprenons notre balade, souriants, les premières impressions sont bonnes, excellentes même et c'est important car bientôt elles s'assembleront petit a petit pour constituer la rampe de lancement qui nous propulsera dans la vie Américaine. Le ciel est bleu azur, il fait bon, le climat idéal pour aller se balader sur la petite plage depuis laquelle nous avons une vue imprenable sur le Golden Bridge qui s'embellit au fur et a mesure que l'on s'approche. Apres ce bain de soleil, nous cherchons un supermarché pour aller faire quelques courses pour le réveillon du jour de l'an, notre premier aux Etats-Unis! Un de mes collègue nous a très gentiment convié chez lui a San-Francisco pour célébrer le passage a 2025. C'est vraiment adorable car a ce moment la nous ne le connaissons pas plus que ça. Le supermarché se présente comme un musée (...De luxe car nous ne sommes pas habitués aux prix assez onéreux voire ruineux) dans lequel nous ne savons pas trop quoi prendre pour un jour de l'an Américain. Nous resterons Français dans nos choix avec du vin, du pain, du fromages...et nous laisserons le champagne "Anna" en rayon pour cette fois! Un passage furtif a l’hôtel, le temps de nous changer puis nous filons en Uber chez nos Amis, Eddine et Magali. Le décalage horaire plonge Martin dans un sommeil profond qui se réveillera que le lendemain matin relativement tôt après avoir passé une nuit dans un lit si moelleux....que ce dernier subira un léger accident! Nous nous sentons un peu "étrangers" dans cette soirée parce nous sommes arrivés il y a 2 jours, et que nous ne connaissons pas les invités et très peu Eddine et Magali. Malgré cela, nous passons un agréable moment, entourés de personnes sympas et accueillantes. Nous parlons tantôt français tantôt anglais et la barrière de la langue se fait quelque peu sentir ; Il est en effet assez frustrant de ne pas réussir a dire tout se que nous avons a l'esprit. La boule a facette est branchée, suspendue au plafond, les festivités battent leur plein, nous dansons un peu pour accueillir 2025 comme il se doit - Un des invité annonce régulièrement le temps qu'il reste avant de fêter la bonne année et nous avons même le droit a la traduction " two minutes left, 2 minutes restantes, 2 mins" au cas ou nous n'aurions pas tout compris. 5, 4, 3, 2, 1...Bonne année! Hug, bisous...les cultures se mélanges. Avec Choupinette nous nous souhaitons "bonne année et plein de bonnes aventures" - Cette soirée en constitue déjà une a part entière. Nous continuons de discuter un peu mais la fatigue se faisant sentir, nous décidons de rentrer a l’hôtel avec nos 2 Choupinoux endormis ; A la fois contents et un peu fiers d'avoir passes cette première soirée a "l'Américaine"!

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Quand je dis a Choupinette "Nous nous sommes vite recalés sur l'heure locale finalement", elle se moque de moi en rappelant a juste titre que l'on se réveille a 5h et qu'a 19h, nous parlons déjà d'aller nous coucher...Ce n'est pas faux 😀 Surement mon cote optimiste (ou Marseillais?) qui ressort! Nous poursuivons notre exploration de la ville en montant a bord du célèbre "cable car", un petit tramway tiré par un système de câble sous-terrain datant de 1873! On peut alors noter que ce système de locomotion a perduré malgré le puissant tremblement de terre qui a véritablement secoué la ville de San-Francisco le 18 avril 1906, 5h12 précise, (Date clé dans l'histoire) avec une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter! A l’époque, la ville n’était pas construite pour supporter de telles secousses et les constructions se sont transformées en châteaux de cartes. Malgré cet épisode, les câble cars sont miraculeusement encore fonctionnels en 2025 et devenus une activité lucrative ! Nous en profitons pour faire un petit tour. A bord, le conducteur souriant ou plutôt le pilote est concentré sur ses grandes manettes pour avancer ou freiner. La trajet est paisible et Martin s'assoupit. Nous découvrons la ville avec un regard naïf ou la moindre nouvelle chose nous interpelle et nous étonne. Juste devant nous, Anna remarque une belle voiture blanche, dotée de nombreuses cameras extérieures, tiens tiens, étrange cette voiture...! Nous n'avons pas la berlue...la voiture roule avec des passagers mais le siège conducteur est vide, personne pour conduire. Incroyable! Nous apprendrons par la suite que les 300 voitures autonomes "Waymo" ont été mises au point par Google et sillonnent les rues de San-Francisco 24h/24h. Face a cette technologie de pointe, nous sommes très loin du petit bureau de sécurité social et tous ses petits bouts de papier...comme je le disais précédemment, l'Amérique a deux vitesses! Nous trouvons un petit restaurent Italien ou la encore nous mangeons bien. Martin reste endormit dans les bras de Cécile malgré les quelques bolides qui passent a proximité dont un en particulier qui a pousse le volume de sono au maximum. De quoi vous rendre sourds en l'espace d'un morceau! La ville regorge de quartier a visiter, de belles choses a voir ; Pas évident de choisir ou aller en priorité ; Notre choix portera sur Lombard Street connue pour ses 8 lacets très serrés qui lui ont permis d'obtenir la distinction de « route la plus sinueuse des États-Unis »! Même si Martin perd un peu le sourire a la vue de la pente raide, nous gagnons rapidement le sommet pour admirer la vue magnifique sur San-Francisco! Une avance confortable, nous permettra de faire quelques clichés magnifiques avec ma choupinette. Sur le retour, nous faisons un petit détour pour découvrir Chinatown ou on a clairement l'impression de changer de ville et de pays en un instant, simplement en traversant une rue. Les enfants sont obnubilés devant toutes les boutiques et leurs milliers de petits objets de toutes sortes rangés de façon anarchique! Nous ressortons de ce quartier étonnant par la Dragon Gate, passons par union square avant de nous diriger vers l’hôtel. La nuit est tombée, et des silhouettes désarticulées, pliées en deux, le pantalon parfois sur les chevilles, face aux murs, font leur apparition. La crise des opioïdes est passée par ici et a fait des ravages auprès des gens qui, pour planer un peu, ou pour oublier certains tracas ont fait l'erreur de toucher une premier fois a cette drogue nommée Fentanyl...la plupart ne reviendront jamais a la réalité qui les entoure. La vue est triste face a ces personnes "morte-vivantes" qui me font penser a un être humain délesté de son âme pour qui la seule pré-occupation est de s'assurer de ne jamais "redescendre". Modérons légèrement tout ce que l'on peut entendre dans les médias qui plébiscitent un phénomène dangereux répandu dans toute la ville ce qui n'est pas tout a fait juste. Seuls certains quartiers sont touchés ; Un peu a l'image de toutes les grandes villes. J’espère quand même que la nuit leur portera conseil même si la je suis très dubitatif. Cette journée fut très riche, fabuleuse et il est tant de rentrer a l’hôtel pour manger avant d'aller nous glisser dans nos lits...Il est 20h!

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Une fois de plus, je pense que nous nous sommes bien recalés - Choupinette semble d'accord...! Après une bonne nuit, l’énergie coule a flot ; Une séance de crossfit s'improvise donc dans la salle de sport de l’hôtel. Les enfants sont ravis de pouvoir sortir et tester l'ensemble du matériel de la salle! Les autres sportifs venus se détendre devront se rendre a l’évidence : leur séance sera bruyante et dépourvue de matériel...Nous sommes arrivés il y maintenant 3 jours et nous ne pouvons plus attendre...Plus un instant a perdre pour aller voir le célèbre Golden bridge!

Les gens se sentent seuls parce qu'ils construisent des murs au lieu de construire des ponts - Joseph Fort Newton

Nous sommes obligés de nous arrêter un peu sur l'histoire de ce pont qui, selon articles de presse, fait partie des 7 Merveilles du monde moderne. Apres le séisme de 1906, la ville de San Francisco connait un essor important qui rendait nécessaire le développement des axes de communication, afin de favoriser les d'échanges et les approvisionnements. L’idée de construire un pont a donc naturellement émergée la première fois de le New York Times en 1916 et il faudra tout de même attendre 1933 pour voir la construction débuter. En effet, le chantier n'est pas une mince affaire au début du XXe siècle : près de 2 kms de long et 67m de hauteur au dessus d'une eau très agitée. Cette lourde tâche sera confiée au grand architecte Joseph Strauss qui a déjà œuvré dans la construction de plus de 500 ponts a bascule au travers des Etats-Unis. Les premières étapes de construction furent extrêmement périlleuses avec notamment des équipes de plongeurs mobilisées pour le forage des fonds marins qui serviront de base pour les deux piliers qui soutiendront le pont. A noter aussi les barges mobiles installées provisoirement sur des eaux déchaînées afin d'effecteur les travaux au dessus de l'eau ; Elles furent d’ailleurs arrachées a plusieurs reprises a cause de vents violents ou après avoir été percutées par un navire qui, pris dans un brouillard épais, avait dévié de sa trajectoire! Après un travail acharné, le chef-d'oeuvre fut achevé et l’inauguration de ce pont battant tous les records eut lieu en 1937! Et la couleur rouge alors ? Orange international pour la couleur svp - On l'a doit a Irving Morrow, un architecte peu connu qui opta pour cette couleurs uniquement afin de rendre ce pont unique et je crois qu'il a réussi...Lorsque nous traversons le pont (En Uber..eh oui a ce moment nous n'avons pas encore de voiture), nous nous sentons un peu comme dans un rêve, tout ceci n'est pas réel. Les piliers qui culminent a 230m au dessus de l'eau sont tellement immenses que même si nous roulons a une allure assez soutenue, nous les traversons au ralenti. De l'autre cote, l'univers est complètement différent, un peu a l'image des quartiers de San-Francisco ou le décor change d'une rue a l'autre. En effet, de l'autre cote, c'est très sauvage, montagneux, aucune habitation...Quelques minutes plus tard, nous nous arrêtons au sommet sur la corniche depuis laquelle, nous pouvons contempler cette merveille! C'est ici que nous prendrons la photo de couverture de notre carnet de voyage. Quelle chance d’être ici! Le fait de déménager loin donne une envie intarissable d'explorer, de contempler de se laisser surprendre par la nouveauté afin de revenir enrichis au maximum. Après une belle balade le long de la falaise a admirer le pont, les environs avec l’océan pacifique a l'horizon...le petit chien dans sa poussette bulle!, nous regagnons la ville pour grignoter un en-cas avant de décider de monter dans la coït tower! En voila un nom étrange...cela provient en fait du nom de la personne qui l'a financer : Lillie Hitchcock Coit et rien d'autre! La vue panoramique sur la ville et la baie est grandiose...ça c’était la partie attendue ; Ce qui l’était un peu moins se sont les fresques murales qui tapissent l'ensemble des murs intérieurs. Certaines scènes sont tellement réalistes que l'on a parfois l'impression d'en faire partie. Une visite surprenante qui ne fait qu’accroire notre envie de découverte! L'heure tourne vite...nous décidons de nous rediriger vers l’hôtel a pieds pour clôturer cette belle journée et surtout recharger les batteries car demain une journée intense et exceptionnelle nous attend : emménagement dans notre premier "chez nous" américain!

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Ce matin, le réveil est doux! Très certainement lié au fait que, aujourd’hui, nous allons découvrir notre premier chez nous dans la petite ville de Burlingame située a 30 mins de route. Nous sommes tous un peu euphoriques! Nous remballons nos 9 valises pour quitter la chambre a 11h...enfin plutôt 11h20...; Heureusement un monsieur vient en renfort pour nous aider a descendre notre cargaison qui se présente comme peu comme notre marque de fabrique dans ces premiers moments aux Etats-Unis - Quelques étages plus tard, nous attendons notre uber qui une fois arrivé, fait une tête étrange qui signifie que sa voiture est trop petite pour nous accueillir, nous et nos bagages. Un peu la même expression que le taxis a Paris quelques jours auparavant. A croire que les expressions des taxis est universelle...Nous n'avions en effet pas du tout anticipé cela. Que faire ? Entre temps Martin s'amuse a grimper sur le chariot a bagage et se fait ami avec le réceptionniste philippin très sympas qui nous propose d'appeler son ami qui possède une "Big car". En effet, lorsque la voiture arrive, nous comprenons mieux la signification de 'big car" : une énorme GMC dont l'apparence fait plutôt penser a un camion qu'une voiture ; Et ce bruit sourd qui dégage une puissance qui n'est pas raisonnable pour circuler en ville. Bref, une fois chargées, nos valises paraissent toutes petites dans le coffre. Le paysage défile au rythme des rugissement de la voiture, la high way 101 puis enfin Burlingame, l'avenue Bayswater, le 920. Nous y sommes! Toc, toc, toc...Nous cherchons Alex...personne...Apres un bref coup de téléphone a Dorenne, dont les mots manquent pour expliquer la situation, nous comprenons que notre appartement n'est pas encore prêt et qu'il faudra patienter encore quelques heures. Ouf..ce n'est pas si grave et c'est juste le temps dont nous avons besoin pour explorer les environs, trouver un restaurent sympas et aller récupérer notre bolide : une KIA model k4 qui parait anormalement petite comparée aux autres véhicules d'ici. Cécile trouve rapidement une rassemble avec "KITT", la voiture hyper sophistiquée dans k2000, et moi je serai Mike! Meme si notre k4 est dépourvue de toute option et de la puissance de KITT, cela fera largement l'affaire pour débuter, le temps de trouver notre future voiture. Nous ne le savons pas encore mais cela constituera un projet a part entière que je raconterai un peu plus tard. Etape par étape. Il est temps de retourner a notre résidence et cette fois tout est prêt!!! La encore, les impressions sont top, on se sent un peu plus chez nous, un peu plus intégrés, encore un peu plus confiants dans notre nouvelle vie. C'est grand, neuf, tout confort...une deco "intéressante" avec des tableaux que nous n'aurions pas acheté pour nous mais qui conviennent parfaitement pour l'instant. Les enfants sont évidement ravis de découvrir leurs chambres individuelles, dotées de lit king size, qui faisaient un peu partie des promesses faites avant d'arriver. Anna est impressionnée par la taille du frigo dit "Américain" qui doit peut-être son nom au fait que les américains ont plus de choses a stocker que les Européens dans leur frigo. C'est la première fois que nous avons un sèche linge chez nous et quelques semaines plus tard, nous nous demanderons pourquoi nous n'avions pas investi plus tôt pour en avoir un en France. Nous ne sommes pas encore installés mais nous sommes bien, heureux d’être ici. Nous passerons le reste de notre week-end a découvrir les environs, se familiariser avec ce nouvel environnement afin d'avoir des repères avant d'entamer la semaine suivante avec sérénité et il en faudra car les enfants feront leur première rentrée dans leur nouvelle école Américaine, Lincoln elementary school et moi je commencerai mon nouveau job. Cécile est anxieuse a l’idée de laisser les enfants dans un environnement totalement inconnu, dépourvu de repère et le tout dans une langue étrangère. De mon cote, j'essaie de me rassurer en me rappelant ce que mes collègues me disaient : les enfants apprennent vites, s’intègrent rapidement mais je suis également un peu angoissé même si je montre l'inverse pour tenter de transmettre un maximum d'ondes positives aux enfants. On leur répétera plusieurs fois que leur nouvelle école est géniale, qu'ils vont adorer etc...Ce qui est vrai et sincère mais inconsciemment, c'est vraisemblablement aussi pour nous rassurer que nous faisons cela en espérant les convaincre du premier coup et gommer cette appréhension ; Ce n'est pas aussi simple et rapide que cela et les prochaines semaines nous le rappelleront. Pour le moment, nous sommes invités a prendre l’apéro chez Anna, et l’entrée est sélecte : nous devons présenter une carte d'invitation pour entrer svp et profiter du festin! Ce moment en famille, soudés, connectés, tous ensemble sur le lit d'Anna, voir les enfants heureux, souriants, fiers d'avoir leur chambre est juste l’apothéose pour des parents! Tchin, Tchin

Nous sommes mardi 7 janvier, c'est la rentrée pour nos choupinoux! Une date importante dans leur vie et la notre aussi ; C'est en effet pas commun de faire une rentrée dans un autre pays que le sien! Comme je le disais précédemment, nous leur répétons que tout va être génial et nous y croyons dur comme fer...même si il y a une dimension temporelle a ne pas négliger. Les mots justes auraient plutôt été : l’environnement est super et tout va être génial, certes, mais vous aurez besoin d'un peu de temps...L’école, son atmosphère, tout semble parfait a première vue, les enfants sont heureux d’être la, les enseignants aussi. Nous sommes un peu impressionnés et légèrement fébriles de n'avoir aucun repère, entourés de personnes qui ne parlent pas notre langue. Nous adoptons toujours la même stratégie plus ou moins inconsciemment, a savoir, afficher un large sourire aux enfants, être rassurants car nous constituons a ce moment la, leur seul et unique repère ; A choisir, mieux vaut faire le maximum pour le rendre solide! Un peu impressionnés et aussi dans le flou car nous n'avons que l'heure et l'endroit du rendez vous : 8h20 a l'accueil! Un peu court je trouve, bref. Nous sommes accueillis, on ne peut plus chaleureusement, par la maîtresse d'Anna, Miss Brock! En un mot : géniale! Miss Brock est drôle, doutée d'un look très coloré comme Anna adore avec quelques mèches violettes, un anglais limpide et donc simple a comprendre (et oui dans les premiers échanges ça compte) - Je vois sur le visage d'Anna de l'admiration et aussi de la sérénité qui ne nous échappe pas et s'apparente immédiatement a une forme de soulagement. Martin observe, collé a Cécile. Je me dis a ce moment que la séparation va être plus difficile pour Martin. Bientôt, nous accompagnons les enfants dans leurs classes respectives et contrairement a toutes attentes, les séparations se passent sans embûche, sans pleur...Un peu d’appréhension et d’incompréhension se dessine malgré tout sur les visages lors du dernier ""coucou" mais pas plus...Incroyable! Nous repartons de l’école avec une petite boule au ventre quand même en étant conscient qu'ils traversent une épreuve difficile et en espérant que la journée se passera au mieux. Sur le retour, nous essayons de nous persuader que tout se passera bien et que cette expérience que les enfants vivent, est unique. Apres avoir déposé Choupinette, direction foster city pour mon premier jour. C'est avec un peu d’appréhension que j'arrive au bureau, l'inconnu est toujours un peu impressionnant n'est ce pas ? Premier petit jeu de piste : trouver mon bureau! Le campus ressemblant plus a une ville, il m'est difficile de me repérer. Ça commence fort! Apres quelques sms échangés avec ma boss, je trouve l’adresse, le bâtiment, l,étage et mon bureau ouf. Je suis chaleureusement accueilli par l’équipe, en particulier Anna et une jolie bouteille de vin californien avec un petit mot "We are so glad to have you on the team - Caitlyn". Ces quelques mots sont anodins mais me rassurent et me font plaisir. Cette première journée sera dédiée a l'installation de mon bureau, la commande du matériel, les rencontres, la découverte du campus etc...La vue panoramique sur la baie est a couper le souffle et je n'en lasserai jamais et me dirai chaque matin que j'ai une chance inouïe d’être la et vivre cette expérience. Tout se passe au top les premiers jours hormis peut-être la partie IT ; Avant de partir de France, j'avais demandé a mes collègues de programmer mon ordinateur pour qu'il soit compatible avec les US et surtout garder mon clavier AZERTY et bien, cette illusion ne durera que 48h lorsque l'on m'annonce que je suis obligé de changer de PC! Ecrire sur clavier QWERTY peut sembler être un détail, mais associé aux journées exclusivement en anglais, le nouveau job et la nouvelle façon de travailler, ce détail prend une toute autre ampleur. Aussi, je me rends compte rapidement que la barrière de la langue va être un frein au début tant pour la compréhension que l’élocution. Je suis en effet désormais entouré d’Américains et de personnes dont l'anglais est parfait. A titre d'exemple, lors d'une réunion avec David, mon collègue médecin, ma boss me demande quelque chose que je ne comprends pas. Je l'a fait répéter...toujours pas compris. J'opte donc la stratégie de faire semblant de comprendre en espérant qu'un indice s'invite a la discussion et me vienne en aide, en vain. Je n'ai pas le choix, je dois sortir le fameux "sorry, I didn't understand" . Ma boss se marre et répète plus lentement et cette fois je comprends : elle voulait simplement que je parte de la salle de réunion afin de parler avec David. C'est donc un peu honteux que je pars de la salle de réunion. Malheureusement, des moments comme celui-ci, il y en aura plusieurs au cours des premières semaines et même si personne ne (semble) m'en tenir rigueur, ils sont parfois dur a encaisser. Parmi la longue liste des choses que j’apprends en ce début de mission, figure un renforcement de mon humilité. De nature, je ne pense pas avoir un ego démesuré, heureusement, car il doit dorénavant, frôler l'inexistence. Non en fait, il est inexistant tout court. Bref, je ne considère pas cela comme un échec mais plutôt comme un apprentissage. Retour a Burlingame! les enfants ont passé une bonne journée ; je n'en reviens pas! Nous sommes tellement fiers d'eux, impressionnés par leur capacité d'adaptation. J'ai même les yeux qui commencent a piquer un peu...Martin ne nous raconte pas grand chose hormis un bref "oui c’était bien" et on comprend qu'Anna est déjà bien entourée de copines qui semblent l'avoir déjà prise sous leurs ailes! Nous apprendrons vite qu'ici les enfants sont très inclusifs et font preuve de beaucoup d’amathie a l’égard de leurs camarades et cela tombe a point avec l'arrivée des enfants. Ces premiers pas a l’école sont de bon augure, propices et nous espérons que cela va durer!

 Les premiers pas des enfants dans leur nouvelle école  / Vue sur la baie depuis mon bureau 
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Publié le 24 avril 2025

Alors qu'en France, nous avions plutôt tendance a ne pas trop nous préoccuper du courrier, ici il en est tout autre! Nous surveillons notre boite aux lettres 87 comme le lait sur le feu et aujourd'hui est un grand jour, nous avons reçu nos numéros de sécurité sociale, les SSN. Nous sommes le 8 Janvier, procédure plutôt efficace même si le résultat est plutôt old school : deux petits carres de papier! Bref, nous les avons et le fait de recevoir du courrier dans notre premier logement, nous fait faire un pas supplémentaire vers notre intégration. Sans plus attendre, nous prenons des rendez-vous pour ouvrir un compte bancaire puis ouvrir des lignes téléphoniques...et un casse tête se présente : quelle banque choisir et quel opérateur ? Nous faisons confiance a nos amis qui nous conseillent bank of America et AT&T...l'avenir nous dira si nous avons bien fait de les suivre ...Quelques jours tard, rendez vous a la banque. Je ne sais pas trop pourquoi mais je pressens que le rendez-vous va s’éterniser donc je décide d'y aller seul pour ne pas faire perdre de temps a toute la famille. Après un double expresso au starbuks du coin, direction la banque - Lorsque l'heure du rendez-vous sonne, une dame se présente a moi ; En quelques mots, j'explique que nous aimerions ouvrir un compte bancaire. Sa réponse " oui pas de problème, il faut simplement fournir la liste de ces documents" - Le problème est que la liste est interminable. Heureusement, j'ai pris ma pochette violette dans laquelle sont entassés tous nos papiers administratifs. La pochette est d'ailleurs assez épaisse! Seul le contrat de location de notre appartement semble poser problème car il n'est pas signé. J'explique avec le sourire la situation, que c'est normal...Sa réponse "no"; ah..Je réexplique sans le sourire cette fois mais rien a faire...J'appelle Dorene pour qu'elle explique, avec un meilleur anglais, la situation mais nous avons le droit, la encore, au même "non" robotisé. Mon téléphone est posé sur le bureau, en mode haut parleur, le ton monte...Dorene demande a parler au manager, la dame en face de moi est furax et moi j'écoute, j'observe et hoche la tête de temps en temps pour appuyer comme je peux. Le manager finit par venir, hyper sympas et dit sans hésitation que c'est ok. Déjà ? Bon d'accord - Certainement quelque chose que je n'ai pas du comprendre. Apres avoir suivi plusieurs dizaines d’étapes, signés des centaines de documents, nous avons un compte bancaire! Dernière étape, faire un dépôt de liquide sur le compte. Pour cela je me dirige vers un autre guichet ou je suis accueillis chaleureusement par un jeune Monsieur "Hey, how are you doing today ?" 2 Salles 2 ambiances! Je sors d'ici fatigué malgré le double expresso mais satisfait d'avoir encore avancé d'une case même si j'ai du y consacrer la mâtiné. Avec le SSN, nous pouvons également ouvrir une ligne téléphonique. Nous y allons quelques jours plus tard, en famille cette fois! Ici les explications sont moins fluides et nous ne comprenons pas tout. Comment dit on déjà "forfait" ? oui, on part de loin mais on finit quand même par y arriver...Certes, après 4h de rendez-vous, une minute de plus et Martin aurait brisé quelques chose. Nous ressortons d'ici un peu mitigés car nous avons notre numéro américain (Que nous avons choisi), ce qui est génial mais nous ne savons pas exactement combien cela va nous coûter ni avec quel niveau d'engagement...Une semaine plus tard, au travers d'un voyage a Londres, un bref coup de téléphone de 11 mins nous coûtera $40 et gonflera notre facture a plus de $250. Une fois pas deux! Grâce aux bons conseils de mon collègue Florentin, nous avons vite changé de fournisseur ce qui est d'ailleurs très rapide aux US. Une bonne chose de faite!

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Etre loin, qui plus est, dans un environnement inconnu donne une envie intarissable d'explorer, tester de nouvelles expériences. Découvrir l'univers du sport fait évidement partie des choses a découvrir, en particulier le basket et les warriors dans le chase stadium de San Francisco. Ici les stadium portent des noms de banque! Nous ne négligeons aucun détail et portons alors le maillot des warriors bleu et jaune. Mes collègues Français ont, en effet, été adorables en me concoctant un pot de départ que jamais je n'oublierai...Hormis peut-être un morceau de la soirée...Ils nous ont bien gâté en nous offrant le maillot des warriors pour toute la famille. L'ambiance est bonne, élégante, la musique aussi avec une playlist hip hop a faire vibrer l'ensemble du stade. Je me demande bien comment les joueurs peuvent s'entendre et rester concentrer sur le jeu avec ce vacarme. Ça ne semble pas les déranger, encore moins Stephen Curry qui enchaîne les points a une vitesse folle. Le voir jouer est vraiment impressionnant! On se rend vite compte qu'il est beaucoup plus adroit et rapide que la moyenne...Le moindre temps mort est une opportunité pour lancer une nouvelle musique, faire du bruit ou encore participer a des jeux pour gagner des cadeaux. Pour mettre l'ambiance, les américains savent faire! Le coup de sifflet final retentit et c'est une victoire pour les warriors ; Surement lié a notre présence dans les gradins. Nous quittons donc le stadium ravis de cette nouvelle expérience et regagnons notre voiture qui est garée juste devant, quelle chance. Nous n’étions en effet pas complètement certains d'avoir le droit de se garer ou nous étions tant les panneaux sont compliqués a déchiffrer. Sur le retour, nous sommes tous d'accord pour dire, qu'encourager les Hockeyeurs de San-Jose, les sharks, serait également une excellente idée! Nous y allons donc quelques semaines plus tard. L'ambiance est également bonne dans le stadium, légèrement moins raffinée et élégante que dans le chase stadium. En revanche, les joueurs le sont tout autant que les basketteurs - Les voir patiner tout en maniant avec précision le palet est impressionnant. Lors d'un moment d'accalmie, une dame située deux rangs derrière en profite pour lancer un "leeeeet's go shaaaaarks" d'une voix si puissante qu'elle pourrait largement se reconvertir en cantatrice! J'ai rarement entendu une voix qui portait autant. Un groupe riposte dans la seconde avec un " let's go Kraaaakeennns". A ce moment la, on ne comprend pas ce qu'ils disent...Il s'agit tout simplement du mon de l’équipe adverse, Kraken signifiant "monstre des mers". Bon, nous allons devoir revisser les bases. Le match est ponctué d’animations similaires au match de basket. En parlant de basket, qui voyons nous apparaître a l’écran : Stephen Curry en personne avec sa fille. Même lors de la présentation des joueurs avant le coup de sifflet d'envoi, le public n'a pas fait autant de bruit! Stephen C. répond a cette acclamation en faisant le signe des sharks : bouger les bras de haut en bas en croisant les doigts pour symboliser les mâchoires du requin qui se referment sur les adversaires et évidement sur la musique des dents de la mer. Le match s’éternise un peu et les estomac commencent a crier famine. Si il y a un bien quelque chose aux US qui peut se résoudre facilement, c'est trouver de la nourriture. Cécile part en mission pour trouver a manger. Bilan des courses : pizza, pop-corn, sandwich, hot-dog et une bière de 880mL! Il faut bien ça pour rassasier l’appétit des 4 requins que nous sommes ce soir. Les mâchoires mimées par l'ensemble des supporteurs n'auront pas le dernier mot et le match se soldera par une défaite 1-5. La frustration est palpable en fin de match et une bagarre entre 2 joueurs finit par éclater et plonge le stade dans une euphorie générale, ce qui me surprend. A croire que les gens sont venus, en grande partie, pour voir 2 joueurs se taper dessus. La scène est un peu triste mais bon il parait que sa fait partie du spectacle car les bagarres sont tolérées au hockey. Toléré ne voulant pas dire autorisé, les 2 joueurs sont exclus temporairement. La encore, nous avons passé une excellente soirée en famille avec une légère préférence pour le hockey. Regarder les autres pratiquer c'est génial mais pratiquer c'est bien aussi alors c'est partie! Anna poursuit sa lancée dans la gymnastique au club AXEL de Burlingame. Ici, aucun problème pour trouver de la place dans les clubs de sport! C'est toujours un plaisir d'accompagner ma choupinette le samedi matin et la regarder pratiquer et progresser...quand je peux ; En effet , lorsque Martin est la, c'est plus difficile car nous passons notre temps a faire des pièges a oiseaux le long de la rivière qui borde le gymnase. C'est également le moment idéal pour se connecter avec la famille et les amis. De son cote, Cécile profite de la salle de sport de la résidence pour soulever un peu de fonte. J'en fait de même, associé au crossfit a la box de Burlingame. La encore, merci aux collègue de Paris qui, en plus des maillots, m'ont offert 10 séances de crossfit! L’équipe est géniale et je ne tarde pas a me faire des amis, Eric sera le premier. Toujours partant pour se mettre avec moi lors des teamwod même si son niveau est bien meilleurs que le mien. Quant a Martin, il faudra attendre un plus tard, pour le moment il n'est pas encore fixé sur un sport en particulier ; Le base-ball semble néanmoins prendre une place de plus en plus importante dans son esprit..Par ailleurs, un autre sport que nous pratiquons en famille depuis quelques mois est l'emballage de cartons et bien aujourd'hui on va plutôt parler de déballage! Nous avons en effet reçu notre container avion avec tous les jouets des choupinoux, des vêtements supplémentaires etc...Nous sommes en peu comme des dingues a la vue de toutes nos affaires et les enfants considèrent le contenu comme des cadeaux jamais vus auparavant. C'est bon a savoir pour les futurs cadeaux...

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Publié le 27 avril 2025

Dans les sujets les plus abordés par Martin, figure la pêche, évidement! L'envie d'aller pêcher arrive rapidement après notre arrivée mais comment faire ? Lire des blogs en Français, en anglais, regarder des vidéos, nous permet de vite monter en compétence. Apres avoir fait le tour de ce qui était a nôtre portée, nous nous prenons pour des experts et partons pour une première partie de pêche dans la baie a foster city, après être passé par safeway pour acheter des crevettes et des anchois. Bien que le cadre soit magnifique avec un ciel bleu, la pêche sera infructueuse ! Eh oui, pêcher ne s’improvise pas, encore moins dans des eaux inconnues. Pour se remonter le moral, nous faisons croise aux filles que la pêche fut exceptionnelle avec des prises toujours plus impressionnantes les unes que les autres "un 90, une raie..." Les filles ne nous croient évidement jamais alors c'est décidé, nous allons faire un tour dans la cour des grands : direction ourtdoor world, plus qu'un magasin c'est un centre commercial a lui tout seul ou l'on trouve tout ce qui touche de près ou de loin aux activités "outdoor'. Un véritable musée ou il est difficile de savoir pour ou commencer. Apres avoir fait plusieurs kilomètres et demandé conseils, nous repartons heureux comme des papes avec Madidou qui a un sourire éclatant. Il y a de quoi car nous avons acheté une canne pour la pêche en mer, épuisette, appâts, leurres etc...Avant de repartir, le monsieur a la caisse me dit "It didn't work...", en parlant de ma carte ne passait pas ; Peu importe, j'en essaie une autre puis une troisième...rien a faire. Étrange le montant n'est pas exorbitant. Je commence a avoir chaud et des petites gouttes de sueur se forme sur mes tempes. Il me reste une dernière chance ; Mince j'ai oublié le code! Je dois faire tous les efforts du monde pour retrouver le PIN en ligne et le taper sur le terminal. "accepted"! ouf! C'est le dos trempé que je regagne la voiture. Nous sommes équipés comme des pros, plus sereins et plus affûtés en terme de connaissance théoriques, ne manque plus que la pratique. C'est donc vers le même spot que nous nous dirigeons, préparons nos cannes et plaçons un beau squid en guise de leurre. Le moment est agréable, nous parlons de pêche et Martin me demande (Comme tous les jours) : "papa, quel est le poisson que tu aimerais le plus pêcher". Je réponds avec plein de conviction "requin". Un échange prémonitoire ? Au milieu d'une discussion, un rapide coup d’œil sur notre canne me fait faire un bond en avant, le pic adrénaline fait battre nos cœurs plus vite! Notre canne se plie en deux! C'est très certainement encore quelqu'un (un débutant) qui a du lancer sur la notre ligne. Impossible personne en vue...Ni une ni deux, euphorique, je crie a Madidou "On a une touche ou plutôt une attaque!" Les touches sont très violentes et se répètent a une cadence infernale. Je décide donc de ferrer et la...plus rien...L'euphorie laisse place a la déception....Mais en moulinant, je m’aperçois qu'il y a belle et bien quelque chose au bout de la canne et ça semble gros. Martin saute d'un pieds sur l'autre et veut remonter le poisson. Je lui tends la canne qui me redonnera quelques instants plus tard, a bout de force. Apres quelques tours de moulinet, nous découvrons le poisson : un requin léopard! Tout comme Martin, le requin est épuisé et se laisse glisser dans l'épuisette d'ou nous pouvons l'admirer de plus près et le toucher. La peau est très rugueuse contrairement a ce que je m’étais imaginé. Nous prenons quelques photos, ce qui attire tous les autres pécheurs qui viennent voir le beau poisson et nous féliciter. Merci, merci, nous ne sommes pas a notre première prise, n'est pas ? 😀 Apres une dernière photo, nous prenons toutes les précautions pour remettre notre poisson a l'eau et le voir repartir en pleine forme dans son milieu naturel. Étais-ce un coup de chance ? Pas du tout même si les futures sorties se solderont par des défaites. Les filles viennent nous encourager parfois mais ça ne suffit pas pour attirer les poissons de la baie. Heureusement qu'Anna est la pour mettre un peu d'ordre dans le matériel tant sur place qu'a l'appartement, Martin ayant une tendance a tout sortir et ne rien ranger...Depuis peu, l'appartement, le balcon, la chambre se sont transformés en laboratoire de pêche ou l'on trouve montages en tout genre (Pour le congre, la raie, le crabe etc...), leurres, hameçons, voire des pièges avec nœuds coulissants, le tout étalé en peu partout. Un combat que l'on mène avec Cécile depuis un moment mais notre autorité fait défaut a ce niveau la. Bref, je digresse! Le pêche c'est avant tout être a la recherche des poissons mais c'est aussi un moment partage en famille ou parfois nous faisons un pas de cote pour faire une sieste, s'offrir une séance de manucure, plongé dans un livre, Harry Potter par exemple ou encore traquer les reptiles qui se cachent dans les rochers près de l'eau. Lors d'une partie de pêche qui n'avait pas été très fructueuse (c'est rare, mais ça arrive tout de même), Martin avait évité de justesse d’être complètement bredouille en capturant un petit lézard qui fut son animal de compagnie pendant quelques jours. Autant dire, que le petit lézard était plus que dorloté et avait le droit de dormir dans un seau a cote du lit. Le seau n’étant pas suffisamment confortable, martin décida de lui confectionner un lit moelleux en plastique ainsi qu'une petite couverture. Depuis ce jour, nous devons jongler avec les différentes demandes des enfants qui nous supplient d'avoir un ou plusieurs animaux de compagnie incluant chiens, lapins, poissons, serpents, tortues...Je ne sais absolument pas comment nous allons nous en sortir sans que l'appartement ne se transforme en zoo!

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Le temps défile a une vitesse folle. Nous sommes déjà le 21 février, c'est l'anniversaire de choupinnette et les anniversaires sont sacrés dans la famille. Nous avons pour habitude des les considérer comme des moments exceptionnels ou l'on essaie de coupler cadeaux originaux et expériences immatérielles qui resteront gravées le plus longtemps possible et ici, les idées ne manquent pas. Les environs sont tellement riches qu'il est difficile de décider dans quelle direction se tourner. Choisir c'est renoncer! Après de nombreuses recherches fructueuses, c'est décidé, nous irons au nord de San Francisco. Chut c'est une surprise! Les enfants sont tellement impatients de donner les cadeaux, que nous improvisons une fête d'anniversaire des le jeudi soir, la veille du jour J. Les cadeaux n’étant pas encore emballés, un stand art déco se dresse dans la chambre parentale puis s’étend rapidement sur plusieurs pièces. Une particularité des choupinoux : l’étalage massif en un temps record! En fin de repas, les œuvres d'art ainsi emballées sont soigneusement remises a Cécile qui a encore le souffle court après avoir soufflé une unique bougie sur une part de cake, lui aussi improvisé. Le beau mug personnalisé, rose, orné de quelques photos de notre périple et un massage, feront le bonheur de Cécile qui nous offrira une tournée de "biyoup" (Comme disait Anna il y a 7 ans). Cécile ne le sait pas encore mais, théoriquement, nous aurions du recevoir les converses blanches a la bonne taille mais une confusion entre les pouces et cm a retardé la livraison! Ce n'est pas bien grave, cela permettra de refaire une soirée anniversaire et surtout avoir plus de temps pour personnaliser les chaussures. L'idée étant de laisser les enfants dessiner chacun une chaussure. Le rendu sera magnifique! Nous sommes vendredi, c'est les vacances, je ne travaille pas, les feux sont tous aux verts pour partir a l'aventure en weekend surprise.

C'est a bord de notre bolide K2000 que nous prenons la route, direction Parc national Muir Woods, connu pour ses magnifiques sentiers de randonnées qui serpentent autour des séquoias géants. Lorsque nous arrivons sur place, le parking est plein donc nous décidons de nous garer plus loin sur le bas coté malgré un petit doute sur le fait que cela soit autorisé. Nous ne savons pas vraiment ou aller et décidons de prendre les premiers sentiers pour se mettre a hauteur de cette magnifique canopée voire au dessus et admirer ces paysages qui semblent grandioses! Le sentier est agréable, les enfants sont devant, complices et cela nous laisse du temps pour discuter tranquillement ce qui n'arrive pas si souvent lorsque vous êtes entourés de véritables moulins a parole. Encore quelques efforts et quelques marches a gravir et nous serons suffisamment haut pour admirer les paysages verts et la végétation luxuriante. A la vue de cette beauté, je suis toujours ébaubies et muet en me disant que, seule, la nature s'organise, prolifère pour un résultat harmonieux ou tous les êtres vivants vivent en symbiose. Un seul grain de sable suffi a faire basculer cet équilibre et souvent celui qui le dépose c'est l'homme...Une petite langue de terre dépourvue de végétation se présente soudainement et constitue l'endroit idéal pour un goûter. Au menu, pain au "choc", crêpes et barbe a papa rose que Cécile a réussi a déniché quelques jours auparavant! Plus tard, Martin se délectera de la barbe a papa, jusqu’à la dernière petite miette dans la voiture, solo, sans trop demander autour de lui si quelque'un en voulait, ce qui rendra Anna furieuse. Et oui on ne blague pas avec la barbe a papa. Un dernier regard admiratif a l'horizon avant de redescendre dans la vallée et retrouver notre voiture si elle est encore la...Choupinette manifeste un grand doute lorsqu'elle voit le bas coté, sans voiture...Heureusement que le sens de l'orientation de Choupinette fait parfois défaut. La voiture est en effet toujours la, un peu plus bas. La route en direction de notre prochaine étape est un peu longue pour être effectuée d'un trait. Un stop s'impose donc sur une jolie plage. Le lieu semble convoité et les familles, les couples affluent sans cesse. Que vont-ils tous faire sur cette plage ? Les fumées qui s’échappent des petits bûchers éparpillés sur la plage, nous donne un indice. Tout le monde est ici pour faire un barbecue sur la plage. Génial! ça nous donne envie de revenir pour faire la même chose et surtout ça nous ouvre l’appétit. En route, nous avons faim!

Il fait nuit et les animaux sortent sur la route. Nous aurons en effet la chance de voir des Wapitis et encore un coyote. De plus près cette fois, suffisamment pour croiser son regard vif et perçant! C'est dans un restaurent très charmant aux allures de chalet en bois ou nous décidons de faire une pause pour dîner. Comme a l’accoutumée, Choupinette commande un verre de vin blanc "dry and fruity". A la différence des fois précédentes, le vin sera servi dans un "verre de la cantine" et bien servi pour ne pas dire a raz-bord pour la modique somme de 18$ hors taxe qui plus est! Cécile aura 69 ans ce soir! Anna lance une partie de UNO, le temps que nos plats arrivent et cette agitation réveille Martin qui avait profité de la route pour faire une sieste. Le repas fut exquis. Prétextant une envie d'aller aux toilettes, je pars en mission secrète auprès du serveur pour lui demander de mettre une bougie sur le gâteau. En revenant a table, je fais croire a Anna qu'ici, il est tout a fait possible de monter sur la table et chanter a tue-tête. "oh mais non papa, nous n'allons quand même pas faire ça!!!" Les serveurs ont joué le jeu en apportant un joli pudding surplombé d'une belle bougie. Et le tout accompagné d'un "happy birthday" collectif chanté par les serveurs! Apres ce superbe moment, il est temps de gagner notre hôtel. Sommes nous au bon endroit ? Il y a de quoi douter tant l'endroit est plongé dans le noir, l'accueil est fermé! Apres avoir fait plusieurs fois le tour du parking, nous revenons a l'accueil et lisons le petit message qui indique la procédure a suivre : toquer a la porte. Finalement simple. Le jeune homme nous accueille chaleureusement et nous indique comment trouver notre chambre. C'est avec une légère déception que nous découvrons notre chambre qui est minuscule, froide, une salle de bain qui n'a pas était rénové depuis Mathusalem et une décoration qui nous laisse perplexe. Au vu du prix, je suis étonné, mais la encore, il faudra changer nos référentiels pour ne plus faire la même erreur. Nous prenons malgré tout place dans notre petite tanière et savourons les lits moelleux, chaud, avant de nous évader et prendre soin de ranger tous ses nouveaux souvenirs dans nos mémoires. Le réveil est doux, calme. C'est sur un air de reggae, Rice trafic d'alpha Steppa, que je pars en expédition pour trouver de quoi petit déjeuner dans la même ville que celle ou nous nous sommes arrêtés hier. J'aime ce moment, pas encore tout a fait réveillé, les yeux dans l'ombre de la casquette, la musique forte, mon corps plane, je me sens léger et heureux. De jour, le village dans lequel nous étions hier a une toute autre apparence et les tavernes alignées aux façades en bois marquées d'enseignes peintes avec de gros caractères, me font penser aux village de cow-boy. Le retour a l’hôtel se fera dans les mêmes conditions qu'a l'allée, a savoir, sans trop toucher le sol, KITT s'est transformé en planeur grâce au pouvoir du reagea. Apres un copieux petit-déjeuner, nous profitons de la plage située a deux pas avec Martin qui en profite pour faire quelques pièges a grenouilles, oiseaux et tous être vivants téméraires qui viendraient s’aventurer dans les parages. L'endroit est désormais jonché de pièges! Amusé, j’observe la scène depuis mon fauteuil entre deux pages de mon livre "Jacaranda", le nom d'un magnifique arbre au fleur pourpre que l'on trouve notamment au Rwanda. Ce livre parle du conflit opposant Hutu et Tutsi et du génocide de 1994 d'une façon tellement poignante que je l'ai dévoré en peu de temps. Lire en Français est une chose précieuse lorsque l'on vit a l’étranger, c'est en quelque sorte un moyen de reconnecter avec ses racines car ici nous n'avons pas souvent l'occasion ni de lire, ni parler Français, hormis a la maison. L'auteur de cette oeuvre, Gaël Faye, est impressionnant car en plus d’être écrivain, il est aussi philosophe et rappeur. C'est dans ce dernier domaine que je l'ai connu pour la première fois avec le morceau "Irruption". De la poésie.

Les filles sont prêtes, nous reprenons notre périple direction Reyes Point ou la encore un coin de paradis nous attend! L'endroit est sauvage, sans habitation hormis quelques fermes, de nombreux oiseaux et autres animaux sauvages. En s'approchant de la cote, une silhouette semble se dessiner plus loin dans les buissons. Est ce un animal ? Non, nous ne rêvons pas, cette silhouette qui maintenant se déplace, est un coyote! L'approche de la cote est exceptionnelle et se fait en descendant plusieurs centaines de marches au milieu des rochers. Au départ, nous sommes dans les nuages qui se déplacement a une allure rapide, c'est humide et le phare n'est a peine perceptible alors qu'il se situe a quelques centaines de mètres en contre bas. Puis très rapidement la grisaille laisse place au soleil et le ciel bleu. Jadis, ce climat particulier était exploité pour capturer les gouttelettes d'eau des nuages grâce a des langues de ciment coulées sur les flancs de la montagne pour ensuite être collectées a l'aide de grands réservoirs dans le but d’être distribuées a la population environnante. Ça y est, nous sommes arrivés a la pointe avec une vue imprenables sur le pacifique. Même si ce n'est pas la saison, nous scrutons l'horizon a la recherche des baleines qui visiblement ne sont pas encore arrivées sur les cotes californiennes. Le phare est de toute beauté et l'ensemble des mécanismes, autrefois utilisés pour indiquer la cote aux marins sont encore en place. Le brouillard pouvant être tellement dense, qu'il fallait coupler signaux sonores et lumineux. Les signaux sonores étaient assurés par un système de compression de l'air qui lorsqu'il était relargué dans une sorte de trompette faisait le bruit d'un klaxon. Quant au signal lumineux, cela nous replonge dans nos cours de physique du lycée. Contrairement a ce que l'on pourrait penser, la puissance des ampoules des phares n'est jamais très puissante, pourtant leur portée est de plusieurs kilomètres! Tout cela repose sur un mécanisme de lentilles en verre qui amplifie le signal lumineux. On doit cette invention au Français M. Fresnel! Qui dit descendre dit monter. Encore un dernier effort et nous y serrons. Arrivés en haut des marches, un monsieur nous demande si tout va bien et nous conseille de nous asseoir. Les marches sont certes raides mais il ne faut pas exagérer tout de même. Cela dit, quelques malaises ont du surprendre certains randonneurs par le passé ce qui justifierait la présence des ces messieurs. La Pointe Reyes, c'est aussi un lieu connu pour aller sur la fascinante "Sea lion beach" qui comme son nom l'indique est un repère d’éléphants de mer. Un scientifique bénévole Français nous explique la vie de ces créatures qui peuvent atteindre une tonne pour certains spécimen. Les mamans sont encore présentes pour allaiter leurs petits (Sans manger pendant des mois) et bientôt elles retourneront en mer pour reprendre des forces. Apres les avoir observé, a l'aide d'une longue vue mis a disposition par l’équipe de scientifiques présente sur place, nous reprenons la route pour retourner a Muir park ou cette fois ne verrons la magnifique foret de Sequioas géants. Comme cela arrive fréquemment, nous arrivons a l'heure de la fermeture, un peu a contre courant de la foule qui regagne leurs voitures. L'avantage est que le parc est vide et nous pouvons admirer de très prés ces conifères a la taille gigantesque. Cette petite balade en foret, au milieu des colosses, fige le paysage et donne l'impression que le temps s'est arrêté. Un bref coup d’œil a nos montres, nous rappelle que c’était une illusion et qu'il est temps de rentrer a Burlingame pour visiter, qui sait, peut-être notre future maison. L'espoir se dissipe rapidement en pénétrant dans la maison qui s'apparente plutôt a une bicoque ou une maison hantée comme disent les enfants.

Nous profiterons du reste du weekend pour découvrir le magnifique parc du golden gate. Immense, magnifique ou vivent de nombreux animaux tels que les raton laveurs ou encore les écureuils. Les grands amis de Martin qui restera près d'eux pendant plus d'une heure pour les nourrir a la main. Avec Anna, nous en avons profité pour prendre un peu d'avance et trouver une buvette en vue d'un petit goûter pour reprendre quelques forces avant de rebrousser chemin et rentrer dans notre belle demeure. Ainsi s’achève ce beau weekend. L'exploration est addictive et nous avons hâte de repartir exploiter d'autres contrées! Comme dirait un grand reporter belge a la mèche rousse "en route pour de nouvelles aventures!