Le temps défile a une vitesse folle. Nous sommes déjà le 21 février, c'est l'anniversaire de choupinnette et les anniversaires sont sacrés dans la famille. Nous avons pour habitude des les considérer comme des moments exceptionnels ou l'on essaie de coupler cadeaux originaux et expériences immatérielles qui resteront gravées le plus longtemps possible et ici, les idées ne manquent pas. Les environs sont tellement riches qu'il est difficile de décider dans quelle direction se tourner. Choisir c'est renoncer! Après de nombreuses recherches fructueuses, c'est décidé, nous irons au nord de San Francisco. Chut c'est une surprise! Les enfants sont tellement impatients de donner les cadeaux, que nous improvisons une fête d'anniversaire des le jeudi soir, la veille du jour J. Les cadeaux n’étant pas encore emballés, un stand art déco se dresse dans la chambre parentale puis s’étend rapidement sur plusieurs pièces. Une particularité des choupinoux : l’étalage massif en un temps record! En fin de repas, les œuvres d'art ainsi emballées sont soigneusement remises a Cécile qui a encore le souffle court après avoir soufflé une unique bougie sur une part de cake, lui aussi improvisé. Le beau mug personnalisé, rose, orné de quelques photos de notre périple et un massage, feront le bonheur de Cécile qui nous offrira une tournée de "biyoup" (Comme disait Anna il y a 7 ans). Cécile ne le sait pas encore mais, théoriquement, nous aurions du recevoir les converses blanches a la bonne taille mais une confusion entre les pouces et cm a retardé la livraison! Ce n'est pas bien grave, cela permettra de refaire une soirée anniversaire et surtout avoir plus de temps pour personnaliser les chaussures. L'idée étant de laisser les enfants dessiner chacun une chaussure. Le rendu sera magnifique! Nous sommes vendredi, c'est les vacances, je ne travaille pas, les feux sont tous aux verts pour partir a l'aventure en weekend surprise.
C'est a bord de notre bolide K2000 que nous prenons la route, direction Parc national Muir Woods, connu pour ses magnifiques sentiers de randonnées qui serpentent autour des séquoias géants. Lorsque nous arrivons sur place, le parking est plein donc nous décidons de nous garer plus loin sur le bas coté malgré un petit doute sur le fait que cela soit autorisé. Nous ne savons pas vraiment ou aller et décidons de prendre les premiers sentiers pour se mettre a hauteur de cette magnifique canopée voire au dessus et admirer ces paysages qui semblent grandioses! Le sentier est agréable, les enfants sont devant, complices et cela nous laisse du temps pour discuter tranquillement ce qui n'arrive pas si souvent lorsque vous êtes entourés de véritables moulins a parole. Encore quelques efforts et quelques marches a gravir et nous serons suffisamment haut pour admirer les paysages verts et la végétation luxuriante. A la vue de cette beauté, je suis toujours ébaubies et muet en me disant que, seule, la nature s'organise, prolifère pour un résultat harmonieux ou tous les êtres vivants vivent en symbiose. Un seul grain de sable suffi a faire basculer cet équilibre et souvent celui qui le dépose c'est l'homme...Une petite langue de terre dépourvue de végétation se présente soudainement et constitue l'endroit idéal pour un goûter. Au menu, pain au "choc", crêpes et barbe a papa rose que Cécile a réussi a déniché quelques jours auparavant! Plus tard, Martin se délectera de la barbe a papa, jusqu’à la dernière petite miette dans la voiture, solo, sans trop demander autour de lui si quelque'un en voulait, ce qui rendra Anna furieuse. Et oui on ne blague pas avec la barbe a papa. Un dernier regard admiratif a l'horizon avant de redescendre dans la vallée et retrouver notre voiture si elle est encore la...Choupinette manifeste un grand doute lorsqu'elle voit le bas coté, sans voiture...Heureusement que le sens de l'orientation de Choupinette fait parfois défaut. La voiture est en effet toujours la, un peu plus bas. La route en direction de notre prochaine étape est un peu longue pour être effectuée d'un trait. Un stop s'impose donc sur une jolie plage. Le lieu semble convoité et les familles, les couples affluent sans cesse. Que vont-ils tous faire sur cette plage ? Les fumées qui s’échappent des petits bûchers éparpillés sur la plage, nous donne un indice. Tout le monde est ici pour faire un barbecue sur la plage. Génial! ça nous donne envie de revenir pour faire la même chose et surtout ça nous ouvre l’appétit. En route, nous avons faim!
Il fait nuit et les animaux sortent sur la route. Nous aurons en effet la chance de voir des Wapitis et encore un coyote. De plus près cette fois, suffisamment pour croiser son regard vif et perçant! C'est dans un restaurent très charmant aux allures de chalet en bois ou nous décidons de faire une pause pour dîner. Comme a l’accoutumée, Choupinette commande un verre de vin blanc "dry and fruity". A la différence des fois précédentes, le vin sera servi dans un "verre de la cantine" et bien servi pour ne pas dire a raz-bord pour la modique somme de 18$ hors taxe qui plus est! Cécile aura 69 ans ce soir! Anna lance une partie de UNO, le temps que nos plats arrivent et cette agitation réveille Martin qui avait profité de la route pour faire une sieste. Le repas fut exquis. Prétextant une envie d'aller aux toilettes, je pars en mission secrète auprès du serveur pour lui demander de mettre une bougie sur le gâteau. En revenant a table, je fais croire a Anna qu'ici, il est tout a fait possible de monter sur la table et chanter a tue-tête. "oh mais non papa, nous n'allons quand même pas faire ça!!!" Les serveurs ont joué le jeu en apportant un joli pudding surplombé d'une belle bougie. Et le tout accompagné d'un "happy birthday" collectif chanté par les serveurs! Apres ce superbe moment, il est temps de gagner notre hôtel. Sommes nous au bon endroit ? Il y a de quoi douter tant l'endroit est plongé dans le noir, l'accueil est fermé! Apres avoir fait plusieurs fois le tour du parking, nous revenons a l'accueil et lisons le petit message qui indique la procédure a suivre : toquer a la porte. Finalement simple. Le jeune homme nous accueille chaleureusement et nous indique comment trouver notre chambre. C'est avec une légère déception que nous découvrons notre chambre qui est minuscule, froide, une salle de bain qui n'a pas était rénové depuis Mathusalem et une décoration qui nous laisse perplexe. Au vu du prix, je suis étonné, mais la encore, il faudra changer nos référentiels pour ne plus faire la même erreur. Nous prenons malgré tout place dans notre petite tanière et savourons les lits moelleux, chaud, avant de nous évader et prendre soin de ranger tous ses nouveaux souvenirs dans nos mémoires. Le réveil est doux, calme. C'est sur un air de reggae, Rice trafic d'alpha Steppa, que je pars en expédition pour trouver de quoi petit déjeuner dans la même ville que celle ou nous nous sommes arrêtés hier. J'aime ce moment, pas encore tout a fait réveillé, les yeux dans l'ombre de la casquette, la musique forte, mon corps plane, je me sens léger et heureux. De jour, le village dans lequel nous étions hier a une toute autre apparence et les tavernes alignées aux façades en bois marquées d'enseignes peintes avec de gros caractères, me font penser aux village de cow-boy. Le retour a l’hôtel se fera dans les mêmes conditions qu'a l'allée, a savoir, sans trop toucher le sol, KITT s'est transformé en planeur grâce au pouvoir du reagea. Apres un copieux petit-déjeuner, nous profitons de la plage située a deux pas avec Martin qui en profite pour faire quelques pièges a grenouilles, oiseaux et tous être vivants téméraires qui viendraient s’aventurer dans les parages. L'endroit est désormais jonché de pièges! Amusé, j’observe la scène depuis mon fauteuil entre deux pages de mon livre "Jacaranda", le nom d'un magnifique arbre au fleur pourpre que l'on trouve notamment au Rwanda. Ce livre parle du conflit opposant Hutu et Tutsi et du génocide de 1994 d'une façon tellement poignante que je l'ai dévoré en peu de temps. Lire en Français est une chose précieuse lorsque l'on vit a l’étranger, c'est en quelque sorte un moyen de reconnecter avec ses racines car ici nous n'avons pas souvent l'occasion ni de lire, ni parler Français, hormis a la maison. L'auteur de cette oeuvre, Gaël Faye, est impressionnant car en plus d’être écrivain, il est aussi philosophe et rappeur. C'est dans ce dernier domaine que je l'ai connu pour la première fois avec le morceau "Irruption". De la poésie.
Les filles sont prêtes, nous reprenons notre périple direction Reyes Point ou la encore un coin de paradis nous attend! L'endroit est sauvage, sans habitation hormis quelques fermes, de nombreux oiseaux et autres animaux sauvages. En s'approchant de la cote, une silhouette semble se dessiner plus loin dans les buissons. Est ce un animal ? Non, nous ne rêvons pas, cette silhouette qui maintenant se déplace, est un coyote! L'approche de la cote est exceptionnelle et se fait en descendant plusieurs centaines de marches au milieu des rochers. Au départ, nous sommes dans les nuages qui se déplacement a une allure rapide, c'est humide et le phare n'est a peine perceptible alors qu'il se situe a quelques centaines de mètres en contre bas. Puis très rapidement la grisaille laisse place au soleil et le ciel bleu. Jadis, ce climat particulier était exploité pour capturer les gouttelettes d'eau des nuages grâce a des langues de ciment coulées sur les flancs de la montagne pour ensuite être collectées a l'aide de grands réservoirs dans le but d’être distribuées a la population environnante. Ça y est, nous sommes arrivés a la pointe avec une vue imprenables sur le pacifique. Même si ce n'est pas la saison, nous scrutons l'horizon a la recherche des baleines qui visiblement ne sont pas encore arrivées sur les cotes californiennes. Le phare est de toute beauté et l'ensemble des mécanismes, autrefois utilisés pour indiquer la cote aux marins sont encore en place. Le brouillard pouvant être tellement dense, qu'il fallait coupler signaux sonores et lumineux. Les signaux sonores étaient assurés par un système de compression de l'air qui lorsqu'il était relargué dans une sorte de trompette faisait le bruit d'un klaxon. Quant au signal lumineux, cela nous replonge dans nos cours de physique du lycée. Contrairement a ce que l'on pourrait penser, la puissance des ampoules des phares n'est jamais très puissante, pourtant leur portée est de plusieurs kilomètres! Tout cela repose sur un mécanisme de lentilles en verre qui amplifie le signal lumineux. On doit cette invention au Français M. Fresnel! Qui dit descendre dit monter. Encore un dernier effort et nous y serrons. Arrivés en haut des marches, un monsieur nous demande si tout va bien et nous conseille de nous asseoir. Les marches sont certes raides mais il ne faut pas exagérer tout de même. Cela dit, quelques malaises ont du surprendre certains randonneurs par le passé ce qui justifierait la présence des ces messieurs. La Pointe Reyes, c'est aussi un lieu connu pour aller sur la fascinante "Sea lion beach" qui comme son nom l'indique est un repère d’éléphants de mer. Un scientifique bénévole Français nous explique la vie de ces créatures qui peuvent atteindre une tonne pour certains spécimen. Les mamans sont encore présentes pour allaiter leurs petits (Sans manger pendant des mois) et bientôt elles retourneront en mer pour reprendre des forces. Apres les avoir observé, a l'aide d'une longue vue mis a disposition par l’équipe de scientifiques présente sur place, nous reprenons la route pour retourner a Muir park ou cette fois ne verrons la magnifique foret de Sequioas géants. Comme cela arrive fréquemment, nous arrivons a l'heure de la fermeture, un peu a contre courant de la foule qui regagne leurs voitures. L'avantage est que le parc est vide et nous pouvons admirer de très prés ces conifères a la taille gigantesque. Cette petite balade en foret, au milieu des colosses, fige le paysage et donne l'impression que le temps s'est arrêté. Un bref coup d’œil a nos montres, nous rappelle que c’était une illusion et qu'il est temps de rentrer a Burlingame pour visiter, qui sait, peut-être notre future maison. L'espoir se dissipe rapidement en pénétrant dans la maison qui s'apparente plutôt a une bicoque ou une maison hantée comme disent les enfants.
Nous profiterons du reste du weekend pour découvrir le magnifique parc du golden gate. Immense, magnifique ou vivent de nombreux animaux tels que les raton laveurs ou encore les écureuils. Les grands amis de Martin qui restera près d'eux pendant plus d'une heure pour les nourrir a la main. Avec Anna, nous en avons profité pour prendre un peu d'avance et trouver une buvette en vue d'un petit goûter pour reprendre quelques forces avant de rebrousser chemin et rentrer dans notre belle demeure. Ainsi s’achève ce beau weekend. L'exploration est addictive et nous avons hâte de repartir exploiter d'autres contrées! Comme dirait un grand reporter belge a la mèche rousse "en route pour de nouvelles aventures!