Visite des Pyrénées orientales pendant notre cure à Amélie-les-Bains (2ème année consécutive) Les stations thermales sont ré-ouvertes depuis début juin avec les règles sanitaires liées à la COVID-19.
Du 3 au 25 août 2020
23 jours
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Nous avons pris la route en milieu de matinée direction Carcassonne, pour y faire étape. Nous arrivons à l'hôtel vers 14h30 et nous installons, puis nous partons à pieds vers la Cité médiévale que nous visitons jusqu'au diner dans un restaurant en terrasse sur une place très animée.

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Nos horaires de cure nous mobilisent quasiment toute la matinée, nous ne pouvons donc sortir que l'après-midi. La chaleur commence a être très pesante, nous décidons donc de partir un peu en altitude et d'aller au fond de la vallée du Vallespir, au village de La Preste, à 1100 m d'altitude. Nous faisons une petite marche de reconnaissance le long de la rivière du Tech (prononcer Tek comme les catalans) Nous profitons de la fraicheur des nombreux arbres couvrant la vallée. Une prochaine fois nous projetons de partir plus tôt et de poursuivre plus profondément jusqu'au pied du Pic de Costabona (2467 m)

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Hier il faisait toujours aussi chaud, nous nous sommes contentés de monter en voiture au dessus d'Amélie en direction de Montalba. Nous ne monterons pas suffisamment haut pour trouver la fraicheur. La montagne est couverte d'une épaisse forêt de chênes verts, la route est très étroite, limite dangereuse. Après une petite marche le long de la route nous décidons de faire demi-tour. Nous nous arrêtons dans un lieu un peu plus frais où se trouve une petite source et ce qui doit être une cascade, complètement à sec en ce mois d'août.

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Aujourd'hui il fait toujours aussi chaud, mais on sait que c'est pareil chez vous. Nous décidons quand même de tenter une petite randonnée dont le but est la belle chapelle romane de Santa Engracia, sur la commune d'Amélie. Nous savons que cette randonnée se déroule presque en totalité à l'ombre des chênes verts, que le dénivelé est limité à 210 m pour une longueur de 5 km aller-retour. Elle monte progressivement en empruntant une piste que la commune à dédié au Colonel Arnaud Beltrame, le héros de l'attentat de Trèbes en mars 2018. Pendant la montée nous découvrons de nombreuses sculptures faites directement dans des troncs d'arbres, ainsi que de belles vues sur les montagnes environnantes.Cette chapelle date des 11ème et 12ème siècles et deviendra au 17ème un ermitage. Elle fut longtemps laissée à l'abandon et fut restaurée pendant 7 ans par une association de sauvegarde du patrimoine d'Amélie. On remarque sa magnifique porte de style catalan comme il en existe beaucoup dans la région.

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Aujourd'hui pas de cure, nous pouvons donc partir plus tôt. Nous décidons de partir en altitude, avec pour objectif l'Ermitage de Notre Dame du Coral, sur les pentes du Col d'Ares qui relie Prats-de Mollo à la vallée espagnole (pardon catalane) de Camprodon. Nous aurions du trouver sur la route du col le sentier qui mène à l'ermitage, mais l'ayant raté nous trouvons plus haut une piste qui y mène. Comme elle semble très poussiéreuse, nous préférons en faire une grande partie en voiture. Nous terminerons à pied le dernier kilomètre. L'origine de Notre Dame du Coral serait du XIIIème siècle. La légende dit qu'une statue de la Vierge fut découverte dans le cœur d'un chêne, ce qui aurait décidé l'édification de la Chapelle. L'Ermitage se situe sur un des chemins de St Jacques (Jaume en catalan) de Compostelle. Il a été transformé en gite de 50 couchages pour les randonneurs de tous types (à pied, à cheval, à VTT) Ce fut une belle découverte, hors des sentiers battus.

Puis nous montons au col d'Ares où nous pique-niquons avant que l'orage menace. Depuis le col nous découvrons une belle vue sur les vallées des deux pays.

En fin d’après-midi nous nous arrêtons pour visiter la petite ville fortifiée de Prats de Mollo, par une relative fraicheur (20°) due à l'orage, on peut souffler enfin.

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Aujourd'hui encore une chaleur lourde présageant un orage qui n'aura pas lieu. Nous restons à Amélie pour nous pauser, mais nous faisons dans l'après-midi une petite sortie pédestre pour explorer les hauts d'Amélie, au dessus des thermes. Tout autour on trouve de nombreuses sources d'eau thermale qui sort plus ou moins chaude avec une odeur caractéristique. Mais elles ne sont plus exploitées car leur débit est trop faible. Puis nous montons jusqu'au "Fort les bains", une des nombreuses œuvres de Vauban, qui malheureusement n'est plus entretenu, dommage.

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Hier nous sommes allés au village de Maureillas-las-Illas où nous avons visité le Musée du Liège. Le liège a toujours occupé une place importante à Maureillas-las-Illas Riunoguès et dans la région. En 1950 la moitié de la population œuvrait à la noble fabrication du bouchon. Afin de transmettre ce savoir faire, d'anciens bouchonniers ont créé le Musée du Liège en 1982. Tout au long de la visite, on peut appréhender la technique qui consiste à déshabiller un arbre sans le blesser et suivre l'évolution du bouchon du XVIIe au XXe siècle. Nous apprenons qu'une forêt de chênes-liège s’appelle une suberaie. Enfin, dans une superbe cave catalane de 1920, est évoquée la relation ancestrale entre le liège et le vin qui est toujours d'actualité. On peut également découvrir comment, à partir d'un morceau de liège en apparence si dur et si cassant, il est possible de créer une œuvre d'art, un habit, ou encore un sac à mains... A l'étage, dans une très belle mezzanine sous une magnifique charpente sont présentées différentes réalisations artistique fait avec le liège par des artistes locaux et internationaux.

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Aujourd'hui le temps semble très instable, nous décidons de ne pas nous aventurer en montagne. Nous prenons donc la direction des Albères, notamment la partie située entre la plaine du Roussillon et la chaine des Albères. Nous allons visiter le village de Laroque-des-Albères. Laroque-des-Albères est située comme ses voisines, Villelongue-dels-Monts, Sorède, au pied du massif des Albères. Cette commune d’un peu plus de 2100 habitants s'étend au nord sur la plaine, zone de cultures fruitières (abricots, amandes, olives, pêches) et viticoles, et au sud sur une zone montagneuse, forestière qui s'élève jusqu'au Puig Neulós (1257 m) frontalière avec la Catalogne Sud et donc l'Espagne. Ce village s'étale autour de son château aujourd'hui en ruine. Sur le belvédère du château, de chaque côté de la tour, deux tables d’orientation offrent un panorama, à 360°, sur la chaîne des Albères au sud, et sur la plaine du Roussillon au nord. Nous visitons dans un premier temps le centre du village avec son château et son église Saint-Félix & Saint-Blaise ~ Sant Feliu & Sant Blasi en catalan et ses petites ruelles très pittoresques. Malheureusement le soleil n'est pas de la partie, la luminosité des photos s'en ressent.

Puis nous nous arrêterons pour voir plus au nord du village, la chapelle Notre-Dame de Tanya. Ancienne église paroissiale au 14e siècle, elle devint au 16e siècle le sanctuaire d'un ermitage qui accueillit de nombreux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Elle était malheureusement fermée.

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Aujourd'hui dimanche, repos pour la cure, nous profitons donc de la journée pour nous rendre dans la région du Conflent, située entre la plaine du Roussillon et la Cerdagne. Nous commençons par la visite du petit village d'Eus, un des plus beaux village de France. Il est bati sur une colline qui domine la vallée du Tet, face au Canigou, ce qui offre de belles vues sur la montagne. Autrefois fortifié, il est dominé par son imposante église du XVIIIème siècle, l’église Saint-Vincent construite sur l’ancien château en ruine. En effet, historiquement cet ancien site défensif a eu à repousser les Français au XVIème siècle et l’armée Espagnole au XVIIIème siècle.

Puis nous partons rendre visite à notre Premier Ministre dans sa ville de Prades mais nous ne le rencontrerons pas bien sûr pendant la visite, en particulier de son église Saint-Pierre, incontournable, bâtie au 17e siècle, sur les bases d'une église romane. En février 1939, des dizaines de milliers de réfugiés espagnols arriveront à Prades en train de Latour-de-Carol. En 1936, le violoncelliste Pau (son prénom catalan) Casals fuit les années noires du franquisme et trouve refuge à Prades. Dès 1950, il crée le festival international qui porte son nom.

Après le pique-nique, nous partons à la découverte de la magnifique Abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Elle fut fondée au IXe siècle. Elle est surmontée d'un magnifique clocher roman percé de baies géminées. La visite de ce lieu empreint de sérénité nous invite à découvrir ses trésors d'architecture : la grande église préromane consacrée en 974 ; le cloître de toute beauté, en partie reconstitué, dont les chapiteaux en marbre rose sont un remarquable témoignage de la sculpture romane ; la crypte du premier art roman avec la chapelle de la Vierge de la Crèche... L'abbaye fut classée Monument Historique en 1958.

Nous terminons cette journée riche en chefs d’œuvres de l'art roman catalan par le Prieuré de Marcevol. Fondé au XIIe siècle par les chanoines du Saint-Sépulcre, le prieuré de Marcevol, est situé sur la commune d'Arboussols dans la région naturelle du Bas-Conflent, à 560 mètres d'altitude. Le site conserve intacte sa grande église à trois nefs, mais aussi et surtout la belle façade, ornée d'un somptueux portail de marbre rose de la carrière de Villefranche-de-Conflent.

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Aujourd'hui petite incursion dans la région des Aspres, située entre la vallée du Tet et celle du Tech. C'est une région de moyenne montagne, couverte de forêt de chênes verts, chênes liège. Nous visitons tout d'abord l'Ermitage de Saint Ferréol, construit sur un promontoire dominant la vallée du Tech et la ville de Céret. La vue est magnifique vers le Vallespir, les Albères, la plaine du Roussillon jusqu'à la mer, les cultures environnantes et bien sûr le Canigou

Puis nous continuons de pénétrer dans le massif des Aspres pour aller découvrir un des nombreux petits villages de cette région, le village d'Oms

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Aujourd'hui, petite randonnée pour monter au drapeau catalan qui domine la ville d'Amélie et les gorges du Mondony d'environ 250 m. Il est planté sur un éperon rocheux appelé le Roc de la Campana. Le drapeau par lui-même ne présente pas vraiment d'intérêt, d'autant qu'il aurait besoin d'un peu de rafraichissement, mais la vue depuis ce lieu est très impressionnante sur les montagnes environnantes, la ville d'Amélie, le "Fort les Bains" et toute la vallée du Tech.

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Aujourd'hui nous sommes retournés au Perthus, non pas uniquement pour faire nos derniers achats dans les ventas espagnoles, mais surtout pour visiter le Fort de Bellegarde et les ruines romaines du col de Panissars

Le fort de Bellegarde fut d'abord une tour à signaux édifiée par Jaume II de Majorque puis un château médiéval qui ne connut que peu d'épisodes guerriers. A 423 m d'altitude, destiné à surveiller les deux points d’entrée les plus aisés vers la France, les cols du Perthus et de Panissars, c'est à partir de 1659 et du rattachement du Roussillon au Royaume de France par le Traité des Pyrénées, que naît sa réelle importance stratégique, époque de guerres ininterrompues entre l'Espagne et la France. En 1679, Vauban fait raser le château et récupère les pierres du prieuré pour la construction du fort. Chef d’œuvre d’architecture militaire, de forme pentagonale, le fort est doté d'un pont-levis qui permet de pénétrer dans la bâtisse. Malheureusement, pour cause de Covid, la visite de l'intérieur est temporairement fermée

Col de Panissars Perthus En 71 av. J-C, le col était connu sous le nom de Summum Pyrenaeum et était le point de jonction de deux voies romaines : la Via Augusta qui traversait la péninsule ibérique et la Via Domitia qui reliait les Pyrénées aux Alpes. Le site du Trophée de Pompée a été découvert et fouillé par Georges Castellvi de 1985 à 1993. Il est le premier exemple de ce type de construction monumentale célébrant la suprématie de Rome sur le monde méditerranéen et européen.

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Aujourd'hui nous prenons la direction de Serralongue, petit village en terrasse formant un magnifique belvédaire face à la vallée du Tech et du Canigou. Serra longa la « longue montagne » est situé à 12 kilomètres à l'est de Prats-de-Mollo. Perché à plus de 700 mètres d'altitude, il possède un patrimoine riche et varié. L'Église Sainte-Marie, de granit rose et bleu fut construite aux 11e et 12e siècles. La porte à deux vantaux est ornée de pentures à spirales en fer forgé catalan. De type roman, elle est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1948. Un peu plus haut, sur les hauteurs du village, le Conjurador, construction typique des Pyrénées, particulièrement en Aragon et en Catalogne, était destiné à conjurer le mauvais sort. Le prêtre pour repousser les mauvaises conditions climatiques pouvant entraîner la destruction des récoltes lançait alors en catalan : « Sant Joan, Sant Mateu, Sant Marc i Sant Roc, guardeu-nos de pedra i de foc. Sant Lluc, Santa Creu i Santa Bàrbara, no ens deixeu ». « St Jean, St Mathieu, St Marc et St Roch, gardez nous de la grêle et de la foudre. St Luc et Ste Croix, Ste Barbe ne nous abandonnez pas. » Le Conjurador de Serralongue est un dernier existant dans les Pyrénées-Orientales avec celui d'Evol dont il reste quelques vestiges. L'édifice daté du 19e siècle est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1987.

Puis nous continuons la journée sous un soleil écrasant pour aller visiter le petit village de Lamanère. Ce petit village catalan de 40 habitants se situe dans le Haut Vallespir à proximité de Serralongue, au sud de Prats-de-Mollo. Il possède la particularité d’être la commune la plus méridionale de France. À 978 km à vol d'oiseau de Lamanère se trouve Bray-Dunes, dans le département du Nord, qui elle est à son opposé la commune la plus septentrionale de France. Dans le village, un second totem indique, quant à lui, le kilométrage des dix principaux terrains de rugby du monde. Lamanère, petit village de 350 habitants en janvier 1939, vit plus de 4 000 réfugiés arriver, fuyant le régime de Franco, descendant du col de Malrem. Durant leur séjour au village, par cet hiver glacial, l'école et les préaux leur servirent de refuge. À voir dans ce petit village, son petit pont en dos d'âne daté de 1843, qui résista à l'Aiguat, mais aussi l'église paroissiale Saint-Sauveur, située au cœur du village. C'est un édifice alliant l'art roman et gothique qui fut construit au 12e siècle, avec son clocher-tour quadrangulaire doté d'une cloche de 1479. Adossée à l'église Saint-Sauveur de Lamanère, une jolie petite fontaine datée de 1779.

Enfin nous terminons la journée au bord du Tech pour trouver un peu de "fraicheur"

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Aujourd'hui dernière journée de visite de la région, il nous reste deux jours de cure avant de rentrer à Bordeaux mardi après-midi. Nous allons visiter la région du sud Corbières, la vallée de Tautavel et ses richesses préhistoriques. Les paysages sont très beaux avec de magnifiques vignobles encadrés de haures falaises, avec toujours l'imposante silhouette du Canigou en toile de fond. Nous visiterons le musée de la préhistoire, une référence pour tout spécialiste, intéressant pour un profane avec de belles reconstitutions de la vie, mais présentant beaucoup trop de pièces à notre goût

Ensuite nous nous sommes rendu à 3 Km de là aux gorges de Gouleyrous, envahies par les baigneurs même si la baignade y est ici interdite (no comment). C'est sur une des parois de ces gorges que se trouve la grotte de la Caune de l'Arago oû a été découvert le premier crane de l'homme de Tautavel. Des fouilles archéologiques y sont encore effectuées régulièrement et fournissent toujours de nombreux restes.

Sur la route du retour nous montons au magnifique belvédère de Força Réal, qui offre une vue remarquable sur la plaine du Roussillon, la méditerranée, les Corbières, la vallée du Conflent, la chaine des Albères frontalière avec l'Espagne et bien sûr le Canigou. On aperçoit également tout au fond les sommets de Cerdagne. Ce sommet de 510 m. d'altitude est dominé par un ancien ermitage d'un côté et d'un relais hertzien.