J'ai rêvé New-York

Cinq jours à déambuler en toute liberté dans la ville qui ne dort jamais. New-York se visite la tête en l'air et les yeux écarquillés.
Octobre 2018
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Jeudi 4 octobre 2018, 16 heures, arrivée à John Fitzgerald Kennedy Airport, après huit heures de vol. Commence le ballet des démarches administratives. Les 500 et quelques passagers de l'A380 se retrouvent propulsés entre les barrières et avancent lentement . Les employés de la douane nous dirigent vers les guichets selon une logique qui nous échappe. Il nous faudra deux heures pour sortir et prendre un des fameux taxis jaunes new-yorkais. Nous avons la bonne surprise de monter dans une belle américaine comme on en voit dans les films.


Rejoindre New-York à cette heure de grande affluence n'est pas une sinécure. Toutes les autoroutes sont blindées. Au bout d'une heure, nous arrivons au @Times Square, hôtel situé à deux pas de la célèbre avenue.

Il faut compter 75 euros pour la liaison entre l'aéroport et Times Square


Il faut découvrir Times Square à la nuit tombée. C'est un choc sans précédent. La pub et la lumière vous prennent dans leur filet. Elles vous soulèvent, vous en font voir de toutes les couleurs. Elles grimpent au mur, descendent, virevoltent à droite à gauche, dans une débauche de couleurs, de clips vidéo à faire pâlir la télé de jalousie. Les panneaux ultra géants fonctionnent jour et nuit. Dès le soir venu, ils font office d'éclairage urbain. C'est plus fort que vous, vous vous laissez emporter. Les grognons diront que c'est le symbole de la société de consommation. Peu importe, la magie opère et nous entrons dans le monde du rêve, du virtuel.


Les clips s'enchaînent, sans temps mort, s'enroulent autour des façades à la vitesse de l'éclair. A la manière des téléscripteurs, les titres s'enfuient à une vitesse vertigineuse. Laissent la place à des mannequins en soutien-gorge aux couleurs vives. Ces derniers sont vite remplacés par les équipes de basket ou encore la dernière comédie musicale à l'affiche des théâtres à Broadway.


Le royaume de la publicité


Les messages courent à vitesse grand  V

Au bord de l'avenue, de petites échoppes ambulantes, souvent tenues par des asiatiques, à l'image des marchandes des quatre saisons à Montmartre, vous proposent des bretzels géants, hot-dogs, hamburgers, boissons glacées ou encore souvenirs.

Les petites échoppes cohabitent avec les building


Les vendeurs de billets pour les bus touristiques sont légion. Lecteur de carte bleue en main, ils vous font l'article. C'est très organisé sauf que parfois le lecteur éprouve quelques difficultés à capter le réseau. Mais au final ça marche.


Times Square est sans doute le quartier le plus emblématique de New-York. Il tire son nom de l'ancien siège du New York Times. Situé entre la 42ème rue et Broadway, il est l'un des quartiers le plus animé au monde à l'instar des Champs Elysées. Plus de 300 000 personnes s'y croisent chaque jour.


Les camions de la célèbre marque






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Vendredi 5 octobre

Découverte de la ville à bord d'un bus à impériale. Les façades de verre miroitent sous le soleil avec en fond sonore le concert des sirènes de la police, des pompiers et des ambulances. L'odeur de friture, comme partout aux USA, s'attarde dans les avenues. Ici qu'il s'agisse d'un restaurant ou d'un fast-food, tout est frit. Un jour on nous a servi des beignet de carottes. Surprenant mais bon.



Pratique : les cartes des restaurateurs indiquent le nombre de calories, à côté du prix service compris. Il n'y a plus à rajouter le pourboire à la note. Les portions sont toujours XXL


Les bus Hop-on Hop-off. Le principe est simple : ces bus proposent trois lignes touristiques à travers New York et vous êtes libre de monter et descendre à votre guise pendant la durée de validité de votre pass. Très pratique pour prendre des photos.

Le fer à repasser, bâtiment surnommé ainsi en raison de sa forme



La publicité prend ses quartiers au coin des avenues
Les escaliers courent sur les façades. On ne peut s'empêcher de fredonner Maria, Maria de West Side Story


Une architecture foisonnante

Sur l'île de Manhattan, les tours font la course à la hauteur. Certaines d'entre elles sont hérissées de climatiseurs. Bien que nous soyons en octobre, les températures oscillent entre 21 et 27 degrés. La climatisation est présente partout tout et les glaçons remplissent les verres d'eau.

Au cours de notre périple, nous descendons à Harlem pour une balade à pied. Les escaliers grimpent aux façades. On se croirait dans West Side Story.C'est le quartier de la population noire. A l'image de la banlieue parisienne ou du 18ème arrondissement de Paris, un parfum d'Afrique flotte. Les commerces s'étalent sur le bord des trottoirs . Les hommes palabrent…

Les fresques de Harlem




Les maisons de Harlem

Au retour, on nous indique que l'arrêt de notre bus se trouve à vingt blocs. A New York comme dans les autres villes américaines, on ne vous dira pas prenez à la première rue à gauche. Non on vous dira c'est à dix ou vingt blocs d'ici...

Retour à Times Square. Les personnages de dessins animés ont envahi le quartier tout comme le cirque de rue. Tables et chaises nous attendent pour déguster un hot dog ou boire un pot. Ici personne ne vous demande rien. L'ambiance est bon enfant. Pas de prise de tête. On profite de l'instant présent.


Le cœur de Times Square

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La nuit descend sur Central Park


Alors qu'une à une s'allument les lumières de New-York, la côte se pare d'une rivière de diamants


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Samedi 6 octobre

Nous prenons le métro pour rejoindre l'embarcadère du ferry pour rejoindre la statue de la Liberté. La subtilité du métro New-yorkais est de proposer à chaque station deux entrées séparées de chaque côté de la rue : uptown (vers le nord) et downtown (vers le sud).

L'île de Manhattan par temps de brouillard vue de la mer

Avec ses 92 mètres 99, la statue de la Liberté domine la mer dans toute sa majesté. Elle regarde loin, très loin vers l'horizon. Au loin la vision de Manhattan est fantasmagorique. le brouillard coiffe ses tours. Paysage en noir et blanc qui ne manque pas de charme.


La statue de la Liberté est un petit bout de France. En effet, en 1865 des républicains amoureux des Etats-Unis , dont Auguste Bartoldi, proposent de construire une statue gigantesque pour sceller l'amitié entre les deux pays. Le sculpteur travaillait déjà à une telle statue destinée à orner l'entrée du canal de Suez. Il s'agissait alors de magnifier le génie Français. On proposa alors à Bartholdi de changer la destination de sa statue, ce qu'il accepta.

Ainsi fut lancée l'idée folle de construire une statue gigantesque à offrir aux Etats-Unis pour les 100 ans de leur indépendance.


Un montage financier compliqué.

En France, des milliers de particuliers ont mis la main à la poche ainsi que de nombreuses entreprises et administrations françaises, attachés au rayonnement de la France dans le nouveau monde. A l'image du téléthon, une opération de communication d'envergure est montée en France lors de l'exposition universelle de 1878. La tête de la statue trône sur le Champ de Mars. En revanche, les Américains traînent des pieds. La bourgeoisie ne voit pas l'intérêt de cette œuvre. Le bras gauche portant la flamme sera exposé durant cinq ans à Philadelphie et sera vu par environ 10 millions de visiteurs!

Restait à financer, du côté américain, le piédestal qui coûtait aussi cher que la statue elle-même (125 000 dollars pour le prix initial). Un bras de fer s'engage entre Bartoldi, venu en Amérique pour défendre son projet, et les riches entrepreneurs prêts à mettre la main à la poche à une condition : que le nom de leur entreprise figure sur le socle. Ce qu'il refuse.

Joseph Pulitzer, fondateur du journal "New-York World", attaché au projet, organise alors une opération marketing auprès de ses lecteurs : à chacun de leur don, les généreux donateurs verront leur nom publié à la une du journal. L'opération est un succès auprès du peuple américain.

La statue sera construite puis livrée par éléments à New-York pour ensuite être assemblée sur le site, un ancien bastion d'artillerie en étoile à onze branches.


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Nous reprenons le ferry pour rejoindre Ellis Island et le musée de l'immigration.

Hall d'accueil des migrants

La statue de la Liberté était le premier contact visuel des migrants avec l'Amérique après des jours et des jours de mer. Ils venaient chercher fortune ou simplement une vie meilleure aux États-Unis

Cependant avant de fouler le sol de la terre promise, ils devaient passer par Ellis Island, une île minuscule d'une dizaine d’hectares à l’intérieur de la baie de New York, à quelques encablures de Manhattan. Là les attendait un véritable parcours du combattant. Le musée avec force d'images et de commentaires, déroule tout le processus d’accueil des migrants : salle des bagages, contrôle médical et « triage », tests d'intelligence, regroupements par nationalité ou communauté, quarantaine pour les possibles malades, retour vers chez eux pour les migrants dont l’entrée est refusée…

Ellis Island terre d'accueil des migrants


Comment devenir un bon citoyen américain


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Test d'intelligence



Les affiches étaient publiées dans les différentes langues des migrants


1ère photo : monnaie des différents pays d'origine des migrants. Photos suivantes objets et vêtements traditionnels donnés au musé...
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De retour d'Ellis Island, détour par Wall Street Haut lieu de la finance comme en témoigne l'architecture des tours. Wall Street est envahie par les touristes pour la plupart américains. Le must se faire photographier avec le taureau symbole de « la force, le pouvoir et l’espoir du peuple américain pour le futur »

On doit cette sculpture en bronze à l’artiste italo-américain Arturo di Modica. En bourse, les investisseurs qui pensent que la bourse va monter sont appelés Bulls (taureaux) et ceux qui pensent qu'elle va baisser Bears(ours). Pour cette raison, le Charging Bull qui représente un taureau en mouvement a été placé devant le bâtiment de la bourse de New York.

Ce taureau visait à la base à protester contre l’oligarchie financière. Avec ses 3,2 tonnes de bronze, il a coûté 360 000 $

Son histoire est quelque peu paradoxale. Suite au krach boursier de 1987, Arturo di Modica décide de réaliser sur ses fonds propres une sculpture de bronze pesant plus de trois tonnes (le poids a son importance), et évoquant « l’optimisme indéfectible de la force financière ». Il place l’œuvre en toute illégalité sur une des places face à Wall Street. Compte tenu du poids de la bête, la ville de New York traîne pour l’enlever, elle finit par s'exécuter. Mais face aux protestations et nombreuses pétitions, elle la replace un peu plus loin quelques semaines plus tard.


Les tours de Wall Street


Pension pour chiens et chats au cœur de Wallstreet
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Immense émotion et révolte contre le sectarisme devant le Mémorial des tours jumelles tombées sous les coups du fanatisme. Le nom de chacune des 5 000 victimes est gravé dans la pierre. Seul un poirier a résisté à l'horreur.

Le mémorial se compose d'un parc avec deux bassins carrés situés à l'emplacement même des deux tours détruites. Les bassins, d'une profondeur de 9 mètres, sont alimentés par des chutes d'eau s'écoulant le long des murs. Au centre des bassins, se trouvent deux blocs carrés encastrés, symbole de la chute des tours jumelles. L'eau s'écoule en circuit fermé pour rappeler que « Le temps passe mais nous n'oublierons jamais ».


L'église et les tours veillent sur les 5 000 victimes



Seul rescapé de la catastrophe, cet arbre qui symbolise la force de la vie.
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7 octobre

Une église protestante dans un théâtre au cœur du quartier des comédies musicales. Il n'y a qu'à New-York que l'on voit ça.

Broadway est connu dans le monde entier pour ses shows et comédies musicales. Ce que l'on sait moins c'est qu'un des théâtres s'est reconverti en église protestante : la Times Square Church. Rater l'office du dimanche matin à 10 heures, c'est se priver d'une célébration religieuse qui vous prend aux tripes même si vous un athée pur et dur.

Tout le décorum du théâtre a été conservé. L'organisation est parfaite. Des bénévoles vous placent comme au théâtre (très peu de touristes étrangers). Un orchestre et une chorale de plus de cent personnes animent l'office pendant deux heures. Dès les premières notes, l'émotion nous saisit. Ici on chante, on danse, on applaudit. Impossible de rester sur sa chaise. La ferveur vous gagne.

Encore plus décoiffant, le prêche du pasteur, ponctué par les alléluia des fidèles. Pendant 45 minutes il plaide la cause d'Israël pour qu'elle récupère ses terres d'origine. Impensable en France.

Tout a commencé en 1987, une époque où le quartier de Times Square et la 42eme rue étaient beaucoup plus dangereux qu’ils ne le sont aujourd’hui. A l’époque les dealers de drogue, les junkies en tous genres, les prostitués, les sex-shops peuplent le quartier… Un pasteur David Wilkerson se donne la mission d’ouvrir alors une église afin d’aider les personnes désœuvrées qu’il rencontre. La Times Square Church demeure une église toujours aussi joyeuse et aussi vivante qui accueille croyants et non croyants.

Tout le décorum du théâtre a été conservé

A Broadway : stomp, le ballet des objets abandonnés

Stomp est un spectacle incroyable d'une haute-intensité, avec des percussions originales composées de poubelles, canettes, bâtons en tout genre ainsi que des danses magnifiques. Stomp n'est certainement pas une comédie musicale traditionnelle, il s'agit plus d'un show doté d'une énergie folle.


Récompensé par de nombreux awards (distinctions) ans le monde, ce spectacle utilise le langage universel du rythme, du théâtre, de la comédie et de la danse.


Les couvercles de poubelles volent dans une chorégraphie époustouflante. Néanmoins la danse des barils avec des chaussures de ski aux pieds est le clou du spectacle.


Pas de photos (sauf celles du site Internet) pas de vidéo, il ne reste que les souvenirs.


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Au cœur de la forêt des gratte-ciel, un havre de paix : Central Park. Encadré par l'Upper East Side et l'Upper West Side, c'est le parc le plus visité des Etats-Unis. Lieu de détente privilégié des New-yorkais, calèches, cyclistes, piétons cohabitent sans problème. Un lac propose des promenade en barque, tout ce qu'il y a de plus romantique. Les mariés y viennent se faire photographier.

Lieu de détente des New-Yorkais

Dans un endroit ombragé du parc, Strawberry Fields, une mosaïque rend hommage à John Lennon, chanteur et compositeur des Beatles et du fameux Imagine. Il a été assassiné le 8 décembre 1980 devant le Dakota Building, son domicile new-yorkais. On doit cette œuvre à Yoko Oko, sa veuve. Les fans du chanteur entretiennent sa mémoire en reprenant Imagine et déposent fleurs, bougies ou peluches.


Imaginez qu'il n'y a pas de Paradis,

C'est facile si vous essayez,

Aucun enfer en dessous de nous,

Au dessus de nous seulement le ciel,

Imaginez tous les gens,

Vivant le présent


Imaginez qu'il n'y a aucun pays,

Ce n'est pas dur à faire,

Aucune cause pour laquelle tuer ou mourir,

Aucune religion non plus,

Imaginez tous les gens,

Vivant leurs vies dans la paix


Vous pouvez dire que je suis un rêveur,

Mais je ne suis pas le seul,

J'espère qu'un jour vous nous rejoindrez,

Et que le monde vivra uni


Imaginez aucune possession

Je me demande si vous le pouvez,

Aucun besoin d'avidité ou de faim,

La fraternité des hommes,

Imaginez tous les gens,

Partageant tous le monde


Vous pouvez dire que je suis un rêveur,

Mais je ne suis pas le seul,

J'espère qu'un jour vous nous rejoindrez,

Et que le monde vivra uni

John Lennon

Rencontre avec l'association des skate danseurs


Grand poumon vert de New-York,, Central Park apporte un peu de fraîcheur. Le thermomètre affiche 27 degrés. Au détour des allées d...

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S'il est un restaurant très prisé des New-Yorkais, c'est bien le Stardust dans Times Square. Il faut compter entre une et une heure trente de queue pour y accéder. Il est célèbre non pas pour sa cuisine qui, est tout-à-fait correcte, mais pour ses serveurs. My fair lady, West Side Story vous sont servis sur un plateau. De l'ouverture à la fermeture, les apprentis des comédies musicales mettent le feu à l'établissement. On chante, on frappe des pieds et des mains, on applaudit.

Raisonnable au niveau des prix. Il faut compter 77 dollars pour deux personnes boissons comprises pour une soirée inoubliable

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Le 2ème lundi d'Octobre, New-York rend hommage à Christophe Colomb. Date autour de laquelle l'explorateur aurait foulé, pour la première fois, le sol américain. La communauté italienne voit en lui un véritable héros et une partie intégrante de sa culture. Aussi, le jour du Colombus day, New York se pare de couleurs italiennes et résonne au son de la tarentelle et du bel canto. Une parade gigantesque réunit tout ce que New-York compte dans la police, les sapeurs pompiers, l'armée, les politiques en campagne, les écoles avec fanfare et pom-pom girls, les associations et même les camions poubelles habillées de cocarde aux couleurs de l'Italie.


Né en Italie, l'explorateur et navigateur Christophe Colomb (1451-1506) cherchait une route plus courte pour aller vers les Indes Orientales. Les monarques catholiques espagnols (Ferdinand II d’Aragon et Ysabelle de Castille) lui font fait confiance et financent son projet. Colomb quitte alors l’Espagne pour effectuer son premier voyage à l’ouest. Le 12 octobre 1492, il voit l’Amérique pour première fois. Lorsqu’il pose le pied sur le sol américain, il pense être arrivé être aux Indes et nomme les habitants locaux les Indiens.

Les motards forment un V avec leur machine et ouvrent le cortège tous feux allumés. les agents de police défilent avec femme, enfant et même le chien. Au total plus de 35 000 personnes déambulent sur la 5ème avenue pendant plusieurs heures. Une fois le dernier char en mouvement, les balayeuses entrent dans la danse pour rouvrir l'avenue à la circulation.

La police new-yorkaise


Les pompiers de New-York


La publicité est de la partie


Les politiques en campagne


Les camions poubelles


C'est sur ces images que se referme ce carnet de voyage dédié à une ville envoûtante qui ne dort jamais. New York.