Carnet de voyage

Norvège, hiver 2020

16 étapes
2 commentaires
Eh bien voilà, encore une fois, ça nous démangeait....
Du 1 au 14 février 2020
2 semaines
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J-60àJ-1

C'est à dire, au mois d'octobre... Lorsqu'on a vu que petit à petit, il y avait de moins en moins de cabines libres sur le bateau, et que les prix ne changeaient plus. On a pris nos billets pour faire Bergen-Tromsø, à bord du MS/Vesteralen, un des plus petits bateaux de la flotte de l'Express Côtier Hurtigruten.

Une fois les billets pris, on s'est aperçu qu'il y avait un programme de fidélité (et donc de réduction) pour ceux qui avaient, comme nous, déjà fait un voyage d'au moins trois nuits à bord de l'un des bateaux ! On s'y inscrit quand même, pour les éventuels prochains voyages.... et le lendemain : surprise ! l'Hurtigruten nous a remboursé le montant de la réduction !! La classe !!!

Il faut maintenant trouver les billets d'avion pour aller à Bergen, et pour revenir de Tromsø. Plusieurs heures devant les sites de nos compagnies préférées, Brussel air lines, Lufthansa et Wideroe, et voilà les billets pris : aller-retour Marseille-Bergen, avec la Lufthansa, par les chemins de traverses....puis un aller simple Tromsø-Bergen par Wideroe, le jour du départ. Ce qui nous fait un total de 3 décollages et atterrissages pour l'aller, et 4 décollages et atterrissages pour le retour ! Moi qui aime tant ça !!!

THE trajet !!! 

Restent les AirBnB, à Tromsø même : chez Hergun car il y a encore des nuits libres (chouette !!!), et à Manndalen, au pays des Samis, plus à l'intérieur des terres.

Puis il a fallu s'occuper de la location de voiture à Tromsø, et du parking de l'aéroport à Marignane.

En attendant, on regarde où se trouvent les bateaux de l'Hurtigruten, et les webcams qui se trouvent à bord...

https://www.hurtigruten.fr/carte/#norway

Avec un constat terrible : pas de neige au sud de Bodø....du vent et des records de précipitations à Bergen... le réchauffement climatique est en marche et ce sont les régions extrêmes de notre planète qui en souffrent le plus !


21 janvier : arrivée de ma carte mutuelle européenne, on sait jamais, ça m'avait bien servi en 2013...

Vérification de la capacité de contenance de la thermos offerte par Gaëlle à Noël : deux bonnes assiettes de pâtes rentrent sans problème ! On va enfin pouvoir manger chaud en pique-nique dans la voiture....

27 janvier : ça se rapproche.... on commence à regarder si on a tout ce qu'il faut au niveau photo : cartes SD, batteries (il en faut au moins 3, ça craint le froid ces petites bêtes-là....), filtres, etc...

31 janvier : les derniers achats, calissons et nougats pour nos hôtes, granules pour les poissons....et récupération de la carte bleue de Jean-Marie auprès de la Caisse d'Epargne. Quitte à avoir deux banques, autant comparer, lors des séjours hors zone euro, les taxes prises pour un retrait ou un paiement par carte bleue :

La Caisse d'Epargne prélève 2,90% du montant + 3,35€ pour un retrait, et 2,90% du montant (avec un maximum de 6,85€) pour un achat, alors que la SMC prélève 3,10% du montant + 4,10€ pour un retrait et 3,10% du montant + 1,20€ pour un achat.

Notre choix est fait : un gros retrait de NOK en début de séjour puis des paiements par carte bleue pour le reste.

J0

Une nuit à se demander si on n'a rien oublié....Café vite avalé.

Valises fermées, sacs à dos bouclés, voiture jusqu'à l'aéroport, parking super éco, navette, embarquement des bagages (qui devraient aller jusqu'à Bergen d'un coup), passage à la sécurité, toujours un moment de stress pour Jean-Marie qui doit sortir ordi, tablette, appareils photos, etc... cette fois-ci, le micro est resté dans la valise....

Attente dans la salle d'embarquement.

Les toilettes de l'aéroport sont nettoyées avec des produits écologiques et il y a enfin des poubelles à tri dans la salle !

On a toujours le stress d'arriver en retard, et finalement on se retrouve à poireauter dans la salle d'embarquement à remarquer ce genre de détail.


Et voilà... dans l'avion. Déplacés gentiment par l'hôtesse car nous n'avions pas de hublot.

Arrivés à Munich....après avoir survolé, sous le soleil, des mosaïques de champs avec des villages éparpillés.

Dans l'aéroport, plein de gens avec des masques sur le visage, ça fait bizarre... et souvent les autres s'écartent des personnes d'origine asiatique, masquées ou pas, c'est plus qu'offensant !

Porte K03. On a le temps, prochain embarquement à 12h30

Installés sur les transats...

Petit repas leger dans un kiosque en verdure (même si c'est du tissu...)


Deuxième avion...SAS.

On a traversé les nuages et découvert les alentours d'Oslo, enneigés mais pas trop... température de 5°....nuages très bas, limite pluie.

Atterrissage en douceur.

Les bagages nous suivent tous seuls, on s'en est assuré. Et du coup pas de déballage des sacs à la sécurité !!! "Passage à la douane", on retrouve les "Tanum", et on attend le vol suivant en cherchant un minibank où retirer de la monnaie.


Muffins, Farris et Kviklundj....notre petit goûter avant d'embarquer pour Bergen...Le jeune serveur parle un peu français et nous parle de Nice et de Cannes...

Embarquement : plus personne n'a de carte d'embarquement papier. Tout le monde scanne le QRcode affiché sur le téléphone. Rapide. Finalement on ne nous aura demandé le passeport qu'à Marignane.

On s'installe dans le 3ème avion en direction de Bergen.... mais départ bien retardé à cause du système de navigation qu'il faut rebooter !

Info : l'avion ne pourra pas partir....

On sort de l'avion pour un deuxième avion mais, après plusieurs dizaines de minutes à rester dans le bus, même problème pour cet avion là.... retour dans l'aéroport ....

"Bateau raté" se profile à l'horizon... dégoûtés...deux filles nous prennent en pitié et nous amène au "service centre"...

Le vol est annoncé pour 20h45. Donc bateau raté c'est sûr. Le monsieur de la SAS nous dit qu'il va nous mettre peut-être sur un vol pour Alesund demain matin.

Finalement ce sera Molde. Avec nuit à l'hôtel et repas du soir. SAS gère vraiment bien. Et les gens sont d'un calme !!! C'est impressionnant !

Et le personnel souriant, aimable, qui après avoir passé 20 minutes à nous arranger le coup, un téléphone sur chaque oreille, tout en distribuant des bons de réduction aux autres passagers de ce vol, prend encore le temps d'être patient avec un couple d'Allemands pas très cool à qui il arrive le même problème.

Du coup, c'est nous qui nous les coltinons, calmés mais pas très futés, et ne parlant pas trop l'anglais.

Et là où on récupère les bagages, en attendant que la jeune fille cherche "à la main" nos valises parmi celles de tous les passagers du vol, on laisse un message à l'Hurtigruten pour les informer de nos déboires...( et expliquer à nos nouveaux copains comment faire).


Soirée tranquille au resto et hôtel....

J1

Réveil à l'hôtel après une nuit au calme. L'isolation y est vraiment parfaite ! On aurait dit qu'on était seuls !

Soleil, ciel bleu, 0°. Et on regarde la slow tv sur NRK : l'Hurtigruten au Svalbard minute par minute, ça donne envie !!!

Petit dej d'ogre : vaffler stasjon (tout pour faire des gauffres)... saumon, fromages dont le fameux brunost (fromage de chèvre brun à la consistance de la mimolette mais marron), céréales, fruits, yaourts en tous genres.... confitures, compotes, pain de toutes sortes....des œufs dans toutes les cuissons... café, thé, jus de fruits... on n'a pas tout pris....


L'Hurtigruten vient de nous appeler, ils n'avaient pas lu notre mail mais après que Jean-Marie ait raconté les péripéties d'hier soir, ils préviennent le navire de nous attendre ce soir à Molde. Ouf !


Enregistrement automatique des bagages. Passage au contrôle sécurité où ils retiennent le sac de Jean-Marie...sacoche photo fouillée à fond mais avec un sourire plein de charme !

Aucune nouvelle de nos "amis" Allemands qu'on n'a vu ni au repas hier soir, ni au petit dej ce matin.

On attend dans l'aéroport, écoutant les pianistes plus ou moins doués qui s'essaient sur le piano mis à dispo.

Petit repas sandwiches yaourt muffin boisson où on utilise nos vouchers de 100 nok.

Les contenants sont en simili plastique, fait avec des plantes et les couverts en bois style balsa.

Quelques infos publicitaires sur les panneaux lumineux et...

Go to gate A6, on retrouve les Allemands, tout le monde monte à bord de l'avion, décollage, on survole des paysages blancs, descente sur Molde dans les nuages et atterrissage... vite fait bien fait ! 45 min en tout !

Récupération des bagages, nickel, dans une aérogare pas vraiment grande. Minibus pour le centre ville, et sympa, le chauffeur nous amène au quai de l'Hurtigruten !

Et on voit enfin notre bateau !!!

On monte à bord... super bien accueillis, cabine 355, toutes les infos... Hâte de se poser.... et en ouvrant la porte : super cabine avec un hublot alors qu'on devait avoir une "polar interieure" et reproductions de Krøyer, peintre norvégien qu'on affectionne !

Rangement des vêtements, mise sous le lit des valises ouvertes et on va profiter !!!

Tour du bateau pour repérer les "bons endroits", passer par les lounges, les escaliers humides, les ponts.... il pleut neige....

Le Vesterålen quitte Molde. Lumières de la ville qui s'éloigne, Jean-Marie fait des essais de filé en photo.

Repas au snack.

De passer d'un endroit à l'autre, j'en ai perdu mon bonnet... retrouvé 5mn après à la réception de bateau...

Ça balance un peu....

Le M/S Nordlys nous croise en mûgissant.

Ça balance de plus en plus. Jean-Marie filme. Je commence à avoir mal au cœur, je fixe l'écume des vagues contre la coque.

Arrêt à Kristiansund. Du coup la mer se calme. On arrive à trouver une porte qui donne sur l'avant du bateau. Jean-Marie filme et photographie les hommes à l'arrimage.

La ville est jolie, l'église éclairée... et une plateforme pétrolière illuminée plus qu'un sapin de Noël !!!

Retour dans la cabine.

Nuit nuit !

J2

Le bateau tremble de toutes parts, on part d'un port... une fois qu'on a compris que tous les bruits bizarres sont en fait normaux, tout va mieux. La houle nous berce....

Réveil avec la neige qui traverse à l'horizontale, le champ de hublot.

Les prémices du jour avec des terres allumées de part et d'autres.

On avance doucement vers Trondheim pendant qu'on petit-déjeune en compagnie d'un jeune couple de français qui descend à Trondheim puis prend l'avion pour Tromsø. On leur donne quelques idées de visites et de panoramas.

Exercice avec un des bateaux de sauvetage, pour l'équipage.

Le soleil est au rendez-vous et éclaire Munkholmen, fort qui a servi de monastère, de lieu d'exécution, de garnison, et de défense aérienne pendant la seconde de guerre mondiale.

Débarquement à Trondheim où on reprend le même chemin qu'il y a 4 ans. Vieux centre ville. Place "Terra Incognita" qui commémore le 22 juillet 2011 et les 5 jeunes de Trondheim tués à cette occasion.

Apparaît ce jour-là une terre inconnue des Norvégiens...

Traduction du début du panneau, expliquant le nom de ce mémorial et son aspect :

"L'attaque terroriste du 22 juillet contre le quartier du gouvernement et contre le camp d'été à Utøya a représenté un traumatisme pour beaucoup de gens et a été une tragédie pour le pays entier. Un territoire inconnu soudain est apparu au milieu de nos vies, dans notre existence politique et sociale. Sur les anciennes cartes, les territoires inconnus et inexplorés sont nommés "Terra Incognita" et sont représentés par des espaces blancs"


Le jardin de l'évêché se réveille des flocons tombés tot ce matin. Belles ombres, belle ambiance. Petit tour dans la vieille ville toute mimi. Les façades des vieilles maisons se reflètent dans le canal.

En savoir plus sur Trondheim : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Trondheim


Quelques courses au Narvesen pour le repas de midi et le grignotage du soir, et retour au bateau. Faudrait pas le manquer !

Petit rituel de "velkommen" à l'entrée sur le bateau avec scan de notre carte personnelle de bord et passage à la désinfection des mains avec une solution hydroalcoolique.

Repas dans la cabine.

Le Vesterålen quitte Trondheim à 13h15 dans la lumière d'une fin d'après-midi.

Les ferrys traversent tranquillement les bras de mer. Les nuages encapuchonnent les montagnes et le bateau se balance doucement...

On est dans un bras de mer avec d'un côté une côte enneigée et de l'autre, des fermes, des champs et des forêts.

Mais dès qu'on sort... on se pèle !

Donc on va se réchauffer avec un thé au deck 7, fyret lounge (fyr = phare), où défile le paysage comme un poster panoramique . Rochers arrondis à peine saupoudrés de neige.

Jean-Marie filme. La nuit tombe vraiment vite et le bateau se remet à tanguer...

Retour à la cabine où on fait quelques étirements. On a quand même bien marché dans Trondheim et par des températures négatives... on a explosé nos objectifs de pas ! On en profite pour décharger les photos sur l'ordi et pour recharger les batteries, y compris les nôtres avec un gateau spirale au chocolat.

Retour à la cafétéria pour manger un peu et boire un thé.

Le bateau balance doucement.

On se fait une partie de scrabble via une appli sur le téléphone puisqu'on n'arrive pas à lire notre série du soir en streaming sur la tablette. Jean-Marie gagne haut la main !

Et maintenant dodo !

J3

Mauvaise nuit... le bateau vibre à qui mieux mieux. On avance à allure modérée en s'arrêtant dans quelques ports. Escales rapides de quelques minutes.

Le jour se lève petit à petit sur des îles blanchies et des jolies montagnes. Par contraste, la mer est noire.

7h40, passage du cercle polaire, marqué par un globe installé sur une île.

On croise le MS/Polarlys qui descend vers le sud.

On longe toujours des îlots saupoudrés. L'eau a la même teinte que le ciel, deux ou trois tons en dessous.

On sort prendre quelques photos et vidéos avec le matin rose qui se lève. On assiste même au lever des couleurs avec le drapeau norvégien frappé du tampon de la poste. Beaucoup de gens sont sur le pont, emmitouflés et contemplatifs.

Puis on déjeune en regardant défiler les montagnes à tribord.

On balade sur tous les ponts extérieurs, glacés, pour faire des photos. Tout est magnifique : les îlots, les montagnes, la lumière....Escale à Ørnes le temps de débarquer matériel et courrier.


A 10h30 a lieu la cérémonie du passage du cercle arctique. Coupe de Champagne, arrivée de Neptune, remise du drapeau signé du capitaine avec l'heure du passage, gagné par "qui devine l'heure ?", Jean-Marie passe sous les glaçons et reçoit son certificat.

On passe à l'avant. Photos des Lofoten éclairées par le soleil, au loin.

Le vent souffle la neige au sommet des rochers.

Les batteries souffrent, on va récupérer les chargeurs pour les charger sur les prises mises à disposition sous toutes les tables du "Fyret lounge".

Passage à la cabine donc.

On s'installe bien au chaud....

Il neige, le paysage s'évapore dans le blanc. Les flocons dansent lentement.

C'est hypnotique.

Arrivée à Bodø sous la neige. On s'équipe et on sort. Beaucoup de vent et de neige, le bruit des pas qui craquent la neige.....le quai tel que vu sur la webcam des bateaux de l'Hurtigruten. Le centre ville est à 15mn à pied. On passe devant la gare terminale des trains, plus au nord y en a plus. Centre ville sans charme, pas de vieilles maisons.

Quelques photos quand même.

Repas au kebab du coin qui vient d'Irak. On discute un peu.

On trouve un mini Coop dans lequel on fait les courses pour ce soir, le Narvesen ne proposant que des sandwiches à réchauffer... Rues perpendiculaires avec des maisons en bois mais pas si vieilles que ça...

En savoir plus sur Bodø : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bodø

La neige s'est calmée mais le vent souffle la poudreuse des toits.

Retour au bateau. Petit repos avant le départ.

Le vent tourbillonne de neige sur les ponts craquants. Ça fait un peu blizzard... Vol d'oiseaux au loin...

En route pour Stamsund...en traversant le Vestfjord.

Le soleil aurait pu mais... a laissé s'installer de gros nuages de neige. Juste un trait de lumière rouge à l'horizon...

Jouer au scrabble et entendre la neige qui crépite sur le toit en verre.... Il vente énormément mais le bateau ne bouge pas trop.


Arrêt à Stamsund, si petit qu'on est amarré au pied de la montagne. Imposante, dans les nuages qui crachent leur neige au souffle du vent et à la lueur intermittente de la lune.

Jean-Marie filme les gars qui travaillent et la danse des flocons. Quelques photos au clair de lune au moment de partir, mais ça bouge quand même un peu. Les ponts sont recouverts de neige, il y a même quelques petites congères !


Repas salade dans la cabine, puis on va au salon de devant en attendant l'annonce comme quoi on va croiser "notre" bateau, le MS/Lofoten.

On arrive à Svolvaer sans l'avoir vu.... on ne descendra pas, le bateau ne reste qu'une heure et on n'a pas souvenir que ce soit très beau, surtout à cette heure là.

Et juste avant de repartir : spectacle dans le ciel ! Les premières aurores boréales !

Il y a du monde sur le pont, avec appareils photos ou téléphones, certains même essaient de photographier les aurores avec le flash !!!

Mais c'est toujours aussi magique, avec les montagnes de Svolvær en fond....



Je me débats avec mes réglages alors je laisse tomber et je regarde. Jean-Marie photographie. C'est beau !!!!

Le bateau démarre, ça devient plus difficile de photographier, on se laisse le temps de regarder.

On voit la Grande Ourse au milieu d'un filament vert, puis Cassiopée.

Au loin, les nuages enveloppent Svolvaer, le nimbant d' une lueur blanche presque surnaturelle. Puis gagnent notre coin de ciel, le spectacle est terminé... on en aura bien profité !


Un chocolat chaud pour se réchauffer.

J4

Réveil à Harstadt, sous la neige.

Le bateau repart bientôt au milieu des langues de rochers affleurant. Les flocons volettent près du hublot. Le personnel racle la neige sur le pont.

Petit déjeuner. Plein d'Allemands qui s'adressent à nous en allemand comme si on en était... quelques jeunes enfin, et des familles.

Sur les ponts, couverts de neige, on photographie les côtes qui disparaissent sous les averses.

En direct sur Facebook, c'est rigolo les réactions des gens au film de Jean-Marie qui fait le tour du bateau.

On rentre faire les bagages, car il faut rendre la cabine à midi.

Arrêt à a Finnsnes, où on sort quelques minutes. Gros blizzard, je ne sens plus mes doigts. Le temps de faire quelques photos et on repart. Quelques glaçons flottent au bord du rivage.

On longe Senja mais sans visibilité. La neige tourbillonne partout sur le bateau.

On rend la cabine, et on va faire un tour dehors.

Les maisons rouges du rivage se voient à peine.

Ca caille....

Petit passage au chaud au Fyret. On regarde passer les rivages, blancs ponctués de maisons rouges ou blanches. Quelques balises.

On approche de Tromsø.

On se retrouve encore une fois dehors sur le pont de devant. Ca souffle énormément et ça gèle : -4°...

Photos d'ambiance, on retrouve la montagne imposante aux trois sommets qui se trouve en face d'Hella.

Un bateau au loin, se fait avaler par un grain... qui nous tombe dessus 5mn après.

On rentre au chaud pour l'arrivée sur Tromsø. On voit défiler nos paysages, les routes par lesquelles on est passé des dizaines de fois....

Le bateau est vraiment au ralenti. On avance tout doucement vers l'inéluctable fin du voyage en bateau....

Il y a la queue dans les escaliers pour sortir. Il faudra que Jean-Marie explique qu'on va chercher nos valises entreposées de l'autre côté pour qu'un monsieur hargneux veuille bien nous laisser passer....comme si on était le genre à passer devant tout le monde....

Bref, on se retrouve sous la neige et dans le vent à se demander où se trouve l'arrêt du car express qui va à l'aéroport.

Après discussion au Tourist Info et après l'avoir vu nous passer sous le nez mais trop loin pour l'attraper, on se rabat sur le bus 24. On profite de l'achat des tickets de bus pour s'offrir une kanelbolle chacun...

Le bus traverse l'île puis passe par le centre commercial et nous amène à l'aéroport.

Au comptoir, le gars trouve impressionnant qu'on revienne tous les ans... et nous attribue une Peugeot 5008 !

Comme on va se la péter !!!!

En tous cas, elle roule et se comporte comme il faut sur la neige. Jean-Marie retrouve ses sensations et reprend la route comme si on allait au boulot.

Arrêt à l'Eurospar où on fait les courses pour ce soir et demain. En sachant déjà exactement où tout se trouve....rien n'a changé.

Arrivés chez Hergun, on gare la voiture et on commence à porter valises et sacs devant la porte. Tout est éclairé, la porte est ouverte. A peine rentrés, voilà Hergun qui arrive, grosses embrassades, on est content de la voir !!!!

Elle nous dit que hier c'était grosse tempête et qu'il a fallu qu'elle renonce à son trajet, arrivée au milieu.... on a effectivement vu d'énormes quantités de neige sur les toits et dans les jardins.

Un petit thé avant de s'installer....J'ai l'impression de sentir encore les mouvements du bateau....

J5

6 février 2020

🎉 Lihkku beivviin ! Aujourd'hui on célèbre la Fête nationale samie 🎉


Le ciel est bien couvert, ça alterne entre neige au loin, neige au-dessus, pas de neige.... avec de vent.

9h, les lumières des routes se sont éteintes. Les montagnes apparaissent et disparaissent au gré de temps. Les cormorans passent à tire d'ailes presque sous notre fenêtre.

Confirmation : c'est vraiment là qu'on est bien !

On passe près de l'école, sans clôture, où les enfants grimpent dans les arbres....

On prend la route de Sommarøy sous la neige qui recommence à tomber... Tout est blanc blanc blanc.... heureusement qu'il y a les piquets rouges avec une bande fluorescente qui marquent la route sinon...

On s'arrête au premier parking que l'on voit, au niveau du lac (qu'on ne voit pas).Trois voitures sont garées mais aucune trace n'en sort..... on ne reste que le temps de prendre quelques photos blanches, pas trop loin car on s'enfonce vraiment dès qu'on s'éloigne un peu trop.

On reprend la route invisible, on a l'impression de flotter dans le blanc, ça fait bizarre. La voiture, elle, continue sans s'en faire ! Toute bardée de capteurs et de réglages automatiques....

On laisse Vasstrand sur la droite, on longe le bord de mer où des pancakes se sont formés. La lumière ne cesse de changer. D'une minute à l'autre, on peut voir les reflets de la montagne, ou l'averse de neige sur cette même montagne. Dès qu'on "voit" une photo, faut la faire, sinon, le paysage a changé... et comme il est vraiment difficile de s'arrêter sur la route qui n'est dégagée que sur la partie centrale, c'est un vrai challenge !

Une petite loutre vient nous faire un petit coucou pendant une de ces pauses photo...

Le ciel nous gâte, donnant le meilleur de lui même : obscur sur la neige, rose au loin, traversé du plumage des averses, troué par la lune (ou pas), avec un vol de rapace...

L'arrivée sur Sommarøy est magnifique. On se gare juste avant le pont et on marche un peu pour retrouver la plage et ses vagues que Jean-Marie filme. Le vent pique les doigts mais il ne fait pas trop froid : -4°.

Passé le pont, on s'arrête face à Håja, île que l'on photographie chaque année, et chaque année différente....

Pique-nique dans la voiture. Merci à Gaëlle pour la thermos qui nous permet de manger un plat vraiment chaud ! Devant un sacré panorama !

On fait le tour de l'île en s'arrêtant le plus possible. Encore beaucoup de photos malgré mes batteries qui font la gueule... Puis arrêt au café "Havfrua" (la sirène) où on se retape avec un varmsjokolade, un eppelkake et une vaffel au brunost. Une pensée et un message pour Pat à qui l'on avait envoyé une photo de là l'an dernier.

La nuit tombe.

On rentre en s'emplissant encore les yeux des paysages qu'on traverse.

Le passage près du lac est chaud chaud chaud.... il tombe des bonshommes de neige ! Et la route est poudrée. Heureusement que personne n'a enlevé les piquets depuis ce matin....


La fatigue nous tombe dessus... quelques courses à l'Eurospar, et retour "à la maison". Petit thé muffins et recharge des appareils photos. Et du pilote !

Et pendant ce temps, des lumières brillent avec force sur la montagne : ce sont des skieurs qui descendent dans la poudreuse...

J6

Réveil en douceur, il a encore neigé cette nuit... mais la météo prévoit une remontée des températures et de la pluie.... berk !

Et en effet on prend la route vers Hansnes, sous la neige fondue et sur une patinoire. La conduite est vraiment difficile, heureusement qu'on a des pneus à picots ! Mais faudra quand même pas s'arrêter dans les montées !

Une fois tous les supermarchés passés, on tourne à gauche vers Skulsfjord. On a quitté la route principale alors ça devient encore plus dur. Mais le paysage est à la hauteur : collines hirsutes d'arbres nus, comme des joues mal rasées, combles ridées par le souffle du vent... on se sent tout petit dans cet espace immense et vierge !

On croise un chasse neige, pas facile de se croiser. Puis un cracheur de neige !


La route monte. Le parking du col est inaccessible, le chemin étant barré d'un mur de neige... On passe le tunnel verglacé en se cramponnant, puis la route qui descend vers Skulsfjord, à 10%.... on longe la forêt de bouleaux où nous avions fait la si belle rencontre avec une chouette épervière, mais on a beau chercher, on ne la voit pas. On ne peut pas se garer et marcher le long de la route, j'ai oublié de prendre les crampons et sans, impossible de ne pas glisser. Ou alors il aurait fallu des patins....

Photos le long de la plage, le soleil éclaire l'air autour des montagnes.

On va jusqu'à Skulsford, puis retour. Avec une belle surprise : des rennes nous font le plaisir de venir vers nous et de nous entourer. On est presqu'à les toucher, une belle expérience !

Eux aussi dérapent sur le verglas...

Sur la route qui rejoint celle d'Hansnes, on croise une voiture bien amochée qui n'y était pas à l'aller, une femme qui marche avec son chien (non merci, je n'ai besoin de rien, ce n'est pas ma voiture), des gens qui grimpent à flanc de montagne, une jeune fille qui chausse ses skis avec peaux de phoques pour la rando.... et des mini parkings dégagés par les chasse-neige pour justement permettre à ces gens de s'adonner aux loisirs de plein air. C'est leur philosophie ici.

On retrouve la route principale pour un petit moment, toujours aussi gelée. La mer a pris une couleur bleu ciel tournant vers le vert émeraude... on aperçoit quelques canards.

Puis direction Kvaløyavågen, par la petite route.

Le ciel est presque bleu partout, mais comme le soleil est très bas sur l'horizon, il ne dépasse pas la couronne de nuages posée sur les montagnes.

On a quand même de beaux éclairages au moment où le soleil se couche.

Et la chance de voir un cygne sur sa plaque de glace...

On s'arrête sur un parking pour manger, avec vue sur le fjord !

La route vers Kvaløyvågen est compliquée mais Jean-Marie est un vrai pro ! Ce paysage se mérite ... même si c'est toujours aussi frustrant de ne pas pouvoir s'arrêter facilement malgré tours et demi-tour...

Le soir tombe, les lumières s'allument un peu partout, entrées des maisons, fenêtres, boîtes aux lettres...

Retour par la même route. Un bus nous suit (on est au fin fond du monde hein !), on le laisse passer en prenant un chemin transversal et on tombe sur des lagopèdes ! des saules, ou alpins, on n'en sait rien, mais c'est la première fois et ils sont tout près !!!

Séance photos... la nature ici est généreuse !

On en retrouve d'autres plus loin, faut vraiment regarder pour les voir, blancs sur le blanc de la neige....

Retour au bercail en passant par l'Eurospar.

Jean-Marie peut enfin se détendre....

Traditionnelle recharge des batteries, transfert des photos sur l'ordi, thé... consultation de la météo, du ciel qui s'est recouvert....notre soirée d'ici...


Et voici l'alerte météo dans le Troms pour ce soir et les prochains jours :

Utfordrende forhold pga. flere ulike skredproblem. Unngå utløpsområder i lavlandet og vær varsom i områder med fokksnøflak i høyfjellet.


Est ce que c'est plus compréhensible en français ?

Conditions difficiles dues à. plusieurs problèmes de glissement de terrain différents. Évitez les débouchés dans les basses terres et soyez prudent dans les zones où les renards flocons de neige en haute montagne.


On fera attention promis ! Surtout aux renards flocons !!!!

J7

Dépités.... la neige fond à toute allure...il fait 4°....

On a chaussé les crampons, la marche est devenue une longue glissade....idem sur les routes. Heureusement, ils ont une parade super efficace : les gravillons. Et finalement, la route vers Grøtfjord, qui est quand même assez hardos et qui faisait peur à Jean-Marie, s'est laissée passer assez facilement, enfin pour ici, car fallait quand même bien tenir la voiture qui, de temps en temps, signalait que les conditions ne permettaient pas la conduite automatique....

Mais on s'arrête avant à Ersfjordbotn, vue magnifique sur le fjord mais pas de belle lumière... on devient difficiles... bon, on a pris quelques photos quand même....

Grøtfjord presque sans neige.....ca fait tout drôle. On fait quand même quelques photos avec la mer, les vagues, les montagnes toujours aussi imposantes. Quelques bécasseaux violets viennent picorer près de nous

Au fond du fjord, reflets sur la glace qui fond. Un craquement soudain...

Il pleut ...ambiance bizarre...

Et les sommets dans un brouillard de neige...

On continue la route vers Tromvik, admirant les îles au loin, le vert de la mer, les arbres dénudés qui se détachent sur l'eau... le paysage est peau de léopard avec les taches du lichen libéré de la neige.

Quelques voitures sont arrêtées sur les bas cotés, là où c'est dégagé. En sortent des jeunes qui se préparent à une montée puis une descente en ski de rando, des gens qui partent en balade avec des chiens...c'est samedi !


Pique-nique à Rekvik, après une route montagnarde à peine goudronnée.

Face à la mer, avec le bruit des vagues....

On marche un peu. On était venu là en août 2012. Rien n'a changé, les ancres déposées sur les rochers, le ponton qui s'écroule dans les vagues, les bois flottés qui parsèment la plage, même un couteau lié à un filin, qui était déjà là....

Un peu d'éclaircie au dessus des sommets, on prend la route du retour, espérant un peu de lumière sur Grøtfjord. C'est raté, alors on s'arrête près d'un lac gelé vert d'eau où se reflète la montagne et quelques petits rochers. On marche sur les lichens, on s'enfonce jusqu'au genou dans le neige molle mais qu'est ce que c'est beau !

La route est presque sèche.

Les lumières se sont allumées et se reflètent dans le fjord.

Courses à l'Eurospar où on croise une gamine en short qui doit sortir du sport et qui vient faire quelques courses...


Le ciel se dégage petit à petit, pleine lune, mais pas beaucoup d'activité solaire pour les aurores boréales....

J8

Ce dimanche, c'est la fête des mères en Norvège. Gratulerer med Morsdag !

On quitte Kaldfjord pour Manndalen, le deuxième Airbnb.

En prévision de la route qui sera gelée (vigilance jaune) toute la matinée, on part vers 11h, direction Breivikeidet, que waze confond avec Brive la gaillarde ! On a bien ri !

Google comprend mieux et nous donne un trajet d'une heure. On est dans les temps, le ferry part à 13h25.

Les horaires des ferries : http://www.bjorklid.no/english-information/

Après la traversée de Tromsø, en passant par un premier pont, le tunnel avec des ronds-points, et un deuxième pont, nous voilà sur la route européenne E8.

Le soleil, qui montre enfin son bout du nez contrairement aux prévisions météo, éclaire les façades le long du rivage, et les sommets des montagnes alentour.

La route est finalement assez facile jusqu'à l'embranchement vers Breivikeidet. La température a chuté et la route est de nouveau verglacée. Heureusement les trolls ont semé les gravillons partout...

Les montagnes sont impressionnantes, éclairées par un soleil rasant qui magnifie les reliefs. On roule entre deux murs de neige et impossible de s'arrêter...on absorbe les paysages... les crêtes en biais des sommets, les plis qu'a dessiné le vent sur la neige, la brume installée sur ce qu'on devine être une rivière, les troncs des bouleaux comme des échassiers en déséquilibre, le soleil qui essaie de trouer son chemin dans les nuages qui planent à flan de montagne... nos yeux émerveillés...

Arrivés en avance à Breivikeidet, on tourne un peu dans le coin, ici c'est plus facile de prendre des photos.

C'est l'heure d'aller prendre le ferry. On se met dans la queue d'une dizaine de voiture et comme on a encore un peu de temps, on mange. Ah ces fameuses pâtes à la carbonara avec des petits pois....

Le ferry est loin d'être plein !

On embarque. La vue n'est pas trop mal....

20 minutes tranquille à se laisser transporter au milieu d'un paysage époustouflant. Mer, montagnes, nuages, soleil qui disparaît.

Arrivés à Svenby, vite reprendre la route pour récupérer le deuxième ferry. On se fait doubler, mais la route est vraiment glissante.... on arrivera 3 minutes avant l'embarquement, tip-top !

Deuxième ferry donc, traversée de 40 minutes, on a le temps de prendre un café... la vue est toujours pas mal....

Le café est tellement peu fort qu'on y voit la cuillère par transparence, mais il a le mérite d'être bien chaud, et de bien accompagner la kanelbolle de Jean-Marie.

On est toujours aussi peu nombreux dans le "salong". Il y en a qui tricote, y a deux fillettes qui courent partout en riant, un photographe qui sort sur le pont, d'autres qui boivent quelque chose.... un moment suspendu pendant le trajet, car les deux ferries qu'on a pris relient le bout d'une route (la 91) à l'autre bout, de l'autre côté du fjord, et ça, par deux fois.

Débarqués à Olderdalen, on reprend la route E6 sans se presser. D'ailleurs, c'est difficile d'aller vite quand on regarde intensément le paysage comme on le fait.

Les montagnes plongent directement dans la mer, rejoindre leur reflet, dans un fjord où flottent quelques glaçons.

Il y a plus de neige ici.

On s'arrête soudain (enfin, pas trop soudain quand même, le freinage sur cette route est délicat...) car on a vu une pygargue sur un tronc... le temps de reculer doucement et de sortir les appareils, elle s'en va d'un vol lourd. Dommage !

La route longe des centaines de cascades de glace verdatres, c'est impressionnant...

Il est presque 16h, le soir tombe très vite et il fait nuit quand on prend le chemin de notre nouvelle maison, après un essai infructueux chez une mémé ébahie mais qui nous a ensuite montré le bon chemin.

Deux gentils labradors blancs nous accueillent et on s'installe....

Chouette, y a une machine à laver le linge ! Ca nous évitera de sentir le renard arctique comme dit Jean-Marie....

Rituels du soir : recharger les appareils photos, visionner les photos, boire un thé..

J9

Nuit silencieuse. On se lève sous un ciel bas et nuageux, uniformément blanc. La neige est prévue pour cette après-midi...

Alors on explore tous les chemins du coins, des tours et des détours au milieu de hameaux de fermes et de maisons de toutes les couleurs : bleu passé, bleu pimpant, vert des années 70, gris, crème à peine plus foncée que la neige, rouge norvégien, rouge qui a vécu, jaune des années 60....

C'est vraiment différent de Tromsø. On est dans une région agricole où les champs longent les routes, les engins sont partout dans les cours des fermes. On a vu des chevaux et des moutons, mais y a des panneaux "attention troupeaux de vaches" et des indicateurs "Tine" à l'entrée de certains chemin, Tine étant une marque de lait et de produits lactés.

Tout le monde a un ou plusieurs motoneiges et circulent avec, c'est plus pratique quand les routes ne sont pas dégagées. D'ailleurs on a vu des traces sur la riviere Manndalenselva, même si elle est dégelée en partie... et une entrée de piste.

Ici les villages ont trois noms, un en norvégien, un en sami du nord et un en kven. Ce qui donne par exemple pour Manndalen (norvegien) : Olmmáivággi en sami du nord, et Olmavankka en kven.

On prend ensuite la direction d'Olderdalen en passant par Birtavarre, où on fait pareil : aller jusqu'au bout de la route. On longe des anciens terrils....une fois rentrés et recherches effectuées, on apprendra en effet que la ville a un passé minier. De 1898 à 1919, elle alimentera les fonderies d'Ankarlia, au bout de la route justement, ce qui explique les murs en béton qu'on a entraperçus.

La E6 jusqu'à Olderdalen, il neigeote, on continue la route, mais impossible de prendre des photos. Les camions sont nombreux et il n'y a aucun endroit pour s'arrêter. On fait donc demi-tour, inutile de faire des kilomètres pour rien...

On s'installe donc sur le port d'Olderdalen pour manger. Le ferry arrive, traversant l'averse de neige.

On retourne à Manndalen, toujours par la E6. Très frustrés...on n'aura vraiment pas pris beaucoup de photos aujourd'hui !

La tempête Ciara nous aura épargné mais le haut coefficient de marée est tangible, certains pontons sont en partie sous l'eau....

Le Centre des Peuples du Nord ferme à 15h30, dans une demi-heure... c'est trop tard ! On reviendra demain, surtout si la météo se maintient.

On sort du village pour garer la voiture quelque part où elle ne gênera pas, on prends crampons et appareils photos et on va marcher un peu.

Un grand silence, juste quelques corneilles qui croassent au loin... La montagne, imposante, au dessus de nous. Qui a déjà lâché quelques rochers, on en voit les traces anciennes des troncs déchiquetés à mi-hauteur.

Il neige toujours un peu.

On longe les champs. Les arbres sont poudrés, comme sucrés. On déniche quelques vieilles cabanes secrètes cachées dans les bois. La rivière chantonne sous la glace qui fond doucement, laissant apparaître les galets dorés par des trous aux formes improbables.

La nuit tombe peu à peu, il est temps de rentrer en allumant nos lampes frontales pour se signaler. Ici, tous ceux qui marchent le long des routes, et il y en a beaucoup, se signalent par un gilet jaune, un bracelet fluorescent sur la manche, un bracelet-lampe au poignet...la nuit fait partie de la vie.

Il neige toujours un peu. On passe au Coop prix pour les courses du soir, où les deux employés sont très gentils et prévenants.

Retour à l'airbnb, thé... les batteries des appareils photos ne sont pas longues à recharger....

J10

Il a neigé un peu dans la nuit, une toute petite couche recouvre la voiture et les arbres sont comme étincelants, malgré la faible lumière.

A 10h03, on se trouve sur le parking, devant le "Senter for nordlige folk " (centre des peuples du nord). Il y a une barnehage (jardin d'enfants) où les petits glissent sur des luges en hurlant, et une école où des plus grands s'éclatent à dévaler les pentes sur des sacs en plastique !

C'est ouvert. On dit bonjour à deux femmes qui discutent dehors et on entre. Personne. Le bureau des tickets est fermé, on entend quelqu'un parler au téléphone. On attend, en feuilletant les livres, en regardant les objets dans la vitrine...une jeune fille passe et nous dit qu'il n'y a pas assez de monde et que le bureau est fermé, mais nous invite à aller voir la bibliothèque et le musée. Ok. On descend dans la bibliothèque qui sert à tous les hameaux alentours et aux écoles qui se situent à côté.

Même si c'est déchiré, ça doit être sympa de s'installer là pour lire nos livres d'enfants !

Il y a des canapés face aux baies vitrées, quelqu'un travaille dans une salle insonorisée...Cet espace sert aussi de centre de recherche et de conférence.

On ose ouvrir une porte noire différente des autres. C'est le musée, c'est ouvert mais pas de lumière... alors on allume nos torche-téléphones et on part à la découverte d'objets et de vêtements Sami. C'est étrange....

On n'en aura pas appris plus que ce que l'on sait déjà, mais c'était rigolo !

Le ciel est toujours blanc, on va essayer d'aller vers Skibotn.

Mais avant, faut faire l'essence... sans savoir s'il faut de l'essence ou du diesel. Ce n'est pas écrit, comme d'habitude, sur la trappe. On cherche partout dans la voiture, sans trouver. Un jeune qui descend de son tracteur nous demande si on a besoin d'aide, après explications, le pompiste va chercher dans le fichier des licences avec notre immatriculation et trouver le bon carburant : essence !

Encore des gens adorables qui font tout pour nous aider, avec le sourire...

On essaie de prendre l'ancienne route E6 qui longe le littoral et qui a été remplacée par un tunnel, mais elle est fermée. On prend donc le tunnel. A la sortie (il fait quand même 6 kilomètres), on retrouve l'ancienne E6, ouverte, que l'on prend donc en sens inverse. Et on comprend pourquoi ils ont préféré le tunnel : des panneaux interdictions de s'arrêter sont plantés tout du long, à cause des chutes de rochers. Mais on a quand même le temps d'admirer encore ces montagnes dont on ne voit pas le sommets, dans les nuages, et qui plongent directement dans l'eau.

On rebrousse chemin, la route n'était en fait ouverte que pour permettre aux habitants de la dernière maison d'y accéder.

On retrouve l'embouchure du tunnel, fermée, avec une voiture qui attend la réouverture...un soucis ? un convoi exceptionnel ? On continue notre route sur la E6. On peut s'arrêter plus souvent pour faire des photos mais la lumière n'est pas magique. Ca fait rien, le paysage est beau et on est contents d'être là. Des cascades de glaces dégoulinent des rochers, tantôt vert d'eau, tantôt jaunâtres, ou forment des stalactites, comme des dents de trolls. Les sapins sont saupoudrés de neige, les reflets des montagnes apparaissent ou disparaissent, au gré des rides du vent sur l'eau, un petit bateau rouge fait tache dans ce gris...

Arrivée à Skibotn (prononcer chiboteun), on bifurque sur la E8, direction la Finlande. Le ciel s'ouvre un peu, mais le soleil a du mal à se hisser au dessus des nuages des montagnes, malgré l'heure, 12h30, où il devrait être à son maximum....

Paysage sauvage, sapins, bouleaux glacés, rivière emprisonnée, rochers suspendus au dessus des ravins, des étendues vierges... tout est tellement immense ! Et à la même seconde, on se dit avec Jean-Marie, mais comme on est petit !

La piste de motoneige sur laquelle on peut marcher sans trop s'enfoncer, n'est signalée que par ces petites lumières rouges disposées de 50m en 50m.

Un peu avant Helligskogen, après quelques photos , on fait demi-tour pour revenir sur Skibotn trouver un coin pour manger. A force de parcourir les petites routes, on trouve un parking qui donne sur la réserve naturelle de l'embouchure de la rivière Ivgojohka. On marche un peu en direction des fonds bleu vert, parsemés de glaçons...c'est étonnant. Quelques oiseaux au loin.

Il ne fait pas froid mais le vent siffle à nos oreilles...on repart après avoir fait quelques photos.

Sur la E6, une halte parfaite pour le pique-nique. On profite....

Retour à Manndalen. Toujours par le tunnel. Qui est encore fermé. En fait, on fait la queue pour attendre la voiture "følde meg" (suis moi) qui nous fait traverser le tunnel sur une seule voie. On n'a pas trop compris pourquoi, mais la voiture a fait ça toute la journée, une fois la voie montante, une fois la voie descendante, avec son petit train de voitures et de camions derrière lui...

On va au bout de la route, laisse la voiture, emmène appareils photos et crampons et suit la piste des scooters des neiges, au milieu de nulle part.

Aucun bruit, seul celui de nos pas. Le chemin mènent à des maisons où l'on ne peux accéder qu'en été ou en motoneige.

Une tronçonneuse au loin, un chien vient nous faire un petit coucou, ravi de nous accompagner sur quelques mètres.

Dernières photos avant que la nuit, vraiment, ne prenne la vallée, il est 15h30.


Il pleut, il neige... courses au coop prix où se trouve une consigne pour les bouteilles en plastique, et retour à la maison, doucement, pour regarder les lumières des maisons.

Le ciel est encore bouché, donc pas d'aurores encore ce soir....

On regarde les horaires des ferries pour demain en essayant de se faire un programme pour la journée, mais comme tout dépendra du temps...

J11

Et voilà, nous repartons de Manndalen où nous avons découvert une nouvelle partie de la Norvege, un coin que l'on ne connaissait pas du tout. Une région agricole où la vie n'a pas dû être facile tous les jours. Et les Sjøsami, les Samis de la mer, ou Samis du nord, et leur histoire qu'il nous faudra plus approfondir.

https://nordligefolk.no


On range tout, puis retour vers Olderdalen pour prendre le ferry de 10h05.

On longe les colonnes de glaces, passe sous les tunnels....L'eau du fjord frisote de gel.


Cette fois-ci, on est plus nombreux à vouloir embarquer, la ligne 1 est complètement remplie, la 2 commence au moment où le ferry arrive.

Profitons de ce moment de calme (que les routiers apprécient sûrement aussi, ils ont une table réservée) surtout pour Jean-Marie qui conduit sur des routes vraiment gelées.

Le café chauffe dans sa cafetière, on se sert de gaufres, brunost, confiture ou crème... et on paye. A la bonne franquette !

On regarde le paysage défiler au rythme du bateau, tranquille...


On bénéficie d'un peu de soleil, les montagnes en sont magnifiées.

La route vers Svensby est super glacée, Jean-Marie est obligé de se mettre sur le côté pour laisser passer les voitures et camions qui doivent rallier le deuxième ferry, les arrivées-departs sont coordonnés à la minute près...

Nous, on prendra le suivant, comme ça on peut aller jusqu'à Lattervik, où nous étions passé l'été 2016 et dont nous avions un bon souvenir.

Mais la route est encore plus glissante, on roule doucement.

Le lac de Jaegervatnet est gelé mais toujours aussi beau, avec au fond, les Lyngenalps, montagnes acérées et majestueuses.

On fait une pause photo minutée et on continue la route vers Lenangen. On s'arrêtera sur le parking du chemin qui mène au Blåvanet (lac bleu) et on fera demi-tour. Quelques kilomètres sur la route de Lattervik, les vieilles cabanes au toit d'herbe, les granges d'où sortent quelques vaches écossaises, genre yack, et la lumière qui s'échappe des nuages à grands traits lumineux.

Demi-tour vers l'embarcadère du ferry, où nous grignotons vite fait pendant qu'on fait la queue.

La traversée est moins longue, mais qu'est ce que c'est agréable, en plus dans ces paysages !!!

Arrivés à Breivikeidet, Jean-Marie laisse passer tout le monde pour être un peu libre de s'arrêter sans gêner les voitures et camions qui sortent avec nous du ferry.

On prend la petite route vers Sjursnes. Une vallée entre des collines hirsutes, arbres nus sur les bosses de neige, encore un paysage grandiose !

On longe un lac, grande étendue plane bordée de petites hyttes rouges. Pauvres gens qui passent leurs vacances là....

Sjursnes, petit village agricole, loin de tout, (on a été même un temps sans réseau sur la route ), avec vue sur le fjord et la montagne d'en face. Une belle église, une belle école et un Joker avec une pompe à essence. On en profite avant d'être sur la réserve... le sol est une vraie patinoire, ça n'empêchera pas la gérante du magasin de nous courir après pour nous faire remarquer que la trappe d'essence était toujours ouverte !

Le chauffeur du car est sorti du Joker au moment où on est arrivé, avec ses courses au bout de ses bras. Il rentre dans son véhicule....puis va récupérer les enfants à la sortie de l'école. Il est 14h...

On reprend la route en sens inverse, il un peu trop tard pour prendre l'une ou l'autre des petites routes qui longent la côte au nord ou au sud.

On rentre doucement sur Tromsø, courses au Spar, et retour chez Hergun.

Elle nous a laissé un très gentil mot avec la crème Nivea qu'on avait oubliée, et des kviklunsj.

Repos. Il neige.

Enfin un joli tapis blanc sur la terrasse !

J12

Dernier jour... c'est dur. Mais le ciel s'ouvre un peu sur un paysage couvert des 5 cm de neige tombée cette nuit.

La route est meilleure, on prend direction Sommarøy, la route des lacs gelés, en buvant littéralement le paysage.

La côte où la marée haute a soulevé les plaques de glace, les petits bateaux de pêche, en bois, se détachant sur l'eau noire, les sapins poudrés de blanc, l'aigle des mers qui nous survole, les canards....A Sjøtun, on aperçoit même des hérons, à l'abri sous un hangar à pilotis.

On roule doucement pour profiter, en laissant passer les rares voitures qui nous suivent.

Brensholmen, sa petite église blanche, sa vue sur les îles, ses chemins glacés... et pas de rennes cette année...

On traverse la partie sauvage de la route, il y a des traces d'élan partout, mais aucun visible. Au loin, un troupeau de rennes que le berger a rejoint en motoneige, la trace est fraîche.

Dessins de neige, mares gelées, faille secrète, douces bosses...

On retrouve la côte et les canards.

Petits hameaux qui se suivent le long de la route.

On s'arrête au Profil glass design , où on avait acheté un collier et un oiseau à suspendre l'année dernière. On bavarde longtemps avec la belle-fille de l'artiste, pendant que sa puce dévore une gaufre en se mettant de la confiture partout. On y prend un petit ange à suspendre pour Juliette et un petit copain pour notre oiseau du velux.

Toujours aussi sympa comme endroit.

Le soir tombe déjà, on a le temps d'aller Fjellheisen pour les derniers lueurs de la journée. Traversée de Tromsø par les tunnels à giratoires, parking et oh tiens, la caisse n'est plus au même endroit. On prend les tickets aller-retour, j'ai même droit aux félicitations parce que les ai correctement demandés en norvegien.

Pile poil, la cabine arrive, on ne donne plus le ticket au bonhomme mais un scan et une barrière automatique font office.

C'est quand même le bonhomme qui compte 25 personnes pas plus et qui ferme la cabine. Même pas 5 mn après on est en haut, le vent souffle, la température a bien baissée, il fait -5°.

Le souffle coupé, on monte un peu plus loin, bénéficiant d'une lumière dorée se couchant sur les montagnes au loin. La vue coupe le souffle aussi, avec Tromsø en contrebas qui peu à peu s'allume (il est 15h30).

Le vent trace des lignes éphémères et mouvantes sur la neige fraîche.

On a tout bâché : bonnet, capuche, gants, veste fermée jusqu'au cou....le froid saisit les doigts quand on photographie.

On n'est pas les seuls à admirer et à photographier.

On ne se moque pas des postures des uns et des autres, celui qui a les jambes bien arquées avait un matériel de folie !

On commence à redescendre mais sans vraiment descendre, ce lieu est difficile à quitter....

La nuit tombe...

Il est vraiment temps de rentrer et de se jeter un bon chocolat chaud, accompagné de gaufres à la confiture ! La salle est pleine, mais on trouve une place (loin des fenêtres...). Tout a changé depuis la dernière fois (il y a 2 ans), le mobilier, les fenêtres... tout plus moderne. La terrasse aussi, qui surplombe le vide, avec un garde-fou transparent. Je ne m'approche pas...

On redescend par la cabine de 17h et on prend la direction du parking qui se trouve dans les tunnels et dont la sortie piétonne se fait derrière la bibliothèque de Tromsø.

Beaucoup de jeunes y planchent, on les voit par la baie vitrée, avec leur mug thermos posée à côté.

Quelques rues verglacée à traverser, des trottoirs chauffés, et l'on retrouve "the best shop in Tromsø ", c'est son nom. Magasin de touristes où on trouve quelques cadeaux à ramener pour les petits. On y retrouve aussi les œuvres en pâte de verre vues le matin.

Paiement au parking, tunnel vers l'aéroport, pont vers Kvaløyetta, Eurospar, on fait les dernières courses, je voulais ramener du brunost, c'est fait, mais impossible de trouver les bracelets lumineux que les norvégiens ont à leur bras lorsqu'ils marchent.

On traîne à rentrer, c'est la fin du voyage, et on sait que tout va nous manquer....

Un peu de ménage, vaisselle et valises.... dodo.

J13
J13

Réveil à 7h15. Le temps de déjeuner, écrire un petit mot à Hergun et lui laisser calissons et nougats.

Et on s'en va.

On passe devant l'école, où les enfants arrivent tranquillement, seuls ou avec leurs copains, à pied, en vélo, à ski... et traversent la route sans même regarder tant ils sont sûrs que les voitures s'arrêteront au passage piéton (qui n'est plus visible sous la neige et la glace) !


La traditionnelle halte à la station service Best, et direction l'aéroport où nous laissons les clés de la voiture qui s'est si bien comportée, à un gars qui attend les retours, l'agence à l'intérieur étant surmenée...pas de vérifications, de tour de la voiture à la loupe, tout est basé sur la confiance.


On récupère les étiquettes bagages à la machine, on utilise le bag drop rapide et on monte à l'étage pour passer le contrôle sécurité puis attendre notre vol de 10h30 pour Bergen.

Quelques perturbations (légères dit Jean-Marie) plus tard, on survole les environs de Bergen, à peine enneigés. Plein de petites îles qu'on aurait jeté au hasard dans la mer, des plateformes pétrolières, terre et mer en égale répartition.

On récupère nos valises, on les ré-enregistre pour Marseille via Copenhague et Francfort. De nouveau, passage au contrôle sécurité et on se retrouve dans l'aile des vols internationaux de l'aéroport.

On peut enfin manger et je me régale d'une østpølse (hotdog fromage).

Attente pour le vol de 16h05 vers Kobenhaven.

Au regard des vols qui sont affichés sur les panneaux, on s'aperçoit qu'en Norvège, les gens prennent l'avion comme le bus. Il y a des vols de 35 mn ! Mais quand on regarde le temps qu'il faut en voiture, on aboutit à des trajets de 5h !!!

Il y a aussi des avions qui font plusieurs arrêts : départ de Kirkenes, arrêt à Vadsø, Vardø, Honnigsvag....et arrivée à Tromsø !

Deuxième vol.... et atterrissage à Copenhague. On est dans les temps. Et on imagine la logistique qu'il faut pour réguler les bagages qui, pour les uns, restent ici, pour les autres, repartent dans différents avions !

En attente pour Francfort.

Vol un peu mouvementé au début mais on arrive avec 15mn d'avance. Heureusement parce qu'arriver à la porte A21 et devoir embarquer à la porte A56, on se dit que c'est tout près.... que nenni ! On a presque fait la moitié de l'aéroport en marche à pied !!! Pas le temps de s'assoir, embarquement pour le bus qui roule encore un sacré bout de temps avant d"arriver à l'avion... c'est là qu'on s'aperçoit que Francfort est le 4ème aéroport au monde ! On avait quand même eu une bonne idée de sa grandeur en le survolant, après avoir découvert les dendrites de lumières des villes, une fois le plafond de nuages crevé.

Dernier vol, l'avion est presque vide... on atterrit à Marignane, l'aérogare est vide. Les bagages se font attendre, et tout de suite on est dans l'ambiance : les gens râlent....

Bon ben la logistique a merdé à Copenhague où sont restés nos bagages....on en rit encore ! Ils nous seront livrés dans l'après-midi, demain, pas de soucis !


On récupère la Zoé qui nous paraît vraiment toute petite...

Retour chez nous, avec des chauffeurs qui déjà nous montrent la différence entre la conduite en Norvège et en France....

Tornade n'est pas là pour nous accueillir...



J14


On est parti en se demandant si on aurait encore le même coup de cœur...on revient avec déjà l'envie de repartir.

J'ai fermé les volets ce soir en m'attendant à voir la neige tomber...

Il faudra se réhabituer aux vols des papillons, aux toutes jeunes feuilles qui apparaissent sur les rameaux, aux chants des oiseaux picorant dans les oliviers.

Il faudra se réhabituer au soleil haut dans le ciel, aux horizons verts des collines provençales.

Il faudra se réhabituer à la douceur de l'air et à la caresse chaude du soleil.

Mais dans nos rêves, voleront les flocons, soufflera le vent qui éparpille nos paroles, se lèvera un soleil au ras de l'horizon glacé, se baladeront les rennes en majesté sur un plateau sauvage ...

Et dans d'autres rêves, glissera lentement le paysage au rythme d'un bateau, crissera la glace sur le pont mouvant, s'approcheront les ports lovés au creux des montagnes.


Et il n'y a pas que le paysage.

Il faudra se réhabituer aussi à fermer la maison, à regarder avant de traverser, à se faire klaxonner parce qu'on respecte les limites de vitesse... à voir les enfants enfermés derrière les grillages des écoles, prisonniers de nos peurs...


Et toutes les petites choses du quotidien qui vont nous manquer : les Piano et le brunost, le Kaviar au petit-déjeuner et le Polarbrød, les Stratos et le chocolat Freïa, la façon de marcher pour éviter de glisser, le rituel du dégivrage-déneigeage de la voiture...

Tout ce que nos yeux s'étaient habitués à voir : les gilets réflecteurs et les bracelets lumineux des marcheurs et des cyclistes, les jets de neige vaporeuse des "tondeuses à neige", le paysage enneigé piqué d'arbres dévêtus, les sourires simples des gens qui nous ont demandé si on avait besoin d'aide...


Pour l'instant, on revit nos plus forts instants en découvrant nos photos sur l'écran, en essayant de leur redonner l'émotion qui a fait qu'on a appuyé sur le déclencheur.


Et on rêve....