Profiter d'une grande ville culturelle le temps d'un week-end est l'opportunité que nous offre la géographie de l'Europe et la concurrence des compagnies aériennes qui rivalisent de prix et de destinations. Habitant à Paris l'offre est pléthorique et chaque destination est un rêve à portée de main. Vienne est la capitale autrichienne, au nord-est du pays, à un jet de pierre de Bratislava (Slovakie) et deux pas de Budapest (Hongrie). Découvrir une ville en si peu de temps peu s'avérer être un défi, mais nous avons pris l'habitude de nous laisser guider le long des méandres des ville, en ne suivant rien d'autre que notre instinct.
Cela dit, l'exception est faite en préparant à l'avance (enfin... la veille), un concert au célèbre Musikverein, salle de concert qui s'illustre chaque année sur les télévisions et radios du monde entier pour le concert du nouvel an. C'est à vrai dire notre seul programme : samedi soir à 19h30. A l'affiche, que du Mozart !
Et il faut dire qu'on ne peut pas passer à côté du fantôme de Mozart qui hante toute le cour de ville à coup de chocolats et autres friandises ; de café, échoppes, magasins à son effigie ; de noms de rue, de spécialités culinaires, de musées, et bien entendu de concerts ! Un enfant en bas âge à Vienne mal averti aurait vite fait de prendre Mozart pour un pâtissier, ou éventuellement le dernier Justin Bieber. A vrai dire, en me promenant dans la ville, Mozart m'a semblé être la mère Poulard au Mont Saint-Michel ! (on a acheté des chocolats Mozart)
Le froid de la saison est saillant et s'engouffre dans les grandes avenues que les hauts bâtiments canalisent. L'office nous informe des activités culturelles répétant les mêmes conseils à tous les touristes qui s'entassent, et devançant nos questions. Même si la ville afflue de passants, elle reste particulièrement paisible.
Nous nous dirigeons vers le Musikverein pour retirer nos billets. Nous nous exprimons an anglais, ce qui ne pose jamais de problème à Vienne, de notre expérience.
Un peu à la manière d'Hollywood Boulevard, l'esplanade de la salle de concert se pave d'étoiles en hommage aux célèbres musiciens de la ville.
A contre-pied du Musée Mozart, nous envisageons plutôt l'appartement de Beethoven, où il vécu pendant 10 ans, de 1805 à 1815. Beethoven était une véritable personnalité connue dans toute l'Europe. A la fin de sa vie (il mourut en 1827) sa surdité l'accablait chaque jour un peu plus. En route vers son appartement, nous faisons à chaque pas un peu plus la connaissance de la ville.
La statue de Joseph II sur la Josefplatz Nous ne sommes pas inquiété des horaires d'ouverture du musée, et nous apprenons sur place qu'il ferme le midi. De quoi se restaurer dans la brasserie en contrebas, à deux pas de l'Université historique. En guise de spécialité je me contente d'une "saucisse de Vienne", que Karambolage m'apprend à ne pas confondre avec une saucisse de Francfort. Elle est un peu plus fine, et plus longue et a le même goût, mais ce serait un sacrilège de la méprendre avec sa voisine (apparemment...). Elle est serviée avec une sauce sucrée et du radis noir rappé.
Il suffit de sonner à Beethoven pour entrer chez lui. Un peu surréaliste, mais nous voilà dans sa cour, puis dans son escalier. Le musée se trouve au quatrième étage. On y accrocherait presque son manteau au portemanteau, mais notre chemin vers le piano au fond du couloir est interrompu par une billetterie cachée à gauche, d'où un non anglophone semble nous demander son dû. Drôle d'appartement. Le piano est une pièce merveilleuse, mais il faut dire ce qui est, c'est le seul intérêt du lieu. Si l'on aurait voulu sentir l'atmosphère des lieux du maître mort à Vienne, un appartement aseptisé et d'une froideur glaciale, mais surtout un panneau explicatif nous indiquant qu'il aurait sans doute vécu dans l'appartement d'en face, nous en ôte immédiatement le loisir. Des portraits de lui (mais surtout de contemporains moyennement connus) et quelques pages photocopiées de partitions manuscrites accompagnent la visite, ainsi qu'une mauvaise station d'écoute.
Le piano de Beethoven. Du moins l'un de ses pianos. A cours d'idées nous nous dirigeons vers un autre quartier de la ville, en slalomant entre les grandes patinoires en plein air et les stands de vin chaud et saucisse. Notre tentative de rejoindre une bibliothèque municipale échoue et nous visons une zone commerçante à deux stations de métro. A Zieglergasse, la Mariahilfer Stasse grouille de passants, locaux comme touristes, à la recherche d'un magasin où s'engouffrer. Nous jetons notre dévolu sur une grande librairie où nous passons une heure, avant de rejoindre un café où nous prétextons une journée épuisante pour nous goinfrer de Sachertorte, gâteaux viennois servi par portion. A moi la MozartTorte !
La Mariahilfer Strasse Pour rappel, Mozart était un compositeur de musique classique. #OnlyInVienna La transition est toute faite, car il est bientôt l'heure de se rendre au concert.