Carnet de voyage

Rome Express

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En déambulant dans les rues de Rome, la grandeur de ce qui fut le cœur d'un empire s'impose d'elle-même. Rome ne s'est pas faite en un jour. Par contre, c'est le temps que conte ce récit.
Janvier 2017
1 jour
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Nous partons de Paris Charles de Gaulle et rejoignons Rome après 1h40 de vol. Rome fait partie de ces capitales accessibles de Paris pour un Week-End. Parlez-en à des américains ou des canadiens et ils vous diront notre chance à nous, les Européens !

En arrivant à Rome, direction le trene. Si nous nous plaignons des 10€ qui nous amènent de la capitale française à son aéroport principal, nous en faisons de même avec les 14€ du "Leonardo Express" qui nous catapulte de l'aéroport de Rome Fiumicino à son centre ville (station Roma Termini), en 30 minutes. C'est le prix à payer pour éviter un interminable bus en heure de pointe, ou un train brouette suspect.

A Termini, une foule de travailleurs italiens se déverse dans les sous-sols des deux lignes de métro qui déservent les points névralgiques de la capitale. Les titres et sous-titres des stations annoncent la couleur : Colosseo, Vaticano, Circo Massimo... Vous pouvez avoir vécu dans une cave toute votre vie, si cette cave se trouve en Europe, alors ces noms vous disent quelque chose.

Ils nous en diront plus le lendemain, le temps de réviser notre meilleur italien : pizza, carpaccio, linguine, mozzarella... Pendant la répétition de ces doux mots qui nous font saliver, on nous apporte quand même une carte en français... bon, au moins c'est pratique ! Et le serveur parle très bien français !

Avant de poursuivre ce récit, je profite pour REMERCIER toutes les personnes qui ont voté pour notre récit de la Corée du Sud qui nous ont permis de GAGNER (eh oui !) ce séjour à Rome. Nous voyageons aux frais de la princesse : MyAtlas et leur partenaire Local Travel Heroes.

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Vous savez, en général on ne prend pas le temps, en un week-end, de s’empiffrer de musées, galeries, églises, et visites dites incontournables. On se contente de déambuler au hasard dans les rues et ruelles de la ville, en découvrant nous-même ce qu'on croit être une culture typique (jusqu'à ce qu'on nous donne un menu en français).

S'il doit y avoir une exception à la règle, c'est bien Rome ! D'une part car le "centre ville" est énorme, et regorge de choses merveilleuses que les touristes suivent à vue ; et d'autre part car les œuvres des musées de Rome sont d'une incroyable richesse. Notre dévolu tombe sur le musée de la Villa Borghese. Nous réservons les billets à l'avance, ce que nous recommandons à tout voyageur désireux de découvrir ces richesses. Car même hors-saison, nous avons vu des touristes, le matin, se faire refouler à l'après-midi. Notre billet ne coupe pas la file, mais nous permet au moins de rentrer !

La Villa Borghèse est un parc municipal de 80 hectares situé dans la ville de Rome en Italie et regroupant un grand ensemble de musées romains et d'institutions culturelles, dont l'Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de Villa Médicis. Ce parc est le plus important construit à Rome depuis l'époque antique. Borghese, francisé en Borghèse, est le nom d'une famille riche et puissante de l'aristocratie romaine, originaire de Sienne, aujourd'hui en Toscane, qui s'est surtout signalée par son goût pour les arts. L'état italien achète la villa et l'ensemble de ses collections en 1902 pour la transformer en musée. Fermée en 1983, la galerie subit une restauration complète durant quatorze ans, puis ouvre à nouveau ses portes en juin 1997.

(la seconde photo est de Alejo2083, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Galleria_borghese_facade.jpg)

Les salles qui se succèdent sont d'une beauté rare, et font partie du Musée. Certaines sculptures ont été réalisées pour les Borghese et sont toujours à leur place ou déplacées dans la galerie. Nous sommes frappés par l'extrême qualité des tableaux, qui semblent avoir été peints la semaine dernière tellement ils resplendissent. Les sculptures sont d'un réalisme frappant, et les chefs-d’œuvres parmi les chef-d’œuvres, dont beaucoup du Bernin (Bernini) font mentir les propriétés du marbre dans lequel elles ont été taillées. Le mouvement, le drapé et les voluptés de la peau confondent les visiteurs que nous sommes. Il nous faut une heure trente pour s'assouvir d'un condensé de l'art italien du XVIème et XVIIème siècle, illustré par des artistes tels que le Bernin, le Titien, Canova, Raphaël, Ghirlandaio, le Pérugin, Botticelli, ...

Les photos sont interdites dans le musée, ces photos proviennent de http://www.galleriaborghese.it/. De gauche à droite : Paolina Borghese de Canova ; David de Bernini ; Ragazzo con il canestro di Frutta du Caravage

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Cette première étape nous a donné un avant-goût des rues de Rome, assez éloigné de notre imaginaire bruyant et dense. En vérité nous parcourons des rues tantôt larges, tantôt étroites, suivant un plan... chaotique, souvent bordées d'arbres, et loin de l'agitation des voitures pourtant nombreuses. Les grands axes routiers et les parcours touristiques ne se confondent pas. Il n'est que plus agréable de se laisser aller en suivant le plan au hasard des petites routes. On s'aperçoit vite qu'en fait, chaque petite route relie forcément deux lieux majeurs de la ville de Rome, de l'histoire de Rome... Il n'empêche que c'est très joli, et l'architecture romaine est une découverte perpétuelle.

D'ailleurs, nous remarquons que la Villa Medicis est à deux pas, dans l'enceinte du parc de la Villa Borghese. La villa Médicis a été bâtie pour le cardinal Giovanni Ricci di Montepulciano autour de 1544 par l'architecte Giovanni Lippi et par son fils l'architecte Annibale Lippi, sur l'emplacement des anciens jardins de Lucullus. La villa est aménagée pour servir d'écrin à sa collection d'œuvres d'art, dans laquelle figurent des antiques (les Niobides, Cléopâtre mourante...), de nombreux bronzes dont certains sont exposés sur la façade, comme le Mercure de Jean de Bologne et aussi de très nombreux tableaux. Les anciens bâtiments de l'Académie de France à Rome ayant été incendiés en 1793, Napoléon Bonaparte décide en 1803, après la création du royaume d'Étrurie, d'installer celle-ci à la villa Médicis. Depuis, la villa appartient à la France et héberge une foisonnante activité artistique à travers des programmes culturels et des résidences d'artistes.

La première photo est prise de l'intérieur (source https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/50/Villa_Medici_Roma_01.jpg) 

Nous ne ferons que passer devant et admirer la vue de Rome depuis son esplanade. Puis nous nous engouffrons dans les petites rues. Ah mais tiens, la place d'Espagne n'est pas loin !

La place d'Espagne (piazza di Spagna en italien) est une des principales places touristiques de Rome, située dans le quartier des boutiques de luxe. Nous débarquons comme des fleurs dans une immense foule de touristes. La place d'Espagne est un point remarquable pour apprécier l'église et couvent de la Trinité-des-Monts. C'est l'une des Églises nationales françaises de Rome et possède une façade mondialement connue avec ses deux clochers symétriques datant de 1495. Devant cette élévation se dresse un obélisque égyptien.

La place est gardée par des militaires armés jusqu'aux dents, que crédibilise (ou pas) une calotte rouge de laquelle pend un adorable, bien qu'énorme, pompon bleu.

Photo illégale 

Ah mais tiens, la fontaine de Trévi est à deux pas ! Nous avons toujours une petit faim qui perdure depuis la fin de la visite Borghèse, et que nous repoussons de monument en monument. Mais cette fois c'est la bonne, nous pénétrons dans un bar sans prétention, qui nous sert des mini pizzas sur le pouce, et qui nous permet de reposer nos jambes dans ce qui sera l'une des journées de marche touristique les plus longues de nos escapades. Après avoir fait la cour aux deux femmes des tables voisines, le serveur, fort âgée, abat ses cartes à notre table. Il est adorable, bien qu'il assume un cliché de dragueur - peut-être pour des raisons commerciales - il semble y prendre un secret plaisir. On échappera donc à un mariage soudain avec Marine puisque Trévi n'attend que nous !

Enfin... façon de parler hein.

La fontaine de Trévi

Lorsqu'on arrive à la fontaine de Trévi, l'effet est incroyable. Le palais Polli se mue en cette sculpture monumentale qui s'en extrait au yeux des passants. Il n'existe aucune fontaine qui m'ait fait un tel effet. C'est absolument grandiose.

Tiens, nous ne sommes pas très loin du Colisée ! Nous continuons d'enchaîner les petites rues...

... pour déboucher peu à peu sur le forum de Trajan (Forum Traiani) et le non loin monument à Victor-Emmanuel II. Il ne passe pour ainsi dire pas inaperçu.

La construction de ce bâtiment fut contestée parce qu'elle causa la destruction d'un quartier médiéval autrefois accroché aux pent...

D'ici, nous apercevons, au bout de la Via dei Fori Imperiali, la plus grande et la plus fameuses des arènes romaines : le Colisée. Le colosse.

Le Colisée au bout de la Via dei Fori Imperiali

Le Colisée le plus grand amphithéâtre jamais construit dans l'empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines. Pouvant accueillir entre 50 000 et 75 000 spectateurs, le Colisée a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Il est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au VIème siècle.

Dans son ombre, l'ouvragé l'arc de Constantin.

D'ici, nous ne sommes qu'à un jet de pierre du Circo Massimo.

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Le Circus Maximus (Circo Massimo) est le plus vaste et le plus ancien hippodrome de Rome. Plus grand édifice public de la Rome antique, il est principalement dédié aux courses de chars. Il ne subsiste aujourd'hui de l'édifice que des éléments de maçonnerie avec une petite partie des tribunes dans le coin sud-est du cirque et une large étendue qui marque tout l'emplacement du monument. Il est assez difficile de se projeter dans ce qui ressemble aujourd'hui à un terrain vague, loin de l'état de conservation d'autres monuments alentours.

D'ici, le temps de prendre une glace artisanale unanimement méritée, nous longeons le Tibre en laissant les grands sites de ruines derrière nous.

Sur les deux photos du bas, on aperçoit l'île Tibérine sur lequel se dresse l'hôpital des Frères-de-Saint-Jean-de-Dieu 

De là, à la nuit tombante, nous approchons de la basilique Saint-Pierre, qui marque l'entrée du Vatican.

En une phrase (de Wikipedia) : La basilique Saint-Pierre, ou plus exactement la basilique Saint-Pierre du Vatican (en latin : Sancti Petri et en italien : San Pietro in Vaticano) est le plus important édifice religieux du catholicisme.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'UNESCO, la basilique Saint-Pierre est considérée comme la plus grande conception architecturale de son temps et demeure l'un des monuments les plus visités au monde. Sa construction, à l'emplacement de l'ancienne basilique construite sous l'empereur Constantin, commence le 18 avril 1506 et est achevée en 1626. Ses architectes les plus importants sont Bramante, Michel-Ange et Le Bernin.

En entrant sur la place, nous avons peine à évaluer la taille de cette façade imposante, ne fut-ce grâce aux nombreux visiteurs, riquiqui, sur son esplanade. Nous entrons parmi les dernier dans cet édifice qui impressionne par ses proportions, son état de restauration, et la qualité mise à chacune des sculptures et tableaux qui ornent les larges couloirs marbrés de la basilique. Chaque morceau est un chef-d'oeuvre, et le plafond tout en dorures cache une infinité de détails. Il est impossible de rester indifférent à tant de talent (et de richesse) mise à la disposition d'un seul édifice, le plus grand et le plus important de sa cause : l'église catholique.

Voici quelques photos. Mais avant :

Il manque de pompon mais bon... y'a du level quand même. 

Qui sont ces bouff... gardes ? La Garde suisse pontificale, bien sûr ! (perso je savais pas avant d'aller sur Wikipedia). C'est une force militaire chargée de veiller à la sécurité du pape et du Vatican. Elle est la dernière Garde suisse encore existante (des détachements de mercenaires suisses servaient de garde rapprochée et protocolaire dans différentes cours européennes à partir du xve siècle). Créée le 22 janvier 1506 sur l'ordre du pape Jules II, elle est la plus petite armée du monde avec 110 militaires contre 113 à la Compagnie des Carabiniers du Prince de Monaco.

Après une marche romaine de plus de 17 kilomètres en 5h20, nous avons (unanimement) mérité une pontificale restauration. Une pizzeria Via Giulio Cesare (rue Gilles César) nous accueille dans un étage sous le niveau de la rue (assez fréquent dans le quartier par ailleurs). Un serveur vraiment patibulaire nous accueille à sa façon. Nous dégustons notre classique favori : une mozarella di buffalla suivie de pizzas. L'hôtel est à deux pas.

Le lendemain nous n'avons hélas que trop peu de temps pour profiter d'autres visites. Nous prenons un petit-déjeuner paisiblement, sur les toits de Rome depuis notre hôtel. C'est le week-end après tout, il faut bien qu'on en profite aussi !