Carnet de voyage

Sicile - Octobre 2018

15 étapes
7 commentaires
Un voyage de 2 semaines avec Mathilde dans un coin d'Italie que nous ne connaissions pas.
Octobre 2018
2 semaines
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Après une nuit de transit chez nous au retour de quelques jours à Fontenay-sous-Bois, départ le mardi 2 dans l'après-midi vers l'ibis confort de l'aéroport de Marseille Provence. Nuit courte, un peu traumatisé par nos derniers voyages où on perdait beaucoup de temps au contrôle de sécurité, j'ai voulu être à l'enregistrement 2 heures avant le décollage prévu à 9h.

Après avoir garé la voiture à l'éco Park de l'aéroport, prix défiant toute concurrence (50€ pour 2 semaines), navette jusqu'au terminal 2.Nous étions dans les premiers, pour la première fois de nos multiples voyages, nous avons pu plaisanter et sympathiser avec l'employée affectée au contrôle. Habituellement, c'est plutôt le stress. Un des avantages d'être arrivés tôt.


Un autre avantage, c'est qu'une fois qu'on a montré patte blanche et qu'on a trouvé la porte d'embarquement, on peut s'affaler dans un fauteuil pour jouir paresseusement de ce no man's land physique et mental que nous offrent les lieux.

L'attente n'a finalement pas été trop longue. Vol un peu agité, traversée de quelques perturbations. Contacts sympas avec une voisine de siège qui rend visite pour 2 mois à ses enfants restaurateurs près de Syracuse. Elle m'a donné quelques conseils de visites.

Grosse attente à l'arrivée pour récupérer la voiture que j'avais réservée, une C3 rouge Ferrari (Italie oblige), dans un état impeccable. Sortie un peu Rock and Roll du grand parking couvert.

Grosse pluie ensuite sur la route vers notre hôtel. Quelques galères au péage pour trouver où mettre les pièces, à noter que durant tout le voyage, nous n'aurons payé qu'une portion 70 cts, le reste du circuit autoroutier étant gratuit ou en cours de mise en conformité pour les péages, bonne nouvelle !

Arrêt dans une paneteria pour casser la croûte avant d'aller se reposer à l'hôtel (il est plus de 15h, les estomacs criaient famine). Pendant qu'on mangeait tranquillement dans la salle du fond, la pluie tombait de plus en plus drue, nous étions heureux d'être à l'abri.


"Il y a de l'eau partout !"

Mathilde m'a réveillé de ma torpeur. Nos sacs qu'on avait posés au sol sont dans 3 cm d'eau, une évacuation s'est bouchée sur la terrasse et la salle commençait à se remplir.

On regarde côté route, un vrai torrent ! Les voitures, à touche- touche, font de belles gerbes d'eau.


On attendra un peu pour rejoindre l'hôtel. Vers 18h00, la pluie s'est calmée et la route redevient praticable, bienvenue en Sicile !

Arrivée à l'Etna hôtel de Giarre, un lieu de charme au milieu d'un grand parc. Repos bien mérité jusqu'au repas du soir. Le restau de l'hôtel est une grande écurie du XVII ème aménagée. Bonne bouffe gastronomique à prix correct mais un peu cher pour la Sicile, nous le réaliserons plus tard.

Dodo de bonne heure.

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Nuit pas très tranquille. L'inconvénient de ces lieux anciens, c'est que l'isolation phonique n'existait pas au XVIIIéme siècle.

Solide petit déjeuner. J'étais déjà allé faire une reconnaissance de l'environnement tôt le matin. L'hôtel est luxueux mais tout autour, c'est un peu la zone avec une route très passagère à longer pour rejoindre la ville.

Sauvetage dans le quartier d'un chiot à la patte coincée, on a eu envie de l'adopter tant il a fait de fêtes après sa délivrance.

Contemplation de l'Etna qui commence déjà à être couvert de nuages. Je l'avais vu le matin, il était dégagé et un peu enneigé.


On a essayé de trouver un chemin pour rejoindre la mer mais on s'est retrouvés au milieu d'une décharge.



On a donc fait demi tour puis on a rejoint la côte par la route. Long parcours, Mathilde était crevée et le temps menaçait.

Le GPS m'indiquait un chemin plus court pour rejoindre l'hôtel, nous l'avons pris mais ça s'est vite avéré être une route étroite. Mathilde fatiguait vraiment beaucoup. Nous sommes passés au plus près d'un lieu où vivait une meute de chiens sauvages, ils nous ont bien aboyé dessus mais un torrent nous séparait. Ouf !

J'ai levé le pouce et, à la 3ème voiture, une charmante Sicilienne nous a embarqués dans sa petite Fiat.

Arrivée à l'hôtel. Repas de paninis dans une boulangerie juste en face. J'essaie de communiquer en franco italien et avec les mains, ça marche à peu près. Pendant ce temps, la pluie s'est remise de la partie. Grosse sieste bien méritée. Fin d'après midi relax. Repas du soir peu gastronomique :Hard discount du quartier.

Dodo.


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Nuit moyenne. Un réveil à 2 h du mat' qui m'a laissé les yeux grands ouverts. Ça doit être l'àge, c'est lui qu'il faut abattre, il est responsable de nombreux maux. C'est pourtant pas la fatigue physique qui manquait vu le nombre de pas qu'on a faits hier.


Départ vers 9h45 de l'hôtel après un solide petit-déjeuner. J'ai retrouvé sur le parking la C3 rouge frimeur qu'on nous a allouée. Nous voulions stationner au centre de Catane mais j'ai fait une erreur de programmation, on s'est retrouvés à Gravina di Catania, beaucoup plus au nord, il a fallu traverser toute la ville (très encombrée) pour trouver une place.

Il y a beaucoup trop de voitures ici, peu de transports en commun. En plus, la conduite est loin d'être tranquille, il faut constamment montrer qu'on est là. Priorité à la voiture la plus cabossée, c'est la règle.


Quand j'ai enfin trouvé une place à une bonne demi heure à pied du centre, je n'ai pu la payer que jusqu'en fin de matinée, il a fallu que je revienne l'après-midi pour repayer, système bizarre.

Repas de pâtes dans une brasserie.


Catane est une ville très vivante et le centre est bien restauré. Premiéres gelatis en bord de mer séparée de la ville par une voie ferrée.

Retour en fin de journée avec beaucoup moins de circulation. Je commence à reprendre les réflexes à l'italienne :ne rien lâcher, même pas en avoir l'idée !

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Départ matinal pour Syracuse. A peu prés 1 h 30 de route, grosse activité intellectuelle pour comprendre le système de stationnement sur l'île d'Ortigia qui est le quartier le plus ancien. Je tiens le mode d'emploi à la disposition des voyageurs intéressés.


C'est très beau, bien restauré, patrimoine mondial de l'humanité, un chef d'œuvre à chaque coin de rue et tout au bout la mer, quelle que soit la direction des yeux , eh oui, on est sur une petite île.

Repas de pâtes avec vue panoramique.

Retour à la voiture pour une petite sieste (le parking est à l'ombre).

Nuées de groupes touristiques, on était samedi, il y avait beaucoup d'Italiens en week-end, s'il se met à y avoir des Italiens en Italie, que fait la police ? (humour)

L'après midi, nous avions les jambes un peu flageolantes d'avoir beaucoup marché le matin sans s'en rendre compte tant le spectacle de la ville est fascinant.

Visite de l'église Santa Lucia, agrémentée d'un tableau qu'à réalisé le Caravage durant son séjour en Sicile. À souligner que l'entrée était gratuite, ce qui est rare dans une ville touristique. Ça n'a d'ailleurs pas échappé aux guides qui encadrent des groupes et piaillent sans respecter les lieux, en plus on ne peut pas en profiter, c'est en italien !

Bref, un peu las en fin de journée. Repas du soir hard discount à 3 € de budget pour 2. Pas trop envie de sortir le soir sous la pluie, lecture de guides, RAI à la télé (il n'y a pas de chaîne en français).

Voilà, je l'ai vue Syracuse.
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Le matin, l'Etna nous a souri. Il s'est montré dans toute sa splendeur.


Petit tour matinal à Giarre centre. Notre hôtel s'y trouve en périphérie, la ville est plutôt cossue avec de beaux immeubles baroques. Plongée dans la tranquille sérénité du dimanche matin où tous les soucis de la semaine s'effacent, je parle pour les actifs, pour nous, c'est tous les jours dimanche.

Soudain, Mathilde s'immobilise devant la première page d'un journal local.

Tremblement de terre de magnitude 4.6 à 2h du matin prés du volcan. Heureusement, il était très localisé, nous n'avons rien ressenti. Quelques photos de gravats illustraient le tout.

La grande peur..


La région est instable, l'Etna est très actif ces derniers temps, je commence à comprendre les prix promotionnels du séjour, je blague... Quoi que..

Nous nous sommes ensuite dirigés vers Fondachello, petite station balnéaire à quelques kilomètres de là. Très tranquille en cette saison, une plage magnifique et très longue composée de sable volcanique serti de galets de même origine.

Près des immeubles quasiment déserts, il faut un peu naviguer entre les déchets ménagers, apparemment pas ou plus de nettoyage de plage. Voyons le côté positif : l'immensité de la plage fait vite oublier ce désagrément.

Repas gastronomique ensuite à l'Atlantis hôtel où nous avons été reçus comme des rois, étant parmi les très rares clients.

J'ai pu en prime faire quelques longueurs dans la piscine pour me rafraîchir avant le repas.

Retour à l'Etna hôtel, sieste puis rebaignade car lui aussi dispose d'une piscine (ce sera d'ailleurs le seul bain que j'y prendrai, la météo de la 2ème semaine m'en a fait passer l'envie !)

Piscine sur fond de volcan fumant.

Repas léger de burshetta parmigiana avant un petit tour dans la campagne environnante.


Pendant ce temps, le volcan était toujours souriant mais il y avait maintenant de la malice dans ce sourire.

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Ragusa, une ville perchée à environ 2 heures de notre villégiature. La Sicile baroque dans toute sa splendeur avec de belles restaurations, patrimoine mondial oblige.

Le ciel était bien dégagé le matin, l'Etna nous a accompagnés dans le rétroviseur pendant un long moment. C'est vraiment le patron de la région et il dégage malgré tout une certaine bienveillance.

Peu de monde dans les rues étroites et les escaliers, surtout des touristes un peu paumés tout comme nous avec leurs plans qu'ils tournent dans tous les sens ou leur smartphone qui ne sait plus très bien où il habite, le relief accidenté de la ville gênant la réception des satellites.


0n a quand même réussi à en faire le tour et à voir à peu près tout ce qui le méritait dans la ville haute, Ragusa Nuova et Ragusa Ila , plus ancienne. L'histoire habite cet endroit, ayant été en partie reconstruit après le grand séisme de 1693 qui a tué 51% de la population de la ville... Brrrr....

Bon, c'est du passé. Un petit diaporama vaut mieux qu'un long discours, je crois que c'est Napoléon qui a dit ça, si, si...

Photos de Mathilde, comme beaucoup de celles de ce carnet. Pour ceux qui n'ont pas l'habitude, cliquez sur la 1ère et faites défiler, la visibilité sera meilleure.

La ville de Modica ensuite pour apprécier un repas sicilien fameux à l'Osteria Dei Sapori Perduti, une adresse du guide du routard bien notée, c'est tout à fait justifié même si la façade ne paye pas de mine.

Déco paysanne, service aimable. Pas très "modica" comme prix mais c'est un restau gastronomique sans le chichi qui accompagne parfois ce genre de lieu.

Pendant notre repas, la pluie tombait à seaux, elle a eu le bon goût de s'arrêter après le café.

Petite balade sur la Via Umberto I composée principalement de magnifiques maisons ( de style baroque tardif ou baroque sicilien pour les puristes).

La cathédrale aussi vaut son pesant de cacahuètes dans le style.

Retour un peu tardif, mais pas baroque, dans les embouteillages, on s'est promis de choisir nos horaires de déplacements pour la suite.

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Fin de la première semaine, déjà la moitié du séjour !

La météo locale annonçait du beau temps le matin et de la pluie en fin d'après-midi, air connu.

Nous sommes donc partis très tôt pour Acireale, une jolie petite ville encore dans son jus, très fière de son Duomo.


Petit musée des uniformes sur la place principale, allant de celui du Kaiser à celui des grognards napoléoniens.


Le conservateur, très motivé, ne parlait qu'italien mais très lentement et on le questionnait en français de la même manière, on s'est compris. Du coup, bien qu'on soit un peu antimilitaristes sur les bords, cela nous a rendu la visite intéressante.

Pour le 2ème musée, c'était l'inverse : le thème nous intéressait mais le conservateur arrivait en fin de carrière.


Peu importe, on a bien apprécié ces marionettes traditionnelles. Depuis le haut moyen-âge, des scènes, surtout de batailles, sont présentées à la population à l'aide de magnifiques poupées en bois très expressives, même la bouche est mobile.


Dernier musée : des tableaux de peintres locaux talentueux remontant à la renaissance, les photos y étant interdites, vous n'avez qu'à faire le voyage si vous voulez les voir. Nous y avons également bénéficié d'une présentation par la conservatrice, cette fois en anglais.

Nous avons apprécié dans cette ville la gratuité de toutes les entrées, sauf le parking qui fonctionne avec un système de cartes à gratter... mais on ne gagne ni au grattage ni au tirage.

La municipalité fait de gros efforts pour gagner ses galons de ville attractive parmi tous ces lieux classés patrimoines mondiaux.

Repas de pâtes, on ne s'en lasse pas, ils ne savent pas les faire mauvaises.


C'est la même chose pour le café ou les glaces. Miam !

Petite balade digestive piazza del Duomo.


Nous voulions ensuite aller faire une sieste dans un parc très mignon donnant sur la mer.

La pluie promise nous a contraints à changer nos projets : retour stratégique vers la voiture où nous avons continué notre sieste.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers 2 villages perchés à plusieurs centaines de mètres à l'aplomb de la mer :Taormina, Saint Tropez local et Castelmola, plus élevée et moins sophistiquée.

Pluie diluvienne en fin de journée.

Petit sketch pour prendre de l'essence : 2 tarifs, l'un en libre service et l'autre en étant servi, j'ai pris le premier, bien sûr, mais j'ai quand même donné un pourboire au pompiste qui a pris la peine de m'expliquer.

Repas de paninis. Pluie battante une bonne partie de la nuit.

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Il existe depuis 1895 dans la région, une ligne de chemin de fer un peu spéciale qui fait le tour de l'Etna sur environ 110 km et servait à désenclaver les villages environnants. Elle possède ses propres gares, dont certaines en mauvais état et continue à être utilisée, principalement par des touristes.

Les locomotives sont anciennes et bruyantes mais elles fonctionnent malgré leur âge respectable.


Nous avons donc décidé de voir l'Etna sous tous ses angles. On traverse des paysages prospères et riant et d'autres quasiment lunaires. Le volcan a vraiment transformé son environnement.


Pause un peu décevante à Randazzo,quasiment déserte.


On ne dira pas qu'il n'y avait pas un chat.

Nous y avons cherché en vain une "bonne adresse" du guide du routard mais elle avait disparu, ses anciens proprios sont sans doute aux Bahamas, loin de l'austérité du bled.

Après avoir pas mal tourné, la seule épicerie ouverte que nous avons trouvée nous a fait des paninis très moyens (pain sec et jambon gras...). On a essuyé un banc devant l'église pour pouvoir les machouiller (déguster est un mot trop fort).

Il y avait juste derrière une petite place que nous n'avions pas vue avec un joli petit bistro bien accueillant ! Trop tard ! Nous y avons quand même pris une gelati (ou gelato, je ne suis pas sûr) et un café chacun. Un délice, comme toujours. De plus, le patron était très sympa,tout heureux de voir des êtres humains.


A la fin du voyage, Mathilde avait un peu de mal à supporter les vibrations et le bruit du vieux tortillard mais ce fut aussi un voyage dans le temps.

Plan de la ligne.

En mauve.



Bref, journée folklo. L'Etna, quant à lui, a beaucoup joué à cache-cache avec les nuages.

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Après un réveil un peu long, nous avons finalement décidé de faire quelques kilomètres.


Notre voiture nous attendait gentiment au parking de l'hôtel. Après tout, hier nous lui avons accordé une journée de repos.

Direction Mazarmemi, joli petit port de pêche qui doit accueillir de nombreux touristes en saison, la place principale est transformée en terrasse de restau.


En ce moment, pas grand monde. Nous avons humé l'air et apprécié la sérénité ambiante pendant une belle balade.

Un peu de farniente en contemplant la mer, après tout, le mot est d'origine italienne...(Musique de Bel Canto dans la tête, faites un effort...)

Direction Noto ensuite, très jolie petite ville faisant aussi partie de l'héritage mondial. Les gens de l'UNESCO n'ont pas dû chômer en Sicile pendant leurs visites, ceci dit, c' est un bon job.

Encore beaucoup de monuments baroques. Pendant ce séjour, nous aurons en fait visité principalement la Sicile baroque qui couvre en gros la moitié est, l'autre partie sera pour une autre fois, si nous gardons l'envie et la santé bien sûr.


Bon restau : Trattoria del Carmine que nous avons choisi parce qu'il nous rappelait le prénom d'une de nos nièces, elle nous a porté chance.


Au menu :Insalata (une pour 2,parts très copieuses)-Tagliatelle con capriccioso (à la capricieuse, ne me demandez pas la recette, le chef n'a jamais voulu me la donner). Je vous épargne les desserts et les ristretto (i) ou americano(i).

Petit tour vers la mer mais le temps s'est gâté en fin d'après-midi, repli stratégique.

Il s'est vraiment gâté !
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Le train pour aller à Catane depuis Giarre nous a paru pratique et économique, pas de souci de stationnement ni de conduite, un train toutes les heures, banco, nous avons pris celui de 9h30.

Balade sympa au centre historique, marché aux poissons très vivant, le plus grand de Sicile.


Pardon, j'ai coupé le son !


Marché aux fruits et légumes également.

Une cathédrale et des églises magnifiques mais je vous les épargnerai, vous en avez peut-être un peu assez du baroque tardif.

Curieux monument très photographié :la fontaine de l'éléphant construite au XVIII ème et à l'origine un peu obscure.

J'allais oublier l'amphithéâtre, vestige de la colonisation romaine, qui a été retrouvé sous une coulée de lave et dont le revêtement en marbre blanc de Carrare a malheureusement disparu.

Bon repas sur une terrasse accueillante donnant sur une place tranquille, je vous épargne aussi le menu.

Je vous parlerai juste du verre de vin de pays au goût prononcé de lave, pas mauvais du tout !

Bien entendu, une pluie battante s'est invitée au dessert et nous a contraints à attendre l'accalmie à l'intérieur. Tiens ? J'ai déjà lu ça quelque part.

Seul, un couple est resté stoïque, sûrement des habitués.

Vers 15 h, nous avons quitté la trattoria pour essayer de rejoindre la mer. En repassant devant la gare, le temps ne voulant pas se décider, nous avons choisi de reprendre le train. Départ dans 5 minutes. On s'empresse de s'installer. 2h d'attente avant de démarrer, soi disant à cause de la pluie.

En fait, ils attendaient que le train soit plein et il est effectivement parti dès que le dernier siège a été occupé. C'est bon pour la planète après tout mais il ne faut pas avoir une urgence.

Le scénario pluvio-orageux, comme disent les météorologistes, à continué toute la nuit et c'est prévu jusqu'à mercredi, jour du départ !


Et youpi !
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La pluie a été moins intense qu'annoncé, on a même eu droit à du soleil dans la matinée, yes!

On en a profité pour se balader à pied dans les vergers d'avocatiers et de citronniers derrière l'hôtel.


A ce propos, savez-vous pourquoi, selon une version, les citronniers seraient à l'origine de la Mafia ? Je vous laisse chercher , solution demain.

Tour ensuite le long de la plage, ça sent de plus en plus la fin de saison dans toute sa mélancolie avec le gris qui recommence à envahir le ciel. Les tas d'ordures décorant les abords n'arrangent rien.

Nous avons ensuite pris la voiture un peu à l'aveuglette (c'est une expression, rassurez-vous, j'avais les yeux bien ouverts ). Découverte de Mascali, petite ville toute proche avec son église paraissant dédiée au cornet de glace.


Santo Gelato alla Vaniglia..

Bonnes parts de pizza de boulanger à la pâte épaisse comme dans mes souvenirs d'enfant, le boulanger de mes parents avait peut-être des origines siciliennes. La matinée ayant été très éprouvante, si, si, ça méritait bien de retourner à l'hôtel pour une sieste.

La fine pluie qui s'est mise à tomber l'après-midi ne nous a pas empêchés d'aller visiter Aci Castello et son château normand.

Jardin de plantes grasses aménagé en haut des remparts.

Il faut savoir que les Normands aussi ont occupé l'île à une époque, tout comme les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Vandales, les Ostrogoths, les Byzantins, les Arabes, les Allemands, les Français, les Espagnols, les Piémontais, les Autrichiens, les Anglais, les Bourbons d'Espagne, les Italiens et les Américains pour retourner finalement dans le giron de l'Italie. Chacun de ces peuples a ajouté sa pierre à l'édifice, souvent dans la douleur mais cela a tout de même créé une unité et une richesse . À méditer pour les partisans de la porte fermée. C'était le quart d'heure pédagogique et philosophique. Promis, je ne recommencerai plus.

On traîne quand même un peu nos savates, la grisaille commence à nous ramollir.

Pour se remonter le moral, on s'est offert un bon repas au restau de l'hôtel... Ah ! Ça va mieux !

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Déluge dehors dès le réveil !

Nous avons pas mal traîné dans la chambre avant la venue de la femme de ménage. Petite balade un peu au hasard ensuite, en voiture s'entend.


Riposto, petite ville collée à Giarre.En France, on l'appellerait Riposto lés Giarre. Accalmie, on a mis le nez hors de la voiture. Piazza del Duomo, port de plaisance. Personne à bord des bateaux apparemment ou alors les plaisanciers se cachent bien.


On est allé faire des provisions pour le repas du soir dans une jolie petite épicerie au patron très sympa.


On lui a demandé s'il connaissait un bon restau dans la ville, il nous en a conseillé un vers le port. À mon avis, il devait être tenu par son frère ou son cousin.

Plusieurs grandes salles mais on était les seuls clients, ça aurait dû éveiller notre méfiance. L'accueil était très limite, la cuisine moyenne et pour couronner le tout, on ne s'est pas encore expliqué pourquoi, le café de Mathilde était salé, mauvaise blague ? Ils nous l'ont quand même changé mais on a aussi trouvé la note salée par rapport à la qualité.

Avec l'appréciation que je leur ai mise sur TripAdvisor, ils ne sont pas près de remplir leurs salles !

Le déluge est reparti en fin de repas mais on ne voulait pas s'éterniser, je suis allé chercher la voiture, l'hôtel a eu la bonne idée de nous prêter des parapluies, et j'ai récupéré Mathilde.Retour à l'hôtel.


La pluie baissait un peu en fin d'après-midi, tentative de sortie à pied, rebelote. Douche gratuite. Encore les vacances !

Réponse à la question d'hier mais vous aviez sûrement trouvé : Il y a plusieurs théories concernant l'origine de la Mafia.

D'après certains historiens, la Sicile a développé la culture des citronniers à la suite d'une très forte demande car l'expérience avait prouvé que la consommation de ces fruits à bord des bateaux permettait d'éviter le scorbut. À une époque où le transport maritime , notamment vers les États Unis, s'est fortement développé, le prix du kilo a suivi la même courbe. Pour protéger leurs récoltes, les exploitants ont dû engager des miliciens qui ont pris de plus en plus de pouvoir et se sont mis à rançonner les propriétaires.

Leurs activités se sont diversifiées et on est vite tombé dans le trafic international avec le marché d'outre Atlantique, trafic boosté par la prohibition des années 30.

Fermez la parenthèse. 😊

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Ciel toujours un peu hésitant mais ce fut enfin une journée sans pluie.

Départ vers une réserve naturelle repérée sur le GPS. Malheureusement, cet outil, du moins celui que nous possédons, n'indique pas si la route est carrossable.

On est tombé sur une zone pas très attirante avec de gros nids de poules (d'autruches!) ou des accès inondés.

Le coin servait surtout de dépotoir et Coluche aurait dit qu'il y traînait des gens pas tibulaires mais presque.

Du coup, il nous a passé l'envie de laisser la voiture pour aller voir le coin à pied. Méfiance injustifiée peut être mais avec l'âge, on devient prudent, d'autant plus qu'on a un mauvais souvenir d'une situation un peu comparable dans la région de Bari.


On a donc poussé un peu plus loin et là, surprise ! On s'est retrouvé à la Grande Motte.

Giardini Naxos, 2 plages, l'une grise volcanique et l'autre dorée avec un joli point de vue sur Acireale et Castelmola que nous avions visitées (Mais si, mercredi 10, j'en vois qui suivent pas).


Grands hôtels à touristes et immeubles dans le même style mais on a apprécié d'y passer la journée.

Pizzas Sicilianas dans un petit restau, c'était bon, généreusement servi (trop pour Mathilde) et à prix correct.


Après notre retour à l'hôtel, je suis ressorti pour trouver une solution pour le nettoyage de la voiture le lendemain (Et oui, il faut déjà la rendre.) . J'ai pas mal tourné, peu de stations proposent ce service, ou alors l'appareil est en panne. J'ai finalement trouvé un pompiste qui m'a fixé un rendez-vous à 18h pour 13 €, nettoyage intérieur et extérieur. Banco, à demain !

Grande balade à pied ensuite à Giarre centre et ses alentours.

Repas du soir fourni par Lidl.

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Dernier jour. Météo bienveillante. Visite de Caltagirone, pratiquement au centre de l'île, à 2h de l'hôtel.

Ville perchée sur 3 collines, réputée pour sa céramique.

Nombreuses rues qui montent (ou descendent) et un gigantesque escalier dont chaque contre marche est carrelée de motifs différents.


Peu de touristes, beaucoup de boutiques dédiées à la spécialité locale.


De très jolis santons aussi, l'Italie du Sud partage ce savoir-faire avec la Provence.


Quelques motifs décoratifs carrelés, principalement des batailles, on voit que ça a pas mal chauffé dans le coin.


A part ça, on s'est baladé un peu partout dans ces rues tortueuses donnant sur de jolies places.


Ou des horizons dégagés.


Après cette agréable visite, un dernier gag nous attendait.


J'avais garé la voiture dans un parking moderne, à étage, faisant un peu furoncle à l'orée de cette jolie ville. J'ai glissé la carte qui m'avait été distribuée à l'entrée dans la macchina. Je n'avais qu'un billet de 50 € pour régler (2€50),après avoir cru déchiffrer que l'appareil rendait la monnaie, j'ai entendu tomber une série de pièces. Jackpot ! Mais pas pour moi, il n'y avait que 20€ et un bon pour 27€50 à me faire rembourser à l'entrée. Heures d'ouverture de 10h à 11h !

Impossible de joindre un responsable. J'ai essayé de revendre le reçu 20 € à un jeune qui traînait par là mais il m'a fait comprendre, à juste titre et en italien, les 2 seules langues qu'il connaissait, qu'il pensait que les plaques étaient photographiées à l'entrée et qu'on ne lui rembourserait probablement pas s'il ne présentait pas les papiers de la voiture.

Je lui ai laissé le reçu, j'espère qu'il aura pu en faire quelque chose et que ça ne profitera pas aux dirigeants mafieux de ce parking. En même temps, je n'avais pas encore été rançonné par Cosa Nostra, voilà qui est fait.


Quant au rendez-vous que j'avais pris pour faire nettoyer la voiture, personne, porte close. Heureusement que je n'avais pas payé d'avance !

J'ai fini par trouver une station automatique avec un aspirateur, je l'ai fait moi-même et ça ne m'a coûté que 4 €, ça rattrape un peu l'arnaque de tout à l'heure.


Aéroport de Catane. Ça y est, j'ai rendu la voiture, RAS. On vient de passer les contrôles de sécurité, notre avion décolle dans 1h. Ouf !

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Voyage riche en émotions, nous avons connu plus reposant.

Une île très plaisante et des gens charmants quand ils ne tiennent pas un volant.


Les fortes pluies ont repris de plus belle après notre départ, il y a même eu des victimes des inondations. Rude région, population courageuse.

Nous y reviendrons très probablement mais plutôt en juin ou en septembre.

Un dernier mot sur l'Etna hôtel de Giarre.

De petites structures de 3 ou 4 chambres réparties sur une très belle propriété. Nous avons eu quelques nuits des voisins un peu bruyants mais la note d'ensemble est très positive.


Grazie e arrivederci.