Tour complet de l'Islande par la route circulaire n°1en 16 jours
Du 5 au 20 juin 2017
16 jours
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Départ de VENDOME à 13h30 pour BREUILLET, chez nos amis les Guérin qui ont la gentillesse d’héberger notre voiture pendant notre voyage et de nous emmener à Orly. Bien que le départ de l’avion sur la compagnie TRANSAVIA soit à 22h15, nous ne nous éternisons pas chez eux, d’une part parce que nous devons arriver 3h à l’avance, avec les mesures de sécurité renforcées, d’autre part, c’est le retour du week end de Pentecôte et il risque d’y avoir de la circulation, et enfin, parce que nous ne voulons pas obliger Christian à rentrer chez lui trop tard. Finalement, l’attente ne nous a pas paru trop longue (j’avais emporté un bouquin et nous avons « fait » les sempiternels « duty free »). Et comme nous savions que nous n’aurions rien à manger sur ce vol low coast, nous dînons… au McDo !


J’avoue que j’appréhendais un peu ce départ : partir de nuit avec une arrivée à KEFLAVÍK à 0h05 (heure locale), récupérer les bagages, trouver le stand AVIS, récupérer notre petite Hyundai i10, manuelle, la mettre en route (il fallait savoir qu’il faut débrayer et tourner la clef de contact), et prendre la direction de REYKJAVÍK illico presto, distante d’une cinquantaine de kilomètres, cela me stressait un peu. Heureusement, tout c’est bien passé et grâce à notre nouveau Tomtom qui comprend la carte de l’Islande, nous trouvons notre FOSSHOTEL BARÓN sans difficulté. J’avais envoyé un mail de France disant qu’on arriverait tard dans la nuit (blanche, le soleil ne se couche pas en cette saison) et que, surtout, ils nous gardent la chambre….


Nous ne sommes pas au lit avant 2h30, j’ai du mal à m’endormir bien que je n’aie pas fermé l’œil dans l’avion.

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Le petit déjeuner-buffet est parfait : grand choix de céréales, « skyr » (spécialité islandaise semblable au yaourt mais plus épais et très onctueux), confitures, fromage, charcuterie, filets de harengs, plusieurs sortes de pain, viennoiseries, fruits, thé, café, etc. On se « cale » bien car pas question de déjeuner à midi et on prend la route pour notre première étape.


Il fait beau, ciel bleu et soleil, mais vent glacial. Le paysage est magnifique : champs de lave recouverts de lichens, étendues désertiques, vue sur le glacier Snæfellsjökull que nous contournerons toute la journée, cascades (déjà !), lupins en fleurs. Nous faisons plusieurs arrêts : au canyon de RAUÐFELDAR, à ARNARSTAPI pour voyager au centre de la terre avec Jules Verne…, à HELLNAR pour voir la jolie petite église en bois blanc et toit rouge, aux falaises de SVALƥÚFA-ƥÚFUBJARG, à la plage de sable noir de DJÚPALÓNSSANDUR où gisent les débris rouillés provenant du chalutier anglais Eding qui s’échoua en 1948, à la plage de sable doré bordée de cubes de basalte de SKARÐSVÍK où une tombe Viking fut découverte dans les années 1960, à la jolie petite cascade de KIRKJUFELLSFOSS et au petit port de GRUNDARFJÖRÐUR où de nombreux marins français, notamment de Paimpol, sont venus pêcher au début du siècle dernier (et mourir, hélas !).


Nous arrivons à STYKKISHÓLMUR assez tard (j’avais passé un coup de fil pour prévenir). L’hôtel BREIÐAFJÖRÐUR est beaucoup plus petit et plus simple, à l’image du gros village qu’est S. mais la patronne est super aimable. Elle ne fait pas restaurant et elle se met en quatre pour nous réserver une table : celui qui est « en ville » est complet et finalement, nous atterrissons au nouveau Fosshotel Stykkishólmur. C’est excellent : filet de plie aux petits légumes pour moi et côtes d’agneau pour Michel, le tout très bien cuisiné, et deux bières, pour la « modeste somme » de 8500 ISK, soit un peu moins de 85 € ! Et auparavant, nous avons acheté à la supérette du coin un paquet de chips, une bouteille d’eau et 1 kg de pommes pour 1500 ISK, soit 15 € ! Je ne reparlerai plus des prix astronomiques, cela me donne des boutons.


Nous nous couchons sans tarder, la journée a été longue et bien remplie. Espérons que je vais bien dormir, cette nuit.



A droite : le glacier Snaefellsness


A gauche : le port de Grundarfjördur - A droite : l'église de Stykkisholmur 
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Nous ne traînons pas trop car le ferry Baldur part à 9h. Nous trouvons sans peine les bureaux de la compagnie SEATOURS où nous échangeons notre" voucher" : pas de problème pour le moment, tout fonctionne bien. La traversée dure presque 3h, avec un arrêt aux Iles FLATEY (« îles plates ») où des randonneurs descendent. Pas de voitures sur ces îles. Il y a beaucoup de Français et je discute un moment avec des marseillais et un couple de Fos-sur-Mer : ils ont, comme nous, l’intention d’aller à « la belle plage de sable de RAUÐASANDUR aux teintes rougeâtres », dixit Lonely Planet, et s’interrogent sur l’état de la route. Comme nous, ils ont une petite voiture.

Nous prenons la route 612 en partie goudronnée. Arrêt photos à la plage de KROSS, à la cascade LITAHILO. La route se détériore de plus en plus : piste de gravillons, nids de poule, ornières. Est-ce que la 614 que nous devons prendre sur la gauche est encore pire ? On roule, on roule, et toujours pas d’embranchement. Ce n’est pas possible qu’on ait pu le manquer. Au bout de pas mal de kilomètres, on renonce, d’autant plus que la piste devient encore plus mauvaise. On fait demi-tour. Et que voit-on ? Un panneau indicateur pour RAUÐASANDUR… on suppose qu’on l’a manqué parce qu’il y avait des travaux et qu’un camion, garé là, nous l’a masqué. On a quand même le temps d’y aller. La piste n’est pas pire, ni meilleure que l’autre, mais la route n’est pas facile, pleine de virages et de côtes très raides, une vraie route de montagne. Enfin, nous arrivons et cela vaut le déplacement (comme dirait un certain guide). Il y a une mignonne petite église (fermée) et un café (ouvert) où nous prenons un réconfort : bière pour Michel, chocolat chaud avec crème fouettée (miam !) pour moi. Il faut se rebananer la même route en sens inverse et nous renonçons à aller jusqu’aux falaises aux oiseaux de LÁTRABJARG : on ne devait pas en être très loin tout à l’heure, tant pis ! Nous nous arrêtons devant la carcasse du « Gardar BA 64 » échoué en 1981.


Nous arrivons à PATREKSFJÖRDUR et nous trouvons notre FOSSHOTEL WESTFJORDS sans difficulté et sans l’aide de Tomtom qui ne le connaît pas. Très bon hôtel, récent. Nous y dînons : pour nous faire patienter, du pain avec une mousse de beurre, et le plat : 4 côtes d’agneau par personne avec grosses pommes de terre frites et des « onion rings », avec une bonne sauce.


Avant le dîner, nous avons exploré PATREKSFJÖRDUR qui ne casse pas trois pattes à un canard. Donc, rien d’autre à faire que se coucher de bonne heure, en espérant bien dormir.

Les îles Flatey 


Plage de Kross - Huitrier-pie  - Route 614


Eglise etplage de Raudarsandur - Epave du Gardar B64 
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Petite étape aujourd’hui aussi nous prenons notre temps. Petit déjeuner parfait, l’embarras du choix. Il y a même des filets de hareng marinés, mais pour l’instant, ça ne me dit rien. On se cale bien l’estomac car le déjeuner sera frugal : une pomme (les chips, c’est pour l’apéro, avec le whisky qu’on a apporté).


Première chose à faire avant de quitter P. : aller à la banque changer 500 €. Au train où ça va, notre provision de couronnes islandaises va fondre comme neige au soleil. On obtient 53000 ISK et des poussières, change beaucoup plus intéressant qu’à Tours.


Le paysage est toujours aussi magnifique, mais on ne peut pas en dire autant des routes. On se tape deux grandes portions non goudronnées, en fait, chaque fois qu’on quitte la côte pour passer d’un fjord à l’autre : elles sont très escarpées et sinueuses. Je ne connais pas l’altitude à laquelle nous nous trouvons, mais il fait froid car un bip-bip au tableau de bord (qui nous a d’abord inquiétés) nous avertit d’une température inférieure à 3° et d’un risque de verglas…

Nous faisons un arrêt au port de BÍLDUDALUR et aux très belles chutes d’eau de DYNJANDI (ou FJALLFOSS). Dégringolant par-dessus un escarpement rocheux de 100m de haut, c’est la plus impressionnante des fjords de l‘ouest. Il fait beau, mais le vent est froid.


En arrivant à proximité de SUÐUREYRI, la route passe dans un tunnel, très peu éclairé, mais surtout, il n’y a qu’une voie assez étroite, et des refuges tous les 50m. Nous avons la priorité. Mais le plus étrange, c’est qu’il y a une bifurcation et que nous devons tourner à gauche (heureusement, on nous avait prévenus). C’est assez déroutant.


Encore quelques kilomètres et c’est SUÐUREYRI où un petit crachin breton nous attend. Nous avons du mal à trouver notre hôtel, bien que Tomtom nous y conduise, mais une route est barrée par des voitures en stationnement et il n’y a pas d’enseigne visible de l’hôtel. Le FISHERMAN HOTEL est très simple, mais confortable. Nous logeons dans l’annexe. La chambre est immense avec un petit coin salon.


Comme il est encore assez tôt, nous allons faire un petit tour à pied au port : nous arrivons quand les marins déchargent les bateaux : la pêche à l’air d’avoir été bonne. Je discute un moment avec un des marins : tous les poissons sont préparés à l’usine, nettoyés, vidés, congelés et ils partent un peu partout en Europe et aux Etats Unis.

Nous dînons à l’hôtel d’un excellent poisson-loup avec une sauce au cognac (un peu loin, le cognac…). Ça a un peu la consistance de la lotte. Nous discutons un moment avec un couple de Français que nous avions rencontré sur le ferry. Ils font le même parcours que nous avec Vacances Transat, mais nous ne sommes pas forcément dans les mêmes hôtels. Très sympas, ces gens du midi ! On les reverra peut-être.


Il n’est pas très tard, mais il n’y a rien d’autre à faire que se coucher.






Port de Bildudalur


A droite : chutes de Dynjandi



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On aurait bien voulu partir de bonne heure ce matin mais le petit déjeuner n’était pas servi avant 8h, alors qu’on a une longue route à faire aujourd’hui.


Il nous faut contourner tous les fjords. Le paysage est un peu différent. Il fait très beau ce matin, toujours ce vent froid, mais un ciel bleu qui se reflète dans les fjords. Tout d’abord, nous restons au niveau de la mer, mais ensuite, nous prenons deux routes gravillonnées pas faciles, surtout la deuxième. Et nous sommes en altitude, il reste des plaques de neige sur les bas-côtés. C’est une succession de cascades, pas larges, mais très hautes, l’eau suinte de partout.

Nous faisons un premier arrêt à ÍSAFJÖRÐUR où des filets de poissons sèchent dans des séchoirs, puis un arrêt « phoques » à HVITANES. Chose impensable en France : des jumelles sont mises à disposition sans aucune surveillance et des pots de confiture sont à vendre (mettre l’argent dans une petite tirelire…).


Nous passons près d’une zone de nidification où de nombreux oiseaux ont fait leurs nids à même le sol. Un autochtone s’y promène, j’espère qu’il ne ramasse pas les œufs ! A REYKJANES, nous hésitons à nous tremper dans la piscine thermale, mais il fait bien froid dehors… Nous arrivons à HÓLMAVÍK et faisons une pause « culturelle » en visitant le Musée de la Sorcellerie, assez intéressant. Il y a beaucoup à lire, mais en Français, heureusement. On ne se faisait pas de cadeaux à cette époque : tu ne plaisais pas à ton voisin, hop ! dénoncé comme sorcier et hop ! au bûcher !


Nous arrivons enfin à la Ferme de GAUKSMÝRI, en rase campagne. Je demande une chambre au rez-de-chaussée. C’est d’abord non, puis finalement, l’aubergiste nous en trouve une. On a vue sur les poubelles, tant pis ! C’est plus simple : pas de TV (on s’en moque), pas de théière, mais propre et confortable. C’est un « lodge » spécialisé dans l’élevage des chevaux.


On est quasiment obligés de dîner à l’hôtel si on ne veut pas se farcir encore des kilomètres jusqu’à HVAMMSTANGI. J’en ai ma claque pour aujourd’hui. On a le choix entre soupe-salades ou buffet à volonté. Nous optons pour ce dernier, au diable l’avarice (5900 ISK/p, soit environ 59 €, plus les bières !). Cela ne les vaut pas, bien que la soupe de betterave soit excellente, bien relevée. Les crudités sont ordinaires. Le poisson est bon : c’est du « charr », cousin du saumon. Choix de viande : poulet, agneau, cheval et tranches de lard et légumes : carottes croquantes, brocolis pas cuits. C’est une cuisine ordinaire. On a eu mieux pour moins cher. Pas de dessert compris dans le buffet, mais un thé. Nous qui pensions nous régaler !


Il est 21h30 et le soleil n’est pas encore couché. J’ai du mal à dormir avec cette clarté, d’autant qu’il n’y a jamais de volets mais des rideaux plus ou moins occultants. Et il fait très chaud dans la chambre.





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Comme je le craignais, j’ai mal dormi cette nuit, la lumière me dérange. Le petit déjeuner est parfait, comme d’habitude. Il fait encore très beau, mais le vent est glacial. Le paysage change. D’abord, nous ne sommes plus en bord de mer, nous traversons des immenses vallées, très larges, avec d’un côté, des montagnes enneigées, et de l’autre des montagnes moins hautes, un peu verdoyantes où paissent des chevaux. Ils les élèvent pour la viande puisqu’il y en avait hier soir au menu et on en a vu aussi dans les supermarchés. Ce qui frappe, c’est qu’il n’y a pas d’arbres, seulement des arbustes rabougris, de la mousse et des lichens sur les champs de lave, des petites fleurs au ras du sol. Il y a des cultures puisqu’’on voit des grosses meules emballées de plastique rose ou blanc.


Nous sommes sur la route circulaire n°1 qui est très bonne. Nous faisons un arrêt à BLÖNDUÓS pour jeter un coup d’œil à son église moderne. Plus loin, nous faisons halte pour visiter le musée de GLAUMBÆR, ferme en tourbe du 17ème siècle. La ferme islandaise traditionnelle était composée de plusieurs petits bâtiments en tourbe reliés par un couloir central. Les conditions de vie devaient être assez rudes !


Nous arrivons assez tôt à AKUREYRI. Tomtom nous emmène tout droit à la Guesthouse SULUR. On a à peine franchi la porte que la patronne nous fait déchausser. Cela nous surprend mais on s’exécute. Elle nous explique les modalités du petit déjeuner : il y aura un panier dans le frigo, sur notre palier, et pour le café ou le thé, il faudra se débrouiller seuls. Il y a un comptoir et des tabourets à l’étage. Sympa ! Comme on est au 1er étage sans ascenseur, on ne prend que le nécessaire pour la nuit.


AKUREYRI est la 2ème ville du pays, la Capitale du nord. Elle se niche au fond du plus long fjord islandais (60 km). Il y a toujours ce vent glacial qui ne nous empêche pas de partir à sa découverte, en voiture tout de même car nous ne sommes pas dans le centre. Et puis, c’est très pentu. Nous visitons L’AKUREYRARKIRKJA (église), ouverte par chance, du même style que celle de REYKJAVIK car construite par le même architecte et toutes deux en basalte. Le bateau suspendu au plafond reflète une vieille tradition nordique d’offrandes votives pour la protection des êtres aimés en mer. Puis nous prospectons les restos pour ce soir : ce sera « fish n’ chips » pour fêter nos 50 ans de mariage !


Le LYSTIGARÐURINN (jardin botanique) nous offre un havre de paix : c’est le jardin tropical le plus septentrional du monde, malgré la proximité du cercle polaire arctique. Il contient toutes les espèces endémiques d’Islande. S’y promener est très agréable, d’autant que nous sommes à l’abri du vent.


Au resto, il a fallu attendre, c’était plein de touristes (c’est moins cher que dans un resto classique). Finalement, une table se libère. Ce n’est pas top : les frites sont très grasses et il y a plus de pâte à beignet que de poisson. Ça ne vaut pas le « fish n’ chips » qu’on avait mangé en Ecosse avec les L’Hénaff. Des Australiens viennent s’installer à côté de nous et nous taillons une bavette. Et des gens, derrière nous, avant de partir, nous offre généreusement le reste de HÁKARI (requin faisandé, spécialité islandaise) qu’ils n’ont pas aimé avec un petit verre de BRENNIVÍN, alcool ressemblant à de l’AQUAVIT. Je dirais que ça sent plus mauvais que ça n’a de goût, mais je n’en ferais pas mon ordinaire…


Mauvaise nouvelle : le camescope est en panne.


Vais-je bien dormir cette nuit ?



Eglise de Blönduos
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Ferme-musée de Glaumbaer 
Eglise et jardin botanique de'Akureyri 
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La réponse à la question posée est NON. Les « fish n’ chips » ne sont pas passés…


Ce matin, il fait gris, nuageux et froid. Passage obligé à la chute de GODAFOSS (« chute des Dieux »), très belle, qui dévale du champ de lave de BÁRÐADALUR, le long de la route 1.

Bien que SKÚTUSTAÐIR soit au sud du lac MÝVATN, nous le remontons par la gauche pour d’une part visiter le GÓNGUSTÍGUR (musée ornithologique), très bien fait et intéressant, et d’autre part, nous rendre au village de REYKJALIÐ où se trouve l’office de tourisme, pour glaner des infos.


Comme il est encore tôt, nous décidons d’ « explorer » le nord-est du lac, c’est-à-dire la région du KRAFLA. Des sites sont à voir sur le chemin, mais nous les visiterons demain car nous restons deux nuits à MÝVATN ; Pour l’heure, le but, c’est le cratère VÍTI. La montée est raide, mais en y allant doucement, on y arrive et la récompense nous attend au sommet : un magnifique lac d’un bleu laiteux remplit le cratère d’explosion large de 300 m, apparu en 1724. C’est une zone volcanique active, il y a eu 9 éruptions de 1975 à 1984.

Au retour, nous nous arrêtons au site de HVERIR qui offre un paysage lunaire de chaudrons de boue, de colonnes de vapeur, de dépôts minéraux et de fumerolles. L’odeur de soufre est omniprésente. C’est impressionnant, la croûte terrestre n’est pas très épaisse à cet endroit !

L’hôtel SEL- MÝVATN*** est très bien. Autant il fait froid dehors, autant il fait chaud dans la chambre : impossible d’ouvrir la fenêtre, il y a juste un petit vantail large de 30 cm qui s’ouvre de bas en haut (on voit qu’on est dans un pays froid). Nous fermons le radiateur, mais en attendant… le sol de la salle de bains est chauffant. Le chauffage et l’eau chaude ne coûtent pas cher ici.


Nous dînons à l’hôtel, mais nous nous abstenons de prendre le buffet à 6900 ISK (env. 69 €), nous nous contentons d’un seul plat : 5 côtes d’agneau pour Michel et filet de truite pour moi, avec des petits légumes, deux bières, pour « seulement » 9880 ISK… (j’avais dit que je ne parlerais plus des prix !).



Chutes de Godafoss




Cratère Viti - le Krafla : Hverir









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Ce matin, nous nous équipons pour le froid : en plus de la polaire, de l’écharpe et du goretex, nous ajoutons bonnets de laine et gants . D’autant plus que c’est très couvert et qu’il crachouille même un peu.


Pour commencer, nous allons faire une petite rando dans la forêt d’HÖFÐI : c’est un promontoire de lave couvert de bouleaux, d’épicéas et de fleurs sauvages. Cela fait du bien de voir des arbres et de marcher dans la verdure. Nous apercevons le lac et des « KLASARS », étonnantes colonnes de lave.

Puis nous enchaînons sur les étonnantes et gigantesques formations de lave de DIMMUBORGIR (« châteaux noirs ») apparues il y a quelque 2000 ans. Allons, on ne recule devant rien, on fait la « boucle de l’église » de 2,3 km, tout de même !

Puis nous allons voir la GRJÓTAGJÁ (grotte) au fond de laquelle se trouverait un petit lac, mais on ne voit rien de l’entrée obstruée par des gros blocs de pierre. Une grande faille fend le sommet de la colline.


Primitivement, il était prévu que nous allions aux chutes de DETTIFOSS demain, mais on change nos plans : nous avons du temps, aujourd’hui, et demain, c’est une grande étape. DETTIFOSS est l’une des cascades les plus impressionnantes d’Islande. Bien que haute de 44 m seulement et large de 100 m, elle déverse 193 m3 d’eau/seconde, créant un panache de gouttelettes visible à 1 km. SELFOSS est plus modeste. Michel ira seul la voir, il faut encore beaucoup marcher et le final pour Dettifoss m’a achevée (gros blocs de pierre à escalader).

Retour à MÝVATN pour la dernière visite de la journée, sous le soleil qui est revenu : le site de SKÚTUSTAÐAGÍGAR, ensemble de pseudo-cratères formé quand la lave en fusion a coulé dans le lac, provoquant des explosions de vapeur. Ces plissements sont apparus quand l’eau, bloquée sous la surface est devenue bouillante et a forcé le passage, formant ainsi des petits cônes et cratères de scories. Un sentier quasiment au pied de notre hôtel en fait le tour, mais il y a des marches à monter, alors, je fais l’effort d’en gravir un, d’où on a une belle vue, et ce sera tout. Et puis, comme il fait relativement doux en cette fin de journée, les moucherons sont de sortie et nous embêtent, alors, nous mettons les moustiquaires que nous avions achetées en Australie.

On se repose un peu à l’hôtel avant d’aller dîner au KAFFI BORGIR, à DIMMUBORGIR. On a fait un repérage ce matin et c’est moins chez qu’à l’hôtel. On passe commande : saumon et bières et on attend, un peu, beaucoup… les bières n’arrivent pas, on réclame et on attend encore. Finalement, un petit serveur arrive et s’excuse : ils sont en rupture de stock ( ?) pour le saumon et sont allés se ravitailler je ne sais où, ça va bientôt venir et pour la peine, ils nous offrent les bières. Sympa ! Le saumon finit par arriver et, ma foi, il est excellent.


De retour à l’hôtel, un message nous attend : l’agence NORTH SAILING nous fait savoir que notre sortie baleines de demain à 8h30 est annulée à cause d’un problème sur le bateau, et nous propose soit une sortie baleines et macareux à 9h, soit une sortie baleines seules à 9h30. On opte pour le premier choix et le réceptionniste se charge de prévenir NORTH SAILING. On ne perd pas au change et cela ne nous retardera pas beaucoup.



Forêt d'Öfdi : les "klasars"






Dimmuborgir




Dimmuborgir : la "cathédrale"




Chutes de Dettifoss - Pseudo-cratères
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Je pensais bien dormir, fatiguée de mes nombreuses marches d’hier, eh bien, non. Il a fait trop chaud dans la chambre, trop jour. A minuit, je me suis levée pour faire une photo : le soleil éclairait encore le petit bâtiment qu’on voit de notre fenêtre. A 2h du mat : re-photo, il faisait toujours jour…


De toutes façons, il faut se lever à 6h, car HÚSAVIK est à 50 mn de SKÚTUSTAÐIR et on doit arriver 1/2h avant le départ. On trouve sans peine les bureaux de NORTH SAILING pour retirer nos billets. Sur le bateau, on nous fait revêtir une combinaison imperméable doublée de polaire, par-dessus tout ce qu’on a déjà sur le dos. Evidemment, la mienne est trop petite. Rebelote avec une plus grande, mais ça ne glisse pas sur les vêtements, c’est la galère.


Bref, on largue les amarres du Bjössi Sör (à gauche) et vogue… la galère. Il est un fait certain, c’est qu’on endure bien cette foutue combinaison. La mer est calme, heureusement. On voit des baleines et des dauphins, mais c’est très difficile de les prendre en photo. Et sur un îlot, une multitude d’oiseaux. La guide nous dit que ce sont des macareux, je la crois, mais ils sont tellement loin qu’il est difficile de distinguer leurs becs si caractéristiques.

A force d’aller de bâbord à tribord dans le bateau, je finis par m’étaler de tout mon long, heureusement, plus de peur que de mal, la combinaison a amorti le choc. A la fin de la croisière, qui aura duré 3h, on nous offre un petit gâteau (un peu sec) et un chocolat chaud, les bienvenus !


On reprend la route 85 en direction du canyon d’ÁSBYRGI, en longeant la côte. A ÁSBYRGI, deux itinéraires s’offrent à nous : soit la route 862 du côté gauche, soit la 864 du côté droit. On opte pour la 862 qui a une portion non goudronnée plus courte. Mais au bout d’une quinzaine de kilomètres, elle se transforme en route « F » réservée aux 4*4 et il nous faut faire demi-tour. On n’est d’ailleurs pas les seuls. Donc on rejoint la 864, interminable. On roule à 60 grand maximum et on mange de la poussière. Le paysage est désertique, lunaire, monotone et plat. Et notre titine nous avertit d’un « risque de verglas », c’est dire qu’il ne doit pas faire chaud. Nous apercevons les chutes de DETTIFOSS et la rive où nous étions hier, sans nous arrêter, et on arrive enfin sur la route circulaire. On fait une petite halte près de la cascade de RJUKANDI, très jolie.

Quand on arrive à EGILSSTAÐIR, il est plus de 18h, la route a été longue aujourd’hui. L’hôtel EYVINDARÁ est situé dans un beau cadre, en dehors de la ville. Notre chambre donne directement dehors, on peut garer la voiture juste à côté. Une petite terrasse donne sur une prairie. Beaucoup de verdure et de lupins.


On prend l’apéro sur la terrasse avant d’aller dîner. Il y a un jeune serveur Français qui s’occupe de nous. Michel prend un dos de cabillaud et moi, un filet d’agneau, excellent, cuit à point, avec du boulgour. C’est bon, bien cuisiné. C’est Byzance, ce soir car on a droit à un buffet de salades et à un thé pour le même prix. L’hôtelier nous pousse sa petite sérénade que lui chantait son père dans son enfance…







Macareux - route 864 - cascade de Rjukandi
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Comme la journée n’est pas très chargée aujourd’hui, et sur la recommandation de notre serveur français, nous commençons par nous rendre à SEYÐISFJÖRDUR, petite ville blottie au fond du fjord du même nom.


Le temps est mitigé, assez nuageux. Le paysage est magnifique, même si on ne distingue pas le haut du BJÓLFUR qui culmine à 1085 m. Des plaques de neige subsistent un peu partout et certaines flottent dans un lac en haut du col. La route 93 est une vraie route de montagne avec des côtes à 10%. La descente suit le lit de la rivière FJARÐARÁ, jalonné de cascades, dont celle de GUFUFOSS.

SEYÐISFJÖRDUR (env. 700 h) comprend de nombreux bâtiments en bois colorés du 19ème siècle, apportés en kit de Norvège. La jolie « église bleue » (Bláa Kirkjan) est le plus haut bâtiment en bois du village. C’est un port d’entrée en Islande. Plusieurs statues agrémentent le village, notamment celle de la cabine téléphonique anglaise : on la prendrait pour une vraie ; il paraît qu’on peut l’appeler : son numéro est (354) 566 1906. Elle a été commandée par les Télécom islandaises pour commémorer le 100ème anniversaire de la pose du câble du téléphone-télégraphe entre l’Ecosse et l’Islande. La pose de ce câble sous-marin en 1906 a marqué le début des télécommunications internationales islandaises. Comme tous les villages qu’on a traversés, c’est propre, rien ne traîne, les espaces verts sont bien entretenus. Les étudiants sont mis à contribution après leur année scolaire.

Nous reprenons la même route pour rentrer à EGILSSTAÐIR (il n’y en a pas d’autre), mais cette fois, sous le soleil, ce qui change tout. Et nous décidons d’aller jusqu’au SKRIÐUKLAUSTUR, au bout du lac LAGARFLJÓT, site d’un monastère augustinien du 16ème siècle, détruit pendant la réforme de 1550. L’inhabituelle maison noir et blanc à toit de tourbe fut édifiée en 1939 par l’écrivain Gunnar Gunnarsson. Les routes n°1 et 931, goudronnées, sont très agréables, entre le lac et la forêt de HALLORMSSTAÐASKÓGUR, la plus grande d’Islande. La forêt comprend des bouleaux nains et des sorbiers des oiseleurs, deux espèces endémiques, ainsi que 80 autres provenant du monde entier. Et des lupins en fleur à perte de vue… nous ne visitons pas le musée, trop de choses à lire en anglais et la guide parlant français n’étant pas là.

Nous rentrons à EGILSSTAÐIR par même la route 931, mais sur l’autre rive, qui surplombe le lac. On a beau regarder, on n’aperçoit pas le LAGARFLJÓTSORMURINN (surnommé le « wyrm », le ver), monstre marin qui vivrait là depuis l’époque Viking… (je vois une certaine similitude avec le Loch Ness…). Le paysage est plus désolé.


Pas grand-chose à voir à EGILSSTAÐIR, à part l’église, moderne (et fermée).



Cascade de Gufufoss - vers Seydisfjördur




Seydisfjördur





Seydisfjördur : la cabine téléphonique - lupins au bord du lac Lagarfljot
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Etape assez longue aujourd’hui, donc nous partons tôt. Le temps s’est gâté. J’avais prévu de longer tous les fjords à partir de REYÐARFJÖRDUR , mais on nous a déconseillé d’aller jusqu’à VATTARNES, la route non goudronnée étant trop mauvaise.


Donc, nous commençons par REYÐARFJÖRDUR : malheureusement, « l’excellent musée islandais de la Seconde Guerre mondiale » n’est pas encore ouvert. Pendant ce conflit, quelque 3000 soldats alliés furent basés dans ce village, soit près de 10 fois la population locale. On n’a pas le temps d’attendre, donc on met le cap sur :


FÁSKRÚÐSFJÖRDUR : ce village, parfois appelé BÚÐIR, fut fondé par des marins français, notamment de PAIMPOL, qui venaient pêcher (et mourir) au large de l’Islande entre la fin du 19ème siècle et 1914. Afin de rappeler ce passé, les noms des rues sont écrits dans les deux langues. Le Fosshotel Eastfjords s’est installé dans l’ancien hôpital français, dont le rez-de-chaussée et le passage souterrain sont transformés en musée. La visite est très intéressante, ainsi que celle de la chapelle. Quant au cimetière, Michel y descend, moi je me contente de le regarder d’en haut.

Continuation vers STÖÐVARFJÖRDUR : Lonely Planet vante les mérites de « la merveilleuse collection de pierres de Petra », collectées par elle tout au long de sa vie. Alors, on va voir. C’est un empilement de cailloux sans intérêt parce que non identifiés. On n’est pas volés sur la quantité… heureusement, le jardin est assez joli, ça compense un (tout petit) peu. Puis route vers BREIDALSVIK et DJUPIVOGUR...

DJÚPIVOGUR et son joli petit port, le plus ancien des fjords de l’est : il date du 16ème siècle. Puis on longe la côte jusqu’à ARNANES, à quelque 6 kilomètres de HÖFN, où nous logeons ce soir. La route est assez monotone. Je trouve les fjords de l’est moins beaux que ceux de l’ouest, c’est vrai qu’il ne fait pas beau, on a même de la pluie.


L’ARNANES COUNTRY HOTEL est bien, en pleine nature. Après avoir pris possession de notre chambre, nous allons prospecter les restos à HÖFN, pays de la langoustine : les prix sont exorbitants : 6900 ISK pour 300 g de langoustines ! Donc, comme d’hab, on dîne à l’hôtel. On ne va pas quitter l’Islande sans tester le poisson séché au vent : on ne peut pas dire que ce soit un régal, c’est archi sec, filandreux, on a l’impression de manger du carton. Heureusement que le petit verre de BRENNIVÍN fait descendre le tout ! C’est quand même 2000 ISK la portion. Le patron nous dit que quand il était enfant, c’était ça qu’on lui donnait en guise de bonbons… je satisfais quand même mon envie de langoustines en prenant des tagliatelles aux (petits bouts de) langoustines.



Faskrudfjördur




Faskrudfjördur : reconstitution de la vie des pêcheurs d'Islande





Djupivogur - vers Höfn
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Le plafond est bien bas, ce matin, et il tombe un vrai crachin breton. Le clou de la journée, c’est la lagune de JÖKULSÁRLÓN, près de la route circulaire. De nombreux icebergs d’un bleu lumineux se détachent du glacier BREIÐAMERKURJÖKULL, une ramification du VATNAJÖKULL, et dérivent via la rivière JÖKULSÁ (la plus courte d’Islande) jusqu’à la plage de sable noir et l’océan Atlantique, c’est très beau. S’il ne fait toujours pas soleil, au moins, la pluie a cessé et on peut profiter du spectacle tout à loisir, en longeant la rive à pied. Inutile de payer une fortune pour une balade en bateau, on voit très bien les « glaçons » du chemin. Puis nous allons sur la plage : spectacle étonnant que celui de ces morceaux de glacier roulés par les vagues…


On a du mal à s’arracher de ce spectacle, mais on a encore de la route et une 2ème lagune à voir : FJALLSÁRLON, plus petite mais néanmoins intéressante.


Arrêt obligatoire à la chute de SVARTIFOSS (la « cascade noire »), entourée de colonnes géométriques de basalte noir, facilement accessible par un sentier aménagé, très raide, au bout duquel une volée de marches m’attend. Heureusement, j’ai mes bâtons.


De nombreux glaciers du parc national du VATNAJÖKULL jalonnent la route puis nous nous éloignons de la côte jusqu’à KIRKJUBÆJARKLAUSTUR. L’hôtel est à quelques kilomètres du village, à GEIRLAND dont il a pris le nom. On nous « oblige » à manger à 18h30, à cause d’un groupe, mais à 19h nous ne sommes toujours pas servis et le groupe est déjà là… et le menu est bof : burgers maison de viande d’agneau avec des frites. Je laisse la moitié du pain imbibé de sauce non identifiée... Michel commande des bières X, y’en a pas, alors des bières Y, y’en a pas non plus. Ils n’ont que les plus chères, alors en représailles, on boit de l’eau. On mangera mieux demain.


Il est 19h45 quand on regagne notre chambre, sous une forte pluie.



Jökulsarlon 
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Petite plante dans le sable noir - Chute de Svartifoss - autre glacier
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Ce matin, il pleut, et pas qu’un peu… espérons que cela va se calmer car on a beaucoup de choses à voir aujourd’hui.


Tout d’abord, les environs de KIRKJUBÆJARKLAUSTUR : la cascade de STJÓRNARFOSS : on a vu mieux (on devient très exigeants…). Les colonnes basaltiques de KIRKJUGÓLF (« sol de l’église ») aplanies et comme cimentées par la mousse, ont jadis été prises pour le sol d’une vieille église. La dépouille du païen Hildrir Eysteinsson enterrrée sous un monticule de pierres, et la belle cascade double de SYSTRAFOSS qui dégringole des falaises.


Puis nous prenons la route en direction de VÍK. Arrêt photos au champ de lave de FJAÐRARGLJÚFUR où les mousses et les lichens forment un magnifique tapis et où quelques petites fleurs arrivent à pousser. Plus loin, le monticule de lave de LAUFSKÁLAVARÐA, du nom d’une ferme qui se trouvait là et qui disparut lors de l’éruption du KATLA en 894. La coutume veut que le voyageur qui passe par là pour la première fois érige un cairn pour se porter chance…


VIK Í MÝRDAL est la ville la plus méridionale et pluvieuse d’Islande. Heureusement pour nous, la pluie a cessé pour le moment. Malheureusement, nous n’irons pas visiter la réserve ornithologique de DYRHÓLAEY, fermée en juin pour cause de nidification des macareux.


La plage de sable noir de REYNISSFJARA, à quelques kilomètres de la ville, est une pure merveille. Sauvage, celle-ci est adossée à d’incroyables empilements de colonnes basaltiques qui ressemblent à un orgue. Le contraste est saisissant entre le noir du sable et l’écume blanche des vagues. Les falaises environnantes sont creusées de cavernes de basalte déformé habitées par des macareux. Au large, le groupe de colonnes (ou stacks) émergeant de la mer, emblématique de VÍK, est connu sous le nom de REYNISDRANGUR : celles-ci surgissent de l’océan comme des tours d’ébène. La légende raconte qu’il s’agirait de trolls capturés par le soleil…


Nouvel arrêt au MÝRDALSJÖKULL, 4ème plus grand glacier du pays : sa calotte glaciaire atteint par endroits 750 m d’épaisseur et il couvre 700 km². Le volcan KATLA, qui somnole dessous, entre périodiquement en éruption à travers la glace, noyant la plaine côtière sous un déluge de glace fondue, de sable et de tephras (produits volcaniques autres que la lave).


Deux belles cascades nous attendent encore : la SKÓGAFOSS , qui tombe d’une falaise de 62 m de hauteur. Nous nous contenterons de marcher au pied de ce rideau d’eau et ignorerons l’escalier abrupt qui mène au sommet (on laisse ça aux jeunes…). La légende raconte qu’un colon nommé ƥrasi aurait caché un coffre rempli d’or derrière la cascade… et enfin, pour clôturer la journée, les belles chutes de SELJALANDSFOSS qui tombent dans un profond bassin.


Nous arrivons à LAUGARVATN sous la pluie. L’hôtel EDDA IKI est bien, la chambre est immense. Il s’agit en fait d’un pensionnat qui se transforme, en été pendant les vacances scolaires, en hôtel. La chambre donne sur le lac LAUGARVATN (« lac des sources chaudes ») et on voit, effectivement, de la vapeur qui s’échappe au loin. Le temps a été assez pénible : alternance de pluie, de nuages, cela nous a un peu freinés pour les visites.


Nous dînons à l’hôtel : le saumon est correctement servi, mais les légumes doivent coûter très cher ici : une cuillère à soupe de purée et quelques feuilles de salade, c’est plutôt la portion congrue. Je le fais remarquer à la serveuse qui n’y est pour rien, la pauvre.


Le voyage tire à sa fin : demain, REYKJAVIK…



Stjornarfoss - colonnes basaltiques de Kirkjugolf - Systrafoss 



Champ de lave de FJAÐRARGLJÚFUR  - LAUFSKÁLAVARÐA - plage de VIK



Plage de VIK
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Plage de VIK - macareux 
MÝRDALSJÖKUL - SKÓGAFOSS - SELJALANDSFOSS
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Le petit déjeuner est correct, pas comme le dîner d’hier. Il y a même de l’huile de foie de morue, pour les amateurs ! Nous réglons la note du dîner et je refais part de notre mécontentement, mais ça n’a pas l’air d’émotionner beaucoup la réceptionniste… Le temps est toujours couvert, mais tant qu’il ne pleut pas… ce n’est pas top pour les photos.


1ère destination : le site de GEYSIR (qui a donné son nom à tous les geysers), situé dans la zone géothermique de l’HAUKADALUR. Le Grand Geysir est en sommeil, mais le STROKKUR, son petit frère, nous gratifie de ses éruptions toutes les 5 à 6 minutes environ. Il y a des mares bouillonnantes, des odeurs de soufre, des fumerolles, des petites piscines d’un beau bleu, c’est pas mal… le site est hyper touristique avec un Geysir Center, un restaurant, une boutique de souvenirs.

2ème destination : les chutes de GULLFOSS, les plus célèbres et les plus spectaculaires du pays. Elles sont formées par une double cascade, haute de 32m, qui explose dans un vacarme assourdissant et un véritable mur d’écume en plongeant dans un étroit ravin.

3ème destination : ƥINGVELLIR (Thingvellir) : la plaine de ƥINGVELLIR se situe à la limite des plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne qui s’écartent au rythme de 1 à 18 mm par an. La plaine porte donc les cicatrices spectaculaires de fissures, bassins et rivières, et notamment la grande faille d’ALMANNAGJÁ dans laquelle coulent la rivière ÖXARÁ et la cascade ÖXARÁRFOSS. Il pleut toujours…


Enfin, nous rejoignons REYKJAVÍK et le FOSSHOTEL BARÓN, le même qu’à notre arrivée. Je ne dirais pas que nous avons la même chambre, mais l’ameublement est toujours aussi kitsch.


Comme l’hôtel ne fait pas restaurant, nous allons prospecter au plus près, dans la rue principale. Le resto 73 fait l’affaire. Pour notre avant-dernier dîner en Islande, on se fait plaisir : filet d’agneau sauce au poivre avec une « baked potato » sauce à l’ail et petite salade, excellent, avec bières évidemment.



site de GEYSIR


GULLFOSS (en haut) - OXARAFOSS et la grande faille d'ALMANNAGJÁ
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Et voilà, le dernier jour est arrivé… pour commencer la journée, nous visitons REYKJAVÍK : la vieille ville et le nord du lac Tjörnin, le vieux port, la cathédrale moderne Hallgrίmskirkja, église luthérienne très sobre hormis son grand orgue de 5275 tuyaux que nous avons le plaisir d’écouter un bon moment. Sur le parvis trône la statue du Viking Leif Eriksson. Le quartier du vieux port est reconverti en haut lieu touristique avec sa salle de concert Harpa, d’architecture très moderne.

Mais on n’a pas envie de passer toute la journée en ville, aussi décide-t-on de découvrir, du moins partiellement, la péninsule de REYKJANES, ce que je n’avais prévu au départ. Nous ne le regrettons pas, bien que certaines routes soient pourries… Nous « descendons » par la route 42 qui longe le lac KLEIFARVATN : ce lac profond situé dans une fissure volcanique est entouré de falaises de lave et de grèves de sable noir. La légende veut qu’un monstre en forme de ver de la taille d’une baleine hante ses eaux…


Deux kilomètres plus au sud, nous arrivons dans la zone géothermique d’AUSTURENGJAR, souvent appelée aussi KRÝSUVÍK, du nom d’une ferme abandonnée. La température sous la surface est de 200°C et l’eau qui émerge du sol atteint son point d’ébullition.


A SELTÚN, des passerelles en bois sinuent au milieu de sources chaudes, de sources de boue fumante et de solfatares (soufrières).


Nous rejoignons le port de GRINDAVÍK, l’un des plus grands centres de pêche d’Islande.


Petit arrêt à BRIMKETILL, « piscine » naturelle creusée dans la falaise par la mer, houleuse. Le champ de lave aux alentours s’est probablement formé pendant les éruptions de 1210-1240.


Et nous rejoignons une autre partie de la zone géothermique d’AUSTURENGJAR avant d’atteindre le BRÚ MILLI HEINSÁLFA (« pont entre deux continents »), une passerelle qui enjambe une fosse remplie de sable et relie les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne. On estime que les plaques s’éloignent de 2 cm par an. On peut voir de nombreuses fissures alentour.


Je passe brièvement sur le HANGING ROCK qui servait à pendre les gens. Nous traversons ensuite une petite zone de nidification, sans descendre de voiture pour ne pas effrayer les oiseaux.



Enfin, nous rejoignons KEFLAVÍK. Nous prenons notre dernier dîner chez OLSEN OLSEN, recommandé par LP, un « diner » à l’américaine où trônent des photos d’Elvis. J’ai bien peur que l’ambiance rock n’roll n’existe plus… et les burgers ne sont pas terribles…


Nous faisons le plein avant de rendre la voiture à 22h. A l’aéroport, nous retrouvons Patrick et Françoise ainsi qu’un autre couple de Français qui faisait aussi le même voyage. Le temps passe finalement assez vite jusqu’à 1h du mat.



Reykjavik





Reykjavik


Péninsule de REYKJANES - lac Klefarvatn



Seltun



Grindavik - Brimketil - zone géothermique  d’AUSTURENGJAR



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Ça y est : la boucle est bouclée : 3132 km tout de même ! Voyage sans problème. L’Islande est un très beau pays, propre, sûr. Ce n’est pas le climat qui nous a gênés, c’est le coût de la vie : on a dépensé une fortune en repas et essence ! La conduite a été assez éprouvante par moments, vu l’état de certaines routes et le relief accidenté. Il faut dire que j’étais seule à conduire, Michel ayant dépassé la limite d’âge de 75 ans fixée par AVIS (ou par la réglementation locale ?), et il s’en est fallu de 5 jours pour que moi aussi, je sois « disqualifiée »…


Choc thermique à notre arrivée en France : nous passons de 3-8° à 25 (?) à 7h du mat. On appelle Christian qui met 2h pour venir nous chercher, le pauvre, pris dans les embouteillages. Nous déjeunons à Breuillet avant de regagner Vendôme et d’être obligés de faire des courses, si on veut avoir quelque chose pour le dîner… finie la vie de château !


 ...et fin d’un beau voyage !