''Notre maison sera votre maison, la vôtre sera la nôtre'' Laissez moi vous partager notre passion familiale pour le 'vivre comme les locaux' tout en étant de parfaits touristes.
Juin 2014
1000 jours
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6 heures 18 minutes est la durée du parcours inscrit sur le GPS, pour nous rendre à Acton, banlieue de Boston. Je doute que le GPS ait pensé aux familles avec des enfants lors de la programmation de l’horaire, car un bon 2 heures devront être ajoutées. Nous nous enlignerons donc pour un bon 8 heures 18 minutes de routes avant d’arriver à notre destination.

Lors de notre dernier échange à Ottawa, j’avais tapuscrit le trajet, car je ne croyais pas qu’un GPS puisse être à 100% fiable. Ayant une mémoire cartographie exceptionnelle, je préfère regarder longuement une carte et me l’imprégner parfaitement. Tous ces appareils électroniques portables me donnent l’impression que nous devenons des dépendants et de plus en plus abrutis. À ce moment, je refusais catégoriquement de m’y fier. Je l’avais pourtant offert à Michael pour Noël, car il le souhaitait. Je me faisais cependant un plaisir de lui rappeler les erreurs qu’il pouvait commettre dans notre propre ville. Enfin, en route vers Ottawa, je ne pouvais m’empêcher de constater que mon trajet et celui du GPS étaient sensiblement identiques. Je devais avouer l’exactitude de ce minuscule appareil électronique bien qu’il empruntait parfois des chemins douteux. Je promis à Mike d’arrêter de l’asticoter, mais de m’en passer personnellement lorsque nous demeurions dans notre région. Je préfère encore travailler ma mémoire visuelle et toujours garder une copie papier des longs trajets que nous ferons au cas où notre mini guide se briserait. Mike est de ‘type’ GPS et moi ‘GOOGLE MAP’. À chacun son mode de planification.

En ce 5 juillet, nous sommes en route pour nos vacances estivales annuelles. Mike conduira jusqu’après la ligne frontalière puisqu’il angoisse (inutilement) de devoir discuter en anglais. Son anglais est très bien, mais il fatigue de devoir réfléchir à chaque mot et passer pour un incompétent. Je prendrai la relève par la suite. Un gros café à la main et nous sommes partis du bon pied, mais avec 20 minutes de retard sur notre programme de la journée. Tant pis, c’est les vacances! Nos deux plus grandes dorment sur la banquette arrière et les 2 plus jeunes s’époumonent sur ‘ I will wait for you’ de Mumford and sons. Étrange que notre mini chorale ne réveille pas tout le monde. C’est très bien ainsi. Nous adorons ces longs trajets en automobile où nous écoutons de la musique et chantons tout en regardant le paysage. Un petit goût de liberté à la Thelma et Louise[1]. Je suis bien et me laisse bercer par les voix mi-mélodieuses, mi-cacophoniques des enfants. Peut-être un jour, ferons nous un réel ‘road trip’ dans le genre, suivre la route 66 des États-Unis d’est en ouest ou encore la Transcanadienne reliant presque toutes les provinces canadiennes.

Six heures plus tard, je sors de mes songes, car notre jolie chorale devient complètement hystérique. Ils crient, se disputent et gigotent. Je n’en peux plus. Ils sont fatigués d’être assis et moi aussi. Seul Mike semble encore respirer calmement. Est-ce dû au fait qu’il est passager et peut admirer le paysage alors que moi, la conductrice, je dois me concentrer sur la route. Nous avons passé au travers du Franconia Notch State Park qui est splendide. Le parc fait partie des White Moutains au New Hampshire, un vrai paradis pour les skieurs, les randonneurs et les campeurs. Une seule autoroute le traverse, la Interstate 93, la route que nous empruntons présentement. Nous passons devant la sortie menant à Flume Gorges et j’ai un léger pincement au cœur. Nous aurions aimé avoir la chance de nous promener dans les sentiers surplombant les gorges, mais malheureusement les chiens ne sont pas admis dans les parcs nationaux. Notre Labrador est à sa première expérience en tant qu’échangeur et semble apprécier, jusqu’ici, la promenade en automobile. Nous visiterons les gorges une autre fois. Apporter son animal domestique à bien des avantages puisqu’il nous procure une fausse sécurité face à un quartier que nous ne connaissons pas. Je dis bien fausse sécurité, car notre gros chien est plutôt du genre ‘flémard’. Étant élevé dans notre garderie, il n’a aucune once de méchanceté et aime tout le monde. Une seule caresse sur la tête et il est prêt à te lécher les pieds ou il se retourne sur le dos, les quatre pattes en l’aire pour se faire caresser le torse. Seule sa grosseur peut impressionner les inconnus. On va donc se fier et miser sur cette caractéristique. Jusqu’ici nous ne l’avions pas apporté lors des échanges, car les autres familles acceptaient d’en prendre soin. Ayant souvent des enfants et aucun animal domestique, ils s’amusaient avec notre chien durant leur séjour et avaient ainsi la chance d’en avoir un temporairement. Cette fois, la famille d’échange avait leur propre chien à transporter donc nous préférions garder le nôtre avec nous. J’espère qu’il sera respectueux envers la maison des autres. Je suis un peu angoissée, mais nous lui faisons confiance. Il est en essai.

Nous traversons plusieurs lieux touristiques sympathiques et je m’en veux surtout de conduire et ne pas pouvoir regarder où je le souhaiterais. La route exige de rester vigilante face aux diverses courbes et collines. J’adore les montagnes, la fraîcheur des forêts denses et l’odeur de la végétation. Nous ouvrons grandes les fenêtres afin de bénéficier de cet air frais et décidons d’y revenir en échange dans le futur. Que ça doit être magnifique en automne.

1. Thelma_et_LouiseThelma et Louise (Thelma and Louise) est un film américain réalisé par Ridley Scott en 1991, qui a reçu l'Oscar du meilleur scénario. fr.wikipedia.org/wiki/


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Avec 2 heures de retard dû aux nombreuses pauses-pipi, nous arrivons dans la banlieue nord-ouest de Boston, Acton, plus précisément Acton Center. Le quartier fut nommé en 2009 et 2011 comme étant la 16e meilleure place ou vivre en banlieue selon le magazine américain Money Magazine. Historiquement, les Actonniens prirent part à la Bataille de Lexington avec leur société; l’Acton Minutemen, dirigé par Isaac Davis. Cette bataille fut l’une des premières batailles de la guerre d’indépendance américaine. L’officier Davis fut tué sur le pont Old North qui se retrouve aujourd’hui au Minuteman park. Ce fut le premier officier à mourir dans la Révolution américaine. Malheureusement, ce parc qui avait été inscrit à notre programme avant notre départ sera annulé dû à la canicule et au besoin des enfants de ne rien faire pour une journée et simplement jouer dans l’eau. Nous planifions des activités avant de partir afin de ne rien manquer d’important, mais en cours de route, nous le modifions continuellement selon nos humeurs ou encore celle de Dame Nature.

Le quartier de notre famille d’échange est superbe, naturalisé et rempli de grandes demeures de style Nouvelle-Angleterre. J’adore! Nous sommes impatients de voir celle où nous vivrons les 11 prochains jours. À quoi ressemblera notre nouvelle maison?

Les rues sont ombragées par de nombreux arbres matures et les fleurs semblent à l’honneur dans le secteur. Quelles belles promenades à pieds je me promets dans les jours à venir. Rouky, notre chien, sera heureux. Notre future maison se pointe, fière, à une intersection. Elle est en bois peint d’une couleur grise, immense et surtout jolie. Elle possède de nombreuses fenêtres soigneusement alignées de chaque côté de la porte rouge centrale et encadrées de volets marines. Une longue rocaille de fleurs des sous-bois encadre la maison et se dirige directement vers la rue. L’ombre portée par les grands arbres oblige les résidents à opter pour des plantes préférant l’ombre. Les hémérocalles et les fougères sont les vedettes des plates-bandes avoisinantes. C’est lumineux et simple à la fois.

Les enfants et le chien sautent hors de l’auto et accourent jusqu’à la maison. Nous suivons de près. C’est toujours un plaisir renouvelé de visiter une demeure inconnue. Les valises attendront sagement dans l’auto que nous ayons fait le tour de la propriété. La première impression est pour moi, souvent la meilleure et je suis tombé sous le charme en ouvrant la grande porte double avant. L’odeur qu’elle dégage me rappelle les vielles maisons québécoises. J’ai toujours été très olfactive et les odeurs font partie de mes meilleurs et pires souvenirs. À chaque souvenir son odeur. Le soir même, je me suis empressé d’écrire à la famille pour lui dire que nous adorions leur maison et surtout son odeur. Layla, la propriétaire d’origine française s’excuse et nous informe que la maison n’a que 20 ans et que l’odeur vient assurément des vieux meubles hérités par sa grand-mère. Je l’ai rassuré et lui dit que c’est ce qui nous a d’abord charmés et que ces meubles odorants sont un atout pour sa belle demeure. Celle-ci est remplie d’antiquité, un plaisir pour mes propres yeux. Presque tous les meubles-armoire possèdent des clés antiques, identiques à celle de la porte de ma chambre, quand je vivais en Angleterre en tant que nounou. Je ne peux me rappeler le nombre de fois où nous avons dû chercher ces satanées clés. Les enfants trouvaient intéressant et amusant de les barrer. Fatigués de jouer à la cachette, nous les avons tous réunies et déposées sur le manteau de la cheminée du grand salon. Fini le stress de les perdre.

Cette maison de 2 étages possède 3 salles familiales dont 2 avec foyer, l’une avec une télévision, une bibliothèque et un piano et l’autre, ma préférée, une grande armoire contenant des jeux de table et une cinquantaine de CD de musique. Sur l’un des meubles, entre 2 fauteuils capitaine est posé un système de son et un panier rempli de magasines. Elle possède une salle à dîner et une cuisine avec un coin déjeuner. Le coeur de la maison, face aux doubles portes rouges, possède un long escalier central menant à l’étage. Nous nous partagerons les 4 chambres à coucher de l’étage et nous aurons, pour les 11 prochaines journées, Mike et moi, notre propre salle de bain annexée à la chambre des maîtres. Un luxe que nous n’avons pas chez nous. Les pièces sont toutes grandes et agréablement éclairées par de grandes fenêtres. Chacune des chambres possède son propre air conditionné.

Quelques pièces de notre maison d'accueil 

Une fois la découverte de la maison faite, notre éternelle angoisse revient nous hanter. Aimeront-ils notre petite maison avec son unique salle de bain et ses chambres sans air conditionné? Elle a son charme et nous savons que la majorité des personnes qui viennent chez nous adore son style chalet avec le foyer de pierre trônant dans le centre de la maison entre la salle familiale et la cuisine. Nous l’aimons beaucoup notre petit bungalow douillette, mais espérons toujours que les invités l’aimeront également.

Pendant que les enfants accourent dans tous les sens et choisissent leur future chambre, nous descendons chercher nos valises et commençons à ranger nos effets personnels. Ils adorent choisir leur chambre, mais au bout du compte, ça ne sert à rien, car ils finissent toujours dans le lit d’un autre. Une fois, ils veulent dormir seuls et le jour suivant c’est avec quelqu’un d’autre. La plupart du temps, nous faisons des rotations. ‘Nous sommes en congés, petits dépendants affectifs donc, faites ce que vous voulez et dormez avec qui vous voulez’.

Après plus de 8 heures de route, 2 énormes valises pour 6 personnes défaites, tout ce que nous souhaitons est de ne rien faire. Mike me propose un verre de vin local, cadeau de nos hôtes, que j’accepte volontiers de déguster sur l’une des chaises Adirondack de la cour arrière. Les abeilles sont également au rendez-vous. Je les aime bien normalement, mais là, elles nous fatiguent. Elles nous privent de notre contemplation et de notre bien-être. Les enfants ont trouvé les bicyclettes des enfants résidents et s’amusent dans la rue sans issue ce qu’ils ne peuvent guère faire dans notre rue principale achalandée. Après 1 heure à se prélasser, j’avoue devoir me bouger un peu et je n’en ai pas envie. Je me lève pour consulter le cartable préparé par la famille, nous décrivant les activités et intérêts touristiques de la région. Mike propose de faire les achats de nourriture pour les 3 prochains jours. Nous souperons, ce soir, le repas préparé par la famille de Layla; soit des ‘gambas’ un plat populaire à Boston présentement. Des gambas sont en fait de grosses crevettes nordiques cuites, cette fois-ci, à l’ail citronné et disposées en gratin dans un plat à lasagne. Le repas était très bien et nous avons vite fait de passer au dessert, une grosse galette de gingembre d’environ 30 cm de diamètre décoré du drapeau américain nous rappelant que nous avons manqué de peu la fête nationale du 4 juillet. Lorsque c’est possible, nous planifions nos échanges durant des évènements spéciaux. Cette année, la Fête nationale était notre dernière journée de travail donc impossible d’arriver à temps pour les festivités. La famille nous avait de toute façon déconseillé de nous rendre en ville avec les enfants lors de cette journée, car c’était surpeuplé.

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05h05 indiqué sur le cadran lorsqu’une petite tête blonde atterrie dans notre lit.

- J’ai faim maman, c’est quand qu’on se lève? Demande Ryan.

- Il est tôt Ry, descend jouer dans le salon et j’arrive dans 5 minutes.

Je ferme les yeux et me rendors aussitôt. Mike se retourne et dans son mouvement, me réveille. Ah non, je ne trouverai plus le sommeil. Depuis que nous avons des enfants, nous avons décidé que nous nous lèverions à tour de rôle les fins de semaine et lors des semaines de congés, nous permettant ainsi de nous coucher tard quelques fois et faire la grâce matinée le lendemain. Plusieurs familles ont la chance d’avoir des enfants qui aiment dormir le matin. Malheureusement pour nous, nous avons des lèves tôt. Wendy est celle qui aime le plus dormir et elle se lève vers 8h30 donc imaginez les 3 autres! Bref, ce matin, c’est mon tour de me lever et d’aller préparer les déjeuners. Ryan réapparaît dans l’encadrement de la porte, car je suis trop lente pour son appétit vorace du matin. J’enfile mes pantoufles et descends à la cuisine avec lui. Je prépare le café pour moi et Mike et les sandwichs des enfants. Étrangement, ils préfèrent tous les sandwichs aux rôties. Je prépare mon déjeuner habituel : yogourt à la vanille rempli de fruits et de céréales granolas. Alyson se lève la deuxième, comme toujours, et nous rejoint. Elle ouvre la télévision de la salle familiale annexée à la cuisine et s’enveloppe dans un doudou. Ryan l’a rejoint et j’en profite pour m’éclipser avec Rouky pour une promenade matinale. Ces matins de quiétude à marcher seule me font du bien. Rouky me suis au pas et semble apprécier notre proximité. Plusieurs voisins ont des clôtures à chien invisibles. Bonne idée. Les maisons ont sensiblement toutes le même cachet. Il semble y avoir plusieurs enfants dans le secteur, car les jardins sont envahis par des balançoires, des glissoires et des buts de soccer. Nous rencontrons lors de notre balade quelques coureurs et marcheurs. Ils sont sympathiques les américains et nous saluent automatiquement en nous croisant sur le trottoir. Quel beau début de journée.

Le quartier 

Je tourne le coin d’une rue perpendiculaire et opposée à la nôtre lorsque je commence à entendre des enfants crier et pleurer. Il est 7h50 et je suis satisfaite de ne pas être la seule mère debout à cette heure-ci et à devoir gérer des conflits. Plus j’avance, plus je peux distinguer les voix enfantines et me dit que mes enfants trouveront peut-être des amis avec qui jouer durant nos vacances. Ils sont timides à première vue, mais avec une petite poussée dans le dos, Alyson, Brittany et Ryan se dégêneront rapidement. Wendy est notre grande indépendante de 9 ans qui préfère encore jouer seule avec son imaginaire que de faire les premiers pas envers des enfants inconnues. Elle a ses propres amies et est très fidèle à celles-ci. Nous contournons la dernière maison de style ‘grange’ et revenons vers notre rue. Il est bientôt l’heure de renter. Un cri se fait entendre. Je fige et tends l’oreille. Je commence à deviner le sujet de conversation..….en français. Ah non!!, c’est mes propres 4 enfants qui jouent dehors et qui se chamaillent à savoir à qui le tour d’utiliser la trottinette, la jeep électrique et la bicyclette. Je me mets à courir et Rouky semble encore plus ravi. Je pique au travers du parterre de fleurs avant de notre nouvelle maison et m’arrête essoufflé à leur hauteur.

- Vous allez réveiller les voisins! où vous croyez-vous? Je baisse le ton et les oblige à ranger tous les jeux et à entrer dans la maison. Il est le temps d’avoir une petite discussion de savoir vivre.

Mike est réveillé et prépare les sandwichs en buvant son café. Nous partons au centre-ville de Boston pour notre première journée de découverte. Les 2 prochaines journées se ressembleront énormément, car nous jouerons aux vrais touristes en parcourant la ville en autobus touristique. Boston est une belle ville typique de la côte Est américaine où une grande partie de ces habitations et trottoirs, dans la vieille ville, sont en briques rouges. Les vieux lampadaires à gaz couvrant les rues donnent un charme romantique et vieillot à la ville. Pour les Américains, Boston est avant tout le berceau historique des États-Unis. Cette ville est liée avant tout à la naissance de la nation et à la majorité des grandes causes libérales de leur histoire : révolution, indépendance, abolition de l’esclavage, émancipation des femmes. Puisque j’adore l’histoire et la culture, les visites au programme ne manqueront pas de me captiver.

Dans notre planification d’activité, nous avons décidé de commencer notre journée par un tour relaxant de Swan Boat, une tradition estivale existante depuis 1870. Nous sommes en vacances et heureux de se balader au travers des canards et des cygnes dans le petit bassin au centre du parc de la ville. Petite balade banale, mais vu son côté historique et son coût quasi gratuite, nous l’apprécions.

Nous ne pouvions pas venir à Boston sans se promener le long de la longue ligne rouge bordant les rues de la ville et couvrant plus ou moins 4 km; la Freedom Trail. Celle-ci nous permit de visiter les hauts lieux captivants de l’histoire américaine. Le Old South Meeting House, lieu d’une assemblée houleuse historique concernant la taxe sur le thé et qui prépara le terrain à la révolution américaine fut notre coup de cœur de la journée. Les enfants se promènent rapidement d’une vitrine à l’autre sans porter attention aux écrits et se dirigent dans le fond de la salle près d’une table mise à la disposition des petits. Celle-ci regorge de papiers et de crayons nous permettant de prendre le temps d’explorer la salle de conférence. Mike et moi acceptons de participer au jeu proposé sur place. Quelle serait notre position? Selon notre personnalité aurions-nous été patriotes ou loyalistes au 18e siècle. Nous répondons aux 25 questions comportementales et après révision, nous éclatons tous les deux de rire. Fidèles à nous-mêmes, nous étions encore une fois à l’opposé. Michael, un homme à la fois terre à terre et extrémiste était 100% patriote et 100% loyalistes. Un Québécois fier de ses racines, mais pas de son gouvernement. Un Canadien français fier de sa langue, mais enragé de ne pouvoir avoir la liberté d’envoyer ses enfants à l’école anglaise. Moi, en tant que personne réfléchie qui trouve toujours du positif dans le négatif et l’inverse également, j’avais hérité de la place centrale soit de n’être dans aucun clan. J’étais tout simplement neutre. J’aurais été, à l’époque, une modérée, celle qui apprécie les 2 clans. Finalement, ce n’est pas génial nos prises de position. Au moins, je suis dans le groupe du centre alors que Mike aurait été complètement déchiré entre les deux. Il doit être heureux de vivre dans notre siècle après tout!

Nous quittons le Old South Meeting House satisfaits de cette visite historique et continuons notre route sur la Freedom Trail. Nous traversons le Quincy Market et Faneuil Hall, une place centrale typiquement urbaine, le véritable cœur de la ville, comme je les aime, animé par des danseurs, des musiciens et où l’on retrouve plusieurs petites tables ou s’asseoir et siroté un café en regardant les touristes passés ou en dégustant un muffin acheté au Faneuil Hall. Nous aurions bien aimé y faire une pause ainsi que dans les dizaines de petits pubs irlandais vieillots croisés en chemin, mais les enfants commencent à trainer dernière et sont de plus en plus fatigués. Nous suivons le bruit sourd de l’eau et décidons de nous arrêter aux fontaines afin de nous rafraîchir les pieds dans l’eau froide. Mes pieds brûlent et sont enflés. L’eau fraiche me fait du bien et j’en profite pour arroser les filles.

La demi-heure passe rapidement. Il est 15h30 et Ryan se cramponner à nous.

- Je veux aller dans l’auto, dit-il.

Il veut rentrer et surtout dormir dans l’automobile. C’est ce que nous décidons de faire. Suite à la chaleur de la journée, les enfants mangeront du spaghetti avec de la sauce à la viande et se coucheront tôt. Nous, nous mangerons plus tard entre adultes. À défaut de faire des sorties de couple et d’avoir de gardienne, nous aimons attendre que les enfants soient au lit et nous cuisiner des petits plats pour deux. Nous essayons de le faire au moins une fois par semaine. Nous dégusterons, ce soir, un steak aux poivres accompagné d’une salade Césear. Nous nous installons sur la petite table ronde du jardin et dégustons l’une des bières offertes par la famille, la Jabby Brau, une bière brassée dans l’état du Machassussette. Hummmm.

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Je suis de nature aventureuse et brave durant la journée. Je n’ai pas de difficulté avec les insectes, les reptiles ou autres animaux, mais je possède malheureusement une étrange phobie pour mon âge. J’ai peur du noir et lorsqu’il fait noir, le moindre bruit inconnu peut me glacer le sang. Je ne suis pas une adepte des phénomènes météorologiques non plus. Le soir à Acton, je peux vous confirmer qu’il fait très noir. À part au bord des axes principaux, aucune rue ne possède de lampadaires, en tout cas, pas la nôtre ni les voisines. Les voisins ne semblent pas amateurs d’ambiance en soirée non plus. Aucune lumière de parterre n’éclaire les allées, sauf quelques exceptions, ni les fleurs, ni les arbres, ni les maisons. Bref, c’est le noir total et on oublie, dans mon cas, la promenade au clair de lune. J’ai vite fait de m’informer au propriétaire de la sécurité du quartier. Excellent il parait. Mais pourquoi ont-ils inscrit dans leur livre de bord de s’assurer que toutes les portes et fenêtres du rez-de-chaussée étaient barrées avant de se coucher ou de quitter la maison ? Je le fais dans notre propre maison alors que la moitié de nos voisins dorment ou quittent avec les portes arrières débarrées et les fenêtres ouvertes. Rien de rassurant pour moi, ici.

Durant notre séjour, nous avons perdu le courant, en soirée, au moins 3 fois et à chacune des fois je restais blottie contre Mike à avoir hâte que la lumière revienne et que le vent se calme. En plus des coupures de courant régulières, plus les jours avançaient, plus les journées devenaient chaudes, humides et venteuses. Étions-nous en plein dans une dépression climatique ? Nous apprendrons lors de notre retour à Québec, que 4 jours après notre départ, Boston, plus précisément la ville de Revere au nord, eu la visite d’une tornade causant des dégâts importants. Selon le Boston Globe, plus de 3000 Américains manquèrent d’électricité. Les orages que nous avons connus durant notre séjour ont causé des inondations dans de nombreux quartiers. Selon le maire de la municipalité, aucune tornade n’avait encore été enregistrée dans ce secteur. Nous l’avons échappé bel !

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Publié le 28 juillet 2014 à 14h17

| Mis à jour le 28 juillet 2014 à 14h34

Associated Press (journal La Press) REVERE, Mass.

Une tornade a touché terre tout juste au nord de Boston, lundi, causant de lourds dommages dans la ville côtière de Revere. Plusieurs toits ont été arrachés et des dizaines d'arbres matures ont été déracinés.Des responsables municipaux ne rapportaient aucun blessé grave dans l'immédiat, mais plusieurs personnes ont subi des blessures mineures. Un bébé et une femme âgée auraient notamment été touchés par des éclats de verre.Le maire de la ville, Dan Rizzo, a estimé qu'un bilan aussi léger tient du miracle, compte tenu de la violence de la tempête.

Le même mauvais temps a frappé la ville de Boston, où on rapporte l'effondrement partiel d'un édifice et de plusieurs toits. Des arbres et des lignes électriques ont aussi été arrachés.Le Tennessee, le Kentucky, le Michigan, l'Ohio et la Pennsylvanie ont également essuyé des intempéries sévères au cours des derniers jours. Une dizaine de maisons ont notamment été détruites dans le Tennessee.

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Heureusement, c’est notre dernière journée de visite en trolley, car nous cherchons constamment ses points d’arrêt. Ils semblent bouger à chacune des fois qu’on doit les trouver. Notre patience est mise à rude épreuve depuis 3 jours et décidons de faire un dernier tour complet avant de lui dire enfin adieu. Nous aimons commencer la découverte d’une ville avec un tour organisé où l’on peut monter et descendre à bon escient. Ils nous permettent de prendre le pouls de la ville, de connaître les endroits chauds et intéressants à visiter et finalement, il est plus agréable en temps que parent, d’éviter les longues promenades entre les attractions et annuler ainsi les éternelles ‘je suis fatigué de marcher!’ des enfants. Cette fois-ci, le trolley que nous avions réservé semble s’amuser avec nos nerfs. Nous tournons en rond constamment. Au cours de la journée, nous avons visité plusieurs autres attractions touristiques et avons été déçus par le ‘Boston Children Museum’ qui nous avait été chaudement recommandé par une voisine de Québec. Ce musée, axé sur les jeux, est adapté que pour les 3-9 ans, résultat une totale déception pour les 2 plus vieilles et pour nous les parents. La découverte était ennuyante et nous sommes restés à l’intérieur qu’une heure. Par chance, l’entrée était incluse à nos City Pass, card[1] car cette dépense nous aurait irritées.

Ryan a chaud et commence à s’exciter. Il fait encore la sieste l’après-midi donc nos découvertes le fatiguent vite. En embarquant dans le trolley, lui et Brittany se chamaillent, car ils veulent tous les deux être assis près de la fenêtre. Il pique une crise et hurle tellement fort que nous aimerions pouvoir nous cacher sous nos sièges. Malgré nos avertissements, il continu ses cris. Il pleure et est hystérique. Je me lève, m’excuse envers les autres passagers et transporte Ryan à l’avant du bus, sur le banc directement à côté du chauffeur. Voyant que tous les visiteurs le regardent, il s’arrête automatiquement. Calmé, il s’endort en sanglotant. Nous avons profité du reste du parcours pour apprécier la ville et nous éduquer. Mike commence à se tortiller sur son siège et pour cause, notre arrêt final se pointe au tournant. Nous terminerons notre journée au Fenway park car nous avons rendez-vous avec les Red Sox. Qui vient à Boston et qui est amateur de sport se doit de faire une escale dans l’entre du Bambino.[2]

Boston et ses Red Sox sont une excursion touristique de plus en plus en vogue et vendue à Québec. De nombreux tours sont organisés pour des évènements sportifs du genre. Mike et Alyson, mes 2 plus grands partisans sportifs sont fébriles. Je tourne mon visage vers le ciel et celui-ci ne m’excite guère, il se couvre dangereusement. Les vents se lèvent tranquillement. Les enfants ont le goût d’une pizza pour le souper et les prix au stade sont exorbitants pour une famille de 6. Nous optons donc pour une pizzeria familiale à quelques coins de rue. Mike est plutôt déçu, car il rêvait d’un super Hotdog Fenway Frank. Ça sera pour une autre fois. Notre pizza est excellente et nous permet d’éviter de justesse le rideau de pluie qui vient de s’abattre sur la ville. Wow!!! on ne voit plus l’autre côté de la rue. Seuls les piétons qui courent près des fenêtres sont visibles de notre table. Une dizaine d’entre eux se serrent dans le portique afin de se protéger. Le déluge dure 5 minutes et le soleil réapparait ensuite. Nous terminons notre pizza et allons acheter 2 chandails des Red Sox pour Mike et une casquette pour Ryan. Le match a débuté il y a 15 minutes lorsque nous rejoignons nos sièges. Nous avons une superbe place. Nous voyons tous et l’ambiance est festive. La majeure partie des spectateurs portent les couleurs de leur équipe. Nous débutons la 2e manche lorsque le ciel vire au gris encore une fois. Ayant oublié nos imperméables et puisque Ryan, Brittany, Wendy et moi ne pouvons plus rester assit et que nous sommes fatigués, nous décidons de quitter. Michael et Alyson devront se planifier des sorties sportives père/fille. Ils sont déçus de notre départ précipité, mais heureux d’arrivés à la voiture avant que la pluie et le vent se déchaînent à nouveau. Nous avons été chanceux, une fois de plus.

[1] CityPASS est un carnet de billets, acheter en ligne et qui inclus l’entrée dans les meilleures attractions touristiques de la ville. Normalement, nous pouvons économiser environ 50% des prix d’entrée par rapport au prix des billets combinés achetés directement aux guichets des attractions. [2] Bambino ou plutôt Babe Ruth était lanceur/frappeur pour les Red Sox de Boston à ses débuts de carrière. Suite à son départ pour une équipe de New York , les Red Sox ne gagnèrent plus aucune parties et cela pour les 86 années qui suivirent.. Il était le frappeur le plus efficace de l'histoire, profitant pleinement des modifications du règlement sur les changements de balles abimées au cours des parties. Babe Ruth est considéré aux États-Unis comme un héros dépassant clairement le simple cadre du baseball ou du sport. Il est ainsi reconnu comme le plus grand joueur de baseball de tous les temps. Source : fr.wikipedia.org/wiki/Babe_Ruth

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La nuit passée fut mouvementée. Le vent et la pluie m’empêchèrent de dormir. Je passais mon temps à regarder par les fenêtres de la chambre des maitres. Ce matin, la cour est une désolation. Nous prenons 45 minutes pour ramasser toutes les branches qui sont tombées et jonchent la pelouse. J’envoie un courriel aux propriétaires afin de leur en parler. Aujourd’hui, il fait très chaud et humide. En bons Québécois, qui ont l’habitude de la chaleur humide le jour et des nuits fraîches, nous suffoquons ici, de jour comme de nuit. Il annonce 35C aujourd’hui sans l’humidité.

Nous décidons de partir à la découverte de MON attraction, soit ‘Plimoth Plantation’ et le Mayflower. Je dis bien mon attraction, car le côté plus historique des lieux m’intéresse davantage que les autres membres de la famille qui préfèrent, eux, vivre les moments présents.

Rendu sur le site de Plimoth plantation, nous nous sommes perdus…encore une fois. Où est passé mon sens de l’orientation infaillible? Il a dû rester à Québec, car je n’ai jamais autant cherché mon chemin. Je me décourage moi-même et Mike s’amuse à mes dépens!

Le site est la reconstitution de la première colonie permanente de la région. Une région choisie due à sa position stratégique de défense. Elle est divisée en 2 parties, soient celle indienne, plus ou moins attirante pour nous qui vit à 10 minutes d’un village amérindien et une deuxième partie colonisée. Les acteurs et les maisons miniatures de cette section sont de fidèles représentations de leur époque. Les sujets de discussions sur les persécutions religieuses dont ils sont témoins ainsi que sur leur mode de subsistance sont plus captivants, les unes aux autres. Nous déambulons parmi les chèvres, les fleurs sauvages et les soldats.


On étouffe littéralement dans les chaumières et les enfants demandent de l’eau sans cesse. Midi arrive et la sueur nous perle au bout du nez alors que le niveau d’eau de nos bouteilles baisse à vue d’œil. Il est temps de partir. Nous souhaitions visiter le Mayflower,[1] mais la chaleur nous oblige à revoir notre planification. Ce magnifique trois-mats devra être patient et nous attendre pour une visite plus lointaine. L’agente à l’accueil nous propose de nous rendre au parc municipal, qui est gratuit et mieux aménagé pour les enfants que la plage touristique de Long Beach. Nous passons donc l’après-midi au Parc Nelson. La rue principale de Plymouth longue la plage de Long Beach et du Park Nelson. Elle possède un caractère balnéaire typique des petits villages de la Côte Est américaine. Les maisons blanches et grises, les enseignes de bois, les drapeaux qui flottent sous le faible vent et les rues étroites nous rappellent que la ville est la deuxième plus ancienne des États-Unis et la porte d’entrée pour la région de Cap cod. Son charme tranquille nous touche et nous invite à décrocher. Le reste de l’après-midi fut agréable. Les jeux d’eau du parc amusent Ryan et Brittany qui crient et rigolent en français. Les résidents nous saluent et sourient devant autant d’énergie. C’est qu’ils en ont les petits Doyle! Alyson et Wendy préfèrent la cueillette de coquillages dans l’océan. Elles s’extasient devant un petit crabe et s’empressent de déposer des moules, des bigorneaux et des couteaux dans un plat en espérant que nous ne les verrions pas les cacher dans la voiture avant le retour à la maison. L’eau est chaude, la marée est basse, l’air salin nous rafraîchit et la vue sur la pointe de Cap Cod nous emplit de plénitude. Quel beau lieu retiré qui impose la réflexion et la paix. Nous adorons et souhaiterons y retourner dans le futur.

Nelson Park

[1] MayFlower Le Mayflower (ou « Fleur de mai ») est un vaisseau marchand de 90 pieds (27,4 mètres) et 180 tonneaux du XVIIe siècle.En 1620, il transportait 102 immigrants anglais[1] entre Plymouth, en Angleterre, et la colonie de Plymouth, dans le Massachusetts. Parmi eux étaient présents les Pilgrim fathers ou « Pères pèlerins », source : Wikipédia.

7

- Papa, papa, c’est aujourd’hui qu’on va voir les sorcières?...........Papa, réveilles-toi. C’est quand que l’on part?............papa, allons-nous avoir notre argent de poche aujourd’hui?

Quelques questions de plus et Wendy réussi à nous réveiller. Ayant allumé l’air conditionné avant de quitter pour l’excursion de la journée, hier, nous avons dormir comme de vraies marmottes. Wendy a hâte, avant tout, de dépenser son argent de poche dans un lieu qu’elle ne connait pas encore. Nous leur avons réservé une surprise, la visite du plus vieux magasin de bonbons des États-Unis. Il a fallu les limiter à 10$ seulement, car ils y auraient tout gaspillé. Seul Ryan, nous a surpris en voulant une crème glacée au marchand du coin et aucun bonbon.

Alyson se pointe au cadre de la porte et s’approche de notre lit.

- Allons-nous voir des sorcières?

Nous laissons la magie opérée et alimentons l’histoire afin de faire durer le plaisir.

- Nous verrons, répond Mike.

Et les voilà les 2 qui disparaissent en courant dans l’escalier. Elles ont hâte de partir. Elles parlent des sorcières depuis 2 jours et leur attente à suffisamment durée. Aujourd’hui, nous avons planifié une autre excursion d’une journée, dans le village historique des sorcières, Salem. Lors de mes études en tourisme, j’ai énormément lu sur les croyances, les sorcières et Salem. Nous devions lire un livre sur le sujet et en faire un résumé. J’avais choisi de lire Tituba Sorcière de Salem[1], la doyenne des sorcières de l’époque. Depuis, la visite de ce village faisait partie de mes rêves de visites touristiques.

Lors de cette journée, nous avons finalement appris que les ‘sorcières’ étaient souvent des femmes mal jugées, mal aimées, des esclaves ou encore possédant des idées divergentes de la société du 17e siècle. La plupart du temps, il n’y avait rien de sorcier en elles. Le meilleur exemple fut celui de la femme du gouverneur du Machassussette de l’époque, William Phips qui suscitait beaucoup de jalousie autour d’elle. Par envie et mépris pour cette femme connue et rivale, les ragots commencèrent à se multiplier et les habitants de Salem la traitèrent de sorcière. Elle fut condamnée. Ayant eu vent de la situation touchant sa femme et ne voulant pas la perdre, il ordonnant l’arrêt de toutes activités contre les sorcières. Grâce à lui, l’attendant qui s’sévissait depuis plus de 8 mois et qui avait déjà atteint 200 accusées prit fin. Aujourd’hui, le village est une petite ville touristique offrant des musées sur la sorcellerie, des boutiques spécialisées dans les sciences occultes, des services de médiums et d’astrologues. Des acteurs attirent automatiquement notre regard par leurs costumes d’époque et les scènes publiques nous invitant à participer à la chasse aux sorcières. Les enfants sont charmés et nous sommes déçus de ne pas avoir planifié cette activité à notre budget de visite. Nous devons nous efforcer de leur faire apprécier les sites et les activités extérieures. Le Salem Witch museum présente un spectacle multimédia et je vois Alyson attentive à l’histoire d’une visite pour la première fois. Comment allons-nous lui dire que la journée tire à sa fin et que les deux plus jeunes ne peuvent plus rester assis tranquille. Elle bougonnera un certain temps et je lui promis de mettre la main sur le livre de Tituba.


La dernière visite de la journée est celle de la maison The Seven Gable, résidence d’un riche marchant de tissus et propriétaire de bateau. Salem fut historiquement un port très fréquenté. Cette maison qui possède 7 versants raides fut restaurée et possède le mobilier décrit dans le roman d’une grande figures littéraire du 19e siècle, Nathanial Hawthorne; la maison aux 7 pignons. Les nombreuses petites pièces cachent des couloirs et entrées étroits et secrets. Wendy aurait pu y déménager sur le champ. Elle est charmée, nous aussi d’ailleurs.

Plusieurs bâtiments, dont cette somptueuse résidence et la maison de Hawthorne sont d’un style colonial peint en marron foncé. Le centre-ville possède de grandes allées piétonnes à la Bostonnaise avec des lampadaires, des maisons en brique rouge et volets noirs. La journée fut une aventure merveilleuse et nous rentrons en dégustant les fudges et sucreries achetés plus tôt au Ye Olde Pepper Companie. Dans cette boutique, qui embaumera le rêve de mes enfants pour des années, j’ai fait la découverte de petits sacs contenant des morceaux de gommes en formes de pépites d’or. Des miniatures bonbons ensachées que j’adorais quand j’étais enfant. En cachette, j’en ai acheté 4 et je les déposerai dans les bas de Noël des enfants dans 5 mois. Un beau souvenir sucré!

[1]Tituba, sorcière de Salem.

8

C’est le 10 juillet et nous avons oublié de réserver notre place sur les Grands Voiliers. Les enfants l’ignorent et Mike ne semble trop peiné. Mon mal de mer sera nul et moi épargnée. Je suis finalement contente bien que l’expérience aurait pu être intéressante. Les enfants ne veulent pas visiter de villes, ni villages, ni marcher. Il fait trop chaud aujourd’hui.

- Maman : quand est-ce qu’on va aller ailleurs qu’en ville?

- Tu n’aimes pas la ville, dis-je.

- Oui, mais en ville, on fait que marcher, marcher, marcher. Nous pourrions faire comme mes amis et aller dans le sud en avion et rester à la plage d’un hôtel toute la journée.

- Humm, c’est agréable et tentant ton idée, mais le prix lui l’ai moins. Pour le prix de 7 jours dans un hôtel tout inclus sans excursions planifiés et pour seulement 2 adultes, nous pouvons voyager 20 jours dans une ville en échangeant notre maison et en incluant de nombreuses visites et excursions. En plus, nous sommes 6 et pouvons apporter Rouky. N’est-ce pas avantageux Ally?

- Oui, mais c’est toujours pareil. On ne prend jamais l’avion.

- Un jour, un jour. Lorsque chacun paiera sa part, nous prendrons l’avion et irons dans le sud pour nous faire bronzer. En attendant, nous profitons des échanges pour vivre comme les locaux et voyagez en famille.

Elle hausse les épaules et attend ma réponse. À vrai dire, je ne suis pas une fanatique de la bronzette. C’est trop long et avec des enfants, c’est ennuyant. Je préfère encore les faire marcher et dépenser leur énergie.

- Maman et moi avons pensé vous faire une surprise, lance Mike en entrant dans le petit salon. Nous ne visiterons rien aujourd’hui, mais nous irons à un endroit que vous adorerez.

Comment piquer leur curiosité et la garder jusqu’à l’arrivée sur le site 1 heure 30 plus tard.

Nous nous amuserons toute la journée dans le New England six Flag et ils ne le savent pas encore.

En apercevant les premières montagnes russes, ils ont vite deviné notre destination. L’ambiance dans l’auto monte d’un cran. Nous arrivons avant l’ouverture et avons droit à la levée du drapeau, une première pour nous. Les enfants rigolent, Mike, heureux dépose sa main sur son coeur et moi je suis étonné. Traite de ma patrie! Je souris en reconnaissant mon homme avec sa personnalité contradictoire permanente. Lui qui était à la fois loyaliste et patriote, portant le chandail de l’équipe adverse lors des parties sportives locales et qui salue le drapeau américain malgré son origine canadienne. Il ne faut pas trop s’arrêter à ce qu’il doit penser. Il m’étourdit et il doit l’être lui aussi, mon provocateur!

La journée se déroule comme il se doit; avec énormément de plaisir dans les manèges. J’ai profité de l’âge d’Alyson pour monter dans l’un des manèges que j’ai toujours appréciés, les montagnes russes. Après 20 ans d’abstinence, je décide que nous irions dans la plus haute, la plus raide, mais qu’elle ne devrait pas ni aller de reculons ni en position inversée (tête en bas). Nous n’avions pu monter au Canada Wonderland alors voici ma chance de me prouver que j’ai encore l’âge et les capacités. Nous faisons la courte file et montons dans le Bizzaro.

En moins de 3 minutes, j’ai cru mourir, moi qui n’ai jamais eu le vertige, j’en suis présentement affecté. Si je pouvais, je me cacherais sous mon siège. La vitesse de roulement du wagon m’oblige à tenir mes lunettes afin qu’elle ne s’envole pas comme la casquette de Mike, plus tôt, dans un autre manège. En ce faisant, je me bloque partiellement la vue et donne l’impression à Alyson que j’ai peur et n’ose regarder. Je dois lui crier que je n’ai pas le choix de les tenir et que c’est amusant, mais je la sens crispée, elle aussi, sur son siège à mes côtés. Le tour terminé, je suis étourdie, flageolante et j’ai des blessures sur le nez à force d’avoir trop pressé avec mes lunettes. Il devrait y avoir une affiche à l’entrée des manèges indiquant de ne pas porter de lunettes, foulard, casquettes et autres objets légers. Alyson tremble du haut de ses 12 ans même si elle m’affirme avoir adoré son expérience. Elle regarde les autres montagnes russes sans vouloir y monter prétextant une envie de se reposer un peu avant de recommencer. L’orgueil d’une ado n’est pas facile à protéger et en parlant d’orgueil, je décide que si je veux survivre au reste de la journée, je dois aller rejeter mon stress et par le fait même mon déjeuner, aux toilettes... Je n’ai définitivement plus 20 ans! Sal coup pour mon estime personnel.


La matinée s’est déroulée dans les manèges et nous avons profité de l’aquaparc durant la période chaude de la journée. Le site est gigantesque et nous regrettons de n’avoir pu utiliser qu’un quart de celui-ci.

Les enfants sont exténués de leur journée et nous les couchons tôt. Alyson, notre infatigable accepte à reculons de garder une quarantaine de minutes afin que nous allions marcher, Mike, Rouky et moi. Malgré sa capacité de commencer à prendre soin des enfants, notre cocotte est toujours réticente de rester seule à la maison. Elle préfère encore être à nos côtés. Nous essayons de lui donner des ailes peu à peu et c’est plus ou moins facile. À notre retour, elle monte se coucher et nous en profitons pour nous concocter un délicieux repas à deux. Au menu, des brochettes de poulet sur lit de riz et salade céasars. Mike à déniché dans le grand salon un CD de Johnny Cash. Nous nous installons donc sur la petite table de centre, assit au sol et dégustons notre repas avec une bouteille de vin blanc. J’adore les fins de journées ou tout ce que nous avons à faire est de parler et d’écouter de la bonne musique en bonne compagnie tout en buvant une bonne bouteille de vin.

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Une journée à vivre comme des locaux est notre plan de match pour les 2 prochaines journées de repos.

9h30 et je me retourne encore une fois dans mon lit. C’est mon tour de rester couché et je n’arrive pas à dormir plus longtemps. C’est frustrant. Il fait trop chaud, j’ai le nez congestionné, des étourdissements et j’ai les muscles endoloris. J’espère n’avoir rien attrapé.


Les enfants souhaitent jouer avec la jeep à batteries et faire de la bicyclette dans le quartier. Profitez-en mes amours! Nous en profitons pour faire du nettoyage et du lavage. Je m’amuse dans le potager de la famille. Je désherbe, arrose et cueille les légumes prêts à être mangé. Mike lavera notre auto. La mère de la famille hôte m’a proposé d’offrir les légumes du potager à ma famille avant qu’ils ne soient trop vieux. Je fais le tour du jardin et arrose les autres plants avant que Mike installe l’arrosoir devant la maison et que les enfants passent l’après-midi à jouer dans l’eau. Rouky, né dans un service de garde de neuf enfants âgés entre deux et cinq ans en plus de nos quatre enfants et qui vit collé à moi 24 heures sur 24 semble commencer à apprécier ses moments de solitude lors de nos excursions. Notre chien de poche vieillit et contrairement à son habitude, demande à rester dans la maison pour dormir. De vraies vacances pour lui.

Ce soir, nous irons souper au restaurant. Avant la promenade très attendue dans le quartier de Beacon Hills, nous nous amusons comme des centaines d’autres familles bostonnaises, dans l’étang aux grenouilles et dans les structures de jeux du Boston Common Park. Nous étirons l’après-midi à patauger, car nous avons une réservation pour 17h30 au Figs, petit restaurant italien défraîchi, rustique, mais généreux en portion. Le repas est excellent et le soleil commence à descendre laissant la place à une énorme lune ronde. Quel ‘timing’ parfait!

Beacon Hill, plus particulièrement Acorn Street est mon coup de cœur. Un peu plus et la magie des lieux éclairés par de simples lampadaires au gaz et la lune m’auraient transporté dans Mary Poppins.[1] Les rues étroites de ce quartier classé historique sont pavées et entourées de bâtiment de style victorien, de briques rouges, alignées les unes contre les autres. Que dire des détails, des nombreuses petites portes grillagées qui alimentèrent l’imaginaire de mes enfants. Voici la demeure de nains, celle d’un géant, celle d’une princesse cacher dans son jardin secret et ainsi de suite. Nous quittons le quartier avec une envie d’y revenir un jour à deux.

[1]Mary Poppins est un film musical américain de Robert Stevenson adapté du roman du même nom de Pamela L. Travers et sorti en 1964. Mêlant prises de vues réelles et animation, il est considéré comme le 23e long-métrage d'animation des studios Disney.

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Dans chacun des voyages que nous réalisons, il y a toujours une excursion, une visite ou une journée décevante. En ce jour de dimanche, nous planifions ce qui sera une journée de perdue. Après avoir vécu à Oxford en Angleterre et visité Cambridge dans ce même pays, me voilà intéressée à visiter une autre université culte de la planète; Havard.

Havard 

Quoi dire à part; perte de temps! Je me sens comme à l’Université Laval, celle de chez nous. Les bâtiments sont dispersés ci et là sans grand intérêt nous obligeant à marcher longtemps afin d’y découvrir des trésors cachés qui n’existent finalement pas. Seule la bibliothèque aurait pu nous intéresser, mais sans carte étudiante, l’accès nous ait refusé. La promenade est longue et décevante. Cette université de réputation planétaire nous laisse un goût amer dans la bouche. Nous quittons et restons pris dans une manifestation sportive. Alors que le campus est désert, tous les élèves semblent s’être rassemblés autour d’un écran géant à écouter une partie de soccer. Nous ne sommes pas les bienvenues. La foule est dense et nous devons avancer à l’aveuglette. Impossible de faire demi-tour. Ryan finit dans les bras de son père et Brittany, paniquée, pleure, car du haut de ses 5 ans, elle se fait bousculer contre les barrières de métal. Je la prends dans mes bras, attrape la main de Wendy et crie à Mike que nous devrons nous rejoindre au bout de la rue. Les étudiants nous poussent carrément du coude et je manque de tomber à 2 reprises. L’ambiance est festive, mais nous ne sommes pas à notre place. Le coin de la rue arrive et nous nous faufilons entre 2 grandes filles d’au moins 5 pieds 8. La voie est libre et je m’assois sur le trottoir. En attendant Mike et Alyson, je rassure mes cocottes et souffle un peu. Terminé, nous n’en voulons pas plus. C’est le temps de prendre une crème glacée chez Christina Homemade ice cream et de retourner à la maison. Il nous reste 2 jours avant notre départ pour le Maine.

Ce départ résonne comme la fin imminente des vacances. Nous sommes bien à Boston et dans le quartier d’Acton, mais sommes impatients de plonger dans un lac d’eau fraîche et de ne rien faire. Il parait que nous trouvons toujours une place coup de cœur dans le monde. Un endroit où nous nous sentons chez nous et où nous pourrions y vivre. Pourrais-je vivre à Boston ou dans les environs? Selon Michael, oui facilement, selon moi; pas vraiment. Mais reviendrons-nous? Assurément, nous avons adoré notre séjour.


Une autre nuit affreuse à ne pas dormir. Est-ce dû à ma grippe qui a commencé il y a 2 jours, à l’orage qui à résonné toute la nuit, au taux d’humidité de 95%, au son des climatiseurs ou encore à mes cauchemars qui ne cessent de revenir depuis 3 jours. Je suis fatiguée, j’ai chaud et je n’ai le goût de ne rien faire. Le temps est sombre et le ciel menaçant.

Nous avons besoin de fraîcheur et décidons de prendre la journée à magasiner les vêtements scolaires des enfants. Lorsqu’on achète plus de 400 US$ de vêtements et que tu paies que 1$ de taxes et qu’en plus tu reçois 40 US$ en cadeau, car tu paies en argent comptant, l’on peu dire que nous sommes heureux et prenons la décision que nous viendrons toujours magasiner pour la rentrée scolaire, aux États-Unis. Nous venons faire une économie de plus de 175 US$ en magasinant de ce côté-ci de la frontière. Encore un coup de fouet pour nous rappelé que nous sommes surtaxés, nous petits Québécois.

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Anecdote du jour

Lors du décès de ma belle sœur il y a quelques mois, j'ai hérité d'une crème parfaite pour ma peau. Pour une fois, ma peau était aux anges ! Hypersensible, ma peau était maintenant douce et lisse. En plus, elle me rappellerait l'odeur de ma marraine, lorsque j'étais jeune. Une combinaison parfaite. Aujourd'hui lors de nos achats, j’ai trouvé une bouteille de ce produit pour la peau, mais de format géant en plus d’être à la moitié du prix de celle au format standard vu à Québec. Heureuse, je l’achète immédiatement et nous rentrons à la maison. Alors que Michael prépare le souper, je pars prendre ma douche et revient voir Mike en riant. Il me regarde et me demande qu’est-ce qu’il se passe.

Alors que je finis de me mettre de l’huile, j’ai décidé de regarder les ingrédients qui se retrouvent dans la composition de mon produit magique.

-Divines quoi ? lui demandais-je

-Je ne sais pas.

-Sur la bouteille c’est inscrit : traitement pour les cheveux!!! hihihi....

-Ça ne m’étonne pas de toi !

Je pouvais bien avoir la peau douce et soyeuse!!!!! Je la garde en crème quand même! Il n'y a pas mieux! ça adonne bien d'être lunatique pour une fois! Pour les quelques jours qui suivirent, j’ai été victime de moqueries face à mes étourderies. Tant mieux pour moi, car pour une fois, ça valait le coup.

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Nous terminons cette journée accablante à ranger, nettoyer la maison de fond en comble, laver les vêtements et préparer nos valises. Nous avons hâte de quitter pour des lieux plus cléments. Nous savourons nos derniers moments dans cette superbe maison ‘Nouvelle-Angleterre’ à siroter un Amaretto sur glace et à jouer une partie de Monopoli ‘édition Boston’ avec Wendy. Alyson et elle, me racontent que la nuit, elles ont régulièrement entendu l’escalier ‘craquer’ et qu’un matin alors qu’Alyson descendait déjeuner, elle a ressenti quelqu’un respirer dans le grand salon alors qu’il n’y avait personne. Étrange! Ça devait être l’énergie électrique des orages passés qui à fait paranoïer mes 2 grandes. À moins que mes cauchemars soient également dû à…….

Ça demeurera un mystère…

La partie terminée, je m’installe sur le fauteuil capitaine, entre les 2 fenêtres ouvertes qui ne laissent malheureusement entrer aucune brise et feuillette des revues en écoutant Aznavour jouer à la radio. Petit moment de détente pour moi. Je vois les autres courir dehors avec Rouky et ferme les yeux. Demain, nous quitterons le Machassussette pour Casco dans le Maine.

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Nos coups de cœur

1-La Maison (son odeur, sa configuration) et son quartier boisé, fleuris.

2-Le grand salon avec le radio et le fauteuil capitaine.

3-Les lits confortables.

4-L’amabilité des passants croisés.

5-La vieille ville de Boston; Beacon Hill.

6-Quincy Market Place.

7-Le Parc Nelson à Plymouth.

8-Plimoth plantation.

9-La visite de la vieille maison de Salem.

Ce que nous ne regretterons pas de quitter

1)La chaleur humide accablante

2)Les insectes qui devenaient de plus en plus agressant.

3)Cambridge et son université réputée; Havard.

12

Une fois le grand ménage terminé de la grande maison d’Acton, les fleurs ainsi que la lettre de remerciement déposées sur la table de la salle à dîner, nous voilà fin prêts à partir pour le nord. La route dure le temps d’un film. On traverse de nombreux petits villages et finalement nous arrivons à une section où les rues sont étroites et entourent de nombreux lacs. Aucun signe d' âmes qui vivent dans le coin, pas d’épicerie, de stations-service, rien. En bon québécois, nous pouvons dire que nous sommes atterrit dans un trou! Bref, au milieu de nul part! Nous sommes découragés, car nous devrons faire des emplettes afin de pouvoir manger pour les 4 prochains jours. Notre GPS, nous indique de bifurquer vers la droite, sur une rue de gravier. Nous ne sommes pas rassurés. Qui pourrait bien vivre dans un lieu pareil?

Les Américains qui nous prêtent la maison sont des Floridiens retraités qui montent dans le Maine tous les étés. La maison où nous nous dirigeons est donc leur maison d’été. Il nous semble que nous tournons en ronds et avons surtout hâte d’arriver.

Nous prenons vers la gauche et arrivons sur la rue entourant Coffee Pond, un lac à l’eau clair et chaud.

La maison de nos hôtes, les Browns, se trouve à notre droite. Nous sommes heureux de l'avoir trouvé........et WOW!

Elle surplombe un site enchanteur et un grand lac cristallin. C’est le coup de cœur assuré! Mon sang tourbillonne dans mes veines. Je n’ai jamais eu aussi hâte de débarquer de l’automobile. Si le paradis sur terre existe, nous venons de le trouver. Le jardin, aménager en palier attire l’œil et le visiteur vers les différentes zones de détente aménagées et sont entouré d’une profusion d’hosta, d’hémérocalle, de marguerites et de diverses autres plantes plus belles les unes aux autres. Je suis aux anges et me sens déjà dans mon élément. J'adore les fleurs!!!

Le balcon fait le tour de la maison et nous décidons de l’emprunter afin de visiter de devant de la maison. Nous ne sommes même pas arrivés devant la porte que notre chien se met à pleurer. Qu’est-ce qu’il se passe? Nous le devinerons bien assez vite. Notre grand nageur à vu le lac au travers les barreaux de la galerie et est déjà prêt pour sa première baignade. Les enfants sont déjà rendus sur le quai et mon cœur s’arrête un instant en voyant les 2 plus jeunes courir sur les planches.

- Attendez-nous et venez dans la maison. On n’en veut pas un sur le bord de l’eau avant que nous ayons fait le tour de la propriété, cri Michael.

Nous entrons et faisons le tour de la maison. Elle sent bon les chalets en bois. Comme de fait, il y en a partout. La maison est bâtie sur 3 étages et chacune des pièces semble avoir un but particulier. Le rez-de-chaussée accueille la cuisine, la salle à dîner et la bibliothèque, l’étage reçoit les 2 chambres principales et finalement le sous-sol, un bureau, une chambre, une salle de lavage et une salle de cinéma maison, pour le plus grand plaisir des enfants. Cette grande pièce possède 1 porte-fenêtre et 2 grandes fenêtres toutes faces au lac et celui-ci………….. se termine à…..3 pieds des fondations. Rien de rassurant pour des parents. Nous avons vite fait de vérifier les loquets des portes afin de garder à l’intérieur notre grande somnambule de 9 ans.

La chaleur est passée de 33C plus l’humidité de Boston à 27 celcius, ici. Nous sommes bien…enfin! J’en rêvais depuis quelques jours. Il y a un léger vent et nous sommes tous excités. Mike prépare des pains de viande pour souper et j’en profite pour ouvrir une bouteille de vin. Nous passerons la soirée assise sur le balcon de l’étage, entouré de paniers de fleurs, à écouter les vagues se briser sur le quai, une légère musique en arrière-plan et un superbe coucher de soleil rose-orangé devant nous. C’est l’un des moments où j’apprécie tout ce que nous faisons et surtout d’être en vie, là à cet instant précis.

C'est ça le bonheur!!! 
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5h00! Il est 5h00! Dire que je dormais bien. Ma première belle nuit de sommeil depuis une semaine. Je me tourne et me retourne. Rien à faire. Mes oreilles fines me disent que quelque chose cloche. J’entends rire et chuchoter. Je me lève d’un bond et me rends à la chambre de Wendy, la somnambule. Elle est couchée. Je me calme et descends l’escalier menant à la cuisine. Le bruit vient de l’extérieur. Je sors sur le balcon et aperçois un groupe de jeunes adultes qui s’amuse dans l’eau, face au chalet voisin et........ complètement nu! Je ne pensais pas que les voisins étaient là. Ils me voient et rapidement, ils sortent de l’eau et s’habillent avant de filer en douce. Le départ précipité des voitures me dit que ce n’était pas les voisins. Je retourne à l’intérieur, me prépare un café et sors le boire sur la chaise berçante à l’extérieur. D’où venaient ces jeunes? Vers 8h00 nous aurons la réponse à cette question. L’opposé du lac accueille un camp d’été assez bruyant durant la journée, mais calme en soirée. Les jeunes nageurs devaient venir de ce camp et en devinant leur âge, ça devait être les moniteurs.

‘Qu’est-ce que l’on fait aujourd’hui et demain? Nous avions planifié de visiter Portsmouth et Portland. Finalement, on décide de faire: Rien!!

Les jours se suivre et se ressemblent. Nous annulons toutes les visites planifiées. Nous voulons nous baigner, se rafraîchir, faire du pédalo et du Kayak. Rouky est infatigable avec sa balle. Il ne quittera plus le quai. Les enfants s’amusent dans les vagues créées par les bateaux rapides du camp.

Le quai du voisin part à la dérive. Les jeunes visiteurs du camp ont dû le détacher durant la nuit. Je saute à l’eau afin de le ramener et de le rattacher à son ancre.

Je profite d’une pause en après-midi pour aller faire une sieste alors que Mike nage avec nos petits poissons.

14

Au levé, je décide de jeter un coup d’oeil à la baignoire. Les enfants veulent se laver avec les jets d’eau. ‘Un spa dans la maison’! Ryan a lancé, en arrivant.

Ouach! Le bain est vraiment crasseux et rempli de moisissures. Le cœur me lève. Comment font-ils pour se laver là-dedans?!

Je décide de le désinfecter et de le passer à l’eau javellisée bouillante. Je profite du temps ou celui-ci se décrassera seul avec les jets partis au maximum et ces produits pour faire le tour des autres sanitaires. Je suis franchement surprise, mais également écoeurée de voir une aussi belle maison rangée et soignée extérieurement, aussi mal entretenue à l’intérieur. Les gens sont âgés et, selon moi sachant qu’ils recevraient des invités, il aurait du se donner un plus de peine pour rendre la maison impeccable. Nous ne sommes pas à notre première échange mais jamais nous n'avons vu une maison aussi crasseuse. Rangée mais dégueulasse! La femme de ménage devait être en vacance!!

Alors que souvent nous stressons à échanger avec les jeunes et les familles de peur que la maison soit sens dessus dessous, nous n’avons jamais autant été déçu que cette fois-ci, avec des personnes âgées. Ça nous apprendra à étiqueter les gens en avance. Une bonne leçon pour nous.

Et là, j’ai un doute sur ma propre maison lors de mon retour. Vont-ils la traiter correctement? Pour l’instant j’essaie de ne pas penser que je me suis assise sur la toilette ce matin et je nettoie tout. Je passe au peigne fin, les 2 salles de bain, la cuisine et même le réfrigérateur, qui accueil des aliments douteux. Une fois tout l’équipement frotté, je sors rejoindre le reste de la famille, qui se situe tous debout sur les tapis de piscine à affronter les vagues.

Je pars en kayak, seule. Cette solitude m’apaise. L’eau est tellement limpide qu’on voit le fond rocailleux. C’est merveilleux, je suis bien. La rive gauche du lac ne semble pas attirer les poissons, mais, abrite de nombreuses petites algues en forme de fleurs qui brille au soleil. C’est magique.

Malheureusement, aucune photo ne rendra jamais justice à ce magnifique lac d'eau clair. 

Après 15 minutes de bien-être, j’ai l’estomac qui ballote. La houle et la visibilité du sol me donnent la nausée. Il faut dire que j’ai mes règles et depuis quelques temps, à chacune des fois, j’ai l’estomac chamboulé pour n’importe quoi. Cette balade m’a affaibli un peu et la vue du quai m’étourdit. Je me porte donc volontaire pour les achats de vêtements scolaires de dernières minutes. Je veux utiliser le coupon de 40,00$ que le magasin nous avait remis à Boston. Je dépasse un peu le budget, mais je ferme les yeux pour une fois.


Ce soir, nous souperons en couple donc les enfants en premier et nous ensuite. Nous ferons un bref feu dans la cheminée extérieure avant de rentrer et terminer la soirée devant un classique cinématographique. Nous quittons le lendemain.

15

Ryan nous réveille en pleurant à 4h00. Une autre courte nuit. Il a uriné dans son lit. Une chance que nous avons apportée des piqués pour placer dans les lits des enfants. Brittany se lève 30 minutes plus tard, car elle a fait des cauchemars. C’est bon, nous avons compris. Nous nous levons tous, déjeunons, faisons le grand ménage, rangeons nos valises. Je mets les vêtements souillés de Ryan dans un sac et nous quittons. Nous avons hâte de revenir chez nous.

Me voilà rendu à notre éternelle question. Voudrons-nous y retourner? Pour être franche, nous essayerons de trouver d’autres échanges ou locations autour de ce lac, car il est superbe. L’un des plus beaux sites que nous ayons pu voir jusqu'à maintenant. À défaut d’en trouver d’autres, oui, nous reviendrions, mais nous devrons mettre au clair certains points avant d’accepter d’échanger avec eux de nouveau.

À notre retour, la maison était rangée, mais ils n’avaient pas ramassé toutes les selles de leur chien, quelques assiettes avaient été rangées sous la pile d’assiettes sans être lavées et la salle de bain n’avait pas été nettoyé. Nous souhaitons sincèrement que cet échange avec des personnes âgées ne ralentira pas notre enthousiasme face à ce groupe d’âge. C’est la première fois que nous devons refaire le grand nettoyage au retour.

Mais ce n'est que partie remise, on a déjà tous hâte au prochain échange........

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Recette trouvée dans la boîte à activité

The Maine Sqeeze

2 oz. cold river blueberry vodka

5 oz lemonade

recouvrir de clib soda

1 c. thé de bleuets

Glace et verre Collins.

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BUDGET pour Boston et Casco réunis

Achat avant le départ

40.00 Livre touristique de Boston et de la Nouvelle Angleterre

640.00 6 Boston Go Card + frais de douane.

100.00 Réparation / amélioration de notre maison avant notre départ

105.00 Vaccins de notre chien et sa lettre de recommandation pour les douanes.

65.00 Repas/ aliments et cadeau de bienvenue pour la famille d’échange.

175.00 Changement d’huile et autres ajustement sur notre véhicule.

Dépenses durant le voyage

Hébergement

0.00 Échange de maison

Alimentation

350.00 Achat de nourriture

220.00 Restaurant

200.00 Alcool

50.00 Bonbon/crème glacé/café sur la route, etc

Visites et activités programmés

0.00 Towley Tour

0.00 Old South Meeting House

0.00 Swam Boat

0.00 Red Sox

0.00 Children Museum

0.00 Six Flag New England

0.00 Witch Museum

0.00 The Seven Gables

0.00 Plimoth Plantation

0.00 Nelson Park-

0.00 Freedom Trail et tous les musées la croisant.

Auto

315.00 Essence

115.00 Stationnement

Autres

20.00 Cadeau de départ (ici outre les aliments laissé à Casco, on a rien donné en cadeau. Je considère que mon grand nettoyage est un cadeau en soi).

20.00 Remplacement de certains produits ménagers.

80.00 Argent de poche pour les enfants

Total

(Inclus Boston et Casco) 2 495.00$ (415.83/personne tout inclus pour 16 jours)

17

Kingston, Ontario

(29 août au 2 septembre 2014, 3 nuits)

Il m’arrive souvent de feuilleté les annonces des autres membres d’échange de maison. Je me plais à noter mes coups de cœur et à les placer dans un dossier indépendant afin d’avoir un jour la chance de demander aux propriétaires une possibilité d’échange. Ces maisons ne sont pas forcément immenses, mais nous rejoignent dans nos personnalités et intérêts; leur location, leur style, leur chaleur, leurs meubles, leur thématique.



Le 8 novembre, une famille de Kingston communique avec nous avec l’intérêt d’un court échange lors de la longue fin de semaine de la Fête du Travail de l’année suivante. En regardant de plus près la maison, je m’aperçois que c’est un de mes coups de cœur! Wow!


Mais quoi faire à Kingston? On ne sait pas et pour une fois, on s’en fou royalement! On accepte l’échange et décidons de ne rien planifier. Les familles nous laissent toujours un cartable d’information touristique de toute façon. Nous le regarderons une fois sur place. Nous invitons ma mère afin de lui permettre de sortir de chez elle, elle, ma belle maman ermite. L’échange est conclu et celle-ci est folle de joie. Les trois enfants de la famille hôte envoient des lettres de présentation à nos propres enfants. Quelle belle initiative! Les nôtres s’en donnent à cœur joie pour se présenter et surtout parler de leur repas et activités favorites.

Le jour du départ, les enfants sont surexcités. Seule Brittany est calme. Elle aura donc le privilège de choisir sa chambre en premier. Elle devient donc victime de railleries. Les trois autres, je les aurais, volontiers, jetés hors de l’automobile! Avec les millions d’arrêt ‘pipi’ nous sommes arrivés juste avant le souper et deux heures de retard.

La maison, telle que dans mes attentes, est superbe. Une belle maison canadienne trônant en contre-haut d’un immense champ mi sauvage. La longue allée de gravier contourne un petit étang où attend patiemment une miniature barque d’enfant. C’est calme, bucolique. La maison est remplie de vie, d’amour, d’antiquités et de petites pièces. Étonnamment, elle présente plusieurs ressemblances avec celle de Boston. À croire que nous avons une attirance envers ce style de maison nord-américaine. Quels bonheur et étrangeté de voir une maison avec de nombreux meubles et accessoires que l’on retrouve également dans notre propre maison. On s’y sent chez nous immédiatement.

C’est l’heure de souper, mais je suis fatiguée. On décide de commencer par défaire les valises, prendre une des bières locales offertes, de la Naughty Otter Lager et de faire cuire les énormes brochettes de souvlaki que la famille nous a préparé. Parmi tous les repas échangés, ces brochettes sont de loin notre préféré. Elles sont juteuses, excellentes, le riz et la vinaigrette accompagnant la salade sont juste parfaits. Nos papilles jubilent et nous peinons à tout manger. Ma mère, elle qui mange normalement telqu’un oiseau, réussi à tout terminer! C’est presque gênant d’autant manger. On culpabilise et on se dit finalement qu’on modèrera le lendemain.

Quelques courses dans un vrai village quasi désert et Mike nous faire l’honneur de nous préparer un feu extérieur. La soirée est douce, sans moustique, chaude et les histoires s’accumulent. Les enfants nous accompagnent. Quelle belle soirée d’été!

18

6h00…. le réveille-matin préprogrammé, de la famille, me réveille. Ah non! Je n’arriverai plus à me rendormir. Je me lève et descends pour préparer le café. Ryan est déjà debout et joue silencieusement (une rareté) sur la table de lego. Il est concentré sur la fabrication de maisons. Les autres font du vélo le long de la longue allée de terre battue. Petit matin tranquille qui nous permettant, Wendy, ma mère et moi d’aller explorer la grange. La collection d’antiquités est impressionnante et nous tiens en éveille pour une bonne heure, nous les adeptes de vieilleries. Des journaux sont accrochés ici et là, partout sur les murs. Des vieux cadres, des portes sont tassés dans un coin. Une table établie accueille des outils de ferme d’un âge avancé. Je me revois soudain 30 ans plus tôt, dans notre cuisine familiale où ma mère avait suspendu à tous les murs des outils anciens. J’adorais tellement cette maison. Je retrouve ici cette chaleur hétéroclite causée par une décoration peu commune. Une belle découverte imprévue telqu’on les aime.

La seule activité que nous avons planifiée pendant ce séjour est la visite du Fort Henri, car on ne peut pas venir à Kingston sans visiter son Fort. Un fort rempli de tunnels, de comédiens, de canon et un intéressant, mais un peu trop long (au goût des enfants), une parade militaire. Les enfants passent leur après-midi à faire une fixation sur les fantômes. Ils s’amusent à se faire peur et se font des sursauts toutes les 10-15 minutes. Ma mère souffre un peu de claustrophobie et préfère terminer la visite sur la terrasse exposée au vent. Nous la rejoignons et admirons par-dessus les remparts, la première capitale du Canada, de 1841 à 1841, anciennement nommée Fort Frontenac. Située sur un site naturel stratégique pour la circulation maritime, elle fut créée avec des buts surtout militaires de défense. Aujourd’hui, encore, une bonne partie de sa population travaille dans les Forces Armée Canadienne.

Mamie accepte de garder nos quatre petits montres. Une première en échange de maison. Nous pourrons passer la soirée en couple et sortir. Nous avons envie de faire la visite hantée de la ville et d’arrêter prendre une bière sur une terrasse. Ça s’annonce bien. Je suis excitée comme au premier jour de notre rencontre. Malheureusement, une pluie torrentielle nous tombe dessus à mi-chemin. On doit rentrer, car le ciel est noir et aucune possibilité d’éclaircie ne semble approcher. C’est partie remise.

L’orage continuel m’a tenu éveillé toute la nuit. Il pleut et pleut toujours. Ce matin, j’ai trouvé une petite salamandre, brune tachetée rouge, dans l’escalier. Les enfants n’en ont jamais vu. Ils sont excités et c’est la dispute entre la laisser ici et la rapporter à la maison. Le dégoût de Mike pour les bestioles plus rapides que lui et ma certitude que de laisser les animaux où ils sont, les rend toujours plus heureux ont eu raisons sur les arguments des enfants. Ils la gâteront de laitue, d’eau, de fruits et de biscuits jusqu’à notre départ.


L’humidité et la pluie nous obligent à rester à la maison, car nous n’avons pas envie de visiter musées et attractions touristiques intérieures. Nous écoutons la télésérie Lost et décidons de ranger la maison durant la matinée. La pluie semble voilà nous laisser découvrir la ville en après-midi. Alyson et Wendy ne veulent pas venir et mamie non plus. On les laisse donc dernière et ont quitte à quatre, à la mi-après-midi, pour une petite promenade le long du Lac Ontario. La visite de la ville est simple et rapide. Deux trois rues principales et nous terminons sur le quai central, à déguster une crème glacée.

Nous reprenons notre soirée romantique ce soir. Ryan et Brittany se couchent tôt et mamie est déjà ‘pompette’ avant que l’on quitte. Nous faisons le tour deux fois du centre-ville afin de trouver une terrasse chaleureuse quasi inexistante. Nous souhaitons seulement prendre un verre et pas manger. Nous allions abandonner lorsque nous nous sommes dirigés vers une autre direction et trouvé un sympathique petit pub tout de pierre. La soirée fut agréable et la musique bonne. Peu habitués à ses moments sans enfants, nous sommes entrés assez tôt. Mike m’a réservé une petite escapade romantique, dans la partie couverte du jardin, digne de notre temps de couple sans enfant……

En rentrant on retrouve Alyson et Wendy endormies en position fœtus au pied du lit à mamie et pour cause celle-ci est embarquée de plein fouet dans leurs jeux de fantômes et à réussi à les effrayer bien comme il le faut. Sacrée mamie!

Nous rangeons avant de nous coucher et décidons de quitter tôt le lendemain. La fin de semaine de relaxation est terminée et ce court échange aussi....

Nos coups de coeur de la fin de semaine

La maison, la grange, son emplacement champêtre et rustique ainsi que sa décoration vaut le détour pour une fin de semaine de tranquillité.

Mais quoi dire de Kingston? Rien….il n’y a rien à dire. Outre que le Fort Henry, personnellement, nous n’avons pas particulièrement su aimé cette petite ville un peu trop calme et rapide à visiter. Peut-être aurions-nous dû planifier des sorties. Nous n’en avions pas envie donc c’est ainsi.

L’ultime question. Y retournerons-nous? Nous n’y croyons pas.

19

Montréal, 1 seule nuit suffit....

Une nuit vous direz? Et oui, c’est tout le temps que nous avons pour un échange de dernière minute et en plein hiver québécois. J’ai 3 semaines pour trouver une place pour dormir avec mes 2 petites gymnastes acrobates.

Elles ont une compétition le 31 janvier et l’institut National du Sport de Montréal accepte de les recevoir pour un entrainement de dernière minute la veille de la compétition provinciale. Je pourrais faire comme la majorité des parents de l’équipe soit dormir à l’hôtel, mais, l’ajout d’une compétition non planifiée la fin de semaine précédente vient de limité mon budget. Je dois me tourner vers une autre solution et l’échange est ce que je considère la meilleure option. Sur le site d’échange, je fais 1-2 demandes d’hospitalité et la première famille me répond affirmativement. Ils ne veulent pas faire d’hospitalité, mais nous prêter leur petit appartement en échange de notre maison éventuellement. Nous ne ferons pas d’échange simultanée.

La maison est située, à quelques minutes du site d’entrainement et de la compétition, ce qui est parfait pour nous. Une autre famille accepte de nous accompagner ainsi que le partenaire du duo à Wendy. Les premiers échanges avec Martine, la propriétaire, sont clairs et très brefs. Elle préfère qu’on apporte nos draps pour la nuit et demande qu’on laisse un pourboire pour la femme de chambre. C’est la première fois que j’ai cette demande. Ça me laisse pour l’instant, un drôle d’impression.

Le matin de l’arrivée, nous nous présentons à l’appartement de Martine, qui est en fait un appartement de tourisme qu’elle loue régulièrement. Nous sommes accueillis de manière désintéressée. Nous avons l’impression, qu’elle aurait préféré que nous louons sont appartement au lieu de lui emprunter. Elle semble peu à l’aise avec l’idée d’échanger et une éventuelle discussion est écartée. Elle nous dit quoi faire et elle quitte pour son propre appartement, situé sous le nôtre. Fidel à sa propriétaire, l’appartement est propre, décoré au goût du jour, mais très froid et n’invitant pas à la discussion. Il lui manque le petit quelque chose d’une maison habitée et aimé.

Deux mois, plus tard, c’est à notre tour d’accueillir Martine et ses cinq amis, qui sont descendu pour une fin de semaine de ski. Alors que trois d’entres eux sont vraiment très sympathiques, s’informent de notre milieu, sont curieux et aimeraient discuter plus longuement, Martine est froide, distante et s’empresse de me demander les clés afin de me donner congé.

Rien d’autres à ajouter. Un échange qui me laissera finalement un léger goût amer…..

Allons nous rééchanger avec elle?...certainement PAS!

20

Ottawa (17 au 19 février 2017)

Alors que l’année sportive de mes enfants bat son plein, l’arrêt de mon propre cours de cirque dû à des douleurs nerveuses aux jambes ne fait que provoquer en moi ce besoin de mouvements, de changement. La première compétition de l’année en gymnastique acrobatique à lieu à Ottawa. OTTAWA….hum….ah oui, ça me dit vaguement quelque chose……

Et pourquoi ne pas retourner à un endroit que nous avions adoré par le passé. La maison de Gen est parfaite pour ce séjour; spacieuse, magique, mémorable. Nous l’avons adopté quelques années plus tôt lors du tournoi de hockey de mon aînée et on rêve tous, depuis, d’y revenir un jour. Combien de fois ai-je entendu mon garçon dire qu’il voulait la même chambre.

Ce jour semble finalement se pointer. Je suis fébrile. Alors que les parents du club stressent à trouver une chambre hors de prix car c’est le Festival des neiges d’Ottawa en même temps que la compétition ainsi qu’un bus pour l’équipe, je règle le tout en l’espace de quelques mots. La magie des échanges opèrent instantanément. De toute façon, l’acceptation de mes filles au programme de sport-étude et les premiers paiements qui vont avec viennent de faire un énorme trou dans notre porte-monnaie. Février s’annonce difficile monétairement parlant. Mais l’excitation de cette sortie me fait oublier tout ses tracas. Je dois être le seul parent de l’équipe aussi excité de cette fin de semaine à venir. Martine et ses filles, mes fidèles co-chambreuses lors des compétitions, nous accompagneront une fois de plus. Mike et Ally resteront à Québec pour les accueillir alors que je serais dans leur maison avec nos 3 autres enfants et la famille de Martine.