"La montagne nous offre le décor ... A nous d'inventer l'histoire qui va avec !! "
Du 4 au 9 septembre 2017
6 jours
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Départ pour la Bourboule - 04/09/2017 

Nous y sommes les amis !!

Après plusieurs mois de préparation, de finition et surtout de motivation, j'entame enfin la grande aventure en solitaire.

Alors que certains vont retrouver les bancs d'écoles, le travail, la grisaille, etc. Me voilà prêt à en découdre pour une randonnée d'environ 200km qui me permettra de prendre une grosse bouffée d'air pure et surtout de découvrir les Lacs et les Volcans d'Auvergne en autonomie totale.

Le but étant de se fixer un objectif, le mien sera d'atteindre le Puy de Sancy (1885m) sur un peu moins de dix jours.

Pour une première Grande Randonnée, le challenge est haut mais pas irréalisable. Évidemment, je ne vous cache pas mon anxiété au départ de cette odyssée personnelle mais la bonne humeur prend vite le dessus (pour l'instant) et me console pour entamer ce trek dans de bonnes conditions.

Je tâcherai de vous faire vivre par le biai des posts mon aventure et de vous emmener dans mes joies, mes galères et de vous faire rêver par les paysages rencontrés.

À très vite ...

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Ascension du Puy de Gros à venir  

Bon forcément tout ne se passe jamais comme on le souhaiterai sinon ça gâche le plaisir ...

Effectivement, il s'agit là d'une bonne entrée en la matière puisque mon périple n'a même pas débuter que me voilà obligé de l'entamer avant l'heure ...

Je m'explique, mon itinéraire de départ se présentait comme ça:

Limoges-Ussel (TER)

Ussel - Laqueille (autocar)

Laqueille - La Bourboule (autocar)

Ce dernier est tombé en panne et la prochaine navette ne pouvait passer que 1h30/2h00 après... forcément je n'ai pas souhaité attendre (mauvaise idée)

Me voilà donc parti sur les routes Auvergnates afin de m'approcher un peu plus de mon but. Au bout de quelques km j'ai déjà pû me rendre compte à quel point les côtes peuvent être raides surtout avec 17kg sur le dos à transporter.

Fort heureusement, j'ai eu la chance d'être pris en stop par Amandine & Pierro un couple de Funambule m'a foi fort sympathiques .

Après m'avoir déposé à ce que nous pensions être le départ du GR30, j'ai dû repartir en sens inverse afin de récupérer le bon chemin mais rien de bien méchant.

Résultat, une petite quinzaine de bornes dans les jambes avant de débuter le périple =S

Bref, tout cela n'entache pas ma bonne humeur, j'ai pû trouver refuge dans un camping juste à l'entrée du Puy de Gros qui me permet d'être dans les starting-blocks pour le grand voyage.

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DRIIIIING DRIIIING ... 6h30 le réveil me rappel pourquoi je suis ici. Pas de temps à perdre, en 30 minutes je suis fin prêt pour l'aventure plus motivé que jamais.

Une fois l'accès au GR30 trouvé, je m'engage dans ce qui sera certainement une de mes plus folles expériences.

L'ascension débute plutôt bien comme je m'y attendais avec "un peu" de dénivelé mais rien de bien méchant jusqu'au premier virage qui me fera redescendre et comprendre que ce n'est pas pour les rigolos. La montée est raide, trop à mon goût pour un jeune néophyte que je suis dans cet exercice. Ma motivation prendra un sacré coup et mon physique me rappel vite à l'ordre à peine la moitié du chemin fait. Forcément une pause s'impose, une seconde, une troisième et j'en passe...

Je me rends compte à ce moment là, la difficulté de ce trek et n'est pas globe-trotter qui le veut. Encore une fois la motivation prendra le dessus et j'enchaîne les foulées dans les plaines Auvergnates avec une grande sensation de plaisir malgré les difficultés.

OUUUF !!

Me voilà enfin arrivé au sommet. À cet instant, tout se fige ... plus un bruit, je me retrouve seul face à cette immensité de mère nature en apercevant les premières montagnes. Je pense qu'employer le mot magnifique par exemple, serai un euphémisme lorsque on prend le temps de savourer des moments comme ceux là. Pour la petite anecdote, les films de mon enfance me sont revenus en tête en contemplant les paysages, plus particulièrement les œuvres de Marcel Pagnol, "Le château de ma mère" et "La gloire de mon père". Pourquoi ? Et bien tout simplement pour imiter le jeune Marcel à crier à tue-tête dans les plaines afin d'entendre mon propre écho.

Après avoir terminer de jouer, je décide après quelques minutes de repartir et de laisser la Bourboule derrière moi avant de la retrouver d'ici quelques jours pour finaliser mon aventure.

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Je poursuis donc vers l'étape suivante le Lac de Guery. Le temps est assez clément avec moi pour le moment, même si une grosse purée de pois m'accompagnera quasiment sur toute l'étape.

Fièrement arrivé au dessus du Lac de Guery, mon instinct me dit de continuer et de descendre afin de rejoindre le balisage... encore une fois "mauvaise idée"(je remercierai mon père en rentrant à qui je dois ce sens inée de l'orientation =P )Après plus d'une heure et demie à crapahuter autour du Lac, j'arrive sur une petite piste ou j'y croise Jean François, JF pour les intimes, baroudeur de l'extrême (j'y reviendrai). Celui-ci me fait remarquer qu'il m'a croisé un peu plus tôt hier à la Bourboule et me demande si mon trek terminé. Sur le coup j'avoue ne pas forcément comprendre puis le temps d'un instant je lui demande pourquoi ? JF illuminera ma fin de matinée en me faisant comprendre que je suis en sens inverse et que je file droit vers mon point de départ la Bourboule =S

Sur le coup, plein de choses traversent mon esprit, vais-je continuer, me suis-je mal organisé, etc. Je décide donc de prendre une pause et de faire un point en laissant JF repartir au loin.

Après quelques minutes d'interrogations, une ampoule s'éclaire dans mon esprit, JF est ma porte de sortie. Je reprends donc mon souffle, rehausse mon sac à dos et pars rejoindre JF au plus vite. Ce dernier a pris pas mal d'avance mais je ne lâche rien, je reprends mon parcours en sens inverse et arrive enfin à ma fameuse intersection où tout à basculer ... JF est là, tel un Messi en train de déjeuner sur une table en bois, je lui demande si cela le dérange de faire un bout de chemin ensemble. Évidemment il me répond que non, et nous voilà repartis pour la prochaine étape.

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Nous entamons donc notre prochaine étape, le Lac de Servières et cela tombe très bien puisque JF réalise quasiment le même trek que moi.

Pour tout vous dire, JF sera mon lièvre durant tout le parcours. Les présentations faites, JF et moi-même entamons la conversation, j'apprends que ce Monsieur de tout juste 58 ans est un vrai baroudeur. Je pense qu'à ce jour très peu de trek, de GR (Grande Randonnée), de PR (Promenade et Randonnée) n'ont de secrets pour lui en France. Autant vous dire que c'est un plus pour moi, car ce dernier m'a donné plein de conseils qui pourront me servir dans les temps à venir.

Au bout de trois quarts d'heures de marche, mon estomacs et ma tête me font comprendre que depuis ce matin, je n'ai rien dans le ventre.

Je demande alors à JF, de faire une pause afin de souffler et de prendre un peu de sucre pour me rebooster.

Nous repartons difficilement (surtout moi) après ces quelques minutes de pauses plus qu'appréciables à mon goût.

À force de persévérance nous atteignons notre objectif. Le Lac n'est plus qu'à quelques km, ce qui nous re motive et surtout me rassure car je n'ai plus d'eau.

Une fois arrivés au Lac, nous discutons avec un pêcheur du coin qui nous montre le chemin à suivre pour rejoindre une auberge "Café du Lac". Celle-ci est inespérée, je m'installe et demande un Coca bien frais ainsi qu'un gros sandwich pour me rassasier.

JF, m'explique que pour lui sa journée est terminée et qu'il passera la nuit ici. Au vu de l'heure je prends la décision de le saluer, de le remercier et de repartir vers ma prochaine étape qui se trouve à environ 5km plus au nord.

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Le poids du sac à dos, la fatigue et les ampoules commencent à me miner un peu car j'ai l'impression que ces quelques km n'en finiront jamais.

Mais une fois encore, à force de persévérance j'atteins le village d'Orcival, connu pour sa basilique qui constitue un des joyaux de l'Art roman Auvergnat. Le pèlerinage à la vierge, toujours très vivant, remonte à plus de huit siècle (procession le jour de l'ascension).

Sur mon chemin je trouve l'office de tourisme, je prends l'initiative de demander conseil afin de ne pas bivouaquer n'importe où et de déranger les locaux. L'agent m'indiquera une ferme qui propose des services de camping à la nuit pour à peine quelques euros. Je prends sur moi pour effectuer les 800m qui nous séparent et arrive à destination à la ferme de Paul. Cerise sur le gâteau il fabrique son propre fromage du Saint-Nectaire. Une fois installé, je prends le temps de m'occuper de moi et surtout de mes pieds qui comme vous pouvez le constater ont déjà bien souffert.

Bref, je retourne voir Paul et lui demande si je peux lui acheter son fromage. Pour sûr :P quoi de mieux pour lui qu'un randonneur pour faire fructifier son affaire. Une fois celui-ci en main je passe à table, fait le compte des km parcourus ce jour (25km exactement) et déguste mon merveilleux fromage AOP.

Je pars enfin me coucher afin de récupérer et de me remettre de cette journée chargée en émotions et en km.

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Je pense que j'ai dû obtenir ma ceinture noir 3ème Dan de lynchage de moustique durant la nuit ... Le pire dans l'histoire c'est que je n'ai jamais réussi à me le faire. Pas la peine de vous faire un dessin, vous comprendrez que je n'ai pas passé une super nuit.

Je me réveil donc tant bien que mal les jambes lourdes vers 7h30, prépare mon paquetage, bois un "bon" café et me voilà reparti pour de nouveaux horizons.

Une fois Orcival derrière moi, je continue ma route du GR, qui histoire de me mettre en jambe de bon matin me fera grimper une côte interminable. Une fois cette coquine passée , le chemin continu dans un sous bois. Je dois dire que je me sens vraiment bien à ce moment là et profite pleinement de la nature et des animaux que j'aurai la chance de rencontrer.

Arrive bientôt 10h00, je profite de mon arrivée à Juégheat pour prendre une pause et manger un petit bout.

Quand tout d'un coup...

Une bonne surprise arrive à ma hauteur =)

Parcours jusqu'à Juégheat  
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Quelle bonne surprise de voir le baroudeur de l'extrême arrivant droit sur moi. JF le retour ...

Après un calcul savant passé avant qu'il ne vienne me saluer, je me rends compte que le type ne rigole pas. Rappelez vous je l'avais quitté un peu plus tard hier au Lac de Servières, j'avais quasiment 2h30 de plus sur lui.

Il m'expliquera qu'il s'est levé tôt afin de ne pas perdre de temps et d'arriver à l'heure à son hôtel au niveau du Lac Aydat.

Si il savait ... (j'y reviendrai plus tard)

Nous entamons donc ensemble, la suite du GR dans la joie et la bonne humeur.

Rigolades, anecdotes en tout genres, conseils avisés et autres feront passer le temps jusqu'à notre arrivée à Recoleine.

Je note encore une fois que l'Auvergne offre de belles surprises, car à notre plus grand étonnement nous tomberons sur un pâturage ou se trouvent (tenez-vous bien)

Des lamas !! xD, malheureusement nous n'avons pas pu trouver âme qui vive pour demander ce qu'ils faisaient ici.

12h00 sonne et nos estomacs sont toujours présents pour nous le rappeler. Nous décidons de nous installer sur un banc et de déjeuner avant de reprendre la route.

Un magnifique soleil, vient nous frapper le visage et nous réchauffer pendant notre repas. Je propose alors à JF d'immortaliser notre rencontre et lui explique qu'il pourra profiter lui et ces proches du blog, lorsqu'il sera de retour chez lui

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La peau du ventre bien tendue, nous reprenons notre chemin en enchaînant directement sur une montée histoire de bien digérer.

Peu à peu les paysages qui défilent devant nous sont tout simplement somptueux. Le chemin fait maintenant place à un sentier de terre rouge qui donne l'impression d'être dans des regions d'Afrique du Sahara ou du Sahel. Le silence est de mise afin de profiter du panorama et de gérer au mieux notre souffle sur ces hauts plateaux.

Le chemin de terre fait place maintenant à une forêt d'Epicéas géants qui nous fera passer par le Puy de la Vache. Une promenade magnifique qui me donne l'impression d'être un vrai trappeur tel Davy Crockett.

Au bout de plusieurs km, une intersection s'offre à nous. Les marquages à moitié effacés et le manque de balises nous laisserons dubitatifs sur le chemin à suivre mais faisant appel à notre bon sens (surtout celui de JF) nous décidons de continuer tout droit.

Environ une heure et demie après, nous débouchons sur la commune de Saint-Genès-Champanelle... une petite table en bois nous ouvre les bras pour que nous puissions nous installer le temps d'une pause mais surtout de vérifier nos cartes respectives car a aucun moment ce lieux n'apparaissait dans notre itinéraire.

Vous connaissez tous j'en suis sûr, ce fameux sentiment... mais si, celui qui vous vient tout de suite à l'esprit du genre "ça sent pas bon là"

Oh my God !!

Nous voilà dans de beaux draps... nous venons de nous rendre compte que nous n'avons pas pris le bon chemin et que nous avons bifurqué au mauvais endroit. Résultat ... de notre position actuelle jusqu'au Lac Aydat, nous avons la modique somme de 10km (en voiture) à réaliser.

JF décide pour ne pas perdre de temps de faire du stop, car il doit impérativement être à l'heure pour sa chambre d'hôtel. Nous nous saluons une nouvelle fois en ne se disant pas au revoir cette fois-ci mais à bientôt =).

Quant à moi, je n'ai plus de force, mes jambes me tiennent tant bien que mal et je ne sais pas comment je vais pouvoir me dépatouiller de tout ceci. Mais encore une fois ma volonté prendra le dessus et je décide donc de continuer ma route et d'aviser en chemin.

Au bout de quelques km, je n'arrive même plus à mettre un pied devant l'autre.

Deux solutions s'offrent à moi.

D'un côté, un grand champ ouvert où je peux installer mon bivouac et passer la nuit afin de trouver une solution à tête reposée, de l'autre faire du stop.

Après quelques secondes de réflexions, j'opte pour le stop.

Coup de chance pour moi, des locaux Véronique et son chien Bourask me récupèrent à la volée et filent justement au Lac pour une petite balade. Mon cœur palpite tellement je suis heureux d'arriver à l'heure et en entier avant la tombée de la nuit.

Une fois arrivé, Véronique me demande si je souhaite être posé à un endroit en particulier. Ne voulant pas abuser de sa générosité, je lui confirme que cela me convient parfaitement, mais encore une fois je m'aperçois en relisant ma carte que je suis à l'opposé du GR qui se trouve de l'autre côté du Lac. Elle décida donc pour éviter tout malentendu à ma reprise de demain matin de me pousser 5km plus haut.

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Me voilà arrivé à Olloix et pour le coup sans trop de difficultés.

Après avoir chaleureusement remercié mes sauveurs du jour, j'entame la marche afin de trouver un endroit pour me poser et me ravitailler.

À peine deux cent mètres effectués, je tombe nez à nez devant une aire de camping gratuit et où se trouve en face un grand gîte-restaurant. Je décide de m'installer ici pour la nuit et d'en profiter pour me faire un bon repas chaud local.

Ce soir c'est festival, je mange un plat typique d'Auvergne à base de Saint-Nectaire accompagné d'une bonne bière fraîche.

Après toutes ces péripéties et l'estomac rempli, je décide de partir me coucher pour être en forme sur mes prochaines étapes.

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La nuit passée fut réparatrice physiquement et moralement, j'ai pu dormir comme un loir.

Je me réveil sur les coup de 8h, range ma toile et pars prendre un déjeuner de champion au gîte qui se trouve juste en face. L'odeur des croissants et d'un vrai café chaud m'avaient terriblement manqué.

Une fois les batteries rechargées, j'entame mon trek bon pied bon œil vers ma nouvelle destination "Saint Nectaire". Pour faire simple, c'est comme si je devais aller à Lourdes ... ce fromage représente le saint graal pour mes papilles gustatives.

Sur le chemin je rattrape un groupe de randonneurs avec qui je sympathise sur le trajet. Sans le faire exprès nous nous rendons compte que nous nous trouvions dans le même restaurant hier soir, puisque l'ensemble de ce groupe faisait étape au gîte pour la nuit. Nous réaliserons donc quelques km ensemble avant que je ne les laisse partir le temps de prendre une petite pause et de profiter du paysage. Évidement vous pourrez voir dans les photos jointes mes compagnons de route du club de rando de La Biolle (un peu de pub pour eux ça fait plaisir, c'est pour moi 😉)

Je repars sur la route afin d'arriver pour 12h00 à ma destination, mais toutes les bonnes choses se méritent. Quoi de mieux qu'une bonne côte pour me faire transpirer et faire chanter la traviata à mes petit petons...

Mais un souffle nouveau me prend et ne me quittera pas jusqu'à mon arrivée sur Saint Nectaire. Il est l'heure pour moi de déjeuner autant vous dire que je me suis fais plaisir...

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Je suis comblé 😊 mon envie de produits locaux passée, je trace la route pour ma nouvelle destination, avec les poches remplies bien entendu.

Aujourd'hui je n'ai plus l'impression de porter mon sac à dos, je pense que mon corps a dû s'y habituer, tant mieux. Néanmoins mes mollets et mes pieds commencent vraiment à me tirer, j'espère que cela ne me freinera pas dans mon objectif final.

J'essaye donc de penser à d'autres choses pour ne plus sentir la douleur et continuer d'avancer. Le destin décidera sûrement de m'envoyer le soleil qui me chauffera toute l'après midi, cela me redonne le sourire et me permet d'avancer dans de bonnes conditions.

Peu à peu, j'arrive au niveau d'une balise du GR, qui m'indiquera que mon arrivée pour Murol est imminente.

Me voilà au pied du château. Je n'ai pas le temps de le visiter mais je me dis que cela en vaut certainement le coup. Pour votre culture, voici ce que j'ai pu lire et apprendre sur ce domaine inscrit au pied de celui ci:

Le château de Murol, sera épargné lors de la Révolution Française, faisant office de prison durant cette période. Il devient ensuite un repaire de brigands, et fini par être utilisé comme carrière de pierres.

Pas mal non 😉

Après ce petit interlude culturel, j'ai pris le temps de m'avancer vers ma dernière étape de ce jour.

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Je ne suis plus qu'à quelques km de mon arrivée et il me tarde vraiment de pouvoir jeter l'ancre pour reposer mon corps et ma tête.

Nous y voilà, je suis arrivé au Lac Chambon et histoire de continuer dans la minute culture du jour, prenez le temps de lire ceci :

Au nord du lac Chambon se dresse une aiguille rocheuse dite « Saut de la Pucelle », ancien vestige du volcan la « Dent du marais ». Une légende raconte qu'une jeune bergère, pour échapper aux assiduités du seigneur, se serait jetée du haut de cet éperon rocheux, s'élevant à près de 100 m, et aurait miraculeusement atterri indemne. Elle se serait vantée de son exploit au village et, devant l'incrédulité des villageois, aurait voulu recommencer, mais cette fois se serait écrasée au sol.

Moralité, ça ne sert à rien de se la péter !!😅

Me voici enfin à bon port et je profite de ce cadre idyllique pour poser ma tente et profiter du spectacle avant de me réveiller pour de nouvelles aventures.

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Je n'en peux plus !!

Je vais tâcher de vous expliquer cette journée si spéciale et qui restera je pense gravée en moi jusqu'au bout.

Pour commencer, celle-ci n'a pas forcément démarré sur les chapeaux de roues. Pourquoi, encore une fois me direz vous ... tout d'abord parce que la nuit passée s'est très mal déroulée. Je pense que mes nerfs commencent à lâcher...

La fatigue, le physique, le moral, tout est en baisse de régime.

J'ai passé une partie de la nuit à me réveiller à cause de mon ventre et de ma tête ... j'ai certainement dû prendre un bon coup de froid, pas cool !! (Sachez que le caca forestier n'a plus de secret pour moi...)

Je me réveil avec en prime d'énormes courbatures au dos et les pieds dans un état déplorable. Je soigne donc mes pieds avec les moyens du bord, chausse mes godillots et cherche à me motiver tant bien que mal pour repartir. Le temps commence également à changer, je prends un peu plus d'altitude après chaque pas et cela ne me conforte pas du tout, je serre les dents et avance sans perdre de vue mon objectif.

Le trajet passe et devient de plus en plus compliqué pour moi. Mon dos, mes mollets et mes pieds souffrent le martyre. Pour être franc avec vous, les larmes montent mais le but est trop proche, je ne veux rien lâcher. Je décide au bout d'une petite heure de marche de m'arrêter pour reprendre des force et repartir dans la foulée.

Pendant ma pause, je tombe sur un groupe de randonneurs, nous parlons de nos parcours respectifs quand vient le point culminant de cette conversation...

"LA MÉTÉO" ils m'expliquent que si je souhaite vraiment atteindre le Puy de Sancy c'est aujourd'hui ou jamais. Le mauvais temps pointe le bout de son nez sur le massif et apparemment ce n'est pas beau à voir surtout en haute altitude.

Je prends donc bonne note de toutes ces informations et repars afin d'arriver dans un premier temps jusqu'à mon étape du jour, le Lac Pavin.

Me voici donc arrivé après deux heures de marche au Lac, je me sens vraiment tout petit face à son immensité mais heureux d'avoir pû monter jusque là. Pour information, le Lac Pavin a une profondeur de 92 mètres, ce qui en fait le plus profond d'Auvergne. Autant vous dire que personnellement je n'aimerai pas tomber nez à nez avec ce qui doit se trouver au fond.

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13h00 sonne... que dois-je faire ?

Je ne suis plus qu'à quelques km de mon objectif et tout est contre moi. Je suis usé, le temps ne joue pas en ma faveur et je ne souhaite pas bivouaquer en altitude.

Je prends le temps de sortir ma carte et je me rends compte que jai la possibilité de couper le GR30 par le GR4 qui me raccourci grandement le trajet jusqu'au Puy de Sancy. Ni une ni deux, me voilà reparti comme en quarante, je ne cherche même pas à savoir si j'aurai assez de force pour y arriver avant la nuit ou réfléchir aux potentiels facteurs négatifs qui peuvent jouer contre moi.

Je fonce et je verrai bien...

A peine 4km réalisés, je ne sens plus mes pieds et je suis tout seul en plein milieu d'une route départementale qui file droit vers la station de Super Besse. Encore une fois je pense que le destin m'a bien aidé. Une vieille Peugeot qui gronde arrive dans ma direction et s'arrête quelques mètres plus loin. Christophe le montagnard, prend certainement pitié de moi et propose de me poser en haut de la station. Sur le trajet il me confirmera les dires des randonneurs croisés un peu plus tôt concernant la météo, celle-ci ne va pas s'arranger. Il m'expliquera aussi que la montagne ça le connaît puisque auparavant il était guide de randonnée dans les Alpes, j'écoute donc avec attention tous ses conseils et le remercie avant de claquer la porte et d'arriver au pied de ma cible "Super Besse".

Je me rends directement aux cabines téléphériques afin de prendre un billet et vite arriver au Puy de la Perdix. Ce voyage est un gain de temps énorme sur mon parcours mais je suis obligé dans arriver là si je veux grimper sur ce qui représente pour moi aujourd'hui le toit du monde.

Une fois en cabine, je me retrouve seul... la saison est terminée il n'y a plus grand monde qui passe par là en ce moment. Je me rends compte que les minutes deviennent très longues et je ne sais pas du tout à quoi m'attendre une fois là-haut. Je ne vois même pas à deux mètres, le vent souffle énormément ce qui fait tanguer la cabine dans tous les sens.

J'aperçois l'arrivée, les portes commencent à s'ouvrir et me voilà prêt à affronter le Puy. Comme je m'y attendais, le vent souffle fort, très fort et le froid est bien présent. Avant de me jeter dans la gueule du loup, j'ouvre mon sac, récupère un pull et une deuxième veste afin de ne pas crever de froid, je resserre ma casquette, mes chaussures et, enfin, je me lance.

Les panneaux qui indiquent le Puy de Sancy sont quasiment illisibles au vu du brouillard constant et du vent qui m'empêchent de lire correctement, mais le chemin est bien là et ma motivation aussi.

Je suis à bout de force, le sentier est très pénible, beaucoup de rochers et de petits cailloux passent sous mes chaussures et amplifient les douleurs de mon corps sans parler de mes doigts qui se transforment en glaçon. Les côtes sont ravagées et difficilement pratiquable par des temps comme aujourd'hui mais je ne lâche pas et m'aide comme je peux de mes fidèles bâtons de marche.

Quand soudain ...

Après plus d'une heure de montée, j'aperçois dans le brouillard une image que j'avais pû voir avant de partir, celle du sommet du Puy de Sancy.

Je ne réfléchis plus, ne pense plus à rien je me hâte d'avancer et de tracer les derniers mètres qui nous séparent.

Ma joie explose... je suis enfin arrivé... je suis au plus haut sommet du Massif Central !!

Je monte les quelques marches du belvédère où l'on peu normalement apercevoir un magnifique panorama mais forcément mis à part la purée de pois il n'y a rien d'autre que moi et ma joie d'être arrivé au sommet, à 1885m.

Peu de temps après un autre randonneur arrive, je ne lui laisse même pas le temps de profiter et lui saute dessus afin qu'il puisse immortaliser mon ascension.

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Une fois ma joie passée, je repars fissa par l'autre versant bien plus pratiquable afin de rejoindre le téléphérique qui me déposera au pied de la station du Mont-Dore.

La tête haute et fière comme un pape, je descend les marches mais moins vite que prévu à cause du vent, du froid et surtout de mes douleurs qui sont toujours là malgré moi.

Le téléphérique me récupère et me descendra jusqu'à la station, l'agent me donnera les dernières indications dont j'ai besoin aujourd'hui, comment rejoindre le centre du Mont-Dore. Il me reste 3km à réaliser et je pourrai enfin me poser et me détendre. J'entame tranquillement ma descente et je prends même le temps de me faire une petite pause à mi-chemin pour boire un coup et manger un bout de saucisson.

Me voilà enfin arrivé à destination où je vais pouvoir me reposer jusqu'à demain, pour finalement ... boucler la boucle.

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Je me réveil le cœur léger et déjà avec une petite amertume de me dire que c'est la fin. Je prépare ma popote pour mon petit déjeuné, range mon sac à dos pour la dernière fois et reprend la route pour rejoindre ma dernière étape. Comme convenu, Le froid et la pluie sont au rendez vous, et m'accompagneront sur les 5 derniers km, qui me séparent jusqu'à La Bourboule.

Il est un peu plus de 10h30, nous sommes le samedi 09 septembre 2017, et je viens de finaliser mon parcours en rejoignant la gare de la Bourboule...mon trek est terminé.

Pour les puristes, le GR30 fait exactement 188,5km est se réalise entre 8 et 10 jours. Pour ma part mon aventure aura durée 6 jours et j'aurai parcouru environ 165km. Aujourd'hui je ne m'arrête pas sur le nombre de km parcourus ou bien sur le temps de marche, je regarde juste que malgré les difficultés rencontrées, je n'ai rien lâché et je suis allé au bout de mon défi.

Avant de vous quitter, sachez que quelques jours avant mon départ, j'ai appris q'une de mes connaissances a eu un terrible accident et que son état ne diagnostiqué rien de bon. Aujourd'hui ce guerrier se bat comme un lion pour retrouver sa mobilité et reprendre normalement le cours de sa vie. À ma façon, j'ai essayé de lui apporter mon soutien en réalisant ce trek et d'avoir une pensée pour lui chaque jours lorsque mes petits bobos ou ma baisse de morale prenaient le dessus.

La dernière information et certainement la plus importante de ce récit et qu'il ne faut jamais rien lâcher quoi qu'il arrive.

Fixons nous des objectifs pour avancer et ne laissons personne nous dicter nos vies, nos choix ou nos envies, pour obtenir ce que l'on souhaite il faut se battre et aller jusqu'au bout.

Tu es un très bon exemple pour nous tous, je n'ai pas besoin de citer ton nom mais sache que tu m'auras clairement motivé durant mon périple.

Ne lâche rien bonhomme !!

#tetravaincra

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Me voici de retour à la civilisation et je vous assure que retrouver son confort fait quand même beaucoup de bien 😊 mon dos me remercie d'avance de retrouver un vrai lit ce soir.

Après une bonne douche, des vêtements propres et la tête reposée, je prends le temps d'écrire ces dernières lignes qui clôtureront cette expédition .

Encore un grand merci à tout ceux qui m'ont encouragé et suivi, j'espère que cette histoire vous aura autant transporté que moi, en attendant portez-vous bien.

A bientôt pour de nouvelles aventures ✌🏼