Carnet de voyage

Caminos "Olvidado" y "Invierno"

30 étapes
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Dernière étape postée il y a 157 jours
Je lis ce titre à haute voix et je me dis que déjà c'est tellement exotique! L'idée de cette glissade direction Santiago me plaît terriblement. Je n'ai pas trop creusé le sujet, on va bien voir!
Juin 2024
5 semaines
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" Quasi premier jour " parce que m'est venue la sensation que le premier jour du voyage est sans doute celui où l'on quitte son domicile. Je tempère ce fait, malgré tout, par "quasi" parce que je vais faire beaucoup plus de train et de bus que de marche à pied. Une petite " journée " de marche suivie du transfert à la seconde (journée). 16kms puis je rallie Bilbao, point de départ du camino olvidado, que j'atteindrais en début de soirée (fin d'après-midi pour les espagnols). Dodo prévu dans un dortoir d'hostel plutôt central.

Il y a 2 ou 3 ans j'ai déjà rallié Bilbao à pied, départ de la maison. Je n'aime pas trop re-marcher sur mes traces... sauf pour le merveilleux sentier cathare. Cette fois-ci je la joue façon Tour de France qui régulièrement arrive à la ville étape et repart le lendemain de 200 kms plus loin!


Préparation du jour: 20 kms à vélo (légèrement électrifié) ce matin et 8kms à pied cet après-midi.


À demain si vous le voulez bien!

Ultreia !

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Publié le 10 juin 2024

Petit clin d'œil à Bob Marley en cette journée estivale et gorgée de soleil.

Les 2 premières manches sont gagnées :

les 16 kms pedestres effectués en un peu moins de 3 heures, biscotte un léger stress à l'idée qu'il pourrait y avoir un bug dans la synchro.

train formé à Saint Yzan et précis; pas de contrôle de billet. Avec un peu de culot j'aurais pu économiser 9€60.

Attente du bus à Saint Jean. Un nœud routier coulant de dégueulasserie et de honte. Et encore ....je pars.

Mais pensons à ceux qui arrivent et découvrent Bx dans un recoin de quai, à moitié sous un pont sncf bruyant comme une rave party, et complètement derrière un chantier dont on n'est pas sûr de la date d'achèvement! Ça ne fait pas rêver.

Le changement d'opérateur téléphone se fait en douceur. 2 ou 3 messages pour confirmer que ça s'est bien passé et hop! l'affaire est dans le sac ! C'est tellement bien quand ca marche direct !

La traversée de la frontière a été un peu chafouine, nuages bas mitigés de vapeur pas très franche. Un temps idéal pour Pyréne cachée entre ses pics et ses plus basses cimes, ses monts ronds. Quelques poignées de kilomètres nous permettent de retrouver un temps plus convenable. Hargneux, des nuages blancs s'accrochent encore, mais je pense qu'ils sentent avoir perdu la partie.

Espérons que demain va astiquer les rayons bien comme il faut.


À demain, j'espère.

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Publié le 11 juin 2024

J'avais prévu Gueñes, je suis à Zalla.

J'avais rêvé le soleil, la pluie n'a pas cessé.

Ça me fait légèrement penser à du Brel, mais ça n'en est pas! Simple réalité des choses. Il vaut mieux faire le dos rond et s'adapter gentiment.

De fait à Gueñes il y a un petit bug dans les infos qui circulent, et donc il n'y a pas (plus) d'albergue pour peregrinos. Voilà. C'est plus clair quand on le sait.

Donc Zalla, 4kms plus loin. Gîte tout nouveau tout beau. 1er français à bord! Quand je rajoute le trajet de ce matin, de l'auberge de Bilbao à la cathédrale j'arrive à un chiffre assez conséquent pour une première étape.

Mais je suis ravi; à part la sortie des pourtours de la ville (crades comme ils le sont presque tous), c'est une jolie balade qui commence par environ 4 bornes sur des quais totalement ouverts aux piétons et qui passe le long du musée Guggenheim. Belle mise en jambe!

Après 2 heures de résistance forcenée d'un temps juste maussade (voire chagrin), la pluie finit par gagner. Moyenne et irrégulière elle impose le port du poncho Action (le roi des ponchos, je le rappelle). À 3 reprises je l'enlève, le roule, le range et systématiquement la pluie s'est à nouveau invitée m'obligeant à déplier et ré-enfiler promptement mon poncho Action (le roi des ponchos).

Au final ce sont un jeune espagnol dynamique et 3 honduriens et honduriennes designés volontaires qui m'accueillent avec gentillesse. Le site a ouvert il y a 1 mois et je serai, si je les crois, pourquoi pas, le premier français parmi la trentaine de bénéficiaires hébergés. Du coup photo sur le seuil!

1 par jour, pour un chemin méconnu, ça me paraît un bon chiffre.


Pour demain, projet inchangé; je ne sais pas vraiment où je vais m'arrêter pour la nuit.


Passez une bonne fin de journée.

À demain j'espère.


Kilomètres parcourus 34,86kms

Heure d'arrivée 14h10

Je  (en rouge) retrouve à la cathédrale  le chemin de référence (en noir).
Je (en rouge) retrouve à la cathédrale le chemin de référence (en noir).
Partie en plein air du musée de la mer
Partie en plein air du musée de la mer
Matérialisation du doute.
Matérialisation du doute.
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Publié le 12 juin 2024


Après une nuit calme et reposante, je commence à finir les préparatifs de départ sans quitter mon duvet. Puis je m'éjecte en souplesse du sac de couchage et finis par m'exfiltrer du bâtiment sans, apparemment, réveiller les hospitaleros honduriens qui ont dû rien entendre. Il est 7h1/4.

Café con leche et chocolatine. Je comprends tout ce qu'on me dit et je m'exprime plutôt facilement. Ça va être une bonne journée.

Un rien de brume, par nappes. Ça va se lever.

Le profil est assez plat, je n'hésite pas longtemps à y faire face, tant et si bien que j'arrive promptement à Nava de Ordunte, Nava de Mena sur certaines cartes.

Le propriétaire de l'albergue (donativo) est l'amabilité et la gentillesse faites homme. J'ai confusément l'impression qu'il m'a pris pour le messie et ce d'autant plus qu'il souhaite me photographier ici, devant l'entrée, tout de suite. Je me défais de mes illusions quand je comprends que ma photo va rejoindre les autres (la même avec seulement le sujet qui change) dans un dossier baptisé "amigos del camino". Assez émouvant.

Une armoire vitrée contient des dizaines de documents, objets, badges lui rappelant le temps où c'était lui qui pérégrinait et que l'on aidait. Il m'en fait rapidement le détail (oxymore) et nous nous en sortons en moins de temps que je n'avais craint.

Il me recommande un resto totalement local et qui est une pulperia. Là, on devient vraiment amis.

Le chef, barman, propriétaire et serveur m'en prépare une assiettée que je ne vais pas oublier de sitôt! C'est bien, ici.

Il faut en profiter parce que demain va être moins marrant. 35 kms annoncés et pas de solution intermédiaire.

Je crois que je viens de sortir du pays basque, de Biscaye précisément.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 11h30

Distance parcourue 19,5 kms

Beaucoup de communication pro-palestinienne et pro- ukrainienne sur les murs.
Beaucoup de communication pro-palestinienne et pro- ukrainienne sur les murs.
Une belle porte romane qui défend un pont. Beaucoup plus belle que la photo.
Une belle porte romane qui défend un pont. Beaucoup plus belle que la photo.
Le pont sur la rivière Cadagua
Le pont sur la rivière Cadagua
Buey (bœuf espagnol)
Buey (bœuf espagnol)
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Publié le 13 juin 2024


Décollage 10 mns environ avant 7 heures. J'ai mis ma polaire, ça pince sérieux. Je me sens détendu.

Hier soir j'ai terminé Aliéne, prix Inter 2024, et démarré La compagnie des spectres, de Lydia Salvayre. Bizarre, mais je sens que je suis rentré dedans.

J'aime beaucoup les paysages que je traverse ici. C'est une belle campagne, verte, boisée, offrant des dénivelés, des courbes, des forêts, des cultures, un peu de tout, en fait. Je ne pense pas que l'on puisse s'y ennuyer. Et le fait est que je ne vois pas le temps passer. Donc je passe par un chemin où je n'aurai pas dû me trouver; plus tard je grimpe indûment une pente rocailleuse, sans doute par excès de confiance et manque de contrôle. Ça ne m'énerve même pas. Une erreur compense l'autre et je n'ai pas l'impression de m'être "paumé" . Tvb.

J'ai appelé l'albergue de Espinosa en marchant et j'y arrive pour finaliser la location. Là j'ai failli avoir une crise de nerf; tout est piloté par informatique, reza, règlement et ..... ouverture de la porte. Je suppose que c'est moderne mais ça m'exaspère. Ce qui est sûr c'est cette p..... de machine refuse le numéro de ma CNI qui comprend 3 chiffres de plus que ce qu'elle attend. On veut compenser par mon n° de passeport. Je ne l'ai pas. Ça devient kafkaïen. Pourquoi ne l'avez-vous vous pas? Mais madame, je suis européen, ma cni est tout à fait suffisante, c'est votre programme informatique qui ne fait pas son boulot. Oh la la, ça ne s'est jamais produit. Etc etc jusqu'à obtention d'un code de dépannage par téléphone.

Actuellement la porte s'ouvre si je le demande à un service, qui est peut-être au Bangladesh, à partir de mon téléphone que je tiens prudemment devant la gâche. Jusqu'ici ça marche.

À part ce détail le village est plutôt joli, avec un centre ancien tout à fait agréable. Ici les gens sont sympas, souriant et communiquent sans chichis. L'albergue est confortable.

Je vais quand même les quitter demain matin pour je ne sais où, à 23/24 kms d'ici, en fonction de l'ouverture ou non d'une albergue en concurrence bien innocente avec une casa rural, les deux étant espacées de 800 mètres environ, dans deux villages aux noms évidemment différents ! Cornélien !


Je vous souhaite une bonne fin de journée.

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h50

Distance parcourue 36,2kms

On peut deviner la gâche informatisée sur la porte! Grrrrr
Préparation de la fête du Malabar dans un proche pueblo.
Mon sympathique hôte d'hier, Adolfo. Il a pas l'air en forme sur cette photo...
Étonnante cérémonie musicale avec 12aine de guitares et danseurs, dans l'église.
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Publié le 14 juin 2024


Démarrage vers 7h.

Il ne fait ni chaud ni froid. Le temps est moyen. une haute couverture de nuages nous protège. J'entends les chiens qui aboient à proximité et je sens clairement cette odeur merveilleuse du foin en train de sécher.

Ça va être une bonne journée !

J'ai un peu de mal à démarrer, mais je m'applique à profiter pleinement, encore une fois, des paysages que je traverse. Pendant plusieurs kilomètres, plutôt qu'en "pèlerinage" je me trouve en randonnée, voire en course d'orientation. En effet il ne faut pas perdre le terrain des yeux, qui peut révéler de petits indices sur l'orientation, la direction à prendre. Il faut bien considérer que je ne décèle guère de traces de marcheurs dans les herbes qui sont bien dressées, à la recherche de la lumière. Sur les sites ouverts, comme hier des plateaux enherbés, ou aujourd'hui de vastes pâturages, il faut y aller a visto de nase ou les yeux vissés au Gps. Étonnant de constater ce manque. À plusieurs reprises, malgré la qualité globale du fléchage, je me trouve au bord du doute.

La Engaña est tout près de l'entrée de Pedrosa. C'est un Hostal rural. Je héle un gars qui y fait des travaux. La maîtresse de maison me reçoit et nous faisons affaire. Pas d'auberge localement , donc je casse la tirelire. Ça reste raisonnable mais je note un changement de standing!

Réalisant que nous entrons dans le week-end je passe des coups de fil, au cas où, à mes supposés futurs points de chute. Les 2 jours à venir sont maintenant assurés.


Je vous souhaite une bonne fin de journée.

À demain j'espère.


Heure d'arrivée 11h58

Distance parcourue 23kms

La Engaña.
Pont de bois ou pont de pierres?
Passage sur rondins pour équilibriste.
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Publié le 15 juin 2024

Hier en fin d'après-midi 2 mecs sont arrivés à la Engaña. Mila (signifiant miracle??? dixit Mila) nous met en contact, poliment. Échanges verbaux d'usage puis chacun repart dans son monde. Ça a pris moins de 5 mns. Ça mange pas de pain.

J'ai dormi comme un bébé. Il est tôt lorsque je me réveille. J'attends un peu, couché ; je finis de boucler mon sac, tout doucement ; je me force à ingurgiter un café franchement dégueulasse et je mets les bouts, en n'omettant pas de mettre ma clef à l'endroit convenu.

1,5 km de bitume pueblien (néologisme) et me voilà embarqué dans une succession d'allées cavalières, de pistes, de chemins déroulant la trame de ce camino dans des cadres variés du plus bel effet. Je règle un compte avec moi-même en décidant que à partir de maintenant c'est mon corps seulement qui décide du rythme de la progression. Pas ma tête. Ca me fait un bien fou.

Quelques belles rencontres, dont un homme qui cultive son potager tout en calculant mon approche. Il parle comme robinet, passant du castillan au français avec allégresse. Tout y passe, sa fille à Juvisy, ses vacances à Biganos et le temps enfin beau, enfin on croit...

Une dizaine de kms de bitume plus loin, à un carrefour où je me figeais dans une hésitation déplorable un employé Smurfit Kappa me confie ne plus avoir que 2 ans à attendre la retraite. Il ne sait pas trop si il doit en être heureux. Puis il me dit de prendre à droite et à la voiture grise à gauche. C'est plus beau, par là.

Encore 2 rencontres de ce tabac en remontant Arija. Je pense que "les gens" ont besoin de ces rencontres avec de parfaits inconnus pour évacuer sans risque ce qui leur tourne dans la tête, serait-ce futile et sans importance.

Bon accueil au camping. J'ai du mal à totalement intégrer que je suis en Espagne sur une belle plage ..... à 840 mètres d'altitude.

Le resto a des difficultés à se re-mettre en ordre de marche. Il faudra une heure d'attente pour recevoir un sandwich léger comme une plaque de fonte. Je ne sais pas comment on fait ça. Faut avoir très faim et pas de choix sérieusement envisageable pour se décider à l'attaquer. Le gros avantage c'est que après, tu es calé.

Demain Olea, à 32 bornes. Je vais voir si je peux pas couper le fromage. Juste un peu. Une petite tranche.


Bonne fin de journée !

À demain j'espère


Heure d'arrivée 12h20

Distance parcourue 27,7kms

Au carrefour de mr Smurfit. La modification du panneau me plaît beaucoup !
Batterie d'éoliennes battant des ailes
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Publié le 16 juin 2024

Loger dans un cabanon en bois, ça me plaisait bien. Je me suis calmé vers 4 heures du mat, réveillé par le froid. Niveau thermique ces cabanons de base sont nuls: il fait à l'intérieur la température de l'extérieur à peine modulée.

Je me mets en mouvement un poil avant 7h. Il fait froid, mais je sens que ça va se lever.

Ça se lève.

13kms de trait de côte par route sinueuse en quelque sorte. Ca fait assez "riviera". Il est temps de passer à autre chose et précisément s'ouvre le champ des possibles!

Je suis à la sortie de Las Rosas.

La trace gpx que je suis continue tout droit par la côte, à gauche une portion de gr99 qui me plaît bien, doublée maintenant par un marquage officiel camino olvidado. Je penche à gauche et donc vote à l'unanimité pour cette option qui va retrouver de la montagne basse, de belles pistes et finalement sur l'altiplano des sentes effacées par l'enherbement naturel. Un troupeau de chevaux, juments et quelques poulains est là, vivant sa vie sans que je ne les gêne le moins du monde. Je passe au milieu du groupe sans qu'ils ne manifestent de désapprobation; juste un léger mouvement pour me laisser passer. Magnifique. Plus tard je croise quelques vaches au comportement équivalent. Environ 6/7 kms sur ce plateau me collent aux alentours du 7ème ciel.

Retour sur terre mais pas que. Il me faut grimper la hauteur qui se dresse paisiblement devant moi. Le gps m'indique l'emplacement de la piste. Nada. Je croise, je zig et je zag tout en avançant dans les herbes hautes et au bout de quelques dizaines, peut-être 100 mètres la voici. Je ne la lâche plus et après 1,5 ou 2 kms elle me pose sur un chemin curieusement herbeux et rocailleux à la fois.

Cervatos est à ma disposition. J'y prends, au foyer local me semble-t-il, une mousse, un bocadillo chorizo fromage. Un café solo et la cuenta.

Plus que 5 bornes dont 2 en sous-bois assez difficiles au niveau navigation.

Village ancien dont une partie est vraiment très jolie, bien restaurée entretenue, mais qui a été atrocement mutilé par la traversée d'une carretera qui le défigure.

Mon logement est une maison ancienne refaite façon catalogue déco. On doit pouvoir aimer, mais l'âme n'était pas comprise dans le devis. Ca manque.

J'ai peur que la daronne ne se soit plantée dans le tarif annoncé. On va voir ça !


Je vous souhaite une bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 14h30

Distance parcourue 31,7 kms

Déco patchwork. Le bled et ses environs en sont plein. C'est à vomir!
Au bord de la retenue d'eau de l'Ebre. Bucolique.
Panneau de région. Métal perforé. Même méthode pour le camino olvidado.
Ma niche. Au bord d'une fenêtre une chaussette finit de sécher. C'est beau aussi
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Publié le 17 juin 2024

La dame qui m'a logé dans sa casa rural a bien rigolé hier soir en passant pour les formalités administratives. Elle me dit Je ris parce que je suis née la même année le 01/01! Du coup elle est allé chercher de quoi me faire un bon desayuno ce matin.

J'ai donc pris la route un peu plus lourd que d'habitude mais d'extrémement bon poil.

Ça a déroulé gentiment en intercalant une petite marche d'orientation de 3 4 kms. Temps très beau avec un léger voile d'altitude blanc et ajouré, si j'ose dire. Un léger vent me maintient agréablement à une température "raisonnable ".

À Aquilar, ne trouvant pas de logement qui me convainque je décide de faire quelques courses puis de partir au camping à 4kms de là. Ce sont typiquement les kilomètres les plus longs. Le Monte Royal. Une espèce de gros machin qui a un caractère très bonne franquette et qui actuellement tourne encore au ralenti. 10 € ttc le cabanon.

Passons les détails d'installation.

Le Monte Royal n'est pas sur la route de demain. Hors de question de retourner à Aquilar, pour en repartir aussitôt. Ça ferait 4kms de aujourd'hui ET demain juste pour dormir. Flûte. J'ausculte mes cartes, je tire sur la loupe comme pas permis, je dessine ce qui pourrait être mon nouveau départ de demain qui rattraperait le "normal" au niveau du 3ème km. Au café bar du cpg, qui pourrait contenir 2 salles de bal à lui seul, j'entreprends poliment 2 petits jeunes de mon âge. (Faut pas être géné, avec mon charabia !) Ils sont d'ici, ils voient bien le projet trajet et le valident !

Merci les gars!

Donc demain va commencer par un jeu de piste dans les bois et se terminer en longeant le mur de containment de la retenue d'eau locale. Pas mal.

D'ici là, soyez sage


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Distance parcourue 23,3, puis 3,8 (-> camping)

Heure d'arrivée 11h55 puis 13h20

Arrêt bus équipé hiver!
Ben oui. Il doit neiger sérieusement ici, on voit ces poteaux partout.
Déplacements romains antiques; je voulais surtout montrer les coloris des fleur
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Publié le 18 juin 2024


La pluie me réveille doucement vers 6h. Ça me fait légèrement râler. Je me tourne, me retourne; rien à faire, je traîne un peu, finalement me lève; il est 20.

Décollage vers moins le quart. Je mets en œuvre les projets initiés hier sans aucune difficulté particulière, si ce n'est le passage d'une montée rugueuse en diable qui casse bien les jambes. À la demi je suis de l'autre côté de la zone à traverser, les deux pieds sur le camino proprement dit.

Il fait doux, le sol est encore luisant de pluie. Alternance de route et de piste. L'ensemble est agréable et plutôt facile à marcher. Et puis la pluie revient et ne lâche plus l'affaire. Elle est comme une ligne pointillée, même quand elle ne tombe pas, je sais qu'elle est là. Une fois ceci compris je ne fais plus que mettre ou rabattre la capuche de mon poncho (A....n). Au début je l'ai enlevé puis remis 2 fois; trop rapide le rythme, je fais plus que ça. Marcher ou se changer, j'ai choisi.

À Salinas je fais une petite pause. Un petit papy fume le cigare à l'extérieur du café. On refait le monde 2 minutes. Je commande un café, un croissant en sachet. Dans les cafés je ne prends pas de madeleine industrielle de peur, ensuite, d' avoir des souvenirs aseptisés et sans saveur emballés sous papier transparent.

Encore 12kms de piste droite sur la carte, gentiment sinueuse en fait.

Hostal, ce soir. Ce ne sont pas les hébergements qui manquent ici, mais pour une raison que j'ignore il n'y a rien de vraiment dédié aux petites gens, du type randonneurs ou pèlerins.

Vous le voyez, une journée sans grand rayonnement passée la tête dans une poche plastique. Demain sera sans doute l'étape la plus longue avec ses ~38kms.


Bonne fin de journée

À demain j'espère !


Heure d'arrivée 13h15

Distance parcourue 30,6kms

Ma niche d'hier, à gauche.
Des rouleaux de pailles pas près d'être secs.
Voilà ce que donne une exposition excessive au soleil. La pluie ne peut rien.
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Publié le 19 juin 2024

Flash dans la nuit. Au petit matin plutôt.

Vers 6h je consulte Gronze ( ref espagnole des caminos). Ils préconisent Santibañes comme étape, à une distance qui s'équilibre bien dans l'ensemble. Mais pas d'albergue suggérée. Le matin on est plus lucide. Je secoue le cocotier dans tous les sens et apparaît une bonne possibilité abordable. Il "suffit" de s'inscrire à un site. On sait comme j'aime ça. Bref, je fais tout qui faut, et ça marche. Reza faite en marchant vers 10h. Youpi !

Dès les premiers mètres j'ai légèrement modifié mon chemin. Hier, alors que je m'étais encore une fois trompé de chemin (grrr!), je vois sur la route une fléche jaune qui indique un fourré touffu et totalement humide en bordure de forêt. Plus tard j'ai compris que c'était le fléchage du lendemain. Me souvenant de l'état des lieux j'ai donc réagi en passant par une route parallèle pendant 1km.

Excusez ces considérations un peu techniques qui font partie du quotidien du marcheur et prennent de la place. Je ne raconte pas, j'évacue!

Après ce détour le chemin (et moi avec) plonge dans une magnifique forêt, dégoulinant encore des pluies de la veille. Quelques grosses flaques, mais surtout immensément de plaisir. Je fais face, puis je longe des sommets pelés, sans trace de végétation apparente. Sans doute de la mousse, du lychen. Cela donne un aspect vraiment majestueux à ces montagnes. J'ai tenté une ou deux photos sans conviction. Les monts cantabriques, peut-être ? À voir.

Je suis depuis plusieurs jours aux alentours de 1100m. Les matins sont frileux, vers 18h on se couvre à nouveau. Des traces d'animaux dans la boue récente. Une partie de la piste est composée de terre noire. Plus loin des panneaux de danger entourent une grande zone profondément innondée qui n'est autre qu'une ancienne mine de charbon abandonnée peu à peu au tournant du siècle me dira plus tard mon hôtesse.

Accueil chaleureux de ces basques implantés ici depuis un an. En travaillant beaucoup ils ont réussi à ouvrir cette albergue, simple et de belle qualité à la fois dès juin 23. 3 randonneurs dans la saison. Le basque est un battant, ils le prouvent. Je leur ai glissé des suggestions de communication dans des apps spécialisées. Placé comme c'est, ils doivent ramasser tous ceux qui passent. Affaire à suivre.

Du coup demain devrait également tourner autour de 28kms. Je trouve ça mieux que 37 puis 19.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Distance parcourue 28,8kms

Heure d'arrivée 12h40

Pan pelé.
Pan peint.
Pan oramique.
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Publié le 20 juin 2024

La dame de l'albergue m'a monté un plateau de petit déjeuner hier, malgré ma résistance. J'ai fait quelques prélèvements et laissé un petit complément avant de quitter El Txoko. Ni chien ni chat à l'horizon, alors que la maison en grouille!

Il a dû pleuvoir dans la nuit. La campagne paraît toute propre, rincée. Je me dis que je prendrai un petit kawa à Guardo, à 10kms. Presque que de la piste, souvent en calcaire. C'est facile et agréable à marcher; ça oblige presque à accélérer le pas.

A l'entrée de Guardo une jeune femme me pose 2 3 questions sur le chemin, prend une photo et repart dans son reportage. Traversée et sortie de la ville sont assez space, pour la 1ère fois. Ça tourne, ça vire, je bouffe des ronds-points à n'en plus finir. Comment ont-ils pu faire un truc aussi compliqué dans un endroit modeste comme celui-ci?

Retour à la nature. Je m'enfonce dans une grande forêt de pins, sur des allées de belle taille. Ça me fait étonnamment penser à mon GPS et sa précision affichée de 4 mètres. À ce moment-là son principal défaut serait de ne pas savoir si je suis à gauche ou à droite de l'allée. Ça me paraît supportable.

À propos de GPS je trouve je moyen de manquer un embranchement, nigaud. Je me rattrape grâce à quoi .....? à 4 mètres près !

À 4kms seulement de l'arrivée, en quelques secondes tonnerre et pluie serrée s'installent et ne décrochent pas.

J'entre dans la forêt toute proche. L'orage a cessé, il pleut à verse malgré les arbres, le niveau monte sur le chemin. Je commence à me dire que c'est un jour à se mettre au canopée-kayak.

Encore une de ces villes façon western ; la carretera au milieu bordée de ses commerces, bars, terrasses de salon de thé. Les habitations derrière. À peu près rien d'autre.

L'albergue est à côté de l'ayutamiento, dont elle dépend. Remise du code qui ouvre la boîte qui contient la clef.

Vers 17h30 passage de la dame en charge. Elle n'est pas marcheuse, mais bien informée. Je prends des notes et des photos de documents.

À présent j'écris mon papier du soir en têtant une mousse. 6 dames très bien, dont la plus jeune doit avoir plus que mon âge, s'installent à la table voisine et tapent le carton. Je vous dis pas le bruit!

Je bats en retraite !


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Distance parcourue 28,7kms

Heure d'arrivée 12h45


C'est quoi cette plaque ?
Ça a pas de la gueule, ça ?
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Publié le 21 juin 2024

Hier l'hospitalera, Sonia, a absolument voulu que j'aille jusqu'à l'ultime étape de l'olvidado, que je pourrais demander un certificat officiel, que je pourrais l'obtenir par mail, même si il manque la dernière, etc, etc. Je ne sais si elle a vraiment compris que je préfère marcher dans les prés que ramasser des "lauriers". Enfin....

Dans le feu de la discussion elle m'a toutefois confirmé une info qui m'était totalement sortie de la tête: je sais qui est devant et derrière moi. Devant, il y a Lydia, russe de son état, qui me précède de 2 jours. Derrière, Anton Muller, germain, à 3 jours. À Santibañes Inma, la propriétaire, m'avait parlé d'un allemand qui avait réservé pour samedi! Ça arrive de temps en temps que des bribes d'infos circulent et peu à peu on en apprend un tout petit peu sur quelqu'un qui d'une certaine façon est assez proche et que sûrement on ne verra jamais. Ca se passe lentement, dans la durée. C'est bien.

Quand j'ai voulu sortir ce matin, je me suis dit Merde, j'suis pas réveillé, j'ai ouvert la porte du frigo pour sortir!! Non non. C'était bien la porte de la rue. Brume dense et humide, très peu de degrés au compteur, l'hiver est reviendu!Saisissant! 45 mns plus tard ça commençait à s'arranger sérieusement. Il a même fait chaud pour cette journée marquée par le dénivelé le plus sérieux depuis le début. L'étape a été plutôt courte. Le but du jeu a été de passer de l'autre côté d'un sommet en passant par son col, vers 1300 et quelques avec un angle de 8% environ, ce qui ne fait pas vraiment mon affaire. Ça s'est passé en douceur. J'ai remarqué l'immense "silence" de cette matinée. Seulement les oiseaux, des bois qui craquent, un petit vent qui se prend les pieds dans les branches. Une merveille de tranquillité.

Et puis j'arrive dans Cistierna, ville qui me paraît moyennement intéressante. L'hostal se ramifie dans tout le pâté de maison. Je me sens à la limite de dire C'est la zone, mais non, c'est plus que modeste mais tenu et propre.

Je passe une partie de l'après-midi à contrôler mes notes ; je rentre dans une période de 3 jours qui ont chacun une variante, parfois conséquente. Dans tous les cas ils aboutissent tous au même endroit. Ça va le faire !

Je vais bouffer léger ce soir; je me sens un peu ballonné. Juste 2 3 tapas.

Bonne fin de journée

À demain j'espère !


Heure d'arrivée 12h00

Distance parcourue 23,5kms

Un charmant petit ermitage, croisé lors de la montée.
Tout laisse penser que je vais entrer dans la forêt pentue! Pendant environ 5kms
Sans blague je pense que ça doit être la trace de Lydia.
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Publié le 22 juin 2024

Eh bien j'ai passé une très bonne nuit dans cet Hostal de bric et de broc. Je l'ai quand même quitté assez tôt, vers 6h30.

Température très douce, vestiges huileux, sur la rue encore luisante, d'une nuit sans doute pluvieuse. Claire avait raison.

Enchaînement de pistes agréables à dévaler, sous couvert de feuillus. On est samedi, le pays met du temps à émerger. La pluie qui était légère et éparse se densifie et m'oblige à passer à l'Action. Nous sommes sur une sorte de large travée composée d'une succession de bois denses et de clairières qui ouvrent la vue vers les sommets qui pointent. Il est possible d'en voir où que le regard se pose. C'est sans fin, semble-t-il.

Pour le photographe amateur ce décor est aussi stimulant que désespérant; on a le sentiment de toujours refaire la même photo. Et pourtant...

Je redescends de quelques dizaines de mètres, quittant le niveau piste pour rejoindre une petite route. Une voiture s'arrête à mon niveau; le gars me signale son albergue un peu plus loin. Je décline en le remerciant. Je vais à Boñar!

Je me mets en recherche téléphonique d'un toit pour ce soir. C'est simple et tordu à la fois. Ça passe à nouveau par EscapadaRural. J'ai bouffé mon code secret. J'essaie de passer par Google. Ils me disent que j'ai changé de mot de passe il y a 18 jours. Aucun souvenir. Ni de l'avoir fait, ni du mot de passe. C'est la galère. Je retrouve le nom de la maison où il y aurait une piaule. En passant bêtement par une simple recherche je peux les appeler. Pas de problème, ce sera dispo à 19h. Là, j'ai envie de pleurer. C'est quoi cette merde? Qu'est-ce que je fais pendant 7 heures?Je vais quand même passer vers 12h30 pour voir si cela me convient vraiment. Au lieu d'une femme c'est un mec qui m'attend sur le pas de la porte. Ça sent l'embrouille. Vous êtes François? Ben oui. Voilà les clefs, je vais vous montrer. Yesssss. J'comprends pas ce qui s'est passé mais ok, tout est bien!

Demain ce devrait être une albergue, qui ne prend pas les rezas, donc inutile d'appeler. On sera dimanche; ça me détend pas vraiment, pour le coup!


Bonne fin de journée !

À demain j'espère !


Distance parcourue 30,1kms

Heure d'arrivée 12h30

J'adore cette image.
Ambiance générale.
À lire. C'est merveilleux.
La partie supérieure se comprend facilement. Pour la seconde c'est plus profond
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Publié le 23 juin 2024

Journée d'abord d'une merveilleuse douceur, sur des pistes au sujet desquelles je vous passe les dithyrambes dont je les accompagne habituellement. Alors que Ra s'excite, triomphant dans un ciel par lui seul conquis, je me colle sans enthousiasme 7 ou 8 bornes de bitume le long d'une carretera. Heureusement nous sommes dimanche ! Dans une température qui doit friser ( contrairement à moi) les 30°, s'amorce la 3ème partie du trajet qui se passe en campagne sur petits chemins de bon aloi.

Visiblement la ville doit la plus grosse partie de ses revenus à une cimenterie. Je me demande si icelle n'est pas plus importante que la ville. Assez comme Braud et la centrale.

L'albergue est classique et en très bon état. Un café bar restaurant la jouxte. Tout cet équipement est posé sur un terrain où des activités sont proposées aux juvenils. À l'heure où j'arrive c'est la grosse fête, c'est à dire que les enfants se débrouillent entre eux pendant que les parents boivent un coup entre eux aussi.

Je pose mon bardat sur mon lit de choix et passe à table. Et là, de 2 à 4 heures arrivent des pèlerins / randonneurs. J'en identifie 2 comme étant sur le Salvador, pour les 5 ou 6 autres vamos a ver. No se. (comme dit si bien Haddock!)

Donc je range au placard mon fonctionnement de vieux garçon marcheur. Je me penche sur le découpage final (?) des dernières étapes du Olvidado. Je découvre avec stupeur que Riello, citée sur tous les guides, n'a pas d'accueil pèlerin. Je dois me tromper mais ne voyant pas d'alternative je découpe, étire, rallonge colle des morceaux et je crois que j'ai qqch qui, au final, me permettra de seulement traverser Congosto pour aller à Ponferrada direct samedi prochain. Ça serait bien si ca marchait.

De toutes façons on est en été là ou pas !?!? C'est dingue! Un pays du sud sous un franc soleil, ça change la vie!


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h30

Distance parcourue 34kms

Mise en perspective.
Petit jardin public.
Préparatifs du feu de la Saint Jean.
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Publié le 24 juin 2024

Nous avons donc terminé la journée à 8 dans le dortoir. Le 7 autres étaient sur le Salvador, de Léon à Oviedo.

Parmi les 7 se cachait un artiste, instrumentiste spécialisé dans les instruments à vents naturels. J'ai pris le concert, qu'il a donné à titre gracieux, vers 3 heures du mat. Énorme potentiel. Et encore il n'a utilisé que les voies aériennes supérieures. Étourdissant. À l'heure du desayuno on m'a confié que, inspiré, il a démarré très tôt, vers 21h30. Je dormai déjà, pas mes 2 voisins; ils ont transféré leurs matelas à la cuisine pour prendre un peu de recul (sic).

La Robla est donc un carrefour de chemins officiels. Indéniablement ça apporte de la vie.

Bon, c'est pas grave, c'est la vie collective.

Matinée un peu chiffon mais vite douce. Vers 9h ça commence à envoyer du bois, et actuellement vaut mieux se mettre à l'abri.

Je suis donc arrivé fort tôt à La Magdalena. J'imaginais, avec ce nom, une petite ville blottie autour de son église, son ermitage, que sais-je, un truc religieux en l'honneur de Marie Madeleine (parfois dite la pécheresse) et pleine de ferveur ( la petite ville). Que nenni! Une fois de plus un de ces villages torpillés, explosés par une route en ligne droite qui charrie des centaines de voitures et poids lourds, alors que ce fragile ensemble est doublé par une carretera d'un côté et une autoroute de l'autre. La tenancière chez qui je prends un tonic, le long de la route/rue a l'air épuisé mais trouve la force de m'apporter une tapa conséquente de spécialités charcutières espagnoles et de pain. Tout ça pour 2€ tous ronds. J'ai pas intérêt à en laisser, ce serait une offense.

Maintenant je délire peut-être. La Magdalena est une variété locale de pommes et les gens d'ici adorent les bagnoles? TVB.

L'albergue est d'un modernisme incroyable. Il s'agît sûrement d'un authentique projet d'architecte. C'est magnifique. Je ne trouve pas d'angle pour mettre en image cette réalisation. C'est bien dommage pour vous. D'autant plus que l'extérieur est un ancien bâtiment industriel dont le seul intérêt apparent est d'avoir été repeint.

Liidia a signé le registre et mit un petit mot en russe le 20. Je ne l'ai pas compris.

Le soleil c'est bien, mais l'ombre c'est vachement bien.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 10h45

Distance parcourue 18,8kms

Tentative de vision vaguement globale à partir du 1er. C'est raté, à mon avis.
Carte intéressante placée dans un pueblo proche.
Je pense que l'épicier ne fait pas dans l'analytique.
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Publié le 25 juin 2024

En fait dans ces endroits très modernes, modernisés, je note une vraie tendance à ne plus installer de plaques de cuissons. Micro-ondes, point barre. Donc simplement pour faire bouillir de l'eau c'est la corrida, surtout s'il n'y a pas de récipient de type saladier de verre ou autre. Ça a été le cas hier soir; je suis donc retourné à l'épicerie pour choisir un truc à chauffer. Pas terrible, un plat à base de lentilles. Je l'ai porté sur l'estomac une partie de la nuit. Finalement vraiment réveillé à 6h. Préparation, coup de balais. Dehors à 6h40.

La journée commence par un gros tas de cailloux à franchir. Grosso merdo de 979 à 1285 m sur environ 4 kms ça me fait pas rêver. Ça se passe mieux que je craignais, mais les montées à 10% et plus ça me tue!

Il commence à faire chaud dès 8 9 heures et ça monte. Les petites étapes matinales sont intéressantes parce qu'on peut les tasser avant 13 14 heures. L'après-midi passe à refroidir à l'ombre.

Contrairement à hier je ne me trompe quasiment pas, malgré des surprises (en image). Hier j'ai oublié de tourner au bon endroit 3 fois sur 10 kms!

Le chemin se termine sur une bonne expérience, puisqu'il partage le lit de la rivière sur environ une centaine de mètres. Les orteils disent merci.

À une portée d'arbalète du chemin l'albergue acogida est un ancien monastère du xvii ème. Assez directif vous le verrez. Accueil charmant réalisé par une membre de l'asso. C'est à la limite du spartiate mais suffisant. Je suis ravi. Les suivantes ont toutes albergue ou casa rural. Parfait.

J'ai appelé celle de demain pour savoir comment m'organiser au niveau alimentaire surtout. Ça ne répond pas. Pas grave, de toute façon je ne pourrai rien changer. Mon mobile sonne. C'est eux. Non,c'est bien le même numéro mais en fait c'est une pèlerine qui me donne le code pour entrer et me dit de voir avec le gars du bar pour le reste. Ok merci. Comment elle fait ? Juste mon numéro sur le mobile de l'albergue et elle devine la suite. Un peu magique quand même...

Les 3 étapes qui viennent tournent autour de 18kms. Pas moyen de découper autrement, mais c'est pas plus mal par rapport au soleil !

Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h00

Distance parcourue 29,4kms


Je disais donc, assez directif.
El Castillo, habilement nommé ainsi du fait que le pueblo est dominé par un....
Un rucher, placé, à mon avis, précisément sur le chemin !
C'est la surprise ! Il y a donc 2 indicateurs en plein champ! Il faut tourner!
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Publié le 26 juin 2024

Un orage a finalement éclaté hier soir, vers 20 heures. La pluie est bien tombée, jusqu'au moment de mon endormissement, tant et si bien que ce matin, j'ai cru qu'il pleuvait toujours. J'ai fini par réaliser que c'était l'eau du gave voisin qui jouait presque la même mélodie.

Un petit déjeuner plus tard je pars. Ça se découpe 50/50 carretera/ piste. J'hésite longtemps à doubler l'étape, mais le franchissement d'un col juste après Fasgar m'incite à abandonner l'idée.

Ça ressemble vraiment à petit village des Pyrénées françaises. C'est blotti dans un fond de vallée. J'ai vaguement l'impression que pour sortir d'ici il faut faire demi tour. Devant ce sont des pistes. C'est par là que je vais partir, demain.

La fille du tél avait totalement raison. Petite boîte noire, clef dedans, albergue dispo avec tout qui va bien, équipement, réserve de nourriture à faire rêver un survivaliste. Je m'installe tranquille.

Vers 13 heures ca bouge en bas. Le bar à ouvert. Ce ne sont que quelques heures réparties dans la journée. Visiblement ce doit être de l'associatif.

Le gars est très sympa. Il dit plein de trucs que je ne capte pas vraiment tout en l'écoutant avec un grand sourire. Je lui règle la nuit. Je peux me servir de nourriture, c'est inclus.

L'après-midi s'écoule sereinement. Des petits tours de repérage autour du pueblo ; des petits réglages et arrangements sur mon sac. J'approche du passage à Ponferrada et j'y pense pas mal.


Bonne fin de journée

À demain j'espère !


Heure d'arrivée 10h30

Distance parcourue 18,8kms

Joli clocher-mur du village
Joli appareil aratoire ,ou pour faire les foins, no se mais joli.
Maman ours et son petit cachés derrière une bétonnière
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Publié le 27 juin 2024

En fin de journée un couple d'espagnols s'est présenté à l'albergue. Ils vont marcher 3 jours, dormir 2 nuits. On échange un peu. Ils arrivent du pays basque espagnol, Briviesca, près de Burgos, où je suis passé en avril.

Ça n'empêche pas la pluie de tomber sérieusement entre 9 et 10.

Je mets les voiles (mais pas le niqab) vers 6h30. Les 2 ibéres font la grasse mat; je les reverrai sans doute ce soir.

200m de bitume et l'allée cavalière est là, qui me conduit au collado de Campo.

1650 mètres d'altitude environ selon les sources. J'y monte par cette allée qui est comme un balcon large et plutôt agréable à fouler. 13 % quasi constants. Ça me fait penser à St J P2P Roncevaux. On en fait toute une histoire et finalement il suffit d'une certaine constance pour monter sans difficulté.

Là haut c'est totalement magnifique. Je suis en surplomb d'une vallée, à la fois plate et légèrement incurvée, un peu la forme d'une écuelle, si j'osai. La vallée de "petit pied". Tout est très vert. Exceptionnel me dit on, qui ne dit pas que des conneries. Une combinaison incroyable de pluie et de beau temps. Tout le long du parcours on ne m'a dit que ça: ça fait des années qu'on n'a pas vu la région comme ça. Je suis bien content d'être au bon endroit au bon moment ! Pour une fois...

La descente est plutôt comme la montée, mais dans l'autre sens. Si vous voyez ce que je veux dire.

C'est après l'écuelle que c'est un peu moins drôle. Petites sentes qui vont et virent. Je marche sur caillasse. Les chevilles en prennent un coup. Mais tout ça n'est pas fatiguant, il faut un peu de mesure, simplement.

Peu à peu, au fur et à mesure de cette descente qui est devenue longue et lente, je vois que les monts encadrant le chemin de chèvres perdent également du niveau. Inexorablement nous nous trouvons sur un plateau s' élargissant et s'ouvrant au soleil comme un fruit mûr.

De fait, on pourrait accorder à Igueña un faux-air d'oasis de montagne. Toutes proportions gardées.

Albergue de bonne facture, accueil impeccable par le boss du bar de la playa. Je contacte rapido l'accueil acogido de mañana. C'est dans le tuyau.

La suivante (après mañana, quoi) ce sera à Ponferrada.

Yesssss!


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 10h55

Distance parcourue 18,8kms

Ça existe toujours, mais tout a changé
La vallée.
Colinas del campo de Martin Moro. Rien que pour le nom. Et c'est très mignon!
Un peu de precision ne peut pas faire de mal...
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Publié le 28 juin 2024


Les 2 espagnols sont arrivés en début d'aprem. Ils ont une meilleure résistance au soleil. Ça leur permet ce genre de fantaisie. Début de soirée on a pris une mousse, et on a refait le monde en espagnol et une heure à peine. Il reste des trucs à fignoler. On verra ça une autre fois. Je ne dîne que de pintxos et donc me couche léger.

Je refais le coup de l'évasion vers 6h30. Il fait à peine frais. Le profil est plus bas que ces derniers temps. Pour le même effort j'avance plus. Peut-être une impression mais ce qui est sûr c'est que j'éclate un lacet dans un virage en entrant dans un village. Une embardée est vite arrivée. Je vais réparer comme je peux.


Un petit papy, avec la lèvre supérieure déchirée et une rotule en inox, me regarde. "Des neufs ça serait mieux. Espera, espera je reviens." Il en a une paire de 75 cms de long (je parle des lacets). Installation vite réalisée sous son contrôle et ses bavardages sympathiques. Rien à faire pour le dédommager. Je manque l'embrasser et me retiens de justesse. C'est tellement gentil ces petits gestes gratuits d'entraide. Ça me touche toujours.

Ça continue en douceur avec quelques côtes toutefois, à mon avis placées là pour tester les lacets. Un gars surgit d'un virage, rouge comme une tomate et le torse, derrière sa chemise largement ouverte, blanc comme un endive. Une sorte de déguisement de salade composée. On parle de tout et de rien etc etc. Et là il me dit, (ça n'est pas la première fois que j'entends ça), qu'il est jubilado.

En français, ça se dit retraité. Et cette fois-ci je percute. Quelle différence de vision du monde ! Là où nous voyons une retraite avec tout ce que ça comporte de négatif ( retraite de Russie, défaite, mise de côté, etc) les espagnols, eux, jubilent! C'est quand même aux antipodes. Ça doit être moins lourd à porter. Vachement mieux. Les mots ont du sens, un sens; faut faire attention.

Il est sympa mon jubilado, mais je l'embrasse pas non plus. Cordialement.

Je l'ignorais mais l'acogida de ce soir s'appelle Casa del Pueblo ! Et elle est top. Tout le village est top. C'est peut-être moi qui aime tout le monde en ce moment, mais ils sont adorables.

Équipements très adaptés aux besoins, de la nourriture, de la boisson comme si il en pleuvait! Une gentille dame qui est arrivée au cours de l'accueil comprend que mon drap cousu (sac à viande) est partiellement déchirée ; elle file avec pour le recoudre! (J'apprendrais plus tard à la main!). Je flotte dans l'éther.

Demain, charnière. J'ai passé une reza dans une boîte à dormir pour peregrinos. Ça me permettra de marcher plus cool.


Bonne fin de journée

À demain j'espère !


Heure d'arrivée 10h35

Distance parcourue 18,9kms

Acogida Casa del Pueblo.
Peinture murale, sur des ateliers municipaux.
Le soleil ne va pas tarder! En réalité il fait plus clair qu'il ne paraît !
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Publié le 29 juin 2024

Je suis allé boire une bière dans une espèce de projet de bar tenu par un jeune qui hésite entre le punk et le hippie. Il s'agissait d'aider le seul commerce local. Ce n'était pas que pour le plaisir. Puis retour à casa. Pâtes sauce tomate. Lecture. Dodo.

6h30 en route. Il fait remarquablement doux, par contre ça ne se lève pas.

Il est question d'une étape de liaison et ça tombe bien parce qu'elle est correcte, sans plus. Une bonne première partie, avec marche dans les bois, façon chasse aux champignons. Puis, après Congosto, je sens l'approche d'une grosse ville. Le type d'habitat change. Il n'y a plus trop de place pour les chemins, on marche sur le bitume. De plus en plus de grosses entreprises. Une armada de piliers de fer, de béton portent un nombre incalculable de fils de toutes grosseurs. Ça alimente sérieusement la ville qui vibre doucement derrière une dernière rangée de belles collines.

Dans les 5 derniers kilomètres je suis dans une certaine improvisation assistée par Maps. Un moment au plus prés des voitures, un autre dans un bois abandonné où serpente encore des fantômes de chemins qui, malgré tout finissent par s'accrocher au bout des boulevards et mener directement à la ville.

Je galère pour trouver l'albergue dans un.dédale de petites rues et d'escaliers d'un autre temps. Et là, incroyable !, je tombe sur la même que j'avais utilisée il y a quelques années en descendant le Frances avec Jean - Michel.

La ville, centre historique, est très sympa. Un gros château templier présente de fort beaux restes. C'est vivant, c'est gai. Le soleil finit par apparaître. C'est bien.

Au cinquième appel de l'après-midi la daronne de la casa rural décroche enfin! Je commençais à faire de l'huile. Elle a de la place. Je me détends.

Sur une des places centrales les hommes portent beau; les femmes sont apprêtées. C'est samedi soir et on fait voir que ça va bien. L'Espagne est dans la rue.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 12h15

Distance parcourue 29,3kms

..

Donc, le château.
La petite localité de Congosto, derrière elle son lac de retenue.
Les "bow windows" à l'espagnole, partie ancienne de Congosto.
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Publié le 30 juin 2024

Il n'y a pas autant de monde que je le craignais. Nous sommes 3 à l'heure du coucher, dont 2 jeunes filles asiatiques, sir 10 places dans le dortoir. Vers 4 heures du mat nous sommes 5. 2 gars, pas de sac, chacun sur un lit du bas. Il en est qui ronfle, certes, mais avec une telle régularité qu'en me calant sur sa cadence je m'endors en quelques minutes. Je m'extrais du dortoir avec mon sac vers 6h15. Je prends un petit chocolat chaud à la machine. J'ai cru un instant qu'elle allait se désintégrer devant moi. Pas du tout. Par contre les dormeurs viennent d'en prendre un bon coup.

La sortie de ville, de ce côté, est beaucoup plus rapide que l'entrée d'hier. Il fait doux pendant plusieurs heures avant que la température ne s'aggrave sensiblement. Il y a quelque-chose de plus facile à marcher sur ces terres. Les hauteurs ne sont plus guère que des collines, qui n'impressionnent que peu.

La route fait des zig et des zag pour monter plus aisément une de ces collines. Le chemin, en parallèle, fait de même. Je marque une pause rapide au niveau d'un minuscule ermitage. Consultant mon Gps je vois un petit trait, symbolisant une sente, qui part d'ici même et retrouve le camino après avoir traversé à 2 reprises la route elle-même. C'est plutôt raide, mais assez court. Économie calculée: autour de 5 kms. Je prends cette option qui ne me tue pas, très fraîche sous couvert de végétation, et me procure même un vif plaisir à gravir.

Une bonne partie du parcours ayant lieu hors bitume cette journée est vraiment très agréable. De fait Las Medulas sont rejointes rapidement.

Petit village propret et touristique et rendu fameux par l'existence d'anciennes mines d'or romaine du 1er siècle AVJC. Il en résulte un paysage déroutant qui n'est pas sans évoquer, pour partie, des termitiéres géantes.

Mon logement est de belle qualité. Là où d'habitude on trouve du lino ou du lambris il y a ici du marbre. J'ai l'impression que la propriétaire n'a pas la lumière dans toute les pièces et ça rend la communication ardue. Mais les choses se passent agréablement. J'ai droit au petit déj, dans mon kit, et ça c'est quand même pas mal !


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 11h40

Distance parcourue 23,3kms

Voilà une partie de ces mines à ciel ouvert.
Ma première borne du camino invierno.
Hier je parlais des arrivées d'électricité là c'est l'eau. C'est gros et laid.
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Publié le 1er juillet 2024


Juste quelques tranches de fromage pour dîner; le menu de midi reste présent à mon estomac et à ma mémoire. Histoire de dormir léger.

En descendant l'escalier de marbre, ce matin, j'ai une petite pensée pour Haddock et son problème de marche, avec Monsieur Boullu, menteur compulsif. Fort heureusement, pas de glissade regrettable à déplorer, ici.

L'air du matin est à la fois doux et frais. Je suis vraiment content d'être sur ce chemin, et les deux premières heures y offrent souvent un plaisir inégalé. Huit heures arrivent et tu constates que tu as déjà parcouru 7 ou 8 kms; ça ouvre les perspectives.

Dans un premier temps il est question de franchir quelques gentilles bosses, et puis la vue t'attire vers une succession de petites vallées. La progression se fait par un beau chemin, à flanc de colline. Ainsi je domine la rivière, tout en bas, freinée par un petit barrage local, 36000kw, qui doit alimenter le secteur (c'est le cas de le dire). Une carretera est également là, sur la rive gauche, la droite étant occupée par le train. C'est le triptyque type de ce genre de géographie.

Les ruines de Nogueira résistent, abandonnées peu à peu par la totalité des habitants qui, paraît-il, y maintiennent un repas annuel; sans doute un salut respectueux à leurs souvenirs, à leur mémoire, à leurs anciens aussi.

Je traverse O Barco dans la longueur, me déroutant légèrement pour emprunter sa rue principale plantée d'arbres de chaque côté qui lui donnent un faux-air de promenade, de rambla. C'est actif sans être écrasant. La rue ( ou le boulevard, ou la route, ou la rambla) fait plus de 3 kms de long!

Vilamartin n'est plus qu'à une petite heure, que je parcours sous un soleil qui commence à bien plomber.

L'albergue est légèrement décalée du village sans être à l'écart non plus. Elle est intégrée dans un ensemble jeux/ sport/ piscine, en bon état. Une équipe de jeunes archéologues y résident actuellement, biscotte des découvertes romaines du iv éme siècle APJC. Plusieurs bricolent bien le français; ils me montrent et m'expliquent des poteries. Elles viennent d'un peu avant A Rua, à côté.

La chaleur est devenue écrasante. Demain devrait être encore un peu mieux (pire?).

Environ le même kilométrage demain et le jour d'après. Faudrait arriver avant 14h, pour bien faire.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 12h55

Distance parcourue 33,33kms (ça ne s'invente pas !)

Nogueira
Cette image pour figurer cette vallée qui s'ouvre grand, finalement.
Un jeune renard fait son shopping !
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Publié le 2 juillet 2024


Dès 6h les archéologues étaient debout. Enfin, assis, en train de petit déjeuner. Personne ne dérange personne, je suis mon process habituel et tire ma révérence un peu avant la demi. À A Rua je prends un petit café au lait et une chocolatine ; on m'offre 2 churros.

Le ciel est voilé, très haut. Il fait doux, agréablement. La progression ressemble beaucoup à celle d'hier, par contre pour la première fois depuis ... longtemps, il y a du monde sur le chemin.

Je rattrape 2 catalans d'un certain âge. Échanges verbaux d'usage. Ils marquent une pause. Adios.

Une ou deux heures plus tard c'est un couple d'âge certain, avec qui la communication est de bien meilleure qualité. Je comprends que ce sont de sacrés marcheurs. L'an dernier, à 73 ans ils ont fait St J P2P/Santiago d'une traite. On se dit de bonnes choses puis on se sépare.

Vers 11 heures le ciel se débarrasse des nuages et ça se met à cogner. Une espèce de danse se met en place entre le rail, la rivière Sil (je crois), la carretera et la piste. Par moment c'est même extraordinaire ; à gauche, dessus, dessous, à droite, une maille à l'endroit,, puis à l'envers. Qu'est-ce que c'est que ce méli mélo alors que tout ça va dans le même sens !

Buen Camino est formel, ça ouvre à 13 heures. Et quart , vingt, j'appelle. Ça ouvrira à 13h30. 40, 50 je rêve de douche et rappelle. Entre tres et trece mon oreille a fourché, buen camino a failli. Du coup je vais casser une bonne croûte, toujours en nage.

Les affaires s'arrangent. Je m'installe.

Un certain Sébastien arrive et partage mon petit dortoir,. Plutôt bonne surprise ; il vient de faire plusieurs courts chemins, il est emballé et c'est assez communicatif. Affaires à creuser. Apparemment il n'y a pas de chemin vraiment "mort". Il croyait cela de l'olvidado aussi. En fait il y a des solutions partout. Faut se lancer. Bon. C'est pas compliqué !

Demain je prends quelques kilomètres de plus. Et puis ça va se calmer.

Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h15

Distance parcourue 32,3kms

Sortie de barrage.
Vue d'ensemble
Le genre de ruine semi-troglo qui me fait rêver
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Publié le 3 juillet 2024

Nos voies se sont séparées, hier soir; Sébastien voulait un vrai dîner, quelques pintxos me suffisaient. Je rentre bien avant lui en ayant le temps de préparer mon sac à 90% et de lire une trentaine de page de Thomas Wolfe.

Je dors déjà quand il rentre, ce matin il dort encore lorsque je referme la porte.

Tout est cotonneux. Le jour se fait, mais le soleil devra attendre jusqu'à midi pour se montrer. Et là, il va se rattraper ! Il cogne comme un sourd. Les deux dernières heures se passent fort heureusement en grande partie à l'ombre des arbres bordant petites routes et chemins du parcours du jour.

Les 20 premiers kilomètres se sont concentrées sur 2 belles montées et leurs descentes symétriques, si je peux dire.

Au cour de la première je rattrape les 2 catalans que j'imaginais derrière, ayant choisi une étape de 24kms seulement. Ils sont (encore) en train de manger au bord de la piste. On parle un peu, on rit, on passe un bon petit moment de pèlerins. Ça me fait plaisir, hier m'avait un peu contrarié. Un des gars avait l'estomac en vrac, ils avaient terminé en taxi! Tout s'explique.

Je les laisse à leurs charcuteries. Je passe la première et reprend l'ascension. J'ignore alors que c'est la plus facile des deux. Tout cela se passe dans un paysage de bois de pins, en surplomb d'une vallée très très boisée et verte où la nature règne en maîtresse.

Après une descente assez sèche, dirais-je, voici la 2nde montée. C'est affreux. J'ai peur de regarder le pourcentage, donc je ne le fais pas. Par moments je me demande si je ne suis pas en train de grimper un mur. Un petit replat et ça repart. Heureusement cette histoire s'arrête vers 500 mètres, 100 en dessous de la 1ère. Second replat, ça bouge devant. Pas beaucoup, mais ça bouge. Qui vois-je ?... mon sympathique petit couple d'hier, qui avance à une lenteur extrême, mais qui avance. Comme des égyptiens anciens tirant leur charge de pierre sur les pans d'une pyramide. Ils sont de bonne humeur, gentils et ouverts. Ils vont pauser, demain, pour compenser les 36 kms d'aujourd'hui.

Le quartier légèrement périphérique de l'albergue ne fait pas rêver. Par contre le gars est très sympa . Bon accueil. Petit café. Le lieu est très bien adapté. C'est bien goupillé, parfait. Il me pose à une pulperia en ville, vers 14h30. Un délice !

Pendant que j'écris ces mots, ça bouge en bas, au rez-de-chaussée. Les marches craquent. Voilà le Sébastien qui apparaît avec le proprio. On marche environ en même temps, mais pas du tout ensemble. C'est bien comme ça.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h50

Distance parcourue 35,5kms

La Renfe déguisée en cigognodrome.
Quiroja, au petit matin, dans la boucle
Une bonne idée, cette fléche dans la brume
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Publié le 4 juillet 2024

Je franchis les quelques lignes Renfe, tout près de l'albergue, en les enjambant grâce à une petite passerelle métallique. Ça évite de faire un grand détour et ça me permet d'observer de plus prés les nids des cigognes.

Ils sont plutôt du genre énormes. Et ça n'est pas inutile puisqu'il apparaît qu'un bec menu quémande de la nourriture, au milieu des 2 parents. L'escale a été favorable au maintien de l'espèce.

Je remarque qu'il fait spécialement frais, ce matin. Pas de voile nuageux. Aie aie aie ! Rien ne contient la libre expression du soleil, et je peux vous dire que bien avant que les heures n'aient 2 chiffres on a l'impression d'être dans un four.

Fort heureusement une partie non négligeable du parcours se fait sous frondaisons, parfois dans un véritable tube végétal. Je note qu'à ce stade du chemin le paysage s'est quelque peu "standardisé". Les collines se sont bien tassées, les cultures gagnent sur les bois et forêts, d'avantage de villages émaillent la campagne.

Les choses vont ainsi leur bonhomme de chemin. Mais le plat de résistance approche. Après avoir monté tout doucement pendant 20kms environ, on me présente la facture: il faut descendre, et tout de suite. 300 mètres de dénivelé pour atteindre le rio Miño en déboulant sur de la caillasse. Les genoux en vrille et les chevilles en pas de vis je finis par arriver au charmant petit village où se trouve le petit pont (pas de bois).

Je comprends que la partie n'est pas finie. Mais qui a mis ce jeu en place, c'est ridicule à la fin ! Il faut monter ce qui a été descendu, en face. Ça paraît prenable. Tu parles. C'est raide de chez raide. Dégoulinant de transpiration et d'eau je monte à un pas de sénateur. Et sur chaque faux - plat je crois entendre le charcutier: Il m'en reste un peu, je vous le met avec? Et ça recommence sans cesse . C'est sûrement un test!

Et en haut, point de séparation des pentes, le village, comme une mauvaise blague, "Asma", asthme en espagnol, ça ne s'invente pas.

Le reste n'est qu'une formalité de 4kms.

L'Albergue " A pousa do asma" me semble porter un jeu de mot que le traducteur ne décode pas. La tenancière n'a pas trouvé le temps de m'expliquer (je suis arrivé 1/4 d'heure avant son temps de ravitaillement) Je reste donc ignorant, mais extrêmement peinard, au cœur de cette petite ville, seul dans un très beau gîte.(Les autres ont visiblement decroché). Rue piétonne, terrasses bien garnies, sans excès. Ça me plaît bien, Chantada.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 13h15

Distance parcourue 32,8kms

Tube de verdure
Rio Miño.
Je vais passer par là, avant de charger!
27
27
Publié le 5 juillet 2024


Un des petits plaisirs de ces chemins à épisodes est de passer la nuit au bord, mais vraiment au bord, de celui que l'on suit. Il suffit de tourner à gauche ( ou à droite, c'est selon) et hop!, le chemin.

C'est très très agréable.

C'est le cas aujourd'hui et j'en suis ravi. En périphérie de Chantada, à 2kms environ du centre, je devine devant moi, à 500 mètres peut-être, une masse importante et bruissante.

Qu'es aquò? me disé-je en moi-même et en occitan.

Je comprends, après une approche circonspecte mais déterminée, qu'il s'agit d'une grande quantité de marcheurs(30/40) encadrés par 3 ou 4 mecs. Je tremble sur mes bases. Il s'agit d'une équipée de marcheurs des 100kms. Fouchtra, mazette, c'est pour ça que l'albergue s'est déclarée pleine, hier. J'avais totalement oublié cette histoire, idiot que je suis!

Quelle horreur, c'est pire qu'un vol de criquets. Nous sommes à 103 bornes de Santiago et l'église,( terme très générique en l'occurrence), a accordé l'obtention de la compostellane ("diplôme" final, vous avez compris) à quiconque arrive à St Jacques après 100kms de pèlerinage et 2 tampons de validation par jour.

4 ou 5 kms plus loin, après un croisement, j'entends derrière moi des voix, des rires. 5 6 marcheurs viennent de pousser comme des champignons, sans doute juste parachutés par un taxi ou autre. Au bout d'une demi heure ils sont 1km derrière. Ce ne sont pas des habitués de la marche.

Il y a devant nous le mont Faro, dressé et presque étalé en même temps, bien desservi par de belles pistes. 1180 mètres et toutes ses pentes.

Certains font ça pour faire bien, d'autres pour entrer dans de grandes écoles (sic), chacun a sa raison d'avoir en 4 jours ce que la moyenne des pèlerins met 2 mois à obtenir. Ne jugeons pas; moi je trouve ça pourri, mais surtout les vendeurs de "pack compostellane" quadrillent le terrain et bloquent les hébergements et restos pour placer des clients. Business.

Au 1er degré ça ne rend pas service, mais au 2nd ça rend débrouillard. Je suis donc dans un hôtel pour routiers et voyageurs de commerce 3kms après mon objectif initial et hors chemin, le long d'un axe qui roule bien, en pleine pampa.

J'y découvre le principe de l'eau. marchante. Voire rampante. Ça se passe dans la salle d'eau, plutôt dans le lavabo, heureusement. La douche ça va. C'est déjà ça, dirait la Souche.

Donc demain je vais d'abord rattraper le camino, ensuite doubler Lalín (où je pense que les criquets vont se poser) pour aller dans une albergue qui ne prend pas les rézas.

Un bon filtre, à priori.


Bonne fin de journée

À demain j'espère


Heure d'arrivée 12h00

Distance parcourue 27,2kms

Borne 100.
Variante forestière. Du plaisir pur jus!
Au dessus des nuages. Je suggère d'écouter Clouds de Pink Floyd. Adapté.
En enfilade, ça ne ventile pas vraiment !
28
28
Publié le 6 juillet 2024

Le proprio du Letiza a confirmé, en faisant une imitation de sémaphore saisissante, mon projet pour rattraper le camino. Nous nous séparons après avoir vu, avec une demi douzaine de clients et de jubilados voisins, le mémorable Espagne Allemagne.

Ce matin départ humide vers 6h30. 500 mètres plus tard mise en place du désormais fameux poncho et, en parallèle, création de ce qui pourrait devenir son hymne :

"Pour mon poncho

j'ai une vraie passion

car même sous l'eau

je reste dans l'Action"

Je l'ai sur le dos sans déplaisir pendant 2 bonnes heures. Moitié bitume moitié piste calcaire, le trajet se fait très facilement. Je lance ma réza par téléphone à Ponte Ulla, par double précaution: d'une part ce sera dimanche, d'autre part à partir de A Laxe se fait la jonction avec le Senabrés, ce qui va indiscutablement modifier le nombre de peregrinos en recherche d'hébergement. Un gros contingent à été repéré à Lalín par notre équipe sur le terrain, représentée par Sébastien qui a refait surface dans la soirée d'hier et à l'instant.

Le hasard fait que j'ai déjà pratiqué l'albergue de A Laxe, sans doute il y a une troizaine d'années, vraisemblablement avec Jean - Michel. Je reconnais tout à fait les locaux, très modernes et bien intégrés dans de vieilles bâtisses, mais je ne revois pas de situation humaine particulière. Je ne suis pas non plus à l'abri d'un retour de mémoire. Ça c'est déjà vu.

Dans l'état actuel des choses je me trouve donc à 50 bornes de Santiago, divisées en 2: 30 et 20. La situation est équilibrée et a peu de probabilité de changer.

Bonne fin de journée

À demain j'espère



Heure d'arrivée 12h05

Distance parcourue 27kms

Éléments de décor pèlerin, à Lalín
Déclenchement impromptu. Comparable à de l'art brut.
Un de ces passages, mi ruisseau, mi chemin sur plots. Très efficace !
29
29
Publié le 7 juillet 2024

La journée d'hier s'est prolongée et terminée avec l'apparition peu bruyante d'un nippon qui émerge de Séville et prévoit d'être mardi à Santiago. 3 espagnols à bicyclette arrivent également, arrivant aussi du chemin de la Plata. Le niveau sonore est bien supérieur ! Sébastien déboule itou.

Le resto présente porte close ce soir, ce n'était pas prévu mais ne pénalise pas tout le monde au même point. Certains vont acheter de la merde en conserve dans une station essence. Sébastien et moi nous contentons d'une dosette de café, donc une forme de merde en sachet. Au final nous passons une fort agréable soirée, à nous raconter des anecdotes de chemins. Inattendu !

Ce matin la fraîcheur est perçante. Je résiste à l'appel de la polaire; à vrai dire dès 8h 8h30 le soleil est installé et s'occupe de passer le secteur au grill.

Le chemin flirte avec la carretera, mais en gardant ses distances. Traversée de Silleda, puis de A Bandeira où traînent encore des remugles de festivités arrosées. Un fond de drum n'bass persiste malgré la disparition totale de la nuit et presque complète du DJ.

Grand, poivre et sel avec cataugan, un gars que je considère comme allemand se laisse dépasser benoîtement. Un couple très peu chargé prend toutes les photos imaginables lors de sa déambulation. Tout ça fait vacances.

On emprunte une sérieuse déclivité pour atteindre Ponte Ulla qui, comme son nom le laisse supposer, enjambe le rio Ulla toujours, entre autres, avec un pont romain. La quantité de vestiges romains en Espagne est tout à fait importante, notamment les ponts généralement très beaux et toujours fonctionnels.

En arrivant au centre je reconnais l'hôtel restaurant bar albergue qui va me servir de niche. Nous y avions passé une nuit avec Jean-Michel et Jean- Michel. Tout était fermé. On avait "dîné" dans la station d'essence. C'était assez vaseux comme séjour. Là, c'est à peine mieux, on est domingo, tout va fermer cet aprem. Mais j'ai de la nourriture et ils ont mis un micro-ondes en place. Un vrai coup de pot !

Santiago dans la ligne de mire, à 4 heures de marche. Sans doute une petite émotion, puis un lâcher prise et 21 heures de bus en comptant les changements.

Et je me retrouve dans la gueule du loup, n'est-ce pas ?


Bon dépouillement

Je vous ferez un petit coucou, demain, alors je vous dis:

À demain j'espère


Heure d'arrivée 12h35

Distance parcourue 30,8kms

Pont romain, vers Silleda, me semble-t-il.
Un arbre à gri-gri, comme pas mal d'autres. Pourquoi à cet endroit ? No se.
On en a vu d'autres, mais ça reste un régal. Et ça le restera.
30
30
Publié le 8 juillet 2024

20kms plutôt simples à absorber, même si ça monte et descend régulièrement. Pas de quoi s'affoler.

Je reconnais l'entrée dans l'agglomération qui évite prudemment les grandes voies "pénétrantes" et ne traverse aucune zone industrielle, commerciale ni dieu sait quoi. Juste des petites maisons de standing simple. Et puis, tout naturellement j'emmanche un boulevard qui me pose sans que je m'en aperçoive dans le vieux quartier et voilà: 2 petits crochets et hop! la cathédrale.

La météo est moyenne, voire médiocre, et ça plombe un peu la fête. Malgré cela les quelques dizaines de pèlerins ne boudent pas leur plaisir. Une française d'un certain âge m'accueille au nom de "Accueil francophone St Jacques". Très sympa. 10 minutes ensemble, puis je décline ses propositions de rencontres, etc, et la remercie avant de parcourir quelques petites rues du vieux quartier limitrophe.

Une pulperia plus tard je me dirige d'un pas de badaud vers la gare routière. Je finis par prendre mon bus qui est à l'heure. Petit incident : un gamin vient de vomir à un tel point que le bus s'arrête précipitamment sur l'autoroute. Je reconnais le gamin; il m'a donné un pop corn jaune fluo quand je suis monté. C'est carrément pas bon. Maintenant il le sait. Le pauvre ! Le bus est nettoyé et roule à nouveau vers Porto via Vigo. Je sais, ce n'est pas du tout la direction de Bx. Par contre ça me permet de partir et d'arriver à des horaires qui font tout à fait mes affaires. J'ai un Antoine Wauters à terminer. Ça va le faire!


Heure d'arrivée 10h30

Distance parcourue 20kms

Pas facile de faire entrer les 2 en même temps sur une seule photo!
Avec aide extérieure mais sans soleil
Cette maison paquebot me plaît assez. Villa Irène.