Le Cambodge est le berceau culturel de l'Asie du Sud Est. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi ce pays pour notre nouveau voyage... De Phnom Penh à Siem Reap en passant part le Mondolkiri.
Du 3 au 17 novembre 2018
15 jours
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Après nos 3 semaines aux USA en toute autonomie en 2017, nous partons cette année pour le Cambodge. Nous avons cette fois opté pour un séjour organisé avec Terre d'Aventure en groupe (12 personnes) et un guide francophone qui nous accompagnera tout au long du circuit.

Aux USA nous avions parfois regretté le manque d'informations sur les lieux que nous visitions et après une année chargée, ce mode de voyage nous permettra de profiter dans les meilleures conditions de notre premier passage en Asie.

Ce voyage nous emmènera au travers de tout le Cambodge, en passant par le Mondolkiri, les temples de Koh Ker et Angkor pour finir à Siem Reap

Départ Samedi matin direction Phnom Penh via Hanoï !

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nov

Aujourd'hui est le premier et le plus long jour du voyage. Levés samedi à 5h45 à Strasbourg, départ en TGV à 7h07 direction Roissy. Nous retrouvons le contact parisien de Terdav à 9h30 avec 1h d'avance. Notre avion décolle à 13h30 direction Hanoï (Vietnam). C'est parti pour 4h d'attente.

Le vol se fait dans le "mauvais sens" nous avons donc une nuit très courte et décalée de la France, du coup on dort peu et comme sur tous les vols de cette durée, on mange beaucoup ! Nous atterrissons a Hanoï à 00h30 heure française (13h30 heure locale). Ici nous avons 3h d'escale. Nous sortons par erreur de la zone d'embarquement ce qui nous vaut un nouveau tampon sur le passeport et un repassage du contrôle de sécurité.

Maud profite de l'escale pour récupérer un peu et nous repartons après un encas (notre 5ème repas de la journée) direction Vientiane (capitale du Laos) pour un saut de puce sans sortir de l'avion.

L'aéroport de Hanoï 

Nous arrivons finalement à Phnom Penh (capitale du Cambodge) à 7h00 heure française (13h30 heure locale) après 24h de voyage dont 14h de vol. C'est ici qui nous rencontrons notre guide (francophone) et les 10 autres membres de notre groupe. Le voyage démarre avec une après-midi de visite de la capitale cambodgienne.

Notre carrosse pour les deux prochaines semaines et les premières vues de Phnom Penh 

Après un passage à notre hôtel le River Home Hotel, confortable avec rooftop et piscine sur le rooftop, direction le Palais Royal que nous visitons pendant plus d'une heure. Ce palais construit principalement au début du XXème siècle, sert encore aujourd'hui de résidence au Roi. La fatigue se fait sentir.

Le Palais Royal 

Nous nous hasardons ensuite à la colline de Madame Penh (Wat Phnom Daun Penh) qui est en fait une butte artificielle sur laquelle est érigée un temple et qui a donné sont nom à la ville. Sur le chemin nous apercevons des arbres peuplés d'immenses et nombreuses chauves-souris.

Pour finir la journée, nous nous rendons dans un bateau restaurant ou nous profitons d'un tour entre les eaux du fleuve Tonle Sap et du Mékong qui se rejoignent dans la ville. Magnifique vue sur les nouveaux quartier de la ville. Nous y découvrons une cuisine asiatique à base (forcément) de riz, de poulet et de boeuf sauté et de légume du wok.

Le rooftop de l'hotel avec vue sur la nouvelle ville et notre restaurant du soir 

À l'heure ou nous terminons cet article, il est 17h30 heure française (23h30 heure locale) et nous sommes "debouts" depuis plus de 34h. Nous avons mangé 7 repas dans la journée, et marché "seulement" 7km.

Phnom Penh est une belle entrée en matière Cambodgienne, mais c'est une grande ville et nous sommes impatients de nous aventurer plus dans les campagnes pour voir les paysages naturels du pays.

Demain nous partons à 7h pour une visite du marché et un trajet qui nous emmènera manger des tarentules... Nous n'avons pas de garantie d'avoir internet, le prochain article sera donc fait dès que possible.

5
nov

Aujourd’hui, le réveil sonne à 6h10 (heure locale). Le long trajet en perspective nous impose ce lever matinal. Nous avalons un excellent petit déjeuner, mi continental, mi local, puis nous partons pour visiter le marché central de Phnom Penh.

Le bâtiment qui abrite le marché a été construit en 1937 par la France et cédé au Cambodge à la fin du protectorat dans les années 60. Comme chez nous on y trouve de tout, mais les marchandises sont visiblement plus artisanales : les pièces de viandes découpées sur l’étale, les poissons et fruits de mer pour la plupart encore vivants et les fruits très frais. Notre guide (Chaï), bien que très jeune, connait l’histoire de chaque bâtiment du pays et prend grand plaisir à la raconter dans les moindres détails.

Nous partons ensuite pour plus de 6h30 de route en direction de Sen Monorom dans les montagnes du Mondolkiri. Plusieurs visites son prévues tout au long de la route.

La première se trouve à Skun à 1h30 de Phnom Penh. Là, nous découvrons un nouveau marché mais avec des produits bien plus originaux… des insectes frits ! Au menu : des tarentules, des scorpions, des cafards d’eau, des vers à soie, des sauterelles, des grillons et des criquets.

Chaï nous explique comment attraper les tarentules avec de l’essence et comment leur sont enlevés leur crochets vénéneux en jouant avec l’une d’entre elles sur ses bras. Les plus courageux tentent l’exercice. Au fil des stands, le guide mange les insectes comme Nico mange les chips : il picore à tous les stands ! Nous avons aussi gouté de la tarentule et du verre a soie.

Après une heure de route, nous atteignons Kompong Cham, 3ème ville du Cambodge, au bord du Mékong, où nous déjeunons au Smile Restaurant.

Le programme se poursuit quelque km plus loin avec une visite de plantation d'hévéas, l’arbre producteur de caoutchouc, et de l’usine qui traite la production. Dans la plantation, Chaï nous raconte toute la technique de récolte de la sève : les arbres sont saignés 1 fois par jour et donnent plusieurs centilitres de sève (50cl au maximum) et il nous détaille toutes les attentions prises par les récoltants pour ne pas abimer les arbres.

Nous devions initialement voir l’usine en oeuvre, mais la météo a retardé la récolte du jour, elle ne fonctionnera qu’à partir de 22h. Le site est un ancien site français. Encore aujourd’hui, l’un de ses principaux client est Michelin. La visite nous apprend tout le processus de préparation du caoutchouc.

La journée se termine avec 4h30 de route jusqu’à notre point d’arrivée Sen Monorom où nous dormons en bungalow. Au total nous aurons parcouru 420 km en 7h. Au niveaux des pas, les comptes ont été faussés par le ballotement de notre mini bus.

Au programme demain : une randonnée d’environ 5h qui nous conduira dans un village où nous dormirons chez l’habitant. Il n’y aura pas de wifi et donc pas d’article. Rendez-vous mercredi pour la suite.

6
nov

Le réveil à 6h30 est en fait le rythme de vie normal au Cambodge. Ici le soleil se lève et se couche à 6h et les habitants vivent sur le même rythme. A bien y réfléchir, leur fonctionnement est peut-être plus logique que le nôtre ! Le lever du jour nous permet de mieux profiter de la Nature Lodge de Sen Monorom qui nous a hébergé pour la nuit. De magnifiques bungalows avec salle de bain extérieure et des vaches en liberté.


La veille au moment de commander le petit déjeuner nous avions fait le choix (ambitieux) d’un petit déjeuner asiatique : soupe de nouilles et poulet épicé !

Après 20 min de bus, nous entamons une journée de randonnée accompagnés de deux guides supplémentaires : Nor et Vanna. Chaï nous explique qu’il sont tous deux issus de minorités locales et parlent une langue différente de la sienne qu’il ne comprend pas.


Une fois dans la forêt, les deux guides nous taillent des bâtons de marche en bambou qui sont la première fabrication parmi les nombreuses que nous les verrons faire à base de bambous les 2 jours suivants. Rapidement, un bruit strident semblable à une sirène incendie se met à retentir dans la foret, c’est le bruit des cigales locales. On croise sur notre chemin une plantation d’ananas, ce qui nous permet d’apprendre qu’ils poussent comme des radis ! Notre guide aux explications intarissables nous montre des nids des tarentules.

Nous faisons une première halte au bord d’une magnifique cascade.

Plus loin à midi, nous nous arrêtons devant le même cours d’eau. Entre temps nos guides nous ont fabriqué de magnifiques petits verres gravés pour « le café et l’alcool de riz ». La précision de leur travail est impressionnante. Pour le repas, ils préparent un feu et utilisent ce qui nous servait de bâton de marche pour faire des brochettes avec les poissons chats qu’ils ont apporté. Le tout est accompagné d’une salade de riz emballée dans une feuille de bananier en guise d’assiette.


Un long et large morceau de bambou leur sert de marmite pour faire chauffer de l’eau pour le café et pour nettoyer les divers ustensiles taillés plus tôt.

Dans l’après-midi, Chaï nous parle des fleurs pour faire fuir les fantômes ou encore nous explique comment des arbres sont saignés pour une sève qui sert pour colmater les bateaux. On traverse la rivière que nous suivions depuis le matin a pied.

Notre rythme un peu trop lent contraint notre guide à écourter la randonnée en appelant notre chauffeur pour les 2 derniers km. Nous arrivons à la tombée de la nuit chez des habitants du petit village de Boudin pour une nuit en maison traditionnelle après 14 km de marche.


Avec le voyage léger de la randonnée et l’absence de connexion, nous avons un peu de retard sur les étapes. Aujourd’hui nous avons poursuivi notre visite du Mondolkiri. Demain pour quittons la province en direction de Kratie pour faire du vélo et dormir à nouveau en pleine nature. La suite très bientôt...

7
nov

Contre toute attente, la nuit en maison traditionnelle fut plutôt bonne. La veille au soir, n’ayant rien pour nous occuper, nous avons improvisé un « Qui suis-je », idéal pour bien détendre l’atmosphère et apprendre à mieux se connaitre. La propriété où nous avons dormi se compose de 2 maisons traditionnelles locales (à ne pas confondre avec la maison traditionnelle Cambodgienne) pouvant accueillir 8 personnes chacune, de 2 sanitaires en plein air et de la maison de nos hôtes.

Un peu plus haut se trouve le reste du village de Boudin que nous visitons avant d’entamer notre deuxième jour de marche. Samuel, qui remplace Nor aux côtés de Vanna pour nous guider toute la journée, insiste pour nous faire visiter sa maison, traditionnelle. Les peuples de minorités, comme les appelle Chaï, ont en commun avec les Cambodgiens leur extrême gentillesse. Le guide nous explique que les maisons traditionnelles, sont ici progressivement abandonnées au profit des maisons cambodgiennes en raison de leur faible résistance : une réfection du toit en bambou est nécessaire tous les 3 ans.

Les maisons cambodgiennes elles, sont montées sur pilotis pour prévenir les inondations de la mousson, pour limiter l’impact des termites et pour permettre à leurs habitants de dormir en dessous en été lorsque la température n’est plus supportable à l’intérieur.

La maison traditionnelle, la Cambodgienne et le village 

Quelques hectomètres plus loin se trouve une rizière où les villageois sont en pleine récolte. Chaï nous détaille l’ensemble du cycle de moisson : la récupération et le séchage des grains et l’utilisation de la paille. Il nous explique aussi l’ensemble des croyances et des rituels permettant aux villageois d’obtenir les meilleures récoltes possibles.

Encore plus bas nous arrivons dans une ferme d’éléphants, parmi les derniers du Cambodge. Les pachydermes sont ici élevés en liberté, ils sont semi-sauvage. On nous demande de les nourrir avec des bananes qu’ils ingurgitent grappe par grappe. On nous raconte qu’ils sont âgés de 45 à 55 ans et qu’ils ont autrefois servi pendant la guerre civile pour transporter des armes. Les mâles et les femelles sont séparés afin d’éviter leur reproduction qui est considérée comme porte malheur. Une fois en gestation les éléphants deviennent agressifs, ce qui a conduit l’un d’entre eux à causer de grand dégâts dans le village quelques années auparavant et a forcé les villageois à l’abattre. Les éleveurs vont ensuite laver les éléphants dans la rivière et nous sommes invités à nous joindre à eux, mais la pluie qui démarre et l’air relativement frais nous découragent. Vanna, lui, se prête à l’exercice avec grand plaisir !

Nous commençons ensuite le parcours du jour avec une longue et raide montée. La pluie tombe de plus en plus fort et nous accompagnera jusqu’à notre pause de midi dans une cavité sous une falaise. Là, Vanna nous concocte une très bonne soupe à base de légumes, champignons et poulet préparée comme la veille dans une marmite de bambou.

L’après-midi est uniquement occupée par le reste du parcours de la randonnée, ponctuée de deux arrêts devant deux magnifiques cascades. Maud est la seule courageuse à se baigner dans la première, particulièrement puissante. Dans la forêt, le fond sonore a changé, avec un bruit qui nous parait toujours artificiel, ressemblant à un grésillement d’usine. Interrogé sur la question, Chaï tend l’oreille pour nous indiquer « c’est mangeable ! ». Fou rire général. Il ne connait pas le nom français, mais il appelle ça un « Mikmol ». C’est une sorte de grillon.

Nous rejoignons le bus à 17h, peu avant la nuit, qui nous ramène à la Nature Lodge où nous avions déjà dormi 2 jours avant. Nous y retrouvons douche et linge propre bien mérités et Chaï nous invite pour la première fois à prendre le plat de notre choix à la carte du restaurant de la lodge. Après 5 jours d’une alimentation à base de riz midi et soir, nous nous autorisons une pause occidentale à base de pizza et burger.

Nous totalisons aujourd’hui 10km de marche.

Aujourd'hui nous repartons pour 2 jours en autonomie avec du vélo au programme. Prochain article peut-être pas avant samedi.

8
nov

Les lodges dans lesquelles nous avons passé la nuit sont sur une plaine très exposée au vent et comme l’avant veille le bruit des rafales sur les petites cabanes rend le sommeil difficile et nous commençons à cumuler un peu de fatigue. Néanmoins le voyage nous passionne et nous en profitons pleinement.

Nous débutons la journée avec la visite de Sen Monorom. On y trouve des fleurs de bananier, des poissons chats vénéneux, une mixture à base de fourmis rouges. Chaï nous achète un durian, un fruit à la texture incomparable et qui est réputé pour son odeur nauséabonde lorsqu’il est mur.

Le mini bus nous dépose ensuite dans une plantation de poivre. Le poivre cambodgien est réputé être l’un des meilleur du monde, répète fièrement notre guide. Il nous détaille les techniques de culture. L’arbre est une sorte de liane que l’on fait pousser le long d’un pilier en tek. En fonction de si on fait sécher le grain au soleil ou à l’ombre on obtient respectivement du poivre noir ou blanc. Le poivre rouge lui est issu d'une cueillette en sélection grain par grain à la place de la récolte de la grappe complète.

Nous prenons ensuite la direction de Kratie qui se trouve à 4h de route. Le trajet est très mouvementé, la route n’est plus toute jeune de même que les amortisseurs de notre bus. Les secousses nous font régulièrement bondir de nos sièges ! Nous déjeunons dans un restaurant très spartiate mais néanmoins très accueillant. Le menu est toujours riche en riz accompagné de plats en sauce à base de boeuf, poulet ou porc.

La ville de Kratie se trouve au bord du Mekong. L’une des spécificités de cette partie du fleuve est d’abriter des dauphins de l'Irrawaddy, une espèce d’eau douce très rare et en voie de disparition. On en compte 92 dans cette partie du monde. Pour les voir, il faut se rendre un peu plus loin au village de Kampi. Là, un petit bateau nous emmène à leur rencontre sur les eaux du Mékong. S’il apparaissent de nombreuses fois, les prendre en photo est tout de même un exercice difficile. Il ne se laissent pas facilement approcher et semblent s’amuser à émerger là où on ne les attend pas.

Nous retournons à Kratie pour louer les vélos qui nous servirons pour le trajet du jour suivant. Les vélos cambodgiens sont assez traditionnels. Le fonctionnement des vitesses et la lubrification de la chaine ne semblent cependant pas être l’une de leurs priorités. Nous longeons le fleuve sur quelques hectomètres pour rejoindre le bac qui nous conduira à l’ile de Koh Trong où nous passerons la nuit.

Plus nous avançons dans le séjour et plus nous nous retrouvons dans des situations aventureuses : arrivés au bord de l’ile, nous devons traverser une étendue de sable avec nos vélos, nos sacs sur le dos, avant de crapahuter pour remonter jusqu’à la piste. S’en suivent 3km de trajet sur piste dans un noir quasi complet, éclairés principalement à la frontale.

A notre arrivé nous attend une maison d’hôte typiquement Cambodgienne où nous dormons en dortoir à même le sol. Après le diner, Chaï nous raconte l’histoire du bouddhisme dans les religions du pays. Les préceptes de vie saine, l’absence de dieu. Ses histoires sont fascinantes. Tout au long du séjour il nous narre l'évolution de la religion du pays, le mélange des cultures successives qui a conduit aujourd’hui à des pratiques venant de toutes celles-ci.


Aujourd’hui peu de marche en raison du transfert, et environ 4km à vélo.

9
nov

Le réveil matin est assuré par le concert de tous les coqs du voisinage qui se manifestent dès le lever du jour entre 5h30 et 6h. Nous avions pourtant droit à une grasse matinée. Le petit déjeuner du jour comporte des omelettes parmi les meilleures que nous ayons mangé. Ce n’est pas un plat traditionnel cambodgien mais notre accompagnateur presque bienfaiteur veille à ce que nous ayons des pauses « occidentales » dans nos repas.

Ce jour-là, il s’est levé aux aurores pour retourner à Kratie afin de préparer la journée. De façon générale son travail d’organisation rigoureux dans les moindres détails apporte un réel plus au séjour. Nous n’attendons quasiment jamais, ni le bus, ni les bateaux, ni les repas. Il veille en permanence à ce que tout s’enchaine parfaitement tout en nous laissant aller à notre rythme. Chose rare ce matin là, nous sommes partis avec du retard car nous attendions qu’il revienne de ses courses. Jusque là nous avions plutôt l’habitude d’être en retard à cause de notre fainéantise et c’était plutôt lui qui nous attendait.

C’est donc à 8h30 que nous remontons sur nos vélos. D’abord pour poursuivre le tour de la petite île, puis pour passer sur la rive droite du Mékong (Kratie se trouve sur la rive gauche). Ici commence notre périple à vélo le long du fleuve.

Nous sommes en pleine saison de récolte du riz. Le long du chemin nous croisons des paysans qui s’activent. Un groupe charge une machine à battre le riz, plus loin une vieille dame nous invite chez elle pour nous montrer une ancienne technique utilisant le vent pour filtrer les grains de riz des impuretés. Dans une maison suivante, une famille prépare des nouilles de riz. Chaï nous explique comment on broie le riz pour en faire de la farine, puis une pâte en y ajoutant de l’eau, et enfin des nouilles en pressant la pâte au dessus d’une marmite bouillante.

Le 9 novembre est férié au Cambodge, c’est la fête de l’indépendance. Sur le bord de notre route, les enfants qui n’ont pas école aujourd’hui nous saluent systématique en criant « hello », certain accourent même pour nous voir. Ils ne voient que rarement des occidentaux ce qui fait de nous l’attraction de la journée.

Le guide installe une natte pour le déjeuner sur une plage après 20 km parcourus. Là aussi, les enfants et même certains adultes se massent autour de nous pour nous regarder manger. Le groupe apprend à compter en français à l’un des jeunes adultes présents. Les cambodgiens semblent avoir une excellente mémoire et capacité d’apprentissage. Depuis le début du voyage, tous ceux à qui nous avons appris du français ont très vite retenu.

Après une petite sieste sur la plage, nous repartons pour 10 km de route. A 15h00 nous décidons sur les conseils de Chaï d’écourter la sortie pour ne pas rater la visite de temple bouddhiste prévue en fin de journée. Nous abandonnons nos vélos sur place au profit des quatre tuk tuk qui nous escortaient jusque là. C’est ici que démarre une nouvelle aventure ! Si nous avions initialement hésité à terminer la journée en vélo, nous avons rapidement compris une fois montés dans les petites charrettes métalliques que cette expérience était en fait incontournable !

Nous prenons place dans le véhicule de tête. Notre chauffeur en réalité mécanicien, pilote uniquement à ses heures perdues, nous montre rapidement ses talents de Sébastien Loeb en herbe. Il arpente le terrain accidenté avec une précision impressionnante. Dans ces régions le code de la route est évidement totalement indicatif. Curieusement, il porte un casque !

Nous reprenons le bateau vers la rive gauche pour y visiter le fameux temple bouddhiste.

Plus tôt dans la journée notre accompagnateur nous apprenait que les moines ne payent absolument rien. Nourriture, éducation ou logement, tout leur est financé par les adorateurs. Ce principe conduit certains jeunes enfants trop pauvres pour se payer des études à devenir moine uniquement pour financer celles-ci. Chaï nous avoue même avoir été lui même moine pendant 2 semaines plus jeune. Après avoir perdu l’une de ses soeurs, la tradition impose à la famille d’envoyer un jeune homme au monastère pour garantir la paix de l’âme du proche décédé.

Un dernier bateau nous conduit sur l’ile de Koh Pdaw pendant le coucher de soleil. Le logement du jour est peut-être l’un des plus spartiates du séjour, salle de bain sans douchette avec uniquement un seau et une écuelle pour s’asperger et des toilettes turques. Faute de nombre de lits suffisants, le chef de famille nous cède sa chambre. Le matelas du lit est plus que léger mais nous n’allons pas faire la fine bouche devant ce gracieux sacrifice. Avant le repas Nico se fait attaquer les pieds par des petites fourmis rouges. La douleur ressemble à celle des orties. Un peu de baume du tigre appliqué par notre guide toujours vaillant vient vite apaiser ça.

Au bilan de la journée, nous avons finalement parcouru 30 kilomètres de vélo, 10 km de tuk tuk et pris 3 fois le bateau pour un total de plus d’1h30 sur l’eau https://www.strava.com/activities/1955727945.

10
nov

L’ile de Koh Pdaw semble coupée du reste du Cambodge. Il n’y a pas de réseau électrique, pour s’alimenter, les habitants utilisent des panneaux solaires qui couvrent leurs quelques besoins. L’eau quant à elle est pompée du Mékong. Dans ce style de vie paysan très simple, certains détails surprennent : les motos que nous croisons dans tout le pays sont toujours présentes et certaines familles comme celle qui nous accueille, ont la télé. Cette même famille affiche sur sa maison une bannière à l’effigie du parti unique. Nous interrogeons notre guide sur la raison de cette affichage, il nous explique que la famille, comme beaucoup de cambodgiens, n’aime pas le parti, mais les « élus » et policiers locaux leur imposent cet affichage, sans quoi ils se verraient pénalisés par des demandes en bakchich plus important.

Avant de quitter l’ile nous partons visiter une nouvelle rizière. Dans le Mondolkiri, nous avions vu du riz de montagne qui pousse sur des terrains secs. Ici c’est du riz de plaine qui est cultivé. Il est semé au début de la mousson lorsque les terrasses commencent à être inondées. Afin de maximiser le rendement, les paysans retirent les jeunes pousses pour les repiquer par deux ou trois. Cette technique permet d’obtenir jusqu’à trois ou quatre repousses supplémentaires par tige. Elle est toutefois très fastidieuse et n’est pratiquée que par les paysans les plus pauvres qui ne disposent pas de grande surface de plantation.

Nous arrivons ensuite dans l’école du village où la journée bat son plein. Dans la cour, les garçons jouent au foot et au volley. Ce dernier sport semble être très apprécié dans le pays, nous avons vu déjà plusieurs terrains. Dans une salle de classe nous rencontrons de jeunes élèves qui ont entre 6 et 7 ans. Le groupe est normalement composé de 17 filles et 17 garçons mais ce jour-là beaucoup de garçons manquent à l’appel. Ils sont au champ pour aider les parents pour la récolte du riz. Après l’école primaire les enfants peuvent aller au collège, mais il se trouve plus loin. Les garçons ont accès à un pensionnat mais les filles doivent rentrer tous les soirs. La veille nous avions vu l’ainée de la famille finir ses devoirs et le matin elle était prête à partir dès 6h.

Il est 8h30 lorsque nous quittons l’ile pour rejoindre notre bus. Celui-ci prend la direction de Koh Ker, l’ancien temple Khmer que nous visiterons en fin de journée. Nous faisons une halte à Stung Treng pour déjeuner. Ici le fleuve « Tonlé Sekong » rejoint le Mékong. Le premier qui descend de la montagne est reconnaissable par son eau bleue et propre tandis que le Mékong alimenté par les orages depuis la Chine est teinté d’une couleur brunâtre. Le guide nous indique que plus tard dans la saison, le fleuve reprend de plus belles couleurs.

Après 4h30 de trajet nous arrivons au temple de Koh Ker. Ce temple hindou n’est pas précisément daté, on estime toutefois au vu de son style antérieur à Angkor Vat (que nous verrons en fin de séjour), qu’il date environ du Xème siècle. Au centre de celui-ci ce trouve la pyramide « Prasat Thom », haute de 40 mètres très bien conservée, construite à l’effigie de Shiva. L’édifice a été découvert durant le protectorat français. Depuis, de nombreux pillages ont eu lieu jusque dans les années 90 comme sur la plupart des temples hindous de la région ce qui les prive d’une importante partie de leurs gravures et statues qui sont revendues au marchée noir.

Au coucher du soleil, le bus nous conduit à Prasat Pram un autre temple hindou plus modeste de cinq tours. A l’inverse du précédent temple, celui-ci est hors des sentiers battus et nous profitons d’une visite totalement exclusive commentée par notre guide.

Nous dormons ce soir dans une guesthouse du village voisin du site du temple, Sroyong. Peu de marche en raison du transfert.

11
nov

Le temple de Beng Melea est à une heure de route en direction de Siem Reap. Il est moins bien conservé que Koh Ker. L’édifice est pourtant plus récent : il est approximativement daté entre 1133 et 1150. La date est supposée d'après son style similaire à Angkor Vat. La période hindouiste du Cambodge s’étale du Ier au XIVème siècle. Dans cette période, on identifie 15 rois qui ont créé leur propre style identifiable.

Beng signifie « étang » référence aux successions de douves remplies d’eau qui entourent le temple et Melea signifie la dame. Cette architecture représente une ancienne croyance hindou selon laquelle la terre était plate et le bord de la terre séparé du reste du monde par une succession de 7 mers et 7 montagnes. Sur certaines gravures on voit des rhinocéros mais ceux-ci ont disparu du Cambodge au XVIIème siècle, chassés par les chinois. On y voit également Vishnu à qui est dédié ce temple.

Nous poursuivons notre progression vers Siem Reap pendant 1h de trajet pour arriver au pied de notre randonnée du jour. Nous entrons dans le Parc National de Phnom Kulen. 3 accompagnateurs nous rejoignent pour aider Chaï à nous guider dans la forêt. Après 1 km, le chemin large et plat, se rétrécit progressivement pour disparaitre complètement par endroits, ce qui impose à nos guides de tracer eux-mêmes la route à travers la flore qui à totalement repris ses droits pendant la mousson. Nous sommes les premiers de la belle saison à passer par ici et cela ce voit. Le parcours se raidit progressivement.

Pause midi sur un rocher avec vue magnifique sur la vallée. Nous prenons la mesure de ce que nous avons déjà gravi… et de ce qu’il reste à gravir.

Le début d’après-midi est peut-être la portion de marche la plus technique du séjour. Nous gravissons 250m en 1km et pour compléter la difficulté, le chemin est désormais totalement inexistant et nos accompagnateurs doivent tailler les plantes quasiment mètre pas mètre. Maud se fait piquer par ce qu’elle pense être une plante similaire à une ortie, mais celles-ci n’existent pas ici. D’après Chaï il s’agit forcément d’un insecte.

Le chemin est droit devant ! 

Arrivés au sommet le chemin redevient large et praticable. Nous passons par une cavité qui servait autrefois de lieu de méditation. Plus loin, un petit village cultive des cocotiers. C’est le deuxième arbre le plus cultivé au Cambodge après le bananier.

La nuit tombant, notre petit guide toujours aussi prévoyant a fait venir un chauffeur du village à notre rencontre. Il conduit un engin original ressemblant à un motoculteur tractant une charettes. Les locaux appelle ça un « tek tek » (référence au bruit de l’engin). Nous grimpons à 12 dans la charrette pour terminer les 2 derniers km de la randonnée dans un ballottement qui nous ferait presque regretter notre bus !

Une famille du village de Anglong Thom nous accueille pour la nuit dans leur maison Cambodgienne sur pilotis. Pour le diner nous découvrons une nouvelle spécialité Cambodgienne : le « Ko Lang Phnom » (littéralement : vache qui monte la colline) : une rencontre entre une fondue chinoise et une pierrade sur un appareil tout à fait original. Il se compose d’une gouttière où cuit de la soupe servant aussi à chauffer des légumes, d’ou émérge un dome chauffé par un braséro, et sur lequel on fait cuire du boeuf, au sommet duquel on fait fondre un morceau de gras de porc. Ce repas traditionnellement servi pour les jours de fête est jusqu’ici le meilleur que nous avions mangé.

Dans les petits villages où nous dormons, l’absence totale de pollution lumineuse nous permet de contempler un ciel bien plus riche en étoiles que nous y sommes habitués en France, au milieu duquel on distingue clairement la voix lactée.

12
nov

Sur la lancée de notre festin de la veille, nos hôtes nous ont préparé un petit déjeuner « à la française ». Premières viennoiseries depuis le début du séjour, du jus d’orange, du café et de la confiture ! Pendant le repas, nous assistons a la récolte de noix de coco. Un villageois monte à l’arbre avec une corde pour découper une « grappe » puis la descendre délicatement afin qu’elle ne s’abime pas en tombant naturellement. La veille notre guide nous expliquait les noix de coco cueillie ainsi était utilisée en perfusion par les khmers rouges.

Le parc national de Phnom Kulen que nous arpentons hier et aujourd’hui se trouve au Nord-Est de Siem Reap. Il abrite notamment une ancienne réserve d’eau qui servait d’alimentation pour la cité d’Angkor. Au bord de celle-ci se trouvait un lieu de méditation hindou. C’est la première étape de la randonnée de 4 à 5h prévue pour la journée.

Sur le parcours se trouve de nombreux site parés de pierre taillée a l’effigie des dieux hindous. Quelques km plus loin un nouveau temple hindou se cache dans la forêt, il s’agit de Krobi Krab. Comme souvent sur notre parcours, aucun touriste ici, le site est difficilement accessible et surtout connu des locaux.

Chey nous conduit ensuite dans une grotte dans laquelle se trouvent de nombreuses chauve-souris. Parés de nos frontales nous allons à leur rencontre dans le noir le plus complet.

Une chute de Cathy la doyenne de notre groupe (mais pas la moins vaillante pour autant) nous contraint à écourter quelque peu la sortie du jour après tout de même 10 km. Sur le chemin nous retrouvent cette fois 2 « tek-tek » pour nous emmener au monastère bouddhiste de Preah Krak où nous mangerons le midi.



L’après-midi nous repartons avec nos nouvelles montures direction Preah Ang Thom où se trouve un bouddha sculpté au sommet d'un rocher de plusieurs dizaines de mètres de haut.

Après avoir été hindouiste du Ier au XIIème siècle, l’état Cambodgien déclare le bouddhisme religion d'Etat au début du XVIème siècle sous Jayavaraman VII, après une transition de 2 siècles qui a vu le Cambodge perdre une partie de sa population fuyant vers les pays voisins bouddhistes. A cette époque l’hindouisme était synonyme d’esclavage et de castes à la différence du bouddhisme, ce qui a conduit à cette exode, principalement en direction de la Thaïlande. Encore aujourd’hui la région thaïlandaise frontalière du Cambodge parle une langue proche de l’ancien Khmer.

Plus bas, nous passons devant la rivière « aux mille lingams » au fond de laquelle sont taillées de magnifiques sculptures. Ces lingams, sont des carrés taillés au fond de l’eau. Parmi eux se trouve une statue de Vishnu.

Nous terminons la journée en nous baignant au pied d'une magnifique chute d’eau.


Pour la nuit, nous retrouvons le confort d’un hôtel à Siem Reap qui sera notre point d’attache cette nuit et pour les deux dernières nuits du séjour (après une dernière nuit chez l’habitant).

13
nov

Pour accéder aux différents temples de la cité d’Angkor qui sont au programme des prochains jours, il nous faut un pass. Nous optons pour la formule 3 jours à 62 $, il peut être utilisé sur des jours non consécutifs sur l’ensemble des sites de la région, c’est un indispensable !

Ce matin Chey nous emmène visiter des rizières. Une fois n’est pas coutume, ses consignes d’équipements ne sont pas claires. Il nous annonce que nous allons marcher 4km, dans de l’eau parfois jusqu’aux genoux et nous recommande les tongs. Nous sommes plusieurs à partir finalement avec 2 paires de chaussures.

Premier arrêt chez l’un de ses amis menuisier qui cultive aussi un vaste potager. Au bout de celui-ci ce trouve une plante ressemblant à un Aloé Vera avec des piques. Celle-ci sert à éloigner les animaux. En sortant du jardin, notre hôte veille à nous ouvrir le chemin en décalant le buisson à coup de bêche.

Les pataugeoires promises viennent enfin ! Moment de franche rigolade dans les rizières qui nous conduisent au temple de Tro Peangprong. Ce temple constitué d’une tour, trône au milieu d’un magnifique écrin de verdure principalement composé de cocotiers. Nous sommes seuls au monde et le jeu en valait clairement la la chandelle.

Pour conclure cette balade nous traversons un autre potager dans lequel est cultivé de « l’herbe à mojitos ». C’est ainsi que Chey appelle la menthe !

Nous entamons ensuite notre (longue) série de visites des temples d’Angkor avec le temple de Bakong. Bâti en 881 à l’effigie de Shiva, ce temple hindouiste est bâti sur un sol sableux ce qui le rend très instable. Il est abandonné au Xème siècle en raison de cette instabilité. Dans les années 30, le temple est restauré par le français Maurice Glaize grâce à l’utilisation de la technique de l'anastylose.

Nous déjeunons ensuite dans un très beau restaurant qui a la particularité d’avoir une salle de hamac. Chey nous accorde une gracieuse pause d’une heure après le déjeuner.

Second temple hindouiste : Preah Kô. Il se compose de 6 tours, la première rangée symbolise l’homme et la seconde la femme. Cette construction shivaïte, achevée en 880, était autrefois recouverte d’un enduit doré.

Après cette journée riche, nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises. Le bus reprend la route direction le lac Tonlé Sap. Nous avons rendez-vous pour une dernière nuit chez l’habitant dans un village de pêcheurs après un tour sur le lac au coucher de soleil. Si l’annonce du guide était déjà très alléchante, la réalité du moment dépasse toutes nos attentes.

Le village de Kompong Phlok est inondé la moitié de l’année en raison du débordement du lac voisin. Pendant cette période qui va de juin à décembre, les habitants circulent en bateau dans les rues. Les maisons ressemblent aux traditionnelles maisons cambodgiennes mais sont plus hautes.

Nous embarquons sur une zone inondée en amont du lac. C’est après 15 min de trajet dans les marécages que nous découvrons ce magnifique village complètement coupé du reste du monde. Les dernières lueurs du jour tombent sur les maisons culminant à 10 ou 15m au dessus de l’eau et la vie bat son plein dans les rues inondées où les bateaux à moteurs artisanaux se croisent.

Pour conclure cette magnifique soirée, nous atteignons le lac sur lequel nous contemplons le coucher de soleil. Encore un moment exceptionnel dans ce séjour.

14
nov

Il n'est pas encore 7h à Kompong Phlok et les enfants sont en route pour l’école… en bateau ! Les rues sont remplies de diverses embarcations chargées d’écoliers de 5 à 15 ans en uniforme. Les collégiens partent dans une direction et les plus jeunes dans l’autre. Comme sur le chemin d’une école occidentale on reconnait les plus aisés des plus modestes : certains ont des moteurs, d’autres entassés à 10 dans une trop petite embarcation. Les plus vaillants prennent l’exercice pour une course et rament en cadence à vive allure.

La nuit a été agitée. En plus des habituels cris de geckos présents dans toutes les maisons où nous avons dormi, un couple de chats s’est violemment battu au milieu de notre dortoir commun réveillant tout le groupe dans un bon fou rire. L’immersion du village 6 mois par an impose aux villageois de s’organiser aussi pour préserver leurs animaux de l’eau. Si les chats font leur vie et passent d’une maison à l’autre grâce à leur proximité et certaines passerelles, les poules elles ont un espace aménagé sous le plancher au-dessus de l’eau.

La veille Chey nous donnait plus de précisions sur le fonctionnement de l’agence locale pour laquelle il travaille (les chemins d’Angkor) et les habitants qui nous hébergent. L’entreprise fondée par un français expatrié et marié à une Cambodgienne, a créé une forte proximité avec les villageois. Dans cette famille par exemple, l’agence a financé la construction d’une deuxième salle de bain pour les voyageurs mais aussi pour le confort des familles. Elle veille également à ce que l’argent aille bien directement aux familles sans intermédiaire, évitant ainsi le prélèvement de bakchich en tout genre.

Avant de quitter le village, nous faisons une halte dans la rue émergée du village qui se trouve autour de la pagode bouddhiste. Quand l’eau se retire des rues, elle laisse place à des amats de déchets plastiques en tout genre, les sachets en tête. Chey nous explique que ces solutions, apparues au début des années 2000 avec les imports du Vietnam, ont fortement pollué le village. Les habitants qui jusqu’ici utilisaient principalement des emballages naturels comme les feuilles de bananiers que nous avons eu en début de séjour, n’ont jamais été éduqués aux dangers du plastique et ne savent pas pour la plupart qu’il ne se décompose pas naturellement.

Sur le chemin de Siem Reap, le bus fait une halte au marché de Roluos. Originalité de celui-ci : on y trouve des serpents (pour la consommation), et des gauffres !

Nous poursuivons nos visites de temples avec Phnom Pok. Il nous attend au sommet d’un escalier de 630 marches ! Au sommet, se trouve une vue sur la plaine d’Angkor. L’édifice achevé en 902 est accompagné plus loin d’un ancien lingam cassé.

Le temple suivant a la particularité d’être principalement constitué de grès rose et de latérite, pierre rouge à l’aspect volcanique. Banteay Srei a été achevé en 967. Comme la plupart des temples cambodgiens, le site a été victime de nombreux pillages. Un fait notable est qu'André Malraux a été l’un de ses pilleurs. Il est également reconnaissable à ses magnifiques frontons.

Angkor Vat est le plus spectaculaire temple de l’ancienne capitale d’Angkor. Il est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités au monde, incontestablement le plus connu du Cambodge au point qu’il y figure sur son drapeau. Pour cette visite hors du commun, notre guide a vu grand en y dédiant l’intégralité de l’après-midi de cette journée.

Angkor signifie « capitale » et vat signifie « pagode ». L’accès au temple se fait par l’Ouest à l’inverse des temples traditionnels qui sont habituellement orientés vers l’Est. Cette orientation signifie qu’il regarde vers la mort, ce qui indique qu’il a autre fois pu servir de tombeau. Il a été bâti au XIIème siècle. Initialement temple hindouiste, il a été converti en temple bouddhiste au moment du changement de religion d’état. Hormis pendant la période des Khmer rouges entre 1970 et 1980, le temple n’a jamais réellement été abandonné.

Après avoir franchi les deux première enceintes, on découvre dans la troisième de magnifiques galeries de bas reliefs. Au nombre de 8 (2 par coté) elles racontent l’histoire d’Angkor sur une longueur cumulée de près de 800 mètres. Cette particularité du temple est celle qui nous a le plus impressionné. Chey nous raconte longuement les histoires des fresques, parlant de Ravana l’avatar de Vishnu aux 18 bras et 9 têtes, de Garuda, l’homme mi-aigle, mi-dieu, des grades des généraux symbolisés par les parasols cumulés au-dessus d’eux portés par des esclaves, et encore de chasse-mouches et de pare-flèches.

Au centre du temple, on accède par un escalier très raide à une terrasse où la fréquentation est limitée à 100 personnes. De là on surplombe l’ensemble du site.

Nous profitons du coucher de soleil sur le site avant de regagner notre hôtel de Siem Reap, le « Angkor Museum Boutique Hotel and Spa ».


Pour le diner, nous avons encore une fois un programme original : spectacle cabaret typique cambodgien au « Crystal Angkor » . Le lieu est surprenant au regard du reste du programme du séjour : kitsch, cliché, très touristique et plutôt orienté 3ème âge. Nous passons néanmoins une bonne soirée à rire de la situation et à apprendre les signes Apsara du cycle de la vie de la végétation.

15
nov

La journée démarre avec un faux départ en raison d’une panne de boite de vitesse de notre mini bus ! Heureusement Chey, toujours réactif, nous organise un plan de secours en moins de 15 min chrono !

Le programme de notre dernier jour complet sera composé exclusivement de visites des temples d’Angkor. Le Cambodge comporte probablement des centaines voire des milliers d’anciens temples, une journée dédiée à leur visite est donc indispensable.

Le premier temple du jour est un ancien temple bouddhiste. Bayon est reconnaissable par ses tours aux 4 visages. Achevé entre la fin du XII ème et le début du XIII ème siècle, l’édifice comptait initialement 54 tours dont seule 37 sont encore en place actuellement. Les techniques de construction des temples bouddhistes étant moins rigoureuses que leurs ainées hindouistes, les temples de cette période semblent avoir moins bien résisté au temps. Si Angkor Vat impressionne par sa taille et sa renommée internationale, Bayon nous a néanmoins plus captivés. Ses dizaines de visages semblent vous observer de toutes parts et lui donnent un coté fascinant.

L’édifice bouddhiste trône au centre de l’ancienne cité royale d'Angkor Thom, construite à partir du XIII ème siècle (soit 1 siècle après Angkor Vat qui se trouve à l’extérieur de cette cité). Nous poursuivons la visite de la cité à pied avec le temple « Baphon » dit « du Bouddha couché caché ». Le site qui était en grande partie effondré au début du XXème siècle a fait l’objet de travaux de reconstruction successifs pour être intégralement rebâti. La face arrière du temple a la particularité d’être taillée sur toute sa longueur (plusieurs dizaine de mètres) en forme d’un bouddha couché. Cette construction a fortement complexifié les travaux de restauration.

Plus loin sur notre chemin se trouve le temple de Phimeanakas puis le sanctuaire de Palilay.

Nous terminons la matinée avec les visites de la terrasse du roi lépreux et de la terrasse des éléphants. La première est ainsi nommée d’après la statue du roi qui la surplombe et qui a été progressivement recouverte de mousse rappelant les effets de la lèpre. Au pied de celle-ci on accède à un couloir étroit permettant de longer les murs de l’ancienne façade ornée de bas-relief à l’effigie des dieux hindous.

Après le déjeuner le bus nous conduit à Ta Phrom. Cet ancien monastère bouddhiste bâti au XII ème siècle est célèbre pour deux spécificités. De grands arbres fromagers ont recouvert la construction pendant la période où il a été abandonné. De magnifiques racines viennent s’insérer dans les structures, lui donnant un aspect de jungle. La seconde est qu’il a servi de décor au film Tomb Raider, premier du nom dans lequel joue Angelina Jolie (extrait : https://www.youtube.com/watch?v=y3V34xa0l94). Les locaux sont particulièrement fiers de ce deuxième point.

Preah Rup et Mebon Oriental sont deux temples jumeaux séparés de quelques hectomètres. Ce sont deux temples hindouiste bâtis au Xème siècle. Ils sont parmi les derniers à avoir été construits en brique en raison de l’importante quantité de bois qui était consommée pour fabriquer celle-ci. Ils sont érigés par le fils du fondateur de Koh Ker et sont dédiés à Shiva.

Notre avant dernier temple du séjour est bâti au milieu d’un ancien réservoir aussi appelé baray. Au fil du séjour nous avons pu voir que la gestion de l’eau était l’une des spécialités des Khmer. Prassat Neak Pean se trouve au milieu d’un bassin carré, lui même entouré de 4 autres bassins. Chacun d’entre eux symbolise un élément et porte une statue à son effigie, symbolisée par un homme, un cheval, un éléphant et un lion.

Nous arrivons à notre dernier temple : Preah Khan. Initialement bouddhiste à sa construction au XII ème siècle, il a ensuite été hindouiste ce qui donne lieu à une mixité des sculptures vouées aux deux religions.


Sur le chemin du retour nous faisons halte aux portes de Angkor Thom ou se trouve l'aller de statue qui aura servi de couverture à se carnet depuis le début du voyage.

Pour finir la journée, nous dînons dans un restaurant du quartier colonial de Siem Reap. La Cuisine des Filles est un très bon restaurant d'un standing que nous avions rarement vu au Cambodge. Tenu par une Thaïlandaise, c’est un point de ralliement des expatriés occidentaux. La soirée se conclut dans le quartier colonial, facilement reconnaissable à son ambiance très occidentale où les boites de nuit et les bars sont omniprésents, particulièrement sur « Pub Street ». A faire uniquement si vous avez le mal du pays !

16
nov

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes rentrés depuis quelques jours. Un dernier article de conclusion "à froid" clôturera ce carnet, mais on peut déjà dire que si on a eu du mal à tenir le rythme de rédaction c'est surtout parce que le voyage a été dense et riche.

La dernière journée est une journée courte, l'avion nous attend à 17h, nous n'aurons donc que la matinée pour nos dernières visites. La première est celle d'une pagode Bouddhiste Preah Ang Chek Preah Ang Chorm. C'est la pagode la plus connue de Siem Reap. Des musiciens jouent ce matin-là et on entend leur musique depuis l'autre bout du Parc Royal qui l'entoure. Les arbres qui bordent le parc portent de nombreuses chauves-souris.

Chey nous emmène ensuite aux ateliers des Artisans d'Angkor. C'est une association qui accompagne la formation de jeunes artisans dans les métiers traditionnels comme la sculpture sur bois et sur pierre, ou le tissage. La visite se termine par un passage incontournable dans la boutique où l'on découvre des produits finis d'une grand qualité.

Nous arrivons ensuite au vieux marché où nous profitons d'un quartier libre pour y faire nos achats souvenirs. On vous raconterait bien le détail des achats, mais ça risquerait de gâcher certaines surprises de cadeaux de Noël ! L'endroit est à l'image des autres marchés que nous avons vus, on y trouve de tout, du poisson jusqu'au t-shirt contrefait en passant par les ustensiles de cuisine ou la décoration.

Déjeuner dans un improbable mexicain au cours duquel nous débriefons notre voyage avec Chey. Un moment d'émotion où nous partageons toute notre satisfaction avec notre modeste guide, un peu gêné. Soit dit en passant si vous passez par ce carnet et que vous souhaitez vous rendre au Cambodge, nous pouvons vous donner les coordonnées de notre formidable guide qui vous orientera vers les bonnes adresses du pays !

Après un passage à l'hôtel nous reprenons l'avion direction Hanoï. Sur le chemin nous faisons escale à Luang Prabang au Laos ouù nous sommes invités à sortir de l'avions symboliquement pendant 5 min après avoir cru privatiser l'avion juste pour nous. L'occasion d'une dernière photo d'un super groupe avec qui nous avons passé 2 semaines mémorables (seule manque Dominique qui est repartie pour le Canada) !