Côte Nord Californie

Road trip le long de la côte Nord de la Californie, redescente par Lassen, Lake Tahoe et Yosemite
Du 26 août au 10 septembre 2022
16 jours
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Le grand jour est arrivé, le jour du départ ! Après l'épreuve des bagages (je n'ai rien oublié? Mais pourquoi j'ai l'impression d'avoir oublié la moitié des affaires ?) vient l'épreuve de rejoindre l'aéroport avec 20 kg sur le dos et 10 sur le ventre.

Mode kangourou

Partant de Toulouse, je rejoins Paris avant d'embarquer dans un B777 direction San Francisco, ou SF pour les intimes. Vol quasiment totalement de jour, vu que l'arrivée est prévue à 20h50 heure locale. Hâte d'admirer le grand nord, le Groenland, le Canada à 10000m d'altitude !

Le vol Toulouse Paris s'est déroulé sans encombre, et je retrouve ma sœur dans le hall d'embarquement du vol pour les États-Unis. Roadtrip en famille!


En attendant le vol Paris SF

En tant qu'habitué des longs courriers, j'ai pris un hublot de la rangée 22 du B777, soit... en plein milieu de l'aile... Pour admirer le grand nord, on repassera ^^


Survol de l'Islande, ou plutôt de sa côte sud : grandiose ! Une côte tourmentée, avec ce que je devine être des glaciers venant se jeter dans la mer, des calottes glacières au loin, des cratères plus ou moins gros, plus ou moins marqués. Un paysage torturé, sauvage, un désert de pierre et de glace qu'il faut absolument que j'explore bientôt.


Islande

L'Islande disparaît derrière nous, la mer se couvre devant. Ces nuages disparaîtront ils à l'approche du Groenland ? Je l'espère en tout cas. Le temps passe, les nuages persistent ... A l'approche théorique de la côte, je me lève tout de même par acquis de conscience (vous vous souvenez, j'ai pris un siège hublot.... au niveau de l'aile) pour me positionner à l'arrière, loin de cette satanee aile. Et là, miracle, les nuages se déchirent le temps de voir des icebergs, ci et là, à proximité de la côte. Mes premiers icebergs ! Puis les nuages reviennent, mais nous offrent tout de même le temps d'admirer les premières chaînes de montagne. Du centre de l'île je ne verrai rien. Absolument rien. Mais à l'approche de la côte ouest, de nouveau une éclaircie. Et là le spectacle est saisissant : des étendues glacées, crevassées, parsemées de lacs plus ou moins grands, le tout relevé par un éclairage rasant. Puis le clou du spectacle : une langue glacière se jetant dans l'océan, se transformant alors en des dizaines d'icebergs de toutes tailles.


Survol du Groenland 

Du Canada, nous ne verrons pas grand chose, à part quelques fjords du côté de la baie de Hudson, et les immenses étendues cultivées du sud de l'Alberta. Le nord des États-Unis apparaît enfin, notre destination se rapproche! Paysage monotone, par contre, pas ce dont je me souvenais de mon vol à Los Angeles 7 ans plus tôt.

Il commence à faire tard, je n'ai pas dormi du vol, les yeux sont lourds. Heureusement, l'atterrissage se fait à l'heure, le débarquement rapidement, le passage de la police aux frontières également. Et nous arrivons avec une gosse minute d'avance sur le quai pour prendre la BART, le train de banlieue qui nous amène au centre de SF, bref,le grand luxe ! Malgré tout cela, il s'est écoulé 2h20 entre l'atterrissage et le glissage sous la couette. Contents d'être arrivés !

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Après une nuit peu reposante, entrecoupée de multiples réveils, nous prenons notre premier petit-déjeuner US au Mel's diner, à proximité de l'hôtel. Au menu : œufs brouillés, bacon grillé et patates sautées. Il n'y a pas eu que le bacon de salé, la note l'a été également : 60$ pour 2 ... Le prix de la nourriture nous étonne, d'autant que le sandwich du midi coûtera 15$ par personne et les frites du soir 10. Espérons que le fait de sortir de SF fera baisser tout cela.

Miam-miam!

Vient le moment d'aller chercher notre voiture de location, du côté du fisherman's wharf. Nous prenons le temps de flâner le long de la côte en y allant. Le brouillard matinal commence à se déchirer, tant et si bien que nous apercevons la baie pour la 1ere fois, avec le golden gate d'un côté, alcatraz de l'autre.

Une fois la voiture récupérée, nous filons vers Crissy field, pour admirer le golden gate dans toute sa splendeur, totalement dégagé. J'ai bien aimé l'ambiance de cet endroit, où des personnes promènent leur chien, où les les gens déambulent en prenant leur temps. Bref, un endroit bien zen.

Nous poussons ensuite jusqu'au postcard view, qui porte bien son nom. Le spectacle vaut le détour ! En se promenant dans le coin, nous observons un oiseau tout petit au vol erratique, avec des battements d'ailes ultra rapides. Tout ceci me fait penser à un colibri, mais comme je n'en ai jamais vu en vrai, et que cet ovni (oiseau volant non identifié) refuse de se poser, impossible d'en avoir le cœur net (même si je pense qu'il s'agit bien là de ma 1ere observation de colibri !)

Golden Gate

Après un passage express au palace of fine art, impressionnant de part sa taille, agréable avec toute la verdure environnante et le lac le bordant, après avoir déposé la voiture à l'hôtel, nous partons arpenter les rues de SF sac au dos. Direction Lombard street, la seule rue en lacets de SF, au milieu de ces quadrillages si américains. Nous remontons, à pied, la longue file de voitures, immobiles, attendant de pouvoir descendre cette mythique rue. Tellement mythique que des agents sont obligés de faire la circulation en haut et en bas de la rue pour ne pas se retrouver avec un câble car passant à l'intersection totalement bloqué. Cette rue est réellement un petit bijou, tout en constraste avec le reste de la ville : étroite et arrondie contre larges et droites, abondance de fleurs, plantes contre arbres éparpillés. A noter un bougainvillier hors d'âge s'élancant le long d'une maison sur plus de 3 étages. Une merveille !

Du côté de Lombard street

Nous poursuivons notre journée par le front de mer. Malgré les belles vues sur les gratte-ciels du downtown, l'histoire palpable avec le liberty ship et le musée de la mécanique, je n'ai pas particulièrement apprécié l'ambiance du lieu. Très certainement à cause du peuple, du bruit et peut être même de ces groupes harangant les foules à coup de "jesus loves you". Heureusement qu'il y a avait tout de même quelques lions de mer pour apporter une petite touche de calme à tout cela!


Pour terminer la journée, nous grimpons à la Coit tower par les Filbert steps. Encore un endroit singulier que ces escaliers perdus au milieu de jardins privatifs agrémentés d'innombrables fleurs. Un régal ! La tour en elle même offre un beau panorama sur SF, enfin, quand le brouillard ne se lève pas !

Filbert Steps menant à la Coit tower

La journée se termine dans un bar entre telegraph Hill et Chinatown, histoire de reprendre des forces après cette longue journée !

Debout aux aurores, 5h30 ! Aujourd'hui, nous quittons SF pour le nooooord. Enfin, nous n'irons qu'à la frontière avec l'Oregon, pas plus ^^.

Mais tout d'abord, il faut quitter SF sans encombre. Pourquoi sans encombre ? Parce qu'aujourd'hui, dimanche 28 août, se tiennent les 12k de San Francisco, qui traversent le Golden Gate. Et c'est écrit sur les panneaux à proximité du pont : expect delays and detours... Heuuu, comment on contourne le golden gate ? Pour ne pas avoir à le découvrir, nous décollons tôt, à 6h environ. Et 10 min plus tard, nous foulons le tablier de ce pont légendaire, au milieu de d'un brouillard tout aussi légendaire. Ça s'annonce mal, ce lever de soleil...

Premier point de vue, le vista point. Il fait sombre (normal, le soleil n'est pas encore levé), il bruine (moins normal ça...). Malgré cette météo bretonne, la vue sur la baie se laisse apprécier. J'ai particulièrement aimé l'éclairage du point joignant San Francisco à Oackland via l'île au trésor. Par contre, pour les couleurs d'un lever de soleil, on repassera...

Lever (ou pas) de soleil sur SF

Perdu pour perdu, direction la batterie Spencer, qui surplombe le Golden Gate au Nord. Comme il fait moche, avec des couleurs moches, je sors le cadeau d'une amie pour apporter un peu de nouveauté dans ce monde terne. Alors, verdict ?

Une curiosité se trouve sur notre route du jour, à Sausalito : des bateaux-maisons. Alors oui, sur le canal du Midi, on a tendance à appeler ça des péniches mais ces bateaux là sont loin d'en être. Jugez par vous même ! Une note en passant : il n'est maintenant plus possible de déambuler sur les quais entre ces bateaux.

Ah oui, j'ai bien vu un colibri ! Enfin, revu! J'ai pu l'observer sur les quais de Sausalito, alors qu'il s'était posé sur un arbre. Tellement petit,tellement frêle... mais quel bec ! Je n'irai pas jusqu'à la péninsule, mais presque ^^

On reprend la route pour Point Reyes, toujours dans la grisaille. Un petit arrêt à Muir beach Overlook, qui surplombait une mer grise sous un ciel gris.

Grisaille...

Un peu plus loin sur la route, nous croisons... non pas un chiant errant, mais bien un coyote. Pour la petite histoire, nous avons vu hier plein de panneaux dans les environ de la Coit tower (en plein SF donc) indiquant : coyote spotted, report at XXX. Par contre, je n'ai pas vu bip bip...

Coyote !

L'arrivée au phare de Point Reyes se fait sous le même ciel gris que le départ du matin. A la différence près que cette fois, le vent est de la partie. Nous descendons tout de même jusqu'au phare, qui fait également corne de brume depuis plus de 100 ans, mais le cœur n'y est pas...

Phare de Point Reyes

Ce n'est qu'en se dirigeant vers Tomales Head que le sourire revient. D'une part, parce que les nuages commencent à se déchirer,et d'autre part car nous croisons des Tule elks. Ces élans ont la particularité d'être natifs de ce lieu.

Tule elk

A Tomales Head se trouvait un ranch, de la fin du XIX au début du XXemme siècle, isolé de tout.

Ranch de Tomales Head

Il s'agit maintenant du point de départ d'une randonnée que j'imagine être très belle. Nous n'avons pu en faire que le 1er km, notre emploi du temps ne nous permettant pas d'en faire plus... Mais pourquoi on ne peut pas arriver après 20h à l'hôtel, dans ce pays!

Falaises de Tomales Head

La route se poursuit vers le nord, avec des arrêt ici et là, au gré des paysages.

Nous croisons la route de ce joli pic vert sans vert mais avec du rouge (on l'appellera Woody).

Woody !

Nous logeons le soir à Point Arena. Après une arrivée tardive (19h15), nous nous mettons à la recherche d'un resto. Là, Google nous informe que la plupart est déjà fermés depuis 1h... Et les 2 encore ouverts sont, soit fermés, soit en rupture de stock. Heureusement qu'il nous restait des provisions de pique niques, sinon cela aurait été au pain sec et à l'eau... Enfin, sans le pain sec !

La journée commence comme les précédentes : sous la grisaille. Nous avons pas mal de route pour rejoindre le parc du jour, Humboldt redwood State Park, un parc contenant des redwoods parmi les plus grands arbres du monde : près de 120m de haut ! Et quelques arrêts sont prévus le long de la côte. Mais encore une fois, ce ciel gris ternit tous les paysages que l'on espérait admirer. Bon, ça aurait pu être pire et on aurait pu se prendre la flotte du matin jusqu'au soir 😀


Nous croisons une particularité le long la route : un blowhole. Il s'agit d'une cavité souterraine dans laquelle la houle rentrait tant et si bien qu'une cheminée s'est creusée au plafond. A ce stade là, on peut apercevoir des jets d'eau de mer au grès de la houle. Au cours du temps, la cavité souterraine grossit tant et si bien que son plafond s'effondre pour laisser place à un gigantesque trou, dans lequel l'eau de mer peut toujours pénétrer. Là on était à marée basse, mais on aperçoit tout de même un peu d'écume.

Blowhole

Nous nous arrêtons à Mendocino, petite ville avec une superbe plage (les 2 dernières photos du bloc précédent) et qui comprend des maison avec plein de charme.

Mendocino

Nous nous arrêtons le midi à Fort Bragg pour manger. Nous trouvons un petit resto avec terrasse sur la rivière servant du chowder bowl (une sorte de soupe de poisson servie dans une boule de pain évidée). Typique du coin! Et du fish and chips, moins typique, mais toujours aussi bon.

Nous quittons la côte pour la journée et traversons la chaîne montagneuse du coin en direction de Humbolt redwood state Park. En chemin, nous gagnons plus de 15 degrés et ... des moustiques ^^ Les premiers du séjours, et a priori pas les derniers.

Nous commençons notre visite du parc par l'avenue des géants, une route d'une cinquantaine de km serpentant entre ces géants. Les redwoods sont les arbres les plus hauts de la planète, pouvant mesurer près de 120m, avec leurs premières branches à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Les arbres sont tellement proches (à l'échelle d'une route) qu'il a fallu en raboter certains pour faire passer cette "avenue", au risque de le faire avec l'aile de notre voiture...

Avenue of Giants

Ce parc comprend plein de point d'intérêts aménagés, dans lequels on peut déambuler. Le premier que nous visitons se nomme founders grove, dans lequel se trouve le founders tree et le dyerville giant. Ce dernier a été a priori le plus haut arbre du monde, jusqu'à sa chute en 1991. Il avait plus de 1600 ans... Le voir coucher de la sorte et pouvoir marcher le long de son tronc nous donne vraiment la mesure de sa taille. Un vrai géant. On se sent tellement petit à côté de lui, à côté d'eux.

Founders grove

Prochain arrêt : rockfeller loop. Nommé après cette célèbre famille américaine qui a entre autre acheter une grosse partie de ce qui est aujourd'hui le Humboldt redwood State Park pour en faire don à la Californie afin de préserver ces arbres si singuliers.

Rockfeller loop

Notre dernier arrêt dans ce parc sera le grieg french Bell grove. Sa particularité ? Les tapis de trèfles aux pieds des redwoods. Je ne m'attendais pas à quelque chose de particulièrement singulier. Je me trompais... L'ambiance qui se dégage de cet endroit est unique. D'autant que nous avons déambulé en fin d'après-midi, avec un éclairage très doux. C'est l'endroit que j'ai préféré de ce parc.

Tapis de trèfles à grieg french Bell grove

Ce parc est vraiment une pépites. J'aurais bien passé une journée entière à l'arpenter, voire plus!

Nous terminons notre journée par une petite visite de la ville côtière de Ferndale (et oui, nous avons retrouvé notre côte préférée après le Humboldt park), ville dans laquelle se trouvent un assortiment de maisons victoriennes.

Ferndale au coucher du soleil
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Aujourd'hui, grosse rando au travers d'un parc de redwoods. Environ 17 km au programme avec quelques centaines de mètres de dénivelé. L'objectif de la rando, c'est de remonter le ferncanyon, un canyon dont la particularité est d'avoir des parois recouvertes de fougères.

Nous avons une petit demi de route pour arriver dans le parc, et au cours du trajet nous voyons plusieurs panneaux : "for elk information, tune to 1610 am". Ah, les élans ont aussi leurs propres infos ? Mais d'ailleurs, qu'est-ce qu'un elk? Un élan, un wapiti, un caribou, un orignal, un renne ? Un elk américain, c'est un wapiti. Mais un elk anglais, c'est un élan. C'est le moose américain qui veut dire élan. Vous avez tout retenu ? Très bien, moi pas^^

Tout ca pour dire que l'on se trouve dans un parc avec des wapitis et qu'il est sensé etre simple de les observer. Premier arret dans une prairie avec des panneaux ⚠️ "wild elk, do not approach on foot", chou blanc. Deuxieme arrêt dans une prairie similaire, mêmes panneaux, même chou blanc. Les wapitis ne veulent pas de nous...

Tant pis, on va se consoler avec la rando ! On commence par rendre visite aux rangers à l'entrée du parc. En effet, on a vu sur la route des panneaux indiquant qu'il fallait des permis pour aller à ferncanyon. Et que ces permis n'étaient délivrés que jusqu'à la veille au soir... Bref, ça serait une mauvaise nouvelle... Euphémisme, quand tu nous tiens. Mais il n'en est rien, le ranger nous rassure : pas besoin de permis pour y aller à pied, seulement pour y aller en voiture (il y a une petite route qui contourne le parc par la côte et qui y amène). Ouf ! Et autre bonne nouvelle, l'entrée est gratuite alors qu'on avait lu qu'elle était à 8$. On pose quelques questions sur la rando (état du terrain, s'il y a des choses de particulières à savoir, etc...), et comme à leur habitude, le ranger commence par nous conseiller une plus petite boucle. Il parait que ce qu'on avait prévu était "streneous" ! Et ça serait dommage de devoir faire demi tour avant d'avoir atteint le fernanyon, n'est-ce pas ? Bon, on se connaît et ce ne sont pas 17 km sans trop de dénivelé qui vous nous faire peur!

Et c'est sous un ciel bleu que nous partons. Euh non, gris. Tout gris... La météo annonce une levée du brouillard pour 11h. On y croit.

Nous pénétrons dans la forêt de sherwoods, heu non, redwoods et d'un coup j'ai eu l'impression de revenir en Nouvelle Zélande, avec les lichens qui pendent des arbres et les fougères qui tapissent le sol. On croise quelques curiosités, comme notre premier chipmunk, très craintif, ou un oiseau tout petit (mais plus gros que le colibri), ou encore des baies d'un bleu schtroumf. Sans oublier un serpent non identifié dont je n'ai vu que le bout de la queue alors qu'il traversait le sentier de la plage.

Nos amis de la forêt

Aucun bruit ne parvient à nos oreilles alors que nous avançons dans la forêt, ni celui d'activités humaines, ni le cri des oiseaux, ni même celui du vent dans les feuilles. Rien. Le calme absolu.

Nous rencontrons quelques arbres singuliers, celui ne tenant debout que par son pourtour, son intérieur ayant disparu, cette souche géante servant de nurserie sylvestre ou encore ce tronc de résineux classique coincé entre 2 redwoods.

Le soleil n'a pas encore daigné se dévoiler alors que nous arrivons sur la plage. De gros rouleaux se forment et s'écrasent sur le sable. Les cormorans volent en rase motte au dessus de l'écume, les pélicans plongent à la recherche de leur repas au milieu des vagues. Nous marchons lentement sur le sable, heureusement assez compact. Tout à coup, nous apercevons une tâche brune apparaître au raz de l'eau, avant de disparaître immédiatement. Cela pourrait il être un lion de mer ? Nous scrutons la surface, dans l'espoir de l'identifier, mais rien. Un peu plus tard, rebelotte ! Cette fois, nous distinguons bien le museau et les moustaches de ce mammifère marin, que nous allons revoir encore 2 ou 3 fois. Mais jamais très longtemps, à peine quelques secondes à chaque fois.

Ton gris sur gris

Nous arrivons enfin à l'objectif 1er de notre rando, ferncanyon ! Sa bouche est assez large, un petit ruisseau en sort pour rejoindre l'océan à une centaine de mètres de là. Les fougères sont déjà bien présentes, sur les bords qui ne sont pas encore des murs. Mais dès le premier virage, le spectacle se devoile à nous : des murs végétaux de chaque côté du canyon, composés principalement de fougères. Avec par ci par là de la mousse bien verte.

On remonte doucement le canyon, on prend des photos, on attend que le groupe devant sorte du cadre. Eh oui, on est loin d'être seuls dans ce canyon. Du monde, mais pas surpeuplé pour autant. Attention à ne pas se mouiller les pieds, même s'il y a quelques planches au sol, il faut parfois marcher sur des troncs d'arbre, parfois glissants, comme peut le confirmer la personne d'un groupe dernière nous qui s'est retrouvée la tête la première dans la rivière... la pauvre... La visite vaut vraiment le coup, l'endroit est particulièrement singulier.


Ferncanyon

La marche du retour nous ramène dans les redwoods, on se sent de nouveau tout petits, lilliputiens même face à ces géants d'un autre temps. Rando à la journée à faire absolument lors de la visite de ce parc !

Au moment de reprendre la route, nous voyons quelques voitures garées à proximité des panneaux wild elk. On s'y arrête par curiosité, et là, au loin, on les aperçoit enfin ! Enfin, on les entrapercoit, au loin, couchés à la lisière de la forêt, les bois dépassant des hautes herbes. Merci les jumelles ! C'est dans ces moments là que je regrette de ne pas avoir pris mon téléobjectif 150-600 mm... mais bon, on les aura vus !

Premiers wapitis !
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Petite étape aujourd'hui, seulement 62 miles, de Trinidad à Crescent City. La plus petite jusqu'à présent ! Nous retournons au visitor center de prairie creek, là où débute une scenic drive, alternative à la highway 101 sur quelques kilomètres. Si vous avez bien lu le billet d'hier, vous aurez retenu que c'est à cet endroit que nous avons vu nos premiers wapitis. On voit d'ailleurs quelques voitures au bord de la route, et cest donc par mimétisme social que nous nous garons également. Appareil photo à un oeil, jumelles à l'autre, nous scrutons la lisière du bois jusqu'à repérer 4 groupes, dont 2 de 1 wapiti (ils n'ont pas assez regardé de films d'horreur ^^). Parmi eux, 2 sont debouts ! Même à cette distance, ils sont impressionnants. Que ce soit au niveau de la stature, massive, ou des bois, immenses. Pratiques, ces bois, soit dit en passant, pour se gratter le dos...

Beaucoup d'hirondelles, autour de nous, qui virevoltent, nous frôlent (à l'échelle d'un vol d'hirondelle, soit à 2 bons mètres), se posent. J'essaye de le prendre en photo, mais elles ne se laissent pas approcher. Encore une fois, je regrette mon téléobjectif...


Hirondelles

Après cette séance elkologique, reprise de la route par la scenic drive. Objectivement, après avoir vu l'avenue of giants, elle n'estpasau meme niveau. Mais c'est quand même plus agréable que de prendre l'autoroute. Et puis il n'y a pas à dire, conduire au milieu de redwoods affleurant la route, ça reste impressionnant !

L'arrêt suivant, c'est le Klamath river overlook, à l'embouchure de la rivière Klamath. On hésite à y aller, le ciel est gris, la mer est grise, le plafond est bas (j'ai l'impression de me répéter). Mais bon, on a le temps, le détour est minime, autant y aller. Sauf que, plus on se rapproche du parking, plus on se rapproche du plafond nuageux, jusqu'à bien évidemment se retrouver... dans les nuages ! Je vous ai déjà dit qu'il ne faisait pas beau, les matins ?

Plusieurs nuances de gris

On ne se laisse pas abattre et on se dirige vers le point de vue. Le sentier commence à descendre, une épingle, deux... oh, un lapin sur le sentier, trop mignon!

Lapinou

Le sentier est étroit, avec des plantes plus ou moins hautes, mais toutes aussi mouillées les unes que les autres. Bientôt nos jambes de pantalons sont trempées. Miam ! Plus on descend, plus on s'éloigne des nuages (logique, non ?), et on est bien descendu, croyez moi. Ce point de vue se transforme en rando ^^

Honk honk honk... on entend au loin les lions de mer se saluer.

Le point de vue est en enfin vue (un comble, non ?) et voici ce qui se dévoile à notre vue.

Klamath river overlook

Il faudrait l'imaginer avec un soleil couchant éclairant la scène depuis le Pacifique, une mer bleue azur, et là on serait en extase devant ce paysage. Là, c'est ... gris. Mais ça reste joli. Mais c'est gris.

C'est alors, après avoir entendu leur doux rire, que nous apercevons des lions de mer. Un, puis 2, puis 3... Ils sont près d'une dizaine à sillonner la baie, très certainement à la recherche de leur prochain repas. Ils ne restent visibles que quelques secondes avant de retourner a leur peche sous marine. Juste le temps de pointer l'appareil photo et de déclencher. D'ailleurs, quelle est la différence entre un bon et un mauvais photographe ?

Lion de mer

On ne se lasse pas scruter la surface à la recherche de leur prochaine prise d'air. Tout à coup, ça remue particulièrement au pied de la falaise. On entend des oiseaux piailler, se regrouper, se disperser, et c'est à ce moment qu'un lion de mer jaillit de la surface, donne un grand coup de tête contre la surface, replonge, et recommence.

A priori, il aurait attrapé son repas et devait l'achever en le frappant contre la surface. Et tout cela intéressait au plus haut point les mouettes et autres goélands.

Mais où est Charlie ?

Crescent city se rapproche. La route s'éloigne de la côte, légèrement, mais juste assez pour que le brouillard se déchire. Cela nous permet d'admirer le bois de redwoods que l'on traverse. Crescent City se trouvant sur la côte, on est bien obligé de s'en rapprocher de nouveau, et par conséquent de retrouver notre ami le brouillard. Bien collant, cet ami. Un peu trop même, à mon goût. Mais cela peut nous offrir de superbes spectacles, comme celui qui se joue sous nos yeux : des redwoods sortant du brouillard, éclairés par les rayons diffus du soleil.

Jeu de brouillard

Arrivée à Jedediah Smith Redwoods State Park, dans les environs de Crescent City. La route le traversant est en terre. Plutôt en poussière quand on voit la couleur des fougères bordant la piste. Vivement la prochaine pluie qui nettoiera tout cela.

Piste de Jedediah Smith Redwoods State Park

On pique nique au départ de la rando ce qui attire ... des chipmunks ! Pas craintifs pour 2 sous, ceux là. Il y en a même un qui a grimpé sur mon pied ! Ils doivent être habitués à se faire nourrir. Tristesse... Mais cela me donne l'opportunité de les photographier sans téléobjectif (je vous avais déjà dit que je l'avais laissé à la maison ?).

Le but de cette rando, d'environ 3h, est le Boy Scout tree, un redwood au tronc gigantesque. Enfin, il s'agit de 2 redwoods poussant au même endroit dont les troncs ont fusionné. Les photos ne lui rendent vraiment pas honneur. Dur de d'illustrer l'échelle.

On n'est absolument rien à côté de lui...

Boy scout tree

La rando en elle même est agréable, offrant des tapis de fougères, des bosquets de redwoods, le tout dans un calme absolu.

Après un saut à l'hôtel, le lighthouse inn de Crescent City, nous reprenons la route pour faire un bout de la côte de l'Oregon. Les points de vue que l'on a repérés semblent superbes... au soleil. Mais, problème, il fait gris... On est là, on a du temps, on y va ! Et en plus on croise des écureuils, des vrais !

Voici les divers points de vue auxquels nous nous sommes arrêtés, dans l'ordre d'arrêt. Certains valent plus le coup que d'autres ^^ Je vous épargne les 2 sans aucun intérêt : Thomas creek bridge viewpoint et Cape Ferrelo viewpoint. Tout du moins avec la météo du jour.


Arch rock

Natural bridges

Whaleshead viewpoint

House rock viewpoint

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Journée de transition aujourd'hui avec beaucoup de route (presque 4h). On quitte la côte avec son brouillard matinal, (voire même un peu plus que ça !) et on se dirige vers le soleil, la canicule, ... et les incendies. Notre route nous fait traverser les fumées d'un feu du Sud de l'Oregon, donnant au paysage un ton orangé laiteux (agréable, n'est-ce pas 😛). Et la température grimpe en flèche : on gagne 18°C, passant de 18 à 36°C. L'herbe est totalement jaunie, de la paille sur pied, il n'est pas rare de voir sur le bord de la route des forêts calcinées où il ne reste que les troncs noircis des sapins, reliefs d'incendies des années passées. Une certaine désolation se dégage de ces paysages. Où va-t-on ?

Notre destination du jour : Mount Shasta, au pied du mont Shasta, volcan (toujours actif) culminant à 4321 mètres d'altitude. Nous déposons en arrivant nos affaires au Shasta Inn, joli petit hôtel aux chambres soignées, puis direction le lac Siskiyou à quelques km de la ville dans lequel on compte bien piquer une tête (il fait ...chaud !). La vue depuis la rive est superbe, avec le lac bien bleu (qui a perdu 2 bons mètres de niveau d'eau) et le Mont Shasta en arrière plan.

Lac Siskiyou et Mont Shasta 

Après ce rafraichissement bien mérité et une fois les heures les plus chaudes de la journée passées, nous pouvons commencer la petite randonnée que nous avons prévue : le Heart Lake. Il s'agit d'un lac en forme (approximative) de cœur avec une superbe vue sur le Mont Shasta (en tout cas d'après les photos que l'on a trouvées sur internet. Petite rando, quelques km aller, la même distance retour et 300m de dénivelé.

L'ascension nous dégage la vue, avec bientôt un panorama saisissant !

Ascension au Heart Lake 

Nous arrivons après une petite heure de marche au lac en cœur. Pour la forme, elle se laisse en effet deviner, mais ce n'est pas si flagrant que ça. Je poursuis le sentier pour avoir une perspective avec le Mont Shasta, mais plus je monte, moins la perspective se forme ... Et le soleil baisse. Rapidement. Bientôt le lac sera à l'ombre (apparemment il faut choisir entre température et éclairage ^^). Après un demi-tour, je contourne le lac (hors-sentier, paaaaas bien ..) et j'arrive à avoir dans le même champ de vue lac et volcan.

Heart Lake 

Et pour terminer, je joue à Madame Irma !

Le soir, nous mangeons au Garden Tap, un bier garten/camion à pizzas associé à une pépinière, avec une décoration digne des meilleures guinguette de chez nous ! Et en plus ils servent des bières brassées dans la région ! Que demander de plus ? 😉

Guinguette/pépinière de mount shasta
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A la base, nous voulions faire une rando à la journée du côté du mont Shasta. Mais les températures (supérieures à 35°C) et les risques d'incendie nous font reculer. Nous préférons donc faire les 2 points d'intérêt entre Mount Shasta et Burney, à savoir les cascades de la rivière McCloud et la cascade Burney au parc McArthur-Burney.

Nous prenons donc notre le temps le matin, avec un breakfast burrito puis un tour à la pépinière/biergarten d'hier. Mais vu l'heure, on se contente des plantes. Il y avait plein de promos, dommage que ça ne rentre pas dans la valise !

Au moment de rendre la chambre, un écureuil de Californie vient nous rendre visite. Jolie queue !

Premier écureuil du jour 

Les cascades McCloud sont au nombre de 3, appelées lower, middle et upper. Original, n'est-ce pas ! Un chemin relie les 3 points de vue, ça nous permet de nous dégourdir les jambes. La cascade du bas s'avère assez décevante. Pour moi en tout cas, mais pas pour les pêcheurs qui l'assaillent de bon matin (il est bien 11h quand on y arrive^^).

Lower McCloud Fall 

La première partie du chemin est bien agréable, ombragé (un must par ce temps) et offre même un peu de fraicheur de la rivière. La 2ème cascade se dévoile à nos yeux un kilomètre plus loin, majestueuse, avec une piscine qui donne envie de piquer une tête. Mais après y avoir trempé le petit doigt, elle nous parait bien fraiche ... A croire que l'on devient difficile !

Middle McCloud Fall  

Cascade, filet d'eau, filé photographique. Et c'est parti pour une séance de poses longues !

Filet d'eau et filé photo 

Nous poursuivons jusqu'à la dernière cascade, bien moins intéressante au final que la 2ème. Je vous laisse en juger.

Upper McCloud Fall 

Au cours de cette balade, nous croisons beaucoup d'animaux. Oiseaux, chipmunk, écureuil, biches, etc ... que je mitraille bien évidemment.

Junco à dos roux 
Écureuil camouflé ! 
Des biches perdues sur le chemin 

Durant notre pique-nique, nous sommes entourés de chipmunks, comme dans tout endroit touristique (malheureusement). Mais là, plus grave, une biche avec son faon se sont approchés de nous pour réclamer de la nourriture. A seulement quelques mètres... Le faon restait un peu craintif, mais la biche, pas du tout : elle s'est encore approchée quand on s'est levé pour la faire fuir. DO NOT FEED THE WILDLIFE !!!! C'est pourtant écrit partout. Mais non, il faut toujours que des gens n'en fasse qu'à leur tête. Et voilà le résultat. Qu'elle est l'espérance de vie de ce faon, maintenant ? Cela donne un sentiment de désolation ...

Biche et son faon quémandant de la nourriture 

Le 2ème point d'intérêt de la journée est un autre cascade : la cascade de Burney. Nous voulions ne pas y aller trop tôt pour ne pas subir la canicule, mais au final, nous sommes arrivés trop tard par rapport à l'éclairage. Elle était déjà à l'ombre. On peut voir sur certaines photos que de l'eau sort du rocher pour glisser le long des falaises. Du plus bel effet ! Et ça doit rendre encore mieux au soleil !

Burney fall 
Rivière alimentant Burney Fall 
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Durant les 2 jours qui arrivent, nous allons explorer le parc national de Lassen, l'un des plus anciens parcs US. Il s'agit d'une zone volcanique encore active comprenant des zones géothermales n'ayant rien à envier au Yellowstone. Malheureusement, nous ne pourrons visiter qu'une seule de ces zones, les autres se trouvant dans une zone dévastée par le Dixie fire de l'année dernière, à des endroits qui n'a pas encore été sécurisés. Même si une grande partie du parc aura pu être préservée, les cicatrices de ce megafeu, qui aura dévasté la région pendant 3 mois (plus de 300 000 hectares de brulés), sont bien présentes.

Zones dévastées par le Dixie Fire de 2021 

Nous filons à Bumpass Hell, la principale zone géothermale accessible. Nous voulions y arriver assez tôt pour être sûr de pouvoir s'y garer. La parc est très couru et il n'est pas rare à la haute saison de ne pas trouver de place pour se garer à Bumpass Hell avant le milieu de l'après-midi. Arrivée à 10h sur le parking, tout est plein... On arrive quand même à se garer sur un bas côté un peu plus haut, ouf ! La vue se laisse apprécier !

Mont Lassen surplombant le lac Helen 

Le long du chemin menant au site, on en apprend un peu plus sur la formation du mont Lassen (le point culminant du massif) et de ses environs. Il y a quelques dizaines de milliers d'années, toute la chaîne formant un ligne de crête autour de nous n'existait pas en tant que telle. Elle se trouvait sur le flanc d'un immense volcan aujourd'hui disparu : le mont Tehama. Ce volcan s'est ensuite affaissé pour laisser place au paysage actuel. Sur la photo qui suit, imaginez que la ligne de crête continue à s'élever jusqu'au dessus de nous, avec le point de vue actuel à l'intérieur du volcan.

Nous entendons parler hindi, hollandais, japonais autour de nous, et bien d'autres langues. Il n'y a plus de doute, nous sommes bien revenus sur le circuit touristique classique. Les gens se pressent autour de nous, parlent fort, monopolisent les panoramas pour leurs selfies, bref tout ce que je n'aime pas... mais bon, il va falloir que je m'y habitue rapidement, le lake Tahoe et le Yosemite arrivent à grands pas !

Le site géothermique se trouve à quelques kilomètres du parking (sur le chemin du route, nous entendrons une dame demander à un autre promeneur "Est-ce qu'on en est à la moitié ?" alors qu'elle n'a parcouru que quelques centaines de mètres ^^). On y arrive par le haut, ce qui fait qu'on a immédiatement une vue d'ensemble : plusieurs bassins, d'eau, de boue, d'un bleu laiteux, noir, gris, plus ou moins chaude, de la roche jaune, rouge, blanche, le tout se mélangeant les uns aux autres. Et ce fumet si caractéristique d'œuf pourri qui nous accueille, pas de doute, on y est !

Vue d'ensemble de Bumpass Hell 

Il est possible de se déplacer au milieu du site, mais sur les passerelles uniquement. En effet, la roche est par endroit si fine qu'il est possible de la briser en marchant dessus. Et qui sait ce que le pied trouverait dessous ? De la boue à plus de 100 degrés, agrémenté d'un peu d'acide sulfurique comme l'a expérimenté Bumpass au XIX ème siècle par exemple ? L'origine du nom du site est maintenant élucidé !

Voici quelques photos de différents points d'intérêt.

Détails de Bumpass Hell 

Des fumeroles s'échappent par endroit, de façon plus ou moins intense. La vapeur la plus chaude atteint même les 130 degrés ! A d'autres, ce sont des bains de boue bouillonnante qui sont les stars. Mais malheureusement un peu loin du chemin pour que cela rende bien en photo ...

La palette de couleurs des roches environnantes est vraiment impressionnante : elle comprend du rouge, du noir, du blanc, du jaune, du vert, du... une vraie palette d'artiste ! Ou un vrai atelier d'apprenti chimiste ^^

Et pour terminer, une vue panoramique du site.

Le soleil commence à bien taper, nous nous dirigeons vers le visiter center à l'entrée sud du parc pour échapper temporairement à la chaleur. C'est également l'heure de se poser plein de questions existentielles, concernent la taille du T-shirt à ramener, le magnet qui complétera la collection, etc... Mais avant d'y arriver, petit arrêt à Emerauld Lake. Je vous laisse deviner le pourquoi du nom 😉

Emerauld lake 

Le ventre plein, les achats effectués, nous revenons sur nos pas pour nous diriger vers Sulphur Work. Il s'agit d'un mini-site géothermique en bord de route dont le nom provient du fait qu'une ancienne mine de soufre était exploitée dans le coin au XIXème siècle. Fumeroles, bain bouillonnant, roches colorées, tout est là !

Sulphur Work 

La découverte du parc se poursuit par une rando nous amenant à 3 lacs en terrasse. Les panoramas sont très beaux, mais pas forcément dépaysants. On pourrait presque se projeter du côté des lacs des Bouillouses, dans les Pyrénées Orientales, si ce n'était pour ces chipmunks et autres écureuils qui nous regardent passer ou encore cette biche à queue noire avec son faon qui broutent paisiblement à côté du chemin.

Départ de la rando avec vue sur le mont Lassen 
Les lacs en terrasse

Et cette mousse d'un vert-jaune pétant !

Mousse bien saturée (niveau couleur 😛) 

Le soleil baisse, il est temps de penser à rentrer. Mais nous faisons quelques arrêts sur la route du retour, comme à Kings creek, une petite prairie paisible, parfaite pour un pique nique sur l'herbe ou encore à Devasted area. A cet endroit se trouve un petit circuit ponctué de panneaux très instructifs expliquant la provenance de tous les blocs de rochers parsemant les lieux : Devastated Area se trouve juste sur le chemin de la coulée de boue déclenchée par l'éruption de 1915 du mont Lassen. L'explosion générée par l'éruption a fait fondre la neige du sommet, déclenchant une avalanche/coulée de boue qui a tout emporté sur son passage, y compris les blocs de magma qui venaient d'être créés, blocs qui ont été essaimés tout le long du flanc du volcan. Impressionnant !

Kings creek 
Devastated area et ses rochers provenant de l'éruption de 1915 

A la sortie nord du parc, nous faisons un arrêt à Manzanita lake, un lac qui s'est formé il y a 300 ans environ, lorsque qu'une avalanche de rochers a créé un barrage naturel sur la rivière s'écoulant à cet endroit. Par temps calme, il est possible d'avoir un beau reflet du mont Lassen, mais aujourd'hui, le vent était de la partie, sniff...

Reflet du mont Lassen sur le lac Manzanita 

Nous terminons la journée sur une curiosité singulière : les lava tubes. Il s'agit de tunnels formés par de la lave il y a 27000 ans : la lave en surface s'est solidifiée alors que celle à l'intérieur était encore liquide et a continué à s'écouler... jusqu'à obtenir ces singularités !

Lava tube près de Lassen 

Le retour à l'hôtel se fait à la nuit tombante, nous offrant un coucher de soleil flamboyant, en particulier sur le mont Shasta, à une centaine de km de là.

Coucher de soleil avec le mont Shasta en toile de fond 
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Pour notre deuxième journée dans le parc, nous faisons l'ascension du cinder cone, un volcan formé de cendre et de scories, apparu au milieu du XVII ème siècle. Au pied de ce volcan, un immense lit de lave se jette dans les lacs environnants. Le parking se fait au bord d'un de ces lacs, au petit matin. On s'est levé à 6h15 pour arriver à ... 8h30 au départ de la rando après une bonne heure de route et un arrêt à un point de vue surplombant la vallée de Hat creek, elle aussi dévastée par les flammes il y a plus d'une dizaine d'années. D'un côté, nous voyons le mont Lassen et de l'autre le mont Shasta.

Hat Creek avec le mont Lassen et le mont Shasta

En nous garant, nous voyons de l'autre côté du lac 3 biches à queue noire pâturer sur ses berges. Nous tentons de les approcher un peu, mais elles lèvent la tête, inquiètes, en nous voyant arriver. On n'insiste pas et les laissons petit déjeuner tranquillement. Nous croisons également un petit chipmunk se déplacer avec un grain de raison plus gros que son ventre ! Tout mignon ^^

Le sentier amenant à cinder cone longe en partie du lit de lave, haut de plus d'une dizaine de mètres comme il est possible de le voir derrière les biches. Le sable sous nos pieds ne facilite pas notre approche. Qu'est-ce que va donner la montée dans les scories si on galère déjà sur du presque plat ! Le sommet du volcan dépasse tout de même de 200 m la plaine d'où il est né.

Nous le voyons apparaître, majestueux, dominant le lit de lave et la plaine qui amène au loin au mont Lassen. Et nous voyons surtout le chemin amenant au sommet. Raide. Très raide. Il n'a rien à envier aux sentiers norvégiens en terme de pente !

Le paysage est très minéral, les pins s'éclaircissent jusqu'à (presque) totalement disparaitre au pied du volcan. Seul un pin téméraire tente de grandir sur cette pente inhospitalière.

On entame la montée, les premiers pas sont durs, les scories glissent sous mes pieds. J'ai horreur de cette impression de descendre la moitié de ce que j'ai monté à chaque pas. Petit à petit je m'habitue à cette surface, je repère les zones plus stables laissées par les pas des personnes qui me précèdent. Je m'enfonce beaucoup moins (je tiens à ne faire que 200m de dénivelé, pas 300 !) mais en contrepartie, ma foulée perd de sa régularité, mon rythme se brise. On ne peut pas tout avoir...

Dure montée 

Après 30 min de montée, pénibles mais pas éprouvantes, j'atteins enfin la bord du cratère. La vue est à couper le souffle. Je vous laisse voir par vous même.

Au sommet ! 
Panorama en direction du mont Lassen 

Parce que la montée ne m'a pas totalement cassée, je décide de descendre dans le cratère. Bon, la vue est bien mieux du haut, mais au moins je peux dire : je l'ai fait !

Au retour, nous croisons nos rongeurs favoris, et encore une fois je dégaine l'appareil photo. Admettez qu'il a une bonne bouille !

Au moment de ranger les affaires de rando dans la voiture, le couple (la cinquantaine bien tassée) nous aborde en nous demandant d'où on vient. Quand ils apprennent que l'on est Français, ils entament une conversion autour de tout et de rien pendant trente bonnes minutes (première fois à Lassen alors qu'ils habitent à moins d'une heure de route, prix excessif de l'essence, test anti-covid hebdomadaire pour la dame qui travaille dans un lycée, etc ...). Ce qui est marrant, c'est que la même chose nous est arrivée lors de notre pause de midi (au café Craving à Chester) : la table d'à côté nous demande d'où on vient et se met à nous indiquer les meilleures randos du lac Tahoe et du Yosemite ! Ils nous ont même invité à un concert le soit, mais il nous reste une bonne heure de route avant d'arriver à notre logement pour la nuit : le Sierra Sky Inn.

Sierra Sky Inn : accueil tout sourire, au milieu des bois (mais à côté de la route), propre, familial, piscine, petit déjeuner maison succulent !

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Aujourd'hui, c'est le retour à la civilisation, à la foule, la vraie. Direction le lake Tahoe, lieu de villégiature des californiens et des habitants du nevada. De plus, on a eu la bonne idée de choisir le jour du Labor Day. Bref, autant vous dire que ça va être surpeuplé...

Lorsque l'on emprunte la dernière portion de route menant au lac, nous voyons dans le sens opposé une file ininterrompue de voitures cherchant à rejoindre l'autoroute sacramento/reno. Bonne chose que le lac se dépeuple de la sorte, mais pas sûr que cela suffise...

L'arrivée sur le lac est magnifique, d'autant qu'il n'y a pas un nuage à l'horizon. La couleur de l'eau fait rêver, on se croirait dans les îles. Par endroit, de petites plages de sables blancs perdues au milieu de criques inaccessibles ou presque viennent compléter le tableau. Ce serait idyllique s'il n'y avait pas ... tout ce monde.... En ce Labor Day, les parkings officiels sont complets, tout comme les bords de l'unique route qui fait le tour du lac. Où normalement le fait de s'y arrêter est strictement interdit. Apparemment cela devait être toléré en ce jour de forte affluence.

Notre premier arrêt sera au state line fire lookout, un ancien poste de guet d'incendies juste à la limite entre la Californie et le Nevada. D'ailleurs, on s'aperçoit vite de notre arrivée dans le Nevada vu qu'on y est accueilli par ... des casinos ! Aucun problème pour se garer, la rando est courte et le point de vue est sublime. On y a une vue sur tout le lac et ses environs (pratique pour repérer les feux de forêt, le direz-vous). Des panneaux informatifs ponctuent le tour du lookout. On y apprend que la forêt qui habille les flancs du lac date d'il y a une centaine d'années seulement. En effet, durant la 2eme moitié du XIX ème siècle, la forêt d'alors a été totalement abattue pour fournir du bois aux mines d'argent du côté de Carson City.

Notre 2eme petite rando nous amène à Monkey rock (vous verrez sur les photos le pourquoi du comment). Nous avons eu de la chance de trouver de la place dans le parking payant au pied de la rando, parking qui dessert aussi le east shore trail, une balade en bord de lac sur une voie réservée aux piétons et vélos. Le hic de ce parking ? Son prix : 7$ de l'heure les jours fériés (ce que nous sommes - vous avez retenu, Labor Day ? ) de 11h à 15h. Et il est exactement ... 12h02.

La rando en elle même est sympathique, nous découvrons la côte Est du lac au fur et à mesure que l'on prend de l'altitude. La vue une fois arrivés au rocher 🐒 est tout simplement sublime (j'ai l'impression de me répéter). Le rocher en lui même est intriguant. Est-il réellement naturel ou bien quelqu'un s'est-il amusé à sculpter ces traits simiesques ?


Le fameux singe rocher!

Nous empruntons un morceau du east shore trail au retour et foulons quelques instants la hidden beach. Je m'y attarderais bien, mais l'heure tourne et les 14 $ se terminent bientôt...


Hidden beach

Notre hôtel est au sud du lac, nous au nord. On se dit qu'on fera quelques arrêts photo et pourquoi pas trempette sur les berges du lac en cours de route, il semble y avoir pas mal de jolis points de vue. Mais on désenchante vite, des voitures partout, des parking qui dégorgent, des bas-côtés congestionnés... on ne pourra pas s'arrêter à une seule de ces criques. Grosse déception.... on trouve tout de même un point de vue sur un promontoire où l'on pique nique. La vue est acceptable tout de même 😛

Rive Est du lac Tahoe

On entre dans la "grosse" ville du sud du lac, côté Nevada qui s'appelle Stateline (orignal). Des hôtels de tous types, des casinos de plusieurs étages... pendant quelques secondes, on s'imagine être à Las Vegas. Quelques secondes seulement, mais quelques secondes tout de même... Notre hôtel, le Black Jack Inn, se trouve dans cette ville, mais côté californien. Ici, plus de casinos, plus d'étages même, mais toujours plein d'hôtels. Il faut dire que c'est la ville touristique par excellence du lake Tahoe, où la plupart des plages sont privées. Et à 25$ l'entrée, ça fait cher payé... Pour en revenir à notre hôtel, il ne paye pas de mine de l'extérieur, mais la chambre est propre (avec le frigo non vidé par contre ...) et surtout la salle de bain tout juste rénovée.

Une fois les affaires déposées, il est 17h. L'heure où, normalement, les parkings des parcs pris d'assaut le matin commencent à rouvrir. On continue donc notre tour de lac vers emerauld bay, un presque lac dans le lac. Un presque-lacception en fin de compte. Pour y arriver, la route emprunte une crête surplombant d'un côté le cascade lake et de l'autre le lake Tahoe, crête juste assez large pour la route. Impressionnant !

Nous nous arrêtons dans les 3 parcs des environs : inspiration point, emerauld bay state park et D.L. Bliss state park.

Emerald bay

Le 1er arrêt, Inspiration Point, ne vaut à mon sens pas le coût. J'ai trouvé que c'était cher : 5$ pour 30 min, pas de CB, et surtout que la vue était limitée, en raison de la présence importante d'arbres. On a tout de même une vue relativement dégagée sur l'île d'emerald bay, la seule île du lac, d'ailleurs. Si vous regardez attentivement la 1ere photo du bloc précédent, vous pourrez voir un toit sur l'île. Il s'agit du salon d'été du manoir d'une noble scandinave qui est construit sur la berge. Il est possible d'y descendre (au manoir, pas au salon d'été) mais nous n'avions pas le temps, d'autant que le soleil bassait rapidement ce qui faisait que tout était dans l'ombre. Cette rando débute à l'emerald bay state park. Moins cher que le précédent, à 3$ de l'heure ou à 10$ de la journée, sachant que le billet est valable le jour de l'achat dans tous les state Parks de californie. Et cela tombe bien, le parc suivant est également un state park => 2 pour le prix d'un !

Dans ce dernier park, D.L. Bliss, nous partons à la rencontre du phare pour voies navigables le plus haut du monde. Il servait au début du XXeme siècle pour guider le bateau à vapeur faisant des liaisons entre le nord et le sud du lac.

Phare pas à On

Nous terminons notre visite par un coucher de soleil sur la plage de Calawee cove. Très joli cadre et couleurs magnifiques...

Coucher de soleil à Calawee Cive beach

Nous concluons notre journée par un hot dog bière à South lake Tahoe dans une guinguette à loupiotes. Le bar à biere s'appelle The Hangar et sert 30 bieres pression differentes. La bierotheque a de la concurrence ! Cadre très agréable, hot dogs originaux et frites au cheddar et bacon succulentes !

Une bonne fin de journée !

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La fin du voyage approche, tout comme ce qui est pour moi le parc tant attendu : le Yosemite. Premier parc national américain, des paysages à couper le souffle, des falaises mythiques... De quoi s'occuper plusieurs semaines, voire plusieurs années. On y a prévu 2 jours et demi sur place, ce qui ne nous permettra que d'effleurer la richesse de ce parc, même s'il s'agit de la plus grande durée au même endroit pour ce voyage.

Mais avant d'y arriver, nous faisons une halte à Bodie, une ville fantôme qui a connu son apogée en 1879, avec plus de 7000 habitants.

Comme beaucoup de villes champignons, elle est née de la découverte de filons d'or et s'est construite autour de la mine, ou plutôt des mines. La dernière a fermé ses portes dans en 1942, alors qu'il ne restait plus qu'une centaine d'habitants, signant la mort de la ville. Elle est restée à l'abandon, déserte, pendant ensuite 20 ans, jusqu'à ce que la famille propriétaire des lieux cède le tout à la Californie pour en faire un parc. Depuis, les bâtiments sont réparés a minima, le but n'étant pas de les restaurer mais de prévenir tout effondrement.

Il y a du boulot, là 

Le tarif d'entrée en 2022 était de 8$ par personne, plus 3$ pour le livret servant de guide à nos déambulations au travers des rues endormies. Personnellement, j'ai trouvé ce guide extrêmement utile, animant par ses descriptions et petites histoires ces bâtiments figés dans le temps.

Je ne vais pas vous raconter en détails notre visite, qui aura duré 3 bonnes heures, juste vous parler de quelques points qui m'ont marqués. J'ai abordé cette ville comme une ville du Far West, telle que j'ai pu me l'imaginer au travers des lectures des albums de Lucky Luke. Mais en regardant au travers de la fenêtre de la 1ere maison que je croise et je vois... du papier peint au mur. Tiens, il y en avait, dans les Lucky Luke ? Plus loin je vois ... une station service. Drôlement modernes, les chevaux de ce Far West ! Et bientôt je remarque... des fils électriques arriver dans la plupart des bâtiments. Tous ces équipements me semblent tellement anachroniques. Mais en y réfléchissant bien, même si cette ville a gardé un extérieur figé dans la fin du XIXème siècle, elle s'est modernisée au fur et à mesure des années. L'électricité est par exemple arrivée dans les maisons particuliers de la Californie vers 1910. Le papier peint servait quant à lui principalement à l'isolation des murs et des plafonds (et un peu de décoration également). Les murs étaient composés au mieux de 2 cloisons de bois remplies de terre, au pire d'une seule cloison de bois. Je vous laisse imaginer le confort thermique de ces habitations, entre les 30°C ou plus de l'été et les tempêtes de neige l'hiver. Le papier peint avait l'avantage de couper les courants d'air.

Quelques bâtiments emblématiques, singuliers, sont toujours debout, comme l'église, le croque-mort, le coffre de la banque, une partie de la prise, la salle de gym, la roulette ou le billard, l'école, la caserne de pompiers, les latrines.

La ville est parsemée d'objets insolites, rouillés, accentuant l'effet d'abandon.

Quelques photos supplémentaires,

Quelques photos de photos d'époque

Photos d'époque 

Notre visite se termine par une visite du cimetière, finalement assez petit comparativement à la taille de la ville. La dernière tombe date de 2003. Il s'agit de celle de la personne s'étant occupé de la ville pour le compte des propriétaires des lieux durant les 20 ans d'abandon entre la fermeture de la mine et la reprise par l'état de Californie. Cette personne était née et a vécu à Bodie, elle était la mémoire vivante des lieux et l'a transmise au moment de la création du parc. Le cimetière comporte d'autres tombes, la plupart de personnes relativement jeunes, parfois même d'enfants ou de bébés. L'espérance de vie n'était pas la même à l'époque...

Cimetière de Bodie et tombe de Bodey 


Il est temps de reprendre la route pour le Yosemite ! On emprunte la Tioga road depuis l'Est. Ça monte raide dans une vallée inhospitalière. Les panneaux indiquant l'altitude se suivent, 6000 pieds, 7000, 8000 jusqu'à atteindre les 9000 pieds, soit presque 3000m d'altitude, lorsqu'on arrive au col.

Tioga road côté East Sierra 

Et là, le paysage change, passant à de la végétation de typique zone aride à de la forêt de résineux. On commence à voir également les formations granitiques qui ont fait la renommée du parc , des mille feuilles granitiques, des dômes, de granite toujours, pas forcément coupés en 2, des falaises, plus ou moins verticales, sans prise apparente. Elles se grimpent, pourtant!

On va d'arrêts photo en arrêts photo, de paysages en paysages, jusqu'à atteindre Olmsted Point. Et là, je vois, au loin, pour la première fois ... Le Half Dome. Je suis comme un gosse à Noël ! Même s'il est loin, même s'il paraît tour petit, c'est lui !

Bon à savoir, depuis Olmsted point, il y a un petit sentier qui descend pour nous amener à la version upgradee du point de vue du parking. A ne pas manquer, à seulement 5 min ! C'est l'occasion d'un petit shooting aux lueurs du soir (pas simple, avec le soleil dans les yeux !).

Le soleil se couche, il nous reste encore une bonne heure de route pour atteindre notre point de chute pour la nuit, un RV resort à 10 min en voiture de l'entrée du parc.

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Premier jour au Yosemite, tellement de choses à voir, à découvrir, à explorer...

Le programme de la journée ? Un petit tour aux séquoias géant de Tuolumne Grove puis à Yosemite Valley pour y écumer les vues iconiques. Pourquoi dans cet ordre ? Parce que la vallée est remplie des fumées de l'incendie Red Fire consummant les forêts à quelques kilomètres au sud-est du Half Dome. Généralement, ces fumées se lèvent vers 14h.

Tuolumne Grove contient environ 25 séquoias adultes, dont les plus vieux peuvent atteindre 3000 ans ... Ça donne le tournis ! Au début du chemin se trouve une coupe d'un tronc de séquoia d'un fort beau gabarit ! Je vous laisse compter son âge ? 😉

Le chemin de descente n'est franchement pas intéressant, on traverse une forêt quelconque sur une ancienne route (l'une des premières du parc). Heureusement qu'il y a des chipmunks et autres écureuils pour agrémenter la balade !

On en oublierait presque que l'on est là pour voir des séquoias géants ^^ Ils sont bien là, dispersés, mais après avoir vu les Redwoods, j'avoue que c'est un peu décevant.

Un grand séquoia géant 
Un mini séquoia géant ! 

Une curiosité se trouve sur le chemin : le Dead Giant tunnel tree. Il s'agit d'un séquoia (en grande partie brulé) dont le tronc, encore debout, a été découpé pour y faire passer la "old big oak flat road" du temps des 1ers touristes du parc. Il devait être d'un bon âge lorsque la mort l'a fauché. Jugez plutôt de la taille de son tronc ...

Autre curiosité, au cœur du Grove : un séquoia sur le flanc, long, très long, en grande partie évidé et dont il est possible de "visiter" l'intérieur.

Grâce aux écureuils (oui, nous sommes toujours de grands enfants !), nous avons passé près de 3h sur cette balade. J'avoue être tout de même resté sur ma faim niveau arbres géants. Je devais trop anticiper un bosquet de type redwood, en moins grands mais plus larges, et non des séquoias dispersés au travers d'une forêt d'autres résineux.

Il est presque midi quand on prend la route pour la Valley. Plus on descend, plus la température monte, plus le ciel devient enfumé et blanchâtre tendant vers le rouge. On ne voit vraiment pas grand chose au fond de la vallée... Voici par exemple El Capitan derrière son écran de fumée, à l'occasion d'une légère éclaircie.

El capitan 

Nous ne nous arrêtons pas aux autres points de vue (on y repassera une fois la fumée levée), et nous dirigeons directement vers le visitor center pour se renseigner sur les conditions du lendemain et prendre une décision concernant le programme. J'aimerais faire le Four Mile Trail, seul moyen d'aller à Glacier Point en raison de la fermeture de la route amenant à ce point de vue. Mais la rando est assez longue, avec pas mal de dénivelé et surtout part de la vallée où des températures digne de notre canicule sont prévues le lendemain (plus de 38°C ...). Pour y échapper, il faudrait partir tôt, mais dans ce cas on monte dans un air chargé en fumées et sans aucune vue. Si on veut échapper à la fumée et profiter de la vue, il faut faire les 1000m de dénivelé par plus de 35°C et sous le soleil. Bref, un non-choix ... On fera autre chose...

Après avoir écumé les boutiques de souvenirs, le ciel s'est enfin dégagé (il est 14h) et nous partons à pied en fond de vallée. Et nous pouvons voir, presque de près, le Half Dome, nous dominant.

Half Dome 

Après un pique-nique sous les yeux d'animaux nous regardant avec envie, nous nous dirigeons vers les cascades "Lower" et "Upper falls". Elles n'ont de cascade que le nom ce jour là : aucune eau ne s'en écoule. Sec de chez sec ...

Enchainement des 2 cascades 
Lower Falls 

A quelques endroits se trouvent des moulures des reliefs environnants, comme celui au pied des cascades. Très intéressant à étudier !

Moulage des cascades Upper et Lower Falls 

Nous terminons notre journée par la tournée des points de vue en voiture. Premier arrêt à El capitan, Mecque de la grimpe. D'ailleurs, arrivez-vous à repérer les grimpeurs sur les 2 premières photos ? Et le portaledge sur la 2ème ?

El capitan et ses grimpeurs 
Hanging valley viwpoint 
Tunnel view 

Et de nouveau Hanging Valley viewpoint alors que la fumée est de retour, donnant au paysage ce ton rougeâtre.

Encore une journée bien remplie, avec de superbes paysages et des panoramas mythiques. A noter tout de même cette chaleur et l'incendie à proximité qui ont un peu contrarié nos plans. Tout ne peut pas être parfait ...

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Dernier jour au Yosemite, qui sera consacrée à de la rando. A défaut de pouvoir aller au Glacier Point pour l'admirer sous cet angle, nous décidons d'aller le voir de face à partir du North Dome, se situant sur le versant Nord de Yosemite Valley. Mais avant cela, nous faisons un petit échauffement au Lembert Dome, du côté de Tuolumne meadows, au pied duquel nous nous sommes arrêtés lors de notre entrée dans le parc.

laPour pouvoir faire ces 2 randos sans nous presser, il faut partir tôt ! Nous avons donc le droit à un joli lever de soleil le long de route !

Lever de soleil à l'entrée du Yosemite

Des travaux ont lieu le long de la route. De loooongues zones de travaux où la circulation se fait par alternance. Qui dit alternance dit arrêt interdit. Et c'est dans une de ces zones que l'on voit ça ! Impossible de s'arrêter donc ... Bravo à ma sœur d'avoir réussi à immortaliser la scène à main levée depuis la voiture en mouvement !

Lembert Dome peut être atteint à pied (et surement à main aussi, en grimpant) par un petit sentier slalomant dans une forêt de pins, avec ces éternels chipmunks pour nous tenir compagnie. Nous atteignons rapidement la zone aplatie du dôme où nous accueille ... une bonne grosse marmotte !

Marmotte du Yosemite 

Nous progressons doucement sur le dôme, profitant de la vue à presque 360°. Nous découvrons que Tuolumne meadows est presque un haut plateau dans lequel serpent un torrent. Nous voyons d'autres dômes au loin, des chaines plus alpines fermant notre champ de vision.

Lembert dome 

La paroi fermant le dôme est bien abrupte. Cela donne envie de s'assoir sur le bord 😛

Voilà à quoi ressemble de le Lembert Dome depuis la formation rocheuse juste à côté. Pas vraiment la tête d'un dôme de ce côté là, n'est-ce pas ?

Vue sur le Lembert Dome 

C'est maintenant le moment d'entamer la pièce de résistance : le North Dome depuis le parking Porcupine Flat. Il s'agit d'une rando avec pas mal de développé (15 km environ) et un peu de dénivelé (500/600m), dénivelé fractionné en plusieurs partie. Il est également possible d'aller voir sur le chemin une arche, ce qui est plutôt rare dans le coin ! Le début de la rando n'est pas très intéressant, un peu du genre de celui du Tuolumne Grove. Mais assez rapidement, la forêt s'éclaircit et l'on atteint des zones plus agréables.

Un bon endroit pour pique-niquer selon AllTrails ... quand il n'y a pas trop de fumée ! 

Le problème, c'est qu'il est encore relativement tôt et que la fumée de l'incendie stagne encore dans la vallée. Mais le temps d'un pique-nique et de sortir complètement de la forêt, le ciel s'est dégagé et nous pouvons admirer le Half Dome et la chaine dans laquelle il se trouve. Observez sur le panorama ci-dessous les volutes de fumées au fond à droite, responsables du manque de visibilité les matins.

Half Dome en face, Cloud Rest à gauche et North Dome totalement à droite 

Plus nous avançons, plus il devient un géant isolé devant nous.

Jusqu'à atteindre le bout du bout (en tout cas sans tomber !). Sur le panorama qui suit, nous voyons sur plus de 240°, depuis Clouds rest jusqu'au fond de Yosemite Valley. Comme vous pouvez le voir, le temps s'assombrit derrière le Half Dome...

Sur le bout de Half Dome se trouvent des rochers sculptés de façon étranger. Moi, je vois une chaussure à talonnette de la renaissance dans celui de droite. Et vous ?

Il est temps de revenir. Je traine un peu en arrière pour terminer l'étape de l'avant-veille (il y a une super connexion 4G à cet endroit, contrairement au camping où nous logeons ...), jusqu'à ce que je voie ma sœur revenir vers moi, pas très rassurée, en me disant : "j'ai vu un ours". Un ours se trouvant juste à côté du sentier que nous devons emprunter. Du seul sentier que nous pouvons emprunter en fait (ce sont des falaises sur les 3 autres côtés). Comme l'ours l'avait vue, il y avait peu de chance pour qu'il soit encore là, mais on s'avance tout de même prudemment sur le chemin (et s'il n'était pas seul ?). Un mélange d'appréhension et d'excitation m'habite, appréhension car ce ne sont pas des nounours, ces bêtes là ... et d'excitation parce que je vais peut-être voir un ours, un vrai, en liberté ! Tout à coup, ma sœur dit : "il est là !". Le temps que je tourne la tête, il a disparu ... Je continue rapidement sur le sentier qui prend de la hauteur pour essayer de le repérer par le haut, mais peine perdue... Petite frustration pour ma part, j'aurais vraiment aimé pouvoir le voir 😦. Mais content tout de même que ma sœur ait eu cette chance !

Il reste 2h30/3h de marche et ça commence à tonner au loin. Rassurés par les propos d'un des rangers sur la météo du lieu de la rando (pas d'orage qu'il a dit), on ne se presse pas plus que ça. Je fais même un détour par l'arche, qui est à 500m du chemin (Lucile part devant, quant à elle). Je m'en approche au plus près, toujours heureux de pouvoir grimper sur ce type de formation ! J'ai bien envie de marcher dessus même, mais ce n'est vraiment pas raisonnable...Et parfois, je le suis ^^

Indian rock 

Puis je sens une goutte. Un rappel à l'ordre ? Il me reste 5 km jusqu'à la voiture, j'accélère le pas. Il n'est que 17h mais déjà les lumières donnent l'impression d'un coucher de soleil. Ce sont les cendres en suspension, provenant du Red fire que l'on peut voir sur les panoramas du Half Dome, qui donnent cette coloration. Je m'attarde quelques instants pour immortaliser ce moment.

Ploc ploc ploc ... Deuxième rappel à l'ordre ... Cette fois, je ne m'arrête plus, même pour photographier cet écureuil trop mignon qui me regarde du bord du chemin. Eclair .... boum. Ah, il est à 4 km. Les ploc ploc intermittents deviennent de la pluie continue. Je range l'appareil photo, sors la cape de pluie du sac et me mets à courir. Mais ça moooonte ... Je marche, trottine, cours, marche ... Une bonne chose, l'orage ne se rapproche pas de moi, c'est déjà ça ! Mais je n'en arrive pas moins trempé à la voiture, la chemise bonne à essorer. Heureusement que j'ai un change dans la voiture ! Au final, j'aurai fait ces 5 km et 100m de dénivelé en moins d'une heure ! Ça fait des souvenirs 😉

Et ça nettoie la voiture ! Et oui, demain, c'est le retour sur SF (petit pincement au cœur) et le retour de la voiture.

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C'est vendredi, la veille du vol retour pour la France. Jour du retour à San Francisco 😦.

Beaucoup de route au programme, près de 4h, avec une arrivée sur la Bay Area du côté d'Oakland vers 12h. Heure de pointe ou non, la circulation était dense, très dense. Mais pas assez la plupart du temps pour créer des ralentissements. C'est toujours un régal que de subir ce trafic, sur des autoroutes à 2 x 5 voies qui fusionnent avec d'autres autoroutes tout aussi grosses, avec des camions qui doublent par la gauche, des voitures par la droite, alors que je suis déjà 5 mph au-dessus de la limitation de vitesse. Un ré-gal !

On arrive tant bien que mal au Bay bridge, le pont reliant Oakland à San Francisco, sur lequel la vue de la baie vaut le détour. Enfin, a priori, car toujours sur une autoroute à 2 x 5 voies, avec des camions, des voies de droite qui disparaissent, je n'ai pas trop le loisir d'admirer le paysage...

On quitte rapidement l'autoroute urbaine de SF pour nous diriger vers Twin Peaks. Arrêt obligé des touristes, on comprend pourquoi en y arrivant. La vue à quasiment 360 degrés vaut vraiment le détour !

Lacets de Twin Peaks 

D'un côté le Downtown et la baie, au nord les piliers du Golden Gate qui dépassent de la brume, à l'Ouest la côté pacifique, etc ... Par temps clair comme aujourd'hui, un vrai délice !

Market Street traversant le Downtown 

Et pour terminer, un panoramique sur environ 180 degrés :

L'étape suivante de cette visite éclair de SF, ce sont les hidden garden steps.

Il s'agit de 2 escaliers (ou plus, en tout cas, on en a vu 2) dont les contremarches sont carrelées, créant ainsi des scènes centrées sur la nature, la faune, la flore, etc ... Très original et avec un rendu que j'ai trouvé bluffant !

Et le 2ème escalier du même genre, avec des plans plus serrés sur les différentes scènes.

Ca mérite bien un portrait !

La fin de la journée approche lorsque nous entrons au jardin japonais, qui se situe au Golden Gate park, le Central Park de SF. Le jardin japonais, ou plutôt le jardin de thé japonais, a été inauguré en 1894 et a évolué tout au long du XXème siècle. Émerveillement à chaque changement de paysage, sérénité en déambulant au milieu de ces bonsaïs centenaires, ébahissement (avec une touche de jalousie) devant ces érables aux couleurs éclatantes. Je vous laisse le découvrir au travers de cette large sélection de photos ! Nous y serions bien restés quelques heures de plus, mais l'heure, c'est l'heure et on est mis à la porte à 18h pétantes ...

Quelques photos que j'aime particulièrement

Pour terminer la journée, nous allons admirer le coucher de soleil sur Baker Beach, la plage donnant sur le Golden Gate. Du monde profite des derniers rayons de soleil de la journée, une séance de yoga se termine, les invités d'un enterrement de vie de couple se rejoignent, des chiens s'amusent sur le rivage, le tout avec comme toile de fond le Golde Gate se parant de ses couleurs du soir avant de se voiler de sa brume si connue.

Baker beach 

Dernier arrêt avant le retour à l'hôtel : Golden Gate OVerlook, le point de vue le plus dans l'axe du pont (on les a tous faits !). Je sors le trépied et tente une pose longue malgré les rafales qui tentent de déstabiliser l'appareil photo. Le résultant est presque fantomatique !

Golden Gate se voilant pour la nuit 
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Ca y est, c'est la fin ... Après un petit déjeuner chez Mel's (sans jus d'orange à 7$ cette fois), c'est le moment de rendre la voiture qui nous aura accompagnée sur près de 3000 km ! Pas mal de monde à l'agence du Fisherman's wharf et surtout ... des français ! Le fait de croiser des français sera presque notre fil rouge de la journée ^^

On retourne vers Lombard street pour la voir à une meilleure heure (soleil moins écrasant), mais la brume est de la partie ce matin ce qui donne un ciel laiteux, uniforme ... moche ! Presque aussi moche que tous ces fils électriques/téléphoniques qui envahissent certaines rues (voire la plupart des rues) de SF.

Quel fouillis ! 

Nous nous dirigeons à pied vers le Sud, en direction de Market Street, avec un 1er arrêt à la cathédrale. On se croirait presque à la maison !

Face de la cathédrale de SF 
Détail de la porte d'entrée 

La visite coutant une bonne dizaine de $$$, on préfère aller découvrir d'autres quartiers... Notre destination finale : les Painted Ladies, cette célèbre rangée de maisons victoriennes devant les immeubles du Downtown pour toile de fond. Comme toutes les rues sont perpendiculaires, impossible de prendre la tangente, euh non, la diagonale ! On se dirige donc vers Market Street et le City Hall. Mais en approchant de cette artère du Downtown, on remarque de plus en plus de tentes sur les trottoirs, de personnes allongées dans les entrées d'immeubles. Puis ce sont des personnes avec des gilets jaunes à chaque carrefour. Des médiateurs ? L'ambiance a totalement changé en 2 blocs, presque plus de piétons, des relents d'urine, des attroupements de jeunes et moins jeunes. C'est la seule fois où on ne s'est pas senti à notre place dans cette métropole ... La crise du covid a frappé fort ici, triplant le nombre de SDF de la ville.

On décide d'aller au plus vite vers l'artère principale que l'on attrape au niveau du City Hall. Plus impressionnant que le Capitole !

City Hall de SF 

On prend alors Grove Street en direction de Alamo Square, au coeur d'un quartier ayant conservé un bon nombre de maisons victoriennes, dont cette rangée surnommée "Painted Ladies".

Painted Ladies 

Personnellement, j'ai trouvé que d'autres maisons du quartier étaient plus intéressantes, plus typées. Vous avez le choix !

Exemple de maisons victoriennes croisées dans les rues de SF 


L'heure tourne, il est temps de retourner récupérer nos bagages à l'hôtel. On le rejoint à pied en traversant Filmore District puis Pacific Heights. A cet endroit, les rues sont vraiment, mais vraiment raides ... Qui a confiance dans son frein à main ? 😛

Un après un trajet en bus jusqu'à Mission District puis le BART jusqu'à l'aéroport, nous voilà avec 4 bonnes heures d'avance dans le hall d'embarquement. Pile dans les recommandations d'Air France. Mais d'ailleurs, pourquoi 4h ? Heureusement que j'ai mon portable pour pouvoir traiter les photos du voyage et écrire quelques étapes dans ce carnet !

Puis vient l'heure de l'embarquement (avion complet cette fois-ci ...), d'essayer de prendre quelques photos de SF de nuit (pas une grande réussite), de préparer son décalage horaire (petite nuit de 4h dans l'avion juste après le décollage puis interdiction de dormir) et d'admirer la côté Est du Groënland, avec ses montagnes, ses glaciers, ses icebergs (spectacle grandiose !).

La seule photo potable de SF de nuit. On reconnait quelques artères principales, comme la Market Street, et le Bay bridge.

SF de nuit 

Et les dernières photos de ce carnet seront celles du Groenland. Toujours frustrant d'avoir cette vitre d'une propreté douteuse devant l'objectif, mais quand on n'a pas le choix ... Mais même dans ces conditions, le spectacle est impressionnant.

Côté Est du  Groenland

Voilà qui conclue ce carnet, 2 semaines passées à vadrouiller dans le Nord de la Californie, avec des paysages à couper le souffle, des randos grandioses, des souvenirs pleins la tête.

Merci à Lucile pour avoir préparer l'itinéraire, les points d'intérêt, les vues à ne pas manquer.

Même si la météo ne nous aura pas épargné durant la 1ère semaine, que les incendies (plutôt les fumées qui s'en dégagent) auront bousculé nos plans au Yosemite, le bilan de ce voyage est extrêmement positif ! Des belles découvertes (Redwoods, Mt Shasta par exemple), hors des sentiers (re)battus, des parcs (très) touristiques, mais incontournables (Yosemite !!!), quelques déceptions (le monde au Lake Tahoe), mais tellement d'autres souvenirs inoubliables ! A faire et à refaire !

Promis, je compterai le nombre de photos de chipmunks et d'autres écureuil que j'ai prises durant tout le séjour 😉