Réveil à 3 h 50. C’est avec excitation mais non sans fatigue que nous bondissons mollement hors du lit. Le taxi nous attend à l’heure prévue, 4 h 30 et nous accompagne à l’aéroport, le tout dans une ambiance musicale jazzée. Nous prenons l’avion sans encombre et arrivons à bon aéroport sous les coups de 8 h 30, sous la houlette de Lolo le pilote. De l’aéroport Fiumicino, nous prenons un train pour 30 minutes et arrivons à Roma Termini. Nous nous mettons alors en quête de notre hôtel, un B&B réservé via Booking. Nous traversons plusieurs rues proches de la gare, un mixte topographique et démographique entre Strasbourg Saint-Denis et Belleville. Nous arrivons devant le 199 via Giovanni Giolitti et sonnons à l’interphone plaqué or indiquant Overseas d’un immeuble ressemblant à tout sauf à un hôtel. Après deux bonnes minutes sans réponse, Val décide d’appuyer sur les 25 autres boutons de l’interphone, mais panique lorsqu’une voix lui répond en italien. Finalement, la porte s’ouvre, nous avançons dans le hall, et nous apercevons dans la pénombre de l’escalier la silhouette d’une petite bonne femme asiatique que nous nommerons par la suite Madame Ming. Madame Ming ne mesure pas plus d’1m60. Elle est replète, toute vêtue de noir, a un visage lunaire et la chaleur d’une tenancière de maison de geishas. Nous checkingons, posons nos affaires et partons à la découverte de la ville éternelle.
Première étape : le palais Emmanuel II. C’est comme ça que nous arrivons au Colisée près duquel nous dégustons avec délectation, dans un cadre « il y a pire comme cadre » , nos premières pâtes carbonara. Nous faisons connaissance avec les serveurs italiens, les vendeurs de perches à selfie, et les « musiciens » massacrant Le Parrain à l’accordéon. le temps est magnifique et nous décidons de fêter ça avec une pana cotta au chocolat avant de marcher jusqu’au forum romain, puis jusqu’au Palais Emmanuel II, enfin ! En nous baladant dans les petites rues, nous tombons par hasard sur une immense fontaine que des centaines de personnes prennent en photo. On nous signale dans l’oreillette qu’il s’agit de la fontaine de Trevi. Heureux mais fourbus, nos jambes lourdes décident de prendre le contrôle de notre corps et nous conduisent jusqu’à un petit parc (que nous mettons 30 minutes à trouver, là c’est écrit rapidement, mais on vous épargne les détails de notre recherche). Après une petite sieste réparatrice dans l’herbe, nous décidons de répondre aux cris de famine de nos estomacs (enfin de notre gourmandise) et nous allons prendre une glace et un café. Le dit café n’étant toujours pas arrivé après 20 minutes d’attente, nous prenons congé pour rejoindre nos pénates et Madame Ming.
De retour à l’hôtel, marchandage avec la matrone qui nous réclame du cash. Nous refusons car tout se fait normalement par internet, elle appelle un ami (Jean-Pierre) parlant anglais, probablement un chef de sa Triade. Val lui explique qu’elle peut se brosser pour avoir du cash (en gros). L’interlocuteur se rebiffe puis cède. Madame Ming nous accompagne finalement à notre chambre. Surprise : nous changeons d’immeuble et de rue. Nous craignons alors le pire : assassinat dans une cave, casino clandestin, cellule avec paillasse… Nous sommes mauvaises langues : la chambre est correcte, le lit très confortable, malheureusement il échouera à rentrer dans notre valise au moment du départ. Sieste (encore). Nous nous réveillons, nous avons faim, et nous partons en quête d’un restaurant pas trop loin où nous faisons la connaissance de Biloute, un charmant Lillois et sa famille. Restaurant qui, nous le comprendrons plus tard, est en fait son QG : nous le recroiserons tous les soirs à la terrasse en rentrant. Nous mangeons et rentrons dormir.