Il vous faudra surement vous y reprendre à plusieurs fois pour arriver au bout de cet interminable article mais 1 mois de road trip c'est un joli retard accumulé. Ne vous inquiétez pas, j'ai pris soin chaque jour de tout noter dans un carnet, histoire de ne pas laisser passer de détails. Accrochez-vous c'est parti pour vous faire revivre ça, écrit comme je l'ai écrit sur le fil, au jour le jour. J'ai pris soin de localiser chaque paragraphe pour que vous puissiez suivre le périple 😉
03/04/19: Bonne fête papa
Après être partie lundi de la coloc, j'ai pris mon temps pour faire les 7h de route qui séparent Hamilton de Wellington et récupérer Jeannot à l'aéroport, fraichement arrivé de Sydney. Visite des jardins botaniques, petite grimpette au Mt Victoria avec un joli 360° sur Wellington avant de tester les bières locales sur la Cuba street et de fouler les passages piétons multicolores "Gay flag". Voilà un mois qu'on ne s'était pas vu avec le gros, alors on a un paquet de choses à se raconter, et parler français c'est cool aussi !
Route de Hamilton à Wellington Wellington : CBD, botanic garden, Mt Victoria lookout Le ferry : ça bouge ! Le détroit de Cook est réputé pour être un des plus dangereux du monde (oui papa maman je vous ai caché ça pour votre bien), une fois que l'on s'engouffre dans le chenal ça va mieux. On ne craint habituellement pas du tout en bateau mais là ça brasse bien quand même.
On passe la nuit sur un le 1er free camp qu'on trouve après Picton. Il est minuit, seulement 12 véhicules sont autorisés, nous sommes les 14ème arrivés. Cela nous voudra donc un petit réveil du Concil, nous demandant gentiment à 6am de lever le camp. On finira donc sur un parking de FourSquar après avoir pris un petit café, histoire d'être consommateur et de pouvoir squatter là sans se faire embêter.
Je n'arrive plus à dormir, je prend alors le volant laissant dormir Jeannot derrière, direction Abel Tasman. La State Highway 6 devient subitement une gravel road : désolé pour les turbulences gros. On croise un camion, on se prend un cailloux dans le pare-brise. Si il n'avait pas été changé 9 jours plus tôt, ça n'aurait pas été drôle. Cette plaisanterie nous coutera $99 et une attente dans un magasin de meuble de Nelson à tester les canapés et échanger sur nos goûts en terme d'ameublement. C'est chiant, mais y a plus grave. Note à moi même : prochaine assurance auto, prendre le bris de glace.
On se trouve une plage magnifique sur la Golden Bay pour manger une bonne ratatouille en conserve, au soleil. Je fais des tentatives de handstand sur la plage mais j'ai encore du boulot. Le free camp de ce soir est un petit coin de paradis : petite prairie verdoyante, au milieu des arbres et au bord d'une rivière. C'est par contre très humide : camper dans l'herbe c'est chouette mais les gouttes d'eau sur le plafond du van le matin c'est moins bien.
04/04/19 : Abel Tasman National Park
20km de sentier du littoral, très roulant. On se croirait en Corse : eau turquoise, transparente, petites criques. Les oiseaux ont par contre des allures pré-historiques, incroyablement colorés et leurs chants nous rappellent que l'on est bien en Nouvelle-Zélande.
La route est magnifique : tout est VERT. En arrière plan les montagnes comment à devenir de plus en plus hautes. On croise beaucoup des fermes de pommiers : "NO job vacancy", mince alors. La route traverse le Nord de part en part et s'enfonce dans des gorges où le soleil ne perce que quelques heures par jour. On se trouve un free camp au bord d'une petite cascade et on découvre le bonheur des sandflies. Tout petit insecte noir, surnommé "West Coast Vampire", qui parait inoffensif quand il se pose, mais à cause de lui tu vas te gratter les chevilles au sang pendant des heures durant, surtout la nuit sinon c'est pas drôle. Le seul moyen en lui résister ? Les vêtements. C'est parti pour le style chaussette/claquette redoutable.
On parle de nos avenirs : quand est-ce qu'on veut rentrer ? Qu'est ce qu'on a envie de faire en rentrant ?
Abel Tasman National Park 05/04/19
Bon clairement, les nuits il fait pas chaud. Passer des nuits dans le van pendant le road trip avec les twins en juillet ça va pas être possible il va falloir revoir nos plans.
Il fait moche, alors c'est "journée pleins" à Westport : plein d'eau, plein d'essence, plein de bouffe. Une bonne douche chaude et un Fish & Chips pour se réconforter. On réalise que l'Île du Sud est bien plus désertique (20% de la pop). Comment vivent ces gens au milieu de RIEN ? De quoi vivent-ils ? J'aime bien le calme, et la campagne mais là c'est de l'isolement ! C'est comme vivre dans un couvant mais sans d'autres soeurs. Après la Golden Bay et son sable doré nous voilà sur les plages de la mer Tasman avec ses vagues puissantes s'écrasant à nouveau sur des plages immenses de sable gris/noir.
Westport Pancakes rocks 07/04/19
Hier on randonnait dans le National Park d'Arthur's Pass, sans jamais trouvé le Mt Aiken que l'on était sensé climber. On se serait cru le temps d'une matinée dans la vallée de la Maurienne, petit air de la maison. Grosse chaussette, cache cou et bandeau sont de rigueur. Ensuite Hokitika gorge, puis un petit tour sur la plage avec vu sur les glaciers en arrière plan. Une petite bière sur une bute de galet, seuls dans notre free camp du bout du monde en mangeant un couscous "option van" dont j'ai le secret. On suit la route 6 depuis quelques jours, alors on se met à la bière locale également : petite IPA "state hight way 6" très bien.
Arthur's Pass et Hokitika gorge Free camp du bout du monde 1ère surprise au réveil : on a changé d'heure, mais avec un week-end de retard sur la France. On s'en rend compte quand l'heure dans le van et sur mon téléphone ne sont pus les mêmes. On n'avait 12h c'était facile, on n'en a maintenant plus que 10. Car oui on avance vers l'hiver on perd donc une heure. "C'est pas rè rav" comme dit Jeannot, on vit avec le soleil de toute façon !
En route pour les glaciers et là ... plus de route. "Allow extra time on NZ roads" qu'ils ont dit. Il y avait un pont, il y a eu un orage, il y a plus de pont. Chanceux dans notre malheur on tombe le 1er jour de l'installation d'un "ferry" pour traverser la rivière. $140 + 1 jour d'attente, mais ça vaut quand même le coup car oui il n'y a qu'une route et faire touuuut le tour en voiture serait bien plus coûteux en essence. Il faut bien sur payer en espèce, et notre réservation initialement prévue pour le lendemain matin est finalement avancé à l'après-midi même. Haaaa New Zealand ! On trouve donc des petites randonnées à faire histoire de passer le temps : de jolies petites gorges sur conseilles d'un zozoter du Point info, avant d'aller admirer les glaciers se refléter dans un lac miroir et (ne pas oublier) se faire manger par les sandflies. Voilà déjà une semaine presque que je suis partie d'Hamilton, et si je regrettais le confort précaire du van, pour le moment je n'en souffre pas du tout.
Franz Joseph, c'est un peu Chamonix. Plus de touristes que d'habitants, que des hotels / resto / bar / boutiques de vêtement d'alpinisme et un petit airfield pour amener directement les touristes (chinois) de Christchurch et qui payent $450 pour survoler en hélico les glaciers et le Mt Cook. Ne pouvant même pas accéder au sentier qui amène au pied des glaciers on devra se contenter de les voir de loin. Ils sont blancs, étincelants, c'est magnifique !
"NO BRIDGE ? NO WORRIES" Le soir au moment de dormir je réalise la chance que l'on a d'être là. On pourrait nous dire "oh la poisse" pour ce pont. Mais ce soir, j'avais les larmes au yeux en conduisant sur cette route sinueuse, les montagnes rousses sur la gauches et le coucher de soleil à ma droite, avec une musique qui laisse l'esprit s'évader. Il s'agace à imaginer où je serais en France si je n'étais pas partie, ce que je ferais, quel serait le quotidien. Tellement heureuse de vivre, de ressentir toutes ces choses. On vient de passer la journée à attendre un "ferry", à tuer le temps et si il y a quelques temps ça m'aurait embêté et j'aurai râlé un coup aujourd'hui ça m'a coulé dessus sans une seule seconde avoir l'envie de me plaindre.
Le ferry d'ailleurs ... on aura appris aujourd'hui que le verbe "to ferry" c'est le principe de traverser une rivière / mer mais cela ne précise pas le moyen utiliser. On ne s'attendait pas à se retrouver dans un énorme camion avec Gandalf dans la benne, entassé à quatre (+ un poppy) dans une cabine. L'attraction valait presque le coût, on se souviendra de cette traversée où on sentait le courant de la rivière faire bouger le camion sous nous et le conducteur nous expliquer que c'est normal que ça bouge comme ça ...
Jean qui descend du camion à l'avant, Gandalf dans la benne Jean prend l'avion pour Hawaï dans un mois.
08/04/19 : ce genre de journée mémorable
Une petite balade sur la plage pour commencer la journée, puis une cascade sur la route, puis "blue pool" ... avant une longue route vers un vrai petit paradis : Wanaka. Scotchée devant ces lacs : si grands, si bleus, si calmes et limpides. Un joli spot de pic-nic seuls sur un rocher au bord de l'eau pour se faire nos petits oeufs. Il n'y a que les sandflies (encore eux) qui nous on retrouvés. Petit track sur le Mt Iron histoire de prendre de la hauteur et d'admirer ces deux lacs qui se regardent, avant d'aller voir le fameux Wanaka tree et se motiver pour un petit swim dans une eau pas très chaude, il faut se l'avouer.
Wanaka
Sur le parking du free camp on rencontre un belge flamant, tout juste diplômé kiné, qui apparement ne voulait pas commencer à travailler tout de suite également.
Aujourd'hui j'ai décidé quelque chose : JE VEUX (oui je sais one doit pas dire mais je veux mais là c'est différent) vivre au bord d'un lac entouré de montagnes. JE suis au bout du monde et je me sent comme chez moi, mieux que nul part ailleurs. Le parfait équilibre entre eau et montagne, tout ce que j'aime. Heureusement pour moi, si la NZ regorge d'endroits comme ça, ma Savoie aussi <3
09/04/19 : Isthmus Peak
Jeannot prend le volant direction le car park de la randonnée, pendant que je matte le sunrise par la fenêtre à l'arrière du van. Des traits rouges vifs qui se dessinent dans le ciel, le lac tout rose et tout calme ... Morning !
Sur conseils de Jack, mon coloc kiwi, nous voilà embarqués pour 18 km, sommet à 1389m avec vue panoramique sur les deux lacs et une sensation d'immensité qui nous entoure. Des petites portions raides, d'autre plus roulantes et 2h10 pour atteindre le sommet. Jean m'attend un peu pendant la montée : je pourrais aller plus vite pour le suivre mais aujourd'hui j'ai pas envie. J'ai juste envie de savourer le paysage, de prendre le temps de m'arrêter pour écouter les cerfs blâmer, observer de plus près les amanites, contempler le relief un coup valloné puis segmenté par des crêtes abruptes. On croise deux chasseurs en 4x4 qui essaye de nous narguer mais sans résultat, je suis ravie d'avoir une goutte de transpi le front. Jeannot décide un moment de ne pas suivre le chemin. Je le perd de vue mais je me dit que c'est un grand garçon et qu'il va revenir. C'était sans compter le fait que la seule intersection du track allait pointer son nez. Au croisement je l'attend, j'appelle, enfin je crie parce que bien sur il n'a pas de téléphone. Le vent choisit ce même moment pour se lever : il a le sac à dos avec vêtement, gourde, bouffe ... je tourne en rond. Et au bout de 10 minutes "ah bah t'es là" ... on reprend la route direction le sommet. Petite blague du track : il y a au moins 3 fois où tu te crois arriver au sommet, mais non, keep going !
A la descente, je suis surprise par la difficulté des autres randonneurs (surtout femmes) à monter, ça à l'air dure !
10/04/19 : journée pluvieuse entre Wanaka et Cromwell
Alors quand il pleut c'est piscine, laverie, café, plein des réservoirs d'essence et d'eau ... Wanaka est toujours magnifique même sous la pluie mais un peu plus triste. Ma résistance à l'ennui est mise à rude épreuve. Autre challenge : ne pas tomber malade avec cette humidité. On est parti pour environ 18 heures dans le van, enfermés, sans batterie sur l'ordi, déjà épuisé hier soir pour regarder Astérix & Obélix mission Cléopâtre. Si au moins je voyageais avec mon mec je pourrais peut-être trouver quelque chose à faire mais là ... Il tient chaud c'est déjà ça ! Haha !
1 heure plus tard, on craque déjà : on essaye de trouver un bout de café ouvert et on se retrouve dans un resto indien, à boire une bière le plus lentement possible histoire de faire charger l'ordi. Ce soir ce sera La Vérité si je ment 3, décidément très Frenchi tes films Jeannot. Etonnement, on dort bien malgré le "boom boom dans les oreilles" de la pluie et les camions qui klaxonnes justes devant le free camp, pas contents que des vans soient garés sur les parkings.
Craquages et tentative de séchage de chaussette sur le volant
11/04/19 : Lake Moke
On a pris une gravel road, on s'est perdue et on a fait une jolie balade. L'impression d'être seul au monde, loin de l'agitation touristique qui anime Queenstown.
Etre seul, un concept particulier. Le mois dernier à Hamilton je n'était presque jamais seule : les colocs, le boulot, les copains de l'aviron ... et pourtant je me sentais seule. Là depuis 10 jours je passe mes journées entières qu'avec une seule et même personne, avec peu d'interactions autres et pourtant je ne me sent jamais seule. En faite c'est bien d'être entouré, mais être avec des gens dont on est proches, c'est mieux.
12/04/19 : Queenstown
Tout le monde nous avait dit que Queenstown était magnifique. Je ne savais pas trop à quoi attendre mais je ne m'attendais pas à me croire dans une station de ski des Alpes, un lac en plus. On traverse très vite la ville avant de prendre une route qui longe le lac agité, avec de belles lumières de fin d'après-midi.
Hier soir j'ai été bête : au moment d'aller dormir je réalise que (parce que pour la 1ere fois depuis longtemps nous avions du réseau sur le free camp) j'ai passé presque une heure sur mon téléphone au lieu de profiter du paysage. Nous avions pourtant garé le van face au lac, et nous avions une magnifique nuit étoilée. Il ne faut pas que ces paysages extraordinaires qui nous passent devant les yeux tous les jours deviennent banals. Mais ce soir là je n'ai pas su les apprécier, j'ai oublié de m'émerveiller.
Réveillés par la pluie, ça ne fait pas plaisir : une grosse randonnée était prévue aujourd'hui. Autres news du matin : Marion et François sont parents et les volleyeurs de Jeannot du pôle de Lyon perdent en finale des interpoles.
On déjeune en regardant la météo et en prenant des forces avec le miel "Curlybee" offert par Cam, aller on y va on verra bien. On relève quand même qu'il y a de la neige sur les sommets, elle n'était pas là hier.
Ben Lomond : arrivés en bas du track on se demande encore si on le fait. On voit d'autre randonneurs partir, on décide de les suivre aussi. La première partie du track est très sympa, au milieu de la forêt et des racines, avant de s'enfoncer dans un brouillard chaque mètre un peu plus épais. Jean en a marre, il ronchonne, il s'arrête beaucoup. Je m'obstine, un peu, beaucoup, rien n'est agréable. On marche dans un mélange de boue et de neige, glacés par la brise. Alors comme au Taranaki, c'est le U turn juste avant d'atteindre le sommet, enfin on ne sait pas vraiment où il est car on ne voit pas à 2 mètres. Un kéa, magnifique rapace multicolore nous suit pendant quelques mètres. Il est tout prêt, s'envole et reviens se poser juste au bord du chemin à trois reprises.
La vue avant/après le brouillardLa descente est périlleuse : je descend tête blessé et me retrouve hors du sentier (c'est vous dire la visibilité). Je me retrouve dans des ardoises friables où je débaroule sur les fesses quelques mètres. Ma jolie veste s'en souviendra, le bleu sur les fesses et la cuisse sera couleur arc-en-ciel pendant les 2 semaines à venir aussi. Au bord des larmes après cette frayeur, je retrouve Jeannot. Il papote et me raconte des histoires pour faire passer la descente plus vite, il est très fort pour ça. On se trouve un endroit avec une jolie vue au sommet du téléphérique pour le pic-nic, quand on est sorti du brouillard la vue est quand même sympa. Je n'ai toujours pas eu le courage de regarder à quoi ressemblerai la vue depuis le sommet par une belle journée, frustration toujours présente.
15/04/19
On vient de passer deux jours plus calmes. Entre Lumsden, la ville des trains (où on en a profité pour faire le plein et prendre une des douches les plus glauques de ma vie) et Te Anau où on se promène autour du lac (en trouvant des jolis champignons). Il commence à ne pas faire très chaud. On parle beaucoup avec Jeannot : on prend le temps de réfléchir à ce que l'on veut, aime, qui l'on ai et à quoi on aimerait que notre vie ressemble. Je peux vraiment tout lui dire, comme ça me vient, sans filtre aucun. Quand on est loin de tout, c'est facile de voir ce qui nous manque réellement. Et là tout de suite sans savoir pourquoi, je pense à une tête de veau, cuisinée par maman, loin d'être mon plat préféré normalement, mais là j'en aurait envie. Est-ce que j'ai réellement envie d'une tête de veau ou plutôt d'arriver un dimanche midi à la maison, prendre l'apéro avec Sounet, avant un repas en famille ?
On n'a pas fait beaucoup de kilomètres depuis 2 jours et je me sent un peu bloquées, mais pas le choix : Te Anau était notre seule chance d'avoir du réseau pour suivre les finales de Cazaubon. On aura bien galèré avec la wifi, mais on aura fini par voir les courses dans le van, sur le parking d'un hôtel où on captait la wifi mieux que dans le bar où l'on s'était installé. Voilà le nouveau sujet de conversation des 2 jours à venir : le débriefing de ces championnats par JNPP. On pend la route tardivement pour le camp (pas free), où j'évite un premier possum, puis j'en tue un autre. J'ai horreur de tuer des animaux, mais les possum c'est pas grave, ils tuent les kiwis. Il fait nuit noire en arrivant au camp, on aura la surprise demain matin de voir à quoi l'endroit ressemble.
Le réveil ne nous a pas déçu : au milieu du parc National des Fiordlands, la montagne est illuminée d'orange au dessus de la brume. Une belle journée s'annonce. On continue notre chemin direction Milford : des vallées, des cascades, une rivière bleue turquoise qui s'écoule directement du glacier, un col de montagne, puis un tunnel qui descend, encore et encore, pour s'enfoncer dans la montagne comme si on se dirigeait droit vers les entrailles de la Terre.
Il n'y a rien à Milford, qu'un hôtel et un parking pour les croisières. Pas de station essence, pas de commerces, rien. Cela donne la sensation de paradis protégé, qui ne t'ouvre ses portes que pour une seule journée. La croisière (cadeau des copains de Grenoble pour l'anniversaire de Jean) dans les Milford Sounds, Piopiotahi en maori, nous émerveille. Les cascades sont impressionnantes, le bateau se rapproche vraiment très très près des falaises, le capitaine s'amuse à nous arroser. On se sent minuscules. Pour la première fois de ma vie je vois des dauphins dans un environnement sauvage. Comment ces fiords ont-ils vu le jour ? Comment on se retrouve avec des montagnes à plus de 2000 (2700 pour la plus haute) qui viennent se jeter directement dans la mer ? On s'arrête un moment devant un rocher où des phoques font leurs siestes au soleil. Jeannot trouve que l'un d'entre eux ressemble à Hendrix, mon neveux, en levant la tête et ouvrant un oeil avant de se rendormir "venez pas me faire chier". On n'oublie pas de prendre des photos avec la voiture d'Isaac.
Le seul nuage que l'on aura vu de la journée sera accroché au sommet d'une montagne effilée, comme de la fumée qui sort d'une cheminée.
Encore des merveilles sur la route à chacun de nos stops : des cascades turquoises ("Qui à mis du colorant dans la piscine ?!) ; les Chasm, des gouffres que l'eau à sculpté dans la roche noire ; de la forêt primaire "native". Merci Fiordland tu m'as fais rêver.
Un éclair de data, je vois passer les photos des 20 ans des Titoux : qu'ils sont beaux, ma famille est géniale.
Jeannot drive, c'est sont heure favorite : couleurs oranges sur les montagnes illuminant le lac de Te Anau, puis le ciel rose. On ne parle pas, on kiffe juste. Le jour n'est pas encore tombé mais déjà on voit la Lune, et le lapin, que l'on peut voir dedans depuis l'hémisphère Sud. Rud m'avait montré en 2015 en Calédo. En le regardant et en voyant ce ciel, si beau, j'ai l'impression qu'il me fait un cadeau, qu'il me fait assister à un spectacle. T'es avec moi.
Seuls sur le free camp, on en profite pour s'ambiancer avec Naaman, en dansant bières à la main. On est lundi soir, après les bateaux courts. On prend ce qu'on a sur l'instant et on savoure.
Lake Hauroko 16/04/19 : Fiordland jour 2
50 km de gravelroad, on le savait. Mais on ne sait pas pourquoi, on était décidé a y aller. Quand je me suis levée, et que j'ai dit à Jean "aujourd'hui on va se perdre", je ne pensais pas si bien dire.
2 heures de rando à crapahuter dans les racines pour un lokoum à couper le souffle. Le lac est splendide, immense et aussi le plus profond de NZ (+ de 400m). Je m'amuse à imaginer à quoi pourrait ressembler les créatures vivants au fond de ce lac. On est seuls au monde. Enfin pas tout à fait, on aura croisé un connard, un français, avec sa copine, qui ramait après tout ce qui croisait son chemin : absence de douche dans les free camp kiwi, le dénivelé de la rando, sa meuf qui n'avançait pas ... Le genre de personne qui a tout vu : les insectes en Australie, l'absence de gare à Feucherolles mais qui n'a rien trouvé de mieux à faire que d'allumer sa cigarette à 1 mètre de nous. Connard.
J'ai mal aux joues depuis deux jours tellement je sourie devant les paysages.
On fait un plouf dans le lac pour se rafraichir après ce joli hike. On fait ensuite une tentative de crêpes sur la plage, où il y avait absolument tout, sauf la bonne poêle. Echec, il faudra se rattraper. Pour faire baisser un peu la glycémie, on danse sur le ponton jusqu'à la fin de la batterie. On se pose ensuite avec le plaide pour regarder les étoiles et le reflet de la lune dans le lac depuis le ponton. La lumière de la lune éclaire énormément. Des poissons sautent : ils auraient froids dans l'eau selon une théorie très élaborée de Jean. Un cerf brame dans la forêt, cela résonne tout autour de nous. On se croirait dans jurassique, avec de nombreux animaux non identifiés qui se manifestent, hurlent comme si ils se faisaient dévorer ... Je n'ai aucune idée de ce que c'est : un oiseau, un mammifère ou autre tellement ce son m'est inconnu. LA petite brume qui vient s'étaler à la surface du lac vient compléter le tableau. Aucune idée du temps qu'on est resté sur ce ponton, à écouter la nature mais aussi ce silence.
Les silences ... Quand tu passes autant de temps avec quelqu'un il y en a, mais ce n'est pas quelque chose qui est dérangeant. Ils font partis de nos journées. Lorsque l'on est capable d'apprécier le silence avec quelqu'un, c'est forcément que l'on passe des bons moments avec cette personne.
A la pêche au moule 17/04/19
Le genre de date qu'on aime pas, alors on va essayer de ne pas trop y penser.
Après avoir kiffé une dernière fois ce lac magnifique, Jean décide que c'est son "favorite spot in NZ". On reprend la gravera dans l'autre sens, en ce disant qu'on a bien fait, se rapprochant d'un semblant de civilisation. On retrouve d'abord les moutons, puis un flash de data nous apprenant que Notre Dame de Paris brûle. On ne fait pas grand chose de la journée à part rouler en direction du Sud, chiller au soleil, manger du houmous avec vu sur la mer et ses énormes rouleaux, se faire manger par les sandflies. On longe la baie immense de Te Waewae, réputée pour ses baleines mais elles ne nous auront pas montré leur nez. On se pose sur Monkey Island avec deux bières pour admirer le coucher de soleil. C'est marrée basse, je me prend un petit coup de speed et ramasse des moules pour le repas de ce soir. Elles sont énormes, en 5 minutes je ramasse une portion pour 2. J'adore le bruit des petits coquillages qui claquent et les petits crabes qui me glissent entre les doigts. Toute fière, je gambade de rocher en rocher. Maman me donne quelques conseils de préparation par texto et miam. Je repense à toutes les fois où j'ai payé pour manger des moules au resto : là elles sont fraîches, bonnes, pas sablées, cueillis et cuites avec amour et dégustées avec vu sur mer, à la frontale. BONHEUR.
Au sunset, les nuages empêchent le soleil de tomber directement dans la mer mai colore les nuages en rouge, surtout une petite ligne au loin, pile sur la ligne d'horizon. La mer est tellement calme que l'on voit le reflet des mouettes dedans. Le pauvre mec avec sa planche de surf n'a pas choisit le bon créneau.
Un free camp dans une taverne à l'ancienne, back in 60's, une paire d'avirons au dessus de la porte. On commande le brunch pour demain matin, avant un petit film pour finir la journée.
heureux et souriant du lever au coucher du soleil 18/04/19
On traverse le parc des Catlins, très mignon et typiquement NZ : on passe en 200 mètres d'une végétation de bord de mer à une forêt dense, sombre humide et pleine de lianes. Encore des cascades, différentes, moins d'eau mais plus de petits rebonds sur les rochers comme un tapis qui dévale des escaliers. "L'architecte a été bon".
Au volant je sort "non mais là on a la mer d'un côté, des lacs de l'autre, je ne sais plus où regarder". Pleins de bon sens il me répond de commencer par regarder la route. Safty first !
La région est windy, alors les arbres s'adaptent : ils se penchent, feuilles seulement sur la face Nord. On s'arrête sur une plage : Waipapa point, où deux couples de salions nous offre le spectacle d'un combat violent pour leurs belles. Encore une fois : gratuit, sans réservation et sensations garanties.
Stop suivant : Slope point, extrémité Sud de la NZ. On n'a jamais été aussi bas sur la planète. J'ai d'ailleurs été plus bas que Jean : j'ai fait un pas de plus au bord de la falaise. Il m'a laissé gagner sans concurrence, merci de ne pas être rentré dans mon jeu idiot. A 300km près on est à mi-distance entre l'Equateur et le Pôle Sud, fun. On traverse un champ de mouton, évite leurs poop. J'essaye de communiquer avec l'un d'entre eux mais mon accent n'a pas l'air de lui plaire. On se retrouve un petit free camp au bord d'un lac, à moins d'1km à vol d'oiseaux de la mer. A défaut de pouvoir mater le Sunset, car le soleil joue à cache-cache derrière les arbres et les nuages, on assiste à un magnifique lever de lune. Elle est ronde, pleine, dans le ciel rose et tout cela en miroir dans le lac pour deux fois plus de kiff.
19/04/19
Catlins, plages de sable blanc, baie immense et toutes rondes, plage des manchots sans manchots (pas de pingouins dans l'hémisphère Sud), waterfalls, Nuggets points, tunnel beach ... L'arrivée dans l'Otago sous une journée qui devait être pluvieuse et finalement ensoleillée (météo toujours plus précise), se déroule à merveille, au fil des virages de la Scenic road qui longe la mer. "Dans le doute, toujours choisir la scenic road".
Mais ... depuis que j'ai ouvert les yeux, j'ai un peu le cafard. Il a fallu que Jean tire la couette d'un coup sec pour que je sorte du lit, et malgré toutes ces merveilles le sourire a du mal à s'accrocher aujourd'hui. Je me sent embrumée, comme pas réveillée malgré les cafés. On se met des vieilles chansons françaises et on chante tout l'aprèm puis on emprunte une route sinueuse sur le sommet de la colline puis au raz de l'eau que des petites larmes apparaissent au coin des yeux. Les anniversaires loin de la famille c'est apparemment pas facile. Ca sort un bon coût, pour mieux repartir.
Arrivés à Dunedin, tout est fermé. On a envie d'une bière, mais on est à sec. On se trouve alors en plein centre ville et là on nous dit dans l'un des seuls pubs ouverts que c'est fériés aujourd'hui "Good Friday" et qu'ils ne servent donc pas d'alcool sans nourriture. Bon bah on va manger là aussi alors, ça tombe bien on n'a pas pu faire les courses pour le diner de ce soir.
25ans à Dunedin 20/04/19: 25 ANS EN NOUVELLE-ZELANDE
Je me fais réveiller par un câlin du gros, un montage photo des cousins, des vidéos de papa-maman et des cousins-tonton-tatan et déjà pleins de gentils mots d'amour déjà.
Je vais faire les courses que l'on n'a pas pu faire la veille en laissant Jeanette qui fait semblant de commenter dans le van. (Détail qui a son importance).
J'ai envie de craquer sur tout : les gâteaux, les chocolats ... en plus c'est Pâques ! Je me raisonne en prenant finalement des oeufs de Pâques, que l'on mangera dans le jardin botanique à midi à défaut de faire une chasse, et les Crossbuns : pâtisserie de Pâques ici, tout simplement un buns avec de la cannelle, des raisins secs, presque tout ce que je préfère dans une seule et même brioche. Cela fera office de gâteau d'anniversaire.
De retour dans le van après avoir essayé de ranger les courses je m'assoit au volant et j'ai un petit mot sur le volant. Jeannot m'a organisé une petite chasse au trésor avec des indices pour deviner qui a participé à mon cadeau d'anniversaire. Il est déguisé avec ce qu'il a sous la main, c'est à dire ma lampe torche, un foulard, un stylo sur l'oreille et prend une vois de magicien fou, les cheveux ébouriffés. Il me balance des billets sortis de sous sa casquette à chaque bonne réponse, après consultation du grimoire évidemment. Merci les amis vous êtes géniaux.
Petite dose de confort, on va ensuite à la piscine : quelque (très peu, fénérante) longueurs, un Hot tub, une bonne douche chaude et on est tout frais. Les piscines ici c'est vraiment le bon tuyaux : ça coute environ 3€ l'entrée et c'est grand luxe, enfin presque toujours.
On arpente ensuite la Baldwin street : "Steepest street in the World" à 35%. Qu'elle idée de transpirer juste après la douche ! C'est très chouette Dunedin : en bord de mer mais pas trop grâce à cette immense péninsule, toute une colline donnant sur des vues superbes, très boisé et surtout avec de vrais bâtiments : des églises, une gare, des immeubles anciens, avec des étages ... pas des maisons en carton pâte ! On se sent un peu comme dans une ville Européenne, normal ça a été bâti par des écossais en même temps.
Dans le jardin botanique, les arbres du parc sont beaux, les entrées du parc sont jonchées d'énormes séquoia, les autres arbres autour commencent à prendre des couleurs d'automne.
On entre dans la cathédrale. J'admire la rosace de vitraux, Jeannot se pose au 4° rang sur la droite ("comme je ferais le jour de ton mariage" m'a-t-il dit) pour penser. J'écris un petit mot sur un papier vert que j'accroche sur un grillage, je regarde les bougies en me disant que c'est celle de mon anniversaire. On sort au son de l'orgue. On attend 5pm sur l'Octogone, la grande place centrale, le début des Happy. S'en suivra un long FaceTime avec Laura sortant du yoga et mangeant des nouilles à Singapour ; beaucoup beaucoup de bières ; une rencontre avec deux français (Anna & Clément), nos nouveaux potes pour la soirée, prêt pour aller jusqu'au bout de la nuit sur le danse floor. Mais à minuit, les bars ferment ... Fuck, ils devaient savoir que c'était plus mon anniversaire et donc que la fête était finie. Hahaha !
Les proches manquent forcément quand on est loin de chez soit depuis plus de 6 mois,et pour son anniversaire c'est exacerbé. J'ai passé une magnifique journée malgré cela. J'ai eu un gros câlin d'un inconnu, on n'a pas oublié de faire des photos avec des têtes de bourraches, on s'est socialisé un peu ... Maintenant on n'a qu'une envie : c'est de retourner nous enfoncer dans la campagne kiwi, seuls sur nos free camp en matant des Sunset avec un couscous dans le bol, assis sur une glacière avec une vue différente à chaque repas.
21/04/19
On commence par décuver devant un film, manger des toasts, puis d'aller dans une librairie pour faire un petit tour de wifi.
Sur notre route pour le Nord on s'arrête aux Moeraki Boulders : décevant. Ok ce sont des rochers presque parfaitement ronds sortis de la mer, mais la cinquantaine de chinois qui prend des pauses ridicules dessus gâche le spectacle et le vent glacial nous ramène très vite vers la voiture.
22/04/19
Après un lever de soleil sur la plage, sans voir de manchots encore une fois, ils se cachent les coquins. direction Twizel. Il y a 2 mois, jour pour jour, on devenait NZ champions ici, alors pour fêter ça on est allé faire un petit tour sur le podium, et se remémorer notre heure (tardive, vue l'heure des finales) de gloire. Le parc à bateau est affreusement vide. Seule une remorque, un lycée en stage selon les déductions du gros. Les lignes d'eau sont toujours là étonnamment et les connards de ski nautique aussi.
Direction le lac Pukaki, le grand frère de Ruatania, même couleur turquoise pour un pic-nic, un walk (Kettlehole : formé par l'accumulation de sédiment autour d'un bloc de glace). Super spot de FC face au lac et au Mont Cook pour un joli coucher de soleil (encore) sur les montagnes, un petit son, une bière et un camembert. Celui ci était plus pour le fun que pour le goût.
Une fois la nuit tombée les étoiles sont magnifiques et on peut discerner la Voie lactée. Elles sont si nombreuses. On comprend pourquoi il y a un des plus grands observatoires du monde à quelques kilomètres. Il ne fait pas chauds, heureusement j'ai un gros truc qui me tiens chaud avec moi.
23/04/19
Si le ciel était dégagé hier soir, ce n'est pas le cas au réveil. Une chape de nuage recouvre toute la vallée. La luminosité est très claire avec cette épaisse couche blanche sur notre tête et le lac si clair. On se demande si ça vaut le coût d'aller randonner dans les montagnes si c'est pour ne rien voir, comme au Ben Lomon ... On décide d'y aller quand même et d'aviser une fois là bas, après tout on ne sait jamais ce que la météo néozélandaise nous réserve. On longe alors toute la rive ouest du lac et on découvre à notre plus grande surprise que le nuage n'atteint pas le bout de la vallée. Le Mont Cook se dresse là fièrement devant nous, sans un nuage. Il est imposant, d'un blanc immaculé et dominant toute la chaîne de montagne qui l'entoure, le mettant encore plus en valeur. Le track que l'on devait faire est finalement fermé à cause des orages des semaines passées (le même que celui qui nous a bloqué aux glaciers), car l'un des ponts suspendus est fermé.
On voit sur les panneaux un track annoncé 3-4h. Hier soir nous nous faisions la réflexion que quand même nous ferions bien un peu de sport, qu'un petit training nous ferait du bien. Alors on fait une 1ère boucle rapide vers un premier lac en trottinant, au milieu des chinois.
Le Sealy Tarns Track et ses 2200 marches nous aura calmé. On se met une grosse déter, on monte ça en 1h. Essoufflé comme des chiots, avec un petit goût de sang dans la bouche, le nuage qui gagne le fond de la vallée ne nous aura pas rattrapé. Arrivés en haut (Jean 5 min avant moi quand même je l'avoue), on est contents, ça fait du bien un petit décrassage de poumons. La vue est sublime : peut-être un de mes endroits préféré en NZ. Ce qui est drôle c'est que ça ressemble aux Alpes. On redescend en petite foulée : il nous aura fallu 1h30 pour boucler ça. Beau boulot mon frère !
Pic-nic au bord du Blue Lake, plutôt grisou que bleu, puis petite sieste sur un rocher au soleil (mode panneau solaire).
On a entendu parler du Lake Tasman, avec ses icebergs alors on décide d'aller voir.
On découvre là un spectacle ... de désolation. Le glacier Tasman, le plus grand de NZ est tout noir, sale. Il fond à vitesse grand V, pour donner naissance à ce lac qui n'existait pas il y a 50 ans. On reste prostrés. Ces icebergs donnent envie de pleurer. On entend l'eau ruisseler et les morceaux de glace se détacher en bloc pour tomber dans le lac. On se dit encore une fois que la NZ aura changé notre façon de consommer. A chaque fois que j'aurai la flemme de prendre mon cabas pour faire mes courses ou que je mangerais de la viande rouge j'essayerai de me rappeler cette grande claque dans la figure que je me suis prise aujourd'hui.
La route sublime du retour au free camp, bordée de couleurs d'automne nous redonne le smile, avec France Gall pour nous accompagner. Quoi de mieux que "Paradis blanc" pour illustrer cette journée (oui je sais l'original c'est Michel ...). Le spot d'hier était tellement cool qu'on se remet au même emplacement, avec même programme : bière / soleil / sunset (mais pas de camembert).
Une réplique mérite d'être relevé - Jean : "J'en peut plus de voir des grosses allemandes en chaussettes hautes". Les françaises sont les plus belles femmes du monde, ce voyage nous le confirme tous les jours.
24/04/19
Même réveil, sous la même chape de nuage. Même cri de victoire aussi quand sur la route de Tekapo on sort du nuage. J'aurai du à ce moment là penser à éteindre les feux.
On se pose au milieu d'un lac jaune d'or, valloné, avec ce lac turquoise et les montagnes enneigées en arrière plan. Après deux nuits bien humides on décide de tout sortir : matelas, sacs ... pour aérer et faire sécher as much as possible nos affaires. Nous aussi on sèche au soleil, on papote, on lit, Jean court avec le drap en cap pour le faire sécher plus vite ... Mais surprise au moment de vouloir décaler pour aller voir le lac d'un peu plus prêt, on avait (enfin JE ... et double checké par notre ingénieur lumière Noury) laissé les feux allumés. Ca ne tousse même pas, batterie à plat complet. On essaye de pousser un peu le van mais rien du tout. On a entendu du bruit dans une ferme en contre bas de la butte. Je sort mon plus beau décoller, oups je veux dire sourire, pour aller voir cette ferme pendant que Jean tente l'option de la route (à laquelle je ne crois pas une seconde, mais ça à l'air de lui faire plaisir). Par chance, je tombe tout de suite sur le fermier "Oh flat battery, annoying isn't it ? Take a cup of tea with my wife, I gonna fix it" .
Sa femme m'explique que j'ai de la chance car en temps normal ils ne sont jamais là. Ils sont en train de retaper la maison et que le village le plus proche est à 1h à pied. Dix minutes plus tard et deux tours de clefs c'était réglé. Bon par contre maintenant il faut rouler jusqu'à Christchurch, on n'a plus le droit de s'arrêter. On va chez Henry pour quelques, ça va être cool !
29/04/19
En effet oui c'était drôlement cool ! Brasseries locales, Fish & Chips devant un sunset avec musique/bières, films stupids ou Lalaland, balade sur le port, en ville, au milieu de cette ville en reconstruction ...
Il nous reçoit comme des chefs : diner près le 1er soir de notre arrivée avec des bières au frais ... Une soirée où je descend les bières plus vites que les garçons, "t'es en bombe ce soir", un concert où Jean n'accroche pas vraiment, ni avec la soirée, ni avec le videur de la boite d'ailleurs ... Pour une fois qu'il avait son ID, il n'avait pas les chaussures appropriées. Une sacrée soirée, avec une voyante et un marche de rugby dans la boite.
Depuis 2 jours on remonte doucement en direction du ferry en suivant les colonies de phoques et de dauphins qui chillent au max sur la côte. On n'a pas très bien dormi la nuit dernière mais on a pu assister au réveil à un show des dauphins qui pendant 1/2h nagent et sautent dans les airs en groupe juste devant la plage. Ils sont surement une cinquantaine, magique !
Ce soir dernier soir dans l'île du Sud avec Jeannot.
30/04/19
Belle journée avec un très joli drive le long de la côte Nord, petite balade jusqu'à un lokoum avec vue à 360° sur les Malborough sounds. Un petit oiseau nous immite R2D2 à la perfection. On lunch sur une air de pic-nic au bord du lagon où un maori sur son tracteur tondeuse s'excuse de faire du bruit en travaillant. On fait les panneaux solaires dans le port de Picton : 16h26, le soleil passe de l'autre côté de la montagne. 2 heures de retard pour le ferry pour cause d'orage, une traversée bien agitée avant un dodo à Wellington sur le port.
L'île du Sud aura été "amazing" sur toute la durée du road trip, tout comme mon partenaire de voyage d'ailleurs. Maintenant retour au boulot, retour à Hamilton. Il ne me reste plus que quelques jours pour profiter de Jeannot <3